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vendredi 1 mai 2015

LUTTE ÉCONOMIQUE ET LUTTE POLITIQUE



Comme dans toute lutte populaire d’envergure, d’importants débats de stratégie et de tactiques se produisent toujours au sein même des forces populaires en lutte. Il n’y a rien d’étrange là-dedans car ce n’est que le reflet de la diversité des groupes concernés qui essaient de s’unir pour lutter, malgré que leurs intérêts, sans être divergents, ne soient pas nécessairement complètement identiques.

Cela s’est manifesté au congrès de l’ASSÉ au début d’avril, où le comité exécutif a été destitué symboliquement après qu’il eut démissionné en bloc. Formellement, le congrès lui a reproché d’avoir contrevenu aux règles de « démocratie directe » en publiant son point de vue en tant qu’exécutif, peu de temps avant l’instance, et alors que les votes de reconduction des mandats des associations étudiantes locales qui étaient en grève devaient survenir dans les jours suivants.

Cependant, tout cela couvrait dans le fond des différences de vue importantes quant à la stratégie à adopter pour le futur de la lutte et sur la relation du mouvement étudiant avec les centrales syndicales et la négociation pour le renouvellement des conventions collectives des employé(e)s du secteur public.

D’une part, analysant que le mouvement de grève lancé par l’ASSÉ risquait de ne demeurer qu’étudiant, voire de s’épuiser, l’exécutif démissionnaire suggérait d’effectuer un repli stratégique pour se joindre aux syndicats du secteur public qui auront pu obtenir leur droit de grève l’automne prochain, considérant qu’« il y a là tout intérêt à faire des négociations du secteur public une lutte politique et de joindre les mouvements étudiants et syndicaux. Nous n'apportons pas une idée nouvelle, et nous croyons que c'est dans cet esprit que le mouvement s'est bâti cet automne et ce printemps. Présentement, la possibilité de grève dans le mouvement syndical se dessine bel et bien. Elle pourrait être envisageable dès l'automne. Ainsi, une fenêtre historique s'ouvre à nous pour faire grève conjointement avec les syndiquées de la fonction publique. »

Dautre part, le regroupement appelé Printemps 2015, influent au sein de lorganisation étudiante et qui se méfie plutôt des dirigeantes et dirigeants syndicaux, soutient que la proposition de lexécutif étudiant destitué revenait à remettre la destinée de lASSÉ entre leurs mains. Il considère que lexécutif démissionnaire avait une « confiance aveugle envers la mobilisation des centrales syndicales…Ces mêmes centrales qui, en 2012, au sommet du plus grand mouvement social que le Québec ait connu, n’ont jamais envisagé la grève. Ces mêmes centrales qui sont contre toute grève illégale, qui ont appuyé la Charte et qui ne se positionnent pas contre les projets d’hydrocarbures. Et si les syndicats ne partaient pas en grève à l’automne 2015…? » Finalement, « cette focalisation sur l’agenda de syndicats de la fonction publique met de côté toutes celles et ceux que l’appel à la grève sociale vise à rejoindre. Organismes communautaires, chômeurs et chômeuses, travailleurs et travailleuses du privé : autant de forces prêtes à se mobiliser et autant, sinon plus, touchées par l’austérité. »

Selon ce point de vue, il ressort donc que la grève du mouvement étudiant, vue d’une façon plutôt enthousiaste, pourrait rallier de larges couches populaires et ouvrières directement dans une grève générale politique.  

Outre la question de l’unité du mouvement, ce point de vue soulève aussi la question du rapport qui existe entre lutte économique et lutte politique. D’un bord comme de l’autre, on oppose parfois la négociation des conventions collectives des employé(e)s du secteur public à la lutte contre l’austérité. D’un côté, il est loin d’être certain que les directions syndicales soient d’accord à politiser la négociation pour ne pas en perdre le contrôle. De l’autre côté, des partisanes et partisans de la grève politique perçoivent parfois les revendications des travailleuses et des travailleurs telles que la hausse des salaires comme potentiellement « corporatistes », alors qu’on attribue à la lutte contre l’austérité, porteuse de revendications politiques d’intérêt général, un caractère plus noble.

Étudiant les grèves survenues durant l’essor révolutionnaire de 1905 en Russie, Lénine expliquait que d’un point de vue marxiste, une conjonction insuffisante de la lutte économique et de la lutte politique constitue une faiblesse du mouvement, alors que le renforcement de la lutte économique donne au contraire une large base pour renforcer la lutte politique. Sans lien entre grève économique et grève politique, « un mouvement vraiment grand et visant à de grandes fins est impossible … sans revendications économiques, sans amélioration directe et immédiate de sa situation, la masse des travailleurs ne consentira jamais à se représenter un progrès général du pays». (Lénine, Grève économique et grève politique, Œuvres, tome 18).

Cette leçon de Lénine s’est même appliquée à la lutte étudiante de 2012 que certaines et certains considèrent comme le  plus grand mouvement social que le Québec aurait connu. Sans la revendication économique suscitant une très large adhésion des étudiantes et des étudiants d’annuler la hausse des droits de scolarité, qui fut la base du mouvement, jamais le Printemps Érable n’aurait pu être ce qu’il a été.

La négociation du secteur public au Québec, bien que portant sur des revendications économiques pour des conventions collectives, revêt elle-même objectivement un caractère hautement politique principalement pour trois raisons :
  • Elle concerne et implique en même temps une grande partie de la main-d’œuvre syndiquée de la province, soit environ 35%.
  • Elle implique une grande majorité de femmes et son résultat rejaillit nécessairement sur la condition des femmes au Québec.
  • Elle met en question le budget de l’État.

Bien sûr, elle ne résume pas à elle seule tous les aspects des politiques d’austérité, puisque le gouvernement Couillard attaque sur tous les fronts en même temps, mais elle se situe au cœur, elle constitue un de ses principaux aspects. Les conditions de travail sont, du point de vue du gouvernement, des obstacles à abattre pour démanteler les services publics. La bataille contre l’austérité ne pourra être gagnée sans une victoire des négociations du secteur public.


Finalement, considérant le fait que le gouvernement a dans les faits déjà mis fin à la négociation, surtout depuis le dernier budget Leitao, il est impossible d’envisager une réussite de cette négociation pour les travailleuses et les travailleurs sans défoncer le budget d’austérité. La victoire ne pourra être possible que dans le contexte d’une grève politique ayant raison du programme austéritaire du gouvernement.


lundi 23 mars 2015

Contre l’austérité : LUTTONS CLASSE CONTRE CLASSE


Par Robert Luxley
Journal Clarté

À peine élu, le gouvernement Couillard a donné le mandat à deux économistes bien connus pour leurs positions de droite, de faire une étude de l’état des finances publiques. Environ deux semaines plus tard, ces derniers rendaient public leur rapport : selon eux, les finances publiques étaient dans un état catastrophique et les déficits budgétaires trop importants étaient « structurels ». Par conséquent, il fallait remettre en question tous les programmes du gouvernement.

Beaucoup ont compris que ce n’était en réalité qu’une mise en scène cousue de fils blancs pour fournir le prétexte d’une offensive majeure contre les dépenses publiques d’intérêt social, un grand branle-bas de « rigueur » budgétaire, comme le gouvernement tient à tout prix à nommer ses politiques d’austérité ( la traduction anglaise de « rigueur économique » est « economic austerity »). Pire, le gouvernement, tant pour le déficit budgétaire provincial que dans le cas des déficits des régimes de retraites, a délibérément gonflé ses chiffres pour créer une situation plus alarmante.

Le premier ministre Couillard reprenait donc le programme néolibéral de Jean Charest où ce-dernier l’avait laissé, mais à un rythme accéléré. Lors de la dernière élection, il s’était rallié des radicaux de droite, comme Gaëtan Barette, transfuge de la CAQ, Martin Coiteux, proche du groupe d’extrême-droite Réseau-Liberté-Québec, et Carlos Leitão, issu des banques Royale et Laurentienne, et dont il a fait son état-major. Il a fait siennes des politiques très dures de la CAQ, cette dernière trop fière de clamer que le gouvernement lui vole ses idées.

On connait la suite : gel de la masse salariale des 500 000 employé(e)s des secteurs public et parapublic déjà sous-payés; adoption de la loi 3 s’attaquant aux régimes de retraite des employé(e)s municipaux; abolition d’organismes de concertation et de développement local et régional; hausse majeure des tarifs des services de garde et par la même occasion, mise au rancart du principe d’universalité; augmentations des tarifs d’électricité; coupes des prestations d’aide sociale pour les plus démunis; coupes en environnement, en logement, en culture, dans les services aux personnes ayant des limitations fonctionnelles, en transport; fusions et compressions budgétaires en santé, notamment avec l’adoption de la loi 10; compressions en éducation, qui se traduisent entre autres, par la suppression de l’aide aux devoirs et par la coupe des petits déjeuners pour les enfants pauvres, etc., etc.

Il s’agit d’une remise en question fondamentale du régime d’« état-providence » qui avait été établi au Québec depuis la révolution tranquille des années 1960. Et il est clair dans l’esprit du gouvernement libéral que non seulement ces compressions sont définitives, même après l’atteinte de l’équilibre budgétaire, mais qu’il va en venir d’autres.


L’ILLUSION RÉFORMISTE

On entend souvent le gouvernement se faire accuser de vouloir détruire le « modèle québécois ». Ce modèle se distinguerait de celui du reste du Canada par une implication accrue de l’État dans le développement économique et dans le soutien aux entreprises, ainsi que par une approche favorisant la concertation entre l’État et les divers agents économiques, incluant, bien sûr, les syndicats. On prétend que ce modèle serait presque le fait d’un choix démocratique, un choix de société résultant d’un consensus social. On laisse entendre que le gouvernement, parce qu’il est fédéraliste, chercherait plutôt à rabaisser le Québec au même niveau que le reste du Canada.

La plupart des dirigeantes et dirigeants syndicaux, par exemple, tout en admettant l’importance d’équilibrer les finances publiques, critiquent les politiques trop austères du gouvernement qu’ils accusent de nuire à la relance économique et même, de possiblement provoquer la récession. Des hausses de salaires et la création d’emplois, incluant dans les services publics, sont considérées comme des investissements qui, en stimulant la consommation, contribueraient à faire rouler l’économie, qui en retour, pourrait générer plus de revenus en taxes et en impôts pour l’État.

Telle est, grosso-modo, le discours qui domine dans les milieux syndicaux et progressistes qui contestent les politiques d’austérité du gouvernement actuel. Celui-ci, trop aveuglé par ses dogmes idéologiques néolibéraux, se tromperait, car, l’austérité serait « un mauvais calcul », ça ne marche pas comme le démontrerait la situation en Europe.

Bref, on n’est loin de remettre le système en question. Il suffirait d’élire un gouvernement de bons gestionnaires (et plusieurs trouvent que c’est le PQ, malgré tout, qui est le plus apte à faire ce travail), plus ouverts à la concertation et tout irait pour le mieux dans le système capitaliste.


UNE THÉRAPIE DE CHOC

Or c’est une grave erreur de croire que les Libéraux sont de dogmatiques fédéralistes et de mauvais gestionnaires parce qu’ils pratiquent l’austérité. En réalité, leur but n’est pas de relancer la consommation et faire « rouler » l’économie. Ils cherchent plutôt à mettre la classe ouvrière sur la défensive pour faire reculer les salaires dans le but de restaurer le taux des profits. Les gouvernements ne sont pas neutres, ils défendent toujours les intérêts d’une classe particulière. Ainsi, les choix économiques du gouvernement libéral visent justement à sauver le système capitaliste. Il fait à la fois d’excellents calculs pour la bourgeoisie, mais de bien mauvais pour la classe ouvrière et la population en général.

La crise économique de 2008, bien qu’elle se soit révélée à l’occasion de l’éclatement de la bulle financière des hypothèques à risque (subprimes), trouvait sa source dans les lois immanentes du système capitaliste lui-même, en particulier la loi de la baisse tendancielle du taux de profit mis en évidence par Karl Marx : « Le fait qu'elle ait démarré dans la sphère financière n'implique donc pas qu'il s'agisse d'une crise financière. Il s'agit d'une crise systémique de l'ensemble des dispositifs mis en place pour réussir à restaurer le taux de profit… » (Les limites du keynésianisme, Michel Husson, Alencontre, 15 janvier 2015).

Pendant plusieurs années depuis le milieu des années 80, la bourgeoisie avait réussi à contrer la tendance à la baisse du taux de profit en limitant les salaires. L’extension de l’accès au crédit avait en même temps servi de soupape au système, en permettant aux travailleuses et aux travailleurs de maintenir malgré tout un certain niveau de vie tout en soutenant la consommation. Mais, à partir du milieu des années 2000, la chute du taux de profit fut inexorable, engendrant la crise économique la plus grave depuis les années 30.

C’est dans ce contexte que se situe l’austérité : après avoir endetté les États pour sauver de la faillite les banques et les grandes entreprises, la bourgeoisie est maintenant à pied d’œuvre pour assainir les finances publiques et restaurer le taux des profits. « À travers la montée du chômage et l’austérité salariale, elles (les politiques d’austérité, ndlr.) permettent aussi de rétablir le taux de marge des entreprises, autrement dit la part du profit dans leur valeur ajoutée. Les pays qui ont subi l’austérité budgétaire (et salariale) la plus forte sont aussi ceux où les profits se sont le plus nettement rétablis. Et il est frappant de constater que les pays de la périphérie (Grèce, Espagne, Portugal et Irlande) ont vu le taux de marge se rétablir malgré l’effondrement de leur économie et l’explosion du chômage.

(…)

Les politiques menées en Europe ne doivent donc pas être analysées comme des politiques « absurdes » ou déficientes, mais comme une thérapie de choc, qui, au-delà de ses effets collatéraux négatifs, vise clairement trois objectifs combinés : rétablir la profitabilité, liquider autant que possible les acquis sociaux, et protéger les institutions financières et bancaires d'une dévalorisation de leurs actifs. C'est ce que ne comprennent pas les analyses keynésiennes qui, fascinées par la finance, négligent les fondements structurels de la crise. » (Les limites du keynésianisme…).

Ainsi, la politique d’austérité du gouvernement libéral est une nécessité essentielle pour la rentabilité des investissements. La faible rentabilité actuelle explique notamment que les entreprises préfèrent thésauriser plutôt que d’investir.

Selon une étude de l’IRIS, les liquidités que les entreprises ont pu engranger grâce aux réductions d’impôt dont elles bénéficient au Canada, correspondent à près du tiers de la taille de l'économie tant au Québec qu'au Canada. Le niveau des liquidités des entreprises qui s’élèvent à 630 milliards de dollars au Canada et à 110 milliards au Québec à la fin de 2014, place autant le Canada que le Québec parmi les territoires où l'épargne des entreprises est la plus élevée au monde.

Or, ces cadeaux fiscaux donnés aux entreprises expliquent non seulement le niveau des liquidités dont elles disposent mais aussi pour une grande part, le déficit budgétaire de l’État. Ainsi, alors qu’en 1963 les recettes du gouvernement fédéral provenaient à 45% du revenu des particuliers et à 55% du revenu des entreprises, en 2003, les particuliers contribuaient pour 80% et les entreprises seulement pour 20%. L’impôt combiné fédéral-provincial pour les entreprises au Québec est le plus bas en Amérique.

Comme le gouvernement doit s’endetter pour combler le manque à gagner qu’il s’impose, il choisit en retour de couper les dépenses sociales pour «assainir les finances publiques». Comme ces dépenses entrent justement dans le coût global des frais de reproduction de la force de travail de l’ensemble de la classe ouvrière, affectant le niveau de plus-value et de là, le taux de profit, la réduction de ces dépenses s’inscrit tout à fait dans la restauration d’un taux de profit général plus élevé.

C’est d’ailleurs dans cette perspective que le gouvernement entend restreindre les salaires de ses employé(e)s du secteur public, d’une part, pour limiter ses dépenses, mais aussi pour servir d’exemple pour le secteur privé dont les travailleuses et les travailleurs, en tant que producteurs de la plus-value, sont la cible première des politiques d’austérité.


UNE LUTTE RÉSOLUE SERA NÉCESSAIRE

Dernièrement, alors qu’il prenait la parole devant la Chambre de commerce de Montréal, quelques militantes et des militants qui s’étaient introduits dans l’assemblée, ont chahuté le premier ministre Couillard en criant « Arrêtons Couillard! ». Ce dernier, chaudement applaudi par l’auditoire composé de gens d’affaires, a répliqué fermement : « Non! Je ne m’arrêterai pas.» La scène rappelait l’arrogant Jean Charest qui voulait envoyer les étudiantes et étudiants « dans le Nord ».

Il faudra donc bien plus que des pourparlers, des discours et des manifestations pour convaincre le gouvernement libéral de changer de cap. L’enjeu pour la bourgeoisie au Québec est fondamental et le gouvernement savait d’emblée que ses politiques susciteraient beaucoup de résistance et de désapprobation. Le gouvernement sera donc un adversaire extrêmement déterminé, comme le fut le gouvernement Charest avant lui contre le mouvement étudiant. Mais à la différence de Charest, Couillard n’est pas menacé par de prochaines élections.

Il y a donc peu de chance que l’issue de la lutte repose sur une éventuelle défaite électorale du gouvernement. Seule une mobilisation encore plus déterminée pourra forcer la bourgeoisie et son gouvernement à consentir à des compromis. Les négociations du secteur public sont dans ce contexte d’une importance stratégique car elles peuvent être au cœur de la riposte et d’un mouvement de grève générale et sociale.

samedi 21 mars 2015

Actions à venir dans la lutte contre l'austérité

Manif-action pour le déclenchement de la grève 

Lundi le 23 mars à 11h30 au Square Phillips, il y aura une action pour marqué le début de la grève étudiante.

«Le printemps s'éveille ce 23 mars! pour signaler le départ de notre lutte contre l'austérité, une manif-action de déclenchement de grève!

L'austérité nous frappe de diverses façons et nous saurons y répondre! Que ce soit en solidarité avec les travailleurs et travailleuses, contre les mesures de tarification et de privatisation, en opposition aux hydrocarbures, le gouvernement nous amène droit vers un mur!

Venez en grand nombre!»
Événement facebook : https://www.facebook.com/events/679936858798476/


«Esti de grosse manif de soir» #PRINTEMPS 2015 

Mardi le 24 mars à 21h00 à la Place Émilie-Gamelin, les manifestation de nuit reprendrons vies.

Événement facebook : https://www.facebook.com/events/779534428798868/


Rassemblement de solidarité avec les travailleurs et travailleuses du CHU Sainte-Justine 

Le mercredi 25 mars à 10 à la Place de la Laurentienne (À l'UdeM, derrière le pavillon Lionel-Groulx, 3150, rue Jean-Brillant, Montréal), il y aura une manifestation étudiante en soutien aux employés de l'hôpital St-Justine et leur mobilisation. L'action se terminera à 11h devant l'hôpital Ste-Justine (3175 Ch de la Côte-Sainte-Catherine). Sur place, il y aura de l’animation, de la musique, et un dîner offert par l’appui du CCM-CSN.

L'initiative est préparé par des syndicats des travailleurs et des travailleuses de l’hôpital en partenariat avec des étudiants et des étudiantes de l'UdeM. Comme vous le savez peut-être, ces derniers se sont dotés ces derniers mois d'un mandat de grève inversée contre le projet de loi 10 du ministre Barrette qui vise non seulement à tout centraliser, mais aussi à imposer des coupures majeure dans l'ensemble du secteur de la Santé.

Cette occasion sera celle d'une rencontre entre les travailleurs-es de la santé et les étudiants-es et travailleurs-es du système d’éducation qui nous permettra de sortir de l’isolement respectif dans lequel le gouvernement et les médias de masse veulent nous maintenir.

Travailleurs-euses, étudiant-es même combat !
Événement facebook : https://www.facebook.com/events/781693131898805/

D'autres actions sont prévu le même jour dont une l'action «siège de l'éducation» :  https://www.facebook.com/events/672379789558202/


Rassemblement devant l'Assemblée nationale à l'occasion du dépot du budget

Rassemblement à l'invitation de l'ASSÉ, le 26 mars à 17h30 de L'Assemblée nationale.

Événement facebook : https://www.facebook.com/events/1567784850157874/


"À Qui profite notre santé?" Manifestation de solidarité étudiante avec le secteur de la santé - Quartier Latin

Le mercredi 1 avril à 11h au Cégep du Vieux-Montréal se tiendra une manifestation de solidarité étudiante avec le secteur de la santé.

En tant qu'étudiant.e.s , qu'enseignant.e.s , nous vivons les contre-coups de l'austérité dans nos cégeps et universités. La logique austère du gouvernement touche de la même manière le milieu de la santé où l'épidémie de la marchandisation achève progressivement notre droit à la santé. Autoritarisme du ministre Barette avec les projet de loi 10 et 20, offres patronales méprisantes et déshumanisantes envers les travailleur.se.s de l'État, compression de 600 million en santé, dépassement de coût de 4 milliards dans la construction du CHUM: À qui profite vraiment notre santé?

Alors que les étudiant.e.s du Quartier latin entameront une seconde semaine de grève et que les conventions collectives des travailleur.se.s de l'État seront échues le 31 mars, nous vous invitons à une manifestation de solidarité étudiante avec les travailleur.se.s des établissements de santé du quartier latin. Étudiant.e.s de l'UQAM, du cégep du Vieux-Montréal et de tous les établissement scolaires en grève allons à la rencontre des travailleur.se.s du CSSS-Jeanne-Mance et du CHUM afin de créer un front social contre l'austérité. Car seule une convergence de nos forces pourra permettre de bloquer le bulldozer austéritaire du gouvernement soyons nombreux et nombreuses à affirmer le droit à la santé, le droit à l'éducation, le droit à la dignité!


Événement facebook :  https://www.facebook.com/events/635588333208800/


Manifestation nationale de l'ASSÉ 

Manifestation contre l'austérité le Jeudi 2 avril à 13h00 au Square Victoria.  

«Depuis son entrée au pouvoir, le Parti Libéral se permet de mettre la hache dans les services publics afin d'atteindre le déficit zéro à tout prix au nom de la «rigueur». À coups de compressions, de hausses, de réformes et d'attaques aux droits syndicaux, le gouvernement a déjà bien entamé son projet de démantèlement des services publics.

Montrons lui que cela a assez duré. Le 2 avril prochain, rappelons à nos élites politiques et économiques que les services publics tels que nous les connaissons aujourd’hui ont été acquis par plusieurs années de luttes pour une véritable justice sociale. Jamais nous ne les sacrifierons au profit des banques et des grandes entreprises!

L'ASSÉ invite l'ensemble de la population, étudiants et étudiantes, travailleurs et travailleuses, familles, à prendre la rue et manifester le jeudi le 2 avril à 13h au Square Victoria (Métro Square Victoria).

Face aux politiques régressives du gouvernement, ripostons! Revendiquons un budget plus juste et égalitaire!»


Événement facebook : https://www.facebook.com/events/448351885311995/


mercredi 11 mars 2015

LA GUERRE QU’ON NOUS FAIT

JM reproduit ici une lettre de professeur-e-s s'opposant à l'austérité publié originalement sur profscontrelahausse.org. Vous êtes invitez à la diffuser largement.

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LA GUERRE QU’ON NOUS FAIT
Manifeste de profs contre tout ce qui vient avec l’austérité

Nous refusons l’appauvrissement humain, social, politique et intellectuel que l’offensive antisociale appelée austérité fait subir au monde, lui donnant ce visage patibulaire, cynique, servile, tout juste navré, médiocre, un brin sadique.

Cette offensive menée pour satisfaire les intérêts des élites économiques vise à soumettre, secteur par secteur, les personnes et les choses au règne contraignant de la marchandisation et du profit tout-puissant.

Depuis longtemps mise en œuvre, cette révolution conservatrice est avant tout une guerre menée contre les mécanismes collectifs de redistribution des richesses, de mise en commun des ressources pour faire face aux aléas de la vie. Même imparfaits, même incomplets, les services publics sont les arrangements minimaux de solidarité qui témoignent d’un souci collectif pour une vie juste. Et pour défendre cela nous sommes prêts à nous battre.

Dans notre domaine, celui de l’éducation, une telle révolution procède par l’instrumentalisation des savoirs, de l’enseignement et de la recherche, arrimés de plus en plus entièrement aux seules exigences toxiques, mortifères, de l’accumulation et de l’optimisation.  L’introduction, en force et partout, de techniques et mesures managériales, adossées au grand calcul néolibéral, ratatine l’éducation comme système et comme geste. Loin de cet appauvrissement, l’éducation que nous défendons consiste à soutenir l’aventure des esprits en train d’apprendre et d’interroger les réalités, et à assumer avec eux toute l’intensité affective et intellectuelle qu’elle engage.

Cette offensive généralisée s’attaque aux ressources et aux pouvoirs qui constituent nos milieux. Comme acteurs et actrices du monde de l’éducation (et nos camarades de la santé et des services sociaux en savent aussi quelque chose), nous ne cessons de constater les multiples atteintes aux temps et espaces où s’exercent notre autonomie professionnelle et notre collégialité.  L’exercice de notre responsabilité se rétrécit à mesure que croît une bureaucratie managériale et ses instances de contrôle infantilisantes sous couvert de reddition de comptes débiles.

Dans la société tout entière, c’est l’ensemble des formes de l’action collective que l’austérité prend pour cible. L’action syndicale, autonome ou directe, la grève, les pratiques politiques contre-hégémoniques, hors de la scène parlementaire, sont de plus en plus marginalisées, criminalisées, suspectées (de radicalité notamment), méprisées, réprimées au nom de la protection d’un ordre des choses naturalisé, scellé, poli et policier, placé hors d’atteinte derrière des vitrines qu’on ne pourrait que lécher.

Cette neutralisation de notre capacité d’action participe d’un dispositif de dépolitisation qui tente de nous faire prendre pour des nécessités des décisions politiques. Cette affaire-là n’est pas banale.  Elle fait violence, symboliquement et effectivement, aux conditions mêmes du commun et de toute communauté : la politique, et son cœur, la conflictualité. La révolution dont l’austérité est le visage confine la politique à un terrain neutralisé, procéduralisé. Reste la forme aseptisée et infiniment appauvrie d’un système incarné par ses politiques professionnel-le-s.

Cette violence a ceci d’insidieux qu’elle impose les termes mêmes du débat par lequel nous essayons de la déplier pour nous en défendre.  Elle soumet le sens des mots à sa seule autorité et nous tire par la langue sur son terrain marketing où seule prévaut la relation de l’approvisionnement commercial. Même quand on prétend le protéger, le citoyen n’est qu’un « client ». S’efface dès lors la portée politique de ses exigences. Si le mot chien n’a jamais mordu personne, la langue du pouvoir, au contraire, performe directement une guerre contre cette autre richesse mise à mal : les idées et les langages servant à dire la complexité du monde.

L’austérité est donc un appauvrissement intérieur, où dominent la crainte des sanctions et la faim des récompenses, le stress et l’insécurité sociale, la peur de l’avenir et la peur de l’autre, peur bleue – peur rouge – peur blanche.  État d’esprit assiégé, redoutable producteur d’impuissance et de docilité. Les êtres par lui créés seront faits sur mesure pour un système libéral-paternaliste. Un système où les formes mêmes de notre présence au monde sont captives, où l’audace, la création et l’invention voient détournées leurs forces éruptives au profit de la rengaine plate de l’innovation.

Ne reste alors qu’à devenir un bon entrepreneur de soi, à mesurer la valeur de sa vie à l’aune de ses biens, de ses placements et de ses investissements, à voir en l’autre au mieux un partenaire, au pire un compétiteur dans l’infernale roue de fortune néolibérale.

Également compromise avec la violence faite aux territoires et à leurs composantes naturelles, l’austérité est la face coupante d’un abandon de la richesse commune de notre géographie à des projets de transport et d’extraction (de pétrole notamment) écocidaires, autant de désastres toujours déjà là et que rien ne pourra réparer. Pour le néolibéral austère comme pour l’homme blanc dont parlait le chef Seattle il y a plus d’un siècle et demi, la terre est un ennemi à piller ; lorsqu’il l’a conquise et exploitée, il va plus loin ; il l’enlève à ses enfants et cela ne le tracasse pas ; son appétit la dévore et ne laisse derrière lui qu’un désert.

En fait, c’est l’ensemble du territoire humain et social, et tout ce qui fait la valeur de la vie, sa véritable richesse, c’est tout cela qui est ainsi traité comme un corps malade à assainir, un budget à compresser. Et puis des ruines, d’où l’on tire les diamants noirs des millionnaires s’adonnant à l’évasion et l’évitement fiscaux.

La charge dont austérité est le nom euphémisé, c’est la capture de nos existences par le travail, toujours plus de travail, qui consume le cœur de nos vies et le temps de nos meilleures années. Elle vole les jours que nous ne passerons pas à vivre, à bien vivre ensemble, à prendre soin les uns des autres, à aimer, à discuter, à mettre bout à bout nos solitudes, à inventer des manières nouvelles de faire, de dire, de fabriquer, de penser.

La guerre qu’on nous fait se réfracte dans tous les espaces de nos vies. Elle plie nos rythmes et notre quotidien, ses gestes et ses heures, à ses obligations. Elle nous frappe toutes et tous, nous sépare des territoires communs que nous essayons d’habiter pour les ouvrir aux dispositifs de l’extraction pour le profit privatisé.

Nous refusons les névroses du tout-marchandise et son angoisse sociale.
Nous refusons le peu où on nous réduit.
Nous refusons notre réification triple de contribuable-consommateur-majorité silencieuse.
Nous refusons la grande honte de vouloir la vie bonne pour toutes et tous.
Nous nous organisons.

C’est ici que croît la rose, c’est ici que nous dansons !

lundi 23 février 2015

LE GOUVERNEMENT MIS À NU : OCCUPATION DES BUREAUX D'YVES BOLDUC

Communiqué - pour diffusion immédiate
Québec, le lundi 23 février 2015


Ce lundi en après-midi plusieurs dizaines de militant(e)s étudiant(e)s ont occupé les bureaux du ministère de l’éducation, au 16e étage du Complexe G. Ils et elles y revendiquaient la fin des coupes en éducation et en enseignement supérieur, une augmentation du salaire des professeur(e)s ainsi qu’un réinvestissement en vue d’atteindre la gratuité scolaire à tous les niveaux.

Plus largement, cette occupation s’inscrivait dans la semaine de perturbation contre l’austérité appelée à continuer dans les prochains jours. Une fois installé(e)s dans les lieux du pouvoir, les militant(e)s ont enregistré une vidéo où ils et elles affirment s’opposer à la logique néolibérale du gouvernement en place : « Nous voyons l’éducation comme un acquis social historique, comme un droit qui doit être accessible à tous et toutes, et comme un des moteurs de l’économie et de l’avancement social ».

Ils et elles affirment que les coupes dans ce domaine minent, au contraire des affirmations du ministre, dans la qualité de l’enseignement et des services offerts, tant aux élèves qu’aux étudiant(e)s, dévalorisent la recherche et placent la connaissance au niveau de simple marchandise. Ces personnes exigent également des autres ministères qu’ils cessent l’instauration de mesures austères, rappelant que celles-ci ne font qu’engouffrer le Québec dans un cycle de destruction du filet social qui doit, de façon très concertée et à l’avantage des plus nantis, aboutir à la privatisation de nos services publics. Pour elles, ce processus n’est pas la conséquence incontournable de l’accumulation d’une trop grande dette nationale, mais bien, s’il n’est pas stoppé, le début d’une nouvelle ère où les inégalités sociales s’accroîtront et les acquis sociaux disparaîtront.

La déréglementation en matière environnementale, combinée aux nouveaux projets d’exploitation des hydrocarbures, nous confrontera également à un choc que nous ne pourrons amortir, si tel est le cas, qu’au dépend de notre économie. Les militant(e)s affirment vouloir profiter du début de la semaine pour créer un momentum et invitent tous les secteurs de la société à mener des actions de perturbation pour bloquer les mesures d’austérité et l’exploitation d’hydrocarbures par tous les moyens possibles.