Affichage des articles dont le libellé est Grève étudiante. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est Grève étudiante. Afficher tous les articles

jeudi 22 novembre 2018

Solidarité avec la grève des stages

Nous reproduisons ici une Résolution spéciale adoptée par le Comité central du Parti communiste du Canada réuni en plénum les 17 et 18 novembre derniers. 

Le Comité central du Parti Communiste du Canada présente sa solidarité envers les près de 60 000 étudiant.e.s en grève pour la rémunération de tous les stages au cours de la semaine du 19 au 23 novembre. La grève touche plusieurs universités et CEGEP à travers le Québec. Certaines institutions, dont le CEGEP du Vieux Montréal, ont dû suspendre les cours alors que des milliers de manifestant.es dressaient des piquets de grève.

mercredi 28 mars 2018

L'ordre établi


Marianne Breton Fontaine

Le 25 mars 2012, Mathieu Bock-Côté avait écris sur la haine des étudiant-e-s. C'était en plein cœur de la grève des carrés rouges contre la hausse des frais de scolarité de Jean Charest. Cette haine contre les étudiant-e-s, on la sentait partout, et elle faisait peur. Par exemple, moi et mon garçon, alors âgé de 2 ans, nous nous étions fait menacer par un camion qui nous fonçait dessus durant une manifestation. Mon fils avait eu très peur. Ce genre de menaces étaient courantes. Même des vedettes de télé ne se gênaient pas de le dire, comme Alex Perron qui avait raconté à la télévision que « si j’en frappe un (avec sa voiture), ça ne me dérange même pas ». Cette haine, elle déferlait sur les médias sociaux, de l'insulte grossière à l'appel au meurtre. Les opposant-e-s à la grève saluaient la violence policière et se réjouissaient des blessés graves comme Maxence Valade qui en perdis un œil.

Mathieu Bock-Côté est un commentateur de droite qui nous avait habitués à s'insurger contre toute action et revendication de la gauche. Pourtant, cette fois-là, malgré son opposition à la grève il disait :

« Mais surtout, on en veut aux jeunes de ne pas désirer s’intégrer pleinement à l’ordre établi, avec un emploi plus ou moins payant, mais souvent asservissant, qui sera compensé par du temps libre dont ils pourront jouir en faisant l’expérience des grandeurs et misères de la société de consommation ou en vouant leurs soirées aux nombreuses émissions visant à les abrutir massivement.

(...) Se pourrait-il, en fait, qu’on en veuille aux étudiants de ne pas se coucher? De ne pas se rallier à un monde que nous savons au fond de nous-mêmes insatisfaisant, qui étouffe l’âme, assèche le cœur et nous condamne à l’errance la plus désespérante? Comme si on disait : nous nous y sommes pliés, pourquoi ne font-ils pas de même? »

Ce fut cette rare fois où j'ai été touchée par les mots de Mathieu Bock-Coté. Il avait visé juste. Cette société insatisfaisante, vide de sens, elle s'étale encore comme le futur des jeunes. La différence avec les générations passées, c'est que ma génération et celles qui suivent sont les premières à avoir un avenir plus noir que leurs parents. On nous demande de plier devant l'ordre établi, de suivre en silence, mais cette fois, seulement avec le bâton. Le système ne nous offre même pas la petite carotte qu'il a brandi devant les générations passées.


Mathieu Bock-Côté avait conclu son article ainsi :

« Il est malheureux, en fait, que les jeunes grévistes n’aient à brandir contre le capitalisme devenu fou qu’une social-démocratie encroutée, financièrement en ruine, étrangère au réalisme budgétaire et à l’équité intergénérationnelle. Mais peut-on leur en vouloir? Personne n’a vraiment de projet alternatif à brandir pour redresser notre société déréglée. Leur impuissance est aussi la nôtre. »

Il avait encore mis le doigt sur quelque chose d'essentiel. La social-démocratie est en ruine et n'offre pas de solution. L'expérience grecque avec Syriza, la coalition de la "gauche radicale", exprime bien cette ruine et cet échec. Bien sûr, pour Mathieu Bock-Côté, ce renouveau du système, l'alternative, se trouve du côté de la droite identitaire. Radicaliser le système capitaliste, opter pour un nationalisme étroit et identitaire. C'est justement la voie du nationalisme identitaire, avec pour corollaire la montée l'extrême-droite raciste, qui prend racine en Grèce aujourd'hui.

La vraie alternative reste pourtant de changer le système lui-même. Pas de renouveau du capitalisme, pas de capitalisme à visage humain, un nouveau système, de nouvelles bases. L'alternative c'est le socialisme. Plusieurs rêvent du socialisme, ils et elles l'imaginent avec passion sans nécessairement y mettre le mot socialisme. Ils et elles imaginent cette société égalitaire où nous pouvons déterminer collectivement l'action humaine selon les besoins diversifiés de l'humanité et de la nature, et non pas sous la seule règle du profit. Malheureusement, après plusieurs décennies de propagande anticommuniste, plusieurs ont encore peur de brandir le drapeau rouge, et surtout de rejoindre le Parti communiste. C'est pourtant le moyen de changer radicalement notre société.

vendredi 1 mai 2015

LUTTE ÉCONOMIQUE ET LUTTE POLITIQUE



Comme dans toute lutte populaire d’envergure, d’importants débats de stratégie et de tactiques se produisent toujours au sein même des forces populaires en lutte. Il n’y a rien d’étrange là-dedans car ce n’est que le reflet de la diversité des groupes concernés qui essaient de s’unir pour lutter, malgré que leurs intérêts, sans être divergents, ne soient pas nécessairement complètement identiques.

Cela s’est manifesté au congrès de l’ASSÉ au début d’avril, où le comité exécutif a été destitué symboliquement après qu’il eut démissionné en bloc. Formellement, le congrès lui a reproché d’avoir contrevenu aux règles de « démocratie directe » en publiant son point de vue en tant qu’exécutif, peu de temps avant l’instance, et alors que les votes de reconduction des mandats des associations étudiantes locales qui étaient en grève devaient survenir dans les jours suivants.

Cependant, tout cela couvrait dans le fond des différences de vue importantes quant à la stratégie à adopter pour le futur de la lutte et sur la relation du mouvement étudiant avec les centrales syndicales et la négociation pour le renouvellement des conventions collectives des employé(e)s du secteur public.

D’une part, analysant que le mouvement de grève lancé par l’ASSÉ risquait de ne demeurer qu’étudiant, voire de s’épuiser, l’exécutif démissionnaire suggérait d’effectuer un repli stratégique pour se joindre aux syndicats du secteur public qui auront pu obtenir leur droit de grève l’automne prochain, considérant qu’« il y a là tout intérêt à faire des négociations du secteur public une lutte politique et de joindre les mouvements étudiants et syndicaux. Nous n'apportons pas une idée nouvelle, et nous croyons que c'est dans cet esprit que le mouvement s'est bâti cet automne et ce printemps. Présentement, la possibilité de grève dans le mouvement syndical se dessine bel et bien. Elle pourrait être envisageable dès l'automne. Ainsi, une fenêtre historique s'ouvre à nous pour faire grève conjointement avec les syndiquées de la fonction publique. »

Dautre part, le regroupement appelé Printemps 2015, influent au sein de lorganisation étudiante et qui se méfie plutôt des dirigeantes et dirigeants syndicaux, soutient que la proposition de lexécutif étudiant destitué revenait à remettre la destinée de lASSÉ entre leurs mains. Il considère que lexécutif démissionnaire avait une « confiance aveugle envers la mobilisation des centrales syndicales…Ces mêmes centrales qui, en 2012, au sommet du plus grand mouvement social que le Québec ait connu, n’ont jamais envisagé la grève. Ces mêmes centrales qui sont contre toute grève illégale, qui ont appuyé la Charte et qui ne se positionnent pas contre les projets d’hydrocarbures. Et si les syndicats ne partaient pas en grève à l’automne 2015…? » Finalement, « cette focalisation sur l’agenda de syndicats de la fonction publique met de côté toutes celles et ceux que l’appel à la grève sociale vise à rejoindre. Organismes communautaires, chômeurs et chômeuses, travailleurs et travailleuses du privé : autant de forces prêtes à se mobiliser et autant, sinon plus, touchées par l’austérité. »

Selon ce point de vue, il ressort donc que la grève du mouvement étudiant, vue d’une façon plutôt enthousiaste, pourrait rallier de larges couches populaires et ouvrières directement dans une grève générale politique.  

Outre la question de l’unité du mouvement, ce point de vue soulève aussi la question du rapport qui existe entre lutte économique et lutte politique. D’un bord comme de l’autre, on oppose parfois la négociation des conventions collectives des employé(e)s du secteur public à la lutte contre l’austérité. D’un côté, il est loin d’être certain que les directions syndicales soient d’accord à politiser la négociation pour ne pas en perdre le contrôle. De l’autre côté, des partisanes et partisans de la grève politique perçoivent parfois les revendications des travailleuses et des travailleurs telles que la hausse des salaires comme potentiellement « corporatistes », alors qu’on attribue à la lutte contre l’austérité, porteuse de revendications politiques d’intérêt général, un caractère plus noble.

Étudiant les grèves survenues durant l’essor révolutionnaire de 1905 en Russie, Lénine expliquait que d’un point de vue marxiste, une conjonction insuffisante de la lutte économique et de la lutte politique constitue une faiblesse du mouvement, alors que le renforcement de la lutte économique donne au contraire une large base pour renforcer la lutte politique. Sans lien entre grève économique et grève politique, « un mouvement vraiment grand et visant à de grandes fins est impossible … sans revendications économiques, sans amélioration directe et immédiate de sa situation, la masse des travailleurs ne consentira jamais à se représenter un progrès général du pays». (Lénine, Grève économique et grève politique, Œuvres, tome 18).

Cette leçon de Lénine s’est même appliquée à la lutte étudiante de 2012 que certaines et certains considèrent comme le  plus grand mouvement social que le Québec aurait connu. Sans la revendication économique suscitant une très large adhésion des étudiantes et des étudiants d’annuler la hausse des droits de scolarité, qui fut la base du mouvement, jamais le Printemps Érable n’aurait pu être ce qu’il a été.

La négociation du secteur public au Québec, bien que portant sur des revendications économiques pour des conventions collectives, revêt elle-même objectivement un caractère hautement politique principalement pour trois raisons :
  • Elle concerne et implique en même temps une grande partie de la main-d’œuvre syndiquée de la province, soit environ 35%.
  • Elle implique une grande majorité de femmes et son résultat rejaillit nécessairement sur la condition des femmes au Québec.
  • Elle met en question le budget de l’État.

Bien sûr, elle ne résume pas à elle seule tous les aspects des politiques d’austérité, puisque le gouvernement Couillard attaque sur tous les fronts en même temps, mais elle se situe au cœur, elle constitue un de ses principaux aspects. Les conditions de travail sont, du point de vue du gouvernement, des obstacles à abattre pour démanteler les services publics. La bataille contre l’austérité ne pourra être gagnée sans une victoire des négociations du secteur public.


Finalement, considérant le fait que le gouvernement a dans les faits déjà mis fin à la négociation, surtout depuis le dernier budget Leitao, il est impossible d’envisager une réussite de cette négociation pour les travailleuses et les travailleurs sans défoncer le budget d’austérité. La victoire ne pourra être possible que dans le contexte d’une grève politique ayant raison du programme austéritaire du gouvernement.


jeudi 22 mai 2014

22 Mai 2012


Il y a déjà deux ans, 250 000 personnes participaient à la manifestation nationale contre la hausse des droits de scolarité et pour le droit de manifester!

La loi 12 (projet de loi 78) a été décriée, ébranlée puis éliminée, mais le combat continue au jour le jour pour faucher les règlements RVQ-1091, RRVM-P6 et CSR-500.1, tous les trois aussi pernicieux que liberticides.

Hier, aujourd'hui et demain : démocratie, solidarité, combativité!

vendredi 29 juin 2012

Refus d'accès pour port de carré rouge : deux plaintes à la Commission des droits

 Lili Boisvert  |  Radio-Canada 
 
Carré rouge

La Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse du Québec a reçu deux plaintes pour discrimination liée au carré rouge, symbole du mouvement d'opposition à la hausse des droits de scolarité, depuis le début du conflit étudiant.

Dans un cas, une personne s'est vu refuser l'accès à un bar de la région de Québec. Dans un second cas, une personne s'est vu refuser l'accès aux services d'une entreprise de pièces mécaniques du Saguenay.

Les deux incidents pourraient faire l'objet d'une enquête, a indiqué une représentante de la Commission à Radio-Canada.ca.

Le symbole de la mobilisation étudiante est-il devenu une source de discrimination au Québec?

Par « mesure préventive », Frédéric, un étudiant qui arbore toujours le carré rouge en public en temps normal, a jugé bon de retirer le symbole de son chandail lorsqu'il visitait des appartements ce printemps, a-t-il confié à Radio-Canada.ca. Il craignait de tomber sur un propriétaire conservateur « ou, sans être conservateur, qui ferait une association entre le carré rouge, la violence, et des gens pas très responsables, des militants ou des gens trop sur le party, qui ne respectent pas l'autorité, qui ne vont pas respecter leurs obligations », explique-t-il. 

La semaine dernière, dans le cadre de la fin de semaine du Grand Prix du Canada, le Service de police de la Ville de Montréal a dû se défendre d'accusations de profilage politique.

La Coalition large de l'Association pour une solidarité syndicale étudiante (CLASSE) dit avoir reçu une centaine de témoignages de personnes affirmant avoir été victimes de fouilles policières arbitraires pendant cet événement. Selon l'association étudiante, ce sont essentiellement les personnes de moins de 20 ans et les personnes qui portaient un carré rouge qui ont été interpellées par les policiers.

La CLASSE avait déclaré qu'elle demanderait à la Commission des droits de la personne du Québec de se pencher sur la question du profilage politique depuis le début du conflit étudiant au Québec, mais mercredi, la Commission affirmait n'avoir toujours pas reçu de demande d'enquête formelle à ce sujet.

Politiques commerciales interdisant le carré rouge aux employés

Outre ces allégations de discrimination, depuis quelques jours, des entreprises québécoises sont au coeur d'une controverse pour avoir décidé d'interdire le port du carré rouge à leurs employés, une pratique considérée par certains comme une forme de censure.

C'est le cas de la chaîne de librairies Renaud-Bray, qui a publié lundi un communiqué pour défendre sa décision, plaidant, devant la critique, une politique de neutralité adoptée en 2005. Renaud-Bray « s'attend à ce que ses employés demeurent neutres lorsqu'ils sont en fonction, en évitant d'arborer un quelconque signe distinctif en support à une cause ou une autre », expose l'entreprise. Selon elle, cette politique « se conforme à la vaste majorité des pratiques adoptées dans le commerce de détail ».

Même son de cloche à la Société des alcools du Québec, qui a demandé à ses directeurs de succursale de s'assurer que les employés n'affichent sur eux aucun symbole d'une cause, « pour ne pas prendre part au débat ».

La Grande Bibliothèque prohibe elle aussi le symbole de la mobilisation étudiante au nom de la neutralité, depuis la fin du mois de mai. Les employés, qui manifestent déjà tous les mardis pour dénoncer le fait qu'ils sont sans contrat de travail, dénoncent également depuis cette semaine l'interdiction du port du carré rouge. Le Syndicat de la fonction publique du Québec, représentant les employés de Bibliothèque et Archives nationales du Québec, dénonce une politique de censure de la part de la direction.

Du côté des entreprises culturelles, le Théâtre d'Aujourd'hui est quant à lui revenu sur sa décision d'interdire le symbole aux employés de l'accueil. La direction du théâtre dit avoir compris que sa décision a été perçue comme une limitation de la liberté d'expression, écrit-elle sur son site web. Le théâtre n'invoque pas de politique de neutralité, précisant qu'il est « résolument pour une société qui priorise l'accessibilité à l'éducation ».

jeudi 28 juin 2012

Loi 78: la requête en sursis a été rejetée

La Cour supérieure vient de rejeter deux requêtes en sursis qui visaient  à... (Photo: Bernard Brault, La Presse)

Photo: Bernard Brault, La Presse



Émilie Bilodeau
La Presse


(Montréal) La Cour supérieure vient de rejeter deux requêtes en sursis qui visaient à suspendre la loi 78 et le règlement municipal P6. Les organisateurs de manifestation d'au moins 50 personnes devront donc continuer à fournir leur itinéraire au moins huit heures à l'avance.

Les fédérations étudiantes collégiale et universitaire (FECQ et FEUQ), la CLASSE et la Table de concertation étudiante du Québec (TaCEQ) ont tenté de faire valoir que la loi 78 brimait le droit de manifester. Le juge François Rolland n'a toutefois pas retenu leurs arguments.

«Les dispositions (de la loi 78) encadrent les manifestations, mais ne les prohibent pas, et ce, même si certaines limitations sont imposées», a-t-il écrit dans son jugement.

«D'ailleurs, la preuve démontre que les difficultés et dérapages surviennent lorsqu'il n'y a pas eu de remise préalable d'itinéraire, même si la majorité des participants semble se comporter correctement», indique-t-il plus loin.

Le juge Rolland n'a pas indiqué si l'obligation de fournir un itinéraire portait atteinte à la liberté d'expression. Il a dit que cette analyse de fond devait être faite dans le cadre d'un procès. La requête en nullité pour faire invalider la loi 78, déposée par les organisations étudiantes, sera entendue à l'automne.

Toujours espoir

Les porte-parole des différents groupes d'étudiants étaient unanimement déçus hier.

Gabriel Nadeau-Dubois, le porte-parole de la Classe, a pour sa part répété que la loi 78 risquait de tuer les associations étudiantes.

«La loi prévoit que s'il y a des piquets de grève, les cotisations peuvent être suspendues pour plusieurs trimestres. Ce qu'on a dit devant le juge, c'est que c'est une attaque directe à la liberté d'association. Mais le juge Rolland est resté silencieux sur cet argument et s'est contenté de répondre que ce n'était pas encore arrivé qu'il n'y avait donc pas d'attaque à la liberté d'expression», a dit M. Nadeau-Dubois qui ne perd pas espoir de gagner la cause lors de la requête en nullité.

Martine Desjardins, la présidente de la FEUQ, a indiqué que son organisation évaluait la possibilité de porter la décision en appel. Elle craint que les autorités se mettent à appliquer la loi au retour des élèves et étudiants sur les bancs d'école en septembre. «L'application de la loi 78 peut avoir des conséquences importantes pour nos associations à la rentrée. Une association qui déciderait par exemple de poursuivre la grève pourrait être mise en péril si les amendes associées à la loi venaient à s'appliquer», a-t-elle dit.


Félix-Antoine Michaud, l'avocat de Juripop qui représente les étudiants, assure que la bataille n'est pas terminée. «Une chose qui est sûre, c'est que ce jugement-là ne vient pas confirmer la légalité de la loi. En aucun cas, le juge vient dire que la loi est constitutionnelle. Ce n'était pas l'essence de la question qu'on lui posait», a-t-il déclaré.

La FTQ et le CTC veulent limiter la solidarité envers les étudiants

Par Pierre Fontaine
Syndicat des employé-e-s du CHUM


Les directions de la FTQ et du Congrès du Travail du Canada se sont entendues pour limiter la solidarité des syndicats canadiens envers le mouvement étudiant québécois aux seuls canaux qu’ils sont en mesure de contrôler, dans l’objectif d’empêcher au maximum les “actions illégales potentielles qui violeraient la loi 78 pour supporter le mouvement étudiant“.

Un échange entre le président de la FTQ, Michel Arsenault, et le président du Congrès du Travail du Canada Ken Georgetti nous apprend que la direction de la FTQ s’inquiète que la solidarité entre les travailleuses et travailleurs canadiens et le mouvement étudiant québécois ne passe pas par son organisation. Certaines rumeurs à l’effet que des syndicats affiliés au CTC planifieraient d’aider le mouvement étudiant québécois à confronter la loi 78 seraient à l’origine de cet échange.

Michel Arsenault qualifie la situation au Québec de “très volatile” et s’inquiète du fait qu’une “aile radicale appelle à la grève sociale“, ajoutant que “nous ne croyons pas que ce soit LA stratégie à promouvoir pour le moment“. Arsenault préfère “faciliter une entente plutôt que d’alimenter des feux.” La FTQ justifie sa demande en brandissant le spectre d’hypothétiques amendes qui pourraient “mettre une pression sur les ressources des syndicats et affaiblir nos capacités d’action“.

Même s’il prétend “ne pas vouloir être excessivement procédural“, Michel Arsenault se réfugie derrière une entente entre la FTQ et le CTC qui reconnait à la centrale québécoise la totale juridiction sur son territoire et en fait l’unique représentante syndicale autorisée. En retour, Ken Georgetti rapelle à ses organisations affiliées que le CTC est en contact régulier avec la FTQ et souhaite être le canal par lequel passe la solidarité des travailleuses et travailleurs canadiens avec le mouvement étudiant.

Merci à recomposition blog pour la nouvelle.

lettre K. Georgetti
lettre M. Arsenault

Appui des syndicats canadiens à la lutte étudiante, un autre rendez-vous raté

Mardi 26 juin 2012, par André Frappier


La correspondance entre le président de la FTQ Michel Arsenault et le président du CTC, datant du 28 mai dernier, a fait tache d’huile dans les médias sociaux ces derniers jours. Dans sa lettre à Ken Georgetti, Michel Arsenault s’étonnait que des syndicats du Canada anglais, affiliés au CTC, aient décidé de venir manifester au Québec en appui aux étudiant-e-s sans au préalable avoir communiqué avec la FTQ afin de mieux comprendre les enjeux. D’étonnement à indignation, les réactions ont été assez vives pour que la FTQ apporte des explications sur sa page Facebook. La lettre de Michel Arsenault reflète la position adoptée par le bureau de direction de la FTQ. Elle a été écrite le 28 mai, journée qui coïncidait avec le début des négociations entre les associations étudiantes et la ministre Courchesne. Cette lettre avait donc de toute évidence pour objet, dans l’esprit de la direction de la FTQ, de ne pas nuire à la négociation. C’était un appel aux syndicats du reste du canada, à ce moment-là, à respecter les stratégies du Québec.

Dans sa réponse adressée aux syndicats affiliés, bien qu’elle contienne copie de la lettre de Michel Arsenaut, Ken Georgetti ne mentionne que la demande de la FTQ de respecter le protocole CTC-FTQ à l’effet que cette dernière a juridiction au Québec. Elle n’explique pas la requête de la FTQ et sa crainte de nuire à la négociation qui allait débuter dans les prochains jours. On ne peut s’empêcher d’y voir un acte réfléchi de Ken Georgetti visant à régler ses comptes avec la FTQ. Certains syndicats canadiens ont interprété qu’il ne devait plus y avoir d’expression de solidarité ni d’appui financier.

On ne peut pour autant ignorer l’effet démobilisateur de la lettre de Michel Arsenault. Sa position relève plus d’une volonté de tout centrer sur la négociation et de régler au plus tôt que de mobiliser pour créer un rapport de force sans lequel aucun règlement n’est possible. Même si, selon la FTQ, le CTC a interprété à tort que cela signifiait un arrêt d’appui formel à la lutte étudiante, un tel appui devient inutile s’il ne peut s’exprimer dans la rue.

De surcroit cette lutte appartient au mouvement étudiant et c’est à eux de décider de quelle solidarité ils ont besoin, c’est leur négociation, pas celle d’aucune centrale. Il ne fait aucun doute qu’ils souhaitaient cet appui. Si les gestes de solidarité posés à travers le monde ont aidé à créer un rapport de force, l’appui des syndicats du reste du Canada peut à plus forte raison jouer un rôle majeur.

S’exprimant de façon ironique, le président de la FTQ indique dans sa lettre au CTC qu’il apprécie cette montée de la solidarité. Cependant il n’a pas pris la peine de souligner l’importance du soutien des syndicats canadiens dans cette lutte déterminante pour l’avenir des luttes sociales au Québec. Au lieu de tenter un rapprochement, il a contribué lui aussi à élargir le fossé.

Michel Arsenault devrait plutôt saisir l’occasion et appeler le mouvement syndical du reste du Canada à se mobiliser et à se joindre à nous à la rentrée. Il faut faire de la fête du travail, à laquelle participent largement les syndicats du reste du Canada, un rendez-vous d’appui à la lutte du Québec.

Un débat politique de fond

La FTQ est la seule centrale syndicale liée structurellement au reste du Canada. Même si on peut considérer que la réaction de Michel Arsenault relève d’une préoccupation de l’autonomie du Québec en termes de stratégie, préoccupation qui n’interpelle pas les autres centrales puisqu’elles ne sont pas liées aux syndicats canadiens, on ne peut que se questionner sur cette stratégie.

Cette vision stratégique est basée sur une volonté de régler la question du financement post secondaire en vase clos, c’est-à-dire à partir des propres ressources du milieu collégial et universitaire y incluant les étudiantes et étudiants eux-mêmes. Elle relègue la mobilisation au second rang parce que la négociation est vue comme une suite de propositions et concessions dans le cadre restreint du secteur de l’éducation qui ne remet pas en question la logique gouvernementale. Cette vision participe à isoler chaque lutte et empêche de créer une cohésion et un front uni, essentiels à une victoire contre l’offensive néolibérale. Par conséquent la mobilisation devient un accessoire à la négociation et les concessions le coeur de la solution. Mais plus profondément cette vision procède d’une politique de concertation où les centrales syndicales prétendent au rôle de partenaires dans la gestion de la société en agitant le spectre de la mobilisation.

Cette vision politique n’est pas unique à la FTQ, elle est largement partagée par la direction de la CSN et de la CSQ. Les directions des centrales ont refusé de se joindre au mouvement de mobilisation contre la tarification et la privation des services publics en 2010, au moment où le ministre Bachand déposait un budget dévastateur qui allait ouvrir la voie au principe utilisateur-payeur et s’inscrivait dans une perspective de détérioration des services publics, pavant la voie à la privatisation. Elles ont choisi de régler une convention collective qui allait subir dans les prochaines années, les contrecoups des augmentations de tarifs et du démantèlement des services publics introduits dans le budget, sans même livrer combat.

Le mouvement étudiant s’est donc retrouvé seul à remonter cette pente et à initier cette bataille qui a finalement fait boule de neige et attiré plusieurs centaines de milliers de personnes dans les rues.

L’absence de perspectives de front unitaire des centrales avec le mouvement étudiant et le refus de construire un mouvement social large allant vers une grève sociale dans un contexte de mobilisation historique contre une offensive néolibérale comportant un tel impact social tant sur le plan économique que répressif, correspond à cette étape-ci à un refus de livrer bataille qui pourrait s’avérer beaucoup plus lourd de conséquences que l’échec de la lutte sociale de 2010. La lutte contre l’augmentation des frais de scolarité s’est heurtée à la volonté du gouvernement Charest d’imposer le principe de l’utilisateur-payeur. Sa stratégie de dénigrement du mouvement étudiant n’a rien à voir avec une incapacité de payer du gouvernement, mais relève d’une bataille rangée du néolibéralisme pour écraser le mouvement et éliminer toute perspective de lutte des autres mouvements sociaux dont les syndicats, qui subiront les uns après les autres les mêmes assauts.Pour vaincre, la riposte ne peut qu’être que large et unitaire !

mercredi 27 juin 2012

La loi 78 ne tiendra pas la route devant les tribunaux, prédit l’un des avocats les plus réputés au pays en droit constitutionnel.

«Si on se servait de cette loi dans un examen à l’université où les étudiants seraient invités à commenter les façons de la contester, ils auraient de quoi écrire pendant deux heures», soutient Julius Grey, qui se spécialise dans le droit constitutionnel.

Selon Julius Grey, il «n’y a pas de doute» que la loi 78 contrevient à la Charte des droits et libertés. Il croit notamment que la loi spéciale du gouvernement de Jean Charest brime la liberté d’expression et le droit d’association.

Julius Grey va même jusqu’à comparer les visées du premier ministre avec la loi 78 à celle de l’ex-premier ministre, Maurice Duplessis, pour contrer des syndicats dans les années 50. «Duplessis a tenté de disssoudre les syndicats qui allaient en grève, mais la Cour suprême l’a déjoué avant même que la Charte des droits et libertés existe», explique-t-il en substance à The Gazette.

lundi 18 juin 2012

L'ISP ont manifesté leur appui aux étudiantes et étudiants du Québec

Appui de l'International des services publics à la lutte des étudiantes et étudiants au Québec.
Les membres du comité exécutif de l'Internationale des services publics venus des quatre coins du monde pour leur réunion annuelle à Genève ont manifesté leur appui aux étudiantes et étudiants du Québec.

Cette lutte dépasse largement le problème des étudiants qui ni ne peuvent ni ne veulent payer plus cher l‘accès aux études.  La hausse des frais de scolarité s'inscrit dans la même logique d'appauvrir les plus pauvres en tarifant l'accès à des services publics.  C'est également nier que l'éducation est un droit universel.

La législation adoptée par le gouvernement du Québec non seulement restreint le droit d'association et de réunion pacifique mais soumet désormais ces droits de manifester à des conditions et à des contrôles policiers.   Si le gouvernement avait la volonté d’assurer l'accès à l'éducation, rien ne justifierait de suspendre des droits démocratiques fondamentaux des québécois.

Hier soir (1er juin, ndlr), en déclarant l'impasse et en rompant les négociations, le gouvernement Charest contribue à aggraver la crise sociale au Québec.

L'éducation et les services publics sont des enjeux de société, ils permettent la redistribution de la richesse et l'atteinte d'une justice sociale pour tous.

L’Internationale des services publics affirme que les services publics sont un bien public, créé dans l’intérêt, et financés pour le bien de toutes et tous.  Nous valorisons  et défendons les services publics  car ils résident au cœur des sociétés démocratiques  reposant sur les droits humains, l’État de droit et la solidarité sociale.

L’Internationale des services publics exige que le gouvernement du Québec cesse immédiatement sa violation des droits fondamentaux  envers sa population et restitue le droit à l’éducation.

lundi 4 juin 2012

Communiqué de presse de la CLASSE

Congrès de la CLASSE: un plan d’action ambitieux et une nouvelle équipe gonflée à bloc 


Montréal, le 4 juin 2012 – Le Congrès annuel de la CLASSE s’est clôt hier avec l’adoption d’un plan d’action ambitieux pour l’été et l’élection d’une nouvelle équipe nationale.

En termes de plan d’action, le congrès annuel de la CLASSE a statué sur l’organisation de trois évènements majeurs. Suivant la tradition des derniers mois, la CLASSE invite l’ensemble de la population à deux grandes manifestations nationales le 22 juin et le 22 juillet prochain à Montréal. La CLASSE participera aussi à une action organisée par la Coalition opposée à la tarification et la privatisation des services publics le 13 juin prochain dans le cadre de la Conférence de Montréal. « Le 22 mars, 22 avril et 22 mai nous avons assisté à trois des plus grandes manifestations de l’histoire du Québec. Nous voulons continuer en ce sens à appelant la population à se joindre aux étudiantes et étudiants les 22 juin et 22 juillet prochains » déclare Gabriel Nadeau-Dubois. La Coalition a également lancé un appel à une mobilisation plus large dès le début de l’automne, discutant même des perspectives d’une grève sociale au retour des vacances.

La CLASSE tient également à rectifier plusieurs fausses informations qui circulent en ce qui a trait aux grands festivals de l’été. Le Congrès de la CLASSE n’a en effet voté aucune perturbation des grands festivals qui auront lieu à Montréal.

Tout au long de la journée, 47 militants et militantes ont été nommés sur les neuf comités et le Conseil exécutif de l’organisation. Les mandats des actuels porte-paroles de la Coalition, Jeanne Reynolds et Gabriel Nadeau-Dubois ont été renouvelés jusqu’à la fin de la grève. De plus, Camille Robert, étudiante en histoire à l’Université du Québec à Montréal a été élue comme nouvelle co-porte-parole. Elle se joint ainsi à l’équipe média de la Coalition. « La CLASSE repart avec une nouvelle équipe. Notre grand défi sera de rester mobilisé-e-s tout l’été afin de redémarrer le mouvement de grève dès la rentrée » affirme la nouvelle co-porte-parole de la CLASSE.

La Rebelle Province

Michel Lambert
Directeur général, ALTERNATIVES

Au moment d'écrire ces lignes, la très prévisible nouvelle de la rupture unilatérale des négociations par le gouvernement Charest vient de tomber. Les infimes lueurs d'espoir qu'avaient fait poindre plusieurs jours de discussions se sont tuent. Les négociateurs étudiants avaient pourtant accepté le cadre financier gouvernemental. Au nom de la paix sociale, ils avaient aussi envisagé de financer en partie la hausse du financement universitaire par la perte d'avantages fiscaux personnels pour les étudiants.

Mais le gouvernement refuse une sortie de crise où les associations étudiantes ne s'écraseraient pas complètement. Le compromis est insuffisant et Michèle Courchesne doit claquer la porte. Plus tard, Jean Charest rappelle une fois encore que la « solution » à la crise devra maintenir le problème initial! Arrogance et mépris comme au jour 1. Clairement, les étudiants ne flancheront pas.

Car les étudiants ont déjà gagné!
Il ne faut pas se leurrer. À court ou moyen terme, la victoire étudiante sera sans doute réelle dans son impact sur la hausse initialement exigée. En partie du moins. Mais elle est déjà beaucoup plus large que cela. L'action étudiante a ouvert une boite de Pandore trop longtemps fermée. Les impacts sur la stratégie néo-libérale de Jean Charest sont dramatiquement réels avec notamment une stratégie électorale totalement déboussolée. Le matamore Charest qui rêvait d'une élection rapide sur le dos d'une jeunesse mise au pas est coincé et risque à terme de perdre gros, très gros! Les stratèges libéraux s'arrachent les cheveux rien qu'en pensant à de prochaines élections qu'on parle maintenant de repousser à l'extrême limite admissible.

 Mais ce que le mouvement étudiant a accompli de plus grand encore fera histoire. Déjà, les liens entre les incroyables manifestations populaires du 22 mars (la hausse), 22 avril (le bien commun et l'environnement) et 22 mai (la désobéissance civile) parlent d'eux-mêmes. Nous avons clairement migré d'un enjeu théoriquement spécifique à la classe étudiante à une remise en question fondamentale d'un système exclusivement économiste (la lutte aux déficits comme unique plan de match), corrompu, qui favorise l'exclusion et qui est mis de l'avant comme l'unique solution par nos gouvernements depuis des lustres. Nos jeunes disent « non » et avec eux, des milliers d'autres prennent maintenant conscience de l'abrutissement qui nous est exigé. Les nuées de personnes, des mouvements de quartiers totalement spontanés et unificateurs, qui descendent dans la rue chaque soir pour battre leurs casseroles n'appellent pas que des élections ou encore la démission de Jean Charest. Elles appellent clairement à un autre contrat social, un « new deal », qui sera basé sur le respect, mais surtout sur les droits à une vie décente, un environnement sain, une démocratie de tous et pour tous.

Les bras ouverts
Et entre deux coups sur les casseroles, c'est tout le Québec qui prend son air! Et tout le monde avec lui. Car pour des millions maintenant, partout, de Denver à Paris en passant par le Caire ou Ramallah, ce « printemps érable » s'inscrit clairement dans un mouvement mondial, qui va des révolutions arabes aux manifestations grecques et espagnoles, ou encore au mouvement Occupy en lutte contre l'austérité. La solidarité internationale qui déferle de partout est indéniable et quoiqu'en dise Monique Gagnon-Tremblay, ce n'est pas des futilités!

Et ces regards qu'on nous porte maintenant de partout ouvrent une incroyable opportunité. Hier, les casseroles se sont fait entendre à Toronto, Vancouver, Kitchener, Calgary et j'en passe. Les mouvements étudiants pancanadiens visent eux aussi à lancer un débat sur l'accès à l'éducation. Les organisations et mouvements environnementaux canadiens furent fascinés par le 22 avril à Montréal et veulent prendre la balle au bond. Tout indique qu'il est grand temps de ré-ouvrir un vieux rêve et de tendre la main aux progressistes de partout au Canada pour bâtir un mouvement qui s'attarde aussi au gouvernement canadien.

78 et 38 ; mêmes combats
Car tristement, pendant que s'écrit l'histoire au Québec, le gouvernement de Steven Harper en profite pour passer un sapin historique avec sa loi C-38 qui s'attaque directement aux droits des réfugiés, aux travailleurs et aux prestataires de l'assurance-emploi, aux règles environnementales ; tout ça sous le couvert d'un loi « budgétaire ». Avec l'objectif de favoriser les exportations de pétrole des sables bitumineux, Steven Harper modifie d'un coup de baguette 753 clauses de plus de 70 lois du pays. Manon Cornelier écrivait récemment : « s'il y parvient en ne provoquant que des vaguelettes à l'extérieur du Parlement, il conclura que son approche intimidatrice est la bonne - encore - et que son gage de succès est de récidiver. »

Ce qui se passe au Québec maintenant indique que nous avons la maturité politique pour relever ce défi. Ce qui se passe à Ottawa implique que nous avons le devoir de le faire pour les générations futures.

L'heure est venue de dépasser les vieilles rancunes de nos deux solitudes. Les progressistes de partout au Canada regardent cette rebelle province et y voient une locomotive. C'est un rendez-vous historique.

Un Forum social des peuples au Canada
Un processus est déjà en marche. Dans les derniers mois, des rencontres se sont tenues à Montréal, Ottawa, Toronto et Vancouver. D'autres sont à venir et l'automne devrait lancer officiellement un processus qui nous mènera à un large Forum social en 2014, tout juste avant les élections fédérales. Nous pouvons construire une alliance extra-parlementaire Québec/Canada/Nations autochtones qui fera à Steven Harper ce que la population du Québec fait présentement à Jean Charest, c'est-à-dire contester fortement ses politiques et exiger son départ. Ce que nous obtiendrons.

Un Festival des solidarités
Alternatives organise ce samedi 9 juin une rencontre dans ce sens. Des militants et des organisations de partout au Canada et au Québec seront présents pour discuter de ces enjeux. Gabriel Nadeau-Dubois, Brigette Depape (la page du discours du trésor qui arbora le « Stop Harper »), Patrick Bonin (AQLPA - 22 avril), Hervé Kempf (auteur de « Comment les riches détruisent la planète »), Jacques Létourneau, Louise Vandelac et plusieurs autres seront présents. Plusieurs groupes musicaux seront aussi des nôtres pour célébrer avec nous, avec vous, nos solidarités. Toutes les infos sur alternatives.ca
 
C'est aussi un rendez-vous.