Vous vous rappelez peut-être de Carl Cadieux, un jeune concierge de 20 ans, et de Nadia Lessard, une
enseignante de 6e année, qui ont été arrêtés de manière brutale le
11 juin dernier.
Cette journée-là, M. Cadieux a hélé un policier après l'avoir vu brûler un feu
rouge sans ses gyrophares. L'autopatrouille a par la suite fait demi-tour
et est revenue vers lui, lui demandant de s'expliquer. Le ton a monté et le tout c'est terminé par l'arrestation de ces deux travailleurs-euses. Les deux arrêtés ont porté plainte à la police qui la rejeté en jugeant qu'il n'y avait pas de faute commise par les policiers en question.Par contre, M. Cadieux et Mme Lessard devront répondre à des accusations.
Vous pouvez lire la description de l'événement en détail ici : http://www.journaldequebec.com/2014/06/13/arrestation-musclee-dun-concierge-devant-une-ecole--le-policier-sera-rencontre
Mais voici que cette vidéo disponible sur Youtube nous donne une bonne idée de l'absurdité de ces deux arrestations. Le fait que le processus de plainte n'ait pas fonctionné dans de telles circonstances nous rappelle encore une fois la nécessité d'implanter une surveillance civile au-dessus de la police et de nous questionner sur la culture de violence autoritaire au sein des forces de l'ordre.
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mercredi 2 juillet 2014
jeudi 12 juin 2014
Mars 2013 et ses 714 arrestations
Par Marianne Breton Fontaine
Le 22 mars 2013, la LJCQ avait répondu à l'appel de l'ASSÉ
pour commémorer la marche historique de 200 000 personnes un an plus tôt au
plus fort de la grève étudiante. Le combat continuait alors que Marois,
nouvellement élue, implantait l'indexation des frais de scolarité. À peine avions-nous
commencé à marcher en tenant notre bannière qu'à un tournant, la panique s’empara
de la manifestation. La police, aussi nombreuse que nous, fonçait de tous les
côtés
pendant qu’un discours incompréhensible était crié dans un haut-parleur
du SPVM. Dans la course pour fuir ce qui était évidemment une tentative de nous
prendre en souricière, moi et mon conjoint avions perdu de vue nos autres
camarades. Trop tard, voilà que nous étions encerclés par la police avec une centaine
d’autres manifestant-e-s, dont Anarchopanda. Après quelques heures dans le
froid, on nous refila comme à tout le monde, une belle contravention de 637 $
chacun. Pour notre famille pas très riche, c’était impossible à payer. Pas la
peine de dire que nous avons contesté. (Et même si nous pouvions payer, tout le
monde est encouragé à contester P-6, donc à contester par principe ces
contraventions ignobles.)
Cette issue prédéterminée des manifestations par la police ne se fait pas réellement en fonction de l’itinéraire. C’est la mobilisation et le contenu politique qui déterminent véritablement si une manifestation sera l’objet d’une intense répression et d’arrestations massives. En trop grand nombre, la tactique des souricières ne fonctionne pas pour étouffer la contestation. Pour prouver le profilage politique, le COBP a fait l’inventaire des manifestations sans itinéraires qui ont été étouffées dans l’œuf avec l’aide du règlement P-6 et celles que la police a laissé se dérouler. Le contraste est assez frappant. Le SPVM, avec son analyse politique plus que limitée, semble focaliser sa répression sur les manifestations organisées principalement par des jeunes et au caractère anticapitaliste.
Ce constat montre à la fois un mépris social de la jeunesse et de ses idées politiques — le traitement des jeunes dans les médias lors du printemps étudiant nous avait tous déjà laissé un goût amer. Car la triste vérité est que la répression de certaine manifestation comme celle contre la brutalité policière tous les 15 mars, sont considérées comme acceptable et même souhaiter. C’est le message que les médias relaient trop souvent. Et cette passivité qu’a collectivement la population face à ces arrestations de masse est ce qui donne l’autorisation d’agir aux forces policières. Le fait que la police se permette de réprimer certaines manifestations ne constitue pas un choix de la police par rapport à ce que le bras armé de l’État considère comme acceptable politiquement ou non — et donc une preuve de la « radicalité » de certaines revendications —, mais au contraire, du niveau politique atteint par cette société qui observe, de la conscience de classe. Les arrestations de masse sont à la fois un moyen de punir les manifestant-e-s et de lancé un message à tous les autres.

Nous avons donc été convoqués à la cour municipale hier, le
11 juin. La foule était nombreuse. L’État avait réussi à réunir dans une même
salle une quantité impressionnante de militant-e-se d’horizons politiques très
différents. Des gens du milieu anarchiste, des communistes, des
sociaux-démocrates, des militant-e-s dans la solidarité avec Cuba, des
militantes féministes, des étudiant-e-s, etc. On me glissa en blague dans l’oreille que ce
serait peut-être le temps de faire une assemblée sur la riposte et de passer
quelques résolutions. C’est que ce n’était pas que les arrêté-e-s du 22 mars
2013 qui furent conviés, mais ceux des manifestations du 5 mars (environ 70
arrestations lors d’une manifestation nocturne), du 13 mars (2 arrestations
lors d’une manifestation étudiante contre l’indexation), du 15 mars (297
arrestations lors de la manifestation annuelle du Collectif opposé à la
brutalité policière [COBP], dont le thème était « Contre l’impunité
policière ») et du 19 mars (45 arrestations lors d’une « manif nocturne »).
Faite le calcule, au mois de mars 2013 seulement, P-6 a permis l’arrestation de
714 personnes.
Rappelons-nous que les dispositions de P-6 interdisant de
manifester masqué et obligeant de fournir un itinéraire à la police furent adoptées
comme règlement municipal en 2012 à la suite de la loi 78 largement contestée
qui contenait des éléments similaires par rapport au droit de manifester. Ce règlement,
ou les dispositions similaires dans 78, ne furent pas utilisés durant la grève
étudiante. La mobilisation étant déjà très grande, une insulte supplémentaire
aurait pu stimuler une plus grande contestation. Mais depuis 2013, alors que l’effervescence
contestataire est retombée et que les militant-e-s pansent leurs blessures de
2012, P-6 est devenu un outil privilégié de répression pour le SPVM. Plus
besoin d’attendre qu’une fenêtre se brise et soit captée par les médias pour justifier
une arrestation de masse. Nous sommes aujourd’hui arrêtés en souricière avant
même d’avoir pu débuter une quelconque marche. Les manifestations sont tuées
dans l’œuf, et les contraventions salées de 637 $ s’accumulent sur le dos
des militant-e-s les plus actifs. Face à la pression, face à l’issue évidente
de tant de manifestations aujourd’hui, plusieurs se découragent, et la
mobilisation est plus timide.
Cette issue prédéterminée des manifestations par la police ne se fait pas réellement en fonction de l’itinéraire. C’est la mobilisation et le contenu politique qui déterminent véritablement si une manifestation sera l’objet d’une intense répression et d’arrestations massives. En trop grand nombre, la tactique des souricières ne fonctionne pas pour étouffer la contestation. Pour prouver le profilage politique, le COBP a fait l’inventaire des manifestations sans itinéraires qui ont été étouffées dans l’œuf avec l’aide du règlement P-6 et celles que la police a laissé se dérouler. Le contraste est assez frappant. Le SPVM, avec son analyse politique plus que limitée, semble focaliser sa répression sur les manifestations organisées principalement par des jeunes et au caractère anticapitaliste.
Ce constat montre à la fois un mépris social de la jeunesse et de ses idées politiques — le traitement des jeunes dans les médias lors du printemps étudiant nous avait tous déjà laissé un goût amer. Car la triste vérité est que la répression de certaine manifestation comme celle contre la brutalité policière tous les 15 mars, sont considérées comme acceptable et même souhaiter. C’est le message que les médias relaient trop souvent. Et cette passivité qu’a collectivement la population face à ces arrestations de masse est ce qui donne l’autorisation d’agir aux forces policières. Le fait que la police se permette de réprimer certaines manifestations ne constitue pas un choix de la police par rapport à ce que le bras armé de l’État considère comme acceptable politiquement ou non — et donc une preuve de la « radicalité » de certaines revendications —, mais au contraire, du niveau politique atteint par cette société qui observe, de la conscience de classe. Les arrestations de masse sont à la fois un moyen de punir les manifestant-e-s et de lancé un message à tous les autres.
Nous serons conviés à nouveau à la cour municipale. Des
camarades de la LJCQ ont aussi été arrêtés lors de la manifestation du 15 mars
2014 qui s’était encore une fois soldé par des arrestations de masse, à
quelques mètres à peine du point de rendez-vous. J’y ai personnellement échappé,
probablement parce que j’avais sur mes épaules mon petit garçon de 3 ans et que
je me tenais un peu en retrait pour sa sécurité. D’autres parents n’ont pas eu
cette chance cette journée-là. La police avait déclaré la manifestation
illégale deux jours avant le rassemblement. L’arrestation fut donc fulgurante.
Pourtant, les médias n’ont pas cru bon souligner la tournure scandaleuse de ces
arrestations préférant parler de « maîtrise » de la manifestation —
comme s’il s’agissait d’un débordement et d’une réaction « légitime »
de la police. Mais réaction à quoi, on se le demande! C’est pourquoi un nouveau
recours collectif fut déposé le 5 mai 2014 contre la Ville de Montréal. Comme
le souligne le COBP sur son site web, il s’agit du dixième recours de ce genre.
Il s’ajoute au à ceux du « 4 avril
2012 (76 arrestations), du 23 mai 2012 (518 arrestations — la plus grosse
arrestation de masse de la grève), du 7 juin 2012 (souricière à caractère “préventif”
dans le cadre du Grand Prix qui fut éventuellement dispersé après des
arrestations ciblées en son sein), du 15 mars 201 (deux recours pour deux
souricières lors de la précédente manifestation du COBP — environ 250
arrestations), du 22 mars 2013 (deux recours pour deux souricières lors d’une
manifestation contre l’austérité — plus de 200 arrestations), du 5 avril 2013 (manifestation
contre P-6 durant laquelle la tête d’Anarchopanda fut fameusement dérobée — 279
arrestations) et du 1er mai 2013 (447 arrestations pour la journée
internationale des travailleurs et travailleuses). »
La lutte à p-6 s’inscrit dans le contexte plus large des attaques
contre la classe ouvrière et des mesures répressives qui se multiplient. La
contestation judiciaire est assurément importante dans la lutte à P-6 et aux
autres réglementations similaire qui bafoue nos droits politiques. Mais ça ne
peut pas y être limité. D’un autre côté, la simple défiance au règlement (soit
organiser des manifestations sans itinéraire) ne semble pas efficace vu le
niveau de mobilisation qu’elle suscite et l’impunité avec laquelle les
policiers travaillent. En fait, cette tactique semble plutôt avoir permis à la
police de compléter ses fiches de renseignement et constitue un lourd fardeau
sur certains cercles de militant-e-s de plus en plus restreint. Il y a donc une
sérieuse réflexion à entreprendre pour déterminer une stratégie de lutte
commune.
vendredi 16 mai 2014
Un message de la Commission Populaire sur la Répression Politique
C’est avec plaisir et enthousiasme que je vous
invite à la rencontre de la CPRP-Québec qui aura lieu
dimanche le 18 mai prochain.
Au cours de la grève
étudiante de 2012, bon nombre de citoyenNEs ont subi
la répression politique dans les rues de Québec. Mais
la répression politique à Québec est loin d’être un
phénomène nouveau à Québec. Que ce soit, dans le cadre
des émeutes de la Saint-Jean en 1996, du sommet des
Amériques en 2001, ou dans le cadre des nombreuses
manifestations étudiantes, depuis 1990 la répression
politique a fait des milliers de victimes à Québec.
À l'extérieur de ce
mouvement, le profilage et la discrimination sur la
base des convictions politiques s'exercent également
de façon systématique depuis plusieurs décennies et
dépassent largement l'action policière et le mouvement
étudiant. Face à ce constat et réagissant aux lacunes
concernant l'analyse du phénomène de la répression
politique, nous avons décidé de mettre en place une
commission d'enquête en vue de dresser un portrait
global et détaillé de la répression politique au
Québec de 1990 à aujourd'hui.
Le
rôle du comité local d’organisation est de déterminer
les évènements qui seront abordés par la CPRP dans
leur ville. Si vous souhaitez vous impliquer dans le
projet sans faire partie d’un comité, c’est aussi
possible.
L’objectif de
cette première rencontre rencontre est de déterminer
les évènements qui seront abordés par la CPRP à
Québec. Ce sera aussi l’occasion de déterminer un
commissaire local et un lieu physique pour les
audiences.
La
rencontre aura lieu dimanche le 18 mai à 14h
À la page noire : 265 Dorchester
Si vous
souhaitez obtenir plus d’informations concernant cette
rencontre ou sur la CPRP en général, n’hésitez pas à
consulter notre page facebook et notre site web.
CPRP
(Commission Populaire sur la Répression Politique)
CPRP sur Facebook : https://www.facebook.com/ ale.cprp
CPRP sur Facebook : https://www.facebook.com/
CPRP sur Twitter : https://twitter.com/ale_cprp
courriel : ale.cprp@gmail.com
http://
lundi 21 avril 2014
Rassemblement du COBP pour le droit de manifester!! 22 avril 2014
NOTE: Ceux et celles qui voudront être présentEs à la prononciation de la décision du juge, cela se déroulera à 14.30 à la salle 1.40 de la Cour Municipale de Montréal. C'est publique et on encourage votre présence.
Droit de manifester contre droit de circuler en char au Québec: le juge Stark sera le premier à trancher
Le 22 avril 2014, le juge Richard Stark de la Cour Municipale de Montréal rendra sa décision sur la contestation constitutionnelle de l'article 500.1 du Code de la Sécurité Routière (CSR) dans la cause des 239 personnes arrêtées à la manif contre la brutalité policière du 15 mars 2011 qui demandent que cet article ne puisse pas s'appliquer aux manifestations.
Du côté du gouvernement, le Procureur Général du Québec et la Ville (de la police) de Montréal défendent l'utilisation de l'article 500.1 du CSR pour réprimer des manifestations qui n'auraient pas été « autorisées ». De l'autre côté, les personnes accusées et la Ligue des Droits et Libertés défendent le droit de manifester librement sans devoir demander un soi-disant « permis » qui n'existe même pas à la police... surtout quand on manifeste contre ses abus de pouvoir!
L'article 500.1 du CSR a été adopté en 2000 pour faciliter pour la police la répression de blocages de routes (suite notamment à des blocages par des camionneurs et des autochtones), mais il n'a été utilisé pour la première fois que le 15 mars 2011 quand le SPVM a mis fin à la 15e manifestation contre la brutalité policière.
Il a ensuite été utilisé une quinzaine d'autres fois lors de manifestations à Montréal, Québec, Gatineau, Sherbrooke et Alma. Ce sont en tout plus de 1126 personnes qui ont reçu des amendes de près de 500$ en vertu de 500.1 entre le 15 mars 2011 et le 16 novembre 2013.
L'article 500.1 du CSR stipule que: « Nul ne peut, au cours d'une action concertée destinée à entraver de quelque manière la circulation des véhicules routiers sur un chemin public, en occuper la chaussée, l'accotement, une autre partie de l'emprise ou les abords ou y placer un véhicule ou un obstacle, de manière à entraver la circulation des véhicules routiers sur ce chemin ou l'accès à un tel chemin. » En un mot, ça dit qu'on a pas le droit de bloquer une route à plusieurs. Mais est-ce que ça s'applique à une manif? Le CSR précise que « Le présent article ne s'applique pas lors de défilés ou d'autres manifestations préalablement autorisées par la personne responsable de l'entretien du chemin public à la condition que le chemin utilisé soit fermé à la circulation ou sous contrôle d'un corps de police. »
Sauf qu'à la ville de Montréal, le procès du 15 mars 2011 a démontré qu'il n'existe aucun « permis » pour manifester, il faut juste s'adresser... à la police. Celle-ci a témoigné qu'il suffisait de leur donner le trajet juste avant une manif pour qu'ils soient capables de gérer la circulation autour de la manif et qu'il se réservaient le droit d'imposer des modifications aux trajet fournis. L'article 500.1 ne mentionne pas la question du trajet, contrairement au règlement municipal P-6 qui oblige de fournir le trajet à la police de Montréal avant toute manif depuis mai 2012 et dont la constitutionnalité est aussi contestée en cour présentement.
Le jugement du 22 avril 2014 devra donc décider si la police devrait avoir le pouvoir de décider de qui a le droit de manifester ou non au Québec, comme c'est le cas présentement avec l'article 500.1 du CSR et d'autres règlements municipaux oppressifs. Il arrive dans un contexte où on voit très bien que la police de Montréal et d'ailleurs est prête à utiliser tous les moyens légaux et autres à sa disposition pour empêcher le peuple de se rassembler et de s'exprimer, bref de manifester, alors que ces droits sont supposés être protégés par les Chartes et autres Traités internationaux. C'est pourquoi il sera fort probablement contesté par un côté ou l'autre et risque de se rendre à la Cour Suprême dans quelques années... Une bonne raison de soutenir la lutte menée par les personnes arrêtées le 15 mars 2011.
Parce que la meilleure façon de défendre le droit de manifester, c'est encore la nôtre... c'est de l'exercer!
samedi 15 mars 2014
18e manifestation pour la Journée Internationale Contre la Brutalité Policière à Montréal: Samedi 15 mars 2014 à 15h au métro Jean-Talon!
Pour la 18e année
consécutive, le Collectif Opposé à la Brutalité Policière (COBP)
appelle toutes les personnes concernées à se joindre à nous pour
manifester à l'occasion de la Journée Internationale Contre la
Brutalité Policière le 15 mars prochain.(1) Cette année, le
rendez-vous sera à 15h au coin des rues Jean-Talon et
Châteaubriand, à l'endroit où l'agent Gauthier du Service de
police de la Ville de Montréal (SPVM) a menacé un jeune
sans-abri de l'attacher à un poteau durant une heure alors qu'il
faisait moins 30 degrés celcius au début du mois de janvier.
Cet incident, qui
a été largement médiatisé après avoir été capté sur vidéo et
diffusé sur l'internet par un résident du quartier, est
représentatif de plusieurs problèmes contre lesquels le COBP
milite à chaque jour et pour lesquels nous manifestons à chaque
15 mars depuis 18 années.(2) Il illustre bien comment la police,
de Montréal et d'ailleurs, fait du nettoyage social en voulant
éliminer les personnes désignées comme « indésirables »
(sans-abris, marginaux, personnes ayant des problèmes de santé
mentale ou de consommation de drogues...) des lieux publics. Ce
profilage social n'est pas un hasard, c'est une commande
politique, un ordre donné par les autorités municipales au
service de police, en réponse aux demandes répétées de
commerçants et de résidents qui ne veulent pas qu'on voie les
personnes exclues par le système car elles nuiraient à leur business
ou à leur vision de la « qualité de vie ».
Même qu'à force de
« nettoyer » les rues du centre-ville de Montréal à coup de
tickets et d'abus, ces « indésirables » sont rendus dans les
quartiers résidentiels périphériques desquels les policiers
tentent encore de les faire disparaître avec leurs méthodes bien
connues, dont l'intimidation et les menaces comme on l'a bien vu
et entendu dans le cas du métro Jean-Talon. Cet exemple démontre
aussi l'impunité dont bénéficient les policiers qui abusent de
leur pouvoir: son collègue ne l'a pas arrêté ni dénoncé, le SPVM
dit l'avoir rencontré mais refuse de révéler la sanction qu'il
aurait reçu à l'interne.
Ce que cette
histoire nous apprend surtout, c'est que si elle n'avait pas été
filmée et diffusée publiquement, on n'aurait jamais parlé de
cette histoire. Elle nous apprend aussi que la police profite de
ses propres abus pour augmenter son pouvoir et ses moyens.
Ainsi, le SPVM a profité de cet incident pour réclamer le droit
de munir ses agents de caméras, soi-disant pour contrer les
méchants citoyens qui mettent seulement des extraits de leurs
interventions sur Youtube. Mais qui nous dit que le SPVM nous
aurait montré la vidéo de l'agent Gauthier? Ou encore qu'il
aurait actionné sa caméra pour menacer un sans-abri? On sait par
contre qu'ils ne se gêneront pas pour les utiliser contre nous!
C'est comme quand
ils tuent des sans-abris (comme Mario Hamel ou Alain Magloire),
ils en profitent pour réclamer plus de Tasers, un outil de
torture qui tue et qui n'est pas une alternative aux armes à feu
mais plutôt une arme de plus dans l'arsenal de la police pour
abuser de son pouvoir. Mais nous n'avons pas oublié que le SPVM
a tué Donald Ménard avec un Taser pas plus tard qu'en novembre
2013, ainsi que Quilem Registre en 2007. Nous n'oublions pas que
les Tasers de la police ont tué 35 personnes au Canada et plus
de 800 aux États-Unis. Et que tous ces meurtres ont été commis
dans l'impunité totale.
Pour toutes ces
raisons, et bien d'autres encore, le COBP invite toutes les
personnes concernées à venir manifester avec nous pour dénoncer
la militarisation de la police, ses abus et l'impunité dont elle
bénéficie grâce à la complicité du gouvernement. Nous ne nous
plierons pas au règlement municipal anti-manif P-6, parce que ce
n'est pas à la police de déterminer si nous avons le droit de
manifester ou non. Face à leur arsenal guerrier, le nombre et la
solidarité sont nos meilleures armes.
*Le COBP
n'accordera aucune entrevue aux médias de masse. Vous n'avez
qu'à citer notre communiqué. Les demandes d'entrevues des médias
alternatifs sont les bienvenues, nous tenterons d'y répondre
selon nos capacités.
1) La Journée
Internationale Contre la Brutalité Policière a été lancée le 15
mars 1997 par le COBP et le Collectif Black Flag de Suisse suite
au tabassage de deux jeunes par la police suisse l'année
précédente. Cette journée a depuis été soulignée dans de
nombreux pays sur plusieurs continents par diverses actions et
événements. Cette année encore, des manifestations auront lieu à
Montréal, Hamilton (Canada), Portland (USA) Bordeaux (France) et
Bruxelles (Belgique). Un atelier aura lieu dans la ville de
Québec, ainsi que plusieurs événements à Montréal lors d'une
semaine contre la brutalité policière (du 9 au 15 mars).
2) Le COBP mène la
lutte contre la brutalité policière et l'impunité à chaque jour
de l'année en offrant de l'information sur nos droits et
recours, du soutien aux personnes victimes d'abus policiers et
en dénonçant ces injustices afin de les combattre radicalement
dans l'espoir de s'en débarrasser.
L'ASSÉ participera une fois de plus à la manifestation du 15 mars organisée par le Collectif opposé à la brutalité policière
MONTRÉAL, le 14 mars 2014 - Dans le cadre de la journée
internationale contre la brutalité policière du 15 mars,
l'Association pour une solidarité syndicale étudiante (ASSÉ)
tient à rappeler sa solidarité aux militants et militantes
persécuté-e-s par les forces policières pour des motifs
politiques et sociaux.
L'ASSÉ démontre son opposition face aux mesures répressives menées par tout corps policier. « La brutalité et la répression policière étaient au cœur de la dernière grève générale étudiante de 2012, et celles-ci sont loin d'être derrière nous. D'ailleurs, nous en subissons encore les contrecoups », affirme Justin Arcand, co-porte-parole de l'ASSÉ. « Ces tactiques policières portent directement atteinte aux droits de manifester librement et nous dénonçons toutes obstructions faites en ce sens avec, notamment, les règlements municipaux tels que P-6 à Montréal, la loi C-309 et le code de la sécurité routière qui est utilisé arbitrairement par la police pour empêcher la tenue de manifestations », note M. Arcand.
L'ASSÉ veut également profiter de cette journée pour rappeler qu'elle exige une Commission d'enquête indépendante et qu'en ce sens, elle appuie la Commission populaire sur la répression politique (CPRP), une initiative de l'Association pour la liberté d'expression. « Le message est clair, nous clamons la nécessité de mettre fin à l'impunité policière, à sa brutalité, à ses abus, ainsi qu'au profilage politique et social qu'elle sous-tend», souligne M. Arcand. Dans cette perspective et afin de faire respecter les droits de manifester en toute liberté, l'ASSÉ appelle à une participation massive à la manifestation du 15 mars à Montréal du Collectif Opposé à la Brutalité Policière (COBP) à 15h au coin des rues Jean-Talon et Châteaubriand.
L'ASSÉ, connue sous le nom de CLASSE pendant la grève étudiante de 2012, est une organisation de type syndical qui regroupe plus de 70 000 membres dans 41 associations étudiantes collégiales et universitaires à travers la province. Depuis sa fondation en 2001, elle s'est établie comme un acteur incontournable du mouvement progressiste en éducation au Québec.
L'ASSÉ démontre son opposition face aux mesures répressives menées par tout corps policier. « La brutalité et la répression policière étaient au cœur de la dernière grève générale étudiante de 2012, et celles-ci sont loin d'être derrière nous. D'ailleurs, nous en subissons encore les contrecoups », affirme Justin Arcand, co-porte-parole de l'ASSÉ. « Ces tactiques policières portent directement atteinte aux droits de manifester librement et nous dénonçons toutes obstructions faites en ce sens avec, notamment, les règlements municipaux tels que P-6 à Montréal, la loi C-309 et le code de la sécurité routière qui est utilisé arbitrairement par la police pour empêcher la tenue de manifestations », note M. Arcand.
L'ASSÉ veut également profiter de cette journée pour rappeler qu'elle exige une Commission d'enquête indépendante et qu'en ce sens, elle appuie la Commission populaire sur la répression politique (CPRP), une initiative de l'Association pour la liberté d'expression. « Le message est clair, nous clamons la nécessité de mettre fin à l'impunité policière, à sa brutalité, à ses abus, ainsi qu'au profilage politique et social qu'elle sous-tend», souligne M. Arcand. Dans cette perspective et afin de faire respecter les droits de manifester en toute liberté, l'ASSÉ appelle à une participation massive à la manifestation du 15 mars à Montréal du Collectif Opposé à la Brutalité Policière (COBP) à 15h au coin des rues Jean-Talon et Châteaubriand.
L'ASSÉ, connue sous le nom de CLASSE pendant la grève étudiante de 2012, est une organisation de type syndical qui regroupe plus de 70 000 membres dans 41 associations étudiantes collégiales et universitaires à travers la province. Depuis sa fondation en 2001, elle s'est établie comme un acteur incontournable du mouvement progressiste en éducation au Québec.
vendredi 19 octobre 2012
La Ville de Québec révèle avec éclat l’absurdité de ses règlements et de leur application
Communiqué pour diffusion immédiate
Québec, le vendredi 19 octobre 2012 – Alors qu’un concours de construction de maison de carton devait avoir lieu durant la Nuit des sans abri à Québec, les organisateurs ont appris quelques minutes avant le début dudit concours qu’ils étaient menacés de recevoir des contraventions s’ils procédaient. C’est le règlement 19.1 alinéa 1 du règlement sur la Paix et le bon ordre qui est en cause. La Ligue des droits et libertés, section de Québec, par ailleurs organisatrice du concours, dénonce non seulement le règlement en question, mais aussi l’application rigide et arbitraire de celui-ci.
Le règlement en question interdit de « construire, ériger, installer, déposer, maintenir, occuper ou faire construire, ériger, installer ou déposer une structure, une tente ou toute autre construction, équipement ou appareil servant ou pouvant servir d’abri ». Nous avons déjà dénoncé ce règlement avec le Regroupement pour l’Aide aux itinérants et itinérantes de Québec (RAIIQ) au mois de juin dernier. Nous croyons en effet qu’il s’agit là d’un autre règlement qui donne des armes aux policiers pour judiciariser les itinérants dans leurs stratégies de survie et dans leur occupation de l’espace public.
Et malheureusement, les événements de la journée démontrent de façon éclatante que les policiers ne l’utiliseront pas avec jugement…
La Ligue compte bien contester ce règlement, mais aussi plusieurs autres issus du règlement sur la paix et le bon ordre :
5. Il est interdit à une personne, sans motif raisonnable dont la preuve lui incombe, de flâner, de vagabonder ou de dormir dans une rue ou dans un endroit public.
11. Il est interdit de mendier ou de solliciter dans une rue ou dans un endroit public.
19.1 alinéa 1° construire, ériger, installer, déposer, maintenir, occuper ou faire construire, ériger, installer ou déposer une structure, une tente ou toute autre construction, équipement ou appareil servant ou pouvant servir d’abri;
19.3 Il est interdit de se trouver dans un parc entre 23 heures et 5 heures le lendemain.
19.4 Il est interdit de participer ou d’être présent à un attroupement sur le domaine public entre 23 heures et 5 heures le lendemain.
Québec, le vendredi 19 octobre 2012 – Alors qu’un concours de construction de maison de carton devait avoir lieu durant la Nuit des sans abri à Québec, les organisateurs ont appris quelques minutes avant le début dudit concours qu’ils étaient menacés de recevoir des contraventions s’ils procédaient. C’est le règlement 19.1 alinéa 1 du règlement sur la Paix et le bon ordre qui est en cause. La Ligue des droits et libertés, section de Québec, par ailleurs organisatrice du concours, dénonce non seulement le règlement en question, mais aussi l’application rigide et arbitraire de celui-ci.
Le règlement en question interdit de « construire, ériger, installer, déposer, maintenir, occuper ou faire construire, ériger, installer ou déposer une structure, une tente ou toute autre construction, équipement ou appareil servant ou pouvant servir d’abri ». Nous avons déjà dénoncé ce règlement avec le Regroupement pour l’Aide aux itinérants et itinérantes de Québec (RAIIQ) au mois de juin dernier. Nous croyons en effet qu’il s’agit là d’un autre règlement qui donne des armes aux policiers pour judiciariser les itinérants dans leurs stratégies de survie et dans leur occupation de l’espace public.
Et malheureusement, les événements de la journée démontrent de façon éclatante que les policiers ne l’utiliseront pas avec jugement…
La Ligue compte bien contester ce règlement, mais aussi plusieurs autres issus du règlement sur la paix et le bon ordre :
5. Il est interdit à une personne, sans motif raisonnable dont la preuve lui incombe, de flâner, de vagabonder ou de dormir dans une rue ou dans un endroit public.
11. Il est interdit de mendier ou de solliciter dans une rue ou dans un endroit public.
19.1 alinéa 1° construire, ériger, installer, déposer, maintenir, occuper ou faire construire, ériger, installer ou déposer une structure, une tente ou toute autre construction, équipement ou appareil servant ou pouvant servir d’abri;
19.3 Il est interdit de se trouver dans un parc entre 23 heures et 5 heures le lendemain.
19.4 Il est interdit de participer ou d’être présent à un attroupement sur le domaine public entre 23 heures et 5 heures le lendemain.
lundi 17 septembre 2012
Arrestation durant la grève étudiante: il réclame 42 000$ au SPVM

Le Huffington Post Québec
Le propriétaire du restaurant Zero8, Dominique Dion, qui a été arrêté à l'intérieur de son commerce lors d'une manifestation étudiante nocturne le 19 mai dernier, vient de déposer une plainte en déontologie policière et réclame 42 000$ à la Ville de Montréal.
Situé sur la rue St-Denis à Montréal à l'angle de la rue Ontario, le restaurant Zero8 s'est retrouvé au coeur des nombreuses manifestations nocturnes, parfois violentes, au printemps dernier.
Lors d'une charge des policiers du SPVM contre des manifestants vers minuit le 19 mai, un policier a procédé à l'arrestation de Dominique Dion dans le portique de son restaurant. M. Dion avait ouvert la porte de son établissement pour permettre à des clients installés à la terrasse de sortir par l'arrière du restaurant et éviter la rafle des policiers.
Dans un billet diffusé sur le Web, Dominique Dion décrit la scène ainsi:
La porte s’ouvre, on me prend par la chemise et le policier crie: «Lui, on l’embarque!». «Pardon? Je suis propriétaire!» «Je m’en calice», rétorque cet individu, complètement enragé qui me plaque sur la vitre du commerce avant de me projeter au fond de notre terrasse.La scène est d'ailleurs visible sur une vidéo de la caméra de sécurité de l'établissement, mise en ligne sur YouTube par M. Dion.
Il ajoute que le policier qui l'a arrêté a refusé de s'identifier.
Nombreux manquements
En entrevue avec Le Huffington Post, Dominique Dion reproche plusieurs écarts de conduite aux policiers qui ont procédé à son arrestation. Il affirme que les policiers ont juré à plusieurs reprises, l'ont arrêté sans lui faire part de ses droits ou du motif de l'arrestation, en plus de conduire l'auto-patrouille de façon dangereuse avec les gyrophares allumés alors que, selon lui, la situation ne l'exigeait pas.
Dominique Dion ajoute que les attaches de plastique («tie-wrap») utilisées pour le contraindre pendant près de deux heures étaient si serrées que ses poignets en sont demeurés enflés pendant quatre jours. À ce jour, il affirme avoir encore mal au pouce régulièrement.
Le restaurateur croit notamment avoir été victime de «profilage». «Je portais le carré rouge en soutien au mouvement étudiant, dit-il. Je ne vois pas d'autre raison.»
Dans une mise en demeure envoyée le 13 septembre 2012 au Bureau des réclamations de la Ville de Montréal, que Le Huffington Québec a obtenu, M. Dion détaille le montant réclamé ainsi:
Détention arbitraire et privation de jouissance: $8,000.00 Perte de jouissance des mains pendant environ 4 jours: $4,000.00
Dommages corporels - pouce droit (perte de sensibilité, craquements, perte de motricité), avec droit de réserve si la situation se détériore: $10,000.00
Atteinte à ma réputation: $10,000.00
Dommages exemplaires pour arrestation injustifiable sur une propriété privée et pour violence physique et verbale utilisée alors que je n’ai présenté aucune résistance: $5,000.00
Dommages exemplaires pour avoir mis inutilement ma vie en danger en utilisant inutilement les gyrophares d’urgence et pratiquant une conduite dangereuse, de plus, sans ceinture de sécurité: $5,000.00
Total de la réclamation: $42,000.00«Au-delà de ma cause personnelle, dit-il, je veux dénoncer les arrestations arbitraires. La façon dont j'ai été arrêté était inacceptable.» Il dit comprendre la fatigue des policiers, qui ont été très sollicités durant le conflit étudiant. «Mais ils doivent demeurer professionnels.»
Des excuses du SPVM
M. Dion a été relâché après environ six heures de détention. Il n'a pas été accusé et n'a pas reçu d'amende.
Le 20 juin 2012, Dominique Dion a reçu une lettre d'excuses signée par l'inspecteur Alain Simoneau, chef de police du poste de quartier 21. «Nous regrettons votre implication dans cet événement, qui, bien malgré vous, vous a causé du tort. Il est difficile pour nous d'expliquer l'attitude du policier concerné et nous prenons part à votre inquiétude face à ce comportement», écrit M. Simoneau.
Il a été impossible de rejoindre le SPVM avant l'heure de publication.
mercredi 27 juin 2012
Google dénonce un niveau "alarmant" de censure gouvernementale
Google s'est ému ce week-end de constater que le nombre de demandes de
retraits de contenus et de renseignements sur les utilisateurs qu'il
reçoit des pays occidentaux continue à progresser, avec parfois la
volonté de supprimer des contenus uniquement politiques. En Europe,
l'Espagne et la Pologne ont été montrées du doigt. En France, les
demandes progressent.
Google a publié la cinquième fournée de son Transparency Report, par lequel il détaille pays par pays le nombre de demandes de retraits de contenus ou d'informations sur les utilisateurs qu'il reçoit des autorités nationales, soit de la part d'une autorité judiciaire, soit de la part du pouvoir exécutif (police, autorité administrative...). Il ne concerne pas les demandes de retraits dues aux violations de droits d'auteur, qui font l'objet d'un traitement spécifique.
Pour la période de juillet à décembre 2011, couverte par la mise à jour, Google constate que "comme à chaque fois auparavant, il nous a été demandé de supprimer des expressions politiques". "C'est alarmant non pas seulement parce que la liberté d'expression est en danger, mais parce que certaines de ces demandes émanent de pays que vous ne suspecteriez peut-être pas - des démocraties des pays occidentaux qui ne sont pas typiquement associés à la censure".
Le moteur de

Mais la palme de la demande la plus étonnante revient au Canada, où le centre canadien d'émission des passeports a demandé de supprimer "une vidéo YouTube dans laquelle un citoyen canadien urinait sur son passeport avant de le jeter aux toilettes".
Dans cette dernière livraison, Google détaille le nombre de demandes auxquelles il a donné satisfaction, en confiant la répartition entre les demandes judiciaires et les demandes administratives. A cet égard, il est étonnant de voir que le moteur de recherche respecte assez peu les demandes judiciaires. Par exemple, seulement 40 % des demandes des juges américains sont mises en application. "Il existe de nombreuses raisons pour lesquelles nous n'accédons pas à certaines demandes. Certaines d'entre elles peuvent ne pas être assez spécifiques pour que nous sachions ce que le gouvernement souhaite que nous supprimions (par exemple, aucune URL n'est répertoriée dans la demande)".
En France, entre juillet et décembre 2011, l'Etat a demandé la suppression de 61 contenus, à travers 31 demandes. En nombre de demandes, c'est davantage qu'au premier semestre 2011 (9 demandes seulement), mais c'est moins en nombre de contenus concernés (250). Le détail montre qu'il s'agit pour l'essentiel de contenus diffamatoires, et de de pornographie présente sur YouTube.
Le nombre des demandes de renseignements sur les utilisateurs a progressé, passant en France à 1 779 internautes concernés sur le dernier semestre 2011, contre 1552 dans la période précédente. "Le nombre de demandes que nous recevons concernant des informations liées aux comptes utilisateurs dans le cadre d'enquêtes criminelles augmente d'année en année. Cette augmentation n'a rien de surprenant, car nous offrons chaque année davantage de produits et de services, et nous disposons d'un grand nombre d'utilisateurs", nuance Google. En revanche, la firme n'a accédé qu'à 44 % de ces demandes françaises, contre 47 % auparavant.
dimanche 29 avril 2012
En souvenir de Franco
27 avril 2012 11h21 · Marc-André Cyr
L’antiémeute intervient pour briser des manifestations pacifiques et des lignes de piquetage. Les arrestations et les entraves à la déontologie policière se comptent par centaines…
Et plusieurs chroniqueurs traitent les étudiants de « terroristes »…
Et Stéphane Gendron veut que le sang coule…
Et Eric Duhaime se demande si l’armée devrait intervenir pour «étouffer les problèmes des multiples manifestations» …
La tendance est lourde. Que ce soit en Europe ou au Québec, l’État se défait lentement de ses apparences plus ou moins séduisantes pour revêtir celui de l’État policier. En temps de crise, il ne saurait en être autrement. Héritière d’un lourd passé autoritaire, l’Espagne est à l’avant-garde de cette dérive qui, ici comme ailleurs, est cautionnée par les tenants de la liberté individuelle et de la démocratie.
Plage, paella et torture
La semaine dernière, le ministre de l’Intérieur, Jorge Fernàndez Dìaz a annoncé son plan pour lutter contre les « collectifs antisystèmes » qui pratiquent des « techniques de guérilla urbaine » [1]. Le code pénal sera réformé en profondeur afin d’étendre les prérogatives de la Loi antiterroriste [2]. Cette loi est pourtant décriée par la vaste majorité des organisations de défense des libertés. Voici comment Amnistie Internationale décrivait la situation des droits de la personne en Espagne en 2004 :
« A plusieurs reprises, des politiciens ou des gardes civils auraient fait usage de leurs armes à feu de manière inconsidérée. De nombreux candidats à l’immigration se sont noyés en tentant de gagner l’Espagne depuis l’Afrique du nord par la mer. Des détenus ont déclaré avoir été torturés et maltraités. Le Comité européen pour la prévention de la torture et des peines ou traitement inhumains ou dégradants (CPT) a vivement critiqué l’absence persistante de garanties fondamentales devant protéger les personnes détenues en vertu des lois « antiterroristes » contre les mauvais traitements […] » [3]
Cette réforme veut que la « résistance passive » soit désormais considérée comme un « délit d’attentat contre l’autorité ». En d’autres mots, elle veut que la désobéissance civile non-violente soit considérée équivalente au terrorisme. Elle veut également réprimer la diffusion de manifestations sur les réseaux sociaux. La diffusion de tels événements sera désormais considérée comme un « délit d’appartenance à une organisation criminelle ». Cet aspect vise tous les rassemblements qui « n’auraient pas été notifiés et qui s’accompagneraient du refus de vider les lieux malgré l’avertissement de la Police ». Elle s’attaque entre autres aux différentes occupations de lieux publics par les Indignés en mai dernier.
Démocratie autoritaire
Comment expliquer des telles entorses aux droits les plus élémentaires ? L’Espagne n’est-elle pas une « démocratie » ?
C’est bien le pire, car l’Espagne, qui célèbre cette semaine le 75e anniversaire des bombardements de Guernica, est effectivement un régime libéral. Mais si elle s’est débarrassée de la dictature militaire, elle n’en a toujours pas fini avec le fascisme. Suite à la transition démocratique (sorte de Révolution tranquille espagnole), les francistes ne sont pas disparus du paysage social et politique. Bien au contraire. Plusieurs d’entre eux ont joint le Parti populaire (présentement au pouvoir), d’autres sont toujours à la tête des cours de justice et des corps policiers. Ils ont continué à diriger les banques et les entreprises, à enseigner dans les universités, etc. L’exemple le plus évident de cette continuation est celui de Manuel Fraga Iribarne, ministre sous Franco et rédacteur de la Constitution (!) de 1978, qui dirigea la province de la Galicie jusqu’en… 2005.
C’est ce triste héritage qui donne aux Espagnols une longueur d’avance en ce qui concerne la répression de la contestation. En fait, l’Espagne nous enseigne que la frontière entre la démocratie libérale et l’État policier est mince, très mince. Espérons que cette tendance à la criminalisation de la contestation cesse avant qu’elle ne nous plonge plus profondément dans cette espèce de tyrannie démocratique dans laquelle nous nous enfonçons progressivement.
Notes
[1] Front de gauche : Place au peuple, « Espagne : le ministère de l’Intérieur projette de qualifier la résistance passive d’attentat contre l’autorité », 16 avril 2012 : http://www.placeaupeuple2012.fr/espagne-le-ministere-de-l%E2%80%99interieur-projette-de-qualifier-la-resistance-passive-d%E2%80%99attentat-contre-l%E2%80%99autorite/
[2] La loi antiterroriste, qui visait au départ à lutter contre l’E.T.A. (Euskadi Ta Askatasuna : Pays basque et liberté), permet à l’État de détenir « incommunicado » (sans contact avec l’extérieur) et pendant plusieurs jours un individu soupçonné d’avoir des liens avec cette organisation armée. Ces quelques jours d’isolement permettent évidemment aux policiers de procéder à de nombreux abus de pouvoirs. Plusieurs rapports font état de la torture affligée aux militants de la gauche indépendantiste basque, qui compte plus de 700 prisonniers politiques. Mais cette loi ne vise pas seulement les militants radicaux. Elle a également permis de rendre illégales d’innombrables manifestations (il est désormais interdit de manifester nommément pour l’indépendance au Pays basque), divers partis politiques (dont Batasuna, qui change de nom pratiquement chaque année), des journaux, (Egunkaria, Egin), des organisations politiques (Jarraï), etc.
[3] Source : Amnistie internationale, rapport 2004, p.328.
samedi 26 novembre 2011
Éviction de l'occupation de la place des Peuples ce soir : le campement est parti, pas l'indignation!
Suite à l’éviction de l’Occupation de la Place des Peuples (ancien Square Victoria), un appel est lancé à la population l’invitant à assister massivement à une JOURNÉE de SOUTIEN, ce samedi 26 novembre à partir de midi. La Place accueillera donc à partir de midi une grande Assemblée Générale à travers laquelle les citoyens expérimenteront activement la démocratie directe que l’Occupation a mis en application depuis le 15 octobre dernier.
De grands artistes québécois apportent leur soutien au mouvement mondial d’Indignation. Bran Van 3000 et les Zapartistes comptent parmi les artistes qui ont confirmé une prestation pour samedi après-midi.
Le campement est évincé, mais pas nos esprits! Nous comptons plus que jamais sur votre participation à cet évènement.
Ensemble, nous allons réussir à changer durablement la société !
vendredi 25 novembre 2011
Déclaration conjointe des 17 militant-e-s accusé-e-s de complot au G20

Nous sommes dix-sept. Dix-sept personnes accusées par l'État canadien d'avoir «conspiré» pour perturber le sommet des «leaders» du G20. Les procureurs de la couronne nous ont attribué l'étrange étiquette de «Principal groupe de comploteurs du G20», ou "G20 Main Conspiracy Group".
Ces accusations de complot ne sont rien d'autre qu'une sinistre farce. Nous n'avons jamais tous et toutes participé à un seul et même groupe, nous n'avons jamais organisé tous et toutes ensemble et, en réalité, nous sommes tous et toutes issuEs d'horizons politiques variés. En fait, certainEs d’entre nous se sont rencontréEs pour la première fois entre les murs de la prison ! Ce que nous partageons par contre, et ce, avec un nombre incalculable de camarades, c'est une passion pour la création de communautés de résistance.
Séparément ou ensemble, nous œuvrons au sein de mouvements opposés au colonialisme, au capitalisme, aux frontières, au patriarcat, à la suprématie blanche, à la discrimination fondée sur les capacités, à l'hétéronormativité et à la destruction de l'environnement et des milieux de vie. Nos mouvements militent en faveur du changement radical et représentent d'authentiques alternatives aux structures de pouvoir actuelles. C'est principalement pour cette raison que nous avons été cibléEs.
Ces accusations, aussi ridicules soient-elles, ont occupé le plus clair de notre temps au cours des dix-huit derniers mois. Malgré cela, il nous aura fallu tous ce temps pour enfin nous exprimer d’une seule et même voix. Ce silence est en partie attribuable aux conditions sévères qui pesaient sur nous, y compris la non association avec nos co-accuséEs et plusieurs de nos alliéEs les plus proches. De plus, ceux et celles d'entre nous qui se sont expriméEs publiquement ont fait l'objet de campagnes d'intimidation de la part de la police et des procureurs. Nous écrivons aujourd'hui parce que nous avons négocié une entente visant à mettre un terme aux poursuites entamées contre nous et hâter la conclusion de cette ridicule comédie.
La stratégie de l'État à l’égard du G20 a été de jeter des filets aussi larges que possible sur tous ceux et toutes celles qui s'étaient mobiliséEs contre le sommet (plus de 1 000 manifestants et manifestantes détenuEs et plus de 300 accuséEs) pour ensuite déterminer celles et ceux qui faisaient, aux yeux de la couronne, figure de leaders. Être accuséE de complot est un cauchemar bureaucratique surréaliste que bien peu de militants et militantes ont eu l’infortune de connaître au Canada jusqu’à présent. Malheureusement, ce cauchemar tend à se répéter. Il nous est impossible d'affirmer avec certitude si ce que nous avons fait constitue ou non un complot ou une «conspiration». Mais en fin de compte, il importe peu que nos actions répondent ou non aux définitions oppressives et hypocrites de la loi. Car il nous semble évident que ces poursuites sont, avant tout, de nature politique. Le gouvernement a sciemment choisi de dépenser des centaines de millions de dollars pour surveiller et infiltrer les milieux anarchistes, les réseaux de solidarité avec les autochtones et les mouvements de justice pour les migrants et migrantes. Après l'aveu d'un investissement aussi démesuré, quelle justice pouvons-nous encore espérer?
Malgré tout, nous n'étions pas complètement impuissantEs dans ce processus. Le peu de prise que nous avons eu sur les négociations est dû à notre rigoureux processus de prise de décision collective. Particulièrement au cours des derniers mois, au fur et à mesure que l'enquête préliminaire laissait place aux transactions visant à en finir au plus vite, cette recherche de consensus est restée pour nous une constante priorité. Cette conversation a été une expérience tour à tour déchirante, épuisante, décevante et inspirante. Mais au final, nous en sommes sortiEs uniEs.
Des dix-sept, six plaideront coupable et les onze autres verront leurs accusations retirées. Alex Hundert et Mandy Hiscocks plaident chacunE coupable à deux accusations d'avoir «conseillé la commission d'une infraction», et Leah Henderson, Peter Hopperton, Erik Lankin et Adam Lewis plaideront chacunE coupable à un chef d’accusation similaire. Nous nous attendons à des peines d'emprisonnement variant entre six et 24 mois, et on nous créditera le temps déjà passé en détention ou en assignation à domicile.
Trois accuséEs impliquéEs dans la même affaire ont déjà vu leurs accusations tomber et un quatrième avait déjà négocié sa sortie sans peine d'emprisonnement supplémentaire. Cela signifie que des 21 personnes initialement comprises dans le «Principal groupe de comploteurs du G20», seulement sept ont été condamnées et aucune n'a été trouvée coupable de complot. Cette proportion de retraits est saisissante et démontre clairement l'absurdité des accusations!
L'ordre dominant opprime de nombreux segments de la population, et en particulier les communautés racisées, défavorisées ou autochtones ainsi que les personnes au statut d'immigration précaire et celles et ceux qui vivent avec des problèmes de dépendance ou de santé mentale. La violence que nous avons subie, y compris les rafles de police au petit matin, les fouilles à nuE, la surveillance et l'incarcération avant procès, s’abat quotidiennement sur ces personnes et ces communautés. Nous avons eu la chance et le privilège d'être soutenuEs tout au long de notre traversée du système judiciaire. Cela inclut l'accès à des garantEs de caution jugéEs «acceptables» et à des moyens financiers pour assurer notre survie quotidienne et notre défense juridique. Même s'il est remarquable que, dans ce cas-ci, l'État ait eu recours à des accusations de complot contre un aussi grand nombre de militants et militantes, il convient de noter également que ces tactiques répressives sont employées quotidiennement contre d'autres communautés persécutées.
Au tribunal, aucune victoire n’est vraiment possible. Le système judiciaire est et a toujours été un instrument politique employé contre les groupes considérés indésirables ou réfractaires à l'État. Ce système existe pour protéger la structure sociale coloniale et capitaliste du Canada. C’est une machine infernale et ruineuse qui brise les accuséEs et les pousse à adopter des solutions égoïstes. Ce système est conçu pour détruire des communautés et transformer des camarades en adversaires.
Dans ce contexte où toute victoire paraît impossible, nous avons déterminé ensemble que la meilleure voie à suivre serait de cerner clairement nos besoins et objectifs et d'explorer nos options en conséquence. La gravité des impacts auxquels nous étions confrontéEs variait d'une personne à l'autre. La première condition sur laquelle nous nous sommes entenduEs à été d'éviter toute déportation. Parmi les autres objectifs que nous poursuivions, nous avons également réussi à minimiser le nombre des condamnations, à respecter le plus possible les besoins individuels de chacunE et à tenir compte de l'impact qu'auraient nos décisions sur les mouvements auxquels nous appartenons. Même si nous renonçons à d’importantes batailles politiques en mettant ainsi fin au procès, cette entente répond à certains des objectifs que nous n'étions pas disposéEs à sacrifier.
Au cours de nos discussions, nous avons toujours pris en considération les conséquences politiques de nos choix. Un des résultats notables est le fait qu'aucune condamnation pour complot ne découle de cette poursuite. Nous évitons ainsi la création d'un précédent juridique qui aurait contribué à criminaliser des tâches aussi importantes que routinières, comme la rédaction de tracts ou l'animation d'assemblées. Cette entente permet également de libérer d’importantes ressources qui ont été trop longtemps accaparées par le processus de défense.
Nous sortons de ce processus uniEs et solidaires.
À celles et ceux qui nous ont accuelliEs dans leurs foyers lorsque nous étions assignéEs à résidence, aux autres qui ont amassé de l’argent pour nos dépenses quotidiennes et nos frais juridiques, à celles et ceux qui ont cuisiné pour nous, nous ont écrit, nous ont offert des lifts et nous ont soutenuEs politiquement et émotionnellement, merci.
À ceux et celles qui sont en prison ou toujours accuséEs suites aux actions anti-G20, aux prisonniers et prisonnières politiques, aux rebelles en lutte, nous sommes toujours avec vous.
Aux communautés et aux quartiers en résistance, du Caire à Londres, de la Grèce au Chili, depuis l'Île-Tortue occupée, et jusqu'à ce que la victoire soit nôtre, on se reverra dans la rue.
(photos prise lors du G20. Elle ne montre pas les signataires de cette lettre)
mercredi 23 novembre 2011
Témoignage d'un étudiant brutalisé à l'Université Davis en Californie
Voici un message en provenance de l'Université californienne Davis, d'un étudiant qui a survécu à la brutalité policière survenue pour réprimer une manifestation étudiantes non-violente pour le droit à l'éducation accessible dans le contexte des occupation aux USA
Ce qui ce passe à l'Université de la Californie et ici au Québec n'est pas si différent - dans la RCH, il y aura une augmentation de 81% sur 4 ans des frais de scolarité, et ici au Québec c'est de 75% sur cinq ans - et dans une grande mesure, la violence policière est aussi comparable.
«Je suis en solidarité avec l'ensemble des mouvements d'occupation sur les campus universitaires à travers le monde. Je pense que ce que vous faites à l'Université McGill est inspirante, et Davis est avec vous dans cette lutte pour l'éducation publique accessible pour ceux et celles qui rêvent d'avoir une éducation postsecondaire dans l'avenir. Nous devons préserver nos droits à la liberté d'expression et à l'éducation publique. Nous sommes ensemble dans cette lutte, et nous allons continuer nos actions non-violentes pour protéger ces institutions. Flics hors de nos campus »-. D. Friedman
Pour lire tout le témoignage de l'étudiant, rendez-vous sur le site de Free Education Montreal .
L'article est cependant en Anglais.
Ce qui ce passe à l'Université de la Californie et ici au Québec n'est pas si différent - dans la RCH, il y aura une augmentation de 81% sur 4 ans des frais de scolarité, et ici au Québec c'est de 75% sur cinq ans - et dans une grande mesure, la violence policière est aussi comparable.
«Je suis en solidarité avec l'ensemble des mouvements d'occupation sur les campus universitaires à travers le monde. Je pense que ce que vous faites à l'Université McGill est inspirante, et Davis est avec vous dans cette lutte pour l'éducation publique accessible pour ceux et celles qui rêvent d'avoir une éducation postsecondaire dans l'avenir. Nous devons préserver nos droits à la liberté d'expression et à l'éducation publique. Nous sommes ensemble dans cette lutte, et nous allons continuer nos actions non-violentes pour protéger ces institutions. Flics hors de nos campus »-. D. Friedman
Pour lire tout le témoignage de l'étudiant, rendez-vous sur le site de Free Education Montreal .
L'article est cependant en Anglais.
Violence policière face aux indigné-e-s pacifiques.
Ces vidéos qui montre bien la violence policière envers le mouvement Occupy. De part ses revendications, le mouvement occupy dérange le pouvoir. L'organisation du peuple dérange toujours le pouvoir. Nous en avons la preuve avec leur réaction.
La première vidéo est passé dans les média de masse et les média sociaux. Les indigné-e-s refuse simplement de bouger et la police les «pepper sprayed».
La Deuxième vidéo est celle d'une femme enceinte filmée à la suite de la violence policière. Elle perdra son bébé quelques jours plus tard.
La troisième vidéo est celle de Miles Howe, d'Halifax, qui décrit son arrestation.
Cette autre vidéo est d'Occupy wall Street et montre l'agressivité de la police lors d'une manifestation des indigné-e-s.
La première vidéo est passé dans les média de masse et les média sociaux. Les indigné-e-s refuse simplement de bouger et la police les «pepper sprayed».
La Deuxième vidéo est celle d'une femme enceinte filmée à la suite de la violence policière. Elle perdra son bébé quelques jours plus tard.
La troisième vidéo est celle de Miles Howe, d'Halifax, qui décrit son arrestation.
Cette autre vidéo est d'Occupy wall Street et montre l'agressivité de la police lors d'une manifestation des indigné-e-s.
La CLAC condamne le cirque judiciaire et la criminalisation de la dissidence
G20 Toronto : Le dernier organisateur de la CLAC encore accusé de complot voit ses accusations retirées !
Montréal, le 23 novembre 2012 -- Hier, dans une salle bondée de la Cour provinciale de l’Ontario, le procureur de la Couronne chargé de la poursuite contre le présumé « principal groupe de conspirateurs du G20 » de Toronto a retiré toutes les accusations de complot encore retenues contre 17 organisateurs et organisatrices du sud de l’Ontario et du Québec.
Parmi ceux-ci, un militant de la Convergence des luttes anticapitalistes de Montréal (CLAC), Patrick Cadorette, a vu toutes les accusations portées contre lui retirées par la Couronne après un peu moins de 18 mois passés sous le coup de sévères conditions de libération, dont 11 mois d’assignation à domicile.
Ce développement survient dans le cadre d'une entente relative à un plaidoyer de culpabilité entre la Couronne et la défense. Parmi les 17 personnes accusées de complot, six plaident coupable d’avoir « conseillé » la commission d’une infraction, alors que les 11 autres voient l’ensemble des accusations portées contre elles retirées.
« Le public a beaucoup entendu parler de la brutalité policière et du grand nombre d'arrestations au Sommet du G20 », avance Patrick Cadorette, « mais la répression va beaucoup plus loin que les images de policiers enragés tapant sur des manifestants. On constate la mise en place d'une stratégie complexe visant à criminaliser la dissidence politique et l'organisation anticapitaliste. Ça commence avec l'infiltration policière et la surveillance des mouvements, puis l'intimidation et le harcèlement des militants et militantes, jusqu'aux centaines de fouilles illégales et les détentions arbitriaires au sommet même. Mais le système judiciaire et pénal joue également un rôle déterminant dans la stratégie de criminalisation. Les conditions de libération draconiennes, comme la non-association rigide avec certains groupes militants, l'assignation à domicile prolongée et l'interdiction complète de participer à des manifestations publiques, tout ça vise directement à affaiblir les mouvements qui luttent pour la justice sociale et environnementale et à effrayer les personnes qui s'identifient à ces mouvements et seraient tentées de s'y joindre. Ajouter à ça le recours à des accusations criminelles graves contre les organisateurs, des montants de caution exorbitants, la diffamation publique, des audiences de remise en liberté marquée par l'hystérie collective, et vous avez tous les éléments d'un plan perfectionné pour diaboliser et criminaliser l'engagement militant. »
Le Sommet du G20, qui s’est tenu à Toronto les 26 et 27 juin 2010, a été le théâtre d’arrestations massives sans précédent au Canada, avec 1105 arrestations, plus de 300 accusations et un nombre incalculable d’incidents de brutalité policière et de violations arbitraires des droits fondamentaux. Des 330 personnes accusées, pas moins de 198 ont vu leurs accusations suspendues, retirées ou rejetées.
Selon la Ligue des droits et libertés, « [l]a preuve que ces arrestations étaient purement préventives, arbitraires et illégales est que, sur les 1105 personnes arrêtées, 800 ont été relâchées sans aucune accusation, que les accusations ont été retirées dans quelque 150 dossiers […] et que des arrêts de procédure ont été ordonnés dans plusieurs cas. […] En réalité, entre 3,6 % et 9 % des personnes arrêtées à Toronto les 26 et 27 juin 2010 ont fait l’objet d’accusations, ce qui indique clairement que les arrestations n’étaient pas justifiées par la commission d’une infraction, mais visaient plutôt l’objectif d’empêcher ces gens de participer aux manifestations futures. »
Le nombre inouï d'accusations de complot déposées contre les militants et militantes est aussi alarmant. Selon Blandine Juchs, du comité de soutien juridique de la CLAC, « Le recours aux accusations de complot est stratégique. La couronne dépose initialement des accusations grossièrement exagérées pour se donner une marge de manoeuvre et soutirer par la suite des plaidoyers de culpabilité pour des infractions considérées moins graves. Mais l'accusation d'avoir "conseillé" une infraction participe elle aussi à la criminalisation ; on criminalise la simple expression d'opinions politiques dans le cadre de mobilisations populaires ! »
Environ 20 000 policiers ont été déployés à Toronto lors du Sommet du G20. Sur un budget total de 930 millions, 790 millions (85 % des dépenses) ont été réservés à la sécurité, la part du lion revenant à la GRC, selon le Rapport du Comité permanent de la sécurité publique sur les sommets du G20 et du G8 . En dépit des condamnations publiques qui se sont multipliées depuis un an et demi (notamment de la part de l'Ombudsman de l'Ontario ), toutes les polices impliquées s'en sont tirées dans l'impunité la plus complète et les responsables politiques du fiasco sécuritaire sont toujours restés dans l'ombre.
« C'est une vraie mascarade », conclut Cadorette, « une grosse farce qui coûte très cher ! Et pourquoi? Qui peut dire aujourd'hui à quoi aura servi le sommet de Toronto ? Pour nous, une chose est claire, les sommets du G20, l'institution elle-même et ses soi-disant leaders sont complètement illégitimes. Au moment où les révoltes se multiplient un peu partout sur la planète contre la tyranie du marché, les diktats d'austérité, les inégalités économiques et la destruction de l'environnement, les riches et leurs larbins dans les gouvernements savent très bien que leur temps est compté. Ils chient dans leurs culottes. Et c'est pour ça qu'ils dépensent des centaines de millions de dollars pour dresser des barrières et placer des milliers de flics armés entre eux et la colère du peuple. En fin de compte, l'histoire va se souvenir de nous comme de celles et ceux qui ont essayé d'arrêter le seul vrai complot criminel qu'il y a eu à Toronto en juin 2010 : celui de la gang d'hostie de crosseurs du G20. »
Consultez la déclaration commune des « 17 » ici : http://conspiretoresist.wordpress.com/
Montréal, le 23 novembre 2012 -- Hier, dans une salle bondée de la Cour provinciale de l’Ontario, le procureur de la Couronne chargé de la poursuite contre le présumé « principal groupe de conspirateurs du G20 » de Toronto a retiré toutes les accusations de complot encore retenues contre 17 organisateurs et organisatrices du sud de l’Ontario et du Québec.
Parmi ceux-ci, un militant de la Convergence des luttes anticapitalistes de Montréal (CLAC), Patrick Cadorette, a vu toutes les accusations portées contre lui retirées par la Couronne après un peu moins de 18 mois passés sous le coup de sévères conditions de libération, dont 11 mois d’assignation à domicile.
Ce développement survient dans le cadre d'une entente relative à un plaidoyer de culpabilité entre la Couronne et la défense. Parmi les 17 personnes accusées de complot, six plaident coupable d’avoir « conseillé » la commission d’une infraction, alors que les 11 autres voient l’ensemble des accusations portées contre elles retirées.
« Le public a beaucoup entendu parler de la brutalité policière et du grand nombre d'arrestations au Sommet du G20 », avance Patrick Cadorette, « mais la répression va beaucoup plus loin que les images de policiers enragés tapant sur des manifestants. On constate la mise en place d'une stratégie complexe visant à criminaliser la dissidence politique et l'organisation anticapitaliste. Ça commence avec l'infiltration policière et la surveillance des mouvements, puis l'intimidation et le harcèlement des militants et militantes, jusqu'aux centaines de fouilles illégales et les détentions arbitriaires au sommet même. Mais le système judiciaire et pénal joue également un rôle déterminant dans la stratégie de criminalisation. Les conditions de libération draconiennes, comme la non-association rigide avec certains groupes militants, l'assignation à domicile prolongée et l'interdiction complète de participer à des manifestations publiques, tout ça vise directement à affaiblir les mouvements qui luttent pour la justice sociale et environnementale et à effrayer les personnes qui s'identifient à ces mouvements et seraient tentées de s'y joindre. Ajouter à ça le recours à des accusations criminelles graves contre les organisateurs, des montants de caution exorbitants, la diffamation publique, des audiences de remise en liberté marquée par l'hystérie collective, et vous avez tous les éléments d'un plan perfectionné pour diaboliser et criminaliser l'engagement militant. »
Le Sommet du G20, qui s’est tenu à Toronto les 26 et 27 juin 2010, a été le théâtre d’arrestations massives sans précédent au Canada, avec 1105 arrestations, plus de 300 accusations et un nombre incalculable d’incidents de brutalité policière et de violations arbitraires des droits fondamentaux. Des 330 personnes accusées, pas moins de 198 ont vu leurs accusations suspendues, retirées ou rejetées.
Selon la Ligue des droits et libertés, « [l]a preuve que ces arrestations étaient purement préventives, arbitraires et illégales est que, sur les 1105 personnes arrêtées, 800 ont été relâchées sans aucune accusation, que les accusations ont été retirées dans quelque 150 dossiers […] et que des arrêts de procédure ont été ordonnés dans plusieurs cas. […] En réalité, entre 3,6 % et 9 % des personnes arrêtées à Toronto les 26 et 27 juin 2010 ont fait l’objet d’accusations, ce qui indique clairement que les arrestations n’étaient pas justifiées par la commission d’une infraction, mais visaient plutôt l’objectif d’empêcher ces gens de participer aux manifestations futures. »
Le nombre inouï d'accusations de complot déposées contre les militants et militantes est aussi alarmant. Selon Blandine Juchs, du comité de soutien juridique de la CLAC, « Le recours aux accusations de complot est stratégique. La couronne dépose initialement des accusations grossièrement exagérées pour se donner une marge de manoeuvre et soutirer par la suite des plaidoyers de culpabilité pour des infractions considérées moins graves. Mais l'accusation d'avoir "conseillé" une infraction participe elle aussi à la criminalisation ; on criminalise la simple expression d'opinions politiques dans le cadre de mobilisations populaires ! »
Environ 20 000 policiers ont été déployés à Toronto lors du Sommet du G20. Sur un budget total de 930 millions, 790 millions (85 % des dépenses) ont été réservés à la sécurité, la part du lion revenant à la GRC, selon le Rapport du Comité permanent de la sécurité publique sur les sommets du G20 et du G8 . En dépit des condamnations publiques qui se sont multipliées depuis un an et demi (notamment de la part de l'Ombudsman de l'Ontario ), toutes les polices impliquées s'en sont tirées dans l'impunité la plus complète et les responsables politiques du fiasco sécuritaire sont toujours restés dans l'ombre.
« C'est une vraie mascarade », conclut Cadorette, « une grosse farce qui coûte très cher ! Et pourquoi? Qui peut dire aujourd'hui à quoi aura servi le sommet de Toronto ? Pour nous, une chose est claire, les sommets du G20, l'institution elle-même et ses soi-disant leaders sont complètement illégitimes. Au moment où les révoltes se multiplient un peu partout sur la planète contre la tyranie du marché, les diktats d'austérité, les inégalités économiques et la destruction de l'environnement, les riches et leurs larbins dans les gouvernements savent très bien que leur temps est compté. Ils chient dans leurs culottes. Et c'est pour ça qu'ils dépensent des centaines de millions de dollars pour dresser des barrières et placer des milliers de flics armés entre eux et la colère du peuple. En fin de compte, l'histoire va se souvenir de nous comme de celles et ceux qui ont essayé d'arrêter le seul vrai complot criminel qu'il y a eu à Toronto en juin 2010 : celui de la gang d'hostie de crosseurs du G20. »
Consultez la déclaration commune des « 17 » ici : http://conspiretoresist.
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