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mardi 12 mars 2019

SNC Lavalin, le "Québec Bashing" et l'hypocrisie nationaliste

Adrien Welsh 

L’affaire SNC Lavalin a fait couler beaucoup d’encre ce dernier mois. Tous les commentateurs et acteurs politiques ont fait tourner leur imagination afin de proposer leur lecture des faits. D’un conflit entre Justin Trudeau et son ancienne ministre de la Justice et Procureur général, la situation a fait boule de neige au point où 3 proches de Trudeau ont démissionné de leurs fonctions, mettant à mal le cabinet libéral, ce qui n’a tôt eu fait de gonfler les voiles des Conservateurs qui sont maintenant en tête des sondages. En effet, le parti d’Andrew Scheer s’est engagé dans la voie du populisme en exigeant que les têtes tombent, faisant fi du fait qu’en 2015, les Conservateurs ont eux-mêmes reculé devant la possibilité d’empêcher les entreprises jugées pour fait de corruption d’obtenir des contrats publics.

jeudi 8 novembre 2018

Tous à la rue le 10 novembre pour défendre la justice environnementale !

Cet article est également publié dans l'édition de novembre 2018 du journal Clarté

Changeons le système, pas le climat! 

Alors que le samedi 10 novembre prochain, des milliers de progressistes et environnementalistes sont attendus dans les rues de Montréal pour faire « rentrer l’environnement au Parlement », la question environnementale se pose avec plus d’urgence que jamais. Des records de chaleur ont été battus ces dernières années, causant plusieurs décès dont les 40 causés par la canicule qui s’est abattue sur le Québec cet été alors que les catastrophes naturelles s’enchainent à un rythme effréné. En conséquence, on calcule que d’ici 2050, la Terre comptera plus de 250 millions de réfugiés climatiques. Ceux-ci seraient aujourd’hui déjà plus nombreux que les réfugiés fuyant guerres et conflits. 

mercredi 21 février 2018

Invitation à la manifestation du 8 mars organisée par Femmes de diverses origines

MANIFESTATION 8 MARS 2018! FEMMES DEBOUT – contre le Capitalisme et le Patriarcat!

Déclaration de femme de diverses origines
 « Ceux qui ne bougent pas, ne remarquent pas leurs chaînes » Rosa Luxembourg, assassinée à Berlin le 15 janvier 1919.

Jeudi, 8 mars 2018 17h30-20h 
Place du 6 Décembre
Coin Côte-des Neiges (Métro Côtes-des-Neiges)
 « (Je) m’abstiendrai de retenir une seule voix, un seul fil, une seule femme exceptionnelle qui serait mon inspiration. Ce sont toutes ces femmes, leur humanité, leurs colères, leur militantisme, leur persistance et leur sens de l’humour, qui font ce chœur exceptionnel qui ne cesse de m’inspirer. » — Abby Lippmann, membre de FDO, décédée à Montréal le 26 décembre 2017.
En organisant pour la 17e année consécutive la marche de la Journée internationale des femmes le 8 mars 2018 à Montréal, nous sommes inspirées par les citations de ces femmes héroïnes, qui nous enseignent qu’il faut bouger pour se libérer, et qu’il faut bouger collectivement. 
Nous saluons le courage des femmes qui ont dénoncé les agressions et le harcèlement d’ hommes en situation de pouvoir et la vague de la campagne #MeToo#. Nous reconnaissons qu’il y a encore des femmes partout dans le monde qui n’ont pas pu dénoncer les agressions subies car c’est trop dangereux pour elles elles fuient la guerre ou leurs droits ne sont pas reconnus. Nous voulons démolir les systèmes qui permettent à ces relations de pouvoir et au patriarcat de persister, pour que plus aucune femme n’ait à craindre de perdre son emploi, sa réputation ou sa vie afin de vivre dans le respect et la dignité.
Ce mouvement de dénonciation s’est déclenché dans un contexte mondial de montée extrême du racisme du fascisme, de la guerre, de destruction environnementale et de génocide. Face à cette conjoncture de souffrance et de violence généralisée, les femmes disent c’est assez! Mobilisons-nous!
Finissons avec le système patriarcal et capitaliste qui nous opprime, qui se carbure à la violence contre nous et nos enfants, qui se nourrit de la guerre et de la militarisation, qui dépend de l’exploitation et de la croissance des inégalités.
Finissons avec les agressions impérialistes et colonialistes qui violent notre mère terre, entrant dans ses viscères pour arracher ses richesses les plus précieuses, la dévastant et la détruisant. Finissons avec le pouvoir impérialiste qui  viole également nos femmes, qui s’approprie de leurs corps pour les exploiter à son profit comme notre mère terre.
Nous refusons la logique individualiste capitaliste, qui prétend que tous les maux sont tributaires à l’individu.e, et que c’est à chacun.e de s’en sortir en travaillant plus, en prenant plus de médicaments, en étant plus compétitif.ve. Nous refusons les explications simplistes des causes du harcèlement sexuel et des agressions.  Ces actes doivent être compris comme étant résultante d’une masculinité toxique dérivant d’un déséquilibre de pouvoir genré. Cette inégalité entre les sexes est générée par le patriarcat qui normalise l’objectification des femmes et favorise une socialisation des garçons et des hommes reposant sur le sentiment d’être privilégié.
Nous refusons le racisme et la haine, la discrimination et le mépris! Nous croyons fermement que la société ne peut pas être libre et égalitaire si un groupe ou un.e seul.e individu.e est discriminé.e et exploité.e. La libération des femmes dépend de la libération de tout le peuple.
Nous respectons les luttes de chaque groupe de femmes – les priorités que nous nous donnons pour affronter nos problèmes – mais nous croyons aussi qu’il faut bâtir un mouvement fort et nous unir contre l’ennemi commun – le système capitaliste et ses défenseurs ainsi que le patriarcat.
 UNISSONS NOS VOIX ET NOS ACTIONS POUR DIRE C’EST ASSEZ!
Non aux coupures dans les groupes de femmes! Non à l’appauvrissement des plus pauvres de la société, au démantèlement du système de santé et des services sociaux, et de l’éducation.
Non à la guerre contre les peuples et les pays – non au commerce des armes et des équipements militaires! Non à l’envoi de nos jeunes à l’autre bout du monde pour combattre d’autres jeunes travailleurs et travailleuses!
Non aux agressions sexuelles, non aux viols individuels et collectifs, non à l’exploitation sexuelle des femmes, non aux mariages forcés, non aux viols en contexte de guerre!
 FEMMES DEBOUT!   UNISSONS NOS FORCES!    PRENONS NOTRE POUVOIR!
 VIVE LA JOURNÉE INTERNATIONALE DES FEMMES

vendredi 26 février 2016

MANIFESTATION : À la journée internationale des femmes, les femmes luttent pour un monde meilleur!


Invitation du groupe Femme de diverses origines

8 Mars 2016 - 18h00 au Square Cabot

 
8 MARS 2016 LES FEMMES LUTTENT POUR UN MONDE MEILLEUR!
À l’occasion de la Journée internationale des femmes nous exigeons: la justice, la paix, l’égalité, le statut, la prospérité et la dignité pour tous!

Du Québec, du Canada, de l’Amérique latine, de l’Afrique, de l’Asie et de l’Europe, nous célébrons nos victoires et nos luttes en cours contre le patriarcat et les formes systémiques de discrimination et de marginalisation qui exploitent nos familles et communautés; le colonialisme, le racisme, l’islamophobie, le capitalisme, l’impérialisme et leurs conséquences (violence, la guerre, l’austérité). Nous signalons également une alerte urgente pour des victoires durement gagnées – pour l’égalité des sexes, l’équité salariale, la souveraineté corporelle, la sécurité et les bons emplois qui sont en danger.
Au Québec, les Libéraux nous attaquent au nom de la soi-disant « austérité », mais il y a une forte résistance des travailleuses-eurs, étudiant-e-s et parents. Au Canada, les dix ans de Harper ont été désastreux, surtout pour les femmes et les groupes marginalisés de notre société. Nous avons vu l’érosion des services et des droits durement acquis. Le nouveau gouvernement Trudeau a fait beaucoup de promesses, y compris celles qui ont un impact direct et indirect sur l’égalité des sexes. Nous veillons à ce qu’ils tiennent leurs promesses et nous exigererons plus.

L’accueil des réfugiés, en provenance de Syrie et à qui on octroie la résidence permanente à leur arrivée, est une étape positive. Mais il faut rappeler au gouvernement qu’il y’a déjà au Canada des centaines de personnes, en attente de leur statut, incapables de vivre décemment, privées de soins de santé et dont les enfants sont souvent privés d’éducation. Il ne doit pas y avoir au Canada un système d’asile et d’immigration à deux vitesses. Nous rappelons aussi que le système des travailleurs étrangers temporaires, une main-d’œuvre « flexible » et exploitable sans droit, doit cesser. Enfin, nous rappelons que les Libéraux doivent agir et tenir leur promesse de faciliter la réunification familial.

Les guerres sévissent dans de nombreuses régions du monde – guerre impérialiste, civil, colonialiste et mandataire. Plusieurs pays autrefois viables sont en ruine, les civils souffrent terriblement. Pourtant, contre toute logique et tout bon sens, les forces impérialistes égoïstes, y compris le Canada, avancent des arguments bien-pensants pour justifier leurs actions destructives qui laissent derrière elles des pays en ruines. Cela doit cesser!

Le racisme et l’islamophobie doivent être confrontés. Lorsque les gouvernements parlent de soi-disant « radicalisation », ils sont à la recherche d’un symptôme et non pas de la cause qui souvent résulte de leurs propres politiques. En isolant les communautés, en les dénonçant pour soi-disant « pratiques culturelles barbares », les gouvernements dont celui du Canada, marginalisent les gens et cherchent à effacer leur propre complicité dans le racisme «mandataire».

Les forces capitalistes rapaces d’ici et de l’étranger cherchent des profits par-dessus tout, créent la pauvreté, empoisonnent l’environnement, causent le malheur des populations locales. Les femmes ont été à la pointe de la lutte contre elles. Nous devons appeler à désinvestir des sociétés qui font des bénéfices provenant des industries extractives au Canada et à l’étranger dont les activités entrainent les déplacements des populations et la destruction de l’environnement.

Joignez-vous à nous pour célébrer la tradition militante des femmes qui nous ont précédées, et démontrer notre engagement à continuer à lutter pour la paix et pour l’égalité. Nous agissons en solidarité avec nos sœurs d’ici et d’ailleurs pour un monde meilleur pour nos familles, nos communautés et pour nous-mêmes.

Garderie disponible.

Lieu: 

Square Cabot
Atwater/Ste-Catherine Ouest
Montréal, QC H3H 1N2
Canada

vendredi 1 mai 2015

LUTTE ÉCONOMIQUE ET LUTTE POLITIQUE



Comme dans toute lutte populaire d’envergure, d’importants débats de stratégie et de tactiques se produisent toujours au sein même des forces populaires en lutte. Il n’y a rien d’étrange là-dedans car ce n’est que le reflet de la diversité des groupes concernés qui essaient de s’unir pour lutter, malgré que leurs intérêts, sans être divergents, ne soient pas nécessairement complètement identiques.

Cela s’est manifesté au congrès de l’ASSÉ au début d’avril, où le comité exécutif a été destitué symboliquement après qu’il eut démissionné en bloc. Formellement, le congrès lui a reproché d’avoir contrevenu aux règles de « démocratie directe » en publiant son point de vue en tant qu’exécutif, peu de temps avant l’instance, et alors que les votes de reconduction des mandats des associations étudiantes locales qui étaient en grève devaient survenir dans les jours suivants.

Cependant, tout cela couvrait dans le fond des différences de vue importantes quant à la stratégie à adopter pour le futur de la lutte et sur la relation du mouvement étudiant avec les centrales syndicales et la négociation pour le renouvellement des conventions collectives des employé(e)s du secteur public.

D’une part, analysant que le mouvement de grève lancé par l’ASSÉ risquait de ne demeurer qu’étudiant, voire de s’épuiser, l’exécutif démissionnaire suggérait d’effectuer un repli stratégique pour se joindre aux syndicats du secteur public qui auront pu obtenir leur droit de grève l’automne prochain, considérant qu’« il y a là tout intérêt à faire des négociations du secteur public une lutte politique et de joindre les mouvements étudiants et syndicaux. Nous n'apportons pas une idée nouvelle, et nous croyons que c'est dans cet esprit que le mouvement s'est bâti cet automne et ce printemps. Présentement, la possibilité de grève dans le mouvement syndical se dessine bel et bien. Elle pourrait être envisageable dès l'automne. Ainsi, une fenêtre historique s'ouvre à nous pour faire grève conjointement avec les syndiquées de la fonction publique. »

Dautre part, le regroupement appelé Printemps 2015, influent au sein de lorganisation étudiante et qui se méfie plutôt des dirigeantes et dirigeants syndicaux, soutient que la proposition de lexécutif étudiant destitué revenait à remettre la destinée de lASSÉ entre leurs mains. Il considère que lexécutif démissionnaire avait une « confiance aveugle envers la mobilisation des centrales syndicales…Ces mêmes centrales qui, en 2012, au sommet du plus grand mouvement social que le Québec ait connu, n’ont jamais envisagé la grève. Ces mêmes centrales qui sont contre toute grève illégale, qui ont appuyé la Charte et qui ne se positionnent pas contre les projets d’hydrocarbures. Et si les syndicats ne partaient pas en grève à l’automne 2015…? » Finalement, « cette focalisation sur l’agenda de syndicats de la fonction publique met de côté toutes celles et ceux que l’appel à la grève sociale vise à rejoindre. Organismes communautaires, chômeurs et chômeuses, travailleurs et travailleuses du privé : autant de forces prêtes à se mobiliser et autant, sinon plus, touchées par l’austérité. »

Selon ce point de vue, il ressort donc que la grève du mouvement étudiant, vue d’une façon plutôt enthousiaste, pourrait rallier de larges couches populaires et ouvrières directement dans une grève générale politique.  

Outre la question de l’unité du mouvement, ce point de vue soulève aussi la question du rapport qui existe entre lutte économique et lutte politique. D’un bord comme de l’autre, on oppose parfois la négociation des conventions collectives des employé(e)s du secteur public à la lutte contre l’austérité. D’un côté, il est loin d’être certain que les directions syndicales soient d’accord à politiser la négociation pour ne pas en perdre le contrôle. De l’autre côté, des partisanes et partisans de la grève politique perçoivent parfois les revendications des travailleuses et des travailleurs telles que la hausse des salaires comme potentiellement « corporatistes », alors qu’on attribue à la lutte contre l’austérité, porteuse de revendications politiques d’intérêt général, un caractère plus noble.

Étudiant les grèves survenues durant l’essor révolutionnaire de 1905 en Russie, Lénine expliquait que d’un point de vue marxiste, une conjonction insuffisante de la lutte économique et de la lutte politique constitue une faiblesse du mouvement, alors que le renforcement de la lutte économique donne au contraire une large base pour renforcer la lutte politique. Sans lien entre grève économique et grève politique, « un mouvement vraiment grand et visant à de grandes fins est impossible … sans revendications économiques, sans amélioration directe et immédiate de sa situation, la masse des travailleurs ne consentira jamais à se représenter un progrès général du pays». (Lénine, Grève économique et grève politique, Œuvres, tome 18).

Cette leçon de Lénine s’est même appliquée à la lutte étudiante de 2012 que certaines et certains considèrent comme le  plus grand mouvement social que le Québec aurait connu. Sans la revendication économique suscitant une très large adhésion des étudiantes et des étudiants d’annuler la hausse des droits de scolarité, qui fut la base du mouvement, jamais le Printemps Érable n’aurait pu être ce qu’il a été.

La négociation du secteur public au Québec, bien que portant sur des revendications économiques pour des conventions collectives, revêt elle-même objectivement un caractère hautement politique principalement pour trois raisons :
  • Elle concerne et implique en même temps une grande partie de la main-d’œuvre syndiquée de la province, soit environ 35%.
  • Elle implique une grande majorité de femmes et son résultat rejaillit nécessairement sur la condition des femmes au Québec.
  • Elle met en question le budget de l’État.

Bien sûr, elle ne résume pas à elle seule tous les aspects des politiques d’austérité, puisque le gouvernement Couillard attaque sur tous les fronts en même temps, mais elle se situe au cœur, elle constitue un de ses principaux aspects. Les conditions de travail sont, du point de vue du gouvernement, des obstacles à abattre pour démanteler les services publics. La bataille contre l’austérité ne pourra être gagnée sans une victoire des négociations du secteur public.


Finalement, considérant le fait que le gouvernement a dans les faits déjà mis fin à la négociation, surtout depuis le dernier budget Leitao, il est impossible d’envisager une réussite de cette négociation pour les travailleuses et les travailleurs sans défoncer le budget d’austérité. La victoire ne pourra être possible que dans le contexte d’une grève politique ayant raison du programme austéritaire du gouvernement.


1er mai 2015: Solidarité et Lutte contre l'austérité


Déclaration du comité exécutif central 
du Parti communiste du Canada

En ce 1er mai, journée internationale des travailleuses et des travailleurs, le Parti communiste du Canada leur souhaite ses meilleurs vœux dans notre lutte commune pour un avenir socialiste et pour mettre fin à l'exploitation et à l'oppression capitaliste. Le 1er mai est une occasion importante pour célébrer nos victoires historiques, comme le 80ième anniversaire de la Grande Marche des chômeuses et des chômeurs sur Ottawa, qui a commencé au printemps de 1935 à Vancouver, le 70ième  anniversaire de la victoire sur le fascisme hitlérien en mai 1945, et le 40ième anniversaire de la libération du Vietnam des griffes de l'impérialisme américain, le 30 Avril 1975.

Cette année, une nouvelle solidarité prend forme à travers le Canada. Elle se construit sur les bases solides de l’expérience de la classe ouvrière, adaptées aux conditions actuelles. Elle s’est fortement manifestée durant la grève étudiante au Québec en 2012, avec le mouvement Occupy, Idle No More et au cours des luttes à propos de l'environnement. La solidarité a été le pivot de la victoire des grèves remarquables des assistantes et assistants à l’enseignement de l'Université de Toronto et de l'Université York, en Ontario. Cette nouvelle solidarité s’étend jusqu’à l'extérieur pour rallier des alliés au-delà des rangs de la vieille solidarité syndicale qui l'avait créée, faisant de l'unité du mouvement syndical avec les mouvements pour la justice sociale et avec le public un ingrédient-clé de la formule du succès. La solidarité d'aujourd'hui reflète des changements au sein la classe ouvrière elle-même, qui est en grande partie jeune, éduquée, dégourdie, ayant des emplois précaires, et de plus en plus féminine et basée dans les communautés ethniques. Plus important encore, la nouvelle solidarité est une unité en mouvement.

Cette unité est en plein développement dans le mouvement de riposte au Québec. Des dizaines de milliers de travailleuses et de travailleurs, d'étudiantes et d’étudiants, sont allés dans les rues pour combattre le programme d'austérité en accéléré des Libéraux de Couillard, qui implique, entre autres, de dépouiller les travailleuses et les travailleurs municipaux de leurs pensions, d’imposer le gel des salaires, et de démolir le principe durement gagné de l'universalité des programmes sociaux au Québec, comme celui des garderies d’enfants. Ces coupures ne pourront être mises en échec sans une victoire à la table de négociation, la convention collective étant une arme importante de la classe ouvrière contre l'austérité. Le dernier budget du Québec a également lancé tous les syndicats du secteur public du Front Commun de 2015 dans des préparatifs pour des actions de grève à l'automne prochain.

Surtout, les directions de la CSN, de la FTQ et d'autres syndicats du Québec ont appelé à la solidarité avec les étudiantes et les étudiants qui affrontent la violence  policière et la répression juridique du gouvernement. Les étudiantes et les étudiants ne se battent pas seulement contre l'austérité en éducation. Au-delà des préoccupations de leurs campus, elles et ils s’opposent également à la destruction de l'environnement, et à l’attaque incisive contre les femmes et l'égalité sociale. Les divergences à propos des tactiques dans cette lutte seront présentées par la droite et les grands médias comme des faiblesses, mais en fait, ces débats sont un ingrédient essentiel du processus de maturation de la résistance. De même, l'émergence du Front commun mené par la Fédération du travail de l'Ontario et le puissant mouvement de grève l'an dernier des enseignantes et des enseignants de Colombie-Britannique, sont des signes encourageants que la classe ouvrière est en mouvement.

L'attaque néolibérale que les Conservateurs d’Harper et les gouvernements provinciaux font subir sans relâche aux travailleuses, aux travailleurs et aux syndicats est en train de changer le mouvement syndical et ses alliés. L’idéologie de «social-partenariat » qui a imprégné le leadership des syndicats pendant les années de l’«État providence» est à bout de souffle. Le capital canadien est passé à l'offensive pour détruire les services publics, les programmes sociaux, les salaires et les conditions de travail qui lui avaient donné un semblant de crédibilité pour maintenir son hégémonie. Les syndicats ont été jusqu'à présent incapables de déjouer ces multiples attaques. Le chômage de masse, la vaste désindustrialisation, la privatisation et l'expansion sans précédent du travail précaire ont ébranlé les syndicats aux tables de négociation et les obligent à élaborer une réponse coordonnée à la nouvelle stratégie du capital.

Un élément clé de la nouvelle stratégie de la classe dirigeante est de se doter des armes de l'État policier. Le projet de loi C-51 est un plan tactique pour faire taire les syndicats, les Premières nations, les écologistes, les étudiantes et étudiants, les femmes, et les opposantes et opposants aux politiques d'austérité du Québec. Mais même si la réponse du mouvement ouvrier à C-51 a été retardée par les hésitations du NPD, il a fini par rejoindre la vague de résistance qui est loin d'être épuisée.

Pendant ce temps, la politique répressive et punitive de Stephen Harper au pays est de plus en plus combinée à la guerre et au fascisme à l'étranger, y compris un appui militaire au gouvernement d'extrême-droite d'Ukraine qui attaque sa propre population, et à l'expansion de la guerre en Irak et la Syrie.

Dans cette situation, l'opportunisme pragmatique de la social-démocratie est la principale pierre d'achoppement de l'unité et de la solidarité, tant au sein du mouvement syndical qu’au sein de ses alliés. Une bonne leçon est en Grèce, où Syriza, après avoir adopté une position militante au départ, s’est rangé vers un consentement réservé au Capital et à la gestion de l'économie par la Troïka. Changer des noms, des dirigeantes et des dirigeants pour livrer chapeau-bas la «même vieille» soumission au Capital ne fait rien pour répondre aux besoins du peuple travailleur.
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Ici, au Canada, la dérive centriste de la direction du NPD et le fait qu’elle ait cessé de soutenir un bon nombre de revendications syndicales a donné lieu à  un désenchantement croissant et a alimenté les divisions au sein du mouvement ouvrier, rendant difficile la réalisation de l'unité pour faire face aux attaques du gouvernement et des compagnies. Bien qu’elles ne soient pas toujours clairement exprimées, ces divisions portent principalement sur le fait de savoir si nous devrions nous mobiliser dans une lutte extra-parlementaire militante, ou plutôt continuer de « sous-traiter » la lutte politique du mouvement ouvrier exclusivement avec le NPD au parlement. Chaque jour, les travailleuses, les travailleurs et leurs syndicats sont engagés dans mille et une escarmouche sur le terrain autour de la question fondamentale de la lutte ou la reddition, et qui posent la nécessité d'une lutte militante indépendante. Cette nécessité se pose d’ores et déjà et ne peut attendre la survenance de solutions parlementaires ou l'arrivée d'un capitalisme utopique, basé sur une «équité» imaginaire.

Les dirigeantes et dirigeants intermédiaires, le cœur et l’âme du mouvement syndical, sont pris dans une situation très critique. Cela permet de comprendre pourquoi la candidature et le programme d’action d’Hassan Husseini à la présidence du CTC avaient été si bien accueillis par les délégué(e)s au dernier congrès, et ont contribué aux événements qui ont conduit à la défaite de Ken Georgetti, son ancien président. Même si la course fut très serrée, la demande en faveur de  l'action et de la lutte l’a emporté, et Hassan Yussuff est maintenant à la tête de la CTC. Cela a marqué un changement important et fut une victoire pour la démocratie syndicale, même si la mesure dans laquelle cela permettra vraiment un virage dans le dynamisme et le militantisme de la plus grande organisation syndicale demeure une question.

Avec une élection fédérale cruciale imminente, la classe ouvrière doit se mobiliser pour vaincre la section la plus agressive et réactionnaire du grand capital - les Conservateurs d’Harper - et gagner un terrain politique plus favorable pour mieux résister à l'ordre du jour néolibéral au sens large. Compte tenu de l'immensité de l'attaque, il est difficile de critiquer les stratégies visant à empêcher une victoire des Conservateurs. En effet, la campagne novatrice de la Fédération du travail de l'Ontario et ses alliés de justice sociale, sous la contrainte sévère de l'aile droite dans les syndicats, a contribué de manière significative à une défaite majeure des Conservateurs de M. Hudak. Cette louable et productive unité forgée entre les syndicats et leurs alliés de justice sociale se développe et devrait continuer.

Mais cette unité ne devrait pas être déviée par des débats entre un appui sans réserve au NPD contre un vote stratégique, qui tels qu'ils se présentent aujourd'hui ne consisteraient qu’à étendre le soutien vers un seul parti à deux ou plus. Ces deux options étroites sont simplement la suite d'un dilemme, où le soutien lors du vote se traduit dans les faits par un soutien idéologique sans réserve. Les deux options ne permettent pas d’imposer à aucun des partis des demandes programmatiques, et à la place, supposent que le soutien du mouvement syndical sera récompensé par les élues et élus. Ce débat a aussi pour effet d’identifier le Parlement - la forteresse du Capital - comme le principal terrain de la lutte politique pour la classe ouvrière, plutôt que celui, crucial, extra-parlementaire, de nos lieux de travail et de nos communautés. Néanmoins, les élections demeurent une partie très importante de la lutte de classe, une occasion de faire avancer des programmes progressistes, des tactiques et des stratégies. Le Parti communiste et ses candidates et candidats mèneront une dure campagne partout au pays pour vaincre les Conservateurs d’Harper, et gagner le soutien à des politiques qui placent les besoins de la population en priorité, avant la cupidité des entreprises.

Aujourd'hui et au-delà de l'élection fédérale, la classe ouvrière a besoin d’un programme et d'une stratégie coordonnée sur le terrain, dirigée par le mouvement syndical. Pour mobiliser et restructurer la riposte à cette fin, il faudra une résurgence de la gauche, et un programme de gauche. Les membres du Parti communiste, comme elles et ils l’ont fait par le passé, vont continuer de se battre pour un syndicalisme de lutte de classe et pour l'unité dans toutes ses expressions, nationales, de classe et de genres.

Le 1er mai 2015, nous appelons à la plus grande solidarité pour vaincre le projet de loi C-51, pour bloquer le programme de droite d'austérité, la guerre et le fascisme, et pour chasser les Conservateurs d’Harper du pouvoir!

             

lundi 23 mars 2015

Contre l’austérité : LUTTONS CLASSE CONTRE CLASSE


Par Robert Luxley
Journal Clarté

À peine élu, le gouvernement Couillard a donné le mandat à deux économistes bien connus pour leurs positions de droite, de faire une étude de l’état des finances publiques. Environ deux semaines plus tard, ces derniers rendaient public leur rapport : selon eux, les finances publiques étaient dans un état catastrophique et les déficits budgétaires trop importants étaient « structurels ». Par conséquent, il fallait remettre en question tous les programmes du gouvernement.

Beaucoup ont compris que ce n’était en réalité qu’une mise en scène cousue de fils blancs pour fournir le prétexte d’une offensive majeure contre les dépenses publiques d’intérêt social, un grand branle-bas de « rigueur » budgétaire, comme le gouvernement tient à tout prix à nommer ses politiques d’austérité ( la traduction anglaise de « rigueur économique » est « economic austerity »). Pire, le gouvernement, tant pour le déficit budgétaire provincial que dans le cas des déficits des régimes de retraites, a délibérément gonflé ses chiffres pour créer une situation plus alarmante.

Le premier ministre Couillard reprenait donc le programme néolibéral de Jean Charest où ce-dernier l’avait laissé, mais à un rythme accéléré. Lors de la dernière élection, il s’était rallié des radicaux de droite, comme Gaëtan Barette, transfuge de la CAQ, Martin Coiteux, proche du groupe d’extrême-droite Réseau-Liberté-Québec, et Carlos Leitão, issu des banques Royale et Laurentienne, et dont il a fait son état-major. Il a fait siennes des politiques très dures de la CAQ, cette dernière trop fière de clamer que le gouvernement lui vole ses idées.

On connait la suite : gel de la masse salariale des 500 000 employé(e)s des secteurs public et parapublic déjà sous-payés; adoption de la loi 3 s’attaquant aux régimes de retraite des employé(e)s municipaux; abolition d’organismes de concertation et de développement local et régional; hausse majeure des tarifs des services de garde et par la même occasion, mise au rancart du principe d’universalité; augmentations des tarifs d’électricité; coupes des prestations d’aide sociale pour les plus démunis; coupes en environnement, en logement, en culture, dans les services aux personnes ayant des limitations fonctionnelles, en transport; fusions et compressions budgétaires en santé, notamment avec l’adoption de la loi 10; compressions en éducation, qui se traduisent entre autres, par la suppression de l’aide aux devoirs et par la coupe des petits déjeuners pour les enfants pauvres, etc., etc.

Il s’agit d’une remise en question fondamentale du régime d’« état-providence » qui avait été établi au Québec depuis la révolution tranquille des années 1960. Et il est clair dans l’esprit du gouvernement libéral que non seulement ces compressions sont définitives, même après l’atteinte de l’équilibre budgétaire, mais qu’il va en venir d’autres.


L’ILLUSION RÉFORMISTE

On entend souvent le gouvernement se faire accuser de vouloir détruire le « modèle québécois ». Ce modèle se distinguerait de celui du reste du Canada par une implication accrue de l’État dans le développement économique et dans le soutien aux entreprises, ainsi que par une approche favorisant la concertation entre l’État et les divers agents économiques, incluant, bien sûr, les syndicats. On prétend que ce modèle serait presque le fait d’un choix démocratique, un choix de société résultant d’un consensus social. On laisse entendre que le gouvernement, parce qu’il est fédéraliste, chercherait plutôt à rabaisser le Québec au même niveau que le reste du Canada.

La plupart des dirigeantes et dirigeants syndicaux, par exemple, tout en admettant l’importance d’équilibrer les finances publiques, critiquent les politiques trop austères du gouvernement qu’ils accusent de nuire à la relance économique et même, de possiblement provoquer la récession. Des hausses de salaires et la création d’emplois, incluant dans les services publics, sont considérées comme des investissements qui, en stimulant la consommation, contribueraient à faire rouler l’économie, qui en retour, pourrait générer plus de revenus en taxes et en impôts pour l’État.

Telle est, grosso-modo, le discours qui domine dans les milieux syndicaux et progressistes qui contestent les politiques d’austérité du gouvernement actuel. Celui-ci, trop aveuglé par ses dogmes idéologiques néolibéraux, se tromperait, car, l’austérité serait « un mauvais calcul », ça ne marche pas comme le démontrerait la situation en Europe.

Bref, on n’est loin de remettre le système en question. Il suffirait d’élire un gouvernement de bons gestionnaires (et plusieurs trouvent que c’est le PQ, malgré tout, qui est le plus apte à faire ce travail), plus ouverts à la concertation et tout irait pour le mieux dans le système capitaliste.


UNE THÉRAPIE DE CHOC

Or c’est une grave erreur de croire que les Libéraux sont de dogmatiques fédéralistes et de mauvais gestionnaires parce qu’ils pratiquent l’austérité. En réalité, leur but n’est pas de relancer la consommation et faire « rouler » l’économie. Ils cherchent plutôt à mettre la classe ouvrière sur la défensive pour faire reculer les salaires dans le but de restaurer le taux des profits. Les gouvernements ne sont pas neutres, ils défendent toujours les intérêts d’une classe particulière. Ainsi, les choix économiques du gouvernement libéral visent justement à sauver le système capitaliste. Il fait à la fois d’excellents calculs pour la bourgeoisie, mais de bien mauvais pour la classe ouvrière et la population en général.

La crise économique de 2008, bien qu’elle se soit révélée à l’occasion de l’éclatement de la bulle financière des hypothèques à risque (subprimes), trouvait sa source dans les lois immanentes du système capitaliste lui-même, en particulier la loi de la baisse tendancielle du taux de profit mis en évidence par Karl Marx : « Le fait qu'elle ait démarré dans la sphère financière n'implique donc pas qu'il s'agisse d'une crise financière. Il s'agit d'une crise systémique de l'ensemble des dispositifs mis en place pour réussir à restaurer le taux de profit… » (Les limites du keynésianisme, Michel Husson, Alencontre, 15 janvier 2015).

Pendant plusieurs années depuis le milieu des années 80, la bourgeoisie avait réussi à contrer la tendance à la baisse du taux de profit en limitant les salaires. L’extension de l’accès au crédit avait en même temps servi de soupape au système, en permettant aux travailleuses et aux travailleurs de maintenir malgré tout un certain niveau de vie tout en soutenant la consommation. Mais, à partir du milieu des années 2000, la chute du taux de profit fut inexorable, engendrant la crise économique la plus grave depuis les années 30.

C’est dans ce contexte que se situe l’austérité : après avoir endetté les États pour sauver de la faillite les banques et les grandes entreprises, la bourgeoisie est maintenant à pied d’œuvre pour assainir les finances publiques et restaurer le taux des profits. « À travers la montée du chômage et l’austérité salariale, elles (les politiques d’austérité, ndlr.) permettent aussi de rétablir le taux de marge des entreprises, autrement dit la part du profit dans leur valeur ajoutée. Les pays qui ont subi l’austérité budgétaire (et salariale) la plus forte sont aussi ceux où les profits se sont le plus nettement rétablis. Et il est frappant de constater que les pays de la périphérie (Grèce, Espagne, Portugal et Irlande) ont vu le taux de marge se rétablir malgré l’effondrement de leur économie et l’explosion du chômage.

(…)

Les politiques menées en Europe ne doivent donc pas être analysées comme des politiques « absurdes » ou déficientes, mais comme une thérapie de choc, qui, au-delà de ses effets collatéraux négatifs, vise clairement trois objectifs combinés : rétablir la profitabilité, liquider autant que possible les acquis sociaux, et protéger les institutions financières et bancaires d'une dévalorisation de leurs actifs. C'est ce que ne comprennent pas les analyses keynésiennes qui, fascinées par la finance, négligent les fondements structurels de la crise. » (Les limites du keynésianisme…).

Ainsi, la politique d’austérité du gouvernement libéral est une nécessité essentielle pour la rentabilité des investissements. La faible rentabilité actuelle explique notamment que les entreprises préfèrent thésauriser plutôt que d’investir.

Selon une étude de l’IRIS, les liquidités que les entreprises ont pu engranger grâce aux réductions d’impôt dont elles bénéficient au Canada, correspondent à près du tiers de la taille de l'économie tant au Québec qu'au Canada. Le niveau des liquidités des entreprises qui s’élèvent à 630 milliards de dollars au Canada et à 110 milliards au Québec à la fin de 2014, place autant le Canada que le Québec parmi les territoires où l'épargne des entreprises est la plus élevée au monde.

Or, ces cadeaux fiscaux donnés aux entreprises expliquent non seulement le niveau des liquidités dont elles disposent mais aussi pour une grande part, le déficit budgétaire de l’État. Ainsi, alors qu’en 1963 les recettes du gouvernement fédéral provenaient à 45% du revenu des particuliers et à 55% du revenu des entreprises, en 2003, les particuliers contribuaient pour 80% et les entreprises seulement pour 20%. L’impôt combiné fédéral-provincial pour les entreprises au Québec est le plus bas en Amérique.

Comme le gouvernement doit s’endetter pour combler le manque à gagner qu’il s’impose, il choisit en retour de couper les dépenses sociales pour «assainir les finances publiques». Comme ces dépenses entrent justement dans le coût global des frais de reproduction de la force de travail de l’ensemble de la classe ouvrière, affectant le niveau de plus-value et de là, le taux de profit, la réduction de ces dépenses s’inscrit tout à fait dans la restauration d’un taux de profit général plus élevé.

C’est d’ailleurs dans cette perspective que le gouvernement entend restreindre les salaires de ses employé(e)s du secteur public, d’une part, pour limiter ses dépenses, mais aussi pour servir d’exemple pour le secteur privé dont les travailleuses et les travailleurs, en tant que producteurs de la plus-value, sont la cible première des politiques d’austérité.


UNE LUTTE RÉSOLUE SERA NÉCESSAIRE

Dernièrement, alors qu’il prenait la parole devant la Chambre de commerce de Montréal, quelques militantes et des militants qui s’étaient introduits dans l’assemblée, ont chahuté le premier ministre Couillard en criant « Arrêtons Couillard! ». Ce dernier, chaudement applaudi par l’auditoire composé de gens d’affaires, a répliqué fermement : « Non! Je ne m’arrêterai pas.» La scène rappelait l’arrogant Jean Charest qui voulait envoyer les étudiantes et étudiants « dans le Nord ».

Il faudra donc bien plus que des pourparlers, des discours et des manifestations pour convaincre le gouvernement libéral de changer de cap. L’enjeu pour la bourgeoisie au Québec est fondamental et le gouvernement savait d’emblée que ses politiques susciteraient beaucoup de résistance et de désapprobation. Le gouvernement sera donc un adversaire extrêmement déterminé, comme le fut le gouvernement Charest avant lui contre le mouvement étudiant. Mais à la différence de Charest, Couillard n’est pas menacé par de prochaines élections.

Il y a donc peu de chance que l’issue de la lutte repose sur une éventuelle défaite électorale du gouvernement. Seule une mobilisation encore plus déterminée pourra forcer la bourgeoisie et son gouvernement à consentir à des compromis. Les négociations du secteur public sont dans ce contexte d’une importance stratégique car elles peuvent être au cœur de la riposte et d’un mouvement de grève générale et sociale.