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lundi 24 juin 2019

Fête nationale 2019 : vers une alliance combattive contre Legault et les grands monopoles

Déclaration de la Ligue de la jeunesse communiste et du Parti communiste du Québec 

À l’occasion de la Fête nationale 2019, le Parti communiste ainsi que la Ligue de la jeunesse communiste du Québec appellent tous les mouvements démocratiques, sociaux, syndicaux et populaires à s’unir dans une alliance combattive et militante contre le gouvernement réactionnaire et raciste de François Legault.

En effet, ce gouvernement présenté comme respectable, voire encensé par les grands médias du Québec, est pourtant le plus réactionnaire depuis l’époque de Duplessis et de la Grande Noirceur. 

mardi 12 mars 2019

SNC Lavalin, le "Québec Bashing" et l'hypocrisie nationaliste

Adrien Welsh 

L’affaire SNC Lavalin a fait couler beaucoup d’encre ce dernier mois. Tous les commentateurs et acteurs politiques ont fait tourner leur imagination afin de proposer leur lecture des faits. D’un conflit entre Justin Trudeau et son ancienne ministre de la Justice et Procureur général, la situation a fait boule de neige au point où 3 proches de Trudeau ont démissionné de leurs fonctions, mettant à mal le cabinet libéral, ce qui n’a tôt eu fait de gonfler les voiles des Conservateurs qui sont maintenant en tête des sondages. En effet, le parti d’Andrew Scheer s’est engagé dans la voie du populisme en exigeant que les têtes tombent, faisant fi du fait qu’en 2015, les Conservateurs ont eux-mêmes reculé devant la possibilité d’empêcher les entreprises jugées pour fait de corruption d’obtenir des contrats publics.

jeudi 22 novembre 2018

Solidarité avec la grève des stages

Nous reproduisons ici une Résolution spéciale adoptée par le Comité central du Parti communiste du Canada réuni en plénum les 17 et 18 novembre derniers. 

Le Comité central du Parti Communiste du Canada présente sa solidarité envers les près de 60 000 étudiant.e.s en grève pour la rémunération de tous les stages au cours de la semaine du 19 au 23 novembre. La grève touche plusieurs universités et CEGEP à travers le Québec. Certaines institutions, dont le CEGEP du Vieux Montréal, ont dû suspendre les cours alors que des milliers de manifestant.es dressaient des piquets de grève.

jeudi 8 novembre 2018

Tous à la rue le 10 novembre pour défendre la justice environnementale !

Cet article est également publié dans l'édition de novembre 2018 du journal Clarté

Changeons le système, pas le climat! 

Alors que le samedi 10 novembre prochain, des milliers de progressistes et environnementalistes sont attendus dans les rues de Montréal pour faire « rentrer l’environnement au Parlement », la question environnementale se pose avec plus d’urgence que jamais. Des records de chaleur ont été battus ces dernières années, causant plusieurs décès dont les 40 causés par la canicule qui s’est abattue sur le Québec cet été alors que les catastrophes naturelles s’enchainent à un rythme effréné. En conséquence, on calcule que d’ici 2050, la Terre comptera plus de 250 millions de réfugiés climatiques. Ceux-ci seraient aujourd’hui déjà plus nombreux que les réfugiés fuyant guerres et conflits. 

mardi 17 octobre 2017

De l'indécence et de la soif : Crise de l'eau dans les communautés autochtones



Marianne Breton Fontaine

L'eau est essentielle à la vie. L'accès à de l'eau portable en quantité suffisante est un droit humain fondamental. Pourtant, dans ce riche pays qu'est le Canada, des 600 réserves autochtones, 89 doivent impérativement faire bouillir leur eau. Dans certains cas, les avis d'ébullition sont en vigueur depuis près de 20 ans! En 2016, l'organisme Human rights watch publiait un rapport sur ce qu'il qualifie de véritable crise de l'eau potable dans les communautés. Depuis des années, les organismes de l'ONU et les communautés autochtones dénoncent cette situation inacceptable. Pourtant, rien ne change. Ni les gouvernements provinciaux, ni le gouvernement fédéral n'ont agit pour remédier à la situation.

Au Québec, on aurait pu croire qu'avec l'adoption de la Loi affirmant le caractère collectif des ressources en eau et visant à renforcer leur protection (la Loi) en 2009, les choses se seraient améliorées. C'est que cette loi fait non seulement tomber dans le patrimoine commun les ressources aquifères du Québec, elle mets en place des plans de gestion de l'eau par bassin versant, soit des Plan directeurs de l'eau (PDE), pour assurer un bon accès à l'eau à tous et toutes, et la protection de la ressource. Malheureusement, la crise vécue par les communautés autochtones semble avoir été oublié au moment fatidique. En effet, pas un seul parlementaire n'a mentionné les autochtones durant les jours de débats qui ont donné naissance à cette Loi. Tous ces beaux messieurs en cravate (et ces quelques madames, l'Assemblée nationale demeure un lieu hautement masculin) étaient bien trop occupés à parler de l'accès à l'eau des entreprises. Résultat, la loi elle même ne mentionne les autochtones que dans une liste de personnes à consulter possiblement dans l'élaboration des PDE, au coté, notamment, des entreprises.

Il s'agit là d'une occasion manqué pour le gouvernement de faire preuve de respect et de décence envers les peuples autochtones. A priori, alors que ces communautés sont celles ayant les plus graves problèmes d'accès à l'eau, elles auraient du au minimum être consultées en amont de l'adoption de la loi, et par la suite, les communautés autochtones auraient du avoir une place privilégiée dans l'élaboration des PDE dans chaque région du Québec.

Cette manière de faire aurait non seulement répondu à la décence et au bon sens, elle aurait aussi été une occasion pour le gouvernement de se conformer à ses obligations internationales. En 2010, le gouvernement du Canada appuyait enfin la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones (DNUDPA). L'article 32 de la DNUDPA énonce que les États doivent consulter les autochtones et coopérer avec eux de bonne foi « en vue d’obtenir leur consentement, donné librement et en connaissance de cause, avant l’approbation de tout projet ayant des incidences sur leurs terres ou territoires et autres ressources, notamment en ce qui concerne la mise en valeur, l’utilisation ou l’exploitation des ressources minérales, hydriques ou autres. » Nous sommes encore loin d'avoir mis ce principe en pratique au Québec et au Canada.

Ce qui est décrit dans la DNUDPA est ce qui est appelé en droit international le « libre consentement préalable et éclairé » (LCPE). Cette notion n'est pas nouvelle. Elle est connu par les parlementaire de tout le Canada depuis longtemps. Déjà en 1989, l’Organisation internationale du travail définissait les principes du LCPE dans sa Convention n° 169 comme étant pour les peuples le droit de « décider de leurs propres priorités » de développement et le droit « d’exercer autant que possible un contrôle sur leur développement économique, social et culturel propre ». L’OIT y spécifie que les États ont l’obligation de « s’assurer » spécialement de la « participation [des peuples autochtones] à la prise de décision » afin de préserver leurs droits de nature collective dans un État démocratique. nature collective dans un État démocratique. Ce que cela signifie, c’est que les gouvernements devraient inclure les peuples autochtones dans les processus décisionnel qui les affecterons ; dans l’élaboration de la loi sur l’eau - comme richesse collective par exemple. D'ailleurs, on peut se questionner à quelle collectivité ce gouvernement fait référence dans la Loi puisqu’elle ne semble pas être celle de toutes les personnes habitant le territoire québécois. 

Ceci étant dit, la Loi ne ferme pas la porte à la participation des autochtones dans la gestion des ressources en eau. Si tel était le cas, elle serait ouvertement discriminatoire. C'est ici plutôt la violence du silence et de l'indifférence qui sévi. Est-ce que l'eau coulera enfin jusque dans la communauté anicinape de Kitcisakik dans le Témiscamingue ? Cette Première Nation vivant à environ 90 kilomètres au sud-est de Val-d’Or compte 400 personnes. Elle a fait plusieurs fois les manchettes aux cours des années, notamment en raison de son manque d’accès à l'eau potable. Une seule station sanitaire ne comportant que huit douches est disponible pour tous les habitants. Imaginez, c'est la queue, dehors, en pleine hiver glacial, pour pouvoir se laver. 8 douches pour 400 personnes! Les maisons n’ont pas d’eau courante ni de toilettes. L'eau pour la consommation n'est disponible que dans un dispensaire au centre du village, et sa qualité est questionnée. Dans la même région, plusieurs communauté n'ont aucun point d'accès à l'eau, aucune aqueduc. Si on jette un coup d'œil au PDE de la région, sur 131 actions prévues, douze concernent directement une des cinq communautés autochtones du bassin versant du Témiscaminque, et, de ces douze actions, seulement trois touchent à la qualité de l'eau potable. En d'autres mots, nous sommes à des années lumières d'un plan qui répond à la crise actuelle.

Des communautés entières ont soif. Des communautés entières sont malades en raison de l'insalubrité de l'eau. Des communautés entières ne cessent de répéter que l'heure est grave. Pourtant, nos gouvernements ont réussi à passer une loi sur l'eau en oubliant les personnes qui en avaient le plus besoin. C'est tout simplement indécent.

samedi 1 juillet 2017

Canada 150: qu'y a-t-il à célébrer?



Comité central exécutif
1er juillet 2017

La YCL-LJC considère les mobilisations autour du 150e anniversaire du Canada, qui ont couté au moins 500 millions de dollars, comme des provocations de la part de la classe dirigeante aux peuples autochtones, victimes de l'impérialisme canadien, aux progressistes, à la jeunesse et à la classe ouvrière de ce pays. Nous joignons notre voix aux nombreux groupes qui dénoncent fermement la propagande et les tentatives de réécriture de l'histoire canadienne, comme si cette histoire devait être célébrée. Le Gouvernement du Canada tente de faire de cette journée du 1er juillet une fête à célébrer dans l'unité et dans la fierté. Néanmoins, plusieurs ne célèbreront pas la date de la signature de l'Acte de l'Amérique du Nord britannique (AANB) qui a uni les dernières colonies britanniques d'Amérique du Nord au sein d'un dominion qui concrétise l'oppression nationale dans sa Constitution.

Pour la jeunesse des Premières Nations, Inuit et Métis, l'oppression nationale a été et continue d'être une réalité violente et actuelle qui fait partie des crimes de l'impérialisme canadien. Le génocide et le racisme anti-autochtone systémique font encore partie de la vie quotidienne des jeunes autochtones. Ceci est attesté par les innombrables exemples de forces policières qui commettent des abus sexuels et physiques auprès des jeunes femmes autochtones dans l'impunité la plus totale. Cette situation est également attestée par le peu de progrès dans le dossier de l'Enquête sur les femmes autochtones disparues et assassinées malgré la la demande publique pour cette enquête et la justice. Le leg des pensionnats de réforme, qui avaient pour but de "tuer l'Indien dans l'enfan", demeure frais dans la mémoire de la jeunesse qui souffre toujours, en conséquence, l'assimilation forcée et à qui il est impossible d'étudier dans sa langue nationale. La Loi sur les Indiens, qui prévaut toujours et qui a inspiré le régime d'Apartheid sud-africain, fait des peuples autochtones des citoyens de seconde catégorie. Demander aux nations autochtones de célébrer ce 1er juillet représente une rature de cette histoire coloniale violente, qui renforce le traumatisme intergénérationnel dans une ère de soi-disant réconciliation. Le Canada a été construit sur le vol des terres autochtones et ses 150 ans d'histoire ont dévasté les communautés autochtones.

Pour la jeunesse du Québec, les 150 ans écoulés depuis la signature de l'AANB sont marquées par l'inégalité et la discrimination. Ceci est reflété par le fait que, jusqu'à la Révolution tranquille, les travailleurs-euses québécois percevaient des salaires considérablement moindres que ceux de leurs collègues anglophones. Les opportunités pour la jeunesse québécoise étaient limitées. Plusieurs gains ont été obtenus grâce à la mobilisation de la jeunesse progressiste québécoise notamment, mais la question nationale est toujours en suspens et l'oppression nationale prévaut toujours. La signature de la Constitution canadienne sans l'inclusion du Québec en 1982 et l'adoption de l'Acte sur la Clarté référendaire dans la foulée du référendum de 1995, qui rend la séparation et l'auto-détermination du Québec pratiquement impossible, en est un autre exemple.

Pour la jeunesse acadienne et pour les jeunes issus des autres minorités nationales francophones, leur expérience des 150 dernières années sont des expériences de luttes pour vivre et étudier dans leur langue, puis pour maintenir des services publics en français à l'extérieur du Québec.

La célébration du 150e du Canada est également marquée par l'idée de la grandeur canadienne en tant que pays contribuant à la paix dans le monde. Le Canada n'a jamais été un pays qui promeut la paix dans le monde, mais le Gouvernement continue de perpétrer ce mythe tout en bénéficiant politiquement et économiquement, en toute discrétion, de la guerre, de l'occupation et de l'extraction de ressources naturelles à travers le monde. Ceci est évident par la feuille de route belliciste en Syrie et en Irak, par le soutien de régimes brutaux comme ceux d'Israël et d'Arabie Saoudite (à travers la vente d'armement s'élevant à des millions de dollars), et par son rôle dirigeant dans l'OTAN. Le gouvernement du Canada continue d'augmenter ses crédits de guerre. Récemment, il a annoncé une augmentation du budget militaire de 70%, augmentation qui lui permettrait d'implanter encore plus violemment ses plans impérialistes en Amérique Latine, en Afriqueet au Moyen-Orient en particulier.  Les monoples canadiens quant à eux poursuivent leur plan d'extraction des ressources naturelles malgré la résistance des communautés locales.

Jeunes communistes, nous nous rappelons la résistance contre les politiques capitalistes, génocidaires et colonialistes du gouvernement canadien à travers ces 150 dernières années, où d'importantes batailles ont été menées par la jeunesse, la classe ouvrière et ses alliés. Celles-ci incluent les soulèvements de la nation métis de 1873 et 1885, la Grève générale de Winnipeg en 1919, la Marche vers Ottawa pour l'Assurance chômage en 1935, la mobilisation pour la sécurité sociale ou, plus récemment, la grève étudiante de 2012 au Québec et le mouvement 'Idle No More'. Ces mobilisations représentent des exemples important qui font preuve que les forces vivent existent aujourd'hui au Canada pour aller de l'avant et exiger un changement fondamental.

Ce changement fondamental, néanmoins, n'arrivera que si nous travaillons dans l'unité contre notre ennemi principal: la classe capitaliste canadienne et l'impérialisme. Nous devons maintenir cette unité entre les mouvements sociaux et syndical, le mouvement féministe, étudiant; mais aussi entre ces mouvements au sein des différentes nations qui constituent le Canada. Travailler dans l'unité inclut le combat pour changer la constitution canadienne et exiger un nouveau partenariat libre, volontaire et consenti, de ces différentes nations. Cette Constitution devrait reconnaire le droit de chaque nation à l'auto-détermination, y compris et jusqu'au droit de se séparer.

Nous saluons l'appui sans cesse plus important à la lutte contre le leg colonial du Canada et son histoire d'oppression nationale tel qu'attesté par l'appel du mouvement 'Idle No More' "Unsettle Canada 150" soutenu par plusieurs organisations progressistes incluant la nôtre. Cet appel est l'occasion de se rappeler qu'il n'y a rien à célébrer 150 ans après la signature d'une Constitution qui a permis et même encouragé la marche des grandes compagnies vers l'accaparation des ressources naturelles aux dépens des peuples autochtones dont les territoires ancestraux ont été dévastés, qui a permis au Canada de poursuivre ses politiques génocidaires à l'égard des nations autochtones et qui a permis l'occupation des rues de Montréal par l'armée canadienne en octobre 1970. Plutôt qu'un jour de célébration, le 1er juillet au Canada devrait être un jour de résistance contre les tentatives de réécrire l'histoire du Canada d'une façon qui blanchirait les crimes du capitalisme, de l'impérialisme, du racisme et du colonialisme canadien.

samedi 24 juin 2017

Fête nationale 2017: Quel Québec pour la jeunesse, les travailleur-euse-s et les masses populaires?

Déclaration conjointe du Parti communiste du Québec et de la Ligue de la jeunesse communiste du Québec

À l’occasion de la Fête nationale du Québec, le Parti communiste et la Ligue de la jeunesse communiste du Québec saluent toutes les forces progressistes mobilisées contre la domination de notre économie par les intérêts des banques et des grandes compagnies, contre les plans d’austérité du gouvernement Couillard, contre les forces d’extrême-droite racistes, islamophobes, homophobes, identitaires, misogynes et racistes, contre la destruction de notre environnement, contre le libre-échangisme; pour un salaire minimum décent, pour la gratuité scolaire, pour la reconnaissance, le respect et l’extension des droits des nations autochtones.

Cette année, la célébration de la Fête nationale du Québec se déroule dans un contexte politique, social et économique marqué par l’approfondissement de la crise économique et la fuite en avant de l’impérialisme qui, toujours plus avide de profits, ne recule devant rien pour satisfaire son besoin de faire main basse sur l’accès à de nouveaux marchés, à des ressources et une main d’œuvre à bon marché. En corolaire, le danger d’une guerre mondiale ou d’un conflit globalisé n’est pas qu’une menace rhétorique. La destruction de notre environnement générée par l’ « extractivisme » effréné du capitalisme menace notre viabilité sur la Terre. Les forces d’extrême-droite, confortées par la victoire de Donald Trump aux États-Unis, refont surface, encouragées par la classe dirigeante qui les utilise dangereusement comme repoussoir. L’islamophobie atteint des sommets avec une hausse considérable des crimes contre les personnes de confession musulmane, dont l’attentat à la Mosquée de Québec n’est qu’un exemple.

Le Québec capitaliste dans lequel nous vivons n’a rien d’autre à offrir à la jeunesse, aux travailleurs-euses et aux masses populaires que des salaires de misère, des études à prix exorbitants et le chômage. Devant cette situation désespérée, il est à propos de poser la question du Québec que nous voulons construire.

 Cette année en particulier, poser cette question, alors que la St-Jean survient à une semaine des festivités entourant le 150e anniversaire du Canada, c’est aussi poser la question, toujours latente, du lien entre le Québec et le reste du Canada. Philippe Couillard, motivé par des calculs politiciens voulant forcer le PQ à la surenchère nationaliste, a timidement proposé que soit rouverte la Constitution canadienne, ce à quoi Justin Trudeau a, sans surprise, répondu par la négative. Ceci prouve à nouveau que la question nationale au Québec et au Canada est loin d’être réglée, quoi qu’en dise le Premier Ministre du Canada.

Communistes, nous sommes d’avis que la question de la société que nous voulons construire ne peut être posée hors du cadre national, mais nous estimons également que la question nationale ne peut être comprise en dehors du cadre plus général de la lutte que nous devons mener contre l’austérité, pour une démocratie avancée, pour la paix, contre l’impérialisme et pour le socialisme.

Ainsi, nous considérons le Canada actuel non pas comme un État-nation, mais comme un État multinational dont les 150 ans d’histoire sont marqués par l’oppression d’une nation sur plusieurs autres, à commencer par les nations autochtones victimes d’un génocide historique et des legs du colonialisme, jusqu’au Québec en passant par la nation acadienne et les minorités nationales francophones du reste du Canada. C’est pourquoi nous reconnaissons le Québec comme une nation et nous nous mobilisons pour que soit garanti son droit à l’autodétermination jusqu’à et y compris le droit de se séparer. Toutefois, la reconnaissance de ce droit ne signifie pas que nous soyons actuellement en faveur de son application.

Si nous estimons qu’aujourd’hui, le statu quo représente le pire cas de figure quant à l’inégalité nationale, nous estimons que l’indépendance du Québec servirait bien plus les intérêts des entreprises québécoises désireuses de se servir du levier d’un État québécois indépendant, plus intégré sans doute aux marchés états-unien et européen, que ceux des travailleur-euse-s et de la jeunesse de notre nation. La classe ouvrière et les mouvements progressistes de chaque nation constituant le Canada ont besoin s’unir pour être en mesure de chasser la bourgeoisie du pouvoir et créer une société nouvelle juste, équitable et sans exploitation. Mais ils ne parviendront à s’unir que sur une base d’égalité nationale.

Au contraire, pour mener à bien le projet d’indépendance la classe ouvrière et les forces progressistes se retrouvent condamnées à faire primer l’unité avec la bourgeoisie nationale nécessaire à sa réalisation. Cela consacre du même coup la division qui existe déjà au sein de la classe ouvrière et des forces progressistes canadiennes et qui affaiblit leur lutte contre leur ennemi commun, le capitalisme et l’impérialisme.

Dans le contexte international actuel, l’unité de la classe ouvrière et des forces progressistes canadiennes constitue le rempart le plus efficace contre l’avancement des positions de l’impérialisme états-unien.

Toutefois, dans le cadre de la Constitution canadienne actuelle, l’unité des forces progressistes de chaque nation du Canada est irréalisable compte tenu de l’oppression nationale qui y est contenue. C’est pourquoi nous appelons à ce que les forces progressistes et populaires du Québec, au lieu de tomber dans le piège du chauvinisme identitaire ou encore de succomber aux chants des sirènes nationalistes, se mobilisent, non pas pour rouvrir la constitution canadienne, mais bien pour la changer de sorte que celle-ci adopte comme principe fondamental l’égalité nationale.

Réduire le débat sur la question nationale à une simple opposition entre le statu quo et la séparation revient à confiner le débat dans les termes voulus par la classe dirigeante. Les militant-e-s de Québec solidaire, en appuyant la formation d’une Assemblée constituante pour le Québec, avec un mandat ouvert quant à la relation entre le Québec et le Canada, pavent la voie à l’adoption d’un règlement démocratique à la question nationale.

Ainsi, le Parti communiste et la Ligue de la jeunesse communiste proposent une république confédérée des différentes nations. Cette république disposerait, au niveau central, de deux chambres. La première de ces deux chambres serait similaire à la Chambre des Communes actuelle mais les député-e-s qui la composeraient, seraient élus au moyen d’un nouveau système de représentation proportionnelle. L’autre chambre, qui remplacerait l’actuel Sénat, serait une Chambre des Nationalités, constituée d’un nombre égal d’élu-e-s provenant du Québec et du Canada anglophone, et d’un nombre garanti et important pour les peuples autochtones, acadien et métis. Chaque chambre aurait le droit de proposer des projets de lois, qui ne deviendraient lois que si les deux chambres les adoptent. De plus, les peuples autochtones auraient le droit de veto sur toute question concernant leur développement national. Cette structure protègerait ainsi les deux principes démocratiques fondamentaux que sont l’égalité des droits des nations, quelle que soit leur taille, et la règle de la majorité.

Une Constitution vraiment démocratique devrait corriger les injustices historiques subies par les peuples autochtones. Cela implique la reconnaissance de la pleine égalité de leurs droits économiques, sociaux, nationaux et politiques, ainsi que le règlement juste de leurs revendications territoriales sur la base des droits découlant des traités et des revendications des peuples autochtones. Les droits et les revendications des femmes autochtones devraient aussi être respectés. Le droit des nations à l’autodétermination serait enchâssé dans la Constitution canadienne.

C’est à travers cette lutte pour une solution fondamentalement démocratique à la question nationale partout à travers le Canada que se bâtira une solidarité entre les forces ouvrières et progressistes, et ce n’est que moyennant cette solidarité, cette unité, que nous arriverons à faire courber durablement l’échine au patronat et aux grandes entreprises.

vendredi 17 mars 2017

À nous la rue contre la brutalité policière



Tract produit par la Ligue de la jeunesse communiste à l'occasion de la 21e Journée internationale contre la brutalité policière du 15 mars dernier.

La manifestation, qui a mobilisé quelques centaines de militants, s'est conclue, malgré quelques échauffourées avec la police, sans arrestations pour une deuxième année consécutive. Il ne fait aucun doute que cette approche plus «soft» de la part du SPVM doit beaucoup aux pressions populaires contre les pratiques douteuses de la police de Montréal. Les récentes révélations, qui ont placé le SPVM sur la sellette pour ses pratiques douteuses et peu transparantes, ont également contribué à ce que les forces de l'ordre se tiennent à carreau.



Affaire Théo en France, organisation de milices pour attraper les migrants en Hongrie et aux États-Unis, arrestation de milliers de militants progressistes en Turquie à la suite du contre-coup de juillet 2016, prisonniers et assassinats politiques - dont Milagro Sala et Berta Cáceres - en Amérique latine comme lors de l'âge d'or des dictatures fascistes, la question de la brutalité policière n'est pas que montréalaise. Dans tous les pays capitalistes, à mesure que la crise économique s'accentue, que le peuple, la jeunesse et les travailleurs-euses tentent de se délier du collier de misère auquel ils se retrouvent rivés, adopter une ligne dure contre les manifestant-e-s, viser en priorité les personnes racisées et refuser de prendre au sérieux les femmes victimes de harcèlement sexuel, en particulier lorsqu'elles sont issues de communautés autochtones, est une aubaine pour le 1 %, la classe capitaliste qui tient le haut du pavé et tente de nous réduire à une masse amorphe et atone, une sorte de pâte d'argile qu'elle serait en mesure de modeler à sa guise.

À Montréal, la Ville n'a pas cru bon abroger le règlement P-6 malgré son inconstitutionnalité, ce qui lui permet de l'invoquer pour des fins d'intimidation. Nombreux sont ceux et celles qui, encore aujourd'hui, sont confrontés à des poursuites en lien avec ce règlement liberticide. Le SPVM, dont les pratiques ont été maintes fois décriées par la Ligue des droits et libertés, Amnesty International et le Comité des Droits de l'Homme de l'ONU, fait maintenant l'objet d'une enquête interne après que deux policiers ont révélé que le service a fabriqué des preuves, ce dont le Maire Coderre est courant depuis 2014 et refuse d'en assumer la responsabilité, lui qui a promptement réitéré sa solidarité envers Philippe Pichet, chef du SPVM. Il a d'ailleurs fallu faire des pieds et des mains pour que l'enquête auprès du SPVM ne soit pas seulement la responsabilité de la Sureté du Québec (que ce ne soit pas la police qui enquête sur la police) et que le Bureau des enquêtes indépendantes en coordonne une partie, une disposition pourtant de mise dans ce genre de dossier.

Parmi ces pratiques scandaleuses, la mise sous écoute d'un journaliste, Patrick Lagacé, a fait couler beaucoup d'encre à travers le monde cet automne. Si celle-ci a été d'emblée décriée, il reste que les techniques utilisées par la Police de Montréal ont été maintes fois utilisées d'abord et avant tout pour cibler les militant-e-s progressistes.

Quant à la question de laisser la SQ enquêter sur le SPVM, nous savons également que le corps policier provincial n'est en rien plus intègre que la police municipale, en particulier après les révélations au sujet des femmes autochtones victimes d'abus de pouvoir de la part d'agents de la SQ à Val d'Or et ailleurs en région.

Police patronale, colonialiste, raciste et sexiste

En ce mois de mars, initié par la Journée internationale des femmes la semaine dernière, et quelques jours avant le 21 mars, Journée internationale contre le racisme, il importe de souligner le caractère essentiellement sexiste et raciste de la brutalité policière.

Une étude récemment publiée dans le Globe and Mail fait état de plus 10 000 cas de harcèlement sexuel à l'égard de femmes originaires d'environ 10 000 villes et villages au Canada traités par 32 corps policiers. De ces plaintes, environ 20 % est immédiatement rejeté par les enquêteurs et considéré comme non-fondé. À titre comparatif, la moyenne internationale se situe entre 2 et 8 %. Cette statistique est d'ailleurs inégale à l'échelle du pays : par exemple, à St-John et Fredericton (Nouveau-Brunswick), on estime que 16 % des plaintes pour harcèlement sexuel sont déclarées comme non-fondées. En 2009 par exemple, 472 000 cas de harcèlement sexuel ont été compilés par Statistiques Canada, mais les forces de l'ordre n'en ont répertorié que 21 000 parmi lesquels seuls 7951 ont fait l'objet de suites judiciaires.

Les pratiques racistes des forces de police du Québec et du Canada ne sont pas en reste : avec l'assassinat d'Andrew Loku, un homme de 45 ans originaire du Soudan du Sud, à Toronto l'an dernier, et après que les forces de police de Toronto ont déclaré que les agents responsables de sa mort n'ont pas erré quant à la force employée, un vaste mouvement de solidarité rejetant entre autres le racisme au sein des forces de police partout au Canada s'est organisé. Cette histoire ressemble d'ailleurs à celle de Freddy Villanueva, survenue il y a près de dix ans à Montréal-Nord, mais dont les stigmates sont toujours apparentes si l'on s'en tient aux témoignages de jeunes de ce quartier victimes de profilage racial.

La brutalité et les bévues des forces de police ne sont en rien un phénomène nouveau. Depuis l'existence de l'État centralisé, soit depuis l'hégémonie de la bourgeoisie, le rôle de la maréchaussée a toujours été de défendre les intérêts de la classe dirigeante. Jeunes communistes, nous nous solidarisons avec tous ceux et celles qui luttent contre la limitation du droit au rassemblement, à la démocratie, au droit de grève et qui dénoncent le racisme, colonialisme et sexisme systémique au sein des forces de l'ordre. Pour nous, une attaque contre un est une attaque contre tous !

Il ne fait aucun doute que la police répond d'un système politique et économique basé sur le racisme, le sexisme, l'homophobie, l'impérialisme et le colonialisme ; d'un système basé sur l'exploitation de la majorité par la minorité, du 99 % par le 1 %. C'est essentiellement pour garantir le bon fonctionnement de ce système, le capitalisme, que la police a été investie de sa mission. Du peuple, elle ne répond que très peu: sa réelle responsabilité se résume à la défense de la propriété privée.

Ainsi, autant nous nous attaquons à l'aile armée du capitalisme, autant il nous est important de mobiliser le plus massivement possible afin d'en finir avec ce système putride et de renverser la vapeur afin de forcer les grandes entreprises à céder leur pouvoir à la majorité, à la jeunesse et aux masses populaires. Cette rupture avec le capitalisme ne s'opèrera pas d'elle-même. La fuite en avant du capitalisme en crise le rend encore plus agressif et violent.

L'élection de Trump et la montée de l'extrême-droite en Europe aidant, les idées fascisantes font leur chemin chez les dirigeants du Québec et du Canada. Il ne fait aucun doute qu'en corollaire, les forces de police se sentiront plus libres d'interpréter les textes de loi à leur façon. On voit déjà poindre les dangers d'une police plus autoritaire, plus armée et sans cesse plus militarisée.

Pour contrer cette tendance, il nous faut plus que jamais s'unir et renverser la vapeur. L'an dernier, et cette année, la manifestation contre la brutalité policière, au cours de laquelle aucune arrestation n'a été recensée, marque un point positif quant à la possibilité d'unir ceux et celles qui luttent contre la brutalité policière que pour le salaire minimum à 15$ l'heure, contre le sexisme et le racisme ou encore contre le libre-échange et l'impérialisme. 

S'unir contre le capitalisme est un impératif de notre temps. Le pouvoir des grandes compagnies et des banques, leur hégémonie, ne connait aucune limite si nous leur laissons quartier libre. Il n'appartient qu'à nous d'être à la hauteur de nos ambitions et bâtir un monde meilleur, exempt de crises économiques, d'exploitation et de guerres, un monde où la présence policière ne pourra que réduire. Ce monde n'est ni utopique ni atopique: c'est le socialisme-communisme. Par notre unité et notre combativité, nous pouvons y parvenir et nous y parviendrons, car la riposte n'appartient pas qu'à une frange avancée de la jeunesse et des travailleurs-euses, mais bien à l'ensemble des masses populaires, à tous ceux et celles qui luttent contre la casse des services publics, pour la paix, pour l'éducation gratuite, pour des logements sociaux, pour la pleine égalité hommes-femmes, contre le racisme et le fascisme, contre la montée de toute mouvance d'extrême droite, contre la brutalité policière; en bref, contre tous les «dommages colatéraux» du capitalisme. 

mercredi 4 mai 2016

Fascismo nunca mais, 25 de Abril sempre!

Il y a quarante-deux ans, le 25 avril, à minuit quinze, on pouvait entendre partout au Portugal, Grândola Vila Morena sur les ondes radiophoniques. Cette chanson populaire de l’Alentejo décrit un village, Grândola, comme une terre de fraternité. Le régime fasciste de l’Estado Novo en place depuis 1933 - la plus longue dictature fasciste en Europe - considérait ce chant comme subversif et l’avait donc interdit, car propagateur d’idéaux assimilés au communisme. Sa diffusion sur la radio publique annonçait clairement qu’un nouveau jour se lèverait sur le Portugal, comme si la «terre de fraternité» rêvée dans Grândola Vila Morena s’étendrait sur l’ensemble du pays.





Au-delà du symbolisme, cette chanson diffusée aux petites heures de la nuit se voulait avant tout un signal marquant le début des opérations militaires qui allaient enclencher la Révolution des Oeillets, début de la libération de tout un peuple d’une dictature fasciste et sanglante. Elle a également pavé la voie à la libération de quatre des dernières colonies africaines (Angola, Guinée Bissau, Mozambique et Cap-Vert).

La Révolution des Oeillets a été initiée par le Mouvement des forces armées, soit un groupe de militaires dissidents opposés au régime dictatorial qui s’enlisait un marasme économique et dans des guerres coloniales particulièrement meurtrières en Angola et au Mozambique. Elle aurait pu se traduire par un simple passage à une démocratie libérale bourgeoise. Or, grâce à la lutte clandestine du Parti communiste portugais, seule force politique organisée durant les années sombres de la dictature, cette Révolution a pris des allures beaucoup plus radicales et progressistes que ne l’auraient souhaité les chantres de la ploutocratie européenne. Durant les semaines qui ont suivi la destitution du dictateur Marcelo Caetano, nombreux ont été ceux qui ont décrié «l’assassinat» de la démocratie au Portugal à cause du rôle accru du Parti communiste portugais dans le processus de transition démocratique et surtout dans leur participation à la rédaction de la nouvelle Constitution.

Et pour cause, ce texte dont nous célébrons cette année le 40e anniversaire, produit d’un compromis entre les forces révolutionnaires, les socialistes et quelques libéraux, affirme tout de même dans son article premier que «le Portugal est une République souveraine, basée sur la dignité humaine et la volonté populaire, qui s’engage dans sa transformation vers une société sans classes». De nombreux autres articles s’attaquent au capitalisme monopoliste et en préconisent la liquidation; garantissent le droit de grève et interdisent les lock-outs; entérinent la réforme agraire, définie comme «un des instruments fondamentaux pour la construction d’une société socialiste», ainsi que la nationalisation et la socialisation des moyens de production; identifient comme priorité l’amélioration des conditions de vie du peuple; font du Portugal un pays anti-guerre qui reconnait le droit des peuples à l’auto-détermination, refuse l’ingérence dans les différents conflits et préconise le désarmement tout comme la dissolution des «blocs militaro-politiques» (sous-entendu l’OTAN et l’Union européenne).

Sans aucun doute, il s’agit de la Constitution la plus progressiste d’Europe . Il n’est donc pas étonnant que la bourgeoisie monopoliste revancharde et nostalgique de l’ancien régime ainsi que les capitalistes européens se soient et continuent de s’affairer à une application plus que laxiste de la Constitution. Malgré sept modifications visant à la rendre plus compatible aux intérêts des grandes entreprises portugaises, européennes et internationales, elle demeure une référence en termes de cadre pour une démocratie avancée. Les violations constitutionnelles sont donc monnaie courante au Portugal: tous les gouvernements qui se sont succédé depuis quarante deux ans en sont coupables, qu’il s’agisse du Parti socialiste ou des partis de droite.

Le seul Parti qui, aujourd’hui, fait de la défense de la Constitution et des valeurs de la Révolution d’avril une priorité est le Parti communiste portugais qui la considère comme un outil important afin d’implanter une politique «patriotique et de gauche» au Portugal.

Comme l’affirme la Jeunesse communiste portugaise: «Lutter pour Avril, c’est lutter pour l’éducation publique, gratuite et de qualité, et ce, à tous les niveaux d’enseignement; c’est lutter pour le droit au travail et pour les droits du travail; c’est lutter pour l’accès universel et gratuit à la santé, au logement, à la culture et au sport; c’est lutter pour la démocratie; c’est lutter pour l’égalité de droit et concrète entre hommes et femmes; c’est lutter pour la souveraineté et l’indépendance nationale, pour la Paix et l’amitié entre les peuples; c’est lutter pour un Portugal développé et progressiste où les jeunes peuvent vivre heureux et accéder à leurs aspirations.» 

En outre, les jeunes communistes soulignent que : «ces valeurs sont toutes consignées dans la Constitution de la République portugaise qui célèbre ses 40 ans cette année. Elles continuent d’inspirer la lutte quotidienne des travailleurs, du peuple et de la jeunesse du Portugal.»

De notre côté de l’Atlantique, au Québec plus précisément, un important débat émerge des rangs de Québec Solidaire à l’occasion du Congrès annuel qui se tiendra à la fin mai. En effet, les membres du parti progressiste seront amenés à discuter des objectifs de l’Assemblée constituante, à savoir si celle-ci devra se prononcer clairement pour l’indépendance.

Malgré l’intérêt que peut susciter cette discussion, il reste qu’elle est sous-tendue par un calcul politicien moins louable susceptible de dévoyer tant le projet solidaire que le concept même d’Assemblée constituante, qui, comme nous l’indique l’exemple portugais, demeure avant tout lié à un rapport de forces à bâtir en faveur des forces populaires et contre le pouvoir des entreprises. Ainsi, Québec Solidaire, héritier de l’Union des forces progressistes, avait pour projet jusqu’à aujourd’hui d’unir les forces progressistes au-delà du clivage généré par la question nationale afin de poser les bases d’un Québec fondamentalement progressiste. En ce sens, la question de l’indépendance pouvait être vue comme un moyen, mais pas comme une fin en soi.

Or, lors du prochain congrès, la direction de QS soumet aux membres la possibilité de modifier l’objectif de l’Assemblée constituante afin que soit inscrite d’emblée la question d’indépendance. D’union des forces progressistes, QS deviendrait alors l’union des forces indépendantistes! Imposer l’indépendance à tout prix n’aide en rien le projet solidaire ni celui d’Assemblée constituante. Plutôt que de discuter de la forme dans laquelle les Québécois pourront exercer leur droit à l’auto-détermination, nous devrions nous affairer à mobiliser les forces vives et bâtir un rapport de force qui nous permettra d’imposer notre feuille de route, celle du peuple et construire une société québécoise à notre image, et pour ce faire, nous avons besoin du concours de tous les militants progressistes, qu’ils soient indépendantistes ou pas.

vendredi 26 février 2016

MANIFESTATION : À la journée internationale des femmes, les femmes luttent pour un monde meilleur!


Invitation du groupe Femme de diverses origines

8 Mars 2016 - 18h00 au Square Cabot

 
8 MARS 2016 LES FEMMES LUTTENT POUR UN MONDE MEILLEUR!
À l’occasion de la Journée internationale des femmes nous exigeons: la justice, la paix, l’égalité, le statut, la prospérité et la dignité pour tous!

Du Québec, du Canada, de l’Amérique latine, de l’Afrique, de l’Asie et de l’Europe, nous célébrons nos victoires et nos luttes en cours contre le patriarcat et les formes systémiques de discrimination et de marginalisation qui exploitent nos familles et communautés; le colonialisme, le racisme, l’islamophobie, le capitalisme, l’impérialisme et leurs conséquences (violence, la guerre, l’austérité). Nous signalons également une alerte urgente pour des victoires durement gagnées – pour l’égalité des sexes, l’équité salariale, la souveraineté corporelle, la sécurité et les bons emplois qui sont en danger.
Au Québec, les Libéraux nous attaquent au nom de la soi-disant « austérité », mais il y a une forte résistance des travailleuses-eurs, étudiant-e-s et parents. Au Canada, les dix ans de Harper ont été désastreux, surtout pour les femmes et les groupes marginalisés de notre société. Nous avons vu l’érosion des services et des droits durement acquis. Le nouveau gouvernement Trudeau a fait beaucoup de promesses, y compris celles qui ont un impact direct et indirect sur l’égalité des sexes. Nous veillons à ce qu’ils tiennent leurs promesses et nous exigererons plus.

L’accueil des réfugiés, en provenance de Syrie et à qui on octroie la résidence permanente à leur arrivée, est une étape positive. Mais il faut rappeler au gouvernement qu’il y’a déjà au Canada des centaines de personnes, en attente de leur statut, incapables de vivre décemment, privées de soins de santé et dont les enfants sont souvent privés d’éducation. Il ne doit pas y avoir au Canada un système d’asile et d’immigration à deux vitesses. Nous rappelons aussi que le système des travailleurs étrangers temporaires, une main-d’œuvre « flexible » et exploitable sans droit, doit cesser. Enfin, nous rappelons que les Libéraux doivent agir et tenir leur promesse de faciliter la réunification familial.

Les guerres sévissent dans de nombreuses régions du monde – guerre impérialiste, civil, colonialiste et mandataire. Plusieurs pays autrefois viables sont en ruine, les civils souffrent terriblement. Pourtant, contre toute logique et tout bon sens, les forces impérialistes égoïstes, y compris le Canada, avancent des arguments bien-pensants pour justifier leurs actions destructives qui laissent derrière elles des pays en ruines. Cela doit cesser!

Le racisme et l’islamophobie doivent être confrontés. Lorsque les gouvernements parlent de soi-disant « radicalisation », ils sont à la recherche d’un symptôme et non pas de la cause qui souvent résulte de leurs propres politiques. En isolant les communautés, en les dénonçant pour soi-disant « pratiques culturelles barbares », les gouvernements dont celui du Canada, marginalisent les gens et cherchent à effacer leur propre complicité dans le racisme «mandataire».

Les forces capitalistes rapaces d’ici et de l’étranger cherchent des profits par-dessus tout, créent la pauvreté, empoisonnent l’environnement, causent le malheur des populations locales. Les femmes ont été à la pointe de la lutte contre elles. Nous devons appeler à désinvestir des sociétés qui font des bénéfices provenant des industries extractives au Canada et à l’étranger dont les activités entrainent les déplacements des populations et la destruction de l’environnement.

Joignez-vous à nous pour célébrer la tradition militante des femmes qui nous ont précédées, et démontrer notre engagement à continuer à lutter pour la paix et pour l’égalité. Nous agissons en solidarité avec nos sœurs d’ici et d’ailleurs pour un monde meilleur pour nos familles, nos communautés et pour nous-mêmes.

Garderie disponible.

Lieu: 

Square Cabot
Atwater/Ste-Catherine Ouest
Montréal, QC H3H 1N2
Canada

lundi 23 novembre 2015

Ce que le ministre ne dit pas

Une lettre publié dans le Nouvelliste le 20 novembre 2015 à propos du dernier projet de lois sur l'aide sociale. 
Développer des services d'employabilité pour tous les jeunes qui en ont besoin demande un investissement important d'argent en ressources humaines et matérielles. Alors lorsque le ministre du Travail, de l'Emploi et de la Solidarité sociale nous parle de faire des économies par la mise en place de ce programme, il y a lieu de s'interroger sur ses intentions réelles.

Ce que dit le ministre: 5 millions $ sont prévus pour ce programme. Ce que le ministre ne dit pas: 16 millions $ ont été coupés ces dernières années dans l'aide à l'emploi et dans les services d'Emploi-Québec.

Ce que le ministre dit: il y aura un accompagnement personnalisé pour aider les jeunes à intégrer le marché du travail. Ce que le ministre ne dit pas: le Québec a un taux de chômage moyen de 8 %. Le taux de chômage des jeunes de 15 à 29 ans est de 15,9 %. Quand ils réussissent à trouver un emploi, il est généralement à temps partiel, à contrat temporaire, sur appel, surnuméraire, etc. Ils sont les premiers touchés lorsqu'il y a des mises à pied. Et cela, même s'ils sont scolarisés et ne présentent pas de problèmes particuliers.

Ce que le ministre dit: 38 % de ces jeunes viennent de milieux défavorisés. Ce que le ministre ne dit pas: une telle situation requiert des mesures de pré-employabilité et exclut, en partant, l'intégration rapide sur le marché de l'emploi parce que ces jeunes vont avoir besoin d'une aide particulière à cause de problématiques vécues, dont le faible niveau de scolarisation et les problèmes d'alphabétisation, le déficit de motivation, la faible estime de soi, les dépendances (alcool, drogue, médicaments) etc. (Source: mémoire du Regroupement québécois des organismes pour le développement de l'employabilité. Septembre 2015). De plus, cette aide particulière nécessite un accompagnement adéquat. Or, depuis quatre ans, selon le Syndicat de la fonction publique du Québec, 359 postes d'agents d'aide socioéconomiques ont été abolis.

Les difficultés rencontrées par les jeunes sur le marché de l'emploi ainsi que le taux de chômage ne se résoudront pas d'eux-mêmes parce que le ministre veut réaliser des économies. On n'a jamais entendu dire que des mesures coercitives, comme celle proposée par le gouvernement dans le Programme objectif emploi, ont réussi à faire baisser le taux de chômage. Cependant, cela risque de se traduire par des coupes au chèque d'aide sociale qui couvre à peine la moitié des besoins essentiels pour vivre décemment.

Alors que les députés s'apprêtent à se voter une augmentation de 28 à 31% de salaire et partent avec de grosses indemnités lorsqu'ils manquent de motivation pour continuer leur travail, couper le chèque d'aide sociale de 50 % sous prétexte d'aider les jeunes prestataires de l'aide sociale à se motiver, est carrément indécent. On demeure sans voix quand on réalise que ce projet de loi est proposé par le ministre responsable de la lutte à l'exclusion sociale et à la pauvreté.

Oui, nous sommes d'accord pour que des mesures soient mises en place pour aider nos jeunes à sortir de la pauvreté, mais les conditions de cette aide et de cet accompagnement doivent être décentes.

Pierre Blanchet
au nom de la Coalition pour les droits des personnes assistées sociales des régions Mauricie et Centre-du-Québec

Groupes membres:
- Comité de défense des droits sociaux de La Tuque
- Droits Devant - Érable
- Groupement pour la défense des droits sociaux de Trois-Rivières
- Mouvement d'Action Solidaire des Sans-Emploi des Chenaux
- Regroupement pour la défense des droits sociaux de Nicolet
- Regroupement pour la défense des droits sociaux de Shawinigan

*La photographie plus haut a été prise lors d'une manifestation contre les coupure à l'aide sociale imposées par le précédent gouvernement péquiste.

mercredi 18 novembre 2015

Manifestation unitaire contre l'austérité

En plus des mobilisations générales contre l’austérité qui se poursuivent, cet automne, plusieurs mobilisations importantes contre la destruction des services publics et des programmes sociaux et l’augmentation des inégalités sociales ont lieu :

• Mobilisations des travailleurs et des travailleuses du secteur public contre leur appauvrissement, pour de meilleures conditions de travail et contre les compressions qui menacent les services ;
• Mobilisation des groupes communautaires pour leur survie, contre leur sous-financement.
• Mobilisations pour l’école publique, contre les coupures en éducation au primaire, au secondaire, dans les cégeps et les universités ;
• Actions de la Marche mondiale des femmes au Québec ;
• Mobilisations contre les coupes dans les programmes sociaux, à l’aide sociale, dans le logement social, et celles touchant les personnes en situation de handicap notamment.

L’HEURE EST À L’URGENCE.

Alors que partout on se bat contre la démolition des acquis sociaux et des services publics, le gouvernement Couillard se prépare non seulement à des compressions supplémentaires de 1,2 milliards $, mais à priver l’État de revenus et à nous imposer encore des taxes et tarifs.

Ce qui nous attend : de l’austérité permanente.

Depuis 15 ans, le Québec s’est privé de milliards de dollars en diminuant la contribution fiscale des plus riches, des banques et des multinationales. En allant chercher cet argent, nous pouvons financer adéquatement nos services publics et nos programmes sociaux ! Le Québec pourrait ainsi réaliser les droits qu’il s’est engagé à respecter.

Le 28 novembre, MARCHONS ENSEMBLE contre le saccage et pour une réelle redistribution de la richesse.

Ne laissons pas le gouvernement nous diviser, forçons-le à aller chercher l’argent là où il est :
• En réinstaurant la taxe sur le capital pour les banques ;
• En augmentant le nombre de paliers d’impositions pour assurer une réelle progressivité de l’impôt et une plus grande contribution des plus riches;
• En augmentant les impôts des grandes entreprises au lieu de les diminuer encore ;
• En luttant réellement contre l’évasion fiscale.


Manifestation unitaire contre l'austérité
Organisé par la Coalition main-rouge
Samedi le 28 novembre à 13h00
Au parc Jarry à Montréal (coin Jarry et Saint-Laurent) 
Événement facebook : https://www.facebook.com/events/196724563992781/