Article du Devoir ce matin
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Sur le thème « Libérons nos corps, notre Terre et nos territoires »,
des Québécoises ont mené des actions contre la violence, le sexisme, les
oléoducs et l’exploitation des sables bitumineux, les mesures
d’austérité et la militarisation lors de la Journée internationale des
femmes, dimanche. Toutes ces luttes convergent avec celle pour les
droits des femmes, ont-elles voulu signifier.
« Les femmes ont du leadership dans un ensemble
de luttes, comme la libération de leur corps, mais aussi de nos
territoires politiques et économiques. Et toutes ces luttes se
rejoignent », affirme Alexa Conradi, présidente
de la Fédération des femmes du Québec. Les droits des femmes sont
bafoués par l’essor de l’industrie pétrolière, cite-t-elle comme
exemple.
En matinée, Mme Conradi prenait part à une action écoféministe à
Montréal. Une centaine de femmes ont formé un « mur » pour bloquer
l’entrée de la raffinerie Suncor. « [Cette entreprise]
raffine le pétrole des sables bitumineux, l’un des plus sales au monde.
En plus, ce pétrole dépossède les Autochtones de leurs territoires, et
son exploitation s’accompagne souvent d’une augmentation de la violence
contre les femmes », dénonce la présidente.
Les différentes oratrices ont dénoncé le fait que les emplois de
cette industrie sont inaccessibles pour les femmes, notamment en raison
de l’horaire particulier qui demande de quitter sa famille durant
quelques semaines. Elles ont aussi parlé de l’impact négatif de ces
projets sur la santé des familles.
Ce « mur de femmes »
était à la fois un écho et un hommage à celui formé par des femmes
autochtones en mars 2014 à Vancouver, en Colombie-Britannique. « Les
femmes autochtones sont au-devant des luttes, notamment de celle contre
l’exploitation des sables bitumineux et les projets d’oléoducs qui
serpenteront sur leur territoire », a déclaré Marie-Josée Béliveau, l’une des oratrices.
« Les femmes autochtones sont plus activistes
dans la lutte contre les sables bitumineux et ces gros serpents de fer
polluants, car elles sont davantage liées à la terre, explique Viviane Michel, présidente de Femmes autochtones du Québec. Et un leadership s’est réveillé chez elles, maintenant qu’elles connaissent davantage leurs droits, dont le droit de prendre la parole et d’être en action ».
Après cette action, une marche au centre-ville de Montréal a réuni
des centaines de femmes de diverses origines, notamment vénézuélienne,
syrienne, bolivienne, haïtienne, congolaise et palestinienne.
Quelques-unes d’entre elles ont participé à une action antimilitariste, à
la Place Montréal Trust, durant laquelle elles ont dévoilé des images
reflétant les conséquences des guerres et de la violence sur les femmes.
« Les femmes et les filles sont violées en masse dans mon pays. Personne ne regarde », déplore Agnès Mtimba, qui a participé à cette action.
« Nous dénonçons l’apport du Canada dans cette
militarisation. Trop de femmes meurent à cause des guerres dans le
monde, et notre pays y contribue », dénonce pour sa part Lise Cloutier, l’une des porte-parole de la coalition montréalaise de la Marche mondiale des femmes.
Femmes et « austérité »
Dans les événements qui se sont déroulés à Montréal, Québec,
Trois-Rivières, Rouyn-Noranda, Rimouski, Québec et Alma, l’opposition
aux « politiques d’austérité » du gouvernement libéral a été au centre des revendications.
« Les femmes sont dans la mire de l’austérité
libérale. La grande majorité des employés de la fonction publique et des
services publics sont des femmes. Elles écoperont de la fin de
l’universalité des services de garde. Les femmes sur l’aide sociale
reçoivent une pension alimentaire pour enfants réduite »,
a dénoncé Manon Massé, députée de Québec solidaire, qui prenait part à
la marche montréalaise, aux côtés de ses collègues Françoise David et
Andres Fontecilla.
D’autres politiciens ont participé aux activités se déroulant dans
leur région, dont Carole Poirier, porte-parole de l’opposition
officielle en matière de condition féminine
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