Le Collectif Échec à la guerre mène, cet automne, sa
sixième campagne annuelle du coquelicot blanc.
Comme c'est l'habitude depuis quelques années, le coup d’envoi
officieux de la campagne a été fait le 21 septembre dernier, à
l’occasion de la Journée internationale de la paix, par la publication
d’un texte
dans le quotidien Le Devoir et
dans La Presse+, intitulé
Le Canada, défenseur de la paix... vraiment ? Ce
texte se terminait par un appel à porter le coquelicot blanc cet
automne « pour signifier l’opposition citoyenne aux visées militaristes
du gouvernement Trudeau
» . Il est également disponible ici (
Lettre du 21 septembre), avec la liste mise à jour de ses 57 signataires, artistes, intellectuel.le.s et représentant.e.s d'organismes.
L'ORIGINE DE CE SYMBOLE DE PAIX
L’idée du port d’un coquelicot blanc a commencé à germer en Angleterre en 1926.
La Première Guerre mondiale avait entraîné la mort de 10 millions de
soldats et d’un million et demi de civils. Le coquelicot rouge était
porté depuis 1921 à la mémoire des soldats morts à cette guerre et les
fonds recueillis par sa vente allaient au
Haig Fund qui venait en aide aux vétérans et à leur famille. Le mouvement pacifiste
No more War Movement proposa de remplacer les mots
Haig Fund au centre du coquelicot par
No more War (Jamais plus la guerre). Devant l’échec de cette proposition, l’idée de créer une fleur différente commença à prendre forme…
En novembre 1933, dans le contexte d’une nouvelle montée des tensions
au niveau international, la première campagne du coquelicot blanc fut
lancée en Angleterre par la
Co-operative Women’s Guild (CWG).
Le coquelicot blanc ne se voulait pas un affront au coquelicot rouge.
D’ailleurs, plusieurs des femmes de ce mouvement avaient perdu un membre
de leur famille à la guerre. Elles voulaient plutôt commémorer toutes
les victimes de la guerre et contrer les courants militaristes de
l’époque. L’année suivante, le
Peace Pledge Union, mouvement
pacifiste nouvellement formé, appuya cette initiative et prit par la
suite en charge la production et la vente des coquelicots blancs,
jusqu’à aujourd’hui.
Au Canada, la campagne des coquelicots blancs prend son essor en 1998, suite à la publication d’un article dans le bulletin de
Conscience Canada,
le mouvement des objecteurs de conscience à l’impôt militaire. L’année
suivante, un dépliant d’appui à cette campagne a circulé parmi des
groupes actifs pour la paix dans différentes régions du pays. Un vétéran
de la Deuxième Guerre mondiale, Frank Knelman, expliquait alors qu’il
voulait non seulement se souvenir de ceux qui ont combattu et souffert
comme soldats, mais qu’il voulait consacrer ses énergies à empêcher la
guerre et à mettre fin au militarisme. «
Je veux me souvenir que 95 % des victimes dans les guerres modernes sont des civils » disait-il.
Nous savons que les guerres du 20e siècle ont causé la mort de plus
de 200 millions de personnes. Et nous constatons, depuis plusieurs
années, la recrudescence du militarisme au Canada : participation à la
guerre d’occupation en Afghanistan, aux bombardements contre la Libye et
maintenant en Irak/Syrie, croissance vertigineuse des dépenses
militaires, promotion d’une nouvelle prospérité économique fondée sur
l’expansion de l’industrie militaire, omniprésence de l’armée et
glorification de la guerre par diverses commémorations…
POURQUOI LE PORTER AUJOURD'HUI ?
L’afflux en Europe d’une partie seulement des millions de réfugié.e.s
fuyant les guerres en Afghanistan, en Irak, en Libye et en Syrie nous a
révélé certaines des conséquences effroyables de ces guerres, trop
souvent occultées. Et les réactions des gouvernements ont démontré leur absence de considérations
humanitaires.
Depuis un an, l'élection d'un gouvernement libéral n'a pas
significativement changé les orientations militaristes du Canada au
cours des dernières années : maintien des ventes de matériel militaire à
l'Arabie saoudite, participation des forces spéciales canadiennes à la
guerre en Syrie, absence de retour critique sur la plus longue guerre de
l'histoire du Canada en Afghanistan, etc.
Porter le coquelicot blanc est un geste simple que nous posons dans le
but de commémorer l’ensemble des victimes de la guerre et d’inscrire
cette commémoration dans notre volonté d’en finir avec la guerre et ses
faux prétextes.
Les objectifs ne sont pas d’antagoniser les vétérans, les familles de militaires et autres proches qui commémorent la perte d’êtres chers, ni d’opposer le port du coquelicot blanc à celui du coquelicot rouge;
mais bien d’exercer notre devoir de mémoire envers
toutes les victimes de la guerre – hommes, femmes et enfants – dont la très grande majorité sont des
civils et non des soldats et de nous dissocier de la tendance des pouvoirs politiques qui
saisissent l’occasion du “souvenir” pour justifier les guerres et le
militarisme croissant.
CE QUE VOUS POUVEZ FAIRE DÈS MAINTENANT
- Relayer ce message à vos propres réseaux, au travail, à l'école, en famille, entre ami.e.s.
- Utiliser le matériel visuel disponible ici, pour publiciser la campagne sur votre site Internet, votre page Facebook et votre profil
- Faire la promotion de cette campagne autour de vous, notamment en portant le coquelicot blanc bien avant le 11 novembre.
- Coquelicots : Si possible, nous vous demandons de les
commander dès maintenant; contribution demandée : 1 $/pièce, en les
revendant ensuite au même prix. Ce montant nous permet tout juste de
défrayer les coûts de production des coquelicots et des cartes, les
frais d’expédition et autres frais de base de la campagne.
- Cartes : des cartes postales sont disponibles, expliquant
l'historique du coquelicot blanc et le sens à donner à cette campagne.
Leur coût est inclus dans le 1 $ / coquelicot
- Dans plusieurs régions du Québec, des organismes ou des individus agissent comme lieux d’approvisionnement local. Si votre organisme désire s'ajouter à cette liste, SVP nous en informer, en indiquant les coordonnées pour vous rejoindre et le nom de la personne à contacter.
Pour toute question, demande ou commande, vous pouvez aussi nous écrire à
info@echecalaguerre.org
En 2016, portons le coquelicot blanc en solidarité avec les
millions de réfugié.e.s de guerre et pour marquer notre opposition aux
guerres et au militarisme !