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mardi 3 avril 2018

Action féministe contre la culture du viol

La nuit dernière, des militantes ont suspendue une bannière contre la culture du viol à l'incinérateur des carrières à Montréal. On peut lire sur la bannière " On te croit " et " Don't rape". La riposte féministe, un collectif pour les autonomies corporelles et la justice reproductive, Hurler doucement, un duo d'artistes féministes, ainsi que d'autres collectifs ont reçu une invitation à diffuser largement le message et les photographies de l'action. Depuis, la nouvelle circule sur facebook. JM fait suivre le message.


 «DON'T RAPE

Ça semble être une évidence.

Pourtant, on dirait qu'il est nécessaire de constamment le rappeler dans notre société qui refuse de reconnaître l'étendue du problème du harcèlement et des agressions sexuelles.
Faut-il rappeler que (au moins) une femme sur trois, et un homme sur six, aura subi une agression sexuelle au cours de sa vie?

Alors que c’est 75% des jeunes filles autochtones qui auront subi une agression avant l'âge de 18 ans.

Parce que ce sont les personnes les plus vulnérables d’un point de vue social qui sont les plus à risque de subir une agression sexuelle, notamment les autochtones, les personnes trans et les personnes en situation d'handicap.

Faut-il rappeler qu'environ 3 plaintes sur 1000 résultent en une condamnation. 

DON'T FUCKING RAPE

Fait que toi, le mononcle, le policier, le superviseur, le religieux, la personne en charge, le prof, le parlementaire, le passant, mais aussi le collègue, l'ami, le chum. Toi, l'agresseur.

Garde tes commentaires sexistes, homophobes et transphobes pour toi. Ne me suis pas, ni en char ni à pied, puis calice, siffle-moi pas. Crisse-moi patience avec tes attentions non sollicitées et tes regards déplacés. Sans mon consentement libre et enthousiaste, touche-moi pas, frotte-toi pas sur moi et garde tes mains baladeuses pour toi que ça soit dans un bar, dans ton bureau ou chez toi. Puis, DON'T RAPE. 

#ONTECROIT

Merci et courage à toutes les personnes qui ont dénoncé, à toutes celles qui se sont battues et continuent à se battre. C'est grâce à vous qu'on en parle, et non grâce aux soi-disant bonnes intentions de politiciens progressistes. C'est votre colère qui vient briser l'hypocrisie des gens qui s'étonnent encore. C'est votre parole qui en incite d'autres à parler.

Merci et courage à toutes les personnes qui se sont senties coupables, à toutes celles qui ont eu honte, à toutes celles qui n'ont pas dénoncé par crainte des conséquences, par peur de n'être pas crues, d'être jugées. À toutes les personnes qui ne dénonceront jamais.

Vous êtes indestructibles. »



mercredi 21 février 2018

Invitation à la manifestation du 8 mars organisée par Femmes de diverses origines

MANIFESTATION 8 MARS 2018! FEMMES DEBOUT – contre le Capitalisme et le Patriarcat!

Déclaration de femme de diverses origines
 « Ceux qui ne bougent pas, ne remarquent pas leurs chaînes » Rosa Luxembourg, assassinée à Berlin le 15 janvier 1919.

Jeudi, 8 mars 2018 17h30-20h 
Place du 6 Décembre
Coin Côte-des Neiges (Métro Côtes-des-Neiges)
 « (Je) m’abstiendrai de retenir une seule voix, un seul fil, une seule femme exceptionnelle qui serait mon inspiration. Ce sont toutes ces femmes, leur humanité, leurs colères, leur militantisme, leur persistance et leur sens de l’humour, qui font ce chœur exceptionnel qui ne cesse de m’inspirer. » — Abby Lippmann, membre de FDO, décédée à Montréal le 26 décembre 2017.
En organisant pour la 17e année consécutive la marche de la Journée internationale des femmes le 8 mars 2018 à Montréal, nous sommes inspirées par les citations de ces femmes héroïnes, qui nous enseignent qu’il faut bouger pour se libérer, et qu’il faut bouger collectivement. 
Nous saluons le courage des femmes qui ont dénoncé les agressions et le harcèlement d’ hommes en situation de pouvoir et la vague de la campagne #MeToo#. Nous reconnaissons qu’il y a encore des femmes partout dans le monde qui n’ont pas pu dénoncer les agressions subies car c’est trop dangereux pour elles elles fuient la guerre ou leurs droits ne sont pas reconnus. Nous voulons démolir les systèmes qui permettent à ces relations de pouvoir et au patriarcat de persister, pour que plus aucune femme n’ait à craindre de perdre son emploi, sa réputation ou sa vie afin de vivre dans le respect et la dignité.
Ce mouvement de dénonciation s’est déclenché dans un contexte mondial de montée extrême du racisme du fascisme, de la guerre, de destruction environnementale et de génocide. Face à cette conjoncture de souffrance et de violence généralisée, les femmes disent c’est assez! Mobilisons-nous!
Finissons avec le système patriarcal et capitaliste qui nous opprime, qui se carbure à la violence contre nous et nos enfants, qui se nourrit de la guerre et de la militarisation, qui dépend de l’exploitation et de la croissance des inégalités.
Finissons avec les agressions impérialistes et colonialistes qui violent notre mère terre, entrant dans ses viscères pour arracher ses richesses les plus précieuses, la dévastant et la détruisant. Finissons avec le pouvoir impérialiste qui  viole également nos femmes, qui s’approprie de leurs corps pour les exploiter à son profit comme notre mère terre.
Nous refusons la logique individualiste capitaliste, qui prétend que tous les maux sont tributaires à l’individu.e, et que c’est à chacun.e de s’en sortir en travaillant plus, en prenant plus de médicaments, en étant plus compétitif.ve. Nous refusons les explications simplistes des causes du harcèlement sexuel et des agressions.  Ces actes doivent être compris comme étant résultante d’une masculinité toxique dérivant d’un déséquilibre de pouvoir genré. Cette inégalité entre les sexes est générée par le patriarcat qui normalise l’objectification des femmes et favorise une socialisation des garçons et des hommes reposant sur le sentiment d’être privilégié.
Nous refusons le racisme et la haine, la discrimination et le mépris! Nous croyons fermement que la société ne peut pas être libre et égalitaire si un groupe ou un.e seul.e individu.e est discriminé.e et exploité.e. La libération des femmes dépend de la libération de tout le peuple.
Nous respectons les luttes de chaque groupe de femmes – les priorités que nous nous donnons pour affronter nos problèmes – mais nous croyons aussi qu’il faut bâtir un mouvement fort et nous unir contre l’ennemi commun – le système capitaliste et ses défenseurs ainsi que le patriarcat.
 UNISSONS NOS VOIX ET NOS ACTIONS POUR DIRE C’EST ASSEZ!
Non aux coupures dans les groupes de femmes! Non à l’appauvrissement des plus pauvres de la société, au démantèlement du système de santé et des services sociaux, et de l’éducation.
Non à la guerre contre les peuples et les pays – non au commerce des armes et des équipements militaires! Non à l’envoi de nos jeunes à l’autre bout du monde pour combattre d’autres jeunes travailleurs et travailleuses!
Non aux agressions sexuelles, non aux viols individuels et collectifs, non à l’exploitation sexuelle des femmes, non aux mariages forcés, non aux viols en contexte de guerre!
 FEMMES DEBOUT!   UNISSONS NOS FORCES!    PRENONS NOTRE POUVOIR!
 VIVE LA JOURNÉE INTERNATIONALE DES FEMMES

mercredi 11 octobre 2017

Au Venezuela, le peuple constituant fait des propositions pour le chapitre « Droits de la Femme »

JM reproduit un article publié sur INVESTIG'ACTION. Cliquez ici pour voir l'original.  

Le 30 juillet 2017 une mobilisation populaire, assez inattendue dans le contexte difficile de la guerre économique, a élu une Assemblée Constituante au Venezuela. Un moment démocratique qui rappelle le référendum en Catalogne: la droite, appuyée par la plupart des médias, a usé de la violence pour tenter d’empêcher ce scrutin, menaçants les électeurs, saccageant des bureaux de vote, sans autre résultat que galvaniser la volonté de la population (1). 


Depuis que les urnes ont parlé, la droite a mis fin (pour l’heure) à l’insurrection armée, déplaçant l’offensive sur le plan économique avec l’aide du secteur privé. Dans ce contexte marqué par des hausses de prix constantes des produits de base et les réponses du gouvernement bolivarien pour renforcer l’accès de la population à l’alimentation subventionnée, s’est ouvert le chantier constitutionnel. Toutes sortes de mouvements sociaux et de partis politiques s’expriment au-dehors et au dedans de la nouvelle assemblée, pendant que l’opposition, les médias, l’Union Européenne et Donald Trump crient à la « dictature ». (2)

Une décision récente de l’Assemblée Nationale Constituante a été de désigner le 25 octobre comme journée du « féminisme socialiste ». L’ANC a annoncé sa volonté de renforcer l’ensemble des droits de la femme, dont le thème de l’avortement. Dans leur décret les constituant(e)s veulent  « promouvoir une approche de genre et féministe. Le machisme est une culture capitaliste rétrograde qui affecte autant les hommes que les femmes, nie la diversité et l’intégration et légitime les relations de domination et êtres humains ». 

28 associations féministes comme l’Araña Feminista ont participé aux débats (photo) et fait entendre leur voix dans la rue pour demander d’aller plus vite et plus loin, d’accélérer non seulement la dépénalisation de l’avortement mais aussi la diffusion de l’éducation sexuelle et de la distribution des contraceptifs.

L’ANC a décrété la convocation « de toutes les femmes et les hommes à participer de façon active à la construction collective du Chapitre Femme, Équité et Égalité de genre de la nouvelle proposition constitutionnelle, dont l’objectif est de libérer toutes les potentialités de la femme dans ses multiples facettes vitales », comme de renforcer la participation de ce secteur dans les différents champs de la transformation de la patrie.

Promouvoir les valeurs de paix, égalité, entente, équité et justice sociale seront les tâches fondamentales de la Commission Constituante sur la Femme, l’égalité et l’Équité de genre, installée en session ordinaire de l’organe plénipotentiaire, qui a eu lieu au Palais Fédéral Législatif.

De même, il a été décidé de créer sur tout le territoire national des équipes de femmes pour « garantir la participation citoyenne à l’Assemblée Nationale Constituante », qui permette la rédaction du nouveau texte constitutionnel.

L’installation de cette commission a été stipulée dans le décret lu et approuvé pendant la session de l’assemblée, durant laquelle ont pris la parole des représentantes de mouvements de femmes de même que la Ministre pour la Femme et l’Égalité de Genre, Blanca Eekhout. Celle-ci a souligné le rôle fondamental de la femme vénézuélienne depuis l’arrivée de la Révolution Bolivarienne, rôle impulsé par le commandant Hugo Chávez il y a 18 ans.

« Nous avons des avancées extraordinaires parce que la participation des femmes aux institutions de ce pays, s’est consolidée avec la Révolution Bolivarienne », a-t-elle déclaré tout en rappelant la création des différentes missions sociales, créées en priorité pour protéger les femmes des secteurs populaires, exclues pendant l’ère puntofijiste . (3)

La preuve en est – a-t-elle détaillé- la grande mission sociale Hogares de la Patria (foyers de la Patrie), mise en place en 2015 par le président de la République, Nicolás Maduro, pour protéger les enfants et les mères de ce pays. «  Avec la Grande Mission Hogares de la Patria nous avons protégé plus d’un million 200 mille femmes. Dans cette mission des hommes aussi ont été inclus. », a indiqué la titulaire du ministère.

Elle a également manifesté l’importance du premier processus constituant convoqué en 1999 par le leader bolivarien et au cours duquel ont été établis les droits de femme vénézuélienne. «  La Révolution Bolivarienne est la première à hisser le drapeau du féminisme, aucun autre leader dans le monde n’a osé dire je suis féministe. Le premier a été Hugo Chávez et ceci en dit long sur le caractère de la Révolution Bolivarienne », a-t-elle souligné.

Pour sa part, la députée constituante et porte-parole des Comités Locaux d’Approvisionnement et Production (CLAP) Beysimar Pérez, a souligné que les vénézuéliennes sont la clé dans le renforcement de la productivité, grâce aux programmes sociaux comme « Soy mujer » (Je suis une femme) et la Banque de la Femme, instances destinées à financer et accompagner la mise en œuvre des projets socio- productifs mis en œuvre par des femmes des secteurs populaires.

Notes
  1. Voir « (Photos Médias du monde libre contre droit au suffrage des vénézuéliens », https://venezuelainfos.wordpress.com/2017/08/01/photos-medias-contre-droit-au-suffrage-des-venezueliens/
  2. Voir entre autres « L’assemblée constituante renforcera les droits des peuple indigènes » https://venezuelainfos.wordpress.com/2017/08/15/lassemblee-constituante-renforcera-les-droits-des-peuples-indigenes/
  3. Le « puntofijisme » est un pacte signé en 1958 à Punto Fijo au Venezuela entre les deux principaux partis dominants (social-chrétien et social-démocrate) pour se relayer en alternance au pouvoir sans en modifier les structures. Il durera… quarante ans (jusqu’en 1998), date de l’élection d’Hugo Chavez.
  4. Lire « L’indulgence de la presse française (et d’une partie de la gauche) pour la violence d’extrême droite » https://venezuelainfos.wordpress.com/2017/08/17/venezuela-lindulgence-de-la-presse-francaise-et-dune-partie-de-la-gauche-pour-la-violence-dextreme-droite/
Traduit de l’espagnol par Cathie Duval pour Venezuela Infos
Source : https://venezuelanalysis.com/news/13404http://albaciudad.org/2017/09/pueblo-debatira-propuestas-para-redactar-capitulo-mujer-en-la-constitucion/


vendredi 10 mars 2017

Nous avons toutes droit à la justice maintenant!

JM reproduit ici le discours de Marianne Breton Fontaine pour la Ligue de la Jeunesse communiste du Québec à la marche du 8 mars organisée par femmes de diverses origines.  (Photo dans l'article de André Querry.)

Bonjour à tous et toutes,

Comme une camarade me le disait, il n'y a pas une seule lutte, pas une seules avancée sociale qui n'ait été gagné sans le sacrifice et le travail des femmes. Pourtant, on essaie constamment de nous effacer de l'histoire, d'effacer et d'ignorer nos revendications, de nous dire d'être patientes...

Non! Nous avons toutes droit à la justice maintenant!

À écouter nos élites, nous serions maintenant au Canada dans un paradis féministe. À croire que nous n'avons aucune raison de nous réunir en ce 8 mars.

Pourtant, pendant que notre Trudeau national fait la parité dans son cabinet ministériel, les femmes autochtones continuent de subir la violence colonialiste, les pipeline Kinder Morgan et Keyston XL ont été approuvé à l'encontre de la volonté des nations autochtones, l'islamophobie gronde et nos sœurs musulmanes sont constamment agressées, la violence sexuelle reste impunie et l'austérité néolibérale frappe les femmes de manière disproportionnée pendant que les investissement fédéraux en infrastructure favorisent les emplois masculins. Nous les femmes de la classe ouvrière, nous sommes forcées de payer pour la crise économiques capitalistes.

Ces mêmes élites qui se gargarisent avec l'atteinte d'un cabinet paritaire instrumentalisent nos luttes féministes pour servir leurs intérêts impérialistes et militaristes comme si le patriarcat n'existait qu'ailleurs.

Honte!

À la Ligue de la Jeunesse communiste, nous mettons de l'avant une analyse féministe-marxiste et intersectionnelle. Cette analyse sera d'ailleurs au centre de notre congrès en Mai prochain.

Nous les femmes, nous travaillons pour de faibles salaires dans l'économie capitaliste, nos corps sont utilisés comme objet pour vendre et alimenter les marchés, et lorsque nous retournons dans nos maisons, non seulement sommes nous sujettes à la violence de nos partenaires, mais nous travaillons encore, gratuitement, afin d'assurer à l'humanité une nouvelle génération qui la perpétuera.  Le capitalisme et le patriarcat sont deux systèmes d'oppression indissociables.

En tant que femme, notre travail est constamment dévalué. Je suis étudiante. Bientôt, comme tant d'autres je devrai me trouver un stage pour pouvoir terminer mon éducation. En d'autres mots, je devrai travailler exactement comme je le ferai plus tard, mais sans être justement rémunéré. En effet, en ce moment, certains stages ne sont pas rémunérés  alors que d'autres le sont. Cette ligne de démarcation entre travail étudiant payé et non payé suit celle du travail féminin. Ce sont par exemple les étudiantes en éducation, en infirmerie et psychologie qui ne trouvent pas de rémunération à leur travail, alors que les étudiants en médecine et en ingénierie, des secteurs hautement masculins, vivent une réalité plus favorable. En ce moment, les étudiants et les étudiantes s'organisent pour revendiquer la rémunération des stages. Je crois que les gens du CUTE et d'À la rue Montréal sont d'ailleurs mobilisé ici en ce 8 mars.

Nous subissons à la fois la violence du capitalisme et du patriarcat, mais plusieurs de nos sœurs doivent aussi affronter d'autres oppressions tel que le racisme, l'homophobie, la transphobie, et le capacitisme. Nos mouvements ne peuvent pas parler de libération si nous refusons d'inclure toutes les femmes dans nos luttes et nos revendications.

Nous avons toutes droit à la justice et à l'émancipation!

Merci

mercredi 8 mars 2017

Journée internationale des droits des femmes




Ligue de la jeunesse communiste

Cette 103e édition de la Journée internationale des femmes est caractérisée par la recrudescence de la misogynie, mais aussi par le renouveau de la résistance.

Des mouvements anti-féministes opposés aux femmes tels que le Gamergate ou le Men’s right movement, organisés sur nos lieux d’études par d’autres groupes dont le Men’s issues awareness et l’Association canadienne pour l’égalité, ont gagné en force et se sont joints à d’autres groupes suprématistes blancs, avec des individus et des groupes transphobes ou encore avec d’autres supposément opposés à la rectitude politique et défenseurs de la «liberté d’expression». En réalité, ils sont unis dans leur défense du discours haineux et ont pour véritable objectif le saccage des droits durement acquis par les femmes et remettre au gout du jour la culture du viol.

Sous-jacente à ces développements se trouve la crise du capitalisme qui a fait en sorte que certaines sections de la classe dirigeante ont abandonné les idées libérales bourgeoises au profit de mouvements d’extrême-droite et fascistes. En Amérique du Nord, l’élection de Donald Trump comme Président des États-Unis a à la fois été facilitée par la montée de l’extrême-droite et à la fois permis à ces mouvements de se renforcer. Le Canada n’est pas imperméable à cette offensive réactionnaire. La lutte contre le patriarcat est donc liée à celle pour un changement systémique ici, chez nous.

Trudeau: ni féministe, ni allié

Trudeau a déclaré à l’ONU: «Je continuerai de clamer haut et fort que je suis féministe.» Nous ne sommes pas dupes. Ni ces mots creux, ni la parité introduite par Trudeau dans son cabinet n’indiquent un changement de cap radical au Canada. Ces changements minimes ne servent en fait qu’à mousser l’image des Libéraux qui tentent de se dissocier des conservateurs sans pour autant s’attaquer au plan du patronat.

Trudeau n’est ni féministe, ni un allié. Par exemple, son gouvernement, à l’image de celui des conservateurs, continue d’ignorer la demande de longue date pour que soit créé un système de garde universel, accessible, modique, public et de qualité. Il a appuyé un contrat d’armements de 15 milliards de dollars contracté avec l’Arabie Saoudite, une monarchie réactionnaire qui figure parmi les premiers pourfendeurs de l’oppression de la femme et qui livre une guerre meurtrière au Yémen. Trudeau appuie également la construction d’oléoducs au bénéfice des monopoles gaziers et pétroliers coupables du colonialisme qui perpétue les violences contre les femmes autochtones et s’attaquent à leurs territoires. Le changement féministe, celui qui fera avancer les conditions de la vaste majorité des femmes, des travailleuses, ne viendra pas de la classe capitaliste au pouvoir, mais sera le résultat de nos luttes, tel que nous l’enseigne l’histoire.

Finalement, les lutte pour abolir le patriarcat est liée à celle visant à mettre en déroute l’exploitation capitaliste et la remplacer par le socialisme, un système où les travailleurs-euses sont aux commandes et sont en mesure de structurer une société autour des besoins du peuple et non de la création de profits pour la classe capitaliste. Communistes, nous appuyons les luttes contre le patriarcat sous le système capitaliste à la fois pour s’échapper de l’oppression de la femme, mais aussi parce que ces luttes sont essentielles à l’atteinte du socialisme. 

De nouveaux mouvements en lutte contre la misogynie et le racisme

Cette année, plusieurs femmes célèbreront la Journée internationale des femmes avec un sentiment de force renouvelé. Près de 5 millions d’entre elles et leurs alliés ont battu le pavé partout à travers le monde le 21 janvier dernier afin de clamer leur opposition aux plans xénophobes, racistes, misogynes, homophobes, islamophobes et bellicistes de Donald Trump et son gouvernement constitué de banquiers de Wall Street, de milliardaires et de magnats du pétrole.

Les femmes autochtones figurent à l’avant-garde de la résistance contre le patronat, mais aussi contre l’occupation territoriale, le vol de ressources et la violence coloniale genrée qui se poursuit avec le gouvernement libéral. Les femmes noires et les personnes trans dirigent des luttes contre la violence policière raciste.

Des actions comme la Slutwalk et Take Back the Night, ou encore la campagne Ni viande ni objet ainsi que plusieurs manifestations contre la culture du viol sur des campus universitaires ont permis de susciter une prise de conscience et certains changements politiques. La Journée internationale des femmes continue de représenter pour notre mouvement un moment important afin d’organiser nos luttes.

Il est nécessaire de bâtir et unir les mouvements pour l’égalité dans nos lieux de travail, écoles et dans les rues. Des groupes de femmes peuvent s’unir à d’autres au sein de coalitions. Des femmes issues de groupes comme Idle No More, Black Lives Matter, des femmes organisées dans des organisations syndicales, des groupes LGBTQ, de personnes handicapées, du mouvement étudiant, pro-choix et d’autres groupes. Confrontés aux attaques et à la réaction, nous devons rester uni-e-s. Pour un monde égalitaire, nous refusons d’attendre et nous nous organisons.

Au cours de l’histoire du mouvement ouvrier au Canada et à travers le monde, des femmes communistes dont Clara Zetkin, Elizabeth Gurley Flynn, Claudia Jones, Annie Buller, Becky Buhay, Vilma Espin et Angela Davis se sont mobilisées pour l’émancipation des femmes. La YCL-LJC lutte pour un Canada socialiste où le patriarcat sera aboli, où l’égalité totale sera rendue possible et pour des changements immédiats en faveur du droit des femmes. 


 À l’occasion du 8 mars 2017, nous revendiquons:

-    le rétablissement du financement pour les programmes favorisant et revendiquant l’égalité pour les femmes;
-    L’égalité et sécurité pour les femmes immigrantes;
-    L’abolition de la différence salariale (à travers une législation pour l’égalité salariale et l’égalité d’emploi);
-    L’accès garanti à l’avortement et aux droits reproductifs financés publiquement dans tous les territoires et provinces;
-    L’élaboration d’un service de garde universel, de qualité, accessible avec des standards pan-canadiens et offert par des salariés syndiqués. Au Québec, le rétablissement de l’universalité du service de garde;
-    La protection du droit aux bénéfices de maternité étendus à 52 semaines;
-    L’abolition de toute forme de violence contre les femmes et le financement adéquat des cellules de crise et des maisons de transition;
-    Des changements législatifs pour assurer des congés rémunérés aux femmes victimes de violence conjugale;
-    L’appui aux survivantes de violence genrée à travers le financement des services de conseil, de déménagement, des frais légaux et plus;
-    L’abrogation de la loi C-36: stigmatiser et criminaliser le travail sexuel n’est pas la solution à l’exploitation;
-    L’application de cours d’éducation sexuelle progressistes et amicaux envers les LGBTQI2S incluant l’éducation sur le consentement

Les femmes en lutte contre la misogynie et le racisme ; Déclaration du PCC

Comité exécutif central, Parti communiste du Canada

Cette année, les femmes vont célébrer la Journée internationale des femmes avec un regain de force, après qu’environ 5 millions d’entre elles aient pris la rue le 21 janvier, avec leurs alliés partout à travers le monde, pour s’opposer au programme xénophobe, raciste, misogyne, homophobe, islamophobe et pro-guerre de Donald Trump et de son gouvernement de banquiers de Wall Street, de milliardaires et de magnats du pétrole. Cette marche a été une manifestation de résistance contre la violence patriarcale, l’inégalité, l’exploitation et l’oppression perpétuée par le capitalisme à travers le monde. Plusieurs principes d’unité durables apparaissent de la marche, dont le support à l’égalité économique, au droit des femmes à vivre sans violence, à leur droit et à leur liberté pleine et entière en matière de reproduction, au plein droit à l’égalité pour la communauté LGBT, pour les personnes racisées, les travailleuses et les travailleurs, les immigrantes et les immigrants, les personnes handicapées, pour les droits civils et la justice environnementale, contre la brutalité policière et le profilage racial, pour démilitariser l’application de la loi et mettre fin à l’incarcération massive.

Ce puissant mouvement de femmes est maintenant plus que jamais nécessaire au Canada, avec notre Premier ministre soi-disant féministe qui croit que pour atteindre l’égalité entre les sexes, il suffit de nommer un cabinet ayant la parité des sexes, mais qui continue de mener des politiques anti-femmes et pro-business telles que l’approbation des projets de pipeline Kinder Morgan et Keystone XL. Les femmes autochtones sont à l’avant-garde pour résister à cette politique, ainsi qu’à l’occupation des terres, au vol des ressources et à la violence sexuelle coloniale, réalités qui toutes perdurent sous les Libéraux de Trudeau. Le soutien du gouvernement à la mondialisation capitaliste et aux accords de libre-échange tels que l’AECG et le PTP s’inscrit dans le programme impérialiste canadien où les entreprises sont vouées à gagner plus de pouvoir et de profits, mais où les travailleuses et les travailleurs – les femmes et leurs familles – se voient refuser la sécurité alimentaire, la possibilité de former ou de joindre un syndicat, l’accès à des logements sociaux, à des soins de santé, à l’éducation, aux médicaments d’ordonnance et plus encore. Ce gouvernement, comme les Conservateurs d’Harper, continue d’ignorer la demande de longue date à l’effet de créer un système de garde d’enfants public et universel, accessible, abordable et de qualité.

Les femmes au Canada perdent du terrain en termes d’équité salariale et de pensions. L’écart entre les sexes au Canada est maintenant le double de celui de la moyenne mondiale; Les femmes racisées ne font que 68 cents pour chaque dollar gagnés par des hommes non racisés. Le gouvernement libéral n’a pas l’intention de corriger cette situation. Les récentes réformes des régimes de retraite ont annihilé les gains que les femmes avaient réalisés en excluant les années passées durant des congés de maternité et des congés parentaux dans le calcul final de leurs pensions. Ce ne sont pas des «améliorations»; c’est l’austérité. Les femmes sont forcées de payer le prix pour la crise économique capitaliste en cours et la poursuite des réductions d’impôt et des cadeaux pour les entreprises. Il n’est pas étonnant qu’une étude récente sur l’écart mondial entre les sexes ait abouti à la conclusion désastreuse qu’au rythme actuel, il faudra 170 ans pour que les femmes atteignent l’égalité.

Le décret anti-musulman de Trump et ses déclarations fanatiques ont encouragé les groupes racistes, fascistes et d’extrême-droite au Canada à répandre leur propagande haineuse et leurs activités terroristes. La récente attaque terroriste à Québec, qui a entraîné la mort de six innocents pendant la prière, visait toute la communauté musulmane du Canada. Mais le gouvernement Trudeau n’a réagi que par des mots, non par des actes. De plus, la violence islamophobe sexiste se produit trop souvent au Canada. Les femmes musulmanes sont souvent attaquées verbalement et sont agressées physiquement pour arracher leurs hijabs ou pire. Au fur et à mesure que cette violence s’intensifie, le gouvernement reste assis alors que les médias perpétuent le mensonge que l’intervention militaire occidentale au Moyen-Orient est nécessaire pour «sauver» les femmes musulmanes. Les Libéraux ont plafonné la migration et le parrainage des réfugiés au Canada tout en faisant la guerre à leurs pays en Afrique du Nord et au Moyen-Orient, et en les exploitant pour des photos. Ce n’est pas du féminisme.
La vérité est que le premier ministre Trudeau et le gouvernement libéral ne peuvent prétendre être féministes tout en plaidant et en défendant le pouvoir des entreprises et les superprofits. Les politiques et les décisions qui perpétuent la violence envers les femmes et les territoires autochtones, qui approfondissent et élargissent les inégalités économiques entre les sexes et les communautés racisées, qui imposent la guerre et l’austérité au pays et à l’étranger, font toutes partie de l’agenda capitaliste – un programme incompatible avec les revendications des femmes de la classe ouvrière de toutes les communautés, pour la paix, l’égalité, la démocratie et la sécurité économique et sociale pour elles-mêmes et leurs familles.

Quelle voie les femmes doivent-elles prendre au Canada?

Les principes d’unité de la Marche des femmes sur Washington constituent une base solide pour bâtir l’unité dans nos communautés. Nous sommes en train de former de solides coalitions de groupes de femmes ensemble – des femmes de groupes tels qu’Idle No More, Black Lives Matter, des comités syndicaux de femmes, de comités LGBT, de personnes handicapées, d’étudiantes et d’étudiants, de groupes pro-choix et d’autres. Nous avons aussi besoin de nous mobiliser pour gagner un programme progressiste et anticapitaliste pour les femmes dans nos collectivités et dans l’ensemble du pays.
Nous refusons d’attendre plus longtemps pour l’égalité. Nous devons nous organiser!

Le Parti communiste du Canada exige l’égalité complète des sexes dès MAINTENANT:
  • Rétablir le financement des programmes d’accès à l’égalité des femmes.
  • Combler l’écart salarial – légiférer pour la pleine équité de rémunération et en matière d’emploi.
  • Garantir des services d’avortement et de droits reproductifs accessibles et financés par l’État dans chaque province et territoire.
  • Créer un système de garde d’enfants public, universel, accessible, abordable et de qualité, encadré par des normes pancanadiennes et avec des salaires syndicaux pour les travailleuses et les travailleurs en garderie.
  • Protéger le droit des femmes aux prestations de maternité de l’assurance-emploi; étendre les prestations parentales à 52 semaines.
  • Mettre un terme à toutes les formes de violence à l’égard des femmes et fournir un financement adéquat aux centres de crise et aux maisons de transition. Abrogez le projet de loi C-36!
  • Non à l’islamophobie! Mettre un terme aux interventions américaines, canadiennes et de l’OTAN au Moyen-Orient, tolérance zéro pour les violences islamophobes et sexistes, et ouvrir les portes du Canada aux immigrantes, aux immigrants et aux réfugié-e-s. Abroger l’Accord sur les pays tiers sûrs entre le Canada et les États-Unis. Abroger le projet de loi C-31 et les autres lois anticonstitutionnelles et antidémocratiques sur la sécurité d’État.
  • Abroger la Loi sur les pratiques culturelles barbares, appuyée par les Libéraux de Trudeau.
  • Non à l’austérité. Non à la guerre. Pour les besoins du peuple – non pas la cupidité des entreprises!

jeudi 2 mars 2017

Manifestation pour la Journée internationale pour les droits des femmes 2017

Célébrons la résistance des femmes pour une juste paix et l'égalité !

Mercredi 8 mars 2017 à 17h00 coin Reine et Côte des neiges (métro Côte-des-neiges)
Événement Facebook : https://www.facebook.com/events/1767856140199025/



samedi 21 janvier 2017

Marche des femmes sur Washnigton



À nous de nous mobiliser et de nous unir dans la riposte contre les politiques anti-sociales!

Déclaration de la LJC-Québec

L’élection de Donald Trump comme président des États-Unis est un grave danger pour les jeunes travailleurs et les travailleuses de ce pays et du monde entier. Cette élection a entraîné un mouvement vers l’extrême droite à la Maison-Blanche, ainsi que dans les deux chambres de gouvernement, et sera probablement reflétée dans le pouvoir judiciaire. La montée de l’extrême droite fait partie de la crise systémique du capitalisme, alors que la politique bourgeoise se tourne vers des méthodes de plus en plus violentes pour sauver le capitalisme en faisant payer la crise à la classe ouvrière. L’élection de Trump a déjà conduit à l’amplification du nombre d’actes de violence xénophobe et raciste et à un durcissement de la culture de la misogynie et du viol. Ces idées ne connaissent pas les frontières et se propagent ici au Canada, comme dans d'autres pays. Elles trouvent leur écho dans des groupes fascistes tels que Pédiga ou Golden Down qui se sont installés au Canada. Elles ont aussi une résonnance dans le discours de "Rambo" Gauthier, alors que celui-ci s'affiche ouvertement comme un admirateur de Trump, contre les personnes immigrantes et relaie les femmes à leur cuisine et à "parler de linge", tandis que les "boys" font de la vraie politique. 

Des millions de femmes et leurs alliées, de personnes de la communauté LGBTQIA, de travailleurs et des travailleurs, de personnes racisées et de jeunes se sont organisés aujourd'hui dans des manifestations dans plusieurs villes dans le monde pour réitérer que les droits des femmes seront ardemment défendues, et que la lutter pour une véritable égalité continuera. Ce mouvement massif est une message fort d'unité et de résistance auquel la Ligue de la jeunesse communiste joint sa voix et sa solidarité.

Trump et son administration planifient imposer aux femmes des recules importants. Pourtant, nous étions déjà loin d'avoir atteint l'égalité au Canada comme aux États-Unis. Faut-il rappeler encore une fois que l'écart salariale entre homme et femme est toujours de plus de 20% ? De grands secteurs de l'économie et de l'emploi restent fermés aux femmes, tandis que d'autres secteurs ont une très forte concentration de travailleuses et offrent souvent des emplois plus précaires et peu rémunérés. Lorsque les Libéraux du Québec et d'autres gouvernements de droite coupent dans les services publics, ce sont les femmes qui perdent majoritairement leur emplois ou qui voient leur conditions de travail se dégrader. D'un autre côté, les politiques "de relance" du gouvernement Trudeau sont non seulement un écran de fumée, mais le peu d'effet qu'elles auront favorisera des secteurs d'emplois masculins puisque les investissements se dirigent dans les infrastructures. La violence sexuelle persiste alors que les scandales sur les campus universitaires nous montre à quel point la culture du viol est ancré dans nos société. Au croisement entre racisme, colonialisme et sexisme, les femmes autochtones continuent de subir la violence systémique dans une indifférence encore presque totale et surtout, sans offre de réparation et sans que le Canada ne reconnaisse sa responsabilité et le droit à l'autodétermination des peuples autochtones. 

Face à cela, nous ne disons pas que non, nous agissons et mettons de l'avant notre propre vision de ce que devrait être la société. Il faut étendre les services sociaux, mettre en place un système universelle et gratuit pour la garde des enfants, défendre la gratuité scolaire, financer des services de planning familiale et les rendre accessible à toutes les femmes, nationaliser les secteurs-clés de l'économie tel que l'énergie, mettre fin aux inégalités de salaire entre hommes et femmes, ouvrir nos portes aux personnes réfugiées, et augmenter à au moins 15$ de l'heure le salaire minimum. 

Trump pour la paix, Trump ami des peuples, Trump, l’ardent défenseur du droit des peuples à l’autodétermination! C’est ce qu’il veut que nous croyons. Lors de son discours inaugural, il a clairement indiqué qu’il n’était plus question que les États-Unis jouent le rôle de gendarme du monde. Ceci n’est en rien attribuable à des visées plus pacifistes que celles d’Obama ou d’Hilary Clinton. Il est vrai qu’avec l’administration Obama, la menace d’une guerre contre la Russie planait. Néanmoins, malgré les belles paroles de Trump, celle-ci est toujours réelle. 

En effet, le 45e Président des États-Unis reprend la vieille rhétorique de la «guerre contre le terrorisme». Si réellement Trump était pour la paix dans le monde, il n’aurait pas annoncé vouloir doubler le budget militaire. S’il s’est attaqué à l’OTAN, c’est pour dénoncer les pays membres qui ne feraient pas leur juste part. Il a peut-être fait croire, lors d’un débat l’opposant à Clinton, qu’il ne se serait pas engagé en Syrie et en Irak, mais en fait, avant même que les États-Unis ne se soient engagés dans cette guerre impérialiste, Trump lui-même avait dénoncé l’inaction états-unienne.

Trump s’est peut-être permis de parler d’un rapprochement avec la Russie. Ceci témoigne certes d’une nouvelle approche dans la politique internationale des États-Unis, mais cette nouvelle approche ne saurait en rien garantir une paix durable, bien au contraire! Se rapprocher de la Russie d’un côté pour isoler la Chine (principal bailleur de fonds de la dette états-unienne) de l’autre (rappelons-nous sa position sur Taïwan) revient à remplacer la guerre conventionnelle par une guerre économique. L’une ne peut être séparée de l’autre: ce que veut Trump, en définitive, c’est du temps pour mieux placer ses pions et être plus à même de faire des États-Unis non pas les gendarmes du monde, mais les ordinateurs d’un monde entier soumis à leur botte. 

Durant toute la campagne présidentielle, la question de l’impérialisme états-unien, principal obstacle à une paix durable, n’a jamais été remis en cause ni par Clinton ni par Trump. Ce dernier s’est peut-être fait le chantre du protectionisme et de la souveraineté nationale, mais, lorsque le Commandante Fidel Castro est mort, il ne s’est empêché de laisser sous-entendre que la ligne dure sur la question cubaine serait de mise et qu’il ferait fi des discussions entreprises pour normaliser les relations entre Cuba socialiste et les États-Unis. Idem pour la question de Palestine: Obama s’est permis en fin de mandat, avec couardise, de dénoncer les colonies israéliennes, ce qui a suscité l’ire immédiate de Trump qui s’est présenté comme le seul allié d’Israël. 

Nouvelle administration, certes, nouveau parti au pouvoir donc nouvelles méthodes, mais en définitive, Trump tente de s’ériger en maitre du monde et notre mobilisation pour garantir une paix durable et pour combattre l’impérialisme des États-Unis, de l’OTAN et de leurs alliés est, plus que jamais,  nécessaire. 

Trump se veut l’ami du peuple. Pourtant, à l’image de ses semblables d’extrême droite que sont Marine Le Pen, Orban Viktor ou encore Beppe Grillo et leurs partisans, il entretient une haine contre les travailleurs et les masses populaires organisés. Trump s’adresse aux «gens qui travaillent» (working people) comme Sarkozy s’est adressé à la «France qui travaille», mais partout où le peuple s’organise, il est le premier à prendre le contrepied et à se positionner clairement du côté du patronat. Augmenter les impôts pour les entreprises? Jamais! Augmenter les salaires à 15$ l’heure? Non plus: les États-Unis sont trop dans la merde disait-il lors d’un débat à l’investiture républicaine! Il y a fort à parier qu’en 1936-37, lors de la »grève sur le tas« des travailleurs automobile de Flint, Michigan, Trump et ses partisans se seraient rangés du côté des briseurs de grève et non du côté de ceux qui luttent. 

Que l’extrême droite fascisante reprenne à son compte et dévoie certaines propositions de longue date formulées par les travailleurs ne date pas d’hier. Souveraineté nationale ne rime pas avec souveraineté populaire. L’élection de Trump a fait montre que la crise capitaliste n’est en rien terminée: ses victimes les plus désespérées cherchent à tout prix une solution et sans réelle politique progressiste mise sur la table lors des dernières élections états-uniennes, c’est Trump qui a remporté la grosse part du gâteau. Notre mobilisation est donc des plus importantes. La défense et l’expansion du service public au Québec et au Canada, la gratuité scolaire, la création d’emplois stables et syndiqués, rémunérés à 15$ l’heure minimum; voilà des mesure qui parviendraient à renverser la vapeur et saper la base sociale qui a permis l’élection de Trump aux États-Unis. Le budget d’austérité des libéraux de Couillard semble un épisode du passé, pourtant, leur réforme du système de santé est toujours à l’ordre du jour. L’accession à la présidence de Donald Trump est l'oeuvre des politiques anti-sociales imposées par les différentes administrations états-uniennes. À nous de nous mobiliser, de nous unir dans la riposte contre les politiques anti-sociales afin de ne pas en arriver là.