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jeudi 2 avril 2020

L’OTAN: un virus aussi meurtrier que la COVID-19



Adrien Welsh


Le nombre de morts dus à la COVID-19 dépasse les 40 000 et le nombre de personnes infectées par cette pandémie s’approche du million. Devant l’ampleur de cette crise sanitaire, il ne fait aucun doute que des mesures d’urgence, en particulier pour venir en aide aux plus vulnérables, sont nécessaires.

Cependant, les milliards de dollars mobilisés afin de répondre à la COVID-19 pèsent bien peu dans la balance devant les sommes colossales que les États impérialistes occidentaux ne cessent de déverser non pas pour combattre, mais pour incuber un autre virus aussi meurtrier, sinon plus, que la COVID-19: l’OTAN.

lundi 9 octobre 2017

Manifestation: Canada hors de l'OTAN!- Canada out of NATO

Le Mouvement québécois pour la paix appel à une manifestation le Samedi 14 octobre à 14h afin de revendiquer la sortie du Canada de l'OTAN. Rendez-vous à la place du Canada!


jeudi 2 mars 2017

Manifestation pour la Journée internationale pour les droits des femmes 2017

Célébrons la résistance des femmes pour une juste paix et l'égalité !

Mercredi 8 mars 2017 à 17h00 coin Reine et Côte des neiges (métro Côte-des-neiges)
Événement Facebook : https://www.facebook.com/events/1767856140199025/



mercredi 18 janvier 2017

En direct d'Alep : conférence d'Eva Bartlett à Montréal

La journaliste canadienne Eva Bartlett parlera à Montréal Samedi le 28 janvier de son expérience de la guerre en Syrie. Cet évènement aura lieu à la salle OPUS I de l'Hôtel Delta, 475 Président Kennedy, et débutera à 16h00. Elle sera présentée par Yves Engler. L'évènement sera en Anglais avec traduction en Français.



lundi 19 décembre 2016

Alep brisée, Alep outragée, Alep martyrisée, mais Alep libérée!

Ceux qui pleurent les victimes des raids et bombardements ont raison à condition qu'ils rendent l'OTAN et ses alliés responsables de ces atrocités. La guerre en Syrie et en Irak n'est pas une guerre civile, mais une guerre impérialiste d'agression. Dans ce contexte, les soi-disant pacifistes qui se revendiquent comme neutres, qui refusent de mettre l’accent sur les crimes de l’impérialisme occidental, ceux qui mettent sur un pied d’égalité les opérations dirigées par l’armée syrienne avec les attaques des forces islamistes fascisantes plaident pour une guerre durable, pas pour une paix durable. Les amis d'hier, utiles pour imposer un changement de régime et pour mettre en branle le plan du Grand Moyen-Orient voulu depuis Sykes-Picot, seraient nos ennemis. Pourtant, quand le peuple Syrien et ses représentants s'en prennent à eux et défendent leur souveraineté, nos "ennemis" (que nous avons indirectement aidés en vendant pour 15 milliards de dollars d'armes à leur allié principal) ne seraient soudainement plus si méchants.

La Syrie, seul pays de la région à résister contre l'Apartheid israélien, contre les pétromonorachies et contre les plans hégémoniques de l'impérialisme occidental, doit être mise au pas au même titre que la Libye. Que des seigneurs de guerre se partagent le butin vaudrait mieux que garantir le droit à l'autodétermination du peuple syrien. Depuis 100 ans, l'Occident manigance au Levant pour protéger ses intérêts. On se souvient de la partition de la Syrie, de la création d'Israël en 1948, de l'affaire Mossadegh en 1953, du Pacte de Baghdad en 1955 et de la Guerre du Liban vingt ans plus tard. Mais on se souvient aussi de la Grande Révolte arabe de 1936-1939, de la longue histoire de luttes anti-impérialistes des peuples arabes (Nasser en 1952, Kassem en 1958, la RAU en 1958-1962, des Intifada palestiniennes, etc.) L'histoire contemporaine du Moyen-Orient en est une de tentatives de contrôle et de tentatives de néo-colonisations auxquelles se sont opposés les peuples locaux. L'actuel conflit en Syrie doit être compris dans cette optique.

Le rôle de la Russie dans ce conflit peut déranger. Depuis 1991, la Russie n’est plus un pays socialiste, mais un pays capitaliste qui tente de s’insérer dans l’économie de marché internationale, dans la mondialisation. Ainsi, elle ne peut plus être considérée comme une force partisane de la paix. L’implication russe dans le conflit en Syrie a tout à voir avec la défense de ses intérêts régionaux, l’un deux étant le maintien de sa base militaire à Tartous. Néanmoins, dans le cas syrien, la Russie a été le seul pays de la soi-disant «Communauté internationale», peut-être avec la Chine, à avoir agi selon les principes de l’ONU et du droit international en défendant la souveraineté de la Syrie. Éventuellement, la Russie devra se retirer du Levant, mais les États impérialistes occidentaux devront d’abord quitter les lieux et arrêter toute forme de financement ou d’appui, même tacite, aux forces obscurantistes.

Le rôle de la Russie peut donc déranger, mais il ne peut en rien être comparé à celui qu’endossent l’OTAN et ses alliés, surtout si l’on considère le théâtre des opérations dans son ensemble, au sein duquel la Syrie ne représente qu’une catharsis. Les États-Unis à eux seuls disposent d’entre 700 et 800 bases militaires à travers le monde. La Russie n’en possède qu’une! Des troupes de l’OTAN sont mobilisées en Europe de l’Est et pointent leurs canons vers Moscou, alors que l’armée russe est absente du Canada ou du Mexique. Les États-Unis maintiennent un personnel militaire de 28 500 personnes en Corée et la France occupe des bases militaires dans 11 pays africains, sans oublier sa force militaire considérable dans les colonies (DOM-TOM).

Les plans de l’impérialisme occidental sont clairs. Ils sont prêts à mener une sale guerre meurtrière et catastrophique à l’échelle mondiale s’ils ne sont pas arrêtés à temps. Le gouvernement syrien fait partie des forces existantes pour y parvenir. 

Un bain de sang aurait certes pu être évité si l'OTAN, les États-Unis, l'Union européenne et leurs alliés avaient respecté la souveraineté des peuples au Moyen-Orient. Un bain de sang aurait pu être évité si les alliés de l'impérialisme occidental s'étaient souciés de considérer plus que leur simple profit. "Pecunia non olet" disait Vespasien. Ici pourtant, l'argent sent le sang de femmes et d'enfants, l'argent sent la chair en putréfaction, l'argent sent la mort. Comme l'aurait dit Hugo Chavez, "ça sent le souffre!"

Ceux qui tuent à l'étranger sont les mêmes qui, ici, coupent dans les services sociaux et tentent de nous faire payer pour consulter un médecin, pour étudier, pour envoyer nos enfants à la garderie. Ce sont eux qui appliquent des mesures d'austérité destinées à nous faire payer leur crise économique. Ironie du sort, c'est en notre nom, au nom des opprimés et des exploités, qu’ils se joignent aux entreprises bellicistes impérialistes. C'est en notre nom, au nom des travailleurs, des migrants, des minorités religieuses, des femmes, etc. qu’aujourd’hui, au lieu de célébrer la libération d'Alep comme la déroute du Nazi-Fascisme il y a 70 ans, ils en profitent pour, à nouveau, prouver qu'ils sont dû ôtés des monopoles pétroliers et non du côté du peuple, qu'ils sont prêts à paver la voie à une 3e guerre mondiale sans doute plus meurtrière que celles que nous avons connues.

Ils ont fait leur choix entre guerre et austérité contre paix et prospérité. La jeunesse progressiste, la jeunesse en lutte, a aussi fait le sien. Cette jeunesse qui s'est donné comme promesse de bâtir un monde nouveau, un monde sans guerres, sans crise et sans exploitation représente une force considérable, une force mobilisée, organisée et unie. C'est dans cet esprit d'unité et de combativité que nous nous mobiliserons afin d'organiser une délégation québécoise des plus massives au 19e Festival mondial de la jeunesse et des étudiants, que tous ensemble, nous clamerons "non à la guerre et à l'austérité, oui à la paix et à la prospérité!"

dimanche 6 novembre 2016

À la mémoire de toutes les victimes des guerres




À la mémoire de toutes les victimes des guerres – Déclaration publiée le 5 novembre 2016
La déclaration suivante a été publiée dans l’édition papier du journal Le Devoir du 5 novembre 2016.

Parce que nous nous inquiétons de l’escalade des tensions dans le monde, particulièrement celles qui opposent l’OTAN et la Russie en Syrie et en Europe orientale

Parce que nous nous opposons à la participation du Canada à cette escalade et à la propagande de guerre qui s’y rattache

Parce que nous constatons que le gouvernement Trudeau, malgré sa prétention à jouer un « nouveau rôle » dans le monde, poursuit les politiques militaristes du gouvernement précédent : envois plus importants de troupes en Irak et en Europe de l’Est, ventes d’armements à l’Arabie saoudite, dépenses militaires astronomiques, etc.

Parce que nous nous indignons face aux  conséquences effroyables des guerres en Afghanistan, en Irak, en Libye, en Syrie, au Yémen pour des millions de personnes civiles (mortes, blessées, violées, traumatisées, déplacées, réfugiées)

Parce que nous refusons que les commémorations officielles du Jour du Souvenir ignorent ces victimes – beaucoup plus nombreuses que les victimes militaires – et qu’elles servent à glorifier la guerre

Nous porterons le coquelicot blanc jusqu’au 11 novembre prochain et nous vous invitons à le porter aussi pour dire NON à la guerre et aux politiques militaristes du Canada.

Cette déclaration a été signé par 195 personnes et 45 organisations dont la Ligue de la Jeunesse communiste du Québec.

samedi 8 octobre 2016

Appel pour la 6e campagne annuelle du coquelicot blanc du Collectif Échec à la guerre


Le Collectif Échec à la guerre mène, cet automne, sa sixième campagne annuelle du coquelicot blanc. Comme c'est l'habitude depuis quelques années, le coup d’envoi officieux de la campagne a été fait le 21 septembre dernier, à l’occasion de la Journée internationale de la paix, par la publication d’un texte dans le quotidien Le Devoir et dans La Presse+, intitulé Le Canada, défenseur de la paix... vraiment ? Ce texte se terminait par un appel à porter le coquelicot blanc cet automne « pour signifier l’opposition citoyenne aux visées militaristes du gouvernement Trudeau » . Il est également disponible ici (Lettre du 21 septembre), avec la liste mise à jour de ses 57 signataires, artistes, intellectuel.le.s et représentant.e.s d'organismes.


L'ORIGINE DE CE SYMBOLE DE PAIX

L’idée du port d’un coquelicot blanc a commencé à germer en Angleterre en 1926.

La Première Guerre mondiale avait entraîné la mort de 10 millions de soldats et d’un million et demi de civils. Le coquelicot rouge était porté depuis 1921 à la mémoire des soldats morts à cette guerre et les fonds recueillis par sa vente allaient au Haig Fund qui venait en aide aux vétérans et à leur famille. Le mouvement pacifiste No more War Movement proposa de remplacer les mots Haig Fund au centre du coquelicot par No more War (Jamais plus la guerre). Devant l’échec de cette proposition, l’idée de créer une fleur différente commença à prendre forme…

En novembre 1933, dans le contexte d’une nouvelle montée des tensions au niveau international, la première campagne du coquelicot blanc fut lancée en Angleterre par la Co-operative Women’s Guild (CWG). Le coquelicot blanc ne se voulait pas un affront au coquelicot rouge. D’ailleurs, plusieurs des femmes de ce mouvement avaient perdu un membre de leur famille à la guerre. Elles voulaient plutôt commémorer toutes les victimes de la guerre et contrer les courants militaristes de l’époque. L’année suivante, le Peace Pledge Union, mouvement pacifiste nouvellement formé, appuya cette initiative et prit par la suite en charge la production et la vente des coquelicots blancs, jusqu’à aujourd’hui.

Au Canada, la campagne des coquelicots blancs prend son essor en 1998, suite à la publication d’un article dans le bulletin de Conscience Canada, le mouvement des objecteurs de conscience à l’impôt militaire. L’année suivante, un dépliant d’appui à cette campagne a circulé parmi des groupes actifs pour la paix dans différentes régions du pays. Un vétéran de la Deuxième Guerre mondiale, Frank Knelman, expliquait alors qu’il voulait non seulement se souvenir de ceux qui ont combattu et souffert comme soldats, mais qu’il voulait consacrer ses énergies à empêcher la guerre et à mettre fin au militarisme. « Je veux me souvenir que 95 % des victimes dans les guerres modernes sont des civils » disait-il.

Nous savons que les guerres du 20e siècle ont causé la mort de plus de 200 millions de personnes. Et nous constatons, depuis plusieurs années, la recrudescence du militarisme au Canada : participation à la guerre d’occupation en Afghanistan, aux bombardements contre la Libye et maintenant en Irak/Syrie, croissance vertigineuse des dépenses militaires, promotion d’une nouvelle prospérité économique fondée sur l’expansion de l’industrie militaire, omniprésence de l’armée et glorification de la guerre par diverses commémorations…


POURQUOI LE PORTER AUJOURD'HUI ?
 
L’afflux en Europe d’une partie seulement des millions de réfugié.e.s fuyant les guerres en Afghanistan, en Irak, en Libye et en Syrie nous a révélé certaines des conséquences effroyables de ces guerres, trop souvent occultées. Et les réactions des gouvernements ont démontré leur absence de considérations humanitaires.

Depuis un an, l'élection d'un gouvernement libéral n'a pas significativement changé les orientations militaristes du Canada au cours des dernières années : maintien des ventes de matériel militaire à l'Arabie saoudite, participation des forces spéciales canadiennes à la guerre en Syrie, absence de retour critique sur la plus longue guerre de l'histoire du Canada en Afghanistan, etc.


Porter le coquelicot blanc est un geste simple que nous posons dans le but de commémorer l’ensemble des victimes de la guerre et d’inscrire cette commémoration dans notre volonté d’en finir avec la guerre et ses faux prétextes.

Les objectifs ne sont pas d’antagoniser les vétérans, les familles de militaires et autres proches qui commémorent la perte d’êtres chers, ni d’opposer le port du coquelicot blanc à celui du coquelicot rouge; mais bien d’exercer notre devoir de mémoire envers toutes les victimes de la guerre – hommes, femmes et enfants – dont la très grande majorité sont des civils et non des soldats et de nous dissocier de la tendance des pouvoirs politiques qui saisissent l’occasion du “souvenir” pour justifier les guerres et le militarisme croissant.


CE QUE VOUS POUVEZ FAIRE DÈS MAINTENANT
  • Relayer ce message à vos propres réseaux, au travail, à l'école, en famille, entre ami.e.s.
     
  • Utiliser le matériel visuel disponible ici, pour publiciser la campagne sur votre site Internet, votre page Facebook et votre profil
  • Faire la promotion de cette campagne autour de vous, notamment en portant le coquelicot blanc bien avant le 11 novembre.
  • Coquelicots : Si possible, nous vous demandons de les commander dès maintenant; contribution demandée : 1 $/pièce, en les revendant ensuite au même prix. Ce montant nous permet tout juste de défrayer les coûts de production des coquelicots et des cartes, les frais d’expédition et autres frais de base de la campagne.
     
  • Cartes : des cartes postales sont disponibles, expliquant l'historique du coquelicot blanc et le sens à donner à cette campagne. Leur coût est inclus dans le 1 $ / coquelicot
  • Dans plusieurs régions du Québec, des organismes ou des individus agissent comme lieux d’approvisionnement local. Si votre organisme désire s'ajouter à cette liste, SVP nous en informer, en indiquant les coordonnées pour vous rejoindre et le nom de la personne à contacter.

Pour toute question, demande ou commande, vous pouvez aussi nous écrire à info@echecalaguerre.org

En 2016, portons le coquelicot blanc en solidarité avec les millions de réfugié.e.s de guerre et pour marquer notre opposition aux guerres et au militarisme !

lundi 7 décembre 2015

Un vote crucial à l’ONU sur les armes nucléaires

Par Pierre Jasmin, vice-président des Artistes pour la Paix
Le monde est sur-armé et la paix sous-financée. Je salue la Campagne internationale pour l’abolition de l’arme nucléaire (ICANW.org) pour son travail si engagé et si créatif en poursuite de notre idéal commun d’un monde libéré de l’arme nucléaire.
– Ban Ki-moon, Secrétaire-Général des Nations-Unies
Le 7 décembre, aura lieu un vote crucial à l'ONU. Les Artistes pour la Paix sont vivement préoccupés, compte tenu du vote canadien du 2 novembre dernier, - vote il est vrai enregistré par les fonctionnaires de l'ère Harper encore ignorants de la marche à suivre que leur dictera le ministre Stéphane Dion nommé deux jours après - ; si le Canada répétait le même vote, il ferait mentir l'assertion de Justin Trudeau, réexprimée à la COP 21 à Paris, selon laquelle « le Canada est de retour ».
De quoi s'agit-il? Quatre résolutions ont été déposées, dont la résolution suivante, pourtant endossée par 136 pays (21 abstentions), CONTRE laquelle le Canada a scandaleusement voté, avec 17 autres pays sous la pression des USA ou de la France (petits pays de la Micronésie, Israël, etc.). La résolution de l'ONU portant sur les Conséquences humanitaires des armes nucléairess’énonçait ainsi :
L'Assemblée générale des Nations-Unies,
Exprimant de nouveau sa vive préoccupation au vu des conséquences catastrophiques des armes nucléaires,
Soulignant que les armes nucléaires, qui ont une capacité de destruction immense et incontrôlable et qui frappent aveuglément, ont des répercussions humanitaires inacceptables, comme le démontre l'expérience de leur utilisation et des essais réalisés par le passé,
Rappelant que de nombreuses résolutions des Nations Unies traduisent la préoccupation suscitée par les conséquences humanitaires des armes nucléaires, notamment la première résolution adoptée par l'Assemblée générale, le 24 janvier 1946,
Rappelant également qu'à la première session extraordinaire qu'elle a consacrée à la question du désarmement en 1978, l'Assemblée générale a souligné que " les armes nucléaires [étaient] celles qui [menaçaient] le plus gravement l'humanité et la survie de la civilisation ",
Se félicitant que la communauté internationale, de même que le Comité international de la Croix-Rouge et les organisations humanitaires internationales, soient de nouveau décidés et déterminés à s'attaquer aux conséquences catastrophiques des armes nucléaires,
Rappelant que la Conférence des Parties chargée d'examiner le Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires en 2010 s'est dite "vivement préoccupée par les conséquences catastrophiques sur le plan humanitaire qu'aurait l'emploi d'armes nucléaires",
Se félicitant des débats s'appuyant sur des faits sur les effets des explosions nucléaires tenus lors des Conférences sur les incidences humanitaires des armes nucléaires organisées en Norvège en mars 2013, au Mexique en février 2014 et en Autriche en décembre 2014 [grâce à ICANW.org]
Sachant qu'un des principaux messages transmis par les experts et les organisations internationales lors de ces conférences est qu'aucun État ou organe international n'aurait les moyens de faire face à la situation d'urgence humanitaire à laquelle l'explosion d'une arme nucléaire donnerait lieu ni d'apporter l'aide voulue aux victimes,
Convaincue que tous les États ont intérêt à mener des discussions sur les conséquences humanitaires des armes nucléaires afin d'approfondir et de consolider leur compréhension de cette question et se félicitant que la société civile continue à participer à cette réflexion,
Réaffirmant le rôle de la société civile qui, en collaboration avec les gouvernements, sensibilise aux conséquences humanitaires inacceptables des armes nucléaires,
Soulignant que les conséquences catastrophiques des armes nucléaires touchent les gouvernements mais aussi chaque citoyen de notre monde interdépendant et ont des répercussions profondes sur la survie de l'humanité, l'environnement, le développement socio-économique, l'économie des pays et la santé des générations futures,
  1. Affirme qu'il importe pour la survie de l'humanité que les armes nucléaires ne soient plus jamais utilisées, quelles que soient les circonstances;
  2. Souligne que le seul moyen de garantir que les armes nucléaires ne seront plus jamais utilisées est de les éliminer totalement;
  3. Rappelle qu'on ne pourrait faire face de manière adéquate aux effets catastrophiques de l'explosion d'une arme nucléaire, qu'elle résulte d'un accident, d'une erreur de calcul ou d'un acte intentionnel;
  4. Exprime sa ferme conviction qu'une meilleure compréhension des conséquences catastrophiques des armes nucléaires doit être le fondement de toutes les démarches et entreprises de désarmement nucléaire;
  5. Demande à tous les États de prévenir, en appliquant le principe de la responsabilité partagée, l'utilisation d'armes nucléaires, de lutter contre la prolifération verticale et horizontale de ces armes et de procéder au désarmement nucléaire;
  6. Exhorte les États à n'épargner aucun effort pour éliminer totalement la menace que représentent ces armes de destruction massive;
  7. Décide d'inscrire à l'ordre du jour provisoire de sa soixante et onzième session, au titre de la question intitulée " Désarmement général et complet ", la question subsidiaire intitulée " Conséquences humanitaires des armes nucléaires ".
Une réunion s’est tenue à Ottawa du 29 novembre au 1er décembre avec divers groupes spécialistes de la question, dont Pugwash Canada et les Médecins pour la Survie Mondiale. Étaient présents l’Honorable Douglas Roche, madame Tanja Cronberg présidente finnoise de la Middle Powers’ Initiative (par vidéo-conférence), M. Tariq Rauf, un Canadien en charge du désarmement à la SIPRI, le diplomate Bernhard Faustenhammer qui nous a entretenus duHumanitarian Pledge de son très jeune ministre des Affaires étrangères de l’Autriche, Sebastian Kurz (photo) et de Maître Bev Delong, de Calgary, la brillante avocate à la tête du Réseau canadien pour l’abolition de l’arme nucléaire.
Y étant aussi, j’ai pu mesurer l’urgence de la situation bien expliquée par le député français Jean-Marie Collin des Parlementaires pour la non-prolifération et le désarmement nucléairegroupe de l’ONU dirigé par Alyn Ware, et par ICANW.org sur qui on peut toujours compter pour donner l’heure juste (cf. leur dossier www.dontbankonthebomb.com).
Les Artistes pour la Paix ont donc rédigé une lettre pressante au ministre des Affaires étrangères du Canadai pour l’inciter à ne pas se faire complice de l’OTAN et des neuf pays qui possèdent ces armesii ; ils y engagent annuellement plus d’un millier de milliards de dollars en dépenses de renouvellement et de déploiement.
Nous avons plaidé que le Canada pourrait inscrire cette décision au moment où crient à l’aide des pays menacés d’anéantissement par le réchauffement climatique, telles les Îles Marshall qui ont en outre servi de cobayes aux tests criminels nucléaires américains.
Sachant son attachement aux objectifs ambitieux de la COP21 aux côtés de la ministre des changements climatiques, l’Honorable Catherine McKenna, pourquoi le ministre Dion ne ferait pas d’une pierre deux coups, en proposant de recycler l’argent gaspillé en armes inutiles pour réparer le climat altéré par ces mêmes industries militaires et pétrolières ?
Car lundi le 7 décembre prochain, le ministre sera appelé à revoter au nom du Canada quatre résolutions interreliées à l’Assemblée générale des Nations-Unies: nous espérons que son vote saura alors renier la sinistre ère conservatrice en reflétant l’engagement « sunny ways » de sa présidente de partiiii, celui de notre premier ministre, des Artistes pour la Paix et du pape François, en faveur d’un monde débarrassé de ces armes immorales et dangereuses, qui pourraient en outre tomber entre des mains terroristes.
i Lettre de Guylaine Maroist à l’Honorable Stéphane Dion, 3 décembre 2015
ii  Les cinq pays du Conseil de Sécurité de l’ONU (USA, Grande-Bretagne, France, Chine et Russie) plus la Corée du Nord, l’Inde, Israël et le Pakistan, ces quatre pays en contravention avec le Traité de Non-Prolifération auquel a pleinement adhéré l’Iran après d’âpres négociations
iii Madame Anna Gainey avait répondu à notre question du 3 septembre, envoyée à tous les partis fédéraux, de la façon suivante : «L’objectif du Parti libéral du Canada est l’élimination complète des armes nucléaires. Le désarmement nucléaire n’est pas un projet utopique. Il est plutôt une nécessité engendrée par les risques humanitaires posés par tout degré de prolifération. Le Parti libéral du Canada continuera de s’opposer à toute mesure qui encouragerait la prolifération des armes nucléaires dans le monde et appuie la motion en faveur du désarmement nucléaire adoptée à l’unanimité par le Chambre des communes en 2010. »

Conférence «War is not the answer – La guerre n'est pas la bonne réponse»

Le groupe Action citoyenne de Montréal (Citizens in Action) présente une conférence de Pierre Jasmin, vice-président des Artistes pour la paix, intitulée "War is not the answer – La guerre n'est pas la bonne réponse". Cette conférence sera prononcée en anglais et suivie d'une période de discussion :
 
Mardi le 8 décembre 2015, à 19 h
À l’École des affaires publiques et communautaires
de
l’Université Concordia
2149 rue Mackay  (entre Sherbrooke & De Maisonneuve)
métro Guy-Concordia
 
 
Pierre Jasmin est un pianiste accompli, qui a joué, avec succès, dans les grandes capitales du monde. Il est un ardent promoteur des résolutions pacifiques aux conflits dans la tradition gandhienne. Il est également un membre des exécutifs du Réseau canadien pour l'abolition des armes nucléaires et de Pugwash Canada. Il a écrit des centaines d'articles sur la question des résolutions pacifiques, qui peuvent être trouvés sur: http://artistespourlapaix.org/ Le professeur honoraire de l’UQAM prendra la parole sur la façon de vaincre ISIS sans recours à des bombes et des frappes  aériennes qui détruisent les maisons des civils et provoquent la mort de milliers d'innocents, ce qui entraîne à son tour le recrutement de plus de djihadistes et le cycle infernal de la vengeance. Venez en grand nombre pour écouter un point de vue progressiste et amenez vos amis/es.


jeudi 3 décembre 2015

Attentats de Paris : la sempiternelle logique de guerre

Ce texte a été produit par le Collectif Échec à la guerre et co-signé par 65 personnes.

Revendiqués par l’organisation dite État islamique (EI), des attentats horribles ont foudroyé Paris, vendredi le 13 novembre, faisant 130 morts et 367 blessés. Des milliers de parents et de proches ont été touchés en plein cœur. Une onde de choc a secoué et secoue encore Paris et toute la France. Un sentiment de révulsion et de solidarité s’est manifesté plus largement en Occident et ailleurs dans le monde.

Court-circuitant toute réflexion sérieuse sur des événements aussi violents et dramatiques, de nombreux dirigeants politiques – notamment en France, aux États-Unis et ici même au Québec – ont immédiatement appelé à une riposte de « l’humanité » et de la « civilisation » contre la « barbarie », bref à enfoncer nos sociétés encore plus profondément dans la logique de la guerre. Nous sommes convaincus du non-sens d’un tel discours et particulièrement inquiets de ses conséquences.

Un concept d’humanité limité à l’Occident

Quand des attentats terribles ont lieu en sol occidental, à New York en 2001 ou à Paris en 2015, les mots « attaque contre toute l’humanité » surgissent. Mais ils ne sont pas prononcés pour le million de victimes des sanctions internationales contre l’Irak entre 1990 et 2003, ni pour les centaines de milliers de victimes de la guerre illégale des États-Unis par la suite. On ne les entend pas non plus quand Israël, à l’été 2014 à Gaza, prend délibérément pour cible des civils, du personnel médical et des ambulances et détruit des quartiers entiers. Pendant des années, ces mots ne sont pas prononcés quand l’EI et al Qaïda assassinent des milliers et des milliers de civils dans les marchés publics et les mosquées shiites d’Irak. Ni même, tout récemment, lors des attentats à Ankara et Beyrouth, et ceux au Nigéria et en Somalie…

Nos valeurs et nos libertés leur répugnent ?

Allant dans le même sens que le président Obama, le premier ministre du Québec a déclaré « Nous n’accepterons jamais que des barbares s’attaquent lâchement à nos valeurs de justice, d’égalité, de fraternité, de tolérance et d’inclusion ».

Sans que cela ne justifie leur geste en quoi que ce soit, ce qui révulse plus vraisemblablement les auteurs d’attentats (et probablement une large partie des opinions publiques dans le monde musulman) ce ne sont pas les valeurs et les libertés dont nous jouissons dans nos sociétés mais bien les ravages que nos pays ont fait et continuent de faire dans plusieurs sociétés musulmanes : l’appui à Israël dans la dépossession violente du peuple palestinien depuis des décennies, l’appui à de nombreux régimes dictatoriaux, les guerres qui ont semé la mort, la destruction et le chaos en Irak, en Afghanistan et en Libye, etc. Au regard de tout cela, l’hypocrisie des dirigeants qui invoquent des valeurs « universelles » saute aux yeux, quand des milliers de morts civiles ailleurs dans le monde ne semblent pas faire le poids d’une seule en Occident.

C’est notamment sur un tel constat que les recruteurs de djihadistes ont beau jeu d’enrégimenter et de manipuler bon nombre de jeunes.

La logique guerrière et sécuritaire s’amplifie en France

Le président Hollande déclare à répétition que « la France est en guerre ». Sur le fond, il n’y a rien de vraiment nouveau en cela, puisque la France a continuellement été en guerre – avec ou sans mandat de l’ONU – depuis 2001 : en Afghanistan, en Libye, au Mali, en Centrafrique, en Irak et en Syrie.

Ce qu’il y a de nouveau, c’est le ressac terrible qui vient de frapper le pays et l’accélération de la dérive guerrière et sécuritaire qui en découle, alors que la mise en application de plusieurs mesures réclamées depuis longtemps par la droite, la suspension prolongée des libertés civiles et une posture ouvertement belliciste valent maintenant au président un large appui auquel il n’avait pas eu droit auparavant.

Le monde démocratique est en guerre ?

Ce sont plutôt les États-Unis et, dans leur sillage, les pays membres de l’OTAN, qui sont de plus en plus engagés dans une spirale de guerres. Cette politique n’a pas commencé en 2001, avec la soi-disant guerre contre le terrorisme, mais dès la fin de la Guerre froide, avec la guerre du Golfe de 1991, alors que George Bush père proclamait l’avènement d’un Nouvel ordre mondial (comprendre par là unipolaire, réglé par la seule puissance étasunienne). Quelques années plus tard, les néoconservateurs du Project for the New American Century, pour qui le leadership étasunien est fondamentalement bon et nécessaire pour le monde, insistaient sur le maintien de la suprématie militaire étasunienne comme clé pour l’avènement de ce nouveau siècle étasunien. Sur le fond, cette politique étrangère de suprématie étasunienne par la force a été poursuivie par le président Obama, qui en a développé un tout nouveau pan : la guerre des drones.

Dans un tel contexte, nous avons assisté, au cours des 25 dernières années, à l’effritement de l’ordre international mis en place au lendemain de la Deuxième Guerre mondiale, un effritement marqué par le non-respect de la Charte des Nations Unies, le dénigrement des instances internationales.  En témoignent, notamment, l’invasion illégale de l’Irak en 2003, l’opération Enduring Freedom, strictement sous commandement étasunien en Afghanistan, le détournement de la résolution 1973 du Conseil de sécurité en carte blanche pour le renversement du régime Gaddafi, etc.

La coalition dirigée par les États-Unis qui bombarde en Irak et en Syrie pour « contenir et éradiquer l’EI » est toute aussi illégale au regard du droit international. La Charte des Nations-Unies stipule en effet que le Conseil de sécurité doit être saisi de toute « menace à la paix et à la sécurité internationale » et que c’est à cette instance qu’il revient de prendre les mesures appropriées. Le fait que l’Irak ait appelé à l’aide ne fournit aucune justification à ce qu’un groupe de pays se lance en guerre dans la région, en profitant même pour bombarder un autre pays, la Syrie. La participation de la Russie à la guerre en Syrie, à l’invitation du régime el-Assad, est toute aussi problématique au regard du droit international et l’impact de ses bombardements est tout aussi dévastateur.

Une situation extrêmement dangereuse

L’accentuation de cette spirale guerrière, qui semble être recherchée par certains pouvoirs politiques occidentaux, est une voie totalement contre-productive et très dangereuse.

Le bilan des 14 dernières années de la soi-disant guerre contre le terrorisme est catastrophique. En plus de mettre à feu et à sang des pays entiers et de créer des millions de réfugié.e.s ou de déplacé.e.s internes, elle a entraîné l’éclosion de dizaines de nouvelles milices djihadistes, dont l’EI, souvent armées et financées par des intérêts proches des États-Unis et de leurs alliés au Moyen-Orient.

La guerre qui fait rage en Syrie est également le théâtre de tous les antagonismes entre puissances régionales rivales (Israël, Iran, Arabie saoudite, Turquie) et entre les Kurdes et la Turquie. Plus inquiétant encore, elle met pour la première fois en présence, directement sur le terrain, les États-Unis et la Russie, les deux plus grandes puissances militaires et nucléaires, dont les projets pour l’avenir de la Syrie sont en opposition et dont le monde ne peut pas se permettre qu’elles entrent ouvertement en guerre l’une contre l’autre!

La seule issue possible consiste dans la désescalade graduelle du conflit en respectant la souveraineté du pays et le droit international et dans le rétablissement d’un cadre multilatéral légitime, reflétant le contexte multipolaire du monde actuel. Les pays occidentaux doivent rejeter le projet étasunien d’hégémonie mondiale et le monde entier doit renoncer à la guerre. Même si la proposition peut sembler irréaliste, l’humanité a, là-dessus, une obligation de résultats aussi urgente et incontournable que pour les changements climatiques. Dans les deux cas, des intérêts énormes s’y opposent. Mais alors que dans le premier cas l’urgence d’agir est déjà bien comprise, dans le second elle l’est très peu, spécialement en Occident, fauteur de guerres et principal trafiquant d’armes dans le monde.

Décrochons des énergies fossiles ET décrochons de la guerre. C’est une question de survie!