vendredi 6 mars 2015

Justice pour les femmes autochtones assassinées et disparues




Mettons-fin au racisme et à la destruction environnementale du gouvernement Harper
Communiqué du Comité central exécutif de la YCL - LJC

En février, la Ligue de la jeunesse communiste du Canada, exprime sa solidarité avec ceux qui, dans les rues, demandent une enquête au sujet des femmes autochtones assassinées et disparues. La campagne «#ShutDownCanada» tout comme la journée d’action annuelle du 14 février rappellent que des actions doivent être prises immédiatement pour mettre fin à l’oppression des peuples autochtones.

Au Canada, la colonisation et la révolution industrielle se sont développées aux dépens des Premières Nations. Leur résistance au joug colonial a été brutalement réprimée et une politique génocidaire poursuivie jusqu’à nos jours a été établie par l’État. Des nations entières ont été décimées, les peuples autochtones ayant été infectés de maladies mortelles, ce qui les a forcé à habiter des réserves délabrées où leurs enfants leur ont été arrachés pour être envoyés dans des «pensionnats de réforme» avec pour but avoué de les acculturer.

La crise est toujours en cours, particulièrement chez les jeunes autochtones. Les taux de suicide chez les jeunes des Premières Nations s’élèvent à 5 ou 7 fois supérieur à la moyenne canadienne. La mortalité infantile y est 1,5 fois plus élevée et les jeunes autochtones ont plus de chance de finir en prison que d’entrer à l’université. Les peuples autochtones au Canada ne peuvent se prévaloir de leurs droits fondamentaux, de leur droit à l’égalité et de leur droit à l’autodétermination. Nous considérons que l’approche de l’État canadien et de sa classe dirigeante s’inscrit dans une tradition de politique génocidaire.

Cette oppression nationale couplée à l’oppression des femmes crée des conditions invivables pour les femmes autochtones. Un exemple des plus sordide est le nombre sans cesse croissant des femmes autochtones assassinées et disparues. Depuis 1980, elles sont plus de 1000 à avoir été assassinées et plus d’une centaine sont disparues dans des conditions suspectes selon la Gendramerie royale du Canada.

Les Premières Nations et particulièrement l’Association des femmes autochtones du Canada ne cessent de réclamer une enquête fédérale au sujet de cette violence systémique depuis plusieurs années. L’an dernier, la Commission inter-américaine des Droits de l’Homme et le Coontrôleur général du Canada ont aussi demandé à l’État canadien de réagir devant les violences à cet égard. Depuis 1991, des mobilisations ont lieu le 14 février.

Malgré ces pressions, le gouvernement conservateur a continuellement refusé d’ouvrir une enquête à ce sujet. Au contraire, il a ajouté de l’huile sur le feu en éliminant le financement du projet de base de données proposé par «Soeurs d’Esprit», une initiative autochtone destinée à soutenir ces femmes et leurs familles.

Harper a continuellement nié les causes profondes du sexisme et du racisme. Lors d’une conférence internationale, il a déclaré que le Canada n’a «aucune histoire coloniale». L’an dernier, il a dit que les meurtres de femmes autochtones devraient être considérés comme crimes et non comme un «phénomène sociologique». Ceci reflète la politique intransigeante de criminalisation des populations les plus vulnérables au Canada par les conservateurs. Au même moment, le gouvernement se dédouane de toute responsabilité puisqu’il nie que ces crimes soient enracinés dans les conditions matérielles déplorables qui sont le lot quotidien des populations autochtones. Ainsi, le gouvernement a quartier libre pour pousser plus loin leur dépossession et leur aliénation au grand bonheur des capitalistes canadiens.

Cette année, un important appel à la mobilisation a été lancé le 13 février dernier. Sous le mot d’ordre «#ShutDownCanada», les militants ont demandé l’ouverture d’une enquête tout en liant la problématique de la souveraineté des Premières nations à celle de la destruction de l’environnement par le système capitaliste. Les monopoles pétroliers et gaziers exercent un contrôle démesuré sur les gouvernements provinciaux et fédéral, ce qui leur permet de détruire l’environnement, d’empoisonner des communautés locales et menacer la planète entière à cause de changements climatiques irréversibles et ce, plus ou moins librement. Les communautés autochtones sont les premières touchées au Canada, menant à ce que l’on pourrait qualifier de «racisme environnemental» et à des processus de consultation avec l’industrie et le gouvernement qui n’ont rien à voir avec une entente et encore mois avec le droit à l’autodétermination. 

Aujourd’hui, les peuples autochtones sont plus unis et revendicatifs dans leurs luttes. La YCL - LJC Canada est solidaire des luttes des femmes autochtones du Canada qui luttent pour poser un terme à cette violence. Il est temps que l’État canadien et les entreprises payent leur dû pour les terres volées et la justice bafouée. Nous exigeons un règlement rapide et juste pour toutes les revendications territoriales des Premières Nations ainsi que des actions d’urgence pour améliorer les conditions de vie, l’emploi, la santé et le logement pour les peuples autochtones. Nous exigeons la fin immédiate de toute pratique de «fragmentation», l’annulation de l’inversion du flux de pétrole de l’oléoduc 9, la fin du projet des oléoducs Northern Gateway, Energy East, Kinder Morgan ainsi que de toutes les autres atteintes patronales destinées à jouer à la roulette russe pour gagner des profits.

Nous soutenons aussi les revendications du Parti Communiste du Canada en faveur d’une relation d’égalité et de justice entre les nations qui le composent à travers une nouvelle constitution démocratique basée sur un partenariat égal et volontaire entre les Premières Nations, le Québec, l’Acadie et le reste du Canada. Nous demandons la reconnaissance de leurs droits nationaux et du droit à l’auto-détermination incluant le droit à la séparation. Nous estimons que la solidarité et le soutien aux luttes des peuples Autochtones et à leur auto-détermination constitue une partie essentielle de toute tentative de constituer un meilleur Canada et un futur socialiste.

Aucun commentaire: