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lundi 24 juin 2019

Fête nationale 2019 : vers une alliance combattive contre Legault et les grands monopoles

Déclaration de la Ligue de la jeunesse communiste et du Parti communiste du Québec 

À l’occasion de la Fête nationale 2019, le Parti communiste ainsi que la Ligue de la jeunesse communiste du Québec appellent tous les mouvements démocratiques, sociaux, syndicaux et populaires à s’unir dans une alliance combattive et militante contre le gouvernement réactionnaire et raciste de François Legault.

En effet, ce gouvernement présenté comme respectable, voire encensé par les grands médias du Québec, est pourtant le plus réactionnaire depuis l’époque de Duplessis et de la Grande Noirceur. 

mardi 8 janvier 2019

Solidarité avec la résistance Wet'suwet'en

Déclaration de la YCL-LJC au sujet de la résistance Wet'suwet'en. 

Depuis la publication de notre déclaration hier, la répression contre les résistant.es autochtones Wet'suwet'en du nord de la Colombie-Britannique s'est intensifiée avec notamment l'arrestation de 14 militant.es. Plusieurs indices semblent signaler que la GRC (même si le territoire défendu devant le pouvoir des grandes entreprises n'est pas de sa juridiction) se prépare à d'autres intrusions sur cette terre autochtone.

À l'inverse, plusieurs actes de solidarité ont eu lieu aujourd'hui dans plusieurs dizaines de villes au Canada (dont Victoria, Whitehorse, Calgary, Edmonton, Toronto, Ottawa, Montréal, etc.) mais aussi à l'international.

C'est de cette solidarité dont les peuples autochtones ont besoin, pas du pathos ridicule de Trudeau qui laisse couler quelques larmes de crocodiles devant les caméras avant de donner son aval à la construction d'oléoducs et de projets de développement sur les terres autochtones sans leur consentement.

Faisant référence au Canada, l’historien communiste Stanley Ryerson affirmait que ce pays a été créé par le vol des terres autochtones et par l’exploitation de la classe ouvrière.

Malheureusement, pas grand chose a changé depuis ce temps.

lundi 3 décembre 2018

Solidarité avec les Franco-Ontariens!

Nous reproduisons ici la déclaration de la Ligue de la jeunesse communiste du Canada en solidarité avec les Franco-Ontariens et leur lutte pour que soient dument reconnus leurs droits linguistiques. Alors que plus de 14 000 manifestant.es ont battu le pavé à travers l'Ontario le samedi 1er décembre dernier, faisant de cette marche la plus importante manifestation de l'Ontario francophone, Ford et son gouvernement continuent de faire la sourde oreille. Le mouvement de résistance ne fait que commencer, d'autres actions sont à prévoir. Déjà, les étudiant.es planifient une manifestation d'envergure à l'horizon janvier 2019. 

La Ligue de la jeunesse communiste appuie la lutte de la jeunesse franco-ontarienne mobilisée pour la défense de ses droits linguistiques et appelle ses membres ainsi que les progressistes, syndicats, associations étudiantes, groups communautaires, etc. à affirmer leur solidarité envers les revendications des Franco-Ontariens.

samedi 24 juin 2017

Fête nationale 2017: Quel Québec pour la jeunesse, les travailleur-euse-s et les masses populaires?

Déclaration conjointe du Parti communiste du Québec et de la Ligue de la jeunesse communiste du Québec

À l’occasion de la Fête nationale du Québec, le Parti communiste et la Ligue de la jeunesse communiste du Québec saluent toutes les forces progressistes mobilisées contre la domination de notre économie par les intérêts des banques et des grandes compagnies, contre les plans d’austérité du gouvernement Couillard, contre les forces d’extrême-droite racistes, islamophobes, homophobes, identitaires, misogynes et racistes, contre la destruction de notre environnement, contre le libre-échangisme; pour un salaire minimum décent, pour la gratuité scolaire, pour la reconnaissance, le respect et l’extension des droits des nations autochtones.

Cette année, la célébration de la Fête nationale du Québec se déroule dans un contexte politique, social et économique marqué par l’approfondissement de la crise économique et la fuite en avant de l’impérialisme qui, toujours plus avide de profits, ne recule devant rien pour satisfaire son besoin de faire main basse sur l’accès à de nouveaux marchés, à des ressources et une main d’œuvre à bon marché. En corolaire, le danger d’une guerre mondiale ou d’un conflit globalisé n’est pas qu’une menace rhétorique. La destruction de notre environnement générée par l’ « extractivisme » effréné du capitalisme menace notre viabilité sur la Terre. Les forces d’extrême-droite, confortées par la victoire de Donald Trump aux États-Unis, refont surface, encouragées par la classe dirigeante qui les utilise dangereusement comme repoussoir. L’islamophobie atteint des sommets avec une hausse considérable des crimes contre les personnes de confession musulmane, dont l’attentat à la Mosquée de Québec n’est qu’un exemple.

Le Québec capitaliste dans lequel nous vivons n’a rien d’autre à offrir à la jeunesse, aux travailleurs-euses et aux masses populaires que des salaires de misère, des études à prix exorbitants et le chômage. Devant cette situation désespérée, il est à propos de poser la question du Québec que nous voulons construire.

 Cette année en particulier, poser cette question, alors que la St-Jean survient à une semaine des festivités entourant le 150e anniversaire du Canada, c’est aussi poser la question, toujours latente, du lien entre le Québec et le reste du Canada. Philippe Couillard, motivé par des calculs politiciens voulant forcer le PQ à la surenchère nationaliste, a timidement proposé que soit rouverte la Constitution canadienne, ce à quoi Justin Trudeau a, sans surprise, répondu par la négative. Ceci prouve à nouveau que la question nationale au Québec et au Canada est loin d’être réglée, quoi qu’en dise le Premier Ministre du Canada.

Communistes, nous sommes d’avis que la question de la société que nous voulons construire ne peut être posée hors du cadre national, mais nous estimons également que la question nationale ne peut être comprise en dehors du cadre plus général de la lutte que nous devons mener contre l’austérité, pour une démocratie avancée, pour la paix, contre l’impérialisme et pour le socialisme.

Ainsi, nous considérons le Canada actuel non pas comme un État-nation, mais comme un État multinational dont les 150 ans d’histoire sont marqués par l’oppression d’une nation sur plusieurs autres, à commencer par les nations autochtones victimes d’un génocide historique et des legs du colonialisme, jusqu’au Québec en passant par la nation acadienne et les minorités nationales francophones du reste du Canada. C’est pourquoi nous reconnaissons le Québec comme une nation et nous nous mobilisons pour que soit garanti son droit à l’autodétermination jusqu’à et y compris le droit de se séparer. Toutefois, la reconnaissance de ce droit ne signifie pas que nous soyons actuellement en faveur de son application.

Si nous estimons qu’aujourd’hui, le statu quo représente le pire cas de figure quant à l’inégalité nationale, nous estimons que l’indépendance du Québec servirait bien plus les intérêts des entreprises québécoises désireuses de se servir du levier d’un État québécois indépendant, plus intégré sans doute aux marchés états-unien et européen, que ceux des travailleur-euse-s et de la jeunesse de notre nation. La classe ouvrière et les mouvements progressistes de chaque nation constituant le Canada ont besoin s’unir pour être en mesure de chasser la bourgeoisie du pouvoir et créer une société nouvelle juste, équitable et sans exploitation. Mais ils ne parviendront à s’unir que sur une base d’égalité nationale.

Au contraire, pour mener à bien le projet d’indépendance la classe ouvrière et les forces progressistes se retrouvent condamnées à faire primer l’unité avec la bourgeoisie nationale nécessaire à sa réalisation. Cela consacre du même coup la division qui existe déjà au sein de la classe ouvrière et des forces progressistes canadiennes et qui affaiblit leur lutte contre leur ennemi commun, le capitalisme et l’impérialisme.

Dans le contexte international actuel, l’unité de la classe ouvrière et des forces progressistes canadiennes constitue le rempart le plus efficace contre l’avancement des positions de l’impérialisme états-unien.

Toutefois, dans le cadre de la Constitution canadienne actuelle, l’unité des forces progressistes de chaque nation du Canada est irréalisable compte tenu de l’oppression nationale qui y est contenue. C’est pourquoi nous appelons à ce que les forces progressistes et populaires du Québec, au lieu de tomber dans le piège du chauvinisme identitaire ou encore de succomber aux chants des sirènes nationalistes, se mobilisent, non pas pour rouvrir la constitution canadienne, mais bien pour la changer de sorte que celle-ci adopte comme principe fondamental l’égalité nationale.

Réduire le débat sur la question nationale à une simple opposition entre le statu quo et la séparation revient à confiner le débat dans les termes voulus par la classe dirigeante. Les militant-e-s de Québec solidaire, en appuyant la formation d’une Assemblée constituante pour le Québec, avec un mandat ouvert quant à la relation entre le Québec et le Canada, pavent la voie à l’adoption d’un règlement démocratique à la question nationale.

Ainsi, le Parti communiste et la Ligue de la jeunesse communiste proposent une république confédérée des différentes nations. Cette république disposerait, au niveau central, de deux chambres. La première de ces deux chambres serait similaire à la Chambre des Communes actuelle mais les député-e-s qui la composeraient, seraient élus au moyen d’un nouveau système de représentation proportionnelle. L’autre chambre, qui remplacerait l’actuel Sénat, serait une Chambre des Nationalités, constituée d’un nombre égal d’élu-e-s provenant du Québec et du Canada anglophone, et d’un nombre garanti et important pour les peuples autochtones, acadien et métis. Chaque chambre aurait le droit de proposer des projets de lois, qui ne deviendraient lois que si les deux chambres les adoptent. De plus, les peuples autochtones auraient le droit de veto sur toute question concernant leur développement national. Cette structure protègerait ainsi les deux principes démocratiques fondamentaux que sont l’égalité des droits des nations, quelle que soit leur taille, et la règle de la majorité.

Une Constitution vraiment démocratique devrait corriger les injustices historiques subies par les peuples autochtones. Cela implique la reconnaissance de la pleine égalité de leurs droits économiques, sociaux, nationaux et politiques, ainsi que le règlement juste de leurs revendications territoriales sur la base des droits découlant des traités et des revendications des peuples autochtones. Les droits et les revendications des femmes autochtones devraient aussi être respectés. Le droit des nations à l’autodétermination serait enchâssé dans la Constitution canadienne.

C’est à travers cette lutte pour une solution fondamentalement démocratique à la question nationale partout à travers le Canada que se bâtira une solidarité entre les forces ouvrières et progressistes, et ce n’est que moyennant cette solidarité, cette unité, que nous arriverons à faire courber durablement l’échine au patronat et aux grandes entreprises.

lundi 30 mai 2016

Entretien avec Noor Zaheer, militante communiste indienne

Noor Zaheer, militante du Parti communiste de l’Inde (PCI), présidente de la branche de Delhi de la Fédération nationale des femmes indiennes et écrivaine de renom était de passage à Montréal dans le cadre d’une tournée canadienne qui s’est clôturée le 21 mai avec une allocution au 38e Congrès du Parti communiste du Canada.

Elle s’est entretenue avec la rédaction de Clarté, l'organe du Parti communiste du Québec, au sujet des développements politiques en Inde depuis l’élection du gouvernement nationaliste de droite de Modi.

Clarté: Le régime de l’actuel président Modi du parti nationaliste BJP a été qualifié par le PCI de fasciste. Peux-tu nous en dire un peu plus?

Noor Zaheer: Le fascisme de Modi s’articule à plusieurs niveaux. C’est d’ailleurs ce qui le rend difficile à combattre: s’il était unidirectionnel, il aurait probablement été défait beaucoup plus facilement. Or, il opère à l’échelle individuelle, contre le mouvement des femmes, dans les organisations et institutions religieuses, contre les communautés, dans les institutions de l’État et contre les étudiants. Il est présent partout et il serait erroné de croire qu’il est en déclin.

Le mouvement des femmes a été particulièrement ciblé, en particulier les femmes musulmanes, puisque le gouvernement BJP tente d’imposer un code civil unique concernant la pratique religieuse, ce qui attaque de plein fouet les minorités religieuses, pas seulement les Musulmans, mais aussi les Chrétiens, les Sikhs, les Bouddhistes et les Parsis qui bénéficient jusqu’à maintenant d’une liberté de culte.

Le fascisme de Modi est aussi à l’origine d’une recrudescence des assassinats d’Intouchables. Les femmes intouchables quant à elles sont de plus en plus victimes de viols, surtout celles qui réclament justice.

Tout ça sont quelques exemples du fascisme du régime Modi, je ne sais pas pourquoi nous devrions édulcorer la réalité: il est là et nous devons nous mobiliser dès maintenant pour bâtir une riposte frontale contre le gouvernement du BJP.

Clarté
: Comment ce fascisme s’est-il installé dans la société indienne?

N. Z. À mon avis, le premier signe avant-coureur a été l’assassinat de Mahatma Gandhi. À cette époque, le BJP n’existaient pas, mais le Sangh Parivar [mouvement fédérant plusieurs associations désireuses d’instaurer l’hindouisme comme religion d’État en Inde et qui a entretenu des liens avec le fascisme de Mussolini dans les années 1930, NDR] a été reconnu comme commanditaire de l’assassinat de Gandhi. Au moment où l’interdiction du RSS [groupe paramilitaire nationaliste, NDR], l’un des principaux constituents du Sangh Parivar, a été levée, les problèmes ont commencé. Ils se sont reconvertis en organisation culturelle, ce qui leur a permis de passer sous le radar. Ils ont commencé à organiser des clubs de sport pour se rapprocher des jeunes.

Selon moi, les jeunes hindous se sont sentis un peu menacés par la création du Pakistan et ont été sensibles aux discours anti-musulman à cause de la propagande haineuse diffusée un peu partout. Le fascisme a donc été quelque peu sanctifié et a pris racine peu à peu.

Il ne faut pas oublier non plus qu’en Inde, il existe une forme de racisme jamais discutée: le système de castes. Nous avons essayé de pousser ce débat, mais le gouvernement indien l’a toujours esquivé. Cette forme de racisme, les nouveaux développements depuis l’élection du BJP et la crise capitaliste forment un mélange explosif qui a permis de paver la voie au fascisme.

Clarté: dans ces circonstances, comment vit-on le fait d’être une femme, progressiste et militante de surcroit?

N.Z.: C’est de plus en plus difficile chaque jour, chaque minute même! Pour moi, c’est d’autant plus difficile que ma fille est impliquée politiquement, donc je reçois des menaces du genre «tu devrais mieux éduquer ta fille». Toutefois, mon cas n’est pas unique: plusieurs mères viennent nous rencontrer pour chercher de l’aide pour les mêmes raisons. Nous essayons de répondre à leurs besoins notamment en les organisant et en les soutenant dans leurs luttes. Il reste qu’être une militante en Inde est très dangereux ces jours-ci: tous les jours, je me fais harceler par les Mullahs ou par les nazillons du RSS.

Clarté: depuis novembre dernier, les étudiants indiens mènent une âpre lutte contre le régime de Modi, en particulier à l’université Jawaharlal Nehru. Que penses-tu de l’importance de cette mobilisation dans la riposte contre le régime de Modi et que penses-tu que les étudiants canadiens et québécois pourraient faire pour témoigner de leur solidarité?

N.Z.: Le plus important dans cette mobilisation, c’est que les étudiants ont réussi à rejoindre plusieurs couches dont les travailleurs, les paysans et les femmes, ce qui est très encourageant pour la suite du mouvement. Si les luttes dans ce genre perdurent et se multiplient dans les trois années à venir, je suis confiante que le régime de Modi ne sera qu’un sombre chapitre de l’histoire indienne.

Concernant la solidarité avec le mouvement étudiant, la première tâche de la jeunesse et des étudiants canadiens est de promouvoir cette lutte par tous les moyens possibles, car il y a un silence total à ce sujet. Ils pourraient aussi organiser des actions de solidarité comme des piquetages devant les représentations diplomatiques indiennes à travers le pays. Même s’ils ne sont que quatre ou cinq avec un tract et une banderole, c’est assez pour piquer au vif le gouvernement qui accorde beaucoup d’importance à son image à l’international. Bien sûr, toute expression de solidarité est également bienvenue.

Clarté: il ne fait aucun doute que le fascisme de Modi soit lié aux problèmes de la question nationale non-réglée en Inde. Comment pensez-vous régler cette question en respectant le droit des peuples à l’auto-détermination et de façon démocratique?

N.Z.: C’est une question qui est de plus en plus discutée en Inde. En effet, la question nationale en Inde s’est imposée dans le débat politique d’une façon très violente. Par exemple, le Cachemire est sous occupation militaire, le Nord-Est où la situation est semblable dans trois États (Manipur, Assam et Nagaland), ce  qui a mené à des débats afin de savoir si l’Inde représente vraiment une nation ou si nous ne devrions pas former une fédération. Cependant, ces deux dernières années, toute discussion, tout débat politique ont été muselés. La proposition d’un État fédératif garantissant les droits nationaux de chaque population doit être discutée, car l’Inde est un pays trop diversifié pour que l’on parle d’une nation unitaire.

Clarté:
concernant la politique internationale et régionale, le gouvernement Modi a aussi créé des remous notamment en imposant un blocus au Népal après avoir voté une constitution progressiste.

N.Z.:
En effet, lorsque le blocus a été décrété, j’étais moi-même à la frontière. Le PCI était sur place également. Ce blocus est un acte imposé à 100% par l’Inde, le Népal n’a aucune responsabilité dans cette affaire si ce n’est que d’avoir voté une Constitution à l’image des aspirations du peuple népalais. La propagande indienne a fait valoir que les Népalais avaient l’intention d’empêcher le commerce transfrontalier, or il n’en est rien: pourquoi un pays dont 30% de la force de travail dépend du commerce avec l’Inde, qui plus est à l’économie ravagée à cause d’un séisme catastrophique, voudrait rompre ses relations commerciales avec son voisin? La vérité, c’est que Modi veut implanter une Constitution hindouiste en Inde alors que le Népal a voté une Constitution laïque et fédérative, ce qui a attiré les foudres du gouvernement indien.

Ceci illustre le fait que les pays qui désirent entretenir des relations d’égal à égal avec l’Inde ont eux aussi intérêt à défaire le gouvernement de Modi. Je suis confiante que lors des prochaines élections il sera battu, mais va-t-il accepter de laisser sa place? Ce n’est effectivement pas dans la logique fasciste, il est possible que par un truchement quelconque, il réussisse à se maintenir en place envers et contre la voix du peuple. Ainsi, nous devons nous maintenir mobilisés, être prêts à lutter sur tous les fronts et être prêts à cette éventualité. Pour le moment, nous devons donner plus de pouvoir aux jeunes et aux femmes qui sont au coeur de la riposte et nous devons leur offrir notre soutien total, car ils constituent une force considérable sur laquelle nous pouvons nous appuyer pour renverser Modi.

mercredi 4 mai 2016

Fascismo nunca mais, 25 de Abril sempre!

Il y a quarante-deux ans, le 25 avril, à minuit quinze, on pouvait entendre partout au Portugal, Grândola Vila Morena sur les ondes radiophoniques. Cette chanson populaire de l’Alentejo décrit un village, Grândola, comme une terre de fraternité. Le régime fasciste de l’Estado Novo en place depuis 1933 - la plus longue dictature fasciste en Europe - considérait ce chant comme subversif et l’avait donc interdit, car propagateur d’idéaux assimilés au communisme. Sa diffusion sur la radio publique annonçait clairement qu’un nouveau jour se lèverait sur le Portugal, comme si la «terre de fraternité» rêvée dans Grândola Vila Morena s’étendrait sur l’ensemble du pays.





Au-delà du symbolisme, cette chanson diffusée aux petites heures de la nuit se voulait avant tout un signal marquant le début des opérations militaires qui allaient enclencher la Révolution des Oeillets, début de la libération de tout un peuple d’une dictature fasciste et sanglante. Elle a également pavé la voie à la libération de quatre des dernières colonies africaines (Angola, Guinée Bissau, Mozambique et Cap-Vert).

La Révolution des Oeillets a été initiée par le Mouvement des forces armées, soit un groupe de militaires dissidents opposés au régime dictatorial qui s’enlisait un marasme économique et dans des guerres coloniales particulièrement meurtrières en Angola et au Mozambique. Elle aurait pu se traduire par un simple passage à une démocratie libérale bourgeoise. Or, grâce à la lutte clandestine du Parti communiste portugais, seule force politique organisée durant les années sombres de la dictature, cette Révolution a pris des allures beaucoup plus radicales et progressistes que ne l’auraient souhaité les chantres de la ploutocratie européenne. Durant les semaines qui ont suivi la destitution du dictateur Marcelo Caetano, nombreux ont été ceux qui ont décrié «l’assassinat» de la démocratie au Portugal à cause du rôle accru du Parti communiste portugais dans le processus de transition démocratique et surtout dans leur participation à la rédaction de la nouvelle Constitution.

Et pour cause, ce texte dont nous célébrons cette année le 40e anniversaire, produit d’un compromis entre les forces révolutionnaires, les socialistes et quelques libéraux, affirme tout de même dans son article premier que «le Portugal est une République souveraine, basée sur la dignité humaine et la volonté populaire, qui s’engage dans sa transformation vers une société sans classes». De nombreux autres articles s’attaquent au capitalisme monopoliste et en préconisent la liquidation; garantissent le droit de grève et interdisent les lock-outs; entérinent la réforme agraire, définie comme «un des instruments fondamentaux pour la construction d’une société socialiste», ainsi que la nationalisation et la socialisation des moyens de production; identifient comme priorité l’amélioration des conditions de vie du peuple; font du Portugal un pays anti-guerre qui reconnait le droit des peuples à l’auto-détermination, refuse l’ingérence dans les différents conflits et préconise le désarmement tout comme la dissolution des «blocs militaro-politiques» (sous-entendu l’OTAN et l’Union européenne).

Sans aucun doute, il s’agit de la Constitution la plus progressiste d’Europe . Il n’est donc pas étonnant que la bourgeoisie monopoliste revancharde et nostalgique de l’ancien régime ainsi que les capitalistes européens se soient et continuent de s’affairer à une application plus que laxiste de la Constitution. Malgré sept modifications visant à la rendre plus compatible aux intérêts des grandes entreprises portugaises, européennes et internationales, elle demeure une référence en termes de cadre pour une démocratie avancée. Les violations constitutionnelles sont donc monnaie courante au Portugal: tous les gouvernements qui se sont succédé depuis quarante deux ans en sont coupables, qu’il s’agisse du Parti socialiste ou des partis de droite.

Le seul Parti qui, aujourd’hui, fait de la défense de la Constitution et des valeurs de la Révolution d’avril une priorité est le Parti communiste portugais qui la considère comme un outil important afin d’implanter une politique «patriotique et de gauche» au Portugal.

Comme l’affirme la Jeunesse communiste portugaise: «Lutter pour Avril, c’est lutter pour l’éducation publique, gratuite et de qualité, et ce, à tous les niveaux d’enseignement; c’est lutter pour le droit au travail et pour les droits du travail; c’est lutter pour l’accès universel et gratuit à la santé, au logement, à la culture et au sport; c’est lutter pour la démocratie; c’est lutter pour l’égalité de droit et concrète entre hommes et femmes; c’est lutter pour la souveraineté et l’indépendance nationale, pour la Paix et l’amitié entre les peuples; c’est lutter pour un Portugal développé et progressiste où les jeunes peuvent vivre heureux et accéder à leurs aspirations.» 

En outre, les jeunes communistes soulignent que : «ces valeurs sont toutes consignées dans la Constitution de la République portugaise qui célèbre ses 40 ans cette année. Elles continuent d’inspirer la lutte quotidienne des travailleurs, du peuple et de la jeunesse du Portugal.»

De notre côté de l’Atlantique, au Québec plus précisément, un important débat émerge des rangs de Québec Solidaire à l’occasion du Congrès annuel qui se tiendra à la fin mai. En effet, les membres du parti progressiste seront amenés à discuter des objectifs de l’Assemblée constituante, à savoir si celle-ci devra se prononcer clairement pour l’indépendance.

Malgré l’intérêt que peut susciter cette discussion, il reste qu’elle est sous-tendue par un calcul politicien moins louable susceptible de dévoyer tant le projet solidaire que le concept même d’Assemblée constituante, qui, comme nous l’indique l’exemple portugais, demeure avant tout lié à un rapport de forces à bâtir en faveur des forces populaires et contre le pouvoir des entreprises. Ainsi, Québec Solidaire, héritier de l’Union des forces progressistes, avait pour projet jusqu’à aujourd’hui d’unir les forces progressistes au-delà du clivage généré par la question nationale afin de poser les bases d’un Québec fondamentalement progressiste. En ce sens, la question de l’indépendance pouvait être vue comme un moyen, mais pas comme une fin en soi.

Or, lors du prochain congrès, la direction de QS soumet aux membres la possibilité de modifier l’objectif de l’Assemblée constituante afin que soit inscrite d’emblée la question d’indépendance. D’union des forces progressistes, QS deviendrait alors l’union des forces indépendantistes! Imposer l’indépendance à tout prix n’aide en rien le projet solidaire ni celui d’Assemblée constituante. Plutôt que de discuter de la forme dans laquelle les Québécois pourront exercer leur droit à l’auto-détermination, nous devrions nous affairer à mobiliser les forces vives et bâtir un rapport de force qui nous permettra d’imposer notre feuille de route, celle du peuple et construire une société québécoise à notre image, et pour ce faire, nous avons besoin du concours de tous les militants progressistes, qu’ils soient indépendantistes ou pas.

jeudi 21 avril 2016

CONGRÈS DE QUÉBEC SOLIDAIRE : DE L’UNITÉ DE LA GAUCHE À L’UNITÉ DES SOUVERAINISTES.

PARTI COMMUNISTE DU QUÉBEC, SECTION DU PCC

Un débat très important aura lieu au prochain congrès de Québec Solidaire prévu à la fin de mai 2016. QS voudrait affirmer plus fortement sa position indépendantiste à travers l’assemblée constituante qu’il propose.

En vertu de son programme actuel, QS propose l’élection d’une assemblée constituante impliquant la population dans la rédaction d’une constitution. L’assemblée constituante aurait, entre autres, « pour mandat d’élaborer une ou des propositions sur le statut politique du Québec, … » et ces propositions seraient soumises au choix de la population par référendum. QS entendait promouvoir sa position en faveur de la souveraineté du Québec au cours de ce processus. Bref, on ne présume pas du résultat du travail de l’assemblée constituante, lui laissant toute la latitude démocratique pour que s’expriment plusieurs points de vue et propositions. 

QS propose maintenant à son congrès de choisir entre deux options pour amender cet élément de son programme. La première (option A) consisterait à donner à l’assemblée constituante le mandat fermé d’élaborer exclusivement un projet de constitution d’un Québec indépendant qui serait ensuite soumis par référendum à la population. Celle-ci devra alors approuver ou rejeter la proposition. 

La deuxième (option B) consisterait à donner à la constituante le mandat d’élaborer au moins deux projets de constitution du statut politique du Québec, dont celui d’un État indépendant, et au moins un autre qui le maintiendrait « dans le cadre constitutionnel canadien ». L’ensemble serait aussi soumis dans un référendum pour trancher entre les deux ou les divers projets. 

QS admet sans ambages qu’il veut enlever toute ambiguïté sur le mandat de l’assemblée constituante avant les prochaines élections. Il est clair qu’il s’agit-là d’une réaction aux pressions nationalistes, particulièrement celles du PQ qui accuse continuellement QS de diviser les forces souverainistes tout en mettant en doute sa foi souverainiste.

On pourrait penser que QS cherche à mettre la table pour une alliance souverainiste. D’ailleurs, il semble que le congrès suivant de 2017, à la veille des prochaines élections provinciales, discutera (encore une fois) de cette question de l’alliance des forces souverainistes.

L’option A proposée implique qu’un gouvernement de QS majoritaire à l’Assemblée nationale, bien qu’il aura fort probablement été élu par une minorité d’électrices et d’électeurs, va imposer sa position constitutionnelle dans le processus d’assemblée constituante. L’option B quant à elle, semble vouloir encadrer le choix du peuple pour le forcer à trancher entre l’indépendance et un statu quo inacceptable. Elle poursuit donc essentiellement le même objectif que l’option A. Son seul avantage par rapport à l’option A est qu’elle semble maintenir une certaine ouverture à la possibilité qu’il puisse y avoir d’autres scénarios, tel que le permet l’actuelle formulation.

Objectivement, l’adoption de l’une ou l’autre des options risque de rapprocher QS de la stratégie péquiste.

UN PAS EN AVANT, DEUX PAS EN ARRIÈRE!

QS est né de la volonté de la gauche politique du Québec de s’émanciper enfin de la tutelle du PQ et de s’unir au-delà de ses propres différences à propos de la résolution de la question nationale, pour affirmer au premier chef ses positions pro-socialistes et « solidaires ». Ces dernières avaient été mises en veilleuse pendant de nombreuses années sous la bannière du PQ pour préserver l’unité du camp souverainiste. 

C’est ainsi qu’avait été fondée l’Union des Forces Progressistes (UFP), un des deux ancêtres de QS, par l’unification de trois organisations politiques de gauche, le Parti de la Démocratie Socialiste (PDS) et le Regroupement pour une Alternative Politique (RAP), toutes deux indépendantistes, et nous le Parti communiste du Québec, section du Parti communiste du Canada (PCQ-PCC), qui ne l’étions pas.

L’acte fondateur de l’UFP avait été de reconnaître d’emblée que son soutien à la souveraineté du Québec n’était pas unanime dans ses rangs et que celle-ci n’étant pas une fin en soi, elle se devait d’être avant tout un instrument servant à l’émancipation des classes populaires. Option Citoyenne avec qui l’UFP créera QS en 2006, avait une position semblable, affirmant que l’article 1 de son programme devait porter sur son projet d’émancipation sociale et non pas sur la question nationale pour laquelle elle n’avait d’ailleurs pas encore de position déterminée.

Mais en 2009, QS va se positionner clairement pour l’indépendance du Québec. Tout en continuant de vouer à celle-ci une fonction instrumentale, considérant que « l’intégralité de son projet de société ne pourra se réaliser que si le Québec dispose de l’ensemble des pouvoirs aux plans politique, économique et culturel », QS pense désormais que l’indépendance devient aussi une nécessité absolue pour la préservation et le « développement d’une nation unique par son histoire et sa culture en constante évolution, autour d’une langue commune qu’est le français. » 

Depuis, la souveraineté du Québec est souvent présentée comme le vrai projet de société de QS, ou tout au moins, comme son aspect principal. On fait allègrement l’amalgame entre souveraineté et progressisme. On parle de bien commun, mais jamais on ne nomme le mode de production qui prévaudrait dans ce projet de société, on ne parle jamais de socialisme. L’indépendance et/ou la souveraineté semblent être devenues de plus en plus l’article 1 du programme de QS. La question de l’alliance des forces souverainistes, une alliance gauche-droite, revient de façon récurrente hanter les débats de ses congrès. On est en train de revenir à la case départ.

L’INDÉPENDANCE DU QUÉBEC DEMEURE UN PROJET COLONIAL 

Dans son programme actuel, il est dit qu’un gouvernement de QS invitera les nations autochtones à se joindre à l’exercice de l’assemblée constituante par les moyens qu’elles décideront et leur accordera une place importante si elles le veulent. Cependant, l’adoption des amendements proposés au programme limitant le mandat de l’assemblée constituante exclusivement à un projet d’indépendance va certainement leur laisser moins de place.

Du point de vue des nations autochtones, le débat entre fédéralistes et souverainistes est un débat entre Blancs dont elles sont exclues bien qu’elles soient concernées, un débat qui se poursuit entre deux puissances coloniales qui se disputent le contrôle de leurs territoires à elles. Tant le Canada qu’un éventuel Québec indépendant sont des projets coloniaux qui leur nient leurs droits nationaux.

Le projet d’indépendance du Québec implique de séparer du Canada, non pas le territoire où la nation québécoise s’est historiquement développée (la communauté de territoire étant l’un des critères établissant l’existence d’une nation), mais plutôt d’en séparer un État, une entité coloniale dont la juridiction a été étendue par le gouvernement fédéral sur de vastes territoires appartenant à plusieurs nations autochtones. Depuis la Confédération, on a ajouté à la juridiction de la province notamment les territoires et les bassins de la Baie James, de la Baie d’Hudson et d’Ungava ainsi qu’une partie de la Côte-Nord. En fait, le territoire de la province a été plus que doublé jusqu’en 1912 sans que les populations autochtones concernées ne soient le moindrement consultées. 

Certes, QS admet que « l’a priori de l’intégrité territoriale du Québec » ne peut être défendu comme le font le PQ et les autres nationalistes étroits. Néanmoins, QS n’envisage pas moins de s’associer avec ces mêmes forces nationalistes et colonialistes pour réaliser la souveraineté du Québec et, ce faisant, laisse penser qu’au fond, il ne voit pas les choses bien différemment. 

Or s’il advenait que le Québec déclare son indépendance, la question de la partition du territoire de la province va nécessairement se poser, les nations autochtones ayant en principe le droit de décider librement avec quel pays, le Québec ou le Canada, elles choisiront ou non de se lier, avec les vastes territoires ancestraux qu’elles revendiquent pour y établir des gouvernements autonomes. 

Les partis communistes du Québec et du Canada reconnaissent le droit à l’autodétermination du Québec, incluant celui de se séparer. Cependant, le Parti communiste préfère plutôt prôner l’adoption d’une nouvelle constitution qui embrasserait l’ensemble des questions nationales à la grandeur du pays, établissant ainsi un large front uni des nations opprimées pour un changement fondamental plutôt que d’exacerber les contradictions entre ces nations. À l’instar de QS, le PCQ-PCC propose aussi l’élection d’une assemblée constituante pour réécrire la Constitution canadienne et qui sera ensuite soumise pour approbation aux diverses composantes nationales du Canada. Cette constitution devrait garantir à toutes les nations de pleins droits égaux et affirmer clairement le caractère volontaire de leur association.

La raison de cette politique est de favoriser la nécessaire unité de la classe ouvrière dans sa lutte pour le socialisme : « Cette lutte pour un changement constitutionnel est cruciale dans le cadre de la lutte générale pour la démocratie, le progrès social et le socialisme. L’unité de la classe ouvrière à travers le pays sera impossible si l’on ne mène pas une lutte contre l’oppression nationale et pour la réalisation d’un partenariat nouveau, égal et volontaire des nations du Canada. »*

( * Extraits du programme du Parti communiste du Canada et du Parti communiste du Québec, Notre avenir au Canada : le socialisme!) 

vendredi 12 février 2016

Justice envers les femmes autochtones disparues et assassinées

Pour la plupart, le 14 février représente la Saint-Valentin, fête de l’amour et des amoureux. Dans les communautés autochtones toutefois, l’heure n’est pas tant à la réjouissance qu’à la commémoration.

Depuis 15 ans déjà, cette date marque le début des premières marches organisées en solidarité avec les familles des femmes autochtones disparues et assassinées et pour réclamer justice notamment en initiant une enquête indépendante à ce sujet. Selon la GRC, leur nombre s’élèverait à 1181; selon les associations de femmes amérindiennes, elles seraient plus de trois mille au bas mot.

Victimes d’une violence systémique qui prend racine dans le patriarcat et l’oppression nationale, elle-même résultant d’une politique génocidaire, les femmes autochtones forment une population plus à risque d’être agressée de toute forme que ce soit.

En effet, 80% d’entre elles ont été victime d’agression sexuelle. Bien qu’elles ne représentent que 4% de la population féminine du Canada, elles comptaient pour plus de 20% des victimes d’homicides à l’encontre des femmes en 2014 et de plus de 11% des femmes disparues au pays.

Depuis les années 1980, alors que le nombre d’homicides total est à la baisse au Canada, celui des femmes autochtones demeure plutôt stable, faisant passer leur taux de 9 à 21%, soit une augmentation de plus de 65% (voir le graphique ci-dessous).




Pour nous, jeunes communistes, ces chiffres ne sont pas qu’une statistique: ils cachent une réalité bien plus vile et inavouable dans un pays aussi riche que le nôtre qui se veut être un des champions du respect des droits de l’homme et de la démocratie.


«[Le Canada] a été bâti sur deux vols successifs: celui des Peuples autochtones et celui des travailleurs.» - S. B-Ryerson

Le gouvernement Trudeau, qui tranche avec l’intransigeance honteuse du gouvernement Harper, a promis l’ouverture d’une enquête pour les femmes autochtones disparues et assassinées ainsi que le respect des conclusions du rapport de la commission Vérité et réconciliation. C’est tant mieux. Mais quelles en sont les motivations réelles? Est-ce par volonté sincère d’octroyer aux Premières Nations tous les éléments nécessaires pour garantir leur développement dans leur droit le plus strict à l’auto-détermination? Nous sommes en droit d’en douter, même si d’une certaine façon, nous devons nous féliciter que grâce aux mobilisations et actions successives (l’une d’elles étant le mouvement populaire Idle No More), la plupart des politiciens ont été sommés d’accorder une certaine attention à la cause des peuples autochtones.

Comment croire en effet que le parti politique à l’initiative de la Loi sur les Indiens, qui ne fait qu’entériner le statut des peuples autochtones comme «inférieur», un peu à l’image du système légal d’apartheid qu’elle a inspiré en Afrique du Sud; espère réellement mettre fin à cette oppression? Pourquoi ce parti, qui a pris plus de dix ans avant de considérer sérieusement les recommendations du rapport Erasmus-Dussault, est aujourd’hui si prompt à prendre en compte celles du rapport de Vérité et Réconciliation si ce n’est grâce à la mobilisation des Premières nations et / ou par pur jeu politicien abject? Comment croire enfin en la sincérité des Libéraux qui affirment vouloir établir un «nouveau partenariat» avec les peuples autochtones alors qu’ils se refusent de changer ne serait-ce qu’une virgule de la Constitution canadienne qui ne fait qu’entériner légalement l’inégalité et l’oppression nationales dont sont victimes de première ligne les Premières nations?

Pour se rappeler qu’il n’est pas question d’une simple question criminelle et judiciaire, mais plutôt de la conséquence d’un système qui génère l’aliénation des nations autochtones, nous pouvons souligner le récent exemple des victimes d’abus sexuel par les policiers de Val d’Or. Sur les 40 «agents de la paix» que compte la MRC, huit ont été formellement mis en cause dans des cas d’agression à l’égard de femmes autochtones de la région, soit près de 40% des effectifs de police. Devant un tel taux, difficile de croire qu’il s’agit de simples actes criminels; d’autant plus lorsque l’on sait que cette situation s’étend à l’ensemble du pays.

Ainsi, nous, jeunes communistes du Québec et du Canada, estimons qu’il est plus que nécessaire de bâtir un nouveau partenariat libre et consenti entre les différentes nations constituantes du Canada (soit les nations amérindiennes, inuit, métis, québécoise, acadienne et canadienne anglaise) garantissant à chacune d’entre elle le droit le plus total à l’autodétermination, y compris celui de la séparation.

Il ne fait aucun doute que sans ce consensus égalitaire entre toutes les nations du Canada, la classe dominante sera toujours plus à même de nous diviser entre jeunes et moins jeunes, Québécois et Canadiens, Autochtones et non-Autochtones, immigrés et non-immigrés. Ceci a pour conséquence fâcheuse de miner toute tentative d’unité de la jeunesse et des masses populaires contre l’ennemi commun des peuples: le capitalisme monopoliste menant à l’impérialisme. Que la résistance soit menée par les étudiants du Québec contre les hausses de droits de scolarité, de la nation Tsilhqot’in en lutte contre les oléoducs traversant leur territoire légitime ou par les Cris et Inuit du Nunavik qui tentent d’exercer leur droit au gouvernement responsable sur leurs territoires ancestraux; toutes ces luttes représentent une forme de mobilisation contre ce système qui ne perpétue que crises et exploitation.

À ce sujet, l’Assemblée générale de la Fédération mondiale de la jeunesse démocratique (l’une des plus importantes organisations de jeunesse anti-impérialiste) a justement identifié que «l’un des principaux aspects de l’impérialisme est la division des peuples afin de servir ses intérêts. Le capitalisme perpétue la double exploitation et le patriarcat dont l’une des expressions les plus manifestes est l’inégalité de genre. […] Les peuples autochtones comptent, à travers le monde, parmi les plus opprimés puisqu’ils sont confrontés à l’exploitation nationale et, dans plusieurs cas, subissent des politiques génocidaires mises en place par les forces impérialistes.»

En ce sens, les femmes autochtones, à travers leur mobilisation, combattent ces deux aspects de la barbarie capitaliste. Nous nous solidarisons entièrement avec leur mouvement et, pour la 15e année consécutive, demandons que justice soit fait pour les femmes autochtones assassinées et disparues. Comme premier pas, il est plus qu’urgent d’initier une enquête indépendante à ce sujet, mais ceci ne saurait être que le début de nouvelles demandes et mobilisations encore plus massives car la route est encore longue et tortueuse avant d’atteindre l’égalité et la pleine justice pour les femmes et les peuples autochtones en général.

Dimanche 14 février à 15 h au métro Saint-Laurent, bravons le froid et battons le pavé en solidarité avec les femmes autochtones! Soyons une voix de résistance forte, unie et militante!


ᐱᓇᓱᑦᑏᑦ  ᓄᓇᓕᒫᓐᓂᑦ  ᒪᑭᓚᐅᕆᑦᓯ!
Llamkapakuq tukuy llaqtamanta huñunakuychik!
Otatoskewak ota kitaskinahk mamawentotan!

vendredi 9 octobre 2015

Plate-forme électorale du Parti communiste du Canada pour les élections fédérales 2015

Créer des emplois et augmenter les salaires

Faire du plein emploi et de la création d’emplois à temps plein une priorité absolue.
  • Élaborer et mettre en œuvre une stratégie globale « Les emplois d’abord » basée sur des investissements publics massifs pour augmenter les emplois à valeur ajoutée dans le secteur manufacturier et dans le secteur industriel secondaire, pour reconstruire et moderniser les infrastructures publiques et municipales du Canada, renforcer les programmes sociaux et la protection de l’environnement, et construire des logements sociaux abordables.

Augmenter les salaires des travailleuses et des travailleurs

  • Augmenter les salaires des travailleuses et des travailleurs à la valeur réelle d’où ils ont stagné ou diminué au cours des 25 dernières années, pendant que la productivité du travail augmentait de près de 40%!
  • Augmenter le salaire minimum à 20 $ / heure; interdire les doubles échelles salariales pour les nouvelles et les nouveaux embauchés.
  • Légiférer pour une semaine de travail de 32 heures sans perte de salaire net et sans perte de service pour le public.
  • Bannir les heures supplémentaires obligatoires, et légiférer pour accorder au moins quatre semaines de vacances annuelles payées.
  • Garantir des avantages sociaux décents pour tous, y compris les travailleuses et les travailleurs à temps partiel, à domicile et contractuels.
  • Consacrer la totalité du fonds d’assurance-emploi aux travailleuses-eurs sans emploi, en accordant des prestations d’AE équivalant à 90% du dernier salaire gagné pour la durée totale du chômage et inclure une couverture pour les demanderesses et les demandeurs d’un premier emploi.
  • Adopter une politique salariale juste et une pleine équité salariale et d’emploi pour les travailleuses.

Développer des programmes sociaux universels – Mettre fin à la pauvreté

  • Agir pour lutter contre la pauvreté, en particulier parmi les peuples autochtones, les nouvelles et nouveaux immigrants, les femmes, les jeunes, les personnes âgées et les personnes handicapées.
  • Abolir le «workfare» et introduire un revenu annuel garanti vivable.
  • Protéger et développer le régime de retraite public universel, incluant une hausse substantielle des prestations du RPC.
  • Promulguer la retraite anticipée volontaire dès l’âge de 60 ans.
  • Rétablir et développer les fonds aux provinces destinés à la santé, à l’éducation, au logement social et au bien-être, et améliorer toutes les normes du Canada, tout en assurant que le Québec conserve le contrôle et l’administration de ses propres programmes.
  • Établir un système de garderie universel de qualité et abordable, financé et administré publiquement, avec des normes pancanadiennes.

Paix et désarmement

  • Adopter une politique étrangère canadienne indépendante de paix, de désarmement et de viabilité environnementale.
  • Mettre fin immédiatement à la participation canadienne à la guerre en Irak et en Syrie, et au conflit interne en Ukraine, et s’opposer à toute nouvelle agression militaire.
  • Respecter le droit international, y compris la souveraineté de tous les États; rejeter les politiques impérialistes de «changement de régime» et de première frappe nucléaire.
  • S’opposer à la militarisation de l’espace et à la militarisation de l’Arctique.
  • Soutenir l’abolition des armes nucléaires et autres armes de destruction massive à l’échelle mondiale.
  • Sortir des alliances de l’OTAN et de NORAD.
  • Annuler l’achat prévu d’avions de combat et de navires de guerre, et réduire le budget militaire de 75%.
  • Convertir les emplois militaires en emplois civils ; mettre fin aux exportations militaires du Canada.
  • S’opposer à l’apartheid israélien et soutenir une paix juste au Moyen-Orient, basée sur le retrait total d’Israël de tous les territoires occupés, sur le droit au retour pour les réfugiés palestiniens, et la formation d’un État palestinien indépendant et viable.
  • Annuler la dette du Tiers-Monde.

Nationaliser l’énergie et les ressources naturelles

  • Adopter un plan populaire pour les ressources énergétiques, incluant la propriété publique et le contrôle démocratique de toute l’extraction des ressources énergétique et naturelles, de la production et de la distribution.
  • Geler et réduire les exportations d’énergie.
  • Geler et réduire les exportations d’énergie.
  • Développer un réseau Est-Ouest de fourniture de l’énergie entre les provinces.
  • Arrêter les nouveaux développements d’exploitation des sables bitumineux en l’Alberta et cesser toutes opérations dans les cinq ans, avec des emplois garantis pour les travailleuses-eurs dans des industries de développement durable avec un salaire équivalent.
  • Compenser les peuples et les communautés autochtones victimes des sables bitumineux.
  • Non aux pipelines d’Enbridge, de Kinder Morgan, de Keystone XL, de Ligne 9 et Énergie Est, et à l’exploration et l’expédition de pétrole et de gaz sur la côte Ouest.
  • Imposer un moratoire sur l’exploration et le développement des ressources de gaz de schiste.

Propriété publique et contrôle démocratique

  • Garder les biens et les services publics à l’abri des profiteurs.
  • Renverser la privatisation et la sous-traitance dans les programmes, les services énergétiques et autres services publics.
  • Arrêter les PPP (partenariats publics-privés).
  • Nationaliser le système bancaire et les assurances et les placer sous contrôle démocratique.
  • Arrêter les tentatives de privatisation de Postes Canada et rétablir le service de livraison du courrier à domicile.
  • Renverser la privatisation d’Air Canada, de Petro-Canada et du CN.
  • Interdire les exportations d’eau douce. Rétablir le financement pour la SRC, et accroître le soutien public pour les arts et la culture canadienne.

Garder les emplois industriels au Canada

  • Mettre fin à la liquidation de l’industrie manufacturière et secondaire et renforcer le secteur de fabrication à valeur ajoutée.
  • Développer l’emploi dans l’industrie en nationalisant les industries de l’acier et de l’automobile, en construisant une voiture canadienne, et en développant la production du transport rapide.
  • Promouvoir de plus fortes industries de machines-outil, de construction navale, d’outillage agricole et d’électroménagers.
  • Utiliser la tarification, le taux de change de la monnaie et d’autres mesures de contrôle du commerce, ainsi qu’une législation ayant des dents, incluant l’imposition d’amendes ou l’expropriation, pour protéger les emplois et éviter des fermetures.
  • Légiférer pour imposer un préavis de deux ans avant des mises à pied.
  • Augmenter les indemnités de départ et le recyclage aux frais des employeurs, et renforcer les lois sur les faillites afin de d’assurer la protection des salaires et des pensions.

Développer les soins de santé publics

  • Arrêter et renverser l’offensive contre notre système de santé publique et le régime d’assurance-maladie universelle.
  • Faire respecter la Loi canadienne sur la santé, et fermer les cliniques et les laboratoires privés à but lucratif.
  • Développer le système d’assurance-maladie publique pour y inclure l’assurance-médicament universelle, les soins dentaires, oculaires, et les soins de longue durée, à domicile et continus.
  • Nationaliser l’industrie pharmaceutique.

Imposer les nantis et non celles et ceux qui sont dans le besoin

  • Adopter une réforme fiscale progressive basée sur la capacité de payer!
  • Doubler le taux d’imposition des sociétés, et imposer à 100% les gains en capital.
  • Fin des échappatoires fiscales et des abris fiscaux; faire payer les impôts différés des sociétés et emprisonner les représentants des sociétés qui pratiquent l’évasion fiscale.
  • Éliminer les impôts sur les revenus inférieurs à 35.000 $ / an.
  • Abolir la TPS régressive et les taxes de vente provinciales.
  • Imposer des impôts sur les fortunes et les successions dépassant $1 million.
  • Éliminer le fractionnement du revenu des Conservateurs qui profite surtout aux riches et fait pression pour que les femmes restent à la maison.

Pour une justice environnementale globale – Légiférer sur les changements climatiques

  • Adopter une loi d’urgence pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, et soutenir les réparations des pays touchés par les changements climatiques causés par le capitalisme.
  • Investir massivement pour créer des emplois dans des programmes d’énergies renouvelables et dans conservation; éliminer progressivement les centrales au charbon et mettre fin à la dépendance à l’énergie nucléaire.
  • Renforcer substantiellement le transport en commun urbain et en éliminer la tarification.
  • Légiférer de façon stricte pour contrôler les émissions des véhicules.
  • Financer le transport ferroviaire à grande vitesse en tant que meilleure alternative que les routes et le transport aérien.
  • Bannir les “biocarburants” dérivés de céréales fourragères.
  • Infliger de lourdes amendes et peines de prison aux pollueurs et aux pratiques destructrices des entreprises, comme la coupe à blanc, la pisciculture en mer et la drague en haute-mer.
  • Interdire le développement industriel dans les parcs.

Commerce équitable et souveraineté, non à «mondialisation» capitaliste

  • Se retirer de l’ALENA et des autres pactes néolibéraux de « libre-échange».
  • Se retirer du Partenariat Trans-Pacifique (PTP), de l’Accord économique et commercial global Canada-Europe (AECG), de l’Accord sur le commerce, l’investissement et la mobilité de la main-d’oeuvre (TILMA) et autres pactes d’investissement capitalistes qui supplantent et sapent les politiques et les pouvoirs publics locaux.
  • Arrêter et renverser l’expansion du contrôle des secteurs- clés de l’économie canadienne par des transnationales des États-Unis et d’autres pays.

En finir avec les lois sur la « sécurité d’État ».

  • Arrêter la tendance vers un «État policier» au Canada – abroger la loi C-51 et toute autre loi « anti-terroriste » antidémocratique et répressive.
  • Abolir la détention secrète sans procès, les certificats de «sécurité nationale» et la liste d’interdiction de vol.
  • Annuler la « déclaration de sécurité des frontières » qui permet troupes américaines d’entrer au Canada en cas de « situations d’urgences».
  • Non aux lois « d’arrestation préventive ».
  • Interdire le profilage racial par la GRC, les polices provinciales et locales.
  • Défendre le droit à la liberté d’expression et à la dissidence.
  • Arrêter l’espionnage, la violence policière et l’utilisation d’agents provocateurs, et l’utilisation des tribunaux pour réprimer les droits civiques et démocratiques.
  • Renforcer le contrôle parlementaire des forces armées et le contrôle civil de la GRC;
  • Dissoudre le SCRS et le Centre de la sécurité des télécommunications du Canada (CSTC).
  • Défendre et développer le droit à la vie privée dans les communications en ligne.
  • Renforcer et appliquer des sanctions pour les méfaits de la police.
  • Interdire l’utilisation des pistolets Taser.

Justice pour les peuples autochtones, acadien et québécois

  • Reconnaître les droits nationaux des peuples autochtones et du Québec à l’autodétermination, jusqu’à et y compris la sécession.
  • Élaborer et adopter une nouvelle constitution démocratique, fondée sur un partenariat égal et volontaire des peuples autochtones (Premières Nations, Métis et Inuits), québécois, acadien et canadien anglais.
  • Annuler la Loi sur la clarté référendaire.
  • Abolir le Sénat.
  • Éliminer les vestiges du colonialisme de toutes les lois fédérales; agir maintenant en faveur d’un règlement juste des revendications territoriales, y compris des accords sur le partage des ressources naturelles, sans extinction des droits autochtones inhérents.
  • Mettre en œuvre les recommandations de la Commission Vérité et Réconciliation.
  • Prendre des mesures d’urgence pour améliorer les conditions de vie, l’emploi, la santé et de logement des peuples autochtones, et mettre fin immédiatement au plafond raciste et discriminatoire sur le financement de l’éducation et de la santé pour les Premières nations.
  • Soutenir la demande des peuples autochtones d’une pleine enquête publique sur la tragédie des femmes et des filles autochtones assassinées et disparues partout au Canada.

Pleine égalité des sexes MAINTENANT!

  • Renverser les attaques d’Harper sur les programmes d’égalité pour les femmes.
  • Combler l’écart salarial – légiférer pour la pleine équité des salaires et de l’emploi.
  • Garantir l’avortement accessible et financé par l’État et les services sur les droits en matière de reproduction dans chaque province et territoire.
  • Mettre en place un système universel de services de garde d’enfants, de qualité, abordables avec des normes pancanadiennes, financé et administré publiquement.
  • Hausser les salaires des travailleuses-eurs en garderie.
  • Protéger le droit des femmes à des prestations de maternité; étendre les prestations parentales à 52 semaines.
  • Financer les groupes de femmes luttant pour l’égalité des hommes et des femmes.
  • En finir avec la violence contre les femmes et assurer un financement adéquat des centres de crise et des maisons de transition.
  • Abroger la nouvelle loi d’Harper sur la prostitution (C-36).

Combattre le racisme, le sexisme et l’homophobie

  • S’opposer à toutes formes de racisme et de discrimination.
  • Renforcer et appliquer des programmes d’action positive pour l’équité en emploi pour les peuples autochtones, les communautés racialisées et les personnes handicapées.
  • Interdire toute discrimination basée sur l’orientation sexuelle ou l’identité et l’expression de genre.
  • Garantir les droits des peuples autochtones et des personnes handicapées à l’égalité d’accès aux services et aux installations des services sociaux, médicaux et éducatifs.
  • Renforcer les lois et leur application contre les crimes haineux et les groupes néo-fascistes, et poursuivre les criminels de guerre vivant au Canada.

Une politique d’immigration démocratique

  • Personne n’est illégal; arrêter les déportations des personnes immigrantes et des réfugiées, et renverser les coupures à l’aide juridique.
  • Mettre fin à la politique de citoyenneté à deux vitesses de Harper.
  • Mettre fin au système de quotas racistes qui discriminent les personnes immigrantes provenant des pays en développement. Cesser de criminaliser les personnes réfugiées qui entrent au Canada.
  • Réparation intégrale pour les immigrant(e)s chinois à qui on a fait payer une taxe discriminatoire pour eux et leurs familles.
  • Annuler le programme des travailleuses-eurs étrangers temporaires, le programme des travailleurs-euses agricoles saisonniers et le programme des « fournisseurs-euses de soins à domicile » et fournir une voie claire et accessible pour acquérir la résidence permanente et la citoyenneté pour toutes les travailleuses et tous les travailleurs étrangers et migrants au Canada.

Un avenir pour les jeunes – L’éducation pour tous!

  • Accroître le soutien fédéral pour une éducation publique universelle de qualité à tous les niveaux; rabaisser et éliminer les frais de scolarité pour l’enseignement post-secondaire.
  • Arrêtez la tendance à adapter l’éducation aux intérêts des entreprises, et protéger la liberté d’expression sur les campus.
  • Remplacer les prêts par des bourses pour l’aide aux étudiantes-ts.
  • Augmenter considérablement le financement et l’accès aux programmes de formation et d’apprentissage.
  • Construire des écoles et des collèges de meilleure qualité plutôt que des prisons et des « boot camps ».
  • Rejeter les tentatives de criminaliser la jeunesse; réduire l’âge du consentement à 14 ans.

Une Charte des droits du Travail

  • Inscrire dans la Constitution le droit des travailleuses-eurs de s’organiser, le droit de grève, de négocier collectivement, et le droit de mener une action politique collective.
  • Interdire les briseurs de grève. Renforcer les normes du travail; bloquer les lois anti-ouvrière sur le « droit au travail ».
  • Mettre les ouvrières et ouvriers agricoles, les travailleuses-eurs domestiques, et les travailleuses-eurs migrants sous juridiction fédérale, en leur donnant plein droit aux normes du travail, le droit de se syndiquer et de négocier collectivement.
  • Légiférer pour accorder un minimum de quatre semaines de congés annuels payés.
  • Garantir avantages et bénéfices marginaux pour les travailleuses et les travailleurs à temps partiel, à domicile et contractuels.

Le logement est un droit fondamental!

  • Prendre des mesures d’urgence pour construire 1 million d’unités de logement social et abordable durant les 4 prochaines années.
  • Création d’emplois directs et indirects du fait de la construction de nouveaux logements sociaux, coopératifs et sans but lucratif à vendre ou à louer.
  • Établir des banques de terrains fédérales-provinciales-municipales.
  • Bannir les expulsions, les saisies hypothécaires et les coupures de services à cause du chômage.
  • Appuyer les demandes pour un contrôle significatif des loyers.

Faire que chaque vote compte

  • Adopter un mode de scrutin proportionnel mixte et le droit de rappeler les députés.
  • Garantir un traitement équivalent à tous les partis politiques enregistrés.
  • Abroger la soi-disant Loi sur l’intégrité des élections d’Harper.
  • Modifier la Loi sur la radiodiffusion afin d’accorder un temps égal à tous les partis, de sorte que les électeurs puissent faire des choix éclairés.
  • Réduire l’âge du droit de vote à 16 ans.
  • Faire un recensement exhaustif avant chaque élection. et renforcer les recours juridiques contre toute forme de suppression d’électrices et d’électeurs Supprimer les restrictions au droit des syndicats de contribuer financièrement aux partis politiques, et renforcer l’interdiction des dons par les entreprise.
  • Les membres du Parlement ne doivent pas recevoir plus que le salaire et les bénéfices de la travailleuse ou du travailleur moyen.

Assister les fermes familiales – défendre la souveraineté alimentaire du Canada

  • Assurer la souveraineté alimentaire du Canada grâce à des politiques qui profitent aux fermes familiales et aux pêcheurs, incluant le soutien du revenu – pas davantage de faillites!
  • Restaurer la Commission canadienne du blé, élue par les agricultrices et agriculteurs des Prairies et rétablir le guichet de vente unique pour la vente de céréales.
  • Réduire les taux de fret ferroviaire et lutter contre les monopoles agro-industriels; établir des contrôles de prix pour réduire le coût des intrants agricoles.
  • Augmenter les inspections de sécurité des denrées alimentaire.
  • Établir des contrôles de prix sur les aliments de base pour les communautés du Nord.
  • Soutenir l’agriculture biologique; réduire l’utilisation des antibiotiques, des engrais, des pesticides et autres intrants agricoles potentiellement nocifs, et interdire les semences “Terminator” au Canada.
  • Exiger l’étiquetage des produits alimentaires génétiquement modifiés, et réduire l’ampleur du système alimentaire des OMG.

Un nouveau pacte pour les villes

  • Donner le pouvoir constitutionnel aux municipalités de taxer la richesse.
  • Retourner 50% des taxes prélevées sur l’essence et sur l’usage des routes aux municipalités.
  • Augmenter le financement de base pour les coûts d’investissement et d’exploitation du transport en commun urbain.
  • Reconstruire les infrastructures municipales et provinciales.
  • Renverser le transfert de responsabilités consistant à faire payer les villes pour les programmes sociaux.
  • Rétablir des prêts à faible taux d’intérêt pour les villes et les villages.

mercredi 3 septembre 2014

DÉCLARATION SUR L'INDÉPENDANCE DE L'ÉCOSSE


Comité écossais du Parti communiste de Grande-Bretagne.
4 mars 2014

Le Comité écossais du PCGB défend le droit des nations à l'autodétermination et condamne le gouvernement de coalition pour ses menaces de non-coopération.

Si la majorité du peuple écossais vote pour l'indépendance lors du référendum de 2014, alors sa décision doit être respectée. Notre engagement pour le droit à l'autodétermination est une question de principe. En même temps, le Parti communiste maintient son autre principe de juger de l'exercice de ce droit en fonction des intérêts de classe des travailleuses et des travailleurs d’Écosse, et de celles et ceux de Grande-Bretagne et à l'étranger.

Sur cette base, les communistes ne croient pas que l'indépendance dans les termes proposés soit dans l'intérêt des travailleuses et des travailleurs plus aujourd'hui qu’elle ne l'était dans les années 1970. A cette époque, les communistes et la gauche dans les syndicats ont ouvert la voie à la lutte pour un parlement écossais ayant le pouvoir d'intervenir dans l'économie, de développer la propriété publique et de renforcer le pouvoir du mouvement ouvrier sur le capital - pouvoir qui, à son tour aurait renforcé le pouvoir de négociation des travailleuses et des travailleurs à travers toute la Grande-Bretagne. Il est de notre conviction que l'indépendance telle que proposée dans le Livre blanc affaiblirait un tel pouvoir de négociation et renforcerait au contraire le pouvoir de la grande entreprise et de sa machine d'État, tant au niveau britannique qu’écossais. L’adhésion à la zone sterling subordonnerait l'Écosse aux politiques néolibérales actuelles sans aucun pouvoir de les modifier – tandis qu’en même temps elle éroderait sérieusement la possibilité d'une action unifiée de la classe ouvrière des nations de la Grande-Bretagne.

Pire encore, l'adhésion à l'Union Européenne (UE) obligerait l’Écosse à incorporer dans une constitution écrite les termes du Traité de 2012 sur la stabilité, la coordination et la gouvernance. Ce traité exige des contrôles encore plus sévères sur les dépenses du gouvernement que le Pacte de stabilité et de croissance - avec le même objectif: utiliser le chômage en tant que régulateur du marché pour freiner le mouvement syndical. S'il est possible que certains des aspects les plus réactionnaires du Livre blanc, tel qu’être membre de l'OTAN et la réduction de l'impôt des sociétés, puissent être renversés à la suite d’une mobilisation politique ultérieure de la gauche, nous jugeons qu'il est extrêmement peu probable qu'il puisse y avoir un renversement de position concernant l'adhésion à la zone Sterling et l'UE.

La transition vers l'indépendance aura lieu à un moment où baissent les revenus pétroliers et où les circonstances économiques sont défavorables - permettant à tout gouvernement écossais, et aux médias contrôlés par les grandes entreprises, d’appeler à la «stabilité» budgétaire face à des réactions défavorables du marché. Les indépendantistes de gauche doivent réfléchir aux conséquences. La gauche socialiste ne dispose pas d’un soutien de masse en Écosse aujourd'hui.

Les résultats des élections le démontrent. Inévitablement, la rancœur des négociations sur le partage des ressources durciront les attitudes nationalistes. Néanmoins, c’est précisément durant ces années, 2015-2017, que seront écrits les termes de la nouvelle Constitution écossaise et le Livre blanc du SNP démontre une intention claire de le faire en fonction des conditions déterminées par les grandes entreprises et le secteur du capital financier de l'Écosse.

C'est pourquoi les communistes s'opposent à ce Livre blanc sur l'indépendance. Au lieu de cela, nous continuons à appeler pour un fédéralisme radical comme le meilleur moyen de développer la cohésion de classe à travers les nations de Grande-Bretagne: des parlements nationaux avec des pouvoirs d'intervention économique, de propriété et de contrôle et un parlement fédéral avec des pouvoirs généraux en matière de politique économique et une obligation constitutionnelle de redistribution en fonction des besoins sociaux. Nous croyons que cela offre le meilleur cadre pour unir les travailleuses et les travailleurs en tant que classe contre le pouvoir d'État des grandes entreprises. Actuellement ce pouvoir est concentré au niveau britannique et représente surtout les intérêts de la ville de Londres.

Sous une Constitution écossaise selon le « Livre blanc », la grande entreprise va continuer d’exercer ce pouvoir grâce à son contrôle disproportionné de l'économie écossaise et des règles contraignantes de ses instruments, la Banque d'Angleterre et les traités de l'UE. Un vote négatif au référendum doit être un tremplin pour remobiliser le mouvement de la classe ouvrière au niveau britannique pour exiger un véritable changement constitutionnel.

La lutte pour un fédéralisme radical, tel qu’élaboré dans le Livre Rouge, doit commencer dès maintenant. En même temps, la lutte pour atteindre les objectifs de la Charte du peuple et de l'Assemblée populaire, soutenues par le mouvement syndical uni, tant en Angleterre, qu’en Écosse et au Pays de Galles, doit être renforcée. Le fédéralisme radical ne pourra être gagné que sur la base d’une mobilisation de la classe ouvrière à travers les nations de Grande-Bretagne.

Traduction par PCQ

dimanche 13 juillet 2014

Ciné PCQ : Le vent se lève

Ce mois-ci, 24 juillet, Ciné-PCQ présente Le vent se lève (The Wind That Shakes the Barley) réalisé par Ken Loach. Le film a remporté la Palme d’or du Festival de Cannes en 2006.

Le film a pour thème la guerre d’indépendance irlandaise (1919-1921) et la guerre civile qui la suivit (1922-1923). Le film raconte l'histoire d'un petit groupe de militantes et de militants de l'IRA, d'abord unis contre l’occupant britannique et qui se déchirent ensuite durant les années de la guerre civile irlandaise. Alliance ou lutte des classes ? Compromis ou poursuite de la révolution ? Ces questions auxquelles furent confrontés les révolutionnaires irlandais constituent la trame de fond du film.

24 juillet 2014 à 19h30 au 
Centre Culturel Simón Bolívar 394, boulevard De Maisonneuve Ouest.




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Tous les derniers jeudi du mois, le Parti communiste du Québec (PCQ-PCC) organise des soirées cinéma amicales à saveur politique avec des films de tous genre, du sel de la terre aux films documentaires comme Sicko ou Le prix des mots. Un thème est choisi chaque mois. L'entrée est gratuite et tous et toutes sont le bienvenue. Les films sont suivi de discussions politiques.

mardi 24 juin 2014

24 juin 2014 : Luttons contre l'oppression nationale!



Déclaration conjointe du Parti communiste du Québec (section du PCC) et de la Ligue de la jeunesse communiste du Québec

Le Parti communiste du Québec et la Ligue de la jeunesse communiste du Québec offrent leurs vœux de solidarité les plus chaleureux aux travailleuses et aux travailleurs du Québec à l’occasion de leur fête nationale.

Le peuple du Québec constitue une nation dont les droits sont niés au sein du Canada depuis la conquête de la Nouvelle-France par l’Angleterre en 1763, d’abord par les colonialistes britanniques et ensuite par la classe capitaliste canadienne. Comme la nation acadienne, les minorités canadiennes françaises des autres provinces, la nation métis, les Premières Nations et Inuit, la nation québécoise subit l’oppression nationale dans ce pays.

L’oppression nationale est intimement liée au développement du capitalisme au Canada.
La classe capitaliste canadienne est la seule bénéficiaire de cette oppression. En attisant artificiellement les antagonismes entre les nations du Canada, elle réussit à diviser et affaiblir la classe ouvrière multinationale canadienne et s’assure ainsi de se maintenir aux commandes du pays bien qu’elle ne constitue qu’une petite minorité de la population. 

Cette oppression se manifeste de plusieurs façons: racisme, discrimination, négation des droits linguistiques, culturels ou territoriaux, inégalité économique entraînant des taux de chômage plus élevés, des salaires et des niveaux de vie inférieurs. Parmi les nations opprimées, se sont les Premières Nations, Inuit et métis qui en subissent les manifestations les plus aigues, tandis que toutes se voient refusé le droit de s’autodéterminer politiquement et de choisir librement la forme de souveraineté qu’elles souhaiteraient, soit l’autonomie, l’indépendance, ou une véritable confédération de nations égales en droit.

Cette négation du droit à l’autodétermination est l’essence de l’oppression nationale que subit le Québec. Cela soulève l’indignation du peuple québécois et a engendré depuis les années 60 le mouvement souverainiste dirigé par la classe capitaliste québécoise.

La nation québécoise dispose déjà d’une certaine autonomie politique à travers les pouvoirs provinciaux qui lui sont dévolus dans le cadre fédéral actuel. Historiquement, la bourgeoisie québécoise, c’est-à-dire la classe capitaliste et dominante du Québec, s’est appuyée sur ces pouvoirs pour se développer. Aujourd’hui, elle contrôle la majeure partie des capitaux de la province et certains de ses représentants disposent d’importants investissements et exploitent de la main-d’œuvre ailleurs au Canada et à l’étranger. Le Québec a une économie développée et fait partie du cercle restreint des puissances impérialistes dans le monde. Malgré cela, la bourgeoisie québécoise est partagée quant à l’avenir de sa relation avec le reste du Canada, une partie d’elle étant disposée à se satisfaire de l’autonomie provinciale actuelle, l’autre souhaitant jouir de la plénitude des pouvoirs d’un état indépendant.

Le Parti Libéral du Québec et la Coalition Avenir Québec sont l’expression politique de la partie fédéraliste-autonomiste de cette bourgeoisie et le Parti Québécois est celle de la partie souverainiste-indépendantiste. Le Parti Québécois essaie d’attiser les ressentiments nationalistes pour gagner le soutien de la classe ouvrière et des couches populaires du Québec à son projet de constitution d’un nouvel état capitaliste où seraient essentiellement maintenues l’oppression et l’exploitation de la classe ouvrière par la bourgeoisie. Mais jusqu’à présent, il n’est pas parvenu à gagner ce soutien de la majorité de la population.

Aussi, depuis maintenant quatre décennies, le PQ et les Libéraux se partagent le pouvoir provincial en alternance, en faisant au peuple durant les campagnes électorales des promesses qu’ils s’empressent de trahir sitôt élus.

Pendant longtemps, le projet péquiste trouvait écho parmi les forces progressistes réformistes au sein de la classe ouvrière et des couches populaires du Québec. Celles-ci étaient disposées à soutenir le PQ en taisant les revendications et les aspirations de la classe ouvrière pour ne pas compromettre l’objectif de la souveraineté, qu’elles conçoivent comme une étape préalable à toute émancipation sociale. Mais à force de trahison de la part du PQ, de plus en plus de gens parmi ces forces réformistes s’en détachent et veulent se doter désormais d’un véhicule politique qui leur soit propre, qui allie la souveraineté politique du Québec avec le progrès social. Malheureusement, ils conçoivent et limitent ce progrès à des réformes dans le cadre du système capitaliste.

Pourtant, la nécessité d’en finir avec le système capitaliste qui est responsable des malheurs et des difficultés que vit le peuple travailleur du Québec s’impose de plus en plus comme une évidence. Sans compter les menaces que ce système fait peser sur l’environnement et la paix à travers le monde, les conditions de vie des travailleuses et des travailleurs ne cessent de reculer tandis que les profits des entreprises bondissent. Tous les paliers de gouvernement, tant fédéral, provincial que municipaux, restent déterminés à faire payer davantage la classe ouvrière et à lui enlever ses acquis : réduction de services publics, chômage croissant, gel ou réduction salariale, précarité en emploi, offensive contre les régimes de retraite, etc., tout y passe, .
 
Les communistes refusent de s’allier à la bourgeoisie québécoise pour faire un État capitaliste séparé, parce que cela implique nécessairement de reléguer au second plan et de laisser sur la glace la lutte qui correspond véritablement aux intérêts de la classe ouvrière, la lutte pour le socialisme c’est-à-dire une société dirigée directement par la classe ouvrière pour le bénéfice de la grande majorité du peuple travailleur.

Or, cette lutte pour le socialisme exige que la classe ouvrière, composée de diverses nationalités au Canada, soit unie face à son ennemie, la classe des capitalistes, tant canadiens que québécois et qu’étrangers, pour lui arracher le pouvoir d’État à la grandeur du pays. Lutter pour faire l’indépendance du Québec aujourd’hui, implique non seulement de différer et d’affaiblir la lutte pour le socialisme, mais sa réalisation contribuerait même à renforcer la domination de l’impérialisme américain sur le Québec et sur le reste du Canada.

C’est pour promouvoir cette unité nécessaire que les communistes militent activement au sein de la classe ouvrière multinationale du Canada en proposant un programme de réformes démocratiques et constitutionnelles qui garantiraient la pleine égalité de toutes les nations du Canada, notamment, une nouvelle constitution basée sur un partenariat égal et volontaire du Québec et du Canada anglophone, et garantissant les droits nationaux des Premières Nations et Inuit, des nations métis et acadienne, et de toutes les minorités nationales.

VIVE LA CLASSE OUVRIÈRE DU QUÉBEC !
VIVE LA LUTTE POUR LE SOCIALISME !