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vendredi 17 mars 2017
À nous la rue contre la brutalité policière
Tract produit par la Ligue de la jeunesse communiste à l'occasion de la 21e Journée internationale contre la brutalité policière du 15 mars dernier.
La manifestation, qui a mobilisé quelques centaines de militants, s'est conclue, malgré quelques échauffourées avec la police, sans arrestations pour une deuxième année consécutive. Il ne fait aucun doute que cette approche plus «soft» de la part du SPVM doit beaucoup aux pressions populaires contre les pratiques douteuses de la police de Montréal. Les récentes révélations, qui ont placé le SPVM sur la sellette pour ses pratiques douteuses et peu transparantes, ont également contribué à ce que les forces de l'ordre se tiennent à carreau.
Affaire Théo en France, organisation de milices pour attraper les migrants en Hongrie et aux États-Unis, arrestation de milliers de militants progressistes en Turquie à la suite du contre-coup de juillet 2016, prisonniers et assassinats politiques - dont Milagro Sala et Berta Cáceres - en Amérique latine comme lors de l'âge d'or des dictatures fascistes, la question de la brutalité policière n'est pas que montréalaise. Dans tous les pays capitalistes, à mesure que la crise économique s'accentue, que le peuple, la jeunesse et les travailleurs-euses tentent de se délier du collier de misère auquel ils se retrouvent rivés, adopter une ligne dure contre les manifestant-e-s, viser en priorité les personnes racisées et refuser de prendre au sérieux les femmes victimes de harcèlement sexuel, en particulier lorsqu'elles sont issues de communautés autochtones, est une aubaine pour le 1 %, la classe capitaliste qui tient le haut du pavé et tente de nous réduire à une masse amorphe et atone, une sorte de pâte d'argile qu'elle serait en mesure de modeler à sa guise.
À Montréal, la Ville n'a pas cru bon abroger le règlement P-6 malgré son inconstitutionnalité, ce qui lui permet de l'invoquer pour des fins d'intimidation. Nombreux sont ceux et celles qui, encore aujourd'hui, sont confrontés à des poursuites en lien avec ce règlement liberticide. Le SPVM, dont les pratiques ont été maintes fois décriées par la Ligue des droits et libertés, Amnesty International et le Comité des Droits de l'Homme de l'ONU, fait maintenant l'objet d'une enquête interne après que deux policiers ont révélé que le service a fabriqué des preuves, ce dont le Maire Coderre est courant depuis 2014 et refuse d'en assumer la responsabilité, lui qui a promptement réitéré sa solidarité envers Philippe Pichet, chef du SPVM. Il a d'ailleurs fallu faire des pieds et des mains pour que l'enquête auprès du SPVM ne soit pas seulement la responsabilité de la Sureté du Québec (que ce ne soit pas la police qui enquête sur la police) et que le Bureau des enquêtes indépendantes en coordonne une partie, une disposition pourtant de mise dans ce genre de dossier.
Parmi ces pratiques scandaleuses, la mise sous écoute d'un journaliste, Patrick Lagacé, a fait couler beaucoup d'encre à travers le monde cet automne. Si celle-ci a été d'emblée décriée, il reste que les techniques utilisées par la Police de Montréal ont été maintes fois utilisées d'abord et avant tout pour cibler les militant-e-s progressistes.
Quant à la question de laisser la SQ enquêter sur le SPVM, nous savons également que le corps policier provincial n'est en rien plus intègre que la police municipale, en particulier après les révélations au sujet des femmes autochtones victimes d'abus de pouvoir de la part d'agents de la SQ à Val d'Or et ailleurs en région.
Police patronale, colonialiste, raciste et sexiste
En ce mois de mars, initié par la Journée internationale des femmes la semaine dernière, et quelques jours avant le 21 mars, Journée internationale contre le racisme, il importe de souligner le caractère essentiellement sexiste et raciste de la brutalité policière.
Une étude récemment publiée dans le Globe and Mail fait état de plus 10 000 cas de harcèlement sexuel à l'égard de femmes originaires d'environ 10 000 villes et villages au Canada traités par 32 corps policiers. De ces plaintes, environ 20 % est immédiatement rejeté par les enquêteurs et considéré comme non-fondé. À titre comparatif, la moyenne internationale se situe entre 2 et 8 %. Cette statistique est d'ailleurs inégale à l'échelle du pays : par exemple, à St-John et Fredericton (Nouveau-Brunswick), on estime que 16 % des plaintes pour harcèlement sexuel sont déclarées comme non-fondées. En 2009 par exemple, 472 000 cas de harcèlement sexuel ont été compilés par Statistiques Canada, mais les forces de l'ordre n'en ont répertorié que 21 000 parmi lesquels seuls 7951 ont fait l'objet de suites judiciaires.
Les pratiques racistes des forces de police du Québec et du Canada ne sont pas en reste : avec l'assassinat d'Andrew Loku, un homme de 45 ans originaire du Soudan du Sud, à Toronto l'an dernier, et après que les forces de police de Toronto ont déclaré que les agents responsables de sa mort n'ont pas erré quant à la force employée, un vaste mouvement de solidarité rejetant entre autres le racisme au sein des forces de police partout au Canada s'est organisé. Cette histoire ressemble d'ailleurs à celle de Freddy Villanueva, survenue il y a près de dix ans à Montréal-Nord, mais dont les stigmates sont toujours apparentes si l'on s'en tient aux témoignages de jeunes de ce quartier victimes de profilage racial.
La brutalité et les bévues des forces de police ne sont en rien un phénomène nouveau. Depuis l'existence de l'État centralisé, soit depuis l'hégémonie de la bourgeoisie, le rôle de la maréchaussée a toujours été de défendre les intérêts de la classe dirigeante. Jeunes communistes, nous nous solidarisons avec tous ceux et celles qui luttent contre la limitation du droit au rassemblement, à la démocratie, au droit de grève et qui dénoncent le racisme, colonialisme et sexisme systémique au sein des forces de l'ordre. Pour nous, une attaque contre un est une attaque contre tous !
Il ne fait aucun doute que la police répond d'un système politique et économique basé sur le racisme, le sexisme, l'homophobie, l'impérialisme et le colonialisme ; d'un système basé sur l'exploitation de la majorité par la minorité, du 99 % par le 1 %. C'est essentiellement pour garantir le bon fonctionnement de ce système, le capitalisme, que la police a été investie de sa mission. Du peuple, elle ne répond que très peu: sa réelle responsabilité se résume à la défense de la propriété privée.
Ainsi, autant nous nous attaquons à l'aile armée du capitalisme, autant il nous est important de mobiliser le plus massivement possible afin d'en finir avec ce système putride et de renverser la vapeur afin de forcer les grandes entreprises à céder leur pouvoir à la majorité, à la jeunesse et aux masses populaires. Cette rupture avec le capitalisme ne s'opèrera pas d'elle-même. La fuite en avant du capitalisme en crise le rend encore plus agressif et violent.
L'élection de Trump et la montée de l'extrême-droite en Europe aidant, les idées fascisantes font leur chemin chez les dirigeants du Québec et du Canada. Il ne fait aucun doute qu'en corollaire, les forces de police se sentiront plus libres d'interpréter les textes de loi à leur façon. On voit déjà poindre les dangers d'une police plus autoritaire, plus armée et sans cesse plus militarisée.
Pour contrer cette tendance, il nous faut plus que jamais s'unir et renverser la vapeur. L'an dernier, et cette année, la manifestation contre la brutalité policière, au cours de laquelle aucune arrestation n'a été recensée, marque un point positif quant à la possibilité d'unir ceux et celles qui luttent contre la brutalité policière que pour le salaire minimum à 15$ l'heure, contre le sexisme et le racisme ou encore contre le libre-échange et l'impérialisme.
S'unir contre le capitalisme est un impératif de notre temps. Le pouvoir des grandes compagnies et des banques, leur hégémonie, ne connait aucune limite si nous leur laissons quartier libre. Il n'appartient qu'à nous d'être à la hauteur de nos ambitions et bâtir un monde meilleur, exempt de crises économiques, d'exploitation et de guerres, un monde où la présence policière ne pourra que réduire. Ce monde n'est ni utopique ni atopique: c'est le socialisme-communisme. Par notre unité et notre combativité, nous pouvons y parvenir et nous y parviendrons, car la riposte n'appartient pas qu'à une frange avancée de la jeunesse et des travailleurs-euses, mais bien à l'ensemble des masses populaires, à tous ceux et celles qui luttent contre la casse des services publics, pour la paix, pour l'éducation gratuite, pour des logements sociaux, pour la pleine égalité hommes-femmes, contre le racisme et le fascisme, contre la montée de toute mouvance d'extrême droite, contre la brutalité policière; en bref, contre tous les «dommages colatéraux» du capitalisme.
jeudi 7 avril 2016
Fini les appels au calme
JM partage le communiqué Montréal-Nord Républik
Montréal-Nord continue de brûler et le feu dure depuis trop longtemps. Il ne s’est trouvé personne pour éteindre l’incendie
de pauvreté qui fait rage même si le coroner Perreault a placé celui-ci
au cœur de recommandations à l’issue de l’enquête publique sur les
causes du décès de Fredy Villanueva. Montréal-Nord demeure l’une des
zones les plus pauvres au Canada et c'est à petit feu qu'on éteint des
vies, jour après jour, dans notre communauté. Personne pour éteindre le
feu du taux de chômage le feu du décrochage scolaire, le feu des
immeubles délabrés...
La
semaine dernière, c’était le tour de Jean-Pierre Bony de mourir « brûlé
». Nous ne souhaitons pas d’une autre enquête du coroner qui vienne
endormir la population. Nous n’avons plus besoin d’enquête pour conclure
aux liens entre la pauvreté, l’exclusion et la violence. Quant aux «
bâtons cinétiques », qu’on appelle aussi « balles de plastiques », on
sait déjà qu’elles ne doivent pas être tirées à la tête. Est-ce les
policiers eux, le savent ?
Nous connaissons à l'avance les résultats de l’enquête qui viendra à nouveau blanchir le policier qui a tué Jean-Pierre Bony. Huit ans après la mort de Fredy Villanueva, et alors que les enquêtes policières sont discréditées depuis plus longtemps encore, il n’existe toujours pas de bureau d'enquête réellement indépendant comme l'on fait d'autres provinces.
Plus de 267 personnes ont été tuées par le SPVM depuis 1990 et aucune accusation d'homicide n’a été portée malgré des faits souvent accablants. L’absence d'accusation envers nos policiers n'est pas signe d'une démocratie en santé mais bien au contraire celui d'un système sclérosé qui protège les assaillants à tous les niveaux, de la police à la justice, en passant par la politique...
Au même moment où des ministres québécois tombent les uns après l’autre pour des affaires de corruptions et qu’on apprend chaque jour davantage sur les sommes d’argent gigantesques que les riches d’ici envoient dans les paradis fiscaux, nos services de police jugent prioritaire de monter des escadrons de la mort qui vont exécuter des petits vendeurs de marijuana à Montréal-Nord.
Il se trouve encore des intervenant-e-s pour nier le racisme et le profilage au Québec. Nombreux sont les politicien-ne-s et les membres de l’establishment qui rechignent à admettre le racisme des institutions et ce faisant contribuent au statu quo. Une étude du CREMIS a pourtant montré, comme plus autres études, que les jeunes Noirs à Montréal sont deux fois plus arrêtés par la police que les jeunes Blancs et qu’il s’agit d’un taux pire qu’aux États-Unis.
Fini les appels au calme. Nous demandons aujourd’hui une commission sur le racisme systémique au Québec. Sans une compréhension du racisme comme un système social plutôt qu’un comportement individuel, nous ne parviendrons jamais à éteindre le feu qui aujourd’hui gagne du terrain.
Montréal-Nord Républik, 7 avril 2016
Nous connaissons à l'avance les résultats de l’enquête qui viendra à nouveau blanchir le policier qui a tué Jean-Pierre Bony. Huit ans après la mort de Fredy Villanueva, et alors que les enquêtes policières sont discréditées depuis plus longtemps encore, il n’existe toujours pas de bureau d'enquête réellement indépendant comme l'on fait d'autres provinces.
Plus de 267 personnes ont été tuées par le SPVM depuis 1990 et aucune accusation d'homicide n’a été portée malgré des faits souvent accablants. L’absence d'accusation envers nos policiers n'est pas signe d'une démocratie en santé mais bien au contraire celui d'un système sclérosé qui protège les assaillants à tous les niveaux, de la police à la justice, en passant par la politique...
Au même moment où des ministres québécois tombent les uns après l’autre pour des affaires de corruptions et qu’on apprend chaque jour davantage sur les sommes d’argent gigantesques que les riches d’ici envoient dans les paradis fiscaux, nos services de police jugent prioritaire de monter des escadrons de la mort qui vont exécuter des petits vendeurs de marijuana à Montréal-Nord.
Il se trouve encore des intervenant-e-s pour nier le racisme et le profilage au Québec. Nombreux sont les politicien-ne-s et les membres de l’establishment qui rechignent à admettre le racisme des institutions et ce faisant contribuent au statu quo. Une étude du CREMIS a pourtant montré, comme plus autres études, que les jeunes Noirs à Montréal sont deux fois plus arrêtés par la police que les jeunes Blancs et qu’il s’agit d’un taux pire qu’aux États-Unis.
Fini les appels au calme. Nous demandons aujourd’hui une commission sur le racisme systémique au Québec. Sans une compréhension du racisme comme un système social plutôt qu’un comportement individuel, nous ne parviendrons jamais à éteindre le feu qui aujourd’hui gagne du terrain.
Montréal-Nord Républik, 7 avril 2016
samedi 4 juillet 2015
Communiqué de la Ligue des droits et libertés
36 manifestant.e.s seront représenté.e.s par la Commission des droits de la personne contre la ville de Québec
QUÉBEC, le vendredi 3 juillet 2015 –
Trente-six manifestant.e.s arrêté.e.s sur la Grande-Allée à Québec, le
27 avril 2012, lors d’une manifestation féministe contre la hausse des
droits de scolarité remportent une première victoire. Ils et elles
avaient porté plainte à la Commission des droits de la personne (CDPDJ) en octobre 2012. Après enquête, la Commission
conclut que les personnes arrêtées alors qu’elles manifestaient de
manière pacifique ont fait l’objet de discrimination fondée sur des
convictions politiques (profilage). Les manifestant.e.s, ainsi que la Ligue des droits et libertés, section de Québec (LDL-Qc) qui supporte la démarche, accueillent avec enthousiasme la décision de la CDPDJ.
Un point de presse aura lieu lundi 6 juillet à 10h30 au Tam Tam Café (421, rue Langelier à Québec). Des manifestant.e.s arrêté.e.s et le représentant de la LDL-Qc seront présent.e.s pour répondre aux questions des journalistes.
Reconnaissance du profilage politique
Affirmant que le Service de police de la ville de Québec
a porté atteinte aux droits fondamentaux des manifestant.e.s, la CDPDJ
décide de défendre leur cause devant le Tribunal des droits de la
personne. Rappelons que 81 personnes avaient été arrêtées à cette
occasion. « Le profilage politique trouve maintenant sa place auprès du
profilage racial et du profilage social aux yeux de la Commission »
explique Sébastien Harvey, coordonnateur de la LDL-Qc. « Il s’agit d’une
étape historique qui ouvre le chemin à sa reconnaissance par les
tribunaux ».
Le profilage politique est en effet
difficile à prouver par des faits isolés. Ce sont les statistiques qui
en révèlent la sévérité. Depuis cinq ans, le nombre d’arrestations liées
à l’expression d’opinions politiques a connu une augmentation
inquiétante au Québec. De 2011 à 2014, la LDL a répertorié 5895
arrestations pour tout le Québec. Du 15 mars au 1er mai 2015 seulement,
ce sont 1006 arrestations pour les seules villes de Montréal et Québec.
87% de ces arrestations ne sont pas de nature criminelle, mais
concernent des infractions à un règlement municipal ou au Code de la
sécurité routière.
Rappel à l’ordre pour les municipalités et leurs services de police
Cette décision de la Commission des droits de la personne
est un rappel pour toutes les municipalités du Québec à l’effet que les
citoyen.ne.s ont le droit d’exprimer leurs opinions politiques dans la
rue, qu’elles plaisent ou non aux autorités, aux Services de police ou à
leurs concitoyen.ne.s.
Pour Jocelyne Dufour, une des
plaignantes, la reconnaissance du profilage politique par la Commission
est une excellente nouvelle: « On subit un climat de répression
policière constante au Québec depuis des années et c’est la première
fois qu’on reçoit un appui aussi important. Ça devrait redonner courage à
toutes les personnes qui continuent d’être arrêtées pour avoir défendu
leurs idées dans la rue. »
dimanche 21 juin 2015
Communiqué de la Ligue des droits et libertés
Enquêtes sur la police : la ministre indifférente aux demandes de plus de 40 organisations
Communiqué
Pour diffusion immédiate
Pour diffusion immédiate
Montréal, le 19 juin 2015 – Au cours des derniers mois, plus de 40 organisations ont participé à une campagne de lettres lancée par la Ligue des droits et libertés (LDL) au sujet de la règlementation du Bureau des enquêtes indépendantes (BEI). Les organisations participantes demandaient à la ministre de la Sécurité publique d’être informées de la date prévue du dépôt des projets de règlements et soumettaient six revendications précises pour que cette règlementation permette une plus grande indépendance et transparence du BEI et contribue à contrer l’impunité policière. La Ligue des droits et libertés considère que la réponse que les organisations ont reçue est inacceptable et publie ce matin une lettre ouverte dans laquelle elle demande à la ministre de rectifier le tir.
«Non seulement la réponse-type reçue par les organisations ne donne aucune réponse au sujet des propositions portant sur les règlements eux-mêmes, mais elle ne répond même pas à la demande des groupes d’être informés de la date de publication des règlements. La lettre ne fait que les inviter à rester à l’affût. Nous considérons cette réponse inacceptable», déclare Nicole Filion, coordonnatrice de la LDL.
La Ligue des droits et libertés rappelle qu’un premier règlement avait été adopté l’été dernier en catimini, sans consultations. À la veille de l’été 2015, la LDL craint que la ministre ne procède de la même manière pour les règlements à venir. « Nous refusons que l’adoption de règlements portant sur des enjeux aussi importants continue à se faire sans débats. Alors que les interventions policières se soldant par la mort de personnes surviennent encore trop souvent, nous exigeons que cet appel à une plus grande indépendance, efficacité et transparence du BEI soit pris au sérieux », conclut Nicole Filion
Pour en savoir plus sur la campagne de lettres sur la règlementation du Bureau des enquêtes indépendantes
Pour lire la lettre ouverte à la ministre de la Sécurité publique publiée ce matin par la Ligue des droits et libertés
À propos de la Ligue des droits et libertés
La LDL est un organisme à but non lucratif, indépendant et non partisan, issu de la société civile québécoise et affilié à la Fédération internationale des ligues des droits de l’homme (FIDH). Depuis plus de 50 ans, elle milite en faveur de la défense et de la promotion de tous les droits humains reconnus par la Charte internationale des droits de l’homme.
-30-
dimanche 22 mars 2015
mercredi 2 juillet 2014
Brutalité policière... encore
Vous vous rappelez peut-être de Carl Cadieux, un jeune concierge de 20 ans, et de Nadia Lessard, une
enseignante de 6e année, qui ont été arrêtés de manière brutale le
11 juin dernier.
Cette journée-là, M. Cadieux a hélé un policier après l'avoir vu brûler un feu rouge sans ses gyrophares. L'autopatrouille a par la suite fait demi-tour et est revenue vers lui, lui demandant de s'expliquer. Le ton a monté et le tout c'est terminé par l'arrestation de ces deux travailleurs-euses. Les deux arrêtés ont porté plainte à la police qui la rejeté en jugeant qu'il n'y avait pas de faute commise par les policiers en question.Par contre, M. Cadieux et Mme Lessard devront répondre à des accusations.
Vous pouvez lire la description de l'événement en détail ici : http://www.journaldequebec.com/2014/06/13/arrestation-musclee-dun-concierge-devant-une-ecole--le-policier-sera-rencontre
Mais voici que cette vidéo disponible sur Youtube nous donne une bonne idée de l'absurdité de ces deux arrestations. Le fait que le processus de plainte n'ait pas fonctionné dans de telles circonstances nous rappelle encore une fois la nécessité d'implanter une surveillance civile au-dessus de la police et de nous questionner sur la culture de violence autoritaire au sein des forces de l'ordre.
Cette journée-là, M. Cadieux a hélé un policier après l'avoir vu brûler un feu rouge sans ses gyrophares. L'autopatrouille a par la suite fait demi-tour et est revenue vers lui, lui demandant de s'expliquer. Le ton a monté et le tout c'est terminé par l'arrestation de ces deux travailleurs-euses. Les deux arrêtés ont porté plainte à la police qui la rejeté en jugeant qu'il n'y avait pas de faute commise par les policiers en question.Par contre, M. Cadieux et Mme Lessard devront répondre à des accusations.
Vous pouvez lire la description de l'événement en détail ici : http://www.journaldequebec.com/2014/06/13/arrestation-musclee-dun-concierge-devant-une-ecole--le-policier-sera-rencontre
Mais voici que cette vidéo disponible sur Youtube nous donne une bonne idée de l'absurdité de ces deux arrestations. Le fait que le processus de plainte n'ait pas fonctionné dans de telles circonstances nous rappelle encore une fois la nécessité d'implanter une surveillance civile au-dessus de la police et de nous questionner sur la culture de violence autoritaire au sein des forces de l'ordre.
jeudi 12 juin 2014
Mars 2013 et ses 714 arrestations
Par Marianne Breton Fontaine
Le 22 mars 2013, la LJCQ avait répondu à l'appel de l'ASSÉ
pour commémorer la marche historique de 200 000 personnes un an plus tôt au
plus fort de la grève étudiante. Le combat continuait alors que Marois,
nouvellement élue, implantait l'indexation des frais de scolarité. À peine avions-nous
commencé à marcher en tenant notre bannière qu'à un tournant, la panique s’empara
de la manifestation. La police, aussi nombreuse que nous, fonçait de tous les
côtés
pendant qu’un discours incompréhensible était crié dans un haut-parleur
du SPVM. Dans la course pour fuir ce qui était évidemment une tentative de nous
prendre en souricière, moi et mon conjoint avions perdu de vue nos autres
camarades. Trop tard, voilà que nous étions encerclés par la police avec une centaine
d’autres manifestant-e-s, dont Anarchopanda. Après quelques heures dans le
froid, on nous refila comme à tout le monde, une belle contravention de 637 $
chacun. Pour notre famille pas très riche, c’était impossible à payer. Pas la
peine de dire que nous avons contesté. (Et même si nous pouvions payer, tout le
monde est encouragé à contester P-6, donc à contester par principe ces
contraventions ignobles.)
Cette issue prédéterminée des manifestations par la police ne se fait pas réellement en fonction de l’itinéraire. C’est la mobilisation et le contenu politique qui déterminent véritablement si une manifestation sera l’objet d’une intense répression et d’arrestations massives. En trop grand nombre, la tactique des souricières ne fonctionne pas pour étouffer la contestation. Pour prouver le profilage politique, le COBP a fait l’inventaire des manifestations sans itinéraires qui ont été étouffées dans l’œuf avec l’aide du règlement P-6 et celles que la police a laissé se dérouler. Le contraste est assez frappant. Le SPVM, avec son analyse politique plus que limitée, semble focaliser sa répression sur les manifestations organisées principalement par des jeunes et au caractère anticapitaliste.
Ce constat montre à la fois un mépris social de la jeunesse et de ses idées politiques — le traitement des jeunes dans les médias lors du printemps étudiant nous avait tous déjà laissé un goût amer. Car la triste vérité est que la répression de certaine manifestation comme celle contre la brutalité policière tous les 15 mars, sont considérées comme acceptable et même souhaiter. C’est le message que les médias relaient trop souvent. Et cette passivité qu’a collectivement la population face à ces arrestations de masse est ce qui donne l’autorisation d’agir aux forces policières. Le fait que la police se permette de réprimer certaines manifestations ne constitue pas un choix de la police par rapport à ce que le bras armé de l’État considère comme acceptable politiquement ou non — et donc une preuve de la « radicalité » de certaines revendications —, mais au contraire, du niveau politique atteint par cette société qui observe, de la conscience de classe. Les arrestations de masse sont à la fois un moyen de punir les manifestant-e-s et de lancé un message à tous les autres.

Nous avons donc été convoqués à la cour municipale hier, le
11 juin. La foule était nombreuse. L’État avait réussi à réunir dans une même
salle une quantité impressionnante de militant-e-se d’horizons politiques très
différents. Des gens du milieu anarchiste, des communistes, des
sociaux-démocrates, des militant-e-s dans la solidarité avec Cuba, des
militantes féministes, des étudiant-e-s, etc. On me glissa en blague dans l’oreille que ce
serait peut-être le temps de faire une assemblée sur la riposte et de passer
quelques résolutions. C’est que ce n’était pas que les arrêté-e-s du 22 mars
2013 qui furent conviés, mais ceux des manifestations du 5 mars (environ 70
arrestations lors d’une manifestation nocturne), du 13 mars (2 arrestations
lors d’une manifestation étudiante contre l’indexation), du 15 mars (297
arrestations lors de la manifestation annuelle du Collectif opposé à la
brutalité policière [COBP], dont le thème était « Contre l’impunité
policière ») et du 19 mars (45 arrestations lors d’une « manif nocturne »).
Faite le calcule, au mois de mars 2013 seulement, P-6 a permis l’arrestation de
714 personnes.
Rappelons-nous que les dispositions de P-6 interdisant de
manifester masqué et obligeant de fournir un itinéraire à la police furent adoptées
comme règlement municipal en 2012 à la suite de la loi 78 largement contestée
qui contenait des éléments similaires par rapport au droit de manifester. Ce règlement,
ou les dispositions similaires dans 78, ne furent pas utilisés durant la grève
étudiante. La mobilisation étant déjà très grande, une insulte supplémentaire
aurait pu stimuler une plus grande contestation. Mais depuis 2013, alors que l’effervescence
contestataire est retombée et que les militant-e-s pansent leurs blessures de
2012, P-6 est devenu un outil privilégié de répression pour le SPVM. Plus
besoin d’attendre qu’une fenêtre se brise et soit captée par les médias pour justifier
une arrestation de masse. Nous sommes aujourd’hui arrêtés en souricière avant
même d’avoir pu débuter une quelconque marche. Les manifestations sont tuées
dans l’œuf, et les contraventions salées de 637 $ s’accumulent sur le dos
des militant-e-s les plus actifs. Face à la pression, face à l’issue évidente
de tant de manifestations aujourd’hui, plusieurs se découragent, et la
mobilisation est plus timide.
Cette issue prédéterminée des manifestations par la police ne se fait pas réellement en fonction de l’itinéraire. C’est la mobilisation et le contenu politique qui déterminent véritablement si une manifestation sera l’objet d’une intense répression et d’arrestations massives. En trop grand nombre, la tactique des souricières ne fonctionne pas pour étouffer la contestation. Pour prouver le profilage politique, le COBP a fait l’inventaire des manifestations sans itinéraires qui ont été étouffées dans l’œuf avec l’aide du règlement P-6 et celles que la police a laissé se dérouler. Le contraste est assez frappant. Le SPVM, avec son analyse politique plus que limitée, semble focaliser sa répression sur les manifestations organisées principalement par des jeunes et au caractère anticapitaliste.
Ce constat montre à la fois un mépris social de la jeunesse et de ses idées politiques — le traitement des jeunes dans les médias lors du printemps étudiant nous avait tous déjà laissé un goût amer. Car la triste vérité est que la répression de certaine manifestation comme celle contre la brutalité policière tous les 15 mars, sont considérées comme acceptable et même souhaiter. C’est le message que les médias relaient trop souvent. Et cette passivité qu’a collectivement la population face à ces arrestations de masse est ce qui donne l’autorisation d’agir aux forces policières. Le fait que la police se permette de réprimer certaines manifestations ne constitue pas un choix de la police par rapport à ce que le bras armé de l’État considère comme acceptable politiquement ou non — et donc une preuve de la « radicalité » de certaines revendications —, mais au contraire, du niveau politique atteint par cette société qui observe, de la conscience de classe. Les arrestations de masse sont à la fois un moyen de punir les manifestant-e-s et de lancé un message à tous les autres.
Nous serons conviés à nouveau à la cour municipale. Des
camarades de la LJCQ ont aussi été arrêtés lors de la manifestation du 15 mars
2014 qui s’était encore une fois soldé par des arrestations de masse, à
quelques mètres à peine du point de rendez-vous. J’y ai personnellement échappé,
probablement parce que j’avais sur mes épaules mon petit garçon de 3 ans et que
je me tenais un peu en retrait pour sa sécurité. D’autres parents n’ont pas eu
cette chance cette journée-là. La police avait déclaré la manifestation
illégale deux jours avant le rassemblement. L’arrestation fut donc fulgurante.
Pourtant, les médias n’ont pas cru bon souligner la tournure scandaleuse de ces
arrestations préférant parler de « maîtrise » de la manifestation —
comme s’il s’agissait d’un débordement et d’une réaction « légitime »
de la police. Mais réaction à quoi, on se le demande! C’est pourquoi un nouveau
recours collectif fut déposé le 5 mai 2014 contre la Ville de Montréal. Comme
le souligne le COBP sur son site web, il s’agit du dixième recours de ce genre.
Il s’ajoute au à ceux du « 4 avril
2012 (76 arrestations), du 23 mai 2012 (518 arrestations — la plus grosse
arrestation de masse de la grève), du 7 juin 2012 (souricière à caractère “préventif”
dans le cadre du Grand Prix qui fut éventuellement dispersé après des
arrestations ciblées en son sein), du 15 mars 201 (deux recours pour deux
souricières lors de la précédente manifestation du COBP — environ 250
arrestations), du 22 mars 2013 (deux recours pour deux souricières lors d’une
manifestation contre l’austérité — plus de 200 arrestations), du 5 avril 2013 (manifestation
contre P-6 durant laquelle la tête d’Anarchopanda fut fameusement dérobée — 279
arrestations) et du 1er mai 2013 (447 arrestations pour la journée
internationale des travailleurs et travailleuses). »
La lutte à p-6 s’inscrit dans le contexte plus large des attaques
contre la classe ouvrière et des mesures répressives qui se multiplient. La
contestation judiciaire est assurément importante dans la lutte à P-6 et aux
autres réglementations similaire qui bafoue nos droits politiques. Mais ça ne
peut pas y être limité. D’un autre côté, la simple défiance au règlement (soit
organiser des manifestations sans itinéraire) ne semble pas efficace vu le
niveau de mobilisation qu’elle suscite et l’impunité avec laquelle les
policiers travaillent. En fait, cette tactique semble plutôt avoir permis à la
police de compléter ses fiches de renseignement et constitue un lourd fardeau
sur certains cercles de militant-e-s de plus en plus restreint. Il y a donc une
sérieuse réflexion à entreprendre pour déterminer une stratégie de lutte
commune.
vendredi 16 mai 2014
Un message de la Commission Populaire sur la Répression Politique
C’est avec plaisir et enthousiasme que je vous
invite à la rencontre de la CPRP-Québec qui aura lieu
dimanche le 18 mai prochain.
Au cours de la grève
étudiante de 2012, bon nombre de citoyenNEs ont subi
la répression politique dans les rues de Québec. Mais
la répression politique à Québec est loin d’être un
phénomène nouveau à Québec. Que ce soit, dans le cadre
des émeutes de la Saint-Jean en 1996, du sommet des
Amériques en 2001, ou dans le cadre des nombreuses
manifestations étudiantes, depuis 1990 la répression
politique a fait des milliers de victimes à Québec.
À l'extérieur de ce
mouvement, le profilage et la discrimination sur la
base des convictions politiques s'exercent également
de façon systématique depuis plusieurs décennies et
dépassent largement l'action policière et le mouvement
étudiant. Face à ce constat et réagissant aux lacunes
concernant l'analyse du phénomène de la répression
politique, nous avons décidé de mettre en place une
commission d'enquête en vue de dresser un portrait
global et détaillé de la répression politique au
Québec de 1990 à aujourd'hui.
Le
rôle du comité local d’organisation est de déterminer
les évènements qui seront abordés par la CPRP dans
leur ville. Si vous souhaitez vous impliquer dans le
projet sans faire partie d’un comité, c’est aussi
possible.
L’objectif de
cette première rencontre rencontre est de déterminer
les évènements qui seront abordés par la CPRP à
Québec. Ce sera aussi l’occasion de déterminer un
commissaire local et un lieu physique pour les
audiences.
La
rencontre aura lieu dimanche le 18 mai à 14h
À la page noire : 265 Dorchester
Si vous
souhaitez obtenir plus d’informations concernant cette
rencontre ou sur la CPRP en général, n’hésitez pas à
consulter notre page facebook et notre site web.
CPRP
(Commission Populaire sur la Répression Politique)
CPRP sur Facebook : https://www.facebook.com/ ale.cprp
CPRP sur Facebook : https://www.facebook.com/
CPRP sur Twitter : https://twitter.com/ale_cprp
courriel : ale.cprp@gmail.com
http://
lundi 21 avril 2014
Rassemblement du COBP pour le droit de manifester!! 22 avril 2014
NOTE: Ceux et celles qui voudront être présentEs à la prononciation de la décision du juge, cela se déroulera à 14.30 à la salle 1.40 de la Cour Municipale de Montréal. C'est publique et on encourage votre présence.
Droit de manifester contre droit de circuler en char au Québec: le juge Stark sera le premier à trancher
Le 22 avril 2014, le juge Richard Stark de la Cour Municipale de Montréal rendra sa décision sur la contestation constitutionnelle de l'article 500.1 du Code de la Sécurité Routière (CSR) dans la cause des 239 personnes arrêtées à la manif contre la brutalité policière du 15 mars 2011 qui demandent que cet article ne puisse pas s'appliquer aux manifestations.
Du côté du gouvernement, le Procureur Général du Québec et la Ville (de la police) de Montréal défendent l'utilisation de l'article 500.1 du CSR pour réprimer des manifestations qui n'auraient pas été « autorisées ». De l'autre côté, les personnes accusées et la Ligue des Droits et Libertés défendent le droit de manifester librement sans devoir demander un soi-disant « permis » qui n'existe même pas à la police... surtout quand on manifeste contre ses abus de pouvoir!
L'article 500.1 du CSR a été adopté en 2000 pour faciliter pour la police la répression de blocages de routes (suite notamment à des blocages par des camionneurs et des autochtones), mais il n'a été utilisé pour la première fois que le 15 mars 2011 quand le SPVM a mis fin à la 15e manifestation contre la brutalité policière.
Il a ensuite été utilisé une quinzaine d'autres fois lors de manifestations à Montréal, Québec, Gatineau, Sherbrooke et Alma. Ce sont en tout plus de 1126 personnes qui ont reçu des amendes de près de 500$ en vertu de 500.1 entre le 15 mars 2011 et le 16 novembre 2013.
L'article 500.1 du CSR stipule que: « Nul ne peut, au cours d'une action concertée destinée à entraver de quelque manière la circulation des véhicules routiers sur un chemin public, en occuper la chaussée, l'accotement, une autre partie de l'emprise ou les abords ou y placer un véhicule ou un obstacle, de manière à entraver la circulation des véhicules routiers sur ce chemin ou l'accès à un tel chemin. » En un mot, ça dit qu'on a pas le droit de bloquer une route à plusieurs. Mais est-ce que ça s'applique à une manif? Le CSR précise que « Le présent article ne s'applique pas lors de défilés ou d'autres manifestations préalablement autorisées par la personne responsable de l'entretien du chemin public à la condition que le chemin utilisé soit fermé à la circulation ou sous contrôle d'un corps de police. »
Sauf qu'à la ville de Montréal, le procès du 15 mars 2011 a démontré qu'il n'existe aucun « permis » pour manifester, il faut juste s'adresser... à la police. Celle-ci a témoigné qu'il suffisait de leur donner le trajet juste avant une manif pour qu'ils soient capables de gérer la circulation autour de la manif et qu'il se réservaient le droit d'imposer des modifications aux trajet fournis. L'article 500.1 ne mentionne pas la question du trajet, contrairement au règlement municipal P-6 qui oblige de fournir le trajet à la police de Montréal avant toute manif depuis mai 2012 et dont la constitutionnalité est aussi contestée en cour présentement.
Le jugement du 22 avril 2014 devra donc décider si la police devrait avoir le pouvoir de décider de qui a le droit de manifester ou non au Québec, comme c'est le cas présentement avec l'article 500.1 du CSR et d'autres règlements municipaux oppressifs. Il arrive dans un contexte où on voit très bien que la police de Montréal et d'ailleurs est prête à utiliser tous les moyens légaux et autres à sa disposition pour empêcher le peuple de se rassembler et de s'exprimer, bref de manifester, alors que ces droits sont supposés être protégés par les Chartes et autres Traités internationaux. C'est pourquoi il sera fort probablement contesté par un côté ou l'autre et risque de se rendre à la Cour Suprême dans quelques années... Une bonne raison de soutenir la lutte menée par les personnes arrêtées le 15 mars 2011.
Parce que la meilleure façon de défendre le droit de manifester, c'est encore la nôtre... c'est de l'exercer!
samedi 15 mars 2014
18e manifestation pour la Journée Internationale Contre la Brutalité Policière à Montréal: Samedi 15 mars 2014 à 15h au métro Jean-Talon!
Pour la 18e année
consécutive, le Collectif Opposé à la Brutalité Policière (COBP)
appelle toutes les personnes concernées à se joindre à nous pour
manifester à l'occasion de la Journée Internationale Contre la
Brutalité Policière le 15 mars prochain.(1) Cette année, le
rendez-vous sera à 15h au coin des rues Jean-Talon et
Châteaubriand, à l'endroit où l'agent Gauthier du Service de
police de la Ville de Montréal (SPVM) a menacé un jeune
sans-abri de l'attacher à un poteau durant une heure alors qu'il
faisait moins 30 degrés celcius au début du mois de janvier.
Cet incident, qui
a été largement médiatisé après avoir été capté sur vidéo et
diffusé sur l'internet par un résident du quartier, est
représentatif de plusieurs problèmes contre lesquels le COBP
milite à chaque jour et pour lesquels nous manifestons à chaque
15 mars depuis 18 années.(2) Il illustre bien comment la police,
de Montréal et d'ailleurs, fait du nettoyage social en voulant
éliminer les personnes désignées comme « indésirables »
(sans-abris, marginaux, personnes ayant des problèmes de santé
mentale ou de consommation de drogues...) des lieux publics. Ce
profilage social n'est pas un hasard, c'est une commande
politique, un ordre donné par les autorités municipales au
service de police, en réponse aux demandes répétées de
commerçants et de résidents qui ne veulent pas qu'on voie les
personnes exclues par le système car elles nuiraient à leur business
ou à leur vision de la « qualité de vie ».
Même qu'à force de
« nettoyer » les rues du centre-ville de Montréal à coup de
tickets et d'abus, ces « indésirables » sont rendus dans les
quartiers résidentiels périphériques desquels les policiers
tentent encore de les faire disparaître avec leurs méthodes bien
connues, dont l'intimidation et les menaces comme on l'a bien vu
et entendu dans le cas du métro Jean-Talon. Cet exemple démontre
aussi l'impunité dont bénéficient les policiers qui abusent de
leur pouvoir: son collègue ne l'a pas arrêté ni dénoncé, le SPVM
dit l'avoir rencontré mais refuse de révéler la sanction qu'il
aurait reçu à l'interne.
Ce que cette
histoire nous apprend surtout, c'est que si elle n'avait pas été
filmée et diffusée publiquement, on n'aurait jamais parlé de
cette histoire. Elle nous apprend aussi que la police profite de
ses propres abus pour augmenter son pouvoir et ses moyens.
Ainsi, le SPVM a profité de cet incident pour réclamer le droit
de munir ses agents de caméras, soi-disant pour contrer les
méchants citoyens qui mettent seulement des extraits de leurs
interventions sur Youtube. Mais qui nous dit que le SPVM nous
aurait montré la vidéo de l'agent Gauthier? Ou encore qu'il
aurait actionné sa caméra pour menacer un sans-abri? On sait par
contre qu'ils ne se gêneront pas pour les utiliser contre nous!
C'est comme quand
ils tuent des sans-abris (comme Mario Hamel ou Alain Magloire),
ils en profitent pour réclamer plus de Tasers, un outil de
torture qui tue et qui n'est pas une alternative aux armes à feu
mais plutôt une arme de plus dans l'arsenal de la police pour
abuser de son pouvoir. Mais nous n'avons pas oublié que le SPVM
a tué Donald Ménard avec un Taser pas plus tard qu'en novembre
2013, ainsi que Quilem Registre en 2007. Nous n'oublions pas que
les Tasers de la police ont tué 35 personnes au Canada et plus
de 800 aux États-Unis. Et que tous ces meurtres ont été commis
dans l'impunité totale.
Pour toutes ces
raisons, et bien d'autres encore, le COBP invite toutes les
personnes concernées à venir manifester avec nous pour dénoncer
la militarisation de la police, ses abus et l'impunité dont elle
bénéficie grâce à la complicité du gouvernement. Nous ne nous
plierons pas au règlement municipal anti-manif P-6, parce que ce
n'est pas à la police de déterminer si nous avons le droit de
manifester ou non. Face à leur arsenal guerrier, le nombre et la
solidarité sont nos meilleures armes.
*Le COBP
n'accordera aucune entrevue aux médias de masse. Vous n'avez
qu'à citer notre communiqué. Les demandes d'entrevues des médias
alternatifs sont les bienvenues, nous tenterons d'y répondre
selon nos capacités.
1) La Journée
Internationale Contre la Brutalité Policière a été lancée le 15
mars 1997 par le COBP et le Collectif Black Flag de Suisse suite
au tabassage de deux jeunes par la police suisse l'année
précédente. Cette journée a depuis été soulignée dans de
nombreux pays sur plusieurs continents par diverses actions et
événements. Cette année encore, des manifestations auront lieu à
Montréal, Hamilton (Canada), Portland (USA) Bordeaux (France) et
Bruxelles (Belgique). Un atelier aura lieu dans la ville de
Québec, ainsi que plusieurs événements à Montréal lors d'une
semaine contre la brutalité policière (du 9 au 15 mars).
2) Le COBP mène la
lutte contre la brutalité policière et l'impunité à chaque jour
de l'année en offrant de l'information sur nos droits et
recours, du soutien aux personnes victimes d'abus policiers et
en dénonçant ces injustices afin de les combattre radicalement
dans l'espoir de s'en débarrasser.
L'ASSÉ participera une fois de plus à la manifestation du 15 mars organisée par le Collectif opposé à la brutalité policière
MONTRÉAL, le 14 mars 2014 - Dans le cadre de la journée
internationale contre la brutalité policière du 15 mars,
l'Association pour une solidarité syndicale étudiante (ASSÉ)
tient à rappeler sa solidarité aux militants et militantes
persécuté-e-s par les forces policières pour des motifs
politiques et sociaux.
L'ASSÉ démontre son opposition face aux mesures répressives menées par tout corps policier. « La brutalité et la répression policière étaient au cœur de la dernière grève générale étudiante de 2012, et celles-ci sont loin d'être derrière nous. D'ailleurs, nous en subissons encore les contrecoups », affirme Justin Arcand, co-porte-parole de l'ASSÉ. « Ces tactiques policières portent directement atteinte aux droits de manifester librement et nous dénonçons toutes obstructions faites en ce sens avec, notamment, les règlements municipaux tels que P-6 à Montréal, la loi C-309 et le code de la sécurité routière qui est utilisé arbitrairement par la police pour empêcher la tenue de manifestations », note M. Arcand.
L'ASSÉ veut également profiter de cette journée pour rappeler qu'elle exige une Commission d'enquête indépendante et qu'en ce sens, elle appuie la Commission populaire sur la répression politique (CPRP), une initiative de l'Association pour la liberté d'expression. « Le message est clair, nous clamons la nécessité de mettre fin à l'impunité policière, à sa brutalité, à ses abus, ainsi qu'au profilage politique et social qu'elle sous-tend», souligne M. Arcand. Dans cette perspective et afin de faire respecter les droits de manifester en toute liberté, l'ASSÉ appelle à une participation massive à la manifestation du 15 mars à Montréal du Collectif Opposé à la Brutalité Policière (COBP) à 15h au coin des rues Jean-Talon et Châteaubriand.
L'ASSÉ, connue sous le nom de CLASSE pendant la grève étudiante de 2012, est une organisation de type syndical qui regroupe plus de 70 000 membres dans 41 associations étudiantes collégiales et universitaires à travers la province. Depuis sa fondation en 2001, elle s'est établie comme un acteur incontournable du mouvement progressiste en éducation au Québec.
L'ASSÉ démontre son opposition face aux mesures répressives menées par tout corps policier. « La brutalité et la répression policière étaient au cœur de la dernière grève générale étudiante de 2012, et celles-ci sont loin d'être derrière nous. D'ailleurs, nous en subissons encore les contrecoups », affirme Justin Arcand, co-porte-parole de l'ASSÉ. « Ces tactiques policières portent directement atteinte aux droits de manifester librement et nous dénonçons toutes obstructions faites en ce sens avec, notamment, les règlements municipaux tels que P-6 à Montréal, la loi C-309 et le code de la sécurité routière qui est utilisé arbitrairement par la police pour empêcher la tenue de manifestations », note M. Arcand.
L'ASSÉ veut également profiter de cette journée pour rappeler qu'elle exige une Commission d'enquête indépendante et qu'en ce sens, elle appuie la Commission populaire sur la répression politique (CPRP), une initiative de l'Association pour la liberté d'expression. « Le message est clair, nous clamons la nécessité de mettre fin à l'impunité policière, à sa brutalité, à ses abus, ainsi qu'au profilage politique et social qu'elle sous-tend», souligne M. Arcand. Dans cette perspective et afin de faire respecter les droits de manifester en toute liberté, l'ASSÉ appelle à une participation massive à la manifestation du 15 mars à Montréal du Collectif Opposé à la Brutalité Policière (COBP) à 15h au coin des rues Jean-Talon et Châteaubriand.
L'ASSÉ, connue sous le nom de CLASSE pendant la grève étudiante de 2012, est une organisation de type syndical qui regroupe plus de 70 000 membres dans 41 associations étudiantes collégiales et universitaires à travers la province. Depuis sa fondation en 2001, elle s'est établie comme un acteur incontournable du mouvement progressiste en éducation au Québec.
mercredi 23 novembre 2011
Témoignage d'un étudiant brutalisé à l'Université Davis en Californie
Voici un message en provenance de l'Université californienne Davis, d'un étudiant qui a survécu à la brutalité policière survenue pour réprimer une manifestation étudiantes non-violente pour le droit à l'éducation accessible dans le contexte des occupation aux USA
Ce qui ce passe à l'Université de la Californie et ici au Québec n'est pas si différent - dans la RCH, il y aura une augmentation de 81% sur 4 ans des frais de scolarité, et ici au Québec c'est de 75% sur cinq ans - et dans une grande mesure, la violence policière est aussi comparable.
«Je suis en solidarité avec l'ensemble des mouvements d'occupation sur les campus universitaires à travers le monde. Je pense que ce que vous faites à l'Université McGill est inspirante, et Davis est avec vous dans cette lutte pour l'éducation publique accessible pour ceux et celles qui rêvent d'avoir une éducation postsecondaire dans l'avenir. Nous devons préserver nos droits à la liberté d'expression et à l'éducation publique. Nous sommes ensemble dans cette lutte, et nous allons continuer nos actions non-violentes pour protéger ces institutions. Flics hors de nos campus »-. D. Friedman
Pour lire tout le témoignage de l'étudiant, rendez-vous sur le site de Free Education Montreal .
L'article est cependant en Anglais.
Ce qui ce passe à l'Université de la Californie et ici au Québec n'est pas si différent - dans la RCH, il y aura une augmentation de 81% sur 4 ans des frais de scolarité, et ici au Québec c'est de 75% sur cinq ans - et dans une grande mesure, la violence policière est aussi comparable.
«Je suis en solidarité avec l'ensemble des mouvements d'occupation sur les campus universitaires à travers le monde. Je pense que ce que vous faites à l'Université McGill est inspirante, et Davis est avec vous dans cette lutte pour l'éducation publique accessible pour ceux et celles qui rêvent d'avoir une éducation postsecondaire dans l'avenir. Nous devons préserver nos droits à la liberté d'expression et à l'éducation publique. Nous sommes ensemble dans cette lutte, et nous allons continuer nos actions non-violentes pour protéger ces institutions. Flics hors de nos campus »-. D. Friedman
Pour lire tout le témoignage de l'étudiant, rendez-vous sur le site de Free Education Montreal .
L'article est cependant en Anglais.
Violence policière face aux indigné-e-s pacifiques.
Ces vidéos qui montre bien la violence policière envers le mouvement Occupy. De part ses revendications, le mouvement occupy dérange le pouvoir. L'organisation du peuple dérange toujours le pouvoir. Nous en avons la preuve avec leur réaction.
La première vidéo est passé dans les média de masse et les média sociaux. Les indigné-e-s refuse simplement de bouger et la police les «pepper sprayed».
La Deuxième vidéo est celle d'une femme enceinte filmée à la suite de la violence policière. Elle perdra son bébé quelques jours plus tard.
La troisième vidéo est celle de Miles Howe, d'Halifax, qui décrit son arrestation.
Cette autre vidéo est d'Occupy wall Street et montre l'agressivité de la police lors d'une manifestation des indigné-e-s.
La première vidéo est passé dans les média de masse et les média sociaux. Les indigné-e-s refuse simplement de bouger et la police les «pepper sprayed».
La Deuxième vidéo est celle d'une femme enceinte filmée à la suite de la violence policière. Elle perdra son bébé quelques jours plus tard.
La troisième vidéo est celle de Miles Howe, d'Halifax, qui décrit son arrestation.
Cette autre vidéo est d'Occupy wall Street et montre l'agressivité de la police lors d'une manifestation des indigné-e-s.
La CLAC condamne le cirque judiciaire et la criminalisation de la dissidence
G20 Toronto : Le dernier organisateur de la CLAC encore accusé de complot voit ses accusations retirées !
Montréal, le 23 novembre 2012 -- Hier, dans une salle bondée de la Cour provinciale de l’Ontario, le procureur de la Couronne chargé de la poursuite contre le présumé « principal groupe de conspirateurs du G20 » de Toronto a retiré toutes les accusations de complot encore retenues contre 17 organisateurs et organisatrices du sud de l’Ontario et du Québec.
Parmi ceux-ci, un militant de la Convergence des luttes anticapitalistes de Montréal (CLAC), Patrick Cadorette, a vu toutes les accusations portées contre lui retirées par la Couronne après un peu moins de 18 mois passés sous le coup de sévères conditions de libération, dont 11 mois d’assignation à domicile.
Ce développement survient dans le cadre d'une entente relative à un plaidoyer de culpabilité entre la Couronne et la défense. Parmi les 17 personnes accusées de complot, six plaident coupable d’avoir « conseillé » la commission d’une infraction, alors que les 11 autres voient l’ensemble des accusations portées contre elles retirées.
« Le public a beaucoup entendu parler de la brutalité policière et du grand nombre d'arrestations au Sommet du G20 », avance Patrick Cadorette, « mais la répression va beaucoup plus loin que les images de policiers enragés tapant sur des manifestants. On constate la mise en place d'une stratégie complexe visant à criminaliser la dissidence politique et l'organisation anticapitaliste. Ça commence avec l'infiltration policière et la surveillance des mouvements, puis l'intimidation et le harcèlement des militants et militantes, jusqu'aux centaines de fouilles illégales et les détentions arbitriaires au sommet même. Mais le système judiciaire et pénal joue également un rôle déterminant dans la stratégie de criminalisation. Les conditions de libération draconiennes, comme la non-association rigide avec certains groupes militants, l'assignation à domicile prolongée et l'interdiction complète de participer à des manifestations publiques, tout ça vise directement à affaiblir les mouvements qui luttent pour la justice sociale et environnementale et à effrayer les personnes qui s'identifient à ces mouvements et seraient tentées de s'y joindre. Ajouter à ça le recours à des accusations criminelles graves contre les organisateurs, des montants de caution exorbitants, la diffamation publique, des audiences de remise en liberté marquée par l'hystérie collective, et vous avez tous les éléments d'un plan perfectionné pour diaboliser et criminaliser l'engagement militant. »
Le Sommet du G20, qui s’est tenu à Toronto les 26 et 27 juin 2010, a été le théâtre d’arrestations massives sans précédent au Canada, avec 1105 arrestations, plus de 300 accusations et un nombre incalculable d’incidents de brutalité policière et de violations arbitraires des droits fondamentaux. Des 330 personnes accusées, pas moins de 198 ont vu leurs accusations suspendues, retirées ou rejetées.
Selon la Ligue des droits et libertés, « [l]a preuve que ces arrestations étaient purement préventives, arbitraires et illégales est que, sur les 1105 personnes arrêtées, 800 ont été relâchées sans aucune accusation, que les accusations ont été retirées dans quelque 150 dossiers […] et que des arrêts de procédure ont été ordonnés dans plusieurs cas. […] En réalité, entre 3,6 % et 9 % des personnes arrêtées à Toronto les 26 et 27 juin 2010 ont fait l’objet d’accusations, ce qui indique clairement que les arrestations n’étaient pas justifiées par la commission d’une infraction, mais visaient plutôt l’objectif d’empêcher ces gens de participer aux manifestations futures. »
Le nombre inouï d'accusations de complot déposées contre les militants et militantes est aussi alarmant. Selon Blandine Juchs, du comité de soutien juridique de la CLAC, « Le recours aux accusations de complot est stratégique. La couronne dépose initialement des accusations grossièrement exagérées pour se donner une marge de manoeuvre et soutirer par la suite des plaidoyers de culpabilité pour des infractions considérées moins graves. Mais l'accusation d'avoir "conseillé" une infraction participe elle aussi à la criminalisation ; on criminalise la simple expression d'opinions politiques dans le cadre de mobilisations populaires ! »
Environ 20 000 policiers ont été déployés à Toronto lors du Sommet du G20. Sur un budget total de 930 millions, 790 millions (85 % des dépenses) ont été réservés à la sécurité, la part du lion revenant à la GRC, selon le Rapport du Comité permanent de la sécurité publique sur les sommets du G20 et du G8 . En dépit des condamnations publiques qui se sont multipliées depuis un an et demi (notamment de la part de l'Ombudsman de l'Ontario ), toutes les polices impliquées s'en sont tirées dans l'impunité la plus complète et les responsables politiques du fiasco sécuritaire sont toujours restés dans l'ombre.
« C'est une vraie mascarade », conclut Cadorette, « une grosse farce qui coûte très cher ! Et pourquoi? Qui peut dire aujourd'hui à quoi aura servi le sommet de Toronto ? Pour nous, une chose est claire, les sommets du G20, l'institution elle-même et ses soi-disant leaders sont complètement illégitimes. Au moment où les révoltes se multiplient un peu partout sur la planète contre la tyranie du marché, les diktats d'austérité, les inégalités économiques et la destruction de l'environnement, les riches et leurs larbins dans les gouvernements savent très bien que leur temps est compté. Ils chient dans leurs culottes. Et c'est pour ça qu'ils dépensent des centaines de millions de dollars pour dresser des barrières et placer des milliers de flics armés entre eux et la colère du peuple. En fin de compte, l'histoire va se souvenir de nous comme de celles et ceux qui ont essayé d'arrêter le seul vrai complot criminel qu'il y a eu à Toronto en juin 2010 : celui de la gang d'hostie de crosseurs du G20. »
Consultez la déclaration commune des « 17 » ici : http://conspiretoresist.wordpress.com/
Montréal, le 23 novembre 2012 -- Hier, dans une salle bondée de la Cour provinciale de l’Ontario, le procureur de la Couronne chargé de la poursuite contre le présumé « principal groupe de conspirateurs du G20 » de Toronto a retiré toutes les accusations de complot encore retenues contre 17 organisateurs et organisatrices du sud de l’Ontario et du Québec.
Parmi ceux-ci, un militant de la Convergence des luttes anticapitalistes de Montréal (CLAC), Patrick Cadorette, a vu toutes les accusations portées contre lui retirées par la Couronne après un peu moins de 18 mois passés sous le coup de sévères conditions de libération, dont 11 mois d’assignation à domicile.
Ce développement survient dans le cadre d'une entente relative à un plaidoyer de culpabilité entre la Couronne et la défense. Parmi les 17 personnes accusées de complot, six plaident coupable d’avoir « conseillé » la commission d’une infraction, alors que les 11 autres voient l’ensemble des accusations portées contre elles retirées.
« Le public a beaucoup entendu parler de la brutalité policière et du grand nombre d'arrestations au Sommet du G20 », avance Patrick Cadorette, « mais la répression va beaucoup plus loin que les images de policiers enragés tapant sur des manifestants. On constate la mise en place d'une stratégie complexe visant à criminaliser la dissidence politique et l'organisation anticapitaliste. Ça commence avec l'infiltration policière et la surveillance des mouvements, puis l'intimidation et le harcèlement des militants et militantes, jusqu'aux centaines de fouilles illégales et les détentions arbitriaires au sommet même. Mais le système judiciaire et pénal joue également un rôle déterminant dans la stratégie de criminalisation. Les conditions de libération draconiennes, comme la non-association rigide avec certains groupes militants, l'assignation à domicile prolongée et l'interdiction complète de participer à des manifestations publiques, tout ça vise directement à affaiblir les mouvements qui luttent pour la justice sociale et environnementale et à effrayer les personnes qui s'identifient à ces mouvements et seraient tentées de s'y joindre. Ajouter à ça le recours à des accusations criminelles graves contre les organisateurs, des montants de caution exorbitants, la diffamation publique, des audiences de remise en liberté marquée par l'hystérie collective, et vous avez tous les éléments d'un plan perfectionné pour diaboliser et criminaliser l'engagement militant. »
Le Sommet du G20, qui s’est tenu à Toronto les 26 et 27 juin 2010, a été le théâtre d’arrestations massives sans précédent au Canada, avec 1105 arrestations, plus de 300 accusations et un nombre incalculable d’incidents de brutalité policière et de violations arbitraires des droits fondamentaux. Des 330 personnes accusées, pas moins de 198 ont vu leurs accusations suspendues, retirées ou rejetées.
Selon la Ligue des droits et libertés, « [l]a preuve que ces arrestations étaient purement préventives, arbitraires et illégales est que, sur les 1105 personnes arrêtées, 800 ont été relâchées sans aucune accusation, que les accusations ont été retirées dans quelque 150 dossiers […] et que des arrêts de procédure ont été ordonnés dans plusieurs cas. […] En réalité, entre 3,6 % et 9 % des personnes arrêtées à Toronto les 26 et 27 juin 2010 ont fait l’objet d’accusations, ce qui indique clairement que les arrestations n’étaient pas justifiées par la commission d’une infraction, mais visaient plutôt l’objectif d’empêcher ces gens de participer aux manifestations futures. »
Le nombre inouï d'accusations de complot déposées contre les militants et militantes est aussi alarmant. Selon Blandine Juchs, du comité de soutien juridique de la CLAC, « Le recours aux accusations de complot est stratégique. La couronne dépose initialement des accusations grossièrement exagérées pour se donner une marge de manoeuvre et soutirer par la suite des plaidoyers de culpabilité pour des infractions considérées moins graves. Mais l'accusation d'avoir "conseillé" une infraction participe elle aussi à la criminalisation ; on criminalise la simple expression d'opinions politiques dans le cadre de mobilisations populaires ! »
Environ 20 000 policiers ont été déployés à Toronto lors du Sommet du G20. Sur un budget total de 930 millions, 790 millions (85 % des dépenses) ont été réservés à la sécurité, la part du lion revenant à la GRC, selon le Rapport du Comité permanent de la sécurité publique sur les sommets du G20 et du G8 . En dépit des condamnations publiques qui se sont multipliées depuis un an et demi (notamment de la part de l'Ombudsman de l'Ontario ), toutes les polices impliquées s'en sont tirées dans l'impunité la plus complète et les responsables politiques du fiasco sécuritaire sont toujours restés dans l'ombre.
« C'est une vraie mascarade », conclut Cadorette, « une grosse farce qui coûte très cher ! Et pourquoi? Qui peut dire aujourd'hui à quoi aura servi le sommet de Toronto ? Pour nous, une chose est claire, les sommets du G20, l'institution elle-même et ses soi-disant leaders sont complètement illégitimes. Au moment où les révoltes se multiplient un peu partout sur la planète contre la tyranie du marché, les diktats d'austérité, les inégalités économiques et la destruction de l'environnement, les riches et leurs larbins dans les gouvernements savent très bien que leur temps est compté. Ils chient dans leurs culottes. Et c'est pour ça qu'ils dépensent des centaines de millions de dollars pour dresser des barrières et placer des milliers de flics armés entre eux et la colère du peuple. En fin de compte, l'histoire va se souvenir de nous comme de celles et ceux qui ont essayé d'arrêter le seul vrai complot criminel qu'il y a eu à Toronto en juin 2010 : celui de la gang d'hostie de crosseurs du G20. »
Consultez la déclaration commune des « 17 » ici : http://conspiretoresist.
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