Mettons-fin au racisme et à la destruction
environnementale du gouvernement Harper
Communiqué
du Comité central exécutif de la YCL - LJC
En février, la Ligue de
la jeunesse communiste du Canada, exprime sa solidarité avec ceux qui, dans les
rues, demandent une enquête au sujet des femmes autochtones assassinées et
disparues. La campagne «#ShutDownCanada» tout comme la journée d’action
annuelle du 14 février rappellent que des actions doivent être prises
immédiatement pour mettre fin à l’oppression des peuples autochtones.
Au Canada, la
colonisation et la révolution industrielle se sont développées aux dépens des
Premières Nations. Leur résistance au joug colonial a été brutalement réprimée
et une politique génocidaire poursuivie jusqu’à nos jours a été établie par
l’État. Des nations entières ont été décimées, les peuples autochtones ayant
été infectés de maladies mortelles, ce qui les a forcé à habiter des réserves
délabrées où leurs enfants leur ont été arrachés pour être envoyés dans des
«pensionnats de réforme» avec pour but avoué de les acculturer.
La crise est toujours
en cours, particulièrement chez les jeunes autochtones. Les taux de suicide
chez les jeunes des Premières Nations s’élèvent à 5 ou 7 fois supérieur à la
moyenne canadienne. La mortalité infantile y est 1,5 fois plus élevée et les
jeunes autochtones ont plus de chance de finir en prison que d’entrer à
l’université. Les peuples autochtones au Canada ne peuvent se prévaloir de
leurs droits fondamentaux, de leur droit à l’égalité et de leur droit à
l’autodétermination. Nous considérons que l’approche de l’État canadien et de
sa classe dirigeante s’inscrit dans une tradition de politique génocidaire.
Cette oppression
nationale couplée à l’oppression des femmes crée des conditions invivables pour
les femmes autochtones. Un exemple des plus sordide est le nombre sans cesse
croissant des femmes autochtones assassinées et disparues. Depuis 1980, elles
sont plus de 1000 à avoir été assassinées et plus d’une centaine sont disparues
dans des conditions suspectes selon la Gendramerie royale du Canada.
Les Premières Nations
et particulièrement l’Association des femmes autochtones du Canada ne cessent
de réclamer une enquête fédérale au sujet de cette violence systémique depuis
plusieurs années. L’an dernier, la Commission inter-américaine des Droits de
l’Homme et le Coontrôleur général du Canada ont aussi demandé à l’État canadien
de réagir devant les violences à cet égard. Depuis 1991, des mobilisations ont
lieu le 14 février.
Malgré ces pressions,
le gouvernement conservateur a continuellement refusé d’ouvrir une enquête à ce
sujet. Au contraire, il a ajouté de l’huile sur le feu en éliminant le
financement du projet de base de données proposé par «Soeurs d’Esprit», une
initiative autochtone destinée à soutenir ces femmes et leurs familles.
Harper a
continuellement nié les causes profondes du sexisme et du racisme. Lors d’une
conférence internationale, il a déclaré que le Canada n’a «aucune histoire
coloniale». L’an dernier, il a dit que les meurtres de femmes autochtones
devraient être considérés comme crimes et non comme un «phénomène
sociologique». Ceci reflète la politique intransigeante de criminalisation des
populations les plus vulnérables au Canada par les conservateurs. Au même
moment, le gouvernement se dédouane de toute responsabilité puisqu’il nie que
ces crimes soient enracinés dans les conditions matérielles déplorables qui
sont le lot quotidien des populations autochtones. Ainsi, le gouvernement a
quartier libre pour pousser plus loin leur dépossession et leur aliénation au
grand bonheur des capitalistes canadiens.
Cette année, un
important appel à la mobilisation a été lancé le 13 février dernier. Sous le
mot d’ordre «#ShutDownCanada», les militants ont demandé l’ouverture d’une
enquête tout en liant la problématique de la souveraineté des Premières nations
à celle de la destruction de l’environnement par le système capitaliste. Les
monopoles pétroliers et gaziers exercent un contrôle démesuré sur les
gouvernements provinciaux et fédéral, ce qui leur permet de détruire
l’environnement, d’empoisonner des communautés locales et menacer la planète
entière à cause de changements climatiques irréversibles et ce, plus ou moins
librement. Les communautés autochtones sont les premières touchées au Canada,
menant à ce que l’on pourrait qualifier de «racisme environnemental» et à des
processus de consultation avec l’industrie et le gouvernement qui n’ont rien à
voir avec une entente et encore mois avec le droit à l’autodétermination.
Aujourd’hui, les
peuples autochtones sont plus unis et revendicatifs dans leurs luttes. La YCL -
LJC Canada est solidaire des luttes des femmes autochtones du Canada qui
luttent pour poser un terme à cette violence. Il est temps que l’État canadien
et les entreprises payent leur dû pour les terres volées et la justice bafouée.
Nous exigeons un règlement rapide et juste pour toutes les revendications
territoriales des Premières Nations ainsi que des actions d’urgence pour
améliorer les conditions de vie, l’emploi, la santé et le logement pour les
peuples autochtones. Nous exigeons la fin immédiate de toute pratique de
«fragmentation», l’annulation de l’inversion du flux de pétrole de l’oléoduc 9,
la fin du projet des oléoducs Northern
Gateway, Energy East, Kinder Morgan ainsi que de toutes les
autres atteintes patronales destinées à jouer à la roulette russe pour gagner
des profits.
Nous soutenons aussi
les revendications du Parti Communiste du Canada en faveur d’une relation
d’égalité et de justice entre les nations qui le composent à travers une
nouvelle constitution démocratique basée sur un partenariat égal et volontaire
entre les Premières Nations, le Québec, l’Acadie et le reste du Canada. Nous demandons
la reconnaissance de leurs droits nationaux et du droit à l’auto-détermination
incluant le droit à la séparation. Nous estimons que la solidarité et le
soutien aux luttes des peuples Autochtones et à leur auto-détermination
constitue une partie essentielle de toute tentative de constituer un meilleur
Canada et un futur socialiste.
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