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mercredi 8 mars 2017

Journée internationale des droits des femmes




Ligue de la jeunesse communiste

Cette 103e édition de la Journée internationale des femmes est caractérisée par la recrudescence de la misogynie, mais aussi par le renouveau de la résistance.

Des mouvements anti-féministes opposés aux femmes tels que le Gamergate ou le Men’s right movement, organisés sur nos lieux d’études par d’autres groupes dont le Men’s issues awareness et l’Association canadienne pour l’égalité, ont gagné en force et se sont joints à d’autres groupes suprématistes blancs, avec des individus et des groupes transphobes ou encore avec d’autres supposément opposés à la rectitude politique et défenseurs de la «liberté d’expression». En réalité, ils sont unis dans leur défense du discours haineux et ont pour véritable objectif le saccage des droits durement acquis par les femmes et remettre au gout du jour la culture du viol.

Sous-jacente à ces développements se trouve la crise du capitalisme qui a fait en sorte que certaines sections de la classe dirigeante ont abandonné les idées libérales bourgeoises au profit de mouvements d’extrême-droite et fascistes. En Amérique du Nord, l’élection de Donald Trump comme Président des États-Unis a à la fois été facilitée par la montée de l’extrême-droite et à la fois permis à ces mouvements de se renforcer. Le Canada n’est pas imperméable à cette offensive réactionnaire. La lutte contre le patriarcat est donc liée à celle pour un changement systémique ici, chez nous.

Trudeau: ni féministe, ni allié

Trudeau a déclaré à l’ONU: «Je continuerai de clamer haut et fort que je suis féministe.» Nous ne sommes pas dupes. Ni ces mots creux, ni la parité introduite par Trudeau dans son cabinet n’indiquent un changement de cap radical au Canada. Ces changements minimes ne servent en fait qu’à mousser l’image des Libéraux qui tentent de se dissocier des conservateurs sans pour autant s’attaquer au plan du patronat.

Trudeau n’est ni féministe, ni un allié. Par exemple, son gouvernement, à l’image de celui des conservateurs, continue d’ignorer la demande de longue date pour que soit créé un système de garde universel, accessible, modique, public et de qualité. Il a appuyé un contrat d’armements de 15 milliards de dollars contracté avec l’Arabie Saoudite, une monarchie réactionnaire qui figure parmi les premiers pourfendeurs de l’oppression de la femme et qui livre une guerre meurtrière au Yémen. Trudeau appuie également la construction d’oléoducs au bénéfice des monopoles gaziers et pétroliers coupables du colonialisme qui perpétue les violences contre les femmes autochtones et s’attaquent à leurs territoires. Le changement féministe, celui qui fera avancer les conditions de la vaste majorité des femmes, des travailleuses, ne viendra pas de la classe capitaliste au pouvoir, mais sera le résultat de nos luttes, tel que nous l’enseigne l’histoire.

Finalement, les lutte pour abolir le patriarcat est liée à celle visant à mettre en déroute l’exploitation capitaliste et la remplacer par le socialisme, un système où les travailleurs-euses sont aux commandes et sont en mesure de structurer une société autour des besoins du peuple et non de la création de profits pour la classe capitaliste. Communistes, nous appuyons les luttes contre le patriarcat sous le système capitaliste à la fois pour s’échapper de l’oppression de la femme, mais aussi parce que ces luttes sont essentielles à l’atteinte du socialisme. 

De nouveaux mouvements en lutte contre la misogynie et le racisme

Cette année, plusieurs femmes célèbreront la Journée internationale des femmes avec un sentiment de force renouvelé. Près de 5 millions d’entre elles et leurs alliés ont battu le pavé partout à travers le monde le 21 janvier dernier afin de clamer leur opposition aux plans xénophobes, racistes, misogynes, homophobes, islamophobes et bellicistes de Donald Trump et son gouvernement constitué de banquiers de Wall Street, de milliardaires et de magnats du pétrole.

Les femmes autochtones figurent à l’avant-garde de la résistance contre le patronat, mais aussi contre l’occupation territoriale, le vol de ressources et la violence coloniale genrée qui se poursuit avec le gouvernement libéral. Les femmes noires et les personnes trans dirigent des luttes contre la violence policière raciste.

Des actions comme la Slutwalk et Take Back the Night, ou encore la campagne Ni viande ni objet ainsi que plusieurs manifestations contre la culture du viol sur des campus universitaires ont permis de susciter une prise de conscience et certains changements politiques. La Journée internationale des femmes continue de représenter pour notre mouvement un moment important afin d’organiser nos luttes.

Il est nécessaire de bâtir et unir les mouvements pour l’égalité dans nos lieux de travail, écoles et dans les rues. Des groupes de femmes peuvent s’unir à d’autres au sein de coalitions. Des femmes issues de groupes comme Idle No More, Black Lives Matter, des femmes organisées dans des organisations syndicales, des groupes LGBTQ, de personnes handicapées, du mouvement étudiant, pro-choix et d’autres groupes. Confrontés aux attaques et à la réaction, nous devons rester uni-e-s. Pour un monde égalitaire, nous refusons d’attendre et nous nous organisons.

Au cours de l’histoire du mouvement ouvrier au Canada et à travers le monde, des femmes communistes dont Clara Zetkin, Elizabeth Gurley Flynn, Claudia Jones, Annie Buller, Becky Buhay, Vilma Espin et Angela Davis se sont mobilisées pour l’émancipation des femmes. La YCL-LJC lutte pour un Canada socialiste où le patriarcat sera aboli, où l’égalité totale sera rendue possible et pour des changements immédiats en faveur du droit des femmes. 


 À l’occasion du 8 mars 2017, nous revendiquons:

-    le rétablissement du financement pour les programmes favorisant et revendiquant l’égalité pour les femmes;
-    L’égalité et sécurité pour les femmes immigrantes;
-    L’abolition de la différence salariale (à travers une législation pour l’égalité salariale et l’égalité d’emploi);
-    L’accès garanti à l’avortement et aux droits reproductifs financés publiquement dans tous les territoires et provinces;
-    L’élaboration d’un service de garde universel, de qualité, accessible avec des standards pan-canadiens et offert par des salariés syndiqués. Au Québec, le rétablissement de l’universalité du service de garde;
-    La protection du droit aux bénéfices de maternité étendus à 52 semaines;
-    L’abolition de toute forme de violence contre les femmes et le financement adéquat des cellules de crise et des maisons de transition;
-    Des changements législatifs pour assurer des congés rémunérés aux femmes victimes de violence conjugale;
-    L’appui aux survivantes de violence genrée à travers le financement des services de conseil, de déménagement, des frais légaux et plus;
-    L’abrogation de la loi C-36: stigmatiser et criminaliser le travail sexuel n’est pas la solution à l’exploitation;
-    L’application de cours d’éducation sexuelle progressistes et amicaux envers les LGBTQI2S incluant l’éducation sur le consentement

lundi 8 février 2016

Saint-Valentin : Marche annuelle en mémoire des femmes disparues ou assassinées

À la St-Valentin, la marche commémorative annuelle rendra hommage à la mémoire des femmes victime de la violence genrée. La marche fondée à Vancouver en 1991 a débutée en réponse au meurtre d’une femme autochtone Salish du littoral qui avait reçu peu d’attention de la part de la police et des médias. Bien que la marche commémore les femmes de toutes les origines, l’emphase est mise sur les femmes autochtones qui sont disproportionnément la cible de cette violence systémique.

L'enquête récemment lancée sur les femmes autochtones disparues ou assassinées est un pas dans la bonne direction, mais nous avons besoin de plus que des mots - nous avons besoin besoin d'un véritable changement!


Montréal :15h00 au métro Saint-Laurent

Vancouver : 11h00 au Carnegie Community Centre Theatre, 401 rue Main https://www.facebook.com/events/567879256695101/ 

Calgary :
18h30 à l'Église Unie de Scarboro, 134 Avenue Scarboro SW

Oshawa :
18h00 au Centre Early Years, 1 rue McGrigor

Toronto :
12h30 au Centre de commandement de la police de Toronto, 40 rue College
http://vowpeace.org/event/11th-annual-strawberry-ceremony/




lundi 1 février 2016

7ième Marche commémorative annuelle en hommage aux femmes disparue à Montréal

Le 14 février 2016 à 15h00
Métro St Laurent, Montréal


À la St-Valentin, la 7ième marche commémorative annuel rendra hommage aux vies et souvenirs des femmes qui ont été perdues à la violence genrée. La marche fondée à Vancouver en 1991 a débuté en réponse au meurtre d’une femme Salish du littoral qui avait reçu peu d’attention de la part de la police ou des médias. Bien que la marche commémore les femmes de toutes les origines, l’emphase est mise sur les femmes autochtones qui sont disproportionnément cibles de cette violence systémique.

L'enquête récemment lancée est un pas dans la bonne direction, mais on a besoin de plus que des mots - on a besoin d'un véritable changement!

Événement facebook pour la marche à Montréal :
https://www.facebook.com/events/923717884350650/

Événement pour la marche à Vancouver (Vancouver fera sa 26e marche.)  
https://womensmemorialmarch.wordpress.com/2016/01/15/march-2/

(Image par Amanda MacDonald)

vendredi 13 mars 2015

Petit rappel


Marianne Breton Fontaine
Jeunesse militante


Il ne passe pas une journée sans que la vie me rappelle la nécessité du féminisme, quoiqu'en dise la campagne surréaliste de «Women against feminism», une initiative américaine où des femmes publient des photos d'elles-mêmes expliquant pourquoi le féminisme est inutile pour elles. «Je n'ai pas besoin du féminisme, car si je porte un haut comme celui-ci, c'est pour que tu regardes » dit l'une d'entres-elles. «Je n'ai pas besoin de féminisme car j'aime cuisiner pour mon petit copain » dit une autre. C'est drôle, parce que moi, ces arguments, ils me convainquent de la nécessité de continuer la lutte...


Ce matin, ce rappel quotidien s'est fait lorsque j'ai appris que le gouvernement Couillard coupera dans le programme «Chapeau les filles!», programme qui faisait la promotion des études pour les femmes dans des secteurs encore réservés aux hommes, tel que les sciences et l'ingénierie. Pourtant, cette coupe ne fera économiser que de minuscules miettes au trésor public.  Cerise sur le sundae, un peu plus tôt la veille, ce même gouvernement annonçait qu'il volerait au secours de Bombardier si la compagnie le demandait, car la compagnie connaît en ce moment quelques baisses de profits. Y en a-t-il encore qui doute que l'État soit au service d'une classe bien précise ?


Cette coupe budgétaire ne fait que s'ajouter à une longue liste d'attaques; Les CPE, les services de santé, l'éducation, les organismes communautaires, etc. et même  le programme «Égalité pour décider» (programme pour la participation des femmes à la vie politique) y ont passé. Les coupes dans ces organismes auront des impacts disproportionnés sur les femmes.


C'est le genre d'analyse que le Conseil du statut de la femme peut faire lorsqu'il se penche sur les politiques publiques. Mais cet organisme est lui aussi passé à la tronçonneuse de l'austérité. Il a vu son budget largement amputé et se voit maintenant forcé de fermer ces quelques bureaux en région. Comme le soulignait le Réseau des Tables régionales de groupes de femmes dans un communiqué : «Il semble que l’obsession de ce gouvernement pour imposer à tout prix son programme d’austérité ne connait aucune limite, particulièrement dans son acharnement à s’attaquer aux droits des femmes. Ce gouvernement ne respecte ni le droit des femmes à l’égalité pour toutes, ni sa propre politique qui l’oblige à tenir compte des impacts sur les femmes des mesures budgétaires qu’il met de l’avant, ni les régions dont il est en train de saccager le tissu organisationnel.» Un organisme comme le Conseil du statut de la femme ne peut que mettre des bâtons dans les roues à l'agenda d'austérité. Pire, il aide à formuler des revendications. Du point de vue de Couillard ces femmes, comme toutes les femmes organisées, ne sont que des voix à faire taire.


Depuis les 15 dernières années, les femmes s'appauvrissent. Les regroupements de femmes le voient dans les détails du quotidien. De plus en plus de travailleuses ont recours à l'aide alimentaire. Faut-il répéter encore et encore que les femmes ne gagnent pas à travail égal un salaire égal encore aujourd'hui? Faut-il répéter que les emplois précaires et à temps partiel sont encore majoritairement occupés par des femmes ? Faut-il répéter encore que les enfants et les tâches domestiques sont dans une proportion démesurée sous la responsabilité des femmes ? Des éléments factuels connus qui pourtant doivent sans cesse être répétés.


Même nos chers députés, qui sont pourtant supposés avoir une certaine formation générale, ne semblent pas tous capables d'intégrer ces notions de base sur le caractère sexiste de notre société. Tout récemment, la Fédération des Femmes du Québec (FFQ) déposait en commission parlementaire son mémoire sur les impacts du projet de loi 28 concernant la mise en œuvre des mesures austéritaires. Le député caquiste André Spénard considérait le rapport de la FFQ comme étant alarmiste. Pour lui, l'égalité était chose acquise et «On ne peut pas faire beaucoup plus que ça», ni «faire juste des lois pour les femmes». Sans gène, il s'adressait à la présidente de la FFQ, Mme. Alexa Conradi, pour lui expliquer qu'il avait tout fait pour impliquer les femmes en politiques, mais qu'elles ne participaient pas malgré ses bons efforts. L'homme terminait son intervention en déplorant l'analyse de la FFQ sur la hausse des agressions sexuelles dans le contexte du développement dans le Nord du Québec. «On n'arrêtera pas les ressources naturelles et l'extraction du minerai de fer, de cuivre, ou l'or, parce qu'il y a plus d'agressions sexuelles dans ce coin-là!». Pour lui, il fallait simplement envoyés plus de policier si le problème existait véritablement.


Répondre à M. Spénard serait répéter encore et encore les bases 101 du féminisme. Mais répéter ne suffit pas, car encore faut-il avoir une tribune. Encore faut-il que le pouvoir politique réagisse aux revendications et aux discours féministes. Encore faudrait-il que nous ayons accès au pouvoir. 

Je me rappelle en 2012 comment le bouillonnement social de la grève étudiante avait permis à des revendications et des discours féministes de refaire surface. Je me rappelle comment ce mouvement avait permis d'impliquer des femmes qui ne l'avaient pas fait avant, des femmes magnifiques dans leur diversité. Je me rappelle les « Pink Blocs ». Je me rappelle les occupations de mamans. Je rêve au printemps et je me répète que la pensée féministe se réalise dans l'action militante.

jeudi 12 mars 2015

Lettres ouverte sur le cybersexisme

Jeunesse Militante reproduit ici une lettre ouverte publié sur différent média le 6 mars dernier pour dénoncer le cybersexisme et signée par 45 féministes. Une lettre à lire si ce n'est pas déjà fait. Les propos de cette lettre sont importants et ne doivent pas tomber dans l'oubli. L'intimidation sexiste sur le net continue et vise à faire taire les femmes et les idées féministes. Il faut que cela cesse. La lute continue.



****
Nous sommes féministes. Nous partageons nos idées sur le web. Et nous sommes unies par l’expérience de la misogynie latente qui ronge Internet, les médias sociaux, notre vie publique, notre vie privée.

Lorsque nous prenons la parole sur le web, surtout pour dénoncer la violence sous toutes ses formes que subissent les femmes, le retour de bâton s’associe à une pluie d’insultes et de menaces : « Conne », « J’vais te venir dessus », « Féminazie », « Ostie, j’te fourrerais avec ta p’tite jupe», « Sale chienne », « Grosse truie », « Je te cockslaperais jusqu’à ce que tu fermes ta yeule », « Tu mérites de te faire gang raper », « Tu ne devrais pas avoir le droit de te reproduire », « Impossible qu’elle se fasse pénétrer par un homme sans qu’elle crie au viol », « Fermez don’ vos gueules… pendant qu’elles ferment encore! » Ceci n’est qu’un échantillon du refrain entonné ad nauseam par les graphomanes misogynes qui sévissent sur la Toile. Ces mots témoignent d’un sexisme, d’un antiféminisme, voire d’une haine des femmes si répandue qu’ils frôlent désormais la banalité.

Le cybersexisme est omniprésent dans les conversations en ligne. Il imprègne les fils de commentaires sur les réseaux sociaux et sur les blogues, partout où les femmes prennent la parole dans l’espace public virtuel. Il prend diverses formes : paternalisme, infantilisation, « mansplaining », surveillance, attaques personnelles, « slut-shaming », « fat-shaming », diffusion publique de données personnelles, attaque à l’intégrité physique, menace de viol et de mort, etc. Cette violence misogyne prend une consonance particulière quand elle s’exerce avec des accents racistes, islamophobes, xénophobes, transphobes ou lesbophobes.

De telles attaques cherchent intentionnellement à humilier et à effrayer les femmes pour les exclure du débat public, les museler ou les réduire à la plus simple expression du préjugé culturel et des stéréotypes de genre auxquels on les associe.

Certes, cela n’a rien de nouveau : le sexisme précède l’écran. L’écran offre toutefois des possibilités de techniques nouvelles à l’expression de la haine envers les femmes. Les canaux sont multiples : mots-clics, sites web, tribunes médiatiques, pages Facebook, événements… Souvent, l’anonymat permet à la misogynie de se répandre en toute impunité.

Les recours sont restreints. Répondre aux commentaires sexistes demande beaucoup d’énergie. L’antiféministe de fond moyen considère toute réaction sur le web à ses propos comme l’acte d’une hystérique. Retirer leurs commentaires ? Il s’en trouvera pour parler de censure : comme si la liberté d’expression incluait l’injure et les discours haineux. Porter plainte ? Quoiqu’une menace soit toujours virtuelle, une menace issue du web sera traitée avec peu de sérieux. Tout se passe comme si le cybersexisme était socialement acceptable, normal, et qu’y réagir était la pire des choses à faire : « ignore-les », « t’as pas la couenne bien dure », «t’as pas le sens de l’humour», «parlez-en en mal, parlez-en en bien, mais parlez-en ». La violence bien réelle que subissent les femmes dans l’espace virtuel est banalisée, et les auteurs de cette violence disculpés.

Nous déplorons cette situation et demandons à ce que la prise de parole des femmes de tout horizon soit respectée. Le web et les réseaux sociaux sont des lieux hostiles aux femmes, surtout lorsqu’il s’agit d’exprimer des idées féministes. Pourtant, ces lieux d’expression sont de plus en plus déterminants : nous en éloigner est brimant et limitatif. Nous souhaitons qu’une discussion collective s’engage afin de faire du web un lieu respectueux pour chacune.

Aussi, il nous appert que les comités éditoriaux des médias sur les plateformes numériques jouent un rôle crucial dans la lutte contre le cybersexisme. Nous les interpellons aujourd’hui en soulignant leur responsabilité sociale dans la création d’un environnement sain pour le débat. Nous suggérons l’adoption de politiques concernant les contenus publiés et une pratique adéquate de la modération favorisant le dialogue entre collaboratrice et lectorat. La cyberviolence est un phénomène grave, qui, combiné au sexisme, nuit à la diversité éditoriale.

Rappelons également que le Code criminel canadien contient des dispositions relatives aux discours haineux reposant sur des motifs liés à la race, l’origine ethnique, l’orientation sexuelle, l’appartenance religieuse, mais aucune sur la discrimination sur le genre. Il n’y a pas d’outil pour contrer la propagande haineuse à caractère sexiste, notamment sur Internet. Il est temps que les femmes disposent d’outils légaux pour se défendre et que des modifications soient apportées à la Loi.
La violence misogyne, l’intimidation et le sexisme en ligne doivent être traités avec le même sérieux que n’importe quelle autre forme de discours haineux. Ce n’est présentement pas le cas. Donnons-nous les outils pour dénoncer cette tendance. Ensemble, nous pouvons faire en sorte que la violence sexiste 2.0 soit renversée au Québec.

Signataires :

  • Ericka Alneus
  • Dalila Awada
  • Isabelle Baez
  • Magenta Baribeau
  • Marie-Andrée Bergeron
  • Mélissa Blais
  • Marie-Anne Casselot
  • Léa Clermont-Dion
  • Alexa Conradi
  • Marielle Couture
  • Sissi de la Côte
  • Martine Delvaux
  • Elise Desaulniers
  • Toula Drimonis
  • Emilie E. Joly
  • Catherine Gendreau
  • Véronique Grenier
  • Roxanne Guérin
  • Marilyse Hamelin
  • Johanne Heppell
  • Marie-Christine Lemieux-Couture
  • Sarah Labarre
  • Sophie Labelle
  • Aurélie Lanctôt
  • Widia Larivière
  • Valérie Lefebvre-Faucher
  • Judith Lussier
  • Ikram Mecheri
  • Rim Mohsen
  • Isabelle N. Miron
  • Mélodie Nelson
  • Emilie Nicolas
  • Françoise Pelletier
  • Geneviève Pettersen
  • Elizabeth Plank
  • Marianne Prairie
  • Sandrine Ricci
  • Caroline Roy Blais
  • Annelyne Roussel
  • Tanya St-Jean
  • Carolane Stratis
  • Josiane Stratis
  • Kharoll-Ann Souffrant
  • Emmanuelle Walter
  • Cathy Wong
  • Lora Zepam
Blogues/Organisations
  • Assignée garçon
  • Feminada
  • Françoise Stéréo
  • Je suis féministe
  • Je suis indestructible
  • La semaine rose
  • Mauvaise Herbe
  • Mots dits (Journal Mobiles)

MANIF-ACTION CONTRE LE SALON NATIONAL DE LA FEMME DE MONTRÉAL

Femmes Unies Contre l’Austérité (FUCA) dénonce comment les femmes, sont davantage touchées par les compressions budgétaires et les hausses de tarifs que les hommes. Au moment même où nous nous organisons en non-mixité contre ces attaques capitalistes, le Salon national de la femme, « le plus important événement au Québec présentant des produits uniques et passionnants destinés aux femmes ! » aura lieu, non sans coincidence, une semaine après la journée internationale des femmes.

Trop laide ? Trop grosse ? Trop pauvre ? Ridée ? Boutonneuse ? Mal habillée ? Cette «sortie ultime entre filles ! » a tout ce qu’il vous faut pour vous aider à devenir plus séduisante, plus blanche, plus mince et plus émancipée grâce à votre pouvoir d’achat !

Cet « événement national qui attire le consommateur no1 dans le monde - les
femmes ! » est non seulement catalyseur d’une insécurité perpétuelle, mais le lieu d’une exploitation économique spécifique aux femmes qui nous permet de croire qu’il s’agit du leurre idéal pour nous distraire de notre lutte contre l’austérité.

Nous dénonçons la tenue de ce cirque capitaliste qui profite des standards de beauté patriarcaux pour vendre aux femmes une panoplie de « solutions » à un problème fictif aux conséquences bien réelles.

Nous tenons aussi à souligner la participation de Jean Airoldi, l’animateur du cauchemar télévisuel « Quel âge me donnez-vous ? », qui se fera sans doute un plaisir de comparer nos corps à une salade de fruits et de nous faire acheter du linge fucking laid.

Nous, les femmes, on est pauvres, on se fait couper nos heures, nos payes, nos services, nos garderies et ce qu’on trouve de mieux pour nous inspirer c’est Jean Airoldi ?!%?

Au nom de toutes les trop moches, trop grosses, trop boutonneuses, mal maquillées, ridées, mal habillées, Va chier Jean Airoldi! toé pis ta boîte en vitre!

Perturbons le salon ! Amenez vos bannières !

Guerre aux mesures d’austérité ! Guerre au patriarcat ! Guerre au capital !

Ou : Palais des Congres, rue viger
Quand: vendredi 14 mars 17h00
FB : https://www.facebook.com/events/1398697623772975/

lundi 9 mars 2015

8 mars 2015 : Libérons nos corps, notre Terre et nos territoires

Bref retour sur les actions du 8 mars 2015 

Ce 8 mars, des centaines de femmes et de personnes solidaires des luttes féministes ont descendu dans les rue pour réitérer que nos luttes pour les droits des femmes sont actuelles et urgentes. Dans plusieurs villes québécoises des marches et des actions multiples ont pris place. Les actions du 8 mars au Québec ont été appelé sous le thème de « Libérons nos corps, notre Terre et nos territoires ».

À Trois-Rivière, des centaines de manifestantes et de manifestantes se sont ainsi réunies pour dénoncer ce plan d'asutérité. Marie-Josée Hamelin, présidente du Syndicat des travailleuses et travailleurs du CSSS de l'Énergie a expliqué entre autre que «Les coupures et les réformes vont faire très mal, puisque 75 % de la fonction publique ce sont des femmes».

À Québec, c'est aussi la question de l'austérité qui a raisonnée dans les slogans chanté par plus de 200 personnes. En fait, dans plusieurs de ces actions, la question du plan économique dévastateur du gouvernement Couillard fut au cœur des revendications puisque ce plan d’austérité touche déjà de manière disproportionné les femmes en creusant les inégalités hommes-femmes. (Vous pouvez consultez la recherche de l'Iris sur le sujet en cliquant ici

Ce 8 mars fut aussi l'occasion du lancement de la 4e Marche mondial des femmes avec le slogan « Nous resterons en Marche jusqu'à ce que toutes les femmes soient libres ». La grande action international se déroulera dans plus de 50 pays et territoires jusqu'au 17 octobre. (pour en savoir plus sur le MMF : www.mmfqc.org)

À Montréal, c'est Femmes de diverses origines qui a organisé la marche qui a eu lieu dans le centre-ville réunissant un millier de personnes. En fait, depuis 14 ans, Femmes de diverses origines fait entendre la voix de femmes racisées et anti-impérialistes et appel à tout les 8 mars à une manifestation. (Pour consulter le site web de Femmes de diverses origines, cliquez ici.)Voici l'appel qui avait été lancé pour la Marche :

«CONSTRUISONS LE MONDE QUE NOUS VOULONS!

Le monde dans lequel nous soulignerons cette année la Journée internationale des femmes, est un monde en guerre. Le collectif Femmes de diverses origines veut dénoncer l’hypocrisie actuelle du gouvernement canadien, des élites et des grands États impérialistes qui prétendent aujourd’hui se battre en notre nom pour la liberté et la démocratie.

En ce 8 mars, nous invitons les femmes de toutes origines, les travailleuses et les plus vulnérables d’entre nous qui sont aujourd’hui stigmatisées, méprisées et rejetées par les politiques économiques, sociales et anti-démocratiques défendues par les gouvernements à Québec et à Ottawa, à manifester dans les rues de Montréal. Pour dénoncer ceux qui depuis des années, prétendent se battre en notre nom contre la pauvreté et l’oppression, alors qu’ils sont les grands responsables du chaos actuel. Notre combat n’est pas le leur : c’est leurs politiques que nous combattons ! C’est leur monde qu’il faut changer !

Nous dénonçons les coupes des gouvernements, tant à Québec qu’à Ottawa dans les services en santé, en éducation, en garderie, les hausses des tarifs d’électricité, de transport, en assurance-emploi qui attaquent les droits les plus fondamentaux : le droit à une vie décente, le droit à la dignité et le droit au travail. Ces mesures sont prises au nom de la crise économique, désormais permanente, que le capitalisme mondial et les États qui le servent ont eux-mêmes provoquée.

Nous dénonçons le patriarcat derrière l’hypocrisie qu’affichent les États face aux crimes contre les femmes, que ce soit en Afrique où des milliers d’entre elles sont victimes de Boko Haram, ou plus près de nous au Canada, alors que les femmes autochtones disparaissent ou sont assassinées dans l’indifférence.

Nous dénonçons les lois et politiques au Canada et au Québec, visant à attaquer les droits des femmes immigrantes ou réfugiées et de leurs familles, des travailleuses temporaires qui n’obtiendront jamais de statut permanent, créant ainsi une sous-citoyenneté. Ce véritable racisme d’État cautionne la discrimination, l’islamophobie – où les femmes musulmanes sont particulièrement visées – et la paranoïa à l’endroit des minorités.

Nous dénonçons le danger de militarisation de la société par la surveillance politique des individus, l’augmentation de la présence militaire et policière, les arrestations préventives et les extraditions.

Le monde est défiguré par les politiques impérialistes, patriarcales et colonialistes – notamment de la France en Afrique et des États-Unis au Moyen-Orient. En voulant pendant des années, jouer les apprentis sorciers, en finançant et armant des forces radicales et des États réactionnaires et fondamentalistes, ils ont déclenché le chaos en Syrie, en Libye, au Liban, dans les territoires palestiniens, en Afghanistan, en Irak, en Afrique.

En solidarité avec toutes les femmes à travers le monde qui comptent parmi ses centaines, voire ses millions de victimes, nous dénonçons le prétexte de la guerre « au terrorisme », seule réponse proposée par le Canada et ses alliés pour améliorer le monde… Cette guerre est la continuité militaire du « terrorisme » d’État qu’ils pratiquent via des politiques économiques d’étouffement, dévastatrices et colonialistes dans les pays pauvres et opprimés. Cette « guerre au terrorisme » n’apporte que ravages, destruction, répression, et victimes civiles … mais aucune solution. 2015 marque le 25e anniversaire des attaques contre Kanehsatà:ke par le Quebec et Canada. Cette violence d’État et la tentative de criminaliser le peuple Mohawk qui résistait à l’exploitation capitaliste de leur terre, est dans le sillon du colonialisme commencé il y a 500 ans.

Nous voulons un monde égalitaire et sans oppression, où le pouvoir sera entre les mains de la majorité et non concentré entre les mains de la minorité des plus riches ! Nous voulons un monde où les échanges économiques seront d’abord fondés sur la nécessité de combler les besoins fondamentaux des populations, en logement, en garderie, en travail et en nourriture et en santé.

Nous résistons. Nous nous organisons. Et nous lutterons pour nous libérer de toutes les oppressions véhiculées par le racisme, les religions et le patriarcat. Nous continuerons à appuyer toutes les femmes qui s’organisent pour changer ce monde injuste, impérialiste et guerrier :

- Nous manifesterons aux côtés des femmes autochtones le 14 février, pour dénoncer les disparitions dont elles sont victimes ;
- Nous participerons avec la Marche mondiale des femmes et en solidarité avec les travailleuses du Bengladesh, à la manifestation du 24 avril prochain, pour commémorer les centaines de victimes parmi elles lors de l’effondrement de leur usine ;
- Nous réaffirmons notre solidarité avec les femmes en Palestine qui résistent avec leur peuple depuis des générations pour affirmer leurs droit d’exister et leur droit à la terre.
- Nous saluons les femmes qui organisent la résistance contre l’agression des minières canadiennes ici, en Équateur, au Congo, aux Philippines !
ET NOUS SERONS DANS LA RUE LE 8 MARS POUR CHANGER LE MONDE !»

Convergence de luttes pour les droits des femmes

Sables bitumineux, guerre et austérité étaient au menu de la Journée internationale des femmes



Article du Devoir ce matin
 www.ledevoir.com

Sur le thème « Libérons nos corps, notre Terre et nos territoires », des Québécoises ont mené des actions contre la violence, le sexisme, les oléoducs et l’exploitation des sables bitumineux, les mesures d’austérité et la militarisation lors de la Journée internationale des femmes, dimanche. Toutes ces luttes convergent avec celle pour les droits des femmes, ont-elles voulu signifier.

  « Les femmes ont du leadership dans un ensemble de luttes, comme la libération de leur corps, mais aussi de nos territoires politiques et économiques. Et toutes ces luttes se rejoignent », affirme Alexa Conradi, présidente de la Fédération des femmes du Québec. Les droits des femmes sont bafoués par l’essor de l’industrie pétrolière, cite-t-elle comme exemple.

  En matinée, Mme Conradi prenait part à une action écoféministe à Montréal. Une centaine de femmes ont formé un « mur » pour bloquer l’entrée de la raffinerie Suncor. « [Cette entreprise] raffine le pétrole des sables bitumineux, l’un des plus sales au monde. En plus, ce pétrole dépossède les Autochtones de leurs territoires, et son exploitation s’accompagne souvent d’une augmentation de la violence contre les femmes », dénonce la présidente.

  Les différentes oratrices ont dénoncé le fait que les emplois de cette industrie sont inaccessibles pour les femmes, notamment en raison de l’horaire particulier qui demande de quitter sa famille durant quelques semaines. Elles ont aussi parlé de l’impact négatif de ces projets sur la santé des familles.

  Ce « mur de femmes » était à la fois un écho et un hommage à celui formé par des femmes autochtones en mars 2014 à Vancouver, en Colombie-Britannique. « Les femmes autochtones sont au-devant des luttes, notamment de celle contre l’exploitation des sables bitumineux et les projets d’oléoducs qui serpenteront sur leur territoire », a déclaré Marie-Josée Béliveau, l’une des oratrices.

  « Les femmes autochtones sont plus activistes dans la lutte contre les sables bitumineux et ces gros serpents de fer polluants, car elles sont davantage liées à la terre, explique Viviane Michel, présidente de Femmes autochtones du Québec. Et un leadership s’est réveillé chez elles, maintenant qu’elles connaissent davantage leurs droits, dont le droit de prendre la parole et d’être en action ».

  Après cette action, une marche au centre-ville de Montréal a réuni des centaines de femmes de diverses origines, notamment vénézuélienne, syrienne, bolivienne, haïtienne, congolaise et palestinienne. Quelques-unes d’entre elles ont participé à une action antimilitariste, à la Place Montréal Trust, durant laquelle elles ont dévoilé des images reflétant les conséquences des guerres et de la violence sur les femmes.

  « Les femmes et les filles sont violées en masse dans mon pays. Personne ne regarde », déplore Agnès Mtimba, qui a participé à cette action.

  « Nous dénonçons l’apport du Canada dans cette militarisation. Trop de femmes meurent à cause des guerres dans le monde, et notre pays y contribue », dénonce pour sa part Lise Cloutier, l’une des porte-parole de la coalition montréalaise de la Marche mondiale des femmes.

  Femmes et « austérité »

  Dans les événements qui se sont déroulés à Montréal, Québec, Trois-Rivières, Rouyn-Noranda, Rimouski, Québec et Alma, l’opposition aux « politiques d’austérité » du gouvernement libéral a été au centre des revendications.

  « Les femmes sont dans la mire de l’austérité libérale. La grande majorité des employés de la fonction publique et des services publics sont des femmes. Elles écoperont de la fin de l’universalité des services de garde. Les femmes sur l’aide sociale reçoivent une pension alimentaire pour enfants réduite », a dénoncé Manon Massé, députée de Québec solidaire, qui prenait part à la marche montréalaise, aux côtés de ses collègues Françoise David et Andres Fontecilla.

  D’autres politiciens ont participé aux activités se déroulant dans leur région, dont Carole Poirier, porte-parole de l’opposition officielle en matière de condition féminine

dimanche 8 mars 2015

Salutations du Parti communiste du Canada à l’occasion de la JIF 2015.

Le  8 mars, Journée internationale des femmes, est une occasion de célébrer nos luttes historiques pour l’égalité et de s’unir pour relever les défis d’aujourd’hui. À l’occasion de la JIF 2015, le Parti communiste du Canada exprime sa solidarité la plus chaleureuse envers toutes celles et ceux qui se dressent en faveur de la paix, l’égalité, la démocratie et le progrès social. 

En Septembre 1995, la quatrième Conférence mondiale sur les femmes s’est tenue à Beijing. 30 000 militantes avaient organisé un Forum parallèle, tandis que les représentantes des gouvernements de 189 pays élaboraient la Déclaration de Beijing et le Programme d’action. Malgré ses lacunes, le document était étonnamment complet, couvrant les femmes et l’environnement, l’économie, l’éducation, la santé, les conflits armés, et bien plus encore.

L’Organisation des Nations Unies souligne le 20e anniversaire de la Déclaration de Beijing avec le slogan « Émancipation des femmes – Émancipation de l’humanité : Imaginez-ça ! »  Pourtant, les femmes dans une grande partie du monde semblent encore plus éloignées de l’émancipation.

Dans les deux dernières décennies, la «lutte pour défendre les droits des femmes» est devenue une justification fréquemment utilisée pour une intervention militaire directe. Et bien que les talibans, Al-Qaïda et l’État islamique soient profondément réactionnaires, ces mouvements sont en grande partie un produit des efforts de l’impérialisme pour s’emparer des ressources et pour faire des profits. Avant les interventions occidentales, le statut des femmes dans les États laïcs d’Afghanistan, de Syrie, de Libye et d’Irak était beaucoup mieux qu’en Arabie Saoudite et d’autres régimes soutenus par le Canada.

La violence n’est pas une solution pour les victimes des conflits armés, en particulier les femmes civiles et les enfants. La guerre a provoqué une augmentation massive des réfugié(e)s dans le monde entier. En Syrie seulement, plus de 3 millions de réfugié(e)s ont fui, et 6,5 millions ont été déplacés à l’intérieur du pays. Les femmes et les filles sont utilisées comme instruments de guerre, enlevées et violées, du Nigéria (par Boko Haram) à l’Amérique centrale (par les forces paramilitaires). Du Moyen-Orient à l’Afghanistan et à la Colombie, les guerres alimentées par les sociétés transnationales, les puissances occidentales et les élites locales créent des catastrophes sanitaires en détruisant les centrales électriques, les systèmes d’approvisionnement d’eau et les hôpitaux. Des billions de dollars sont gaspillés en militarisme plutôt qu’être investis en éducation, en opportunités économiques, en eau potable, et en santé, ou pour aider les mouvements populaires qui luttent pour les droits humains, la sécurité personnelle, le droit de choisir dans le mariage et en matière de reproduction. La dévastation de l’environnement affecte particulièrement les femmes et les enfants, tant celles et ceux qui vivent près des sables bitumineux de l’Alberta, que les millions qui sont touché(e)s par la sécheresse en Afrique subsaharienne.

Nous exprimons notre entière solidarité avec les femmes de Palestine, et notre soutien à la campagne de Boycott, Désinvestissement et Sanctions contre la politique d’apartheid d’Israël, qui impose de terribles épreuves aux femmes de Gaza et de Cisjordanie. Nous condamnons la dernière guerre impérialiste en Irak et en Syrie, et la déstabilisation soutenue par les États-Unis du gouvernement bolivarien, progressiste et démocratiquement élu, du Venezuela.

Au Canada, le dangereux projet de loi C-51 en vue de créer un État policier impose de nouveaux pouvoirs extraordinaires afin de criminaliser la dissidence. Agitant le spectre du terrorisme islamique, C-51 en réalité, cible celles et ceux qui critiquent l’austérité, la destruction de l’environnement et la guerre impérialiste, visant directement les femmes qui jouent des rôles dirigeants dans les mouvements ouvrier, autochtone, environnemental et étudiant.

Des millions de femmes au Canada font face à la violence et de l’oppression, mais pas de la part de «terroristes». Les femmes et les filles autochtones souffrent du fardeau raciste de taux plus élevés de pauvreté, de chômage, et d’incarcération, et d’une longévité spectaculairement plus courte. Plus de 1 200 femmes autochtones ont été assassinées ou ont disparu, tandis que les Conservateurs d’Harper ignorent les appels pour une enquête publique. Les femmes sont opprimées par le «double fardeau» de l’exploitation au travail et de la plus grande part du travail domestique. Le statut inégal des femmes se reflète par un «écart salarial» de 30% ainsi que par d’autres indicateurs.

La communication de chansons misogynes, de chants et de messages Facebook a révélé la profonde culture de viol sur les campus, où les politiques sur le harcèlement et l’équité n’ont pas d’application stricte. Les administrations universitaires doivent cesser de couvrir le harcèlement des femmes, des étudiantes et des étudiants LGBT et racialisés. Le financement des centres de femmes sur les campus doit être augmenté, et une éducation efficace contre l’oppression en ce qui a trait à la culture du viol est urgente.

Les droits de toutes les femmes à un emploi décent, à l’éducation, à la garde d’enfant, à l’assurance-emploi, etc., sont de plus en plus compromis par l’agenda néolibéral. Les Conservateurs d’Harper, qui se présentent comme «défenseurs de l’égalité des femmes », ont sabré pratiquement chaque organisme fédéral ou chaque service qui a soutenu l’égalité des femmes, ils ont fermé les bureaux de Condition féminine Canada, ils ont éliminé le financement des organisations de femmes qui s’engagent dans la défense l’équité salariale et bloqué les voies légales pour l’obtenir.

Les femmes sont touchées de manière disproportionnée par la réduction de l’accès aux prestations d’assurance-emploi. La «restructuration» de Postes Canada fait perdre des milliers d’emplois actuellement occupés par des femmes. Si les Conservateurs gagnaient une autre majorité, les forces anti-femmes les plus extrêmes au Parlement pourraient constituer une menace grave pour les droits reproductifs, qui sont encore limitées au Nouveau-Brunswick et dans d’autres régions du Canada.

L’attaque contre l’égalité s’étend à l’arène provinciale, notamment par l’abolition des ministères voués à l’égalité des femmes, l’augmentation des droits de scolarité et les coupes à l’aide sociale, dans les soins de santé, à l’aide juridique, pour la garde d’enfants, et dans les maisons d’hébergement pour les femmes victimes de violence et d’abus. Le programme universel de garderie du Québec est sérieusement attaqué, alors même que les femmes dans d’autres provinces exigent des programmes semblables.

Le statut inégal des femmes a été condamnée par presque tous les corps des Nations Unies qui examinent la performance du Canada concernant les droits humains, incluant le Comité de la Convention sur l’élimination de toute forme de discrimination contre les femmes (CEDAW Committee), le Comité des droits économiques, sociaux et culturels, le Comité des droits de l’homme, et le Conseil des droits de l’homme.

Une riposte unitaire peut vaincre

La riposte populaire contre l’attaque du monde des affaires est affaiblie par l’absence d’une voix véritablement pancanadienne pour les droits des femmes. Il y a eu des luttes importantes menées par les mouvements de femmes et les mouvements pro-égalité, et les conférences des femmes du Congrès du travail du Canada ont contribué à maintenir vivante la lutte pour les droits des femmes. Au cours de la dernière année, d’importantes luttes ont été menées par des secteurs de la force ouvrière qui sont majoritairement féminins – les travailleuses des services de garde du Québec, les enseignantes et enseignants de  Colombie-Britannique et les travailleuses et les travailleurs de la santé de Nouvelle-Écosse. Le moyen le plus important pour lutter contre la pauvreté et la disparité des revenus est d’organiser femmes non-syndiquées.

Mais le mouvement des femmes a été profondément blessé par les réductions systématiques de financement. Le rétablissement d’une organisation telle que le Comité National d’Action sur le statut des femmes (CNA-NAC), qui pourrait rassembler les femmes du mouvement syndical, les jeunes et les étudiantes, les femmes autochtones et racialisées, et celles des organisations qui luttent pour les droits juridiques, les droits de reproduction, les droits des personnes handicapées, et la garde d’enfants, serait une importante avancée.

Les travailleuses et les travailleurs de tous genres et de toutes origines ont besoin d’une véritable alternative à la cupidité des compagnies. Dirigée par le mouvement syndical et ses alliés, une telle coalition populaire pourrait combattre afin de gagner des emplois durables, des services publics de garde universels, l’amélioration des services sociaux et des possibilités accrues pour les femmes.

Mais tant que le capitalisme perdurera, il générera la pauvreté, l’inégalité, l’exploitation, la dégradation environnementale et la guerre. Ces atrocités sont inhérentes à ce système basé sur la maximisation des profits accaparés par des mains privées. Seul le socialisme, basé sur la démocratie, la propriété collective et le pouvoir de la classe ouvrière, peut libérer l’énorme potentiel créatif et productif du peuple pour satisfaire les besoins humains.

La véritable alternative pour l’égalité des sexes et la survie de l’humanité est le socialisme. Comme le montre la petite île de Cuba, où l’égalité sociale est une priorité, d’énormes progrès dans la condition des femmes peuvent être réalisés à tous les niveaux. Les femmes cubaines élues occupent près de 50% des sièges dans leur Assemblée nationale, par exemple.

Depuis que la JIF a été adoptée par une conférence des femmes de l’Internationale socialiste à Copenhague en 1910, la pleine participation des femmes a été essentielle pour le succès de la classe ouvrière et des mouvements démocratiques. Un monde meilleur est possible et nécessaire.

dimanche 17 août 2014

Fierté 2014: déclaration du Parti communiste du Québec et de la Ligue de la jeunesse communiste





Voici que la Fierté 2014 bat son plein à Montréal avec, entre autres, le festival InterCités et le défilé de la fierté ainsi que des centaines d’évènements dans des villes et villages au Québec et au Canada. C’est l’occasion de célébrer les avancées obtenues par les communautés LGBTTQ+ et d’évaluer les défis auxquels elles sont encore confrontées. L’an dernier a été marqué par un ensemble de victoires mais aussi par une multitude de signaux laissant présager d’un recul de la part des forces anti-égalité. De plus en plus de pays reconnaissent le mariage entre conjoints de même sexe et d’autres droits fondamentaux des LGBTTQ+. Au Canada, la lutte pour mettre fin à la discrimination basée sur l’orientation sexuelle et l’expression ou identité de genre a connu de nouveaux développements. 

La dernière victoire en date a été l’adoption d’une politique LGBTTQ+ amendée par la Commission Scolaire de Vancouver après la défaite d’une campagne haineuse  par les employés syndiqués de la Commission scolaire et par la Coalition pour des écoles plus sûres. Au Québec, nous pouvons aussi souligner la victoire électorale de la troisième candidate de Québec solidaire et militante pour l’égalité des droits Manon Massé.   

L’universalisation d’environnements «queerpositifs» dans les médias populaires, le mouvement syndical et d’autres sections de la société mérite d’être particulièrement soulignée. Dans le domaine  des sports professionnels, la sortie du placard de Michael Sam, joueur pour l’équipe de la NFL des Rams de St-Louis et le rejet massif des réactions inappropriées indique que de nouvelles barrières tendent à tomber. Les nombreuses victoires légales, politiques et culturelles récentes sont l’aboutissement de décennies d’efforts fournis par la communauté LGBTTQ+ et par ses alliés. Mais la peur et la haine n’ont pas pour autant disparu comme nous avons pu le voir lors des rassemblements «Manif’ pour tous» en France l’an dernier, l’interdiction par le parlement russe des soi-disant relations sexuelles «non traditionnelles» et les tentatives d’interdire des mariages entre conjoints de même sexe dans certains États des États-Unis. Le 14 juin dernier, Ulrike Lunacek, coprésidente du groupe LGBT au Parlement européen a été agressée par un fanatique alors qu’elle participait à la au défilé de la Fierté de Vienne. Dans plusieurs pays, les gays, lesbiennes et trans* continuent d’être confrontés aux menaces, à la violence, à l’emprisonnement voire la mort. Le mensonge selon lequel l’égalité totale ne peut être gagnée que dans les pays capitalistes d’Occident est démenti par certains pays progressistes dont le Brésil, Cuba et l’Afrique du Sud ainsi que par les conceptions racistes et homophobes qui perdurent en Europe et en Amérique. Cette année, la Fierté de Toronto a organisé des évènements avec Mariela Castro Espin, la directrice du Centre national d’éducation sexuelle de Cuba qui y a dirigé le mouvement pour les droits des gays, lesbiennes et trans*. Cette occasion a permis de montrer comment le machisme et d’autres idéologies anti-égalitaires peuvent être combattues avec l’aide de gouvernements progressistes. 

Ici, au Canada, nous n’avons pas à nous auto-satisfaire tel que nous le rappellent les tentatives de dérouter les politiques pro-LGBTTQ* dans les écoles. Les forces anti-égalitaires ont des amis influents au sein du gouvernement conservateur, malgré leur condamnation hypocrite des lois homophobes votées au Parlement russe. Par exemple, le Sénat dominé par les conservateurs n’a toujours pas approuvé la loi C-279 censée amender le Code des droits de la personne afin d’inclure l’«identité de genre» aux dispositions légales concernant les crimes haineux. Les coupes dans les services sociaux générées par les programmes d’austérité voulus par le patronat et les attaques contre les syndicats ont un impact particulièrement négatif sur les femmes, les peuples autochtones et les communautés ethniques, rendant beaucoup plus difficile l’implantation d’avancées significatives vers l’égalité. Les membres les plus marginalisés de la communauté LGBTTQ+, dont les trans*, bispirituels, queers issus d’une communauté ethnique ou jeunes, représentent ceux qui sont les plus durement touchés par les coupes austéritaires. 

La communauté trans* se bat continuellement pour leurs droits égalitaires. Il ne s’agit pas d’une problématique «marginale»: les trans* représentent 10% de la population LGBTTQ+ et sont confrontés à des coûts médicaux énormes, un taux de chômage plus élevé, à un accès limité au logement, à une intimidation accrue au travail et au manque de protections légales. Les forces de droite continuent de stigmatiser la communauté LGBTTQ+ tout comme plusieurs groupes ethniques et minoritaires. 

L’homophobie et la transphobie, tout comme le racisme, le sexisme et le chauvinisme national sont des armes pour diviser la classe ouvrière dans sa lutte pour un monde meilleur. Aujourd’hui, la classe dirigeante utilise la crise économique, la soi-disant «guerre contre la terreur» et maintenant, l’anticommunisme digne de la Guerre Froide de Stephen Harper pour justifier les attaques contre les droits des travailleurs et l’égalité sociale. Mais une attaque contre un en est une contre tous. Notre unité se renforcera en adoptant des dispositions légales garantissant toute orientation sexuelle, expression et identité de genre. Cette unité est un élément vital de la large opposition démocratique et sociale à la feuille de route austéritaire et belliciste du patronat. Ensemble, nous devons bâtir un mouvement puissant afin de mettre de l’avant les besoins du peuple et non la cupidité de la bourgeoisie monopoliste. La communauté LGBTTQ+ doit être un acteur-clé dans les efforts pour construire une coalition populaire composée de syndicalistes, des peuples autochtones, de la jeunesse et des étudiants, de femmes, de retraités, petits paysans, immigrants et communautés ethniques, environnementalistes, militants pour la paix et plusieurs  autres alliés. 

En définitive, la résistance des masses dans nos communautés et lieux de travail, dans les rues et dans les urnes, doit défaire les conservateurs et aider à ouvrir la porte à un gouvernement pour le peuple et non pour les profits. Le but du Parti communiste est de gagner l’égalité sociale totale et un gouvernement du peuple, pour le peuple et par le peuple dans un Canada socialiste où nos ressources et notre économie seront appropriées socialement et contrôlées démocratiquement. 

Cette avancée démocratique rendra possible l’éradication de toutes formes d’exploitation et d’oppression combinées auxquelles nous sommes aujourd’hui confrontées. 

Nous vous invitons à rejoindre le Parti communiste et la Ligue de la jeunesse communiste pour construire une société libérée dans laquelle, comme l’affirmait Karl Marx, «la liberté de chacun est la condition de la liberté de tous». 

N.B.: Dans cette déclaration, l’acronyme LGBTTQ+ renvoie à «lesbienne, gay, trans*, bispirituels, queer et autres». Les débats terminologiques sont toujours en cours...