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jeudi 1 juin 2017

Après le 27e Congrès central de la YCL-LJC, il est maintenant temps de s’organiser!



Comité exécutif central, YCL-LJC

Mai, 2017


La semaine dernière, la Ligue de la jeunesse communiste du Canada a tenu son 27e Congrès central, le plus important des quatre précédents organisés depuis sa refondation en 2007. Du 19 au 22 mai, trente-cinq délégués ainsi que des suppléants et des observateurs venus de Montréal, Toronto, Guelph, Hamilton, London, Windsor, Edmonton, Calgary, Vancouver et Victoria se sont rassemblés pour réitérer leur engagement dans la lutte de la classe ouvrière et discuter des stratégies pour construire le socialisme au Canada. Nous avons consacré ces trois jours à échanger, discuter et débattre des luttes menées par les jeunes communistes partout à travers le pays.

Tenu sous le slogan «il est maintenant temps de s’organiser contre l’impérialisme et la réaction; honorant notre passé, nous construisons notre avenir socialiste», ce congrès s’est déroulé dans des conditions hostiles marquées par la recrudescence des guerres impérialistes, la montée de l’extrême-droite et des idées fascistes, la barbarie impérialiste et capitaliste et au milieu du terrain de jeu de l’anticommunisme. Bravant ces circonstances, les, ont prouvé une fois de plus que la jeunesse communiste au Canada est bel et bien présente et déterminée.

Le rapport politique, dressant un portrait de la conjoncture politique, économique et sociale dans laquelle nous luttons et évoluons, a été discuté les deux premiers jours du Congrès, puis adopté à l’unanimité.

À l’échelle internationale, les délégués ont partagé leur analyse politique concernant la possibilité d’une guerre mondiale ou d’un conflit globalisé et se sont accordés pour identifier l’impérialisme comme principal ennemi de la classe ouvrière, de la jeunesse et des peuples. Les politiques impérialistes du gouvernement canadien ont été dénoncées vertement et les congressistes se sont prononcés en faveur d’une politique étrangère basée sur la paix, la solidarité internationale et le respect de la souveraineté et de l’intégrité de chaque pays à travers le monde. La YCL-LJC s’est prononcée particulièrement en solidarité avec le peuple syrien et ses représentants, la révolution socialiste cubaine en dénonçant le blocus économique imposé à cette ile des Caraïbes depuis plus de 50 ans, le Sahara Occidental (dernière colonie africaine) et contre toute intervention impérialiste dans la péninsule de Corée.

Au sujet du Canada, les délégués ont souligné l’importance du rôle joué par la YCL-LJC dans la riposte contre les politiques d’austérité et néolibérales imposées par les gouvernements fédéral et provinciaux. Soulignant la fin de la «lune de miel» entre les mouvements sociaux et le gouvernement Trudeau, les jeunes communistes ont insisté sur l’importance de mobiliser pour un changement politique fondamental en faveur de politiques qui répondent des intérêts de la jeunesse et du peuple et non des profits des grandes compagnies monopolistes. Les délégués se sont prononcés contre les politiques patronales du gouvernement Trudeau et ont partagé leurs préoccupations quant au danger que représente la montée de l’extrême droite et du fascisme. Les délégués se sont également prononcés clairement en faveur d’une solution démocratique et égalitaire à la question nationale, solution qui trancherait avec le statu quo actuel basé sur l’oppression des nations québécoise, autochtone et acadiennes, et le génocide des nations autochtones. La discussion sur la situation politique et sociale au Canada a également permis d’analyser la situation des mouvements sociaux et du rôle que doivent jouer les jeunes communistes.

Renforçant l’analyse et le travail des jeunes communistes au sein des personnes opprimées et racisées, le Congrès a adopté une analyse qui lie les luttes contre l’oppression et le marxisme-léninisme. Ceci s’inscrit en continuité des 94 ans de luttes contre toute forme d’oppression où les jeunes communistes ont joué un rôle  d’avant-garde.

Le Congrès a été l’occasion de discuter des stratégies à adopter afin d’approcher la jeunesse sur ses lieux d’études et de travail pour présenter le projet politique révolutionnaire de la jeunesse communiste. Ces discussions ont abouti à l’adoption d’un plan d’action mettant l’accent sur trois campagnes qui seront priorisées au cours des prochaines années. L’une s’attaque à l’impérialisme, au racisme, à la montée de l’extrême-droite et établit un lien direct entre ces trois maux. L’autre met l’accent sur notre action auprès des jeunes travailleurs à travers la campagne de la hausse du salaire minimum à au moins 15$ l’heure. La troisième vise à consolider notre action auprès des étudiant-e-s à travers le Canada avec pour mot d’ordre principal et vecteur d’unité la gratuité scolaire. La discussion du plan d’action a également été l’occasion de faire le bilan des forces de notre collectif et d’évaluer comment la YCL-LJC peut être plus à même de jouer un rôle proactif dans les mouvements de masse.

Le Congrès a en outre adopté une version revisitée de la Déclaration d’unité et de résistance, véritable programme politique de la YCL-LJC. Cette déclaration avait été élaborée lors du Congrès de refondation en 2007. Sa mise à jour dix ans plus tard était de mise compte tenu des évolutions politiques et des nouvelles expériences de lutte dont ont bénéficié les camarades partout à travers le pays.


Les alliés participent


Tel que mentionné dans le rapport politique : «Notre base d’unité consiste en la jeunesse en lutte pour un avenir socialiste. Néanmoins, cette base n’est pas suffisante pour passer de notre situation actuelle à la révolution socialiste.» La participation au Congrès de nombreux alliés avec lesquels nous luttons depuis plusieurs années a prouvé que notre stratégie révolutionnaire nous permet de développer des liens avec les mouvements de masse.

Parmi ceux qui ont tenu à saluer les congressistes, soulignons deux invités spéciaux : Liz Rowley, chef du Parti communiste du Canada et Miguel Figueroa, du Congrès canadien pour la paix, qui ont soutenu tous les efforts de la YCL-LJC depuis sa refondation. Les délégués ont également pu apprécier les allocutions de Beixi Liu, de la campagne pour la hausse du salaire minimum avec qui la YCL-LJC collabore depuis plusieurs années. Rajean Hoilett de la Fédération canadienne des étudiant-e-s a également tenu à s’adresser au Congrès pour saluer les efforts fournis par les jeunes communistes dans le mouvement étudiant, notamment en organisant, le 2 novembre dernier, une série d’actions contre les frais de scolarité. Autre invité de marque, Orion Keresztesi, président du local 1281 du SCFP, a tenu à souligner l’importance du rôle qu’assument les jeunes communistes dans la lutte contre les associations étudiantes de droite et leur engagement à collaborer avec les salariés de ces associations pour renforcer la mobilisation.

Un congrès tenu sous l’égide de la solidarité internationale

Le Congrès s’est déroulé à un moment où l’approfondissement de la crise du capitalisme génère la fuite en avant de l’impérialisme et la résurgence de guerres sans cesse plus meurtrières. Les délégués ont donc tenu à témoigner de leur solidarité avec les peuples en lutte contre l’impérialisme en adoptant deux résolutions spéciales : l’une en appui aux prisonniers grévistes de la faim en Palestine, l’autre en solidarité avec le peuple vénézuélien, son processus révolutionnaire et ses représentants.

La Jeunesse communiste du Venezuela (JCV) avait d’ailleurs prévu assister aux travaux du Congrès et saluer les jeunes communistes du Canada en personne, mais pour des raisons administratives, ce projet n’a pu être concrétisé. Toutefois, dans la résolution spéciale adoptée à l’unanimité, le Congrès a mandaté le Comité central élu d’évaluer la possibilité d’organiser, dans les plus brefs délais, une tournée de la JCV au Canada.

Le Congrès a suscité beaucoup d’intérêt de la part de nos organisations-sœurs réunies au sein de la Fédération Mondiale de la Jeunesse Démocratique dont plusieurs ont tenu à exprimer leur solidarité envers les luttes que mène la jeunesse communiste du Canada. Parmi elles, soulignons les salutations reçues de la part d’EDON (jeunesse démocratique de Chypre), de l’Union de la jeunesse communiste syrienne – Khaled Bakdash, de la jeunesse du Parti algérien pour la démocratie et le socialisme (JPADS), de la Jeunesse communiste du Portugal (JCP), de l’Union de la jeunesse communiste espagnole (UJCE), de la Jeunesse communiste d’Afrique du Sud et de plusieurs autres organisations que nous nous apprêtons à retrouver à Sotchi en octobre prochain à l’occasion du 19e Festival mondial de la jeunesse et des étudiants.

Soulignons également que les délégués ont pu recevoir de vive voix les salutations de la jeunesse du Parti communiste de Turquie et de l’Union nationale de la jeunesse et des étudiants érythréens adressées par leurs représentants à Toronto.

Haut fait de ce Congrès, la soirée du vendredi 19 mai a été l’occasion de saluer les jeunes communistes de retour de la 25e brigade de travail volontaire Che Guevara. Ils ont relaté avec enthousiasme et au grand bonheur de l’auditoire, leur voyage en solidarité avec la Révolution socialiste cubaine.

Honorant notre passé, nous construisons notre avenir socialiste!

Le samedi soir, un banquet organisé à l’occasion du Congrès de la YCL-LJC a réuni plusieurs amis et alliés. Le programme, alliant politique et culture, a été enrichi par la participation, entre autres, de Chris Frazer, militant pour les droits des LGBTQIA+ et ancien secrétaire général de la YCL-LJC dans les années 1980, qui a rappelé quelques épisodes de l’histoire de la YCL-LJC (notamment la participation au 13e Festival mondial de la jeunesse et des étudiants à Pyongyang en 1989) et souligné le rôle important qu’a joué cette organisation dans le mouvement étudiant et au sein de la jeunesse au Canada.

Mariam Abo Nokerah, militante palestinienne originaire de Gaza et active dans le mouvement BDS a mis au défi les convives qui, en solidarité avec les prisonniers palestiniens en grève de la faim, ont avalé une gorgée d’eau salée. Jaime R. Brenes Reyes, président du local 610 de l’ACFP, a dénoncé les coupes en éducation et a insisté sur la nécessité d’une large mobilisation pour la gratuité scolaire.

Le banquet a également été l’occasion d’honorer les luttes passées de la jeunesse et du mouvement communiste international, à commencer par la Révolution d’Octobre. Cet évènement, qui a littéralement changé le monde, a prouvé que le socialisme n’est pas une utopie et qu’il est possible de renverser l’ordre capitaliste et d’établir un État dirigé par le peuple et pour le peuple. Malgré les difficultés qui ont mené à la victoire temporaire de la contrerévolution en URSS et en Europe de l’Est, nous savons que la révolution d’Octobre inspire toujours les jeunes progressistes qui oeuvrent à la transformation sociale.

Continuité et renouveau


À l’issue des trois jours de Congrès, les jeunes communistes ont élu un nouveau Comité central composé de 15 membres effectifs et de 7 membres suppléants. La sélection des membres du CC s’est effectuée sur la base de l’expérience – à la fois dans les mouvements de masse et au sein de la YCL-LJC -, de considérations nationales, régionales et de l’avancement des personnes racisées et de genre opprimé. Environ la moitié des officiers du nouveau Comité central ont occupé un poste au sein du Comité central sortant et sont en mesure d’assurer une continuité au sein du collectif. Ils auront également la tâche de former les nouveaux membres du CC et d’assurer le renouveau des cadres.

Le Comité central a élu un Comité central exécutif composé de cinq membres desquels la majorité (3) sont des femmes. Le camarade Adrien Welsh, membre du Comité central sortant et responsable des relations internationales, a été élu Secrétaire général de la YCL-LJC et succède ainsi au camarade Drew Garvie qui assumait ces fonctions depuis trois ans et qui assumera désormais la responsabilité d’Organisateur central du Parti communiste du Canada. Il reste toutefois membre effectif du Comité central de la YCL-LJC. Les camarades Rozh Armand, organisatrice de la cellule de Vancouver, et Peter Miller, responsable de la Commission étudiante, assumeront les responsabilités d’Organisatrice centrale et de Trésorier, respectivement. Angela Milivojević, de Toronto, ainsi que Kayla Hilstob, de Vancouver, ont également été élues au CEC.

Les camarades ont également salué les efforts fournis par trois membres de la direction politique sortante qui passent à une autre étape de leur vie militante. La camarade Marianne Breton-Fontaine, qui a officié au Comité central exécutif et au Comité central depuis dix ans, se concentre maintenant sur les activités de la Ligue de la jeunesse communiste du Québec tout en demeurant membre effective du Comité central élu. Les camarades Zidane Mohammed et Brent Jantzen, membres du CEC sortant, continueront de militer localement et assumeront des responsabilités sectorielles, les deux ayant été désignés responsables de la Commission antiraciste et la Commission ouvrière respectivement.


Il est maintenant temps de s’organiser!

Forts des discussions et des conclusions du Congrès, c’est déterminés et plus unis que jamais que les délégués sont rentrés chez eux, prêts à présenter et à défendre les orientations adoptées par la plus haute instance de la YCL-LJC auprès des membres et de nos alliés dans chaque lieu de travail, d’études, dans le mouvement pour la paix, dans les collectifs antiracistes et antifascistes, dans les groupes de solidarité internationale, de solidarité avec les Premières nations, dans les mouvements féministes, LGBTQIA+, dans les syndicats et partout où nous sommes actifs à travers le Canada.

Devant l’urgence de renforcer la riposte de la jeunesse et des étudiants contre les politiques antipopulaires et réactionnaires des gouvernements bourgeois provinciaux et fédéral, les jeunes communistes répondent : présent! Il est maintenant temps de s’unir et de s’organiser contre l’impérialisme et contre les guerres d’agression soutenues par le Canada. Il est maintenant temps de s’organiser contre les politiques racistes et la montée de l’extrême-droite fascisante. Il est maintenant temps de s’organiser pour l’expansion des services publics et pour une démocratie avancée. Il est maintenant temps de s’organiser pour une résolution démocratique à l’oppression nationale au Canada, de sorte que les jeunes autochtones, québécois, acadiens et issus des minorités nationales puissent aspirer à un Canada où leurs droits nationaux jusqu’à et y compris le droit à la séparation sont garantis. Il est maintenant temps de s’organiser pour exiger immédiatement l’égalité entre les genres et pour la fin du patriarcat, du racisme, de la discrimination sous toutes ses formes. Il est maintenant temps de s’organiser pour la justice environnementale et contre la destruction de notre planète, résultat de la course effrénée aux profits des grandes compagnies.

Enfin, il est temps de s’organiser pour renverser le capitalisme, mettre fin à l’exploitation de l’humain par l’humain et bâtir le socialisme, seule garantie de l’émancipation complète de l’humanité.

Il est temps de s’organiser, s’unir et lutter pour le socialisme!

lundi 1 mai 2017

Premier mai 2017: honorant notre passé, nous construisons notre avenir socialiste!

Déclaration du Comité exécutif central de la Ligue de la jeunesse communiste du Canada à l'occasion de la Journée internationale des travailleuses et des travailleurs. 


La journée internationale des travailleuses et des travailleurs est l'occasion de célébrer et mettre de l'avant nos luttes comme faisant partie du combat permanent pour l'émancipation de la classe ouvrière à travers le monde. Présentement les crises économique, environnementale et sociale du capitalisme attisent la fuite en avant de l'impérialisme, les guerres et la réaction.
Le marasme de la situation internationale force la jeunesse à accepter des vies de misère, de pauvreté, des emplois précaires, le chômage, la migration, la criminalisation et les empêche d'accéder à l'éducation. La jeunesse à travers le monde réclame son droit à un présent et à un avenir digne et prospère. Ce droit lui est refusé par le système capitaliste mondial, qui concentre toutes les ressources de la société dans les mains d'une minorité qui ne s'en sert que pour générer plus de profits. C'est un droit qui sera acquis par les luttes et la solidarité contre l'impérialisme par la jeunesse du monde.
Confrontés à l'horreur de la pauvreté, le capitalisme nous provoque avec la richesse privée : David Thomson et Galen Weston, les deux Canadiens les plus fortunés, possèdent plus que 11 millions de Canadiens ensemble.
Nous sommes confrontés l'escalade des guerres impérialistes à travers le monde, avec le gouvernement canadien et l'OTAN comme complices. Nous les voyons à l'oeuvre en Irak, en Ukraine et dans les États baltes où les forces militaires canadiennes sont présentes ainsi qu'en Afrique où le gouvernement promet de déployer des effectifs « quelque part ». Canada est aussi complice du danger d'agression impérialiste en Palestine, en Corée, au Yémen, en Iran et au Venezuela. Cette situation internationale dangereuse et macabre, nous devons bâtir un mouvement de masse pour la paix capable de promouvoir une politique étrangère indépendante basée sur la paix et la solidarité internationale.
En plus de la guerre, l'impérialisme est incapable de se départir des énergies fossiles et notre gouvernement, qui insiste sur l'importance de construire des oléoducs et d'étendre l'industrie des sables bitumineux compromet l'habitabilité de notre planète. Il est maintenant temps de s'organiser pour un changement systémique et contre les changements climatiques.

L'insécurité économique grandissante combinée aux plans islamophobes et belliciste s promus par les médias corporatifs ont créé une situation où plusieurs sont devenus susceptibles aux idéologies réactionnaires. À l'origine de cette situation, la crise du capitalisme a fait en sorte que certaines sections de la classe dirigeante ont abandonné les idées libérales bourgeoises et à se lier aux mouvements d'extrême-droite et fascistes. L'élection de Donald Trump comme Président des États-Unis a à la fois été aidée par la montée de l'extrême-droite et a aussi encouragé ces mouvements. Ceci est également reflété au Canada, qui a sa propre histoire de racisme créée par le colonialisme à l'égard des peuples et des territoires autochtones ainsi que par l'oppression systémique des communautés racisées.
Le besoin d'une large unité dans l'action contre l'extrême-droite est urgent. Nous ne pouvons toutefois pas abandonner notre lutte contre le système qui génère le fascisme, la guerre et la réaction : le capitalisme.
La jeunesse au Québec, au Canada et ailleurs dans le monde répliquent au sein de la résistance de la classe ouvrière contre les crises du capitalisme. À travers l'Amérique du Nord, les travailleurs précaires et à bas salaires, souvent jeunes, se mobilisent pour un salaire minimum à 15$ l'heure et pour mettre fin aux salaires de misère. Des étudiants et étudiantes de pas moins de 40 villes du Canada (dont Montréal) se sont réunis pour organiser la Journée d'action pan-canadienne pour l'éducation gratuite, demandant le droit d'accès à l'éducation post-secondaire et le renversement de la tendance à la privatisation de l'enseignement. Les jeunes travailleur-euse-s et étudiant-e-s ont souvent dirigé la résistance à la montée de l'extrême-droite ces derniers mois en demandant que plus personne ne soit victime de la violence suprématiste blanche après l'attentat islamophobe de Ste-Foy. Nous nous sommes également opposés aux mobilisations d'extrême-droite. Nous avons demandé que les réfugiés soient tous et toutes accueillis et que les lois canadiennes racistes sur l'immigration soient réformées en conséquence. Ces luttes, comme plusieurs autres, montrent que les jeunes sont dans le feu de l'action et qu'il est possible de construire et renforcer la riposte contre l'exploitation et l'oppression du système capitaliste.
Cette année, le 1er mai est célébré quelques semaines avant que les jeunes communistes de partout au Canada se rencontrent dans le cadre de notre 27e Congrès central, tenu sous le slogan «Il est maintenant temps de s'organiser contre l'impérialisme et la réaction. Honorant notre passé, nous construisons notre avenir socialiste». Honorer notre passé, c'est souligner que cette année marque le 100e anniversaire de la Révolution russe où, pour la première fois, les travailleurs et les travailleuses ont triomphé de l'impérialisme et construit une société socialiste, montrant qu'un autre monde n'est pas seulement nécessaire, mais possible.
Célébrer la Journée internationale des travailleuses et des travailleurs fait aussi partie de la célébration de notre passé. Nous nous souvenons que la première célébration du 1er mai s'inscrivait dans la lutte pour la journée de travail de 8 heures, pour la paix et pour le socialisme. Aujourd'hui, c'est avec fierté que nous commémorons l'histoire de résistance de la classe ouvrière contre le capitalisme et que nous aspirons à triompher de l'impérialisme pour bâtir un monde de paix et de solidarité.
 

vendredi 10 mars 2017

Nous avons toutes droit à la justice maintenant!

JM reproduit ici le discours de Marianne Breton Fontaine pour la Ligue de la Jeunesse communiste du Québec à la marche du 8 mars organisée par femmes de diverses origines.  (Photo dans l'article de André Querry.)

Bonjour à tous et toutes,

Comme une camarade me le disait, il n'y a pas une seule lutte, pas une seules avancée sociale qui n'ait été gagné sans le sacrifice et le travail des femmes. Pourtant, on essaie constamment de nous effacer de l'histoire, d'effacer et d'ignorer nos revendications, de nous dire d'être patientes...

Non! Nous avons toutes droit à la justice maintenant!

À écouter nos élites, nous serions maintenant au Canada dans un paradis féministe. À croire que nous n'avons aucune raison de nous réunir en ce 8 mars.

Pourtant, pendant que notre Trudeau national fait la parité dans son cabinet ministériel, les femmes autochtones continuent de subir la violence colonialiste, les pipeline Kinder Morgan et Keyston XL ont été approuvé à l'encontre de la volonté des nations autochtones, l'islamophobie gronde et nos sœurs musulmanes sont constamment agressées, la violence sexuelle reste impunie et l'austérité néolibérale frappe les femmes de manière disproportionnée pendant que les investissement fédéraux en infrastructure favorisent les emplois masculins. Nous les femmes de la classe ouvrière, nous sommes forcées de payer pour la crise économiques capitalistes.

Ces mêmes élites qui se gargarisent avec l'atteinte d'un cabinet paritaire instrumentalisent nos luttes féministes pour servir leurs intérêts impérialistes et militaristes comme si le patriarcat n'existait qu'ailleurs.

Honte!

À la Ligue de la Jeunesse communiste, nous mettons de l'avant une analyse féministe-marxiste et intersectionnelle. Cette analyse sera d'ailleurs au centre de notre congrès en Mai prochain.

Nous les femmes, nous travaillons pour de faibles salaires dans l'économie capitaliste, nos corps sont utilisés comme objet pour vendre et alimenter les marchés, et lorsque nous retournons dans nos maisons, non seulement sommes nous sujettes à la violence de nos partenaires, mais nous travaillons encore, gratuitement, afin d'assurer à l'humanité une nouvelle génération qui la perpétuera.  Le capitalisme et le patriarcat sont deux systèmes d'oppression indissociables.

En tant que femme, notre travail est constamment dévalué. Je suis étudiante. Bientôt, comme tant d'autres je devrai me trouver un stage pour pouvoir terminer mon éducation. En d'autres mots, je devrai travailler exactement comme je le ferai plus tard, mais sans être justement rémunéré. En effet, en ce moment, certains stages ne sont pas rémunérés  alors que d'autres le sont. Cette ligne de démarcation entre travail étudiant payé et non payé suit celle du travail féminin. Ce sont par exemple les étudiantes en éducation, en infirmerie et psychologie qui ne trouvent pas de rémunération à leur travail, alors que les étudiants en médecine et en ingénierie, des secteurs hautement masculins, vivent une réalité plus favorable. En ce moment, les étudiants et les étudiantes s'organisent pour revendiquer la rémunération des stages. Je crois que les gens du CUTE et d'À la rue Montréal sont d'ailleurs mobilisé ici en ce 8 mars.

Nous subissons à la fois la violence du capitalisme et du patriarcat, mais plusieurs de nos sœurs doivent aussi affronter d'autres oppressions tel que le racisme, l'homophobie, la transphobie, et le capacitisme. Nos mouvements ne peuvent pas parler de libération si nous refusons d'inclure toutes les femmes dans nos luttes et nos revendications.

Nous avons toutes droit à la justice et à l'émancipation!

Merci

mercredi 8 mars 2017

Journée internationale des droits des femmes




Ligue de la jeunesse communiste

Cette 103e édition de la Journée internationale des femmes est caractérisée par la recrudescence de la misogynie, mais aussi par le renouveau de la résistance.

Des mouvements anti-féministes opposés aux femmes tels que le Gamergate ou le Men’s right movement, organisés sur nos lieux d’études par d’autres groupes dont le Men’s issues awareness et l’Association canadienne pour l’égalité, ont gagné en force et se sont joints à d’autres groupes suprématistes blancs, avec des individus et des groupes transphobes ou encore avec d’autres supposément opposés à la rectitude politique et défenseurs de la «liberté d’expression». En réalité, ils sont unis dans leur défense du discours haineux et ont pour véritable objectif le saccage des droits durement acquis par les femmes et remettre au gout du jour la culture du viol.

Sous-jacente à ces développements se trouve la crise du capitalisme qui a fait en sorte que certaines sections de la classe dirigeante ont abandonné les idées libérales bourgeoises au profit de mouvements d’extrême-droite et fascistes. En Amérique du Nord, l’élection de Donald Trump comme Président des États-Unis a à la fois été facilitée par la montée de l’extrême-droite et à la fois permis à ces mouvements de se renforcer. Le Canada n’est pas imperméable à cette offensive réactionnaire. La lutte contre le patriarcat est donc liée à celle pour un changement systémique ici, chez nous.

Trudeau: ni féministe, ni allié

Trudeau a déclaré à l’ONU: «Je continuerai de clamer haut et fort que je suis féministe.» Nous ne sommes pas dupes. Ni ces mots creux, ni la parité introduite par Trudeau dans son cabinet n’indiquent un changement de cap radical au Canada. Ces changements minimes ne servent en fait qu’à mousser l’image des Libéraux qui tentent de se dissocier des conservateurs sans pour autant s’attaquer au plan du patronat.

Trudeau n’est ni féministe, ni un allié. Par exemple, son gouvernement, à l’image de celui des conservateurs, continue d’ignorer la demande de longue date pour que soit créé un système de garde universel, accessible, modique, public et de qualité. Il a appuyé un contrat d’armements de 15 milliards de dollars contracté avec l’Arabie Saoudite, une monarchie réactionnaire qui figure parmi les premiers pourfendeurs de l’oppression de la femme et qui livre une guerre meurtrière au Yémen. Trudeau appuie également la construction d’oléoducs au bénéfice des monopoles gaziers et pétroliers coupables du colonialisme qui perpétue les violences contre les femmes autochtones et s’attaquent à leurs territoires. Le changement féministe, celui qui fera avancer les conditions de la vaste majorité des femmes, des travailleuses, ne viendra pas de la classe capitaliste au pouvoir, mais sera le résultat de nos luttes, tel que nous l’enseigne l’histoire.

Finalement, les lutte pour abolir le patriarcat est liée à celle visant à mettre en déroute l’exploitation capitaliste et la remplacer par le socialisme, un système où les travailleurs-euses sont aux commandes et sont en mesure de structurer une société autour des besoins du peuple et non de la création de profits pour la classe capitaliste. Communistes, nous appuyons les luttes contre le patriarcat sous le système capitaliste à la fois pour s’échapper de l’oppression de la femme, mais aussi parce que ces luttes sont essentielles à l’atteinte du socialisme. 

De nouveaux mouvements en lutte contre la misogynie et le racisme

Cette année, plusieurs femmes célèbreront la Journée internationale des femmes avec un sentiment de force renouvelé. Près de 5 millions d’entre elles et leurs alliés ont battu le pavé partout à travers le monde le 21 janvier dernier afin de clamer leur opposition aux plans xénophobes, racistes, misogynes, homophobes, islamophobes et bellicistes de Donald Trump et son gouvernement constitué de banquiers de Wall Street, de milliardaires et de magnats du pétrole.

Les femmes autochtones figurent à l’avant-garde de la résistance contre le patronat, mais aussi contre l’occupation territoriale, le vol de ressources et la violence coloniale genrée qui se poursuit avec le gouvernement libéral. Les femmes noires et les personnes trans dirigent des luttes contre la violence policière raciste.

Des actions comme la Slutwalk et Take Back the Night, ou encore la campagne Ni viande ni objet ainsi que plusieurs manifestations contre la culture du viol sur des campus universitaires ont permis de susciter une prise de conscience et certains changements politiques. La Journée internationale des femmes continue de représenter pour notre mouvement un moment important afin d’organiser nos luttes.

Il est nécessaire de bâtir et unir les mouvements pour l’égalité dans nos lieux de travail, écoles et dans les rues. Des groupes de femmes peuvent s’unir à d’autres au sein de coalitions. Des femmes issues de groupes comme Idle No More, Black Lives Matter, des femmes organisées dans des organisations syndicales, des groupes LGBTQ, de personnes handicapées, du mouvement étudiant, pro-choix et d’autres groupes. Confrontés aux attaques et à la réaction, nous devons rester uni-e-s. Pour un monde égalitaire, nous refusons d’attendre et nous nous organisons.

Au cours de l’histoire du mouvement ouvrier au Canada et à travers le monde, des femmes communistes dont Clara Zetkin, Elizabeth Gurley Flynn, Claudia Jones, Annie Buller, Becky Buhay, Vilma Espin et Angela Davis se sont mobilisées pour l’émancipation des femmes. La YCL-LJC lutte pour un Canada socialiste où le patriarcat sera aboli, où l’égalité totale sera rendue possible et pour des changements immédiats en faveur du droit des femmes. 


 À l’occasion du 8 mars 2017, nous revendiquons:

-    le rétablissement du financement pour les programmes favorisant et revendiquant l’égalité pour les femmes;
-    L’égalité et sécurité pour les femmes immigrantes;
-    L’abolition de la différence salariale (à travers une législation pour l’égalité salariale et l’égalité d’emploi);
-    L’accès garanti à l’avortement et aux droits reproductifs financés publiquement dans tous les territoires et provinces;
-    L’élaboration d’un service de garde universel, de qualité, accessible avec des standards pan-canadiens et offert par des salariés syndiqués. Au Québec, le rétablissement de l’universalité du service de garde;
-    La protection du droit aux bénéfices de maternité étendus à 52 semaines;
-    L’abolition de toute forme de violence contre les femmes et le financement adéquat des cellules de crise et des maisons de transition;
-    Des changements législatifs pour assurer des congés rémunérés aux femmes victimes de violence conjugale;
-    L’appui aux survivantes de violence genrée à travers le financement des services de conseil, de déménagement, des frais légaux et plus;
-    L’abrogation de la loi C-36: stigmatiser et criminaliser le travail sexuel n’est pas la solution à l’exploitation;
-    L’application de cours d’éducation sexuelle progressistes et amicaux envers les LGBTQI2S incluant l’éducation sur le consentement

samedi 4 mars 2017

CONTRE LE RACISME, LA XÉNOPHOBIE ET L'EXTREME-DROITE


Déclaration de la Ligue de la jeunesse communiste du Québec
 
Aujourd'hui, des rassemblements islamophobes, racistes et xénophobes, organisés par la ont lieu dans plus de 60 villes du Canada. Organisées par la Canadian Coalition of Concerned Citizens, une organisation d'extrême droite connue pour ses liens avec le Council of Conservative Citizens aux États-Unis lié à une tuerie survenue dans une église noire de Charleston en 2015 et connu pour ses positions pro-sionistes et néo-nazies, ces grand-messes des suprématistes blancs islamophobes, xénophobes, racistes et misogynes ont de quoi glacer le dos, d'autant plus qu'elles surviennent environ un mois après la tuerie du Centre culturel musulman de Québec et quelques jours à peine après la revendication (malgré démentis) d'une attaque à la bombe à l'université Concordia visant particulièrement les étudiants de confession musulmane.
Depuis plusieurs années déjà, la banalisation des mouvements et des idées d'extrême droite n'est plus une menace rhétorique. Avec la montée du Front national en France (Marine Le Pen étant, selon tous les sondages, garantie d'avoir une place au Second tour), l'accession au pouvoir d'Orbán Viktor en Hongrie, le succès électoral du Parti des «vrais Finlandais» en Finlande, la tuerie perpétrée par Anders Breivik en Norvège et, plus près de nous, l'élection de Trump ou les dizaines de milliers de membres québécois revendiqués par «La Meute», il ne fait aucun doute que l'extrême droite à le vent dans les voiles.
Le plus inquiétant toutefois n'est pas tant l'existence de ces courants qui ont toujours opéré dans un milieu restreint, mais bien leur influence grandissante dans des secteurs élargis de la population. Il est tout aussi inquiétant de constater que les idées d'extrême droite ne sont pas circonscrites au sein de ces partis extrémistes : de plus en plus, des partis de la droite «traditionnelle» sont pénétrés par ces idées. C'est notamment le cas au Québec avec les formations qui, comme le PQ et la CAQ, font pression depuis plusieurs années pour engager un débat identitaire comme celui autour de la Charte des valeurs de 2013. C'est aussi le cas avec l'actuel gouvernement libéral qui, d'un côté, propose le projet de loi 62 et, de l'autre, appuient le maintien du crucifix à l'hôpital du Saint-Sacrement de Québec et au-dessus du siège du Président de l'Assemblée nationale...
Réduire l'émergence des groupes d'extrême droite à l'arrivée de Trump au pouvoir consisterait à placer la charrue devant les bœufs, surtout dans le contexte canadien et québécois. En effet, il est toujours plus facile de poser le blâme sur un acteur externe pour mieux se dissocier des conséquences de ses actes. Les dix ans de règne conservateur et de politiques d'austérité du gouvernement libéral doivent être tenus pour responsables des dégâts qu'ils ont causés.
En quatre ans, les Libéraux ont réussi à sabrer dans la fonction publique, à offrir des cadeaux au patronat s'élevant à plus de 6 milliards de dollars. En dix ans, les Conservateurs ont réussi à saquer l'assurance-chômage, à injecter leur venin partout au Canada afin de justifier leur destruction de l'environnement et leur attitude belliciste à travers le monde et particulièrement au Moyen-Orient. En dix ans, les gouvernements canadien et québécois ont, en bref, tenté de faire porter le blâme de la crise économique sur les travailleurs-euses, sur la jeunesse et les masses populaires.
Les Kellie Leitch et Kevin O'Leary, tous deux candidats à la chefferie du Parti conserveteur, n'ont rien à envier aux Trump et Le Pen de ce monde. Au bout du compte, c'est au «1 %», que profite le racisme, la xénophobie, transphobie et la misogynie.
Jeunes communistes, nous bénéficions d'une longue expérience de lutte contre l'extrême-droite remontant aux années 1920. Que ce soit contre le fascisme dans les années 1930 en Europe, contre les dictatures en Amérique Latine dans les années 1970, contre le régime d'apartheid en Afrique du Sud, contre la colonisation en Afrique et en Asie, nous avons toujours répondu présent-e-s et n'avons, en aucun cas, fléchi devant les menaces et les intimidations de ceux qui ont tenté de nous réduire à néant. Nous n’oublions pas que le Canada a été bâti sur des terres volées aux nations autochtones et nous luttons contre le colonialisme canadien.
Aujourd'hui, nous n'hésitons pas à soutenir les jeunes qui, de part et d'autre de la planète, luttent pour leur liberté et leur émancipation. Nous sommes solidaires des jeunes du Sahara occidental, des jeunes Palestiniens qui luttent contre l'impérialisme, nous sommes aussi solidaires des peuples vénézuélien et cubain, des peuples autochtones ; des femmes, des LGBTQ+ et de tous les groupes marginalisés à travers la planète, car nous savons que notre unité contre les gens de la haute, contre le 1 % est essentielle si nous voulons bâtir un avenir meilleur, mais aussi, parce que chacun et chacune de nous a droit à la justice.
Aux vues des défis qui nous attendent, il ne fait aucun doute que les prochaines années seront violentes contre la jeunesse, les travailleurs-euses et les masses populaires. Nous devons nous organiser, veiller à l'unité des forces réellement démocratiques, des forces vives et de la jeunesse ardente autour d'un programme démocratique garantissant les intérêts du peuple peu importe sa confession, son origine. Nous devons défendre un programme qui réellement permettrait de renverser la vapeur et miner l'hégémonie des grandes compagnies de sorte que tous et toutes ensemble, nous soyons en mesure de nous unir contre le 1 %, contre les exploiteurs et les parasites qui tentent de nous diviser.