lundi 9 mars 2015

8 mars 2015 : Libérons nos corps, notre Terre et nos territoires

Bref retour sur les actions du 8 mars 2015 

Ce 8 mars, des centaines de femmes et de personnes solidaires des luttes féministes ont descendu dans les rue pour réitérer que nos luttes pour les droits des femmes sont actuelles et urgentes. Dans plusieurs villes québécoises des marches et des actions multiples ont pris place. Les actions du 8 mars au Québec ont été appelé sous le thème de « Libérons nos corps, notre Terre et nos territoires ».

À Trois-Rivière, des centaines de manifestantes et de manifestantes se sont ainsi réunies pour dénoncer ce plan d'asutérité. Marie-Josée Hamelin, présidente du Syndicat des travailleuses et travailleurs du CSSS de l'Énergie a expliqué entre autre que «Les coupures et les réformes vont faire très mal, puisque 75 % de la fonction publique ce sont des femmes».

À Québec, c'est aussi la question de l'austérité qui a raisonnée dans les slogans chanté par plus de 200 personnes. En fait, dans plusieurs de ces actions, la question du plan économique dévastateur du gouvernement Couillard fut au cœur des revendications puisque ce plan d’austérité touche déjà de manière disproportionné les femmes en creusant les inégalités hommes-femmes. (Vous pouvez consultez la recherche de l'Iris sur le sujet en cliquant ici

Ce 8 mars fut aussi l'occasion du lancement de la 4e Marche mondial des femmes avec le slogan « Nous resterons en Marche jusqu'à ce que toutes les femmes soient libres ». La grande action international se déroulera dans plus de 50 pays et territoires jusqu'au 17 octobre. (pour en savoir plus sur le MMF : www.mmfqc.org)

À Montréal, c'est Femmes de diverses origines qui a organisé la marche qui a eu lieu dans le centre-ville réunissant un millier de personnes. En fait, depuis 14 ans, Femmes de diverses origines fait entendre la voix de femmes racisées et anti-impérialistes et appel à tout les 8 mars à une manifestation. (Pour consulter le site web de Femmes de diverses origines, cliquez ici.)Voici l'appel qui avait été lancé pour la Marche :

«CONSTRUISONS LE MONDE QUE NOUS VOULONS!

Le monde dans lequel nous soulignerons cette année la Journée internationale des femmes, est un monde en guerre. Le collectif Femmes de diverses origines veut dénoncer l’hypocrisie actuelle du gouvernement canadien, des élites et des grands États impérialistes qui prétendent aujourd’hui se battre en notre nom pour la liberté et la démocratie.

En ce 8 mars, nous invitons les femmes de toutes origines, les travailleuses et les plus vulnérables d’entre nous qui sont aujourd’hui stigmatisées, méprisées et rejetées par les politiques économiques, sociales et anti-démocratiques défendues par les gouvernements à Québec et à Ottawa, à manifester dans les rues de Montréal. Pour dénoncer ceux qui depuis des années, prétendent se battre en notre nom contre la pauvreté et l’oppression, alors qu’ils sont les grands responsables du chaos actuel. Notre combat n’est pas le leur : c’est leurs politiques que nous combattons ! C’est leur monde qu’il faut changer !

Nous dénonçons les coupes des gouvernements, tant à Québec qu’à Ottawa dans les services en santé, en éducation, en garderie, les hausses des tarifs d’électricité, de transport, en assurance-emploi qui attaquent les droits les plus fondamentaux : le droit à une vie décente, le droit à la dignité et le droit au travail. Ces mesures sont prises au nom de la crise économique, désormais permanente, que le capitalisme mondial et les États qui le servent ont eux-mêmes provoquée.

Nous dénonçons le patriarcat derrière l’hypocrisie qu’affichent les États face aux crimes contre les femmes, que ce soit en Afrique où des milliers d’entre elles sont victimes de Boko Haram, ou plus près de nous au Canada, alors que les femmes autochtones disparaissent ou sont assassinées dans l’indifférence.

Nous dénonçons les lois et politiques au Canada et au Québec, visant à attaquer les droits des femmes immigrantes ou réfugiées et de leurs familles, des travailleuses temporaires qui n’obtiendront jamais de statut permanent, créant ainsi une sous-citoyenneté. Ce véritable racisme d’État cautionne la discrimination, l’islamophobie – où les femmes musulmanes sont particulièrement visées – et la paranoïa à l’endroit des minorités.

Nous dénonçons le danger de militarisation de la société par la surveillance politique des individus, l’augmentation de la présence militaire et policière, les arrestations préventives et les extraditions.

Le monde est défiguré par les politiques impérialistes, patriarcales et colonialistes – notamment de la France en Afrique et des États-Unis au Moyen-Orient. En voulant pendant des années, jouer les apprentis sorciers, en finançant et armant des forces radicales et des États réactionnaires et fondamentalistes, ils ont déclenché le chaos en Syrie, en Libye, au Liban, dans les territoires palestiniens, en Afghanistan, en Irak, en Afrique.

En solidarité avec toutes les femmes à travers le monde qui comptent parmi ses centaines, voire ses millions de victimes, nous dénonçons le prétexte de la guerre « au terrorisme », seule réponse proposée par le Canada et ses alliés pour améliorer le monde… Cette guerre est la continuité militaire du « terrorisme » d’État qu’ils pratiquent via des politiques économiques d’étouffement, dévastatrices et colonialistes dans les pays pauvres et opprimés. Cette « guerre au terrorisme » n’apporte que ravages, destruction, répression, et victimes civiles … mais aucune solution. 2015 marque le 25e anniversaire des attaques contre Kanehsatà:ke par le Quebec et Canada. Cette violence d’État et la tentative de criminaliser le peuple Mohawk qui résistait à l’exploitation capitaliste de leur terre, est dans le sillon du colonialisme commencé il y a 500 ans.

Nous voulons un monde égalitaire et sans oppression, où le pouvoir sera entre les mains de la majorité et non concentré entre les mains de la minorité des plus riches ! Nous voulons un monde où les échanges économiques seront d’abord fondés sur la nécessité de combler les besoins fondamentaux des populations, en logement, en garderie, en travail et en nourriture et en santé.

Nous résistons. Nous nous organisons. Et nous lutterons pour nous libérer de toutes les oppressions véhiculées par le racisme, les religions et le patriarcat. Nous continuerons à appuyer toutes les femmes qui s’organisent pour changer ce monde injuste, impérialiste et guerrier :

- Nous manifesterons aux côtés des femmes autochtones le 14 février, pour dénoncer les disparitions dont elles sont victimes ;
- Nous participerons avec la Marche mondiale des femmes et en solidarité avec les travailleuses du Bengladesh, à la manifestation du 24 avril prochain, pour commémorer les centaines de victimes parmi elles lors de l’effondrement de leur usine ;
- Nous réaffirmons notre solidarité avec les femmes en Palestine qui résistent avec leur peuple depuis des générations pour affirmer leurs droit d’exister et leur droit à la terre.
- Nous saluons les femmes qui organisent la résistance contre l’agression des minières canadiennes ici, en Équateur, au Congo, aux Philippines !
ET NOUS SERONS DANS LA RUE LE 8 MARS POUR CHANGER LE MONDE !»

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