lundi 30 janvier 2012

L’éducation n’est pas un investissement individuel

François Gauthier


Ce court texte, en forme de lettre ouverte à la ministre québécoise de l’Education, de notre ami François Gauthier. D’où vient l’idée que l’éducation serait une seule et unique affaire individuelle ?
Article publié le 23 janvier 2012


Pour citer cet article : François Gauthier, « L’éducation n’est pas un investissement individuel », Revue du MAUSS permanente, 23 janvier 2012 [en ligne]. http://www.journaldumauss.net/spip.php?article874

La hausse brutale des frais de scolarité universitaires, qui doivent passer de 1968$ à 3793$ annuellement [1], est justifiée par l’argument suivant lequel « l’éducation supérieure est un investissement rentable pour les individus ». On voyait depuis plusieurs années déjà cette opinion devenir de plus en plus répandue et socialement acceptable, voire une évidence, et il n’est donc pas surprenant qu’elle soit désormais l’éperon par lequel cette réforme se voit imposée. L’éducation est ainsi présentée comme un passeport pour « l’économie du savoir », dans laquelle les salaires à venir suffiront largement pour rembourser la dette encourue. On pourrait objecter à un tel argument que les études universitaires ne résultent pas toutes et pas automatiquement à des positions confortables et bien rémunérées. C’est le cas notamment en éducation et en sciences humaines. Ces dernières sont particulièrement mal ajustées aux besoin du « marché du travail », car à quoi en effet peut bien servir d’avoir appris à penser de manière critique ? Pour ma part, j’ai eu la très grande chance d’avoir obtenu, la mi-trentaine passée, un poste de professeur à l’université, après une maîtrise, un doctorat et deux post-doctorats. Plus chanceux en tout cas que ces nombreux chargés de cours et chercheurs à contrats qui ne bénéficient ni de salaires décents, ni de protection sociale. Chanceux, je serai parvenu à liquider ma dette d’étude, contractée durant les années de gel, à la mi-quarantaine.

Ce qui me paraît toutefois le plus problématique dans l’argument de l’éducation comme investissement personnel, c’est sa fausse et apparente évidence. Elle présente en effet la question de l’éducation, ses visées, sa fonction sociale, du seul point de vue de « l’individu ». La figure de l’individu, comme celle du client, du consommateur et de l’usager, évoque une monade libre et autonome, placée devant des opportunités de vie, choisissant de manière rationnelle et maximisatrice son destin, ici en « investissant » un secteur ou un autre de la vie économique. Son corollaire est une définition de la société qui ne serait rien d’autre que la simple somme des éléments qui la composent, c’est-à-dire les individus. C’est également une réduction de la société à ses composantes économiques : il n’y a pas d’autres fonctions à l’éducation que de déboucher sur une « employabilité » ; ou plutôt ces autres fonctions, par exemple former des citoyens, transmettre le bagage d’une société et d’une culture, permettre la recherche fondamentale non liée à des impératifs strictement utilitaires par exemple, sont négligeables et seconds.

Cette définition de la société comme somme des individus est celle du libéralisme radical et économique, ce que l’on nomme aujourd’hui néolibéralisme. Au début des années 1980, une majorité de Québécois a ressenti un frisson d’horreur devant le propos de Margareth Thatcher lorsque celle-ci déclara, précisément, « qu’il n’y avait rien de tel qu’une société, seulement une collection d’individus ». Sans doute la mémoire sociale n’avait pas encore eu le temps d’effacer l’histoire. Le premier des chantiers de la Révolution tranquille avait justement été le domaine de l’éducation, qui avait été déconfessionnalisé (l’enseignement ne serait plus l’affaire des religieux mais de personnes formées par l’État) et démocratisé, avec l’ouverture de l’éducation post-secondaire au plus grand nombre par la création des CEGEPS et du réseau de l’Université du Québec. Or personne à cette époque n’a trouvé à justifier cet investissement massif en termes individuels. Il ne s’agissait aucunement de permettre à des individus de choisir parmi un plus grand éventail de possibilités de la vie bonne mais d’un investissement collectif qui avait pour première fonction de créer une société québécoise moderne. Or à entendre la ministre de l’éducation actuelle et ses supporters, il se serait passé quelque chose comme une mutation de la nature même de l’éducation qui aurait rendu obsolète tout discours qui ne soit formulé en termes économiques et individuels.

Or ce n’est pas l’éducation qui a changé de nature. Elle est toujours et d’abord le moyen premier par laquelle nos sociétés modernes forment des personnes qui seront des citoyens dans son espace politique, le premier et le plus important rouage dans la transmission de sa substance, bien au-delà des retombées économiques. Ce qui a changé, c’est l’imaginaire social, la manière dont nos concitoyens perçoivent spontanément la réalité. En ce sens, le néolibéralisme a gagné. J’ai l’habitude de commencer la session en sondant les étudiants de premier cycle universitaire sur la définition de certains termes importants pour la suite, dont la notion de « société ». Je demande ainsi à une personne qui se considère bien à gauche sur le spectre politique de définir ce qu’est pour elle une société. Dans tous les cas, ces dernières ont répondu quelque chose comme « l’ensemble des individus qui la composent », c’est-à-dire la définition même du néolibéralisme qu’ils combattent pourtant et la hausse des frais de scolarité.

Ce à quoi doit « servir » l’université, c’est précisément à comprendre ces contradictions, qu’il en a déjà été autrement, que les mots ont un sens qui réside ailleurs que dans l’évidence, qu’une société est autre chose que la somme de ses éléments atomisés, que les « individus » sont en fait des personnes, des sujets sociaux qui ne peuvent être isolés des sociétés et des cultures dans lesquelles elles ont grandi, qu’un citoyen du monde est d’abord citoyen d’une société particulière, et que sans ces connaissances, ces mêmes sociétés ne font qu’avancer les yeux bandés. Mme Beauchamp et son premier ministre, malgré les responsabilités qui leur incombent, ont déjà fait la démonstration qu’ils échoueraient dans mon cours d’introduction de premier cycle. Espérons que les étudiants qui combattent la hausse des frais se ressaisissent avant la fin de la session.

mercredi 25 janvier 2012

Invitation à Vulves Radicales, une soirée féministe

Venez à la soirée spectacle les Vulves Radicales le 11 février à 20:30 h au café L’Artère (7000 avenue du Parc, métro Parc)!

Les Vulves Radicales est un événement artistique multidisciplinaire et une plate-forme de discussion sur l’expérience des femmes qui mène aussi à des réflexions sur les identités de genre. Pour joindre ces discours, des artistes ont choisi de vous présenter sur scène des œuvres d’art en grand nombre, qui seront exposées dans le café ou présentées sous forme de diaporama, et il y aura aussi une pléthore de poétesses, des performances théâtrales extraordinaires, des musiciennes et même des clowns! Une contribution volontaire de 3$ à 8$ est suggérée mais l’accès au lieu ne sera refusé à personne. Le lieu est accessible en chaise roulante sauf les salles de toilette. Un micro ouvert sera installé sur la scène pour ceux et celles qui veulent participer à de la création de toute dernière minute! Tout le monde est bienvenu dans la place! Le spectacle sera diffusé en direct sur Internet à www.livestream.com/rebellesmontreal pour ceux et celles qui ne peuvent vraiment pas venir!

Communiqué de la coalition Eau Secours!

Traitement des eaux de fracturation par les usines d’épuration municipales :
Eau Secours! questionne le ministre Arcand


Montréal, le 24 janvier 2012 – La Coalition québécoise pour une gestion responsable de l’eau – Eau Secours! a fait parvenir une lettre au ministre du Développement durable, de l’Environnement et des Parcs (MDDEP), Pierre Arcand, afin d’obtenir des éclaircissements concernant le certificat d’autorisation accordé à la ville de Huntingdon pour le traitement des eaux de forage.

Dans cette lettre, Eau Secours! se questionne sur la pertinence d'accorder un permis de traitement des eaux de fracturation à Huntingdon et ce, avant que l'ÉES ou les experts du gouvernement n'aient évalué si tous les contaminants peuvent être enlevés par ce procédé.

Dans le journal Le Devoir du 20 janvier dernier, on apprend qu’un expert en toxicologie environnementale de l'Université de Sherbrooke, Raymond Van Coillie,  a effectué un rapport pour le Vérificateur général du Québec et en est venu à la conclusion que nos usines d'épuration municipales «ne sont pas conçues» pour traiter les eaux de fracturation de l'industrie des gaz de schiste. Le MDDEP continue toutefois d’affirmer que le procédé est sécuritaire.

La rivière Châteauguay présente déjà tous les signes d’une grave problématique de pollution agricole et industrielle (lagunes de Mercier). De plus, les villes de Châteauguay et de Mercier ajoutent des fluorures à leur eau potable, lesquels finissent aussi par se retrouver dans la rivière. Par conséquent, Eau Secours! se demande si l'ensemble de ces contaminants se retrouvera, à son tour, dans l'eau potable des municipalités qui s'approvisionnent dans la rivière Châteauguay. Les impacts sur la santé de la population humaine, ainsi que ceux sur la faune et la flore ont-ils été bien documentés?

« Un problème de leadership semble aussi se manifester dans ce dossier. Le maire de Huntingdon peut-il décider seul d'accepter les eaux de fracturation de partout au Canada pour financer sa municipalité comme il l'a déclaré publiquement et ce, au détriment de toutes les autres villes s'approvisionnant en eau potable à la rivière Châteauguay ?» questionne Martine Chatelain, présidente d’Eau Secours!

La Coalition Eau Secours! se demande comment, malgré l'immense mouvement de protestation et de questionnement citoyen, un maire peut décider seul et unilatéralement de l'avenir de l'eau potable d'une région entière.

« Aux États-Unis, en Pennsylvanie, des problèmes de contamination d'une rivière, la Monongahela, par l'industrie des gaz de schiste, ont privé d'eau potable un bassin de 500 000 habitants. Des cas de contamination des nappes d'eau souterraine et de puits privés sont dorénavant documentés chez nos voisins du sud. La Pennsylvanie interdit maintenant le traitement des eaux de fracturation par les usines municipales d'épuration et l'état de New-York a instauré un moratoire pour protéger les sources d'eau potable. Pourquoi ne pas s’en inspirer chez nous? » ajoute Martine Chatelain

La Coalition pour une gestion responsable de l'eau, Eau Secours! a demandé au ministre Arcand un moratoire immédiat sur toute exploration ou exploitation des gaz de schiste et l'arrêt immédiat du traitement des eaux de fracturation par des usines d'épuration des eaux municipales. Elle a également réclamé des analyses des eaux de fracturation avant et après traitement municipal, et le dévoilement du nom de tous les contaminants des eaux de fracturation traitées, ainsi que leur proportion (%).

Eau Secours! demande au MDDEP la preuve écrite qu'aucun contaminant ne peut nuire à la santé de la population et de l'environnement. Le principe de prudence et le simple bon sens devraient s'appliquer pour protéger le patrimoine hydrique des Québécoises et des Québécois.

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Camp de formation de l'ASSÉ

mardi 24 janvier 2012

La hausse des frais de scolarité est un choix idéologique!

Camilla Vallejo publie ses mémoires de lutte

Figure de proue des manifestations chiliennes, Camilla Vallejo, 22 ans, racontera dans un livre les souvenirs de sa lutte.

Membre de la Jeunesse communiste  du Chili, elle a profiter du deuxième jour de la célébration du centenaire du Parti communiste, la Fiesta de Los abrazos (fête des câlins) pour lancer son livre Nous pouvons changer le monde (Podemos cambiar el mundo). Il compilera des interviews, des déclarations, des discours, des articles et quelques confidences sur les huit mois qu'ont duré sa lutte pour réformer l'éducation au Chili. Parmis les sujets abordés, il y a la question des divergences au sein de la Confédération des étudiants du Chili (CONFECH), la chute de l'ancien ministre de l'Éducation Joaquin Lavin et la relation entre le mouvement étudiant et les partis politiques.


Sur la scène, Camila a souligné que la lutte pour des changements structurels profonds dans le système d'éducation est une réponse à la demande des gens à la base et a exhorté les mouvements sociaux à sortir de la marginalité. Elle a affirmé que «ce n'est pas suffisant de lancer des idées et d'attendre que d'autres les mènent à bien.»

Jeune révolutionnaire, Camila a compris l'importance des réseaux sociaux qu'elle a largement utilisé. Malgré sa popularité et ses talents de militantes et d'organisatrice et un sondage d'une radio locale qui l'a propulsée personnalité chilienne de l'année, elle vient de perdre de justesse la présidence de son syndicat étudiant en début décembre et est maintenant vice-présidente. La droite et les anticommunistes s'étaient fortement mobilisés pour cette élection.

Un article sur la lutte étudiante au Chili et Camila Vallejo sera publié dans le prochain numéro de People's Voice.

lundi 23 janvier 2012

Flash Mob pour la journée pancanadienne pour le droit à l'éducation

Hausse de frais de scolarité

Des coûts supplémentaires entre 135,5 M $ et 192,5 M $ pour le gouvernement

Le gouvernement du Québec réduira ses subventions de fonctionnement aux universités d’un montant équivalant à 35 % des hausses de droits de scolarité. Si l’on déduit ce coût du 192,5 millions de $, le coût total net pour le gouvernement découlant des hausses annoncées sera de 76,5 millions de $.

La hausse des droits de scolarité telle qu’annoncée par le ministre des Finances Raymond Bachand amènera en 2016-2017 un déboursé d’un montant annuel d’environ 665 millions de $ payé par les étudiantes et les étudiants universitaires québécois. Ce montant comporte l’effet combiné de l’évolution démographique et de l’impact de la hausse des droits de scolarité sur la clientèle universitaire. En comparaison, les universitaires québécois payaient en 2008-2009 un montant total en droits de scolarité équivalant à 304,6 millions de $. Les programmes de l’Aide financière aux études (AFE) pourront venir en aide à une partie de la clientèle universitaire. Celle-ci représentait en 2008-2009, 51,1 % des bénéficiaires de l’AFE et recevait une aide totale de 475 M$, soit près de 56 % de l’aide totale accordée.

Le coût de la gratuité scolaire en milieu universitaire

Les chercheurs ont ensuite calculé qu’il en coûterait entre 176 M $ et 405 M $ à l’État québécois pour introduire la gratuité scolaire sur un budget total de 15 milliards $ du ministère de l’Éducation soit entre 1,2 % et 2,7 % du budget. « Nous estimons que l’élimination des droits de scolarité ferait épargner à l’État 77 millions de $ en coût de programmes d’aide aux études. En additionnant une baisse en crédits d’impôt de 63,1 millions de $, nous estimons que l’impact total de l’élimination des droits serait de 140 millions de $. En prenant en compte ces deux facteurs, on peut estimer que les coûts de la gratuité universitaire se situeraient entre 176 millions de $ et 405 millions de $ », ont calculé les deux chercheurs de l’IRÉC.

Ces derniers ont constaté que peu d’études se sont penchées de manière scientifique sur la question de la gratuité scolaire. Selon les recherches du ministère de l’Éducation lui-même, les effectifs universitaires augmenteraient entre 7,8 % et 12,1 % selon les scénarios sous un régime de gratuité scolaire. « Notre rapport de recherche, disent-ils, permet de chiffrer le financement du réseau universitaire qui serait nécessaire pour compenser l’élimination des droits de scolarité. Au final, pour mieux assoir les discussions, une évaluation des besoins financiers réels du réseau universitaire est nécessaire. Selon nous, c’est seulement après ce travail que l’on pourra déterminer des dispositions optimales pour le financer ».

Sous-estimation des conséquences 

Le régime actuel n’est pas sans présenter certains aspects inquiétants, notamment au niveau de l’accessibilité des études universitaires aux étudiants moins fortunées. Plusieurs études démontrent en effet que la perception qu’une étudiante ou un  étudiant a des droits de scolarité est bien souvent plus importante que le montant réel qu’il doit payer. La disponibilité des ressources financières à travers le programme de l’AFE n’encouragera donc pas automatiquement l’étudiante ou l’étudiant à participer à des études universitaires.

Un autre aspect inquiétant est celui de l’endettement. En effet, les étudiantes et les étudiants de famille se situant près du revenu médian ne sont généralement pas admissibles aux bourses de l’AFE et doivent contracter des prêts auprès de celle-ci ou auprès d’institutions privées. Or, tout comme le coût des études, l’endettement peut conditionner les étudiantes et les étudiants à prendre certaines décisions sous-optimales pour eux-mêmes et pour la société. « Selon la littérature scientifique, une étudiante ou un étudiant ayant une dette élevée à la fin de ses études de premier cycle sera plus enclin à aller sur le marché du travail plutôt que de continuer à la maîtrise. Cette décision est d’autant plus contraignante qu’une fois sur le marché du travail, les probabilités d’un retour aux études sont grandement restreintes », ont poursuivi Jules Bélanger et Oscar Calderon.

« Un endettement important aura également des conséquences sur le choix de carrière d’une étudiante ou d’un étudiant à la fin de ses études. Une recherche menée aux États-Unis démontre en effet que les étudiantes et les étudiants très endettés vont avoir tendance à choisir des emplois à salaires très élevés plutôt que des emplois d’intérêt public à salaires plus faibles », ont précisé les chercheurs de l’IRÉC.

« Même dans une perspective strictement comptable, ont-ils conclu, le choix du gouvernement n’apporte pas des économies substantielles à court terme et sous estime des conséquences à moyen et long terme nettement plus lourdes pour la société », ont conclu les deux chercheurs de l’IRÉC.

samedi 21 janvier 2012

Victoire! Keystone XL est rejeté!

Un message de Greenpeace

Le Président Obama vient de s’opposer à la construction du pipeline Keystone XL censé transporter le pétrole depuis le Nord de l’Alberta jusqu’au Texas. Cette autorisation a fait l’objet d’une campagne de lobbying acharnée de la part des compagnies pétrolières et du gouvernement conservateur.

Mais les pétrolières ont finalement perdu cette bataille, en grande partie grâce au fort mouvement citoyen qui s’est organisé. Des gens ordinaires qui, lors de manifestations pacifiques de désobéissance civile, ont tenu à soutenir ensemble des actions pour lutter contre les changements climatiques et protéger les droits humains et les droits environnementaux. Leur opposition au projet Keystone XL a résonné si fort qu’il était impossible pour les élus d’ignorer leur appel.

Le gourvernement Harper et l’industrie des sables bitumineux ont donc jeté leur dévolu sur un autre projet : le très controversé pipeline Northern Gateway qui vise à relier le Nord de l’Alberta aux côtes de la Colombie-BBritanique Ils travaillent fort à promouvoir ce projet. Le ministre des Ressources naturelles, Joe Oliver, est même allé jusqu’à qualifier de « radicale » toute personne s’opposant au projet, des personnes qui se soucient des changements climatiques, des droits des Premières Nations ou de la protection des côtes de Colombie-Britanique contre le risque de marée noire.

Ces préoccupations n’ont pourtant rien de radicales, elles relèvent du bon sens. En revanche, le déni de démocratie appliqué actuellement par le gouvernement conservateur semble mérité ce qualificatif. Essayer par tous les moyens de réduire au silence toute opposition, voilà une action radicale de la part d’un gouvernement élu qui semble préférer protéger des intérêts économiques à court-terme plutôt que notre avenir et celui des générations futures.

Mais ensemble, comme nous l’avons fait pour le projet Keystone XL, nous pouvons stopper le projet Northern Gateway. Rejoignez-nous dès aujourd’hui en envoyant une lettre à Joe Oliver, ministre fédéral des Ressources naturelles.

La vérité est que le nouveau pipeline, en raison de l’augmentation de la production de 525 000 barils, va nécessiter une expansion massive de l’exploitation, alimentant ainsi la pollution atmosphérique et la dévastation des terres et des rivières du Nord de l’Alberta.

Ce pipeline passerait à travers une douzaine de territoires traditionnels des Premières Nations de Colombie-Britanique qui s’opposent résoluement à ce projet. De plus, le risque important de marées noires que fait plâner ce projet sur les côtes de la Colombie-Britanique est tout simplement inacceptable après la catstrophe de l’Exxon Valdez dont on retrouve encore des traces aujourd’hui.

Enbridge admet elle-même que les fuites de pipeline sont inévitables, mais tenait tout de même à faire passer son pipeline au travers de plus de 1 000 rivières et cours d’eau ainsi que dans la Forêt du Grand Ours.
Chaque pas dans cette direction nous rapproche d’un désastre, mais nous pouvons résister. Le récent refus de l’administration Obama nous permet d’espérer obtenir une autre victoire. Ensemble, nous avons assez de pouvoir pour dire NON au pipeline Northern Gateway.

Ajoutez dès maintenant votre voix et soutenez nos efforts pour stopper l’expansion des sables bitumineux et les projets de pipelines comme celui du Northern Gateway !

vendredi 20 janvier 2012

L’autre guerre psychologique contre Gaza

La punition israélienne continue. C'est de fait une politique sans fin. La punition dont je parle n'est pas le siège imposé depuis plus de 5 ans. Ce n'est pas l'attaque de 2008-2009, qui a tué plus de 1400 civils. Même pas l'humiliation subie au passage frontalier d'Erez entre Gaza et Israël, où le renseignement israélien a essayé de recruter des espions parmi les malades palestiniens, ni les attaques constantes. C'est plutôt la guerre psychologique cachée qu'Israël mène contre nous depuis plus de dix ans.



Depuis qu'a éclaté la deuxième Intifada en 2000, Israël a commencé à se servir de ses machines de guerre lourdes. La population de Gaza, et aussi celle de Cisjordanie , sont exposées à ces engins militaires. L'exposition a tristement pour conséquence que la population a fini par s'habituer aux bombardements, aux invasions et aux attaques constantes. Même les enfants se sont adaptés. Personne cependant ne s'est habitué aux drones, ces petits avions télécommandés contrôlés par ordinateur depuis Israël dont les Israéliens se servent pour surveiller la Bande de Gaza "pour des raisons de sécurité".


L'un des problèmes avec les drones est leur bourdonnement bruyant. Depuis 10 ans, le bourdonnement fait partie de la vie à Gaza. Ils survolent la Bande 24h par jour. Beaucoup de gens ont du mal à dormir tranquillement. Le bruit s'infiltre partout, même quand vous fermez les fenêtres pour dormir. Quand la nuit tombe et que les rues sont calmes, le bruit est encore plus fort. Certains lecteurs pourraient rétorquer que c'est normal, mais ça ne l'est pas. Il n'est pas humain qu'une population vive dans une terreur constante qui peut rendre fou. Certes, Gaza souffre de tant d'autres maux que le bruit des drones peut sembler "normal". Rien n'est normal, en réalité. Les drones sont juste un autre aspect des très nombreux maux et traumatismes qui touchent les enfants de Gaza et qui ajoutent à leurs souffrances.


Jamila Zaqoot, 21 ans, est étudiant à l'université de Gaza. Comme beaucoup d'autres étudiants, elle a beaucoup de difficultés à trouver du calme pour étudier. Après l'université, Jamila aide sa mère aux tâches ménagères, et elle se prépare à étudier ensuite, habituellement vers 20h.


"J'ai beaucoup de mal à étudier et à me concentrer. Le bruit des drones m'accompagne pendant que je travaille. C'est vraiment un problème. Je lis à haute voix pour couvrir le son. Imagine combien c'est perturbant, ce bruit permanent, 'zzzzzzz zzzzzzz zzzzzzz". Je l'appelle même 'Zananana'", dit Jamila.


Le drone est une arme israélienne efficace. Outre la surveillance du ciel de Gaza 24h par jour, 7 jours sur 7, il est utilisé d'un point de vue militaire dans des attaques légères par missiles pour des missions "spéciales". Israël s'en est souvent servi pour des assassinats ciblés. Beaucoup des dirigeants des factions de la résistance palestinienne luttant pour la liberté ont été tués par des attaques de drones. Des civils aussi ont été tués. Il y a deux mois, un médecin et son fils de 4 ans ont été tués par un drone. Ils étaient à moto lorsque la machine à tuer a frappé, les tuant tous les deux sur le coup. Israël a bien sûr déclaré que c'était une mesure de sécurité, et la communauté internationale a ignoré les assassinats.


En plus de l'irritation provoquée par le bruit, les drones sont un obstacle lorsque les familles essaient de passer du temps ensemble. Elles ne peuvent pas regarder des vidéos familiales ni même écouter les informations. Quand un drone survole un secteur, la télévision numérique par satellite est brouillée. En conséquence, les images de 90% des chaines de télévision sont floues et très peu ne sont pas touchées par le phénomène.


Ahmad al-Safedi, 45 ans, tient un magasin de satellites à Gaza. J'ai discuté avec lui de l'effet des drones. Il n'a pas d'interprétation scientifique du brouillage. Selon lui, le problème est apparu il y a 10 ans, lorsque l'armée israélienne a commencé à surveiller l'espace aérien de Gaza avec ces drones. Beaucoup de gens, dit-il, se plaignent du problème qui perturbe leur temps de détente en famille.


Al Safedi ajoute, "C'est vraiment pénible et irritant d'être distrait pendant que vous regardez un film, les informations ou une série-TV. Le drone ne cesse de couper le signal des satellites, en particulier celui de Nile Sat (un satellite égyptien qui comporte plus de 500 chaines). Vous regardez quelque chose qui vous plaît, et l'image disparaît. La diffusion reprend 2 minutes plus tard, puis s'interrompt à nouveau. La plupart des chaines de TV européennes ne sont pas touchées par les drones, mais peu de gens les regardent."


Les premiers drones étaient de fabrication américaine, mais au fil des ans, Israël a développé ses propres modèles. Ils sont maintenant vendus dans le monde entier. Les drones violent le droit international, que de toutes façons Israël viole constamment. Ils violent la souveraineté palestinienne. Bien qu'Israël se soit retiré de Gaza après avoir dégagé les 8000 colons qui occupaient 50% du sol de Gaza, en 2005, il continue de maintenir son contrôle grâce aux drones et l'occupation israélienne sur Gaza continue.


Motasim Dallol, 32 ans, étudiant palestinien qui est arrivé à Londres dernièrement, ressent la différence. Il vit dans un quartier calme de Londres, d'où les drones sont absents. Il dit que le ciel de Londres, sans drone, est comme le paradis. Faudra-t-il que les occidentaux soient terrorisés par le bourdonnement des drones pour qu'ils se réveillent et réalisent l'impact que ces armes inhumaines ont sur l'humanité ?


Traduction : MR pour ISM
Source : International Solidarity Movement

La paix mondiale tient à un fil


17 janvier 2012
Fidel Castro Ruz

J’ai eu le plaisir, hier, de converser calmement avec Mahmoud Ahmadineyad que je n’avais plus vu depuis septembre 2006, voilà plus de cinq ans, quand il était venu à La Havane participer à la Quatorzième Conférence au sommet du Mouvement des pays non alignés qui avait élu Cuba pour la seconde fois à la présidence de cette organisation pour la durée prévue de trois ans.

J’étais tombé gravement malade le 26 juillet 2006, un mois et demi avant, et je pouvais à peine me maintenir assis sur le lit. Plusieurs des dirigeants les plus distingués qui assistaient au Sommet eurent l’amabilité de me rendre visite. Chávez et Evo le firent plusieurs fois.

Quatre dont je me souviens encore vinrent en début d’après-midi : Kofi Annan, le secrétaire général de l’ONU ; un vieil ami, Abdelaziz Bouteflika, le président algérien ; Mahmoud Ahmadineyad, le président iranien ; et Yang Jiechi, alors vice-ministre et aujourd’hui ministre des Relations extérieures de la République populaire de Chine, en représentation de Ju Jintao, chef du Parti communiste et président du pays.

Ce fut vraiment un moment important pour moi qui rééduquais aux prix de gros efforts mon bras droit sérieusement blessé lors de ma chute à Santa Clara.

J’avais commenté avec ces quatre dirigeants des aspects des problèmes complexes que le monde connaissait alors et qui sont le devenus assurément de plus en plus.

À notre rencontre d’hier, j’ai constaté que le président iranien était on ne peut plus tranquille, absolument indifférent aux menaces yankees, confiant en la capacité de son peuple de repousser n’importe quelle agression et dans l’efficacité des armes dont il produisent une grande partie eux-mêmes pour faire payer aux agresseurs un prix insupportable.

En fait, c’est à peine s’il a parlé de la guerre. Il est plutôt revenu sur les idées qu’il avait exposées à sa conférence dans le grand amphi de l’Université de La Havane, axées sur l’être humain : « S’acheminer vers la paix, le respect de la dignité humaine en tant que souhait de tous les êtres humains tout au long de l’Histoire. »

Je suis convaincu qu’on ne doit pas s’attendre de la part de l’Iran à des actions irréfléchies qui contribueraient au déclanchement d’une guerre. Si celle-ci éclate, ce sera uniquement la faute de l’aventurisme et de l’irresponsabilité congénitale de l’Empire yankee.

Je pense de mon côté que la situation politique créée autour de l’Iran et les risques d’une guerre atomique qui en émanerait et toucherait tous les pays, qu’ils possèdent des armes de ce genre ou non, sont extrêmement délicats parce qu’ils menacent l’existence même de notre espèce. Le Moyen-Orient, qui produit des ressources économiques vitales pour l’économie de la planète, est devenu aujourd’hui la région la plus conflictuelle au monde.

La capacité de destruction de certaines armes employées durant la Deuxième Guerre mondiale et les souffrances massives qu’elles infligèrent incitèrent fortement à en prohiber quelques-unes, dont les gaz asphyxiants. Néanmoins, les conflits d’intérêts et les énormes profits des fabricants les conduisirent à élaborer des armes encore plus cruelles et plus destructrices, jusqu’au jour où la technologie moderne a fourni les matériaux et les moyens nécessaires à la mise au point d’armements dont l’emploi dans une guerre mondiale conduirait à notre extermination.

Je suis d’avis – qui est sans aucun doute celui de toutes les personnes dotées d’un sens élémentaire de leurs responsabilités – qu’aucun pays, grand ou petit, n’a le droit de posséder des armes atomiques.

On n’aurait jamais dû s’en servir pour attaquer deux villes sans intérêt militaire comme Hiroshima et Nagasaki, pour assassiner et irradier avec d’horribles effets durables des centaines de milliers d’hommes, de femmes et d’enfants d’un pays déjà vaincu sur le plan militaire.

À supposer que le nazi-fascisme eût obligé les puissances liées contre lui à rivaliser avec cet ennemi de l’humanité dans la fabrication de cette arme, le premier devoir de l’Organisation des Nations Unies, créée à la fin de la guerre, aurait dû être de l’interdire sans la moindre exception.

Mais les États-Unis, la nation la plus puissante et la plus riche, imposèrent au reste du monde la ligne à suivre. Ils possèdent aujourd’hui des centaines de satellites qui épient et surveillent de l’espace tous les habitants de la planète ; ils ont équipé leurs forces navales, terrestres et aériennes de milliers d’armes atomiques ; ils manipulent à leur guise, par Fonds monétaire international interposé, les finances et les investissements du monde.

Quand on analyse l’histoire de l’Amérique latine, depuis le Mexique jusqu’à la Patagonie en passant par Saint-Domingue et Haïti, on constate que toutes les nations, sans exception, du début du XIXe siècle à nos jours, soit deux cents ans, ont été victimes et continuent de l’être toujours plus des pires crimes que le pouvoir et la force puissent commettre contre le droit des peuples.

De brillants écrivains ne cessent de les dénoncer. L’un d’eux, Eduardo Galeano, auteur de Les Veines ouvertes de l’Amérique latine, vient d’être invité à inaugurer le prix prestigieux de la Casa de las Américas, en reconnaissance à son œuvre marquante.

Les événements se succèdent à une vitesse incroyable, mais la technologie permet d’en informer le public encore plus vite. Des nouvelles importants tombent, aujourd’hui comme hier. Une dépêche de presse du 11 nous apprend :

« La présidence danoise de l’Union européenne a informé mercredi qu’un nouveau train de sanctions encore plus sévères serait décidé le 23 contre l’Iran à cause de son programme nucléaire, visant non seulement son secteur pétrolier, mais aussi sa Banque centrale… Nous irons encore plus loin dans nos sanctions contre son pétrole et ses structures financières », a affirmé le chef de la diplomatie danoise, Villy Soevndal, à la presse étrangère.

On peut constater clairement que sous prétexte d’éviter la prolifération nucléaire, Israël a le droit d’accumuler des centaines d’ogives atomiques, tandis que l’Iran, lui, n’a même pas celui de produire de l’uranium enrichi à 20 p. 100.

Une agence de presse britannique bien connue fournit une autre nouvelle sur ce thème :

« La Chine n’a pas donné le moindre signe, mercredi, qu’elle céderait aux pressions des États-Unis pour qu’elle réduise ses achats de pétrole iranien et elle a considéré comme excessives les sanctions de Washington contre Téhéran. »

On reste abasourdi de voir avec quelle tranquillité les États-Unis et l’Europe censément civilisée orchestrent une campagne assortie de méthodes systématiquement terroristes. Pour s’en convaincre, il suffit de la nouvelle fournie par une autre agence de presse européenne :

« L’assassinat, ce mercredi, d’un responsable de la centrale nucléaire de Natanz, au centre de l’Iran, a été précédé de trois autres depuis janvier 2010. »

Le 12 janvier de cette année-là, « un physicien nucléaire de renommée internationale, Massoud Ali-Mohammad, professeur à l’Université de Téhéran, qui travaillait pour les Gardiens de la révolution, est mort dans l’explosion d’une moto piégée devant son domicile de la capitale. »

« 29 novembre 2010 : Majid Shahriari, fondateur de la Société nucléaire iranienne, "chargé d’un des grands projets de l’Organisation iranienne de l’énergie atomique" […] a été tué à Téhéran par l’explosion d’une bombe magnétique fixée à sa voiture.

« Ce même jour, un autre physicien nucléaire, Feyerdoun Abbasi Davani, a fait l’objet d’un attentat dans des conditions identiques quand il garait sa voiture devant l’Université Shahid Beheshti de Téhéran, où tous deux étaient professeurs. » Il n’a été que blessé.

« 23 juillet 2011: le scientifique Dariush Rezainejad, qui travaillait à des projets du ministère de la Défense, a été abattu à coups de feu par des inconnus qui roulaient en moto à Téhéran.

« 11 janvier 2012 – soit le jour même où Ahmadineyad voyageait entre le Nicaragua et Cuba pour donner sa conférence à l’Université de La Havane – le scientifique Moustapha Ahmadi Roshan, qui travaillait à la centrale de Natanz où il était le vice-directeur pour les affaires commerciales, est mort dans l’explosion d’une bombe magnétique posée sur sa voiture, près de l’Université Allameh Tabatabai, à l’est de Téhéran… L’Iran en a accusé de nouveau les États-Unis et Israël », comme pour les cas précédents.

Il s’agit là de l’assassinat sélectif, mais systématique, de brillants scientifiques iraniens. J’ai lu des articles de sympathisants notoires d’Israël qui considèrent ces crimes perpétrés par ses services secrets en collaboration avec ceux des États-Unis et de l’OTAN comme quelque chose de tout à fait normal.

Des agences informent depuis Moscou :

« La Russie a alerté aujourd’hui qu’un scénario similaire à celui de la Libye était en train de mûrir en Syrie, mais que l’attaque partirait cette fois-ci de la voisine Turquie.

« Nikolaï Patrouchev, secrétaire du Conseil de sécurité russe, a affirmé que l’Occident voulait "punir Damas non pas tant à cause de la répression contre l’opposition, mais de son refus de rompre son alliance avec Téhéran".

« …à son avis, un scénario libyen est en train de mûrir, mais les attaques ne viendront pas en l’occurrence de France, de Grande-Bretagne et d’Italie, mais de Turquie.

« Il s’est même risqué à affirmer : "Il se peut que Washington et Ankara soient déjà en train de définir différentes options de zones d’exclusion aérienne, où des armées de rebelles syriens pourraient être entraînées et concentrées". »

Les nouvelles proviennent non seulement d’Iran et du Moyen-Orient, mais aussi d’autres points d’Asie centrale proche de cette région. Ce qui nous permet d’apprécier la complexité des problèmes découlant de cette zone dangereuse.

Les États-Unis ont été entraînés par leur politique impériale contradictoire et absurde dans de sérieux problèmes dans des pays comme le Pakistan, dont les frontières avec celles d’un autre État important, l’Afghanistan, ont été délimitées par les colonialistes sans tenir compte des cultures ni des ethnies.

Dans ce dernier pays qui a défendu des siècles durant son indépendance face au colonialisme anglais, la production de drogues s’est multipliée depuis l’invasion yankee, tandis que les soldats européens appuyés par des drones et l’armement perfectionné des États-Unis commettent des massacres ignominieux qui augmentent la haine de la population et éloignent les possibilités de paix. C’est bien ça, et d’autres horreurs, que reflètent les dépêches des agences de presse occidentales :

« WASHINGTON, 12 janvier 2012. Le secrétaire d’État à la Défense, Leon Panetta, a taxé ce jeudi d’ "absolument déplorable" le comportement de quatre hommes présentés come des marines étasuniens en train de pisser sur des cadavres, selon une vidéo circulant sur Internet.

« "J’ai vu les images et je trouve ce comportement absolument déplorable".

« "Ce comportement est absolument inapproprié de la part de membres de l’armée étasunienne et ne traduit en aucun cas les critères et les valeurs que nos forces armées jurent de respecter".

En fait, le secrétaire à la Défense ne confirme ni n’infirme ces faits. Chacun donc peut en douter, et lui le premier peut-être.

En tout cas, il est extrêmement inhumain que des hommes, des femmes et des enfants, ou un combattant afghan qui se bat contre l’occupation étrangère, soient assassinés sous les bombes d’avions sans pilote. Pis encore : des dizaines de soldats et officiers pakistanais qui surveillent les frontières du pays ont été déchiquetées par ces bombes.

Le président afghan lui-même, Karzai, a affirmé qu’outrager des cadavres était « "tout simplement inhumain" et il a demandé à l’administration étasunienne d’ "infliger la peine la plus sévère à quiconque serait condamné pour ce crime". »

Des porte-parole des Talibans ont déclaré : « Des centaines d’actes semblables ont été commis ces dix dernières années sans qu’on les révèle. »

On en arrive presque à prendre en pitié ces soldats, séparés de leurs familles et de leurs amis, envoyés à des milliers de kilomètres de leur patrie pour lutter dans des pays dont ils n’ont peut-être jamais entendu parler à l’école et où on leur confie la mission de tuer ou de mourir afin d’enrichir des sociétés transnationales, des fabricants d’armes et des politicards sans scrupules qui dilapident chaque année les fonds dont on aurait besoin pour alimenter et éduquer les innombrables millions d’affamés et d’analphabètes dans le monde.

Nombre de ces soldats, victimes de leurs traumatismes, finissent par s’ôter la vie.

Est-ce que j’exagère quand je dis que la paix mondiale tient à un fil ?

Le 12 janvier 2012
21 h 14