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mercredi 23 septembre 2015

Le Canada et la promotion de la paix : un bilan désastreux

La Journée internationale de la paix, le 21 septembre, tombait cette année au milieu d’une campagne électorale et faisait suite à une controverse sur l’accueil des réfugiés de guerre — et non des « migrants », comme on les désigne en occultant la nature de ces migrations et notre responsabilité. Manquant à la compassion la plus élémentaire dans les circonstances, la première réaction de Stephen Harper a été de marteler son mantra : il faut continuer de bombarder l’État islamique. Cette position, qui en a scandalisé plusieurs et qu’il a dû ajuster, est cependant parfaitement conforme à la promotion de la guerre et du militarisme qui marque la politique étrangère et la politique intérieure du Canada.
 

Après l’Afghanistan et la Libye, encore la guerre : en Irak, en Syrie, en Ukraine


À la suite des attentats meurtriers à St-Jean-sur-Richelieu et à Ottawa en octobre 2014, le gouvernement Harper a engagé le Canada officiellement dans la campagne de bombardements aériens contre l’État islamique en Irak, pilotée par les États-Unis. Le 30 mars dernier, le Parlement canadien a prolongé cette implication d’un an et l’a étendue à la Syrie. De plus, tout un train de mesures de surveillance et de restriction des droits ont été adoptées, dont la nouvelle loi antiterroriste (C-51), sous les critiques, notamment, de l’Association du Barreau canadien et du Comité des droits de l’homme de l’ONU.

À ce jour, M. Harper n’offre, pour justifier ces choix, qu’une propagande primaire : « Toutes les civilisations, toutes les nations civilisées, font face actuellement à un ennemi qui déteste tout ce qui nous caractérise : liberté, démocratie, tolérance, ouverture ». Or l’intervention militaire à laquelle le Canada participe est illégale au regard du droit international, puisque le Conseil de sécurité des Nations Unies, qui doit être saisi de toute « menace à la paix et à la sécurité internationale », ne l’a jamais autorisée. Le fait que l’Irak ait appelé à l’aide ne peut servir de justification à ce qu’un groupe de pays se lance en guerre dans la région, en profitant même pour bombarder un autre pays, la Syrie.

Rappelons aussi qu’avant que l’Irak soit mis à feu et à sang par les États-Unis et une autre coalition de circonstance, le groupe armé État islamique n’existait même pas. De plus, l’appui dont ce groupe bénéficie au sein de la minorité sunnite d’Irak découle principalement de l’exclusion systématique et de la répression sanglante qu’elle a subies aux mains d’un pouvoir central, soutenu et armé par nos « nations civilisées ». Il y a donc fort à parier que plus de bombes larguées sur ces régions et plus d’armements livrés à ce pouvoir n’entraîneront pas beaucoup de sympathie pour « tout ce qui nous caractérise »…

Dans la même veine, les déclarations de politique étrangère du gouvernement ont généralement jeté de l’huile sur le feu. À titre d’exemple, en juillet dernier, le ministre des Affaires étrangères Rob Nicholson a réitéré les affirmations gratuites du Canada et d’Israël à l’effet que « l'Iran reste l'une des plus importantes menaces à la paix et à la sécurité internationales » même après l’entente internationale sur le nucléaire iranien. La position canadienne face à la Russie dans le conflit en Ukraine témoigne également de cette posture provocatrice.
 

Glorification de l’armée et patriotisme militaire


Le 17 juillet, lors de la cérémonie de passation des pouvoirs au nouveau chef d’état-major de la Défense canadienne, Stephen Harper a rappelé ses paroles antérieures à l’effet que « les Forces armées canadiennes avaient été au cœur de l’histoire de notre pays depuis plus de 200 ans » et il a poursuivi en disant « Elles sont au cœur de notre identité nationale, au cœur de la réussite de notre pays et parfois déterminantes pour sa survie ». Deux semaines plus tôt, à la Fête du Canada, près du quart de son discours rendait hommage à l’armée canadienne.

Le gouvernement Harper profite de toutes les occasions pour glorifier l’armée et jouer la carte du patriotisme militaire. Les voyages à l’étranger du PM et du ministre des Affaires étrangères – notamment en Ukraine – renforcent la position belliciste canadienne et s’accompagnent souvent de visites éclairs aux troupes canadiennes (comme au Koweït le 3 mai et en Pologne le 10 juin).

L’orientation générale donnée aux préparatifs du 150e anniversaire du Canada s’inscrit dans la même ligne. Déjà, en 2012 et 2013, le Canada a dépensé plus de 80 % des 42 millions de dollars du plan « En route vers 2017 », pour financer des activités marquant le bicentenaire de la guerre de 1812. Pour 2015, 2016 et 2017, le programme d’aide aux musées de Patrimoine canadien privilégiera les projets liés à certains jalons historiques, parmi lesquels on retrouve – sur le même pied que les anniversaires du drapeau, de la Coupe Stanley, de la LNH, des Jeux du Canada et des raids féniens – le 100e anniversaire du premier droit de vote des femmes, une avancée sociale autrement plus significative !

La priorité est cependant nettement accordée aux projets liés au 100e anniversaire de la Première Guerre mondiale et au 75e anniversaire de la Seconde Guerre mondiale, admissibles pour chacune des trois années.
 

Appel à nos concitoyennes et concitoyens à l’occasion de la Journée internationale de la paix


Les guerres dans lesquelles le Canada s’engage depuis plusieurs années, dans le sillage des États-Unis, n’ont rien de combats pour la liberté, la démocratie ou les droits des femmes. Elles sèment la mort et le chaos dans des pays dont le crime principal, aux yeux de l’empire, est de ne pas se plier à ses diktats. Alors que nos grands médias ne portent aucune attention aux conséquences désastreuses de ces guerres, le gouvernement nous inonde d’une propagande simpliste du Bien contre le Mal.

Au cours des dernières années, le discours des partis d’opposition à Ottawa a lui aussi été traversé par les faux prétextes humanitaires et sécuritaires pour justifier la guerre et ils n’ont pas sérieusement tenté de faire barrage à cette montée du militarisme au Canada, par ailleurs soutenue par des intérêts extrêmement puissants. Pour renverser la vapeur, la construction d’un important mouvement citoyen est donc nécessaire. La crise actuelle des réfugiées de guerre illustre bien cette possibilité et cette nécessité. Avant la mort du petit Aylan Kurdi, la situation de ces millions de personnes n’était en rien moins dramatique, mais elle n’était une priorité pour aucun parti politique. C’est la pression populaire qui en a fait un enjeu.

Cet automne, nous vous invitons à poser des gestes concrets en ce sens. Profitez d’abord de la campagne électorale pour questionner les candidats et les candidates sur les enjeux de guerre et de paix. Puis, à l’occasion du Jour du Souvenir, participez à la 5e campagne annuelle du coquelicot blanc en portant ce symbole de rejet du militarisme et de commémoration de toutes les victimes des guerres, dont la grande majorité sont des civils. Participez aussi aux diverses actions de la Marche mondiale des femmes au Québec qui s’opposeront « aux forces capitalistes, patriarcales et colonialistes qui sont responsables de l’austérité, de la destruction environnementale et de la militarisation ».

Pour voir la liste des signataires

vendredi 10 avril 2015

Les organisations canadiennes de défense des droits humains lancent un appel urgent pour le retrait du Projet de loi C-51


Pour diffusion immédiate
Aujourd’hui, alors que le Comité permanent de la Chambre des communes de la sécurité publique et la sécurité nationale commence son examen article par article du Projet de loi C-51 (Loi antiterroriste, 2015), sept des principales organisations de défense des droits humains du Canada ont demandé à nouveau son retrait de l'ordre du jour.
Dès le début des audiences du Comité le 9 mars 2015, des témoins experts représentant une vaste gamme de points de vue et d'opinions se sont dits préoccupés par ce Projet de loi. À mesure que les Canadiens comprennent mieux ce qu'il représente, on note une montée des inquiétudes et de l'opposition du public, comme le montre le nombre croissant des gens qui participent aux manifestations et qui signent des pétitions et des lettres. Entre-temps, des éditoriaux et commentateurs représentant toutes les tendances de l'échiquier politique continuent de critiquer le C-51, ainsi que le cadre utilisé pour son examen au Parlement.
Dès l'annonce du C-51, Amnistie internationale, l’Association des libertés civiles de la Colombie-Britannique, l’Association canadienne des libertés civiles, l’Association canadienne des avocats musulmans, l’International Civil Liberties Monitoring Group, la Ligue des droits et libertés et le Conseil national des musulmans canadiens ont déclaré que les atteintes aux droits humains y étaient si nombreuses et qu'elles étaient liées de façon si inextricable que son retrait s'imposait. Ces organisations ont déclaré qu'avant toute reforme des lois sur la sécurité nationale, il fallait d'abord en démontrer la nécessité de manière convaincante et que si le gouvernement décidait d'aller de l'avant, il devait le faire d'une façon totalement harmonisée avec la Charte de droits et libertés et conformément aux obligations internationales du Canada en matière de droits humains.
« Toute loi qui accepte comme prémices qu'en réponse aux menaces touchant la sécurité du Canada, il est pertinent et acceptable d'accorder au SCRS des pouvoirs juridiques explicites qui l'autorisent à violer la Charte des droits, et qui tente de donner un air de légitimité à ce processus en donnant aux juges le pouvoir d'autoriser de telles infractions à la Charte, eh bien, cette loi part sur un bien mauvais pied », proteste Alex Neve, secrétaire général d'Amnistie internationale Canada (section anglophone). « On ne peut défendre la sécurité nationale en invitant des juges à se porter garants d'infractions contre la Charte. Le Projet de loi C-51 fait fi de l'importance primordiale des droits humains pour le maintien de la sécurité nationale et pour cette raison, il doit être retiré. »
« Le Projet de loi C-51 mérite un débat authentique, approfondi et sérieux. Malheureusement, ceux qui l'ont critiqué ont souvent été la cible d'attaques partisanes mettant en cause leur volonté de protéger le Canada du terrorisme. Il semble qu'on observe une fâcheuse tendance à répondre à toute critique sérieuse du C-51 en attaquant la crédibilité des porte-parole », déplore Carmen Cheung, conseillère juridique principale de l’Association des libertés civiles de la Colombie-Britannique. « Il ne fait aucun doute que liberté et sécurité doivent marcher main dans la main et pour cette raison, l'efficacité du C-51 à assurer la sécurité du public reste à démontrer. Nous croyons que, compte tenu des graves dangers qu'il représente pour les libertés civiles et les droits humains, ce Projet de loi doit être retiré. »
« Dans l'ensemble, les audiences du Comité n'ont offert qu'un bien mince aperçu de la question, tout à fait inapproprié pour présenter aux Canadiens – et même aux membres du Comité – une explication adéquate des pouvoirs inédits proposés par le C-51, ainsi que pour montrer le changement radical qu'il constitue par rapport au cadre législatif actuel régissant les questions de sécurité nationale », déclare Sukanya Pillay, avocate générale et directrice exécutive de l'Association canadienne des libertés civiles.
« On demande aux Canadiens de faire confiance aux autorités et de croire qu'elles ne permettront pas que les pouvoirs excessifs et la portée démesurée du C-51 aient des effets néfastes pour les gens du public qui respectent les lois, même si ces pouvoirs sont si étendus qu'ils font le lit de toutes sortes de dérives. En fait, le C-51 ne comporte aucune disposition juridique substantielle limitant celles-ci. Or, c'est le devoir de nos parlementaires de rédiger des lois claires et précises, assorties de mécanismes d'imputabilité appropriés, surtout si la sécurité et la liberté sont en jeu. Pour ces raisons, ce Projet de loi doit être retiré. »
« Nous avons insisté sur le fait que le Projet de loi C-51 est farci de clauses qui violent la Charte des droits et d'autres dispositions des lois canadiennes. Tel est le message qui a été répété maintes fois par des sommités juridiques des milieux universitaires, d'anciens parlementaires et de nombreux autres experts qui ont témoigné devant le Comité. De plus, le gouvernement a refusé de divulguer les avis juridiques qu'il a reçus de ses propres conseillers juridiques quant à la conformité du Projet à la Charte, » note Ziyaad Mia, de l'Association canadienne des avocats musulmans. « Pourquoi le gouvernement est-il donc si déterminé à promouvoir des lois controversées qui seront sans doute à l'origine d'une pléthore de litiges dont le règlement nécessitera beaucoup de temps, et qui entraîneront presque certainement l'invalidation de grands pans de celles-ci? Les Canadiens s'attendent à mieux, et ils le méritent; ce Projet de loi doit être retiré. »
« Au tout début, les Canadiens ont manifesté un important appui au C-51, car, selon la plupart de ses promoteurs, il s'agissait d'un instrument qui donnait aux organismes canadiens d'application des lois et de protection de la sécurité les pouvoirs nécessaires pour prévenir le terrorisme », explique Roch Tassé, coordonnateur national de la Coalition pour la surveillance internationale des libertés civiles. « Or, cet appui populaire s'est dégonflé rapidement et de façon spectaculaire à mesure que les hommes, femmes et jeunes gens de tout le pays ont compris la signification du C-51, et ce, en dépit des efforts du gouvernement pour le faire adopter à toute vapeur, notamment en limitant la durée de la période d'examen et les occasions d'en évaluer les véritables enjeux. Les appuis pour ces mesures draconiennes sans précédent sont en chute libre, et il est clair que ce Projet doit être retiré. »
« Parmi les nombreux et graves problèmes qui ont fait surface pendant les audiences, il faut noter les inquiétudes des nations autochtones, des groupes environnementaux, des milieux du travail, des organisations de défense des droits humains et d’autres groupes, qui soutiennent que le C-51 menace le droit de manifester au Canada, car il n'accorde une protection explicite qu'à ceux qui participent à des manifestations jugées « légitimes », constate Dominique Peschard, président de la Ligue des droits et libertés. « À ceux qui s'inquiétaient de cette lacune devant le Comité, le gouvernement répondait qu'ils étaient mal renseignés et que ces nouveaux pouvoirs ne seraient jamais utilisés de façon abusive. Or, ces promesses sonnent creux parce que de toute évidence, le gouvernement ne semble pas vouloir mettre en œuvre un robuste mécanisme de surveillance et d'examen susceptible d'évaluer adéquatement l'efficacité et la légalité des activités de sécurité nationale au Canada. Ce Projet de loi doit donc être retiré. »
« Compte tenu de l'impact disproportionné qu'ont eu les mesures de sécurité et les lois antérieures sur les musulmans du Canada, il n'est pas étonnant que ceux-ci craignent de devenir les victimes indirectes de ce filet de pouvoirs illimités ou du partage sans restriction des renseignements personnels, voire même d'être visés directement par des mesures d'examen iniques », avertit Ihsaan Gardee, directeur exécutif du Conseil national des musulmans canadiens. « Alors que le gouvernement aurait dû tenter d'apaiser ces inquiétudes légitimes, nous avoir été témoins de tentatives de marginalisation des musulmans canadiens et de leurs institutions, ainsi que d'interprétations erronées à leur sujet. En effet, pendant les audiences du Comité, au Parlement, dans les médias et au cours d'événements publics, des élus, des sondeurs et d'autres commentateurs de la scène politique ont vilipendé les musulmans du Canada et les organisations qui les représentent. Nous avons entendu des commentaires incendiaires, discriminatoires ou même carrément faux concernant ces gens, leurs croyances ou leurs sympathies, et nous avons été témoins de tentatives répétées d'amalgame de l'Islam et des musulmans avec le terrorisme. Par de tels agissements, on a exploité cyniquement les préjugés populaires et on a tenté de semer la peur et la méfiance au sein du peuple dans le seul but de faire des gains politiques. Ce Projet de loi ne peut que créer un faux sentiment de sécurité, alors qu'il devrait jeter les bases d'un cadre de travail facilitant une saine collaboration avec des communautés qui contribuent déjà au maintien d'un Canada fort et sécuritaire. C'est pourquoi ce Projet de loi doit être retiré. »

mercredi 25 mars 2015

DÎTES AU PARLEMENT QU'IL DOIT DÉFAIRE LE PROJET DE LOI D'ÉTAT POLICIER C-51!


Déclaration du Comité exécutif central du Parti communiste du Canada, le 5 février 2015

Partout au Canada, l’alarme est sonnée contre le projet de loi C-51, la soi-disant « Loi anti-terroriste 2015 », qui donne à l'État canadien de nouveaux pouvoirs pour criminaliser la dissidence publique. En premier lieu, il vise celles et ceux qui sont critiques des politiques d'austérité néolibérales, de la destruction de l'environnement, et de la guerre impérialiste. Ce dangereux projet de loi conservateur aiderait en outre à transformer le SCRS en une force de police secrète, échappant au contrôle du public ou même du Parlement. Le Parti communiste du Canada soutient que le projet de loi C-51 ne peut pas être « amendé » ou « amélioré »; il doit être rejeté par le Parlement, et le SCRS lui-même devrait être démantelé et non pas renforcé.

Ce projet de loi constitue peut-être la plus grave menace pour la liberté d'expression et pour les libertés civiles au Canada depuis l'époque de la Loi des mesures de guerre qui, de la Première Guerre mondiale jusqu’aux années 1970, a été proclamée à plusieurs reprises par les gouvernements afin de suspendre les droits démocratiques, permettant des incarcérations massives de groupes ethniques particuliers, de communistes, de dirigeantes et de dirigeants syndicaux et d’un large éventail de forces démocratiques au Québec, jusqu'à ce qu'elle fusse finalement abrogée par le Parlement en réponse à une large pression publique.

Le but allégué du projet de loi C-51 est de protéger les Canadiennes et les Canadiens contre le «terrorisme», mais son véritable but est d'aider le Parti conservateur à élargir sa base politique en prévision de l'élection fédérale de 2015, en usant de tactiques de peur et d'intimidation. L'objectif sous-jacent est de limiter les doits civiques, les droits des travailleuses et des travailleurs, les droits démocratiques de toutes les citoyennes et citoyens, ainsi que de toutes les résidentes et résidents canadiens, et d'élargir les pouvoirs d'un État de plus en plus autoritaire.

Tenant des discours racistes singularisant les mosquées d'une attention particulière, le premier ministre a ouvertement signifier que des pans entiers de la population sont placés dans une catégorie de terroristes potentiels, considérés «coupables jusqu'à preuve du contraire.» Même le Globe and Mail a averti que «la campagne de peur du Premier Ministre » est utilisée pour changer le SCRS en «quelque chose qui ressemble de façon inquiétante à une force de police secrète.»

Selon cette loi, les agentes et agents du SCRS seront autorisés à agir contre toute «menace pour la sécurité du Canada» perçue, sans mandat judiciaire s’ils affirment que leurs activités ne contreviennent pas à la Charte des droits ou à la loi. Le SCRS serait autorisé à interrompre des sites internet vaguement définis comme «radicaux», et à appliquer des ordonnances judiciaires pour retirer la «propagande terroriste» d'Internet. Le projet de loi abaisse le seuil légal permettant la détention de personnes sans inculpation pénale, et élargit la portée de la « no-fly list ».

Les agentes et les agents du SCRS seront autorisés à pénétrer dans les maisons et les bureaux, à saisir des documents, à enlever tout ce qu'ils trouvent, à installer des dispositifs de surveillance, ou à se livrer à tous les «coups tordus» ou toutes les activités perturbatrices qu’un juge trouvera «raisonnables».

Depuis que le gouvernement a déclaré que le Canada est en guerre, il ya tout lieu de croire que les limites judiciaires de ces pouvoirs policiers seront au mieux minimales, et que ces activités seront intégrées aux «opérations sales» de la CIA à travers le monde. Tout aussi inquiétant, il n'y aura même pas de mécanisme pour que les Canadiennes et les Canadiens puissent simplement surveiller le SCRS, n’autorisant que le Bureau du premier ministre et une petite clique de fonctionnaires, impuissants et complices, à avoir connaissance de ses actions.

La section 16 de C-51 qui interdit de «défendre et de promouvoir le terrorisme", soulève un large éventail de questions laissées sans réponse. Par exemple, le ministre de la Sécurité publique Blaney a refusé de donner une réponse directe, tant au Parlement ou qu’aux médias, concernant les protestations non-violentes de désobéissance civile contre l'extraction et l'exportation du pétrole des sables bitumineux. L'implication claire des commentaires du ministre Blaney est que toutes les protestations dirigées contre l'industrie de l'énergie sont par définition potentiellement dangereuses, et pourraient tomber dans le cadre général de l'activité «terroriste». De même, les ministres conservateurs qui calomnient à répétition les larges mouvements qui s’opposent à l'occupation de style apartheid par Israël des territoires palestiniens– tel que la campagne Boycott, Désinvestissement et Sanctions – marquent en fait ces mouvements comme cibles des actions du SCRS.

Depuis son arrivée au pouvoir en 2006, le gouvernement Harper s’est engagé dans la surveillance massive des mouvements des peuples autochtones, et a fréquemment utilisé la loi pour forcer le retour au travail contre les syndicats des employé(e)s sous juridiction fédérale, affirmant que les grèves à Air Canada, à Postes Canada, etc., constituaient des menaces pour l'économie. Maintenant, le projet de loi C-51 va criminaliser des actions qui « interfèrent avec la capacité du gouvernement canadien de maintenir la stabilité économique ou financière », une menace évidente à la fois contre le mouvement syndical et le droit de grève, et même contre tout mouvement qui résiste au programme des banques et des compagnies. Les syndicats et les peuples autochtones seront des cibles de choix du SCRS renforcé, comme ils l’étaient pour la GRC qui a été utilisée pendant des décennies par les gouvernements fédéral et provinciaux pour briser les grèves et cibler les militantes et militants autochtones.

En d'autres termes, les Conservateurs de Stephen Harper donnent au SCRS des pouvoirs qui vont bien au-delà de ceux qui ont été retirés à la GRC il y a plus de 30 ans à la suite de ses activités illégales, telles que la grange incendiée au Québec et l’espionnage du Syndicat des travailleurs et des travailleuses des postes (STTP), et en même temps les Conservateurs sont implicitement en train d’établir le programme politique pour les opérations de cette nouvelle police secrète.

Un nombre grandissant de critiques est en train d'émerger, y compris de la part de certains médias et par les groupes de défense des libertés civiles. La chef du Parti vert, Elizabeth May, MP, a condamné C-51 comme ayant une portée si excessive qu'il « pourrait s’appliquer à n’importe quoi ». Les néo-démocrates, les Libéraux et le Bloc québécois ont soulevé des questions sur le manque de contrôle public du SCRS, mais, malheureusement, ces partis d'opposition n’ont pas encore pris une position de principe pour bloquer C-51 au Parlement.

Le Parti communiste fera tout en son pouvoir pour aider à défaire le projet de loi C-51. Nous encourageons vivement les mouvements ouvrier et démocratiques, les groupes environnementaux, les peuples autochtones, les mouvements de solidarité avec la Palestine et les mouvements anti-guerre, les groupes de défense des libertés civiles, et toutes celles et ceux qui se soucient des droits civiques, des droits des travailleuses et des travailleurs, et des droits démocratiques, d’aider à bâtir une campagne puissante, massive et unitaire contre cette loi d'État policier. Une telle lutte à grande échelle peut gagner en mobilisant l'opposition du public à travers le pays!

jeudi 9 octobre 2014

Le Canada repart en guerre…

Collectif Échec à la Guerre

Montréal, mercredi 8 octobre 2014 – Le gouvernement Harper, majoritaire, entraîne le Canada dans une nouvelle guerre, au sein de la plus récente coalition mise en place par les États-Unis, cette fois-ci pour combattre le « groupe armé État islamique » (EI). Le Collectif Échec à la guerre rejette les prétextes sécuritaires ou humanitaires invoqués par les nouveaux coalisés et dénonce cette participation du Canada à une nouvelle agression occidentale illégale.

Soyons clairs d’abord sur une chose : nous sommes tout-à-fait d’accord pour considérer que les forces de l’EI sont responsables de crimes ignobles : massacres de minorités, décapitations ostentatoires d’otages, etc.

Malgré cela, il est faux de penser que l’EI représente une menace pour la sécurité internationale et pour celle du Canada. Et la prétention de nos gouvernements de « protéger les civils vulnérables et innocents de la région » en procédant à des bombardements ne résiste pas à une analyse un tant soit peu sérieuse.

Depuis 1991, ce sera la troisième guerre des États-Unis contre l’Irak, à la tête de diverses coalitions : aucun pays ni aucune force n’a jamais semé autant de destruction et massacré autant de « civils vulnérables et innocents » en Irak que les États-Unis. Les crimes de Saddam Hussein, terrible dictateur sans l’ombre d’un doute, palissent au regard des leurs. D’autre part, ce sont des fidèles alliés des États-Unis dans la région qui ont, depuis longtemps, armé et appuyé l’EI et d’autres groupes djihadistes en Irak et en Syrie ou qui leur ont permis de transiter par leurs frontières, le tout dans le but qu’ils renversent le régime Assad. Pendant toute cette période, on n’a surtout pas braqué les projecteurs des médias sur les crimes que ces forces commettaient et les marchands d’armes, y compris ceux du Canada, ont continué de faire de bonnes affaires…

L’intervention militaire à laquelle le Canada va participer est illégale au regard du droit international. La Charte des Nations-Unies stipule en effet que le Conseil de sécurité doit être saisi de toute « menace à la paix et à la sécurité internationale » et que c’est à cette instance qu’il revient de prendre les mesures appropriées. Le fait que l’Irak ait appelé à l’aide ne fournit aucune justification à ce qu’un groupe de pays se lance en guerre dans la région, en profitant même pour bombarder un autre pays, la Syrie. La mise en place de cette coalition et la participation canadienne ne font que contribuer à l’effritement de plus en plus grand de l’ordre international mis en place au lendemain de la Deuxième Guerre mondiale. De façon tout-à-fait malhonnête, la résolution conservatrice à la Chambre des Communes tente de conférer une légitimité à sa décision en faisant référence à la résolution 2178 du Conseil de sécurité; or cette résolution traite des combattants djihadistes étrangers et n’a rien à voir avec la coalition mise en place par les États-Unis.

Les frappes aériennes des nouveaux coalisés et la fourniture d’armes plus sophistiquées aux forces armées irakiennes et kurdes ne contribueront en rien à améliorer la situation dans cette région du monde, déjà complètement ravagée par la guerre. Bien au contraire, elles provoqueront plus de morts, de souffrances et de destruction. Elles approfondiront les divisions et intensifieront les « nettoyages » ethniques.

Le « groupe armé État islamique » contrôle un très large territoire par rapport à l’importance réelle de ses effectifs. Une des raisons de cette situation est l’appui, au moins tacite, dont il jouit de la part de l’importante minorité sunnite en Irak. En effet, depuis 2003, cette minorité a été l’objet de politiques sectaires et de terribles agressions militaires, d’abord de la part des forces d’occupation étasuniennes puis du pouvoir central shiite à Bagdad, appuyé et armé par les États-Unis. Le ressentiment de cette minorité a été canalisé en appui à l’EI. Des interventions qui viseraient à satisfaire certaines revendications sunnites contribueraient à atténuer ce ressentiment et affaiblirait l’EI. Les bombardements des coalisés auront l’effet contraire.

Le Collectif Échec à la guerre dénonce depuis quelque temps déjà la montée du militarisme au Canada. Le dénigrement des Nations Unies et la guerre s’affirment de plus en plus comme éléments centraux de la politique étrangère du gouvernement Harper. Même si nous approuvons, évidemment, les votes d’opposition du PLC, du NPD, du Parti Vert et du Bloc Québécois, nous déplorons la faiblesse de leurs argumentaires mettant trop l’accent sur la durée éventuelle de l’intervention, son possible « enlisement », etc. Et nous trouvons complètement contradictoire l’amendement proposé par le NPD qui aurait vu le Canada faire de l’humanitaire et… livrer des armes !

Le Collectif Échec à la guerre invite les Québécois et les Québécoises à faire connaître leur opposition à la participation canadienne à cette guerre par tous les moyens à leur disposition. Un appel à une manifestation de protestation à Montréal sera bientôt lancé.

dimanche 17 août 2014

Fierté 2014: déclaration du Parti communiste du Québec et de la Ligue de la jeunesse communiste





Voici que la Fierté 2014 bat son plein à Montréal avec, entre autres, le festival InterCités et le défilé de la fierté ainsi que des centaines d’évènements dans des villes et villages au Québec et au Canada. C’est l’occasion de célébrer les avancées obtenues par les communautés LGBTTQ+ et d’évaluer les défis auxquels elles sont encore confrontées. L’an dernier a été marqué par un ensemble de victoires mais aussi par une multitude de signaux laissant présager d’un recul de la part des forces anti-égalité. De plus en plus de pays reconnaissent le mariage entre conjoints de même sexe et d’autres droits fondamentaux des LGBTTQ+. Au Canada, la lutte pour mettre fin à la discrimination basée sur l’orientation sexuelle et l’expression ou identité de genre a connu de nouveaux développements. 

La dernière victoire en date a été l’adoption d’une politique LGBTTQ+ amendée par la Commission Scolaire de Vancouver après la défaite d’une campagne haineuse  par les employés syndiqués de la Commission scolaire et par la Coalition pour des écoles plus sûres. Au Québec, nous pouvons aussi souligner la victoire électorale de la troisième candidate de Québec solidaire et militante pour l’égalité des droits Manon Massé.   

L’universalisation d’environnements «queerpositifs» dans les médias populaires, le mouvement syndical et d’autres sections de la société mérite d’être particulièrement soulignée. Dans le domaine  des sports professionnels, la sortie du placard de Michael Sam, joueur pour l’équipe de la NFL des Rams de St-Louis et le rejet massif des réactions inappropriées indique que de nouvelles barrières tendent à tomber. Les nombreuses victoires légales, politiques et culturelles récentes sont l’aboutissement de décennies d’efforts fournis par la communauté LGBTTQ+ et par ses alliés. Mais la peur et la haine n’ont pas pour autant disparu comme nous avons pu le voir lors des rassemblements «Manif’ pour tous» en France l’an dernier, l’interdiction par le parlement russe des soi-disant relations sexuelles «non traditionnelles» et les tentatives d’interdire des mariages entre conjoints de même sexe dans certains États des États-Unis. Le 14 juin dernier, Ulrike Lunacek, coprésidente du groupe LGBT au Parlement européen a été agressée par un fanatique alors qu’elle participait à la au défilé de la Fierté de Vienne. Dans plusieurs pays, les gays, lesbiennes et trans* continuent d’être confrontés aux menaces, à la violence, à l’emprisonnement voire la mort. Le mensonge selon lequel l’égalité totale ne peut être gagnée que dans les pays capitalistes d’Occident est démenti par certains pays progressistes dont le Brésil, Cuba et l’Afrique du Sud ainsi que par les conceptions racistes et homophobes qui perdurent en Europe et en Amérique. Cette année, la Fierté de Toronto a organisé des évènements avec Mariela Castro Espin, la directrice du Centre national d’éducation sexuelle de Cuba qui y a dirigé le mouvement pour les droits des gays, lesbiennes et trans*. Cette occasion a permis de montrer comment le machisme et d’autres idéologies anti-égalitaires peuvent être combattues avec l’aide de gouvernements progressistes. 

Ici, au Canada, nous n’avons pas à nous auto-satisfaire tel que nous le rappellent les tentatives de dérouter les politiques pro-LGBTTQ* dans les écoles. Les forces anti-égalitaires ont des amis influents au sein du gouvernement conservateur, malgré leur condamnation hypocrite des lois homophobes votées au Parlement russe. Par exemple, le Sénat dominé par les conservateurs n’a toujours pas approuvé la loi C-279 censée amender le Code des droits de la personne afin d’inclure l’«identité de genre» aux dispositions légales concernant les crimes haineux. Les coupes dans les services sociaux générées par les programmes d’austérité voulus par le patronat et les attaques contre les syndicats ont un impact particulièrement négatif sur les femmes, les peuples autochtones et les communautés ethniques, rendant beaucoup plus difficile l’implantation d’avancées significatives vers l’égalité. Les membres les plus marginalisés de la communauté LGBTTQ+, dont les trans*, bispirituels, queers issus d’une communauté ethnique ou jeunes, représentent ceux qui sont les plus durement touchés par les coupes austéritaires. 

La communauté trans* se bat continuellement pour leurs droits égalitaires. Il ne s’agit pas d’une problématique «marginale»: les trans* représentent 10% de la population LGBTTQ+ et sont confrontés à des coûts médicaux énormes, un taux de chômage plus élevé, à un accès limité au logement, à une intimidation accrue au travail et au manque de protections légales. Les forces de droite continuent de stigmatiser la communauté LGBTTQ+ tout comme plusieurs groupes ethniques et minoritaires. 

L’homophobie et la transphobie, tout comme le racisme, le sexisme et le chauvinisme national sont des armes pour diviser la classe ouvrière dans sa lutte pour un monde meilleur. Aujourd’hui, la classe dirigeante utilise la crise économique, la soi-disant «guerre contre la terreur» et maintenant, l’anticommunisme digne de la Guerre Froide de Stephen Harper pour justifier les attaques contre les droits des travailleurs et l’égalité sociale. Mais une attaque contre un en est une contre tous. Notre unité se renforcera en adoptant des dispositions légales garantissant toute orientation sexuelle, expression et identité de genre. Cette unité est un élément vital de la large opposition démocratique et sociale à la feuille de route austéritaire et belliciste du patronat. Ensemble, nous devons bâtir un mouvement puissant afin de mettre de l’avant les besoins du peuple et non la cupidité de la bourgeoisie monopoliste. La communauté LGBTTQ+ doit être un acteur-clé dans les efforts pour construire une coalition populaire composée de syndicalistes, des peuples autochtones, de la jeunesse et des étudiants, de femmes, de retraités, petits paysans, immigrants et communautés ethniques, environnementalistes, militants pour la paix et plusieurs  autres alliés. 

En définitive, la résistance des masses dans nos communautés et lieux de travail, dans les rues et dans les urnes, doit défaire les conservateurs et aider à ouvrir la porte à un gouvernement pour le peuple et non pour les profits. Le but du Parti communiste est de gagner l’égalité sociale totale et un gouvernement du peuple, pour le peuple et par le peuple dans un Canada socialiste où nos ressources et notre économie seront appropriées socialement et contrôlées démocratiquement. 

Cette avancée démocratique rendra possible l’éradication de toutes formes d’exploitation et d’oppression combinées auxquelles nous sommes aujourd’hui confrontées. 

Nous vous invitons à rejoindre le Parti communiste et la Ligue de la jeunesse communiste pour construire une société libérée dans laquelle, comme l’affirmait Karl Marx, «la liberté de chacun est la condition de la liberté de tous». 

N.B.: Dans cette déclaration, l’acronyme LGBTTQ+ renvoie à «lesbienne, gay, trans*, bispirituels, queer et autres». Les débats terminologiques sont toujours en cours...

lundi 21 juillet 2014

Déclaration du Parti communiste du Canada



Arrêtons le massacre du peuple palestinien par Israël!  Le Parti communiste appelle à la fin immédiate des frappes aériennes et à la démission du ministre Baird.

Le Parti communiste du Canada condamne le bombardement meurtrier de la Palestine par l'armée de l'air israélienne, et demande qu’on mette fin à cette agression immédiatement. Les attaques israéliennes ont déjà tué des centaines de personnes et blessé et déplacé plusieurs milliers d’autres. Le Parti communiste réaffirme son soutien au droit du peuple palestinien à résister à l'occupation de ses territoires et à sa lutte légitime pour un État palestinien indépendant.

Le ministre canadien des Affaires étrangères, John Baird, a encore une fois pris une position honteuse dans cette crise, affirmant son soutien aux attaques d'Israël et critiquant le Haut-Commissaire des Nations-Unies aux droits de l'homme, après qu’elle eut appelé à un cessez-le-feu immédiat et soulevé des questions sur la légalité des frappes aériennes d'Israël. Ces commentaires font partie de l'effort de Baird et du gouvernement Harper de réduire la politique étrangère du Canada à un soutien inconditionnel à Israël, en couvrant son agressivité par un discours de «légitime défense» et d’«anti-terrorisme».

Nous condamnons également l’apologie des crimes de guerre flagrants commis contre les civils - en particulier les femmes, les enfants et les personnes âgées – que fait le premier ministre Stephen Harper lorsqu’il blâme les victimes, affirmant que les militantes et militants du Hamas ont utilisé leurs familles comme «boucliers humains». L’idée d’Harper, « nous bombardons ta maison, et si ta famille est tuée dans l’opération, c'est de ta faute», témoigne d’une pensée incroyablement tordue qui reflète son agressive politique étrangère impérialiste.

Il est pitoyable de voir les partis d'opposition, y compris le NPD, adopter des positions qui singent les Conservateurs et essaient de faire oublier les causes historiques de cette crise. Comme le Parti communiste l’avait noté en Novembre 2012, celles et ceux qui cherchent à blâmer également les deux parties pour la crise font fi de l'occupation israélienne des territoires palestiniens depuis des décennies, en violation du droit international et des nombreuses et importantes résolutions de l'Organisation des Nations-Unies. Les avertissements qu'Israël lancent à toutes et tous les Palestiniens de fuir Gaza si elles et ils veulent survivre équivaut à faire un nettoyage ethnique au bout du fusil. Nous appelons les partis d'opposition d’exiger du gouvernement canadien qu’il presse Israël de faire un cessez-le-feu immédiat et d'ouvrir de véritables négociations de paix. En outre, le Parti communiste appelle à la démission de John Baird comme ministre des Affaires étrangères, puisqu'il poursuit une politique étrangère fondée sur des positions illégales.

Le Parti communiste soutient la lutte du peuple palestinien pour un État indépendant viable dans les frontières de 1967 avec Jérusalem-Est comme capitale. Nous exigeons le droit au retour pour toutes les réfugiées et tous les réfugiés palestiniens, et la libération de toutes les prisonnières et prisonniers politiques palestiniens détenus dans les prisons israéliennes. Nous réitérons notre soutien au droit du peuple palestinien à résister à l'occupation de ses territoires. Nous appelons au démantèlement du mur de séparation et condamnons toutes les tentatives de division du peuple et des territoires palestiniens.

Le Parti communiste soutient la mobilisation rapide des mouvements pour la paix et de solidarité au Canada et dans le monde pour s'opposer au bombardement criminel d'Israël et pour prévenir l'escalade des attaques. Nous encourageons le mouvement ouvrier et les mouvements progressistes au Canada à continuer les protestations et à construire une mobilisation de masse pour forcer le gouvernement canadien à mettre fin à son soutien inconditionnel d’Israël et à adopter une politique étrangère de paix. En outre, le Parti communiste encourage toutes les personnes et les organisations au Canada à soutenir activement la campagne de boycott, désinvestissement et sanctions (BDS), comme moyen concret, puissant et efficace de faire pression pour mettre fin à l'apartheid israélien.

Comité exécutif central
Parti communiste du Canada
15 juillet  2014