jeudi 23 juillet 2009

Article JM vol2 no1

Deuxième conférence internationale Che Guevara :
50 ans de dynamisme et de révolution cubaine


Par Karine Walsh,

Table de concertation de solidarité Québec-Cuba

www.solidaritequebeccuba.qc.ca

21 juillet, 2009

Un collectif de Colombie Britannique, Vancouver Communities in Solidarity withCuba, a pour la deuxième année consécutive été l’hôte de la Conférence Internationale Che Guevara, les 26, 27 et 28 juin 2009. Alors que la conférence de 2008 portait principalement sur les idées révolutionnaires véhiculées par le Che, fidèle camarade de lutte de Fidel, l’évènement de cette année se voulait de surcroît un hommage au triomphe de la révolution cubaine de 1959 en arborant le thème : « 50 ans de dynamisme et de révolution cubaine ».

Les conférenciers invités sont venus de partout à travers le Canada, les États-Unis et Cuba, et ont entretenu les quelques 250 participants avec des présentations et des discussions qui ont traité divers aspects historiques et actuels de la révolution cubaine et ont souligné l’étendue de son impact sur les mouvements révolutionnaires du monde entier et particulièrement en Amérique latine.

Puisqu’il est Montréalais, attardons-nous donc sur l’atelier d’Arnold August, expert international en matière de démocratie cubaine et membre du comité Fabio Di Celmo pour les 5 de la Table de concertation de solidarité Québec-Cuba, qui comptait parmi les invités de cette conférence.

Les participants à la conférence ont reçu au préalable, de la part des organisatrices et organisateurs, un document portant sur quelques expériences et témoignages d’Arnold, entre autres sur le thème du Che. À travers ses visites à Cuba qui s’élèvent à plus de quarante, l’un des moments les plus bouleversants et inoubliables qu’il ait vécu fut d’être plongé dans la foule cubaine à la Havane, le 12 juillet 1997. En effet, ce jour-là, les restes d’Ernesto Che Guevara furent transportés de la Bolivie jusqu’à l’aéroport de la Havane, pour ensuite être emmenés au monument José Martí à la Plaza de la Revolución et de là, être emportés jusqu’à leur dernière demeure à Santa Clara. Lors de ce jour mémorable, trente ans après avoir appris l’assassinat du Che tandis qu’il marchait dans le campus de l’Université McGill, entre deux cours, il s’est senti plus près du Che que jamais, à la fois sur le plan physique et politique. M. August croit d’ailleurs que le Che constitue une grande inspiration pour la jeune génération d’aujourd’hui tout autant que pour celle d’hier et, sans aucun doute, pour celle de demain.

M. August a entamé sa présentation, agrémentée d’une projection visuelle contenant surtout ses photos vivantes et explicatives, avec un survol historique de l’avènement de la démocratie à Cuba. Au triomphe de la révolution de 1959, dans ce pays des Caraïbes jusqu’alors dirigé par des gouvernements et élites économiques corrompus et des marottes de l’impérialisme américain, le pouvoir politique allait enfin être remis entre les mains du peuple. L’un des défis qui se présentait alors au nouveau gouvernement révolutionnaire était de taille : institutionnaliser un système électoral permettant la participation active de tous les citoyens et citoyennes à l’édification d’une société socialiste et égalitaire. Le caractère décentralisé du système électoral cubain a été illustré par la division de l’île en 14 provinces, en plus de la municipalité spéciale de l’Ile de la Jeunesse. La province Ciudad de la Havana, avec ses plus de 2 millions d’habitants, est elle-même divisée en 15 municipalités, dont l’une d’entre elles est Plaza de la Revolución, utilisée pour l’étude de cas d’Arnold. Celui-ci a insisté sur le fait que les candidats ne sont pas nommés par le Parti Communiste Cubain, mais bien nominés par les citoyens des municipalités eux-mêmes, et que ces délégués élus à la base représentent jusqu’à 50% des députés constituant les 614 sièges du Parlement.

Dans le cadre de l’écriture de son premier livre, « La démocratie à Cuba et les élections de 1997-98 », M. August a assisté en sol cubain aux différentes étapes des élections dans la municipalité Plaza de la Revolución. Le titre de son atelier était inspiré de son deuxième livre, « Cuba : démocratie participative et élections au XXIème siècle », qui paraîtra en automne 2010. Comme cette nouvelle publication traite, en plus des élections, du fonctionnement de l’État cubain à tous les niveaux, l’auteur a obtenu le privilège d’assister à des sessions de l’Assemblée nationale cubaine en 2007 et en 2008. Alors même qu’il vivait cette expérience sur le terrain, il a effectué des entrevues personnelles avec quinze députés. L’auteur a assisté à des sessions de l’Assemblée municipale de Plaza de la Revolución, ainsi qu’à des sessions de l’un des conseils populaires de cette même municipalité. Il a été témoin de plusieurs rencontres portant sur la responsabilité entre électeurs et élus ainsi que de réunions syndicales locales et autres forums où les citoyens cubains participent à la gouvernance. Lors de sa présentation, M. August a rendu compte, entre autres, de son étude de cas détaillée portant sur la nouvelle législation de 2008 en matière de sécurité sociale, afin d’offrir un exemple de la façon dont fonctionne le Parlement dans le cadre de la démocratie participative à Cuba.

Comme conclusion Arnold a souligné une des leçons fondamentales de la démocratie à Cuba : sa capacité d’instaurer, de sauvegarder et de perfectionner le pouvoir politique révolutionnaire et socialiste du peuple. Il a souligné dans sa présentation la citation suivante de Che Guevara en 1965 : « Cuba est l'avant-garde de l'Amérique latine. Et parce qu'elle occupe cette place d'avant-garde, parce qu'elle indique aux masses d'Amérique latine la voie vers la vraie liberté, elle doit faire des sacrifices. » Arnold a mentionné que tôt le matin de cette dernière journée de la conférence, le 28 juin, un coup d’état brutal a eu lieu au Honduras. « C’est un coup contre tout le mouvement progressiste et révolutionnaire en Amérique du Sud », a-t-il soutenu. Alors, cette pensée du Che en 1965 a conservé toute sa valeur. « C’est grâce au pouvoir politique révolutionnaire que Cuba a pu tenir le coup et faire en sorte que plusieurs autres pays suivent maintenant depuis plus de dix ans son exemple, chacun à sa façon. Aujourd’hui, a conclu Arnold, le Honduras et tous les pays de l’Amérique du Sud peuvent compter encore une fois sur le soutien complet d’un Cuba révolutionnaire. » La présentation de M.August, comme celle de plusieurs autres conférenciers, s’est terminée avec une ovation debout. Les participants présents, dans une atmosphère de solidarité internationale et de justice pour tous les peuples, ont alors adopté à l’unanimité une déclaration proposée par le Vancouver Communities in Solidarity with Cuba condamnant ce coup d’État et exigeant le retour immédiat de Manuel Zelaya, président légitime et démocratiquement élu du Honduras.

mardi 14 juillet 2009

Article pour JM vol2 no1

Ça fait du bien...
... de se sentir protégé

Témoignage : À Montreuil, la police vise les manifestants à la tête

Le matin du mercredi 8 Juillet, la police avait vidé une clinique occupée dans le centre-ville. La clinique, en référence aux expériences venues d'Italie, avait pris la forme d'un "centro sociale" à la française : logements, projections de films, journal, défenses des sans papiers, repas... Tous ceux qui réfléchissent au vivre ensemble regardaient cette expérience avec tendresse. L'évacuation s'est faite sans violence. Les formidables moyens policiers déployés ont réglé la question en moins d'une heure. En traversant le marché le matin, j'avais remarqué leurs airs affairés et diligents.

Ceux qui s'étaient attaché à cette expérience et les résidents ont décidé pour protester contre l'expulsion d'organiser une gigantesque bouffe dans la rue piétonnière de Montreuil.

Trois immenses tables de gnocchi (au moins cinq mille) roulés dans la farine et fabriqués à la main attendaient d'être jetés dans le bouillon. Des casseroles de sauce tomate frémissaient. Ils avaient tendu des banderoles pour rebaptiser l'espace. Des images du front populaire ou des colonnes libertaires de la guerre d'Espagne se superposaient à cette fête parce que parfois les images font école. J'ai quitté cette fête à 20h en saluant Joachim.

A quelques mètres de là, c'était le dernier jour dans les locaux de la Parole errante à la Maison de l'arbre rue François Debergue, de notre exposition sur Mai 68. Depuis un an, elle accueille des pièces de théâtres, des projections de films, des réunions, La nuit sécuritaire, L'appel des Appels, des lectures, des présentations de livres... Ce jour-là, on fermait l'exposition avec une pièce d'Armand Gatti « L'homme seul » lu Pierre Vial de la Comédie Française et compagnon de longue date. Plusieurs versions de la vie d'un militant chinois s'y confrontent : celle de la femme, des enfants, du père, du lieutenant, du général, des camarades...

C'était une lecture de trois heures. Nous étions entourés par les journaux de Mai. D'un coup, des jeunes sont arrivés dans la salle, effrayés, ils venaient se cacher... ils sont repartis. On m'a appelé. Joachim est à l'hôpital à l'hôtel Dieu. Il était effectivement là. Il n'avait pas perdu conscience. Son visage était couvert de sang qui s'écoulait lentement comme s'il était devenu poreux. Dans un coin, l'interne de service m'a dit qu'il y avait peu de chance qu'il retrouve l'usage de son œil éclaté. Je dis éclaté parce que je l'apprendrais plus tard, il avait trois fractures au visage, le globe oculaire fendu en deux, la paupière arrachée...

Entre ces deux moments; celui où je l'ai quitté à la fête aux gnocchi et l'hôtel Dieu que s'était-il passé ? Il raconte : «Il y a eu des feux d'artifice au dessus du marché. Nous nous y sommes rendus. Immédiatement, les policiers qui surveillaient depuis leur voiture se sont déployés devant. Une minute plus tard, alors que nous nous trouvions encore en face de la clinique, à la hauteur du marché couvert, les policiers qui marchaient à quelques mètres derrière nous, ont tiré sur notre groupe au moyen de leur flashball.
A ce moment-là je marchais et j'ai regardé en direction des policiers. J'ai senti un choc violent au niveau de mon œil droit. Sous la force de l'impact je suis tombé au sol. Des personnes m'ont aidé à me relever et m'ont soutenu jusqu'à ce que je m'assoie sur un trottoir dans la rue de Paris. Devant l'intensité de la douleur et des saignements des pompiers ont été appelés. »

Il n'y a pas eu d'affrontement. Cinq personnes ont été touchés par ces tirs de flashball, tous au dessus de la taille. Il ne peut être question de bavures. Ils étaient une trentaine et n'étaient une menace pour personne. Les policiers tirent sur des images comme en témoigne le communiqué de l'AFP.

«Un jeune homme d'une vingtaine d'années, qui occupait, avec d'autres personnes, un squat évacué mercredi à Montreuil (Seine-Saint-Denis), a perdu un œil après un affrontement avec la police, a-t-on appris de sources concordantes vendredi. Le jeune homme, Joachim Gatti, faisait partie d'un groupe d'une quinzaine de squatters qui avaient été expulsés mercredi matin des locaux d'une ancienne clinique. Ils avaient tenté de réinvestir les lieux un peu plus tard dans la soirée mais s'étaient heurtés aux forces de l'ordre. Les squatters avaient alors tiré des projectiles sur les policiers, qui avaient riposté en faisant usage de flashball, selon la préfecture, qui avait ordonné l'évacuation. Trois personnes avaient été arrêtées et un jeune homme avait été blessé à l'œil puis transporté dans un hôpital à Paris, selon la mairie, qui n'avait toutefois pas donné de précision sur l'état de gravité de la blessure."Nous avons bien eu connaissance qu'un jeune homme a perdu son œil mais pour le moment il n'y a pas de lien établi de manière certaine entre la perte de l'œil et le tir de flashball", a déclaré vendredi la préfecture à l'AFP.»

La police tire sur l'image d'un jeune de 20 ans qui essayent de reprendre son squat. Et pour la police et les médias, cela vaut pour absolution, et c'est le premier scandale.

Faut-il rétablir la vérité sur l'identité de Joachim Gatti ne serait-ce que pour révéler la manipulation des identités à laquelle se livre la police pour justifier ses actes , comme s'il y avait un public ciblé sur lequel on pouvait tirer légitimement ?

Joachim n'a pas 20 ans mais 34 ans.
Il n'habitait pas au squat, mais il participait activement aux nombreuses activités de la clinique
Il est cameraman
Il fabrique des expositions et réalise des films.
Le premier film qu'il a réalisé s'appelle « Magume ». Il l'a réalisé dans un séminaire au Burundi sur la question du génocide. Aujourd'hui, il participe à la réalisation d' un projet dans deux foyers Emmaüs dans un cadre collectif.

On devrait pouvoir réécrire le faux produit par l'AFP en leur réclamant de le publier. Il serait écrit :

Joachim Gatti, un réalisateur de 34 ans a reçu une balle de flashball en plein visage alors qu'il manifestait pour soutenir des squatteurs expulsés. Il a perdu un œil du fait de la brutalité policière.

Stéphane Gatti

Article pour JM vol2 no1

La Crise des missiles de Cuba.
Alexandre Moreau

Du 16 au 28 octobre 1962, la menace nucléaire était extrêmement présente, et le monde se trouvait au bord du gouffre. Ces évènements auraient facilement pu mener à notre perte, si deux hommes : John F. Kennedy et Nikita Khrouchtchev auraient décider de faire la guerre au lieu de négocier pacifiquement. C’est ce qu’on nomme la Crise des missiles de Cuba.

La mise en contexte :
Le 1er janvier 1959, les troupes révolutionnaires cubaines, dirigés entre autres par Ernesto Guevara et Fidel Castro, prirent le pouvoir de Cuba, avec l’intention ferme d’y implanter un système communiste, décision soutenue par la majorité du peuple. Peu de temps après la nationalisation des intérêts américains de l’île de Cuba, en octobre 1960, un avion contre-révolutionnaire mitrailla La Havane, provocant ainsi deux morts et une cinquantaine de blessés. Tout cela pendant qu’un autre avion larguait une propagande proaméricaine. Pour suivre cette tragédie, la CIA envoya 1400 hommes anti-castristes soutenus par force aérienne dans la baie des cochons le 17 avril 1961. Cette opération est connue sous le nom du Débarquement de la baie des cochons. Le début du conflit entre Cuba et les États-unis venait de commencer. Ne manquait plus qu’un troisième joueur arrive afin d’équilibré les forces : l’URSS.

L’entrée de l’URSS :
En mai 1962, l’Union des Républiques Socialistes Soviétiques, deuxième superpuissance mondiale, décida d’envoyer 50 000 soldats, 36 missiles nucléaires et 4 sous-marins sur Cuba, afin de défendre l’île de toute autre attaque anti-révolutionnaire de la CIA. Les missiles nucléaires sont probablement une réponse aux 15 missiles américains en Turquie, et aux 30 mêmes genres de missiles en Italie, déployés en novembre 1961.
Les États-unis se trouvent déjoués, car ils ne peuvent plus prendre Cuba de manière conventionnel, l’île n’étant qu’à 200 km de la Floride, et une attaque sur Cuba signerait leur perte.

Le conflit commence :
Le 2 octobre 1962, l’URSS envoie 4 sous-marins chargés de torpilles nucléaires afin de protéger un cargo soviétique en route vers Cuba, avec à son bord des missiles nucléaires, afin de compléter la défense de l’île. Les États-unis découvrent les missiles nucléaires 13 jours plus tard, avec leurs avions de reconnaissance U-2.

La crise :
La crise débute officiellement le lendemain, sois le 16 octobre, lorsque Kennedy convoque le Conseil de sécurité national, et prône une action militaire directe. Son secrétaire de la défense, Robert McNamara, penchait plutôt vers un blocus maritime de Cuba, jusqu’au retrait des missiles. Ce blocus aurait pris 149 jours pour sa mise en place, à partir du 22 octobre. C’est aussi à cette date que Kennedy est mis au courant des 4 sous-marins. Par contre, le fait qu’ils soient chargés de torpilles nucléaires n’a été révélé qu’en 2001.

Kennedy demanda à Khrouchtchev d’arrêter les opérations. Le lendemain, il signa l’ordre de blocus. Il obtint aussi la promesse d’aide par les pays occidentaux, en cas de guerre contre l’URSS. Kennedy sentait que la Troisième Guerre mondiale aurait facilement pu éclater.

C’est le 24 octobre à 10h que le blocus est officiellement mis en place, sois quelques minutes avant que trente cargos soviétiques franchissent la ligne. 25 minutes plus tard, Khrouchtchev, jugeant inutile de rompre le blocus, fait stopper les cargos. Le lendemain, douze d’entre eux rebroussent chemin.

Le 26 octobre, la tension monte. Khrouchtchev fait savoir au président qu’il va faire continuer la route de ses cargos. Il aurait aussi ajouter : « Si les États-Unis veulent la guerre, alors nous nous retrouverons en enfer ». Cette même journée, un sous-marin est détecté au sonar, et la chasse est officiellement ouverte.

Le lendemain, un U-2 américain est abattu par les soviétiques. Khrouchtchev n’avait jamais donné cet ordre, contrairement à ce que croyait le Conseil national de Sécurité, aux États-unis. Kennedy demanda de bombarder le site des missiles en cas d’autre attaque. Le même jour, une lettre de Khrouchtchev lui-même est reçue, laissant savoir qu’il est prêt à négocier.

Le 28 octobre, la tension est à son comble. Une lettre du Politburo (Bureau Politique d’URSS), rédigée au nom de Khrouchtchev, contredit la lettre précédente, et avertie qu’aucune négociation ne sera possible. La CIA annonce aussi que des missiles soviétiques sont opérationnels, et vise le sol américain.

Khrouchtchev, ne voulant pas une guerre, donne l’ordre à la radio de Moscou de démonter les sites des missiles.

C’est aussi durant journée que le conflit nucléaire était le plus probable. Le Shumkov, un sous-marin soviétique, avait fait surface au milieu de 4 contre-torpilleurs américains. Il y avait même une torpille nucléaire placé dans le tube lance-torpille, prête à être lancée.

La conclusion :
Le 29 octobre, les soviétiques retirent tous leurs navires, et promettent d’enlever leurs installations militaires sur l’île de Cuba. En échange, les États-unis démontent leurs missiles en Turquie, et s’engagent à ne pas attaquer Cuba. Khrouchtchev aurait prévenu que si les américains ne respectait pas leur demande de laisser Cuba tranquille, ils auraient affaire à l’URSS.

Le 7 novembre, l’URSS acceptent que leurs cargos en direction de Cuba soient fouillés par la marine américaine avant de poursuivre leur route. La crise a été évitée de peu.

C’est dans l’espoir d’éviter d’autres situations comme celle là que les gouvernements des deux puissances décidèrent d’installer le téléphone rouge, reliant directement la Maison Blanche à Washington au Kremlin à Moscou.

lundi 13 juillet 2009

Article pour JM vol2 no1

Montreal: Bil’in continue sa lutte
Tadamon http://www.tadamon.ca/post/3967

La poursuite judiciaire du village de Bil’in contre deux compagnies basées au Québec impliquées dans la construction de colonies israéliennes sur des territoires palestiniens continue.

Après une semaine d’audiences à la Cour supérieure du Québec, la poursuite de Bil’in est maintenant en train d’être examinée par l'honorable juge Louis-Paul Cullen. Une réponse de celui-ci est prévue dans les mois à venir.

"Le cas de Bil’in a été pleinement argumenté, l'illégalité des colonies israéliennes selon le droit international et canadien a été clairement exposée," souligne Mark Arnold l’avocat canadien du village de Bil’in.

"Le juge a été impartial et équilibré pendant les audiences et nous sommes confiants que la justice est de notre côté,” explique Mark Arnold à l’extérieur du Palais de justice de Montréal.

Si le village de Bil’in remporte son procès, un important précédent juridique sera créé, ce qui rendra les compagnies responsables internationalement pour leur participation à des crimes de guerre.

Green Park International et Green Mount International, deux compagnies enregistrées au Québec, construisent des colonies israéliennes illégales sur des territoires palestiniens au mépris du droit international, ce qui est considéré comme un crime de guerre selon la quatrième Convention de Genève et selon la Loi canadienne des crimes contre l’humanité et des
crimes de guerre.

"La Cour supérieure du Québec ne s’était encore jamais rendue là, car si elle permet au procès d’aller de l'avant cela va créer un important précédent judiciaire sur la responsabilité des compagnies en ce qui a trait à la violation du droit international," explique Emily Schaeffer, l’avocate israélienne représentant le village de Bil’in. " Nous croyons que d'accepter d'entendre la cause à la Cour supérieure du Québec est la seule décision juste à prendre. "

Le procès de Bil’in se tient dans le cadre de manifestations populaires organisées par le village sur une base hebdomadaire, depuis plus de quatre ans, contre la construction du mur d’apartheid israélien et de colonies israéliennes sur les territoires de Bil’in en cours actuellement.

Jusqu’à maintenant, l’armée israélienne a assassiné dix-huit Palestiniens pendant des manifestations populaires contre le mur, tuant des manifestants pacifiques, ce qui a été largement sous-médiatisé en occident.

"Bil’in attend impatiemment la décision du juge, espérant que la décision soit positive, " explique Abdullah Abu Rahme du Comité populaire de Bil’in contre le mur et les colonies, qui assistait aux audiences du procès à Montréal. "Les efforts de Bil’in pour arrêter toute construction de colonies israéliennes sur nos territoires vont se poursuivre. Nous allons continuer à refuser l’occupation israélienne en continuant nos manifestations hebdomadaires contre le mur d’apartheid à Bil’in, jusqu’à ce nous obtenions la reconnaissance de nos droits en tant que peuple palestinien."