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mercredi 27 juin 2012

Google dénonce un niveau "alarmant" de censure gouvernementale

Google s'est ému ce week-end de constater que le nombre de demandes de retraits de contenus et de renseignements sur les utilisateurs qu'il reçoit des pays occidentaux continue à progresser, avec parfois la volonté de supprimer des contenus uniquement politiques. En Europe, l'Espagne et la Pologne ont été montrées du doigt. En France, les demandes progressent.



Google a publié la cinquième fournée de son Transparency Report, par lequel il détaille pays par pays le nombre de demandes de retraits de contenus ou d'informations sur les utilisateurs qu'il reçoit des autorités nationales, soit de la part d'une autorité judiciaire, soit de la part du pouvoir exécutif (police, autorité administrative...). Il ne concerne pas les demandes de retraits dues aux violations de droits d'auteur, qui font l'objet d'un traitement spécifique.

Pour la période de juillet à décembre 2011, couverte par la mise à jour, Google constate que "comme à chaque fois auparavant, il nous a été demandé de supprimer des expressions politiques". "C'est alarmant non pas seulement parce que la liberté d'expression est en danger, mais parce que certaines de ces demandes émanent de pays que vous ne suspecteriez peut-être pas - des démocraties des pays occidentaux qui ne sont pas typiquement associés à la censure".

Le moteur de recherche cite l'exemple de l'Espagne, où l'homologue de la CNIL a fait parvenir à Google 14 demandes de suppression de contenus qui visaient à faire retirer "270 résultats de recherche qui redirigeaient les internautes vers des blogs et des sites faisant référence à des personnalités publiques et des personnes". L'autorité avait aussi demandé de supprimer 3 blogs hébergés sur Blogger, et 3 vidéos hébergées sur YouTube. Autant de demandes refusées par Google. De même en Pologne, l'agence du développement des entreprises a demandé, sans succès, le retrait d'un "résultat de recherche qui lui était défavorable, et de huit autres qui redirigeaient vers celui-ci".

Mais la palme de la demande la plus étonnante revient au Canada, où le centre canadien d'émission des passeports a demandé de supprimer "une vidéo YouTube dans laquelle un citoyen canadien urinait sur son passeport avant de le jeter aux toilettes".

Dans cette dernière livraison, Google détaille le nombre de demandes auxquelles il a donné satisfaction, en confiant la répartition entre les demandes judiciaires et les demandes administratives. A cet égard, il est étonnant de voir que le moteur de recherche respecte assez peu les demandes judiciaires. Par exemple, seulement 40 % des demandes des juges américains sont mises en application. "Il existe de nombreuses raisons pour lesquelles nous n'accédons pas à certaines demandes. Certaines d'entre elles peuvent ne pas être assez spécifiques pour que nous sachions ce que le gouvernement souhaite que nous supprimions (par exemple, aucune URL n'est répertoriée dans la demande)".

En France, entre juillet et décembre 2011, l'Etat a demandé la suppression de 61 contenus, à travers 31 demandes. En nombre de demandes, c'est davantage qu'au premier semestre 2011 (9 demandes seulement), mais c'est moins en nombre de contenus concernés (250). Le détail montre qu'il s'agit pour l'essentiel de contenus diffamatoires, et de de pornographie présente sur YouTube.

Le nombre des demandes de renseignements sur les utilisateurs a progressé, passant en France à 1 779 internautes concernés sur le dernier semestre 2011, contre 1552 dans la période précédente. "Le nombre de demandes que nous recevons concernant des informations liées aux comptes utilisateurs dans le cadre d'enquêtes criminelles augmente d'année en année. Cette augmentation n'a rien de surprenant, car nous offrons chaque année davantage de produits et de services, et nous disposons d'un grand nombre d'utilisateurs", nuance Google. En revanche, la firme n'a accédé qu'à 44 % de ces demandes françaises, contre 47 % auparavant.

dimanche 24 juin 2012

COUP D’ETAT MALIN AU PARAGUAY


Article de Le Grand soir

Ou comment se débarrasser « en douceur » d’un président progressiste (trop ou pas assez selon les points de vue mais vu de droite c’est du pareil au même). Le chaos qui nous attend dans ce virage à droite.

Le scénario était bien ficelé et ce n’est pas la présence de TOUS les ministres des affaires étrangères des pays de l’UNASUR ni la menace proférée par plusieurs de ne pas reconnaître d’autre président voire même de fermer les frontières qui a fait reculer ces doux putschistes qui se débarrassent tranquillement et en direct sur la TV du Sur... d’un président qui leur donnait des démangeaisons à défaut de vraiment leur faire mal au portefeuille. C’est toujours une pièce en moins pour les « rouges » sur l’échiquier sud-américain.

Lugo est tombé dans un piège aussi inique que bien préparé. Des forces de répression de l’état vont rétablir l’ordre et déloger les paysans occupant une ferme de la région de Curugaty. 19 morts dans les affrontements et c’est le président qui est accusé et en quelques heures destitué par l’un des sénats les plus corrompus du monde ! Il fallait voir en direct la touche de ces caricatures de puissants, mieux qu’à Hollywood, « voter » un par un la destitution de Lugo et se congratuler ensuite les uns les autres dans une danse macabre bien déplacée.

L’ancien vice-président, tout acquis à la droite dure, est investi dans la foulée. Et, la répression commence à se déchaîner sur les partisans de Lugo venus le soutenir et qui sont dispersés par les charges de cavalerie, les canons à eau, les lacrymogènes et les matraques. Ce n’est qu’un début...

Le Honduras en mieux quoi.

Une technique rodée qui fonctionne bien : on crée des incidents bien meurtriers. On accuse qui on veut et on envoie l’artillerie lourde, les avions et leurs bombes pour « éviter les bains de sang » et rétablir la démocratie pour que les affaires reprennent vraiment.

L’Unasur plombé par le consensus impossible (Chili, Colombie qui rient sous cape, Pérou déjà neutralisé) se contentera comme pour le Honduras de belles déclarations, l’Alba impuissant, l’OEA convoqué d’urgence à Washington veut reprendre du poil de la bête. Elle est belle la défaite de l’impérialisme à Carthagène.



Atilio Boron nous avait mis en garde il y a quelques jours http://www.kaosenlared.net/america-latina/item/19840-video-a...

Sa réaction à chaud traduite ici par nos soins :

Pourquoi ont_ils fait tomber Lugo ?
Par Atilio Boron

La farce est jouée : le président du Paraguay Fernando Lugo vient d’être destitué de sa charge après un jugement sommaire du Sénat le plus corrompu des Amériques -ce n’est pas peu dire – qui l’a déclaré coupable de « mauvaise gestion » suite aux morts survenues au cours des évènements de la ferme de Curugaty.

Il est difficile de prévoir la suite. Une chose est sure : le massacre de Curugaty fut un piège monté par une droite qui depuis l’entrée en fonction du président progressiste, attendait le moment propice pour en finir avec un régime qui bien que n’ayant en rien affecté ses intérêts, ouvrait un espace aux revendications sociales et à l’organisation populaire toutes choses incompatibles avec sa domination de classe.

Malgré les suggestions multiples de ses amis et alliés, tant au Paraguay qu’en Amérique Latine, Lugo ne s’est jamais attelé à la tâche de consolider de la force social aussi nombreuse qu’hétérogène l’ayant porté à la présidence avec beaucoup d’enthousiasme en aout 2008.

Son poids réel au Congrès du pays était vraiment minime (un ou deux sénateurs maximum) et seule une capacité de mobilisation populaire dans la rue pouvait conférer un peu de gouvernabilité à son action.
Il ne l’a pas entendu ainsi et tout au long de son mandat, ce furent une succession de concessions à la droite, et celle-ci bien que toujours plus favorisée n’allait jamais accepter sa légitimité. Chaque concession à la droite n’a fait qu’enhardir celle-ci et non l’apaiser. En dépit de toutes ses concessions, Lugo fut toujours considéré comme un intrus dérangeant, faible au point de faire adopter par ce même congrès corrompu les lois « antiterroristes » à la demande de l’ambassade US au lieu de les rejeter.

La droite qui bien sur n’a bougé toujours que main dans la main avec Washington pour emêcher par exemple l’entrée du Vénézuela dans le Mercosur. C’est trop tard que Lugo a ouvert les yeux sur la prétendue démocratie paraguayenne institution de fait de l’état capitaliste qui le destitue aujourd’hui dans un simulacre tragi-comique de procès politique qui viole toute les normes d’un état de droit.

Une leçon pour le peuple paraguayen et pour tous les peuples d’Amérique Latine et des Caraïbes : seules la MOBILISATION et l’ORGANISATION POPULAIRES permet des gouvernements qui veulent impulser un projet de transformation sociale même les plus modeste comme ce fut le cas de Lugo. L’oligarcbie et l’impérialisme ne cessent de conspirer et d’AGIR. Et s’ils jouent les résignés, ce n’est qu’une apparence trompeuse comme nous venons de le voir à Asuncion.

Source : http://www.atilioboron.com.ar/2012/06/por-que-derrocaron-lug... repris par Telesur et Prensa Latina.