Voici que la Fierté 2014 bat son plein à
Montréal avec, entre autres, le festival InterCités et le défilé de la fierté
ainsi que des centaines d’évènements dans des villes et villages au Québec et
au Canada. C’est l’occasion de célébrer les avancées obtenues par les
communautés LGBTTQ+ et d’évaluer les défis auxquels elles sont encore
confrontées. L’an dernier a été marqué par un ensemble de victoires mais aussi par
une multitude de signaux laissant présager d’un recul de la part des forces
anti-égalité. De plus en plus de pays reconnaissent le mariage entre conjoints
de même sexe et d’autres droits fondamentaux des LGBTTQ+. Au Canada, la lutte
pour mettre fin à la discrimination basée sur l’orientation sexuelle et
l’expression ou identité de genre a connu de nouveaux développements.
La dernière victoire en date a été
l’adoption d’une politique LGBTTQ+ amendée par la Commission Scolaire de
Vancouver après la défaite d’une campagne haineuse par les employés syndiqués de la Commission
scolaire et par la Coalition pour des écoles plus sûres. Au Québec, nous
pouvons aussi souligner la victoire électorale de la troisième candidate de
Québec solidaire et militante pour l’égalité des droits Manon Massé.
L’universalisation d’environnements
«queerpositifs» dans les médias populaires, le mouvement syndical et d’autres
sections de la société mérite d’être particulièrement soulignée. Dans le
domaine des sports professionnels, la
sortie du placard de Michael Sam, joueur pour l’équipe de la NFL des Rams de
St-Louis et le rejet massif des réactions inappropriées indique que de
nouvelles barrières tendent à tomber. Les nombreuses victoires légales,
politiques et culturelles récentes sont l’aboutissement de décennies d’efforts
fournis par la communauté LGBTTQ+ et par ses alliés. Mais la peur et la haine
n’ont pas pour autant disparu comme nous avons pu le voir lors des
rassemblements «Manif’ pour tous» en France l’an dernier, l’interdiction par le
parlement russe des soi-disant relations sexuelles «non traditionnelles» et les
tentatives d’interdire des mariages entre conjoints de même sexe dans certains
États des États-Unis. Le 14 juin dernier, Ulrike Lunacek, coprésidente du groupe
LGBT au Parlement européen a été agressée par un fanatique alors qu’elle
participait à la au défilé de la Fierté de Vienne. Dans plusieurs pays, les
gays, lesbiennes et trans* continuent d’être confrontés aux menaces, à la
violence, à l’emprisonnement voire la mort. Le mensonge selon lequel l’égalité
totale ne peut être gagnée que dans les pays capitalistes d’Occident est
démenti par certains pays progressistes dont le Brésil, Cuba et l’Afrique du
Sud ainsi que par les conceptions racistes et homophobes qui perdurent en
Europe et en Amérique. Cette année, la Fierté de Toronto a organisé des
évènements avec Mariela Castro Espin, la directrice du Centre national
d’éducation sexuelle de Cuba qui y a dirigé le mouvement pour les droits des
gays, lesbiennes et trans*. Cette occasion a permis de montrer comment le
machisme et d’autres idéologies anti-égalitaires peuvent être combattues avec
l’aide de gouvernements progressistes.
Ici, au Canada, nous n’avons pas à nous
auto-satisfaire tel que nous le rappellent les tentatives de dérouter les
politiques pro-LGBTTQ* dans les écoles. Les forces anti-égalitaires ont des
amis influents au sein du gouvernement conservateur, malgré leur condamnation
hypocrite des lois homophobes votées au Parlement russe. Par exemple, le Sénat
dominé par les conservateurs n’a toujours pas approuvé la loi C-279 censée
amender le Code des droits de la personne afin d’inclure l’«identité de genre»
aux dispositions légales concernant les crimes haineux. Les coupes dans les
services sociaux générées par les programmes d’austérité voulus par le patronat
et les attaques contre les syndicats ont un impact particulièrement négatif sur
les femmes, les peuples autochtones et les communautés ethniques, rendant
beaucoup plus difficile l’implantation d’avancées significatives vers
l’égalité. Les membres les plus marginalisés de la communauté LGBTTQ+, dont les
trans*, bispirituels, queers issus d’une communauté ethnique ou jeunes,
représentent ceux qui sont les plus durement touchés par les coupes austéritaires.
La communauté trans* se bat continuellement
pour leurs droits égalitaires. Il ne s’agit pas d’une problématique
«marginale»: les trans* représentent 10% de la population LGBTTQ+ et sont
confrontés à des coûts médicaux énormes, un taux de chômage plus élevé, à un
accès limité au logement, à une intimidation accrue au travail et au manque de
protections légales. Les forces de droite continuent de stigmatiser la
communauté LGBTTQ+ tout comme plusieurs groupes ethniques et minoritaires.
L’homophobie et la transphobie, tout comme
le racisme, le sexisme et le chauvinisme national sont des armes pour diviser
la classe ouvrière dans sa lutte pour un monde meilleur. Aujourd’hui, la classe
dirigeante utilise la crise économique, la soi-disant «guerre contre la
terreur» et maintenant, l’anticommunisme digne de la Guerre Froide de Stephen
Harper pour justifier les attaques contre les droits des travailleurs et
l’égalité sociale. Mais une attaque contre un en est une contre tous. Notre
unité se renforcera en adoptant des dispositions légales garantissant toute
orientation sexuelle, expression et identité de genre. Cette unité est un
élément vital de la large opposition démocratique et sociale à la feuille de
route austéritaire et belliciste du patronat. Ensemble, nous devons bâtir un
mouvement puissant afin de mettre de l’avant les besoins du peuple et non la
cupidité de la bourgeoisie monopoliste. La communauté LGBTTQ+ doit être un
acteur-clé dans les efforts pour construire une coalition populaire composée de
syndicalistes, des peuples autochtones, de la jeunesse et des étudiants, de
femmes, de retraités, petits paysans, immigrants et communautés ethniques,
environnementalistes, militants pour la paix et plusieurs autres alliés.
En définitive, la résistance des masses
dans nos communautés et lieux de travail, dans les rues et dans les urnes, doit
défaire les conservateurs et aider à ouvrir la porte à un gouvernement pour le
peuple et non pour les profits. Le but du Parti communiste est de gagner
l’égalité sociale totale et un gouvernement du peuple, pour le peuple et par le
peuple dans un Canada socialiste où nos ressources et notre économie seront
appropriées socialement et contrôlées démocratiquement.
Cette avancée démocratique rendra possible
l’éradication de toutes formes d’exploitation et d’oppression combinées
auxquelles nous sommes aujourd’hui confrontées.
Nous vous invitons à rejoindre le Parti
communiste et la Ligue de la jeunesse communiste pour construire une société
libérée dans laquelle, comme l’affirmait Karl Marx, «la liberté de chacun est
la condition de la liberté de tous».
N.B.: Dans cette déclaration, l’acronyme
LGBTTQ+ renvoie à «lesbienne, gay, trans*, bispirituels, queer et autres». Les
débats terminologiques sont toujours en cours...
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