dimanche 30 mars 2008

Article francophone parue dans le Rebel Youth (2007)

Réflexions

Les 23 au 26 août dernier, avait lieu à Caracas, le 60e anniversaire du mouvement des festivals mondiaux pour la jeunesse et les étudiants. Cet anniversaire soulignait 60 années de lutte anti-impérialiste, de lutte pour la paix et la solidarité internationale. Dans tous les discours, il était remarquable de voir la passion qui animait tous ces jeunes, mais aussi de voir que toute cette énergie était animée par l’espoir d’un monde meilleur approchant. On ne pouvait donc qu’être inspiré par cette rencontre qui se déroulait dans la capitale de la Révolution Bolivarienne. Voici quelques réflexions qu’a fait naître cette rencontre au Venezuela.


Qu’est-ce qui distingue une organisation de la jeunesse d’une autre organisation ? Est-ce l’âge des individus ? Si tel est le cas, alors à quel moment de notre vie avons-nous notre place dans ces organisations ? En fait, il n’y a pas véritablement de sens à cette catégorisation par le nombre d’année vécues sur cette terre. Les organisations de la jeunesse trouvent leur essence dans l’esprit de la jeunesse et non dans leur existence dans le temps. La jeunesse n’est pas définissable par sa chronologie, c’est une question d’esprit. Cela signifie que les organisations pour la jeunesse, comme la Ligue de la Jeunesse Communiste du Canada (YCL-LJC) ou la Fédération Mondiale de la Jeunesse Démocratique (FMJD), rassemblent des gens qui possèdent un esprit dynamique qui exige un monde meilleur pour le futur, futur qui leur appartient. Car demain, notre état d’esprit aura changé. Ce ne sera plus notre futur qui bouillonnera dans nos têtes, mais la compréhension et la lutte que nous aurons menée pour le présent que nous laisserons alors aux jeunes de demain.

Il est dit aujourd’hui que l’esclavage a été aboli dans nos sociétés occidentales. Or, les travailleurs immigrés sont les nouveaux esclaves de ce siècle. Car sous la menace d’expulsion dans leur pays d’origine où les attend une vie de misère, ils acceptent tout et se plient à tous les commandements. Mais cette vie de misère qui leur est réservée dans les pays du Sud est dû à l’impérialisme. Et ce sont nos pays, nous, qui « profitons » de cet impérialisme. Il nous faut donc, pour mettre véritablement fin à l’esclavage, mettre fin à l’impérialisme.

« Être cultivé est la seule façon d’être libre. » José Martí

L’éducation est quelque chose d’essentiel à notre humanité. Sans elle, sans la transmission des savoirs et de la culture, il ne reste de nous que l’apparence physique de l’humain. Car ce qui fait de nous un vivant différent des autres vivants, c’est notre habilité à comprendre le monde, à le modifier et à l’interpréter. Dans ce sens, l’éducation est un droit fondamental car il nous permet d’accéder au genre humain. Malheureusement, le système actuel essaie de faire de l’éducation un service économique au lieu d’un droit humain. Mais il est clair que ce n’est pas qu’un simple service qui vient nous faciliter la vie, c’est le droit à être ce que nous sommes et le droit de participer à cette société.

L’école ne doit pas être un espace de simple écoute car la connaissance n’est pas statique. C’est un lieu d’échange, de mouvance et de partage de l’expérience. L’éducation doit être un outil pour la révolution mondiale, un outil pour sauver l’humanité de la destruction.

Que signifie cette phrase dite par des bureaucrates expliquant qu’il faut axer d’avantage l’éducation sur les besoins concrets du marché ? Cela veut-il dire que la seule chose qu’est capable de nous léguer la conscience humaine est un rôle dans une industrie? C’est ce que souhaite le système capitalisme. Il souhaite que chaque élève ne reçoive dans sa formation que ce qu’il lui faut pour devenir un élément passif et sans conscience. Pour qu’ainsi le futur ouvrier puisse s’exécuter sans problème dans la chaîne vers la production du profit maximal. Aujourd’hui, on tente d’utiliser l’éducation comme un instrument de l’impérialisme contre la classe ouvrière. Car si nous étudions plus que ce rôle, il serait possible pour nous de prendre conscience de nos intérêts de classe et de comprendre qui sont nos ennemis. Ainsi, axer l’éducation sur les besoins concrets du marché signifie axer l’éducation sur les besoins de ceux qui nous exploitent.

Les universités doivent se peindre de noir, de blanc de mulâtre, de paysan et de toutes les couleurs de la société car l’université n’appartient pas à une élite. L’éducation appartient à tous et tous doivent y avoir accès à part égale.

Il ne faut pas abandonner la culture aux médias qui ne font que dégrader la conscience des jeunes.

Nos ennemis impérialistes sont en train de former un front, alors nous aussi nous devons former un front à la mesure de leurs attaques! Que ce soit en éducation ou dans un autre secteur social, les impérialistes tentent de nous arracher les acquis pour lesquels nos parents et nos grands-parents se sont battus. Non seulement faut-il nous battre pour les préserver, mais il faut continuer la lutte pour le progrès de l’humanité. Les portes de la YCL-LJC sont toujours grandes ouvertes pour tous ceux et celles qui veulent se joindre à la lutte.

En italique : Ces phrases ont été prises dans différents discours prononcer par les délégués au 60e anniversaire du mouvement des festivals mondiaux pour la jeunesse et les étudiants durant la soirée d’ouverture des activités et durant la conférence sur l’éducation.

Marianne Breton Fontaine