Bref retour sur les actions du 8 mars 2015
Ce 8 mars, des centaines de femmes et de personnes solidaires des luttes féministes ont descendu dans les rue pour réitérer que nos luttes pour les droits des femmes sont actuelles et urgentes. Dans plusieurs villes québécoises des marches et des actions multiples ont pris place. Les actions du 8 mars au Québec ont été appelé sous le thème de « Libérons nos corps, notre Terre et nos territoires ».
À Trois-Rivière, des centaines de manifestantes et de manifestantes se sont ainsi réunies pour dénoncer ce plan d'asutérité. Marie-Josée Hamelin, présidente du Syndicat des travailleuses et travailleurs du CSSS de l'Énergie a expliqué entre autre que «Les coupures et les réformes vont faire très mal, puisque 75 % de la fonction publique ce sont des femmes».
À Québec, c'est aussi la question de l'austérité qui a raisonnée dans les slogans chanté par plus de 200 personnes. En fait, dans plusieurs de ces actions, la question du plan économique
dévastateur du gouvernement Couillard fut au cœur des revendications
puisque ce plan d’austérité touche déjà de manière disproportionné les
femmes en creusant les inégalités hommes-femmes. (Vous pouvez consultez
la recherche de l'Iris sur le sujet en cliquant ici )
Ce 8 mars fut aussi l'occasion du lancement de la 4e Marche mondial des femmes avec le slogan « Nous resterons en Marche jusqu'à ce que toutes les femmes soient libres ». La grande action international se déroulera dans plus de 50 pays et territoires jusqu'au 17 octobre. (pour en savoir plus sur le MMF : www.mmfqc.org)
À Montréal, c'est Femmes de diverses origines qui a organisé la marche qui a eu lieu dans le centre-ville réunissant un millier de personnes. En fait, depuis 14 ans, Femmes de diverses origines fait entendre la voix de femmes racisées et anti-impérialistes et appel à tout les 8 mars à une manifestation. (Pour consulter le site web de Femmes de diverses origines, cliquez ici.)Voici l'appel qui avait été lancé pour la Marche :
«CONSTRUISONS LE MONDE QUE NOUS VOULONS!
Le monde dans lequel
nous soulignerons cette année la Journée internationale des femmes, est
un monde en guerre. Le collectif Femmes de diverses origines veut
dénoncer l’hypocrisie actuelle du gouvernement canadien, des élites et
des grands États impérialistes qui prétendent aujourd’hui se battre en
notre nom pour la liberté et la démocratie.
En ce 8 mars, nous
invitons les femmes de toutes origines, les travailleuses et les plus
vulnérables d’entre nous qui sont aujourd’hui stigmatisées, méprisées et
rejetées par les politiques économiques, sociales et anti-démocratiques
défendues par les gouvernements à Québec et à Ottawa, à manifester dans
les rues de Montréal. Pour dénoncer ceux qui depuis des années,
prétendent se battre en notre nom contre la pauvreté et l’oppression,
alors qu’ils sont les grands responsables du chaos actuel. Notre combat
n’est pas le leur : c’est leurs politiques que nous combattons ! C’est
leur monde qu’il faut changer !
Nous dénonçons les coupes des
gouvernements, tant à Québec qu’à Ottawa dans les services en santé, en
éducation, en garderie, les hausses des tarifs d’électricité, de
transport, en assurance-emploi qui attaquent les droits les plus
fondamentaux : le droit à une vie décente, le droit à la dignité et le
droit au travail. Ces mesures sont prises au nom de la crise économique,
désormais permanente, que le capitalisme mondial et les États qui le
servent ont eux-mêmes provoquée.
Nous dénonçons le patriarcat
derrière l’hypocrisie qu’affichent les États face aux crimes contre les
femmes, que ce soit en Afrique où des milliers d’entre elles sont
victimes de Boko Haram, ou plus près de nous au Canada, alors que les
femmes autochtones disparaissent ou sont assassinées dans
l’indifférence.
Nous dénonçons les lois et politiques au Canada
et au Québec, visant à attaquer les droits des femmes immigrantes ou
réfugiées et de leurs familles, des travailleuses temporaires qui
n’obtiendront jamais de statut permanent, créant ainsi une
sous-citoyenneté. Ce véritable racisme d’État cautionne la
discrimination, l’islamophobie – où les femmes musulmanes sont
particulièrement visées – et la paranoïa à l’endroit des minorités.
Nous dénonçons le danger de militarisation de la société par la
surveillance politique des individus, l’augmentation de la présence
militaire et policière, les arrestations préventives et les
extraditions.
Le monde est défiguré par les politiques
impérialistes, patriarcales et colonialistes – notamment de la France en
Afrique et des États-Unis au Moyen-Orient. En voulant pendant des
années, jouer les apprentis sorciers, en finançant et armant des forces
radicales et des États réactionnaires et fondamentalistes, ils ont
déclenché le chaos en Syrie, en Libye, au Liban, dans les territoires
palestiniens, en Afghanistan, en Irak, en Afrique.
En
solidarité avec toutes les femmes à travers le monde qui comptent parmi
ses centaines, voire ses millions de victimes, nous dénonçons le
prétexte de la guerre « au terrorisme », seule réponse proposée par le
Canada et ses alliés pour améliorer le monde… Cette guerre est la
continuité militaire du « terrorisme » d’État qu’ils pratiquent via des
politiques économiques d’étouffement, dévastatrices et colonialistes
dans les pays pauvres et opprimés. Cette « guerre au terrorisme »
n’apporte que ravages, destruction, répression, et victimes civiles …
mais aucune solution. 2015 marque le 25e anniversaire des attaques
contre Kanehsatà:ke par le Quebec et Canada. Cette violence d’État et la
tentative de criminaliser le peuple Mohawk qui résistait à
l’exploitation capitaliste de leur terre, est dans le sillon du
colonialisme commencé il y a 500 ans.
Nous voulons un monde
égalitaire et sans oppression, où le pouvoir sera entre les mains de la
majorité et non concentré entre les mains de la minorité des plus riches
! Nous voulons un monde où les échanges économiques seront d’abord
fondés sur la nécessité de combler les besoins fondamentaux des
populations, en logement, en garderie, en travail et en nourriture et en
santé.
Nous résistons. Nous nous organisons. Et nous lutterons
pour nous libérer de toutes les oppressions véhiculées par le racisme,
les religions et le patriarcat. Nous continuerons à appuyer toutes les
femmes qui s’organisent pour changer ce monde injuste, impérialiste et
guerrier :
- Nous manifesterons aux côtés des femmes autochtones le 14 février, pour dénoncer les disparitions dont elles sont victimes ;
- Nous participerons avec la Marche mondiale des femmes et en
solidarité avec les travailleuses du Bengladesh, à la manifestation du
24 avril prochain, pour commémorer les centaines de victimes parmi elles
lors de l’effondrement de leur usine ;
- Nous réaffirmons notre
solidarité avec les femmes en Palestine qui résistent avec leur peuple
depuis des générations pour affirmer leurs droit d’exister et leur droit
à la terre.
- Nous saluons les femmes qui organisent la résistance
contre l’agression des minières canadiennes ici, en Équateur, au Congo,
aux Philippines !
ET NOUS SERONS DANS LA RUE LE 8 MARS POUR CHANGER LE MONDE !»
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire