Ligue de la jeunesse communiste
Cette 103e édition de la Journée internationale
des femmes est caractérisée par la recrudescence de la misogynie, mais aussi
par le renouveau de la résistance.
Des mouvements anti-féministes opposés aux femmes
tels que le Gamergate ou le Men’s right movement, organisés sur
nos lieux d’études par d’autres groupes dont le Men’s issues awareness
et l’Association canadienne pour l’égalité, ont gagné en force et se sont
joints à d’autres groupes suprématistes blancs, avec des individus et des
groupes transphobes ou encore avec d’autres supposément opposés à la rectitude
politique et défenseurs de la «liberté d’expression». En réalité, ils sont unis
dans leur défense du discours haineux et ont pour véritable objectif le saccage
des droits durement acquis par les femmes et remettre au gout du jour la
culture du viol.
Sous-jacente à ces développements se trouve la
crise du capitalisme qui a fait en sorte que certaines sections de la classe
dirigeante ont abandonné les idées libérales bourgeoises au profit de
mouvements d’extrême-droite et fascistes. En Amérique du Nord, l’élection de
Donald Trump comme Président des États-Unis a à la fois été facilitée par la
montée de l’extrême-droite et à la fois permis à ces mouvements de se
renforcer. Le Canada n’est pas imperméable à cette offensive réactionnaire. La
lutte contre le patriarcat est donc liée à celle pour un changement systémique
ici, chez nous.
Trudeau: ni féministe, ni allié
Trudeau a déclaré à l’ONU: «Je continuerai de
clamer haut et fort que je suis féministe.» Nous ne sommes pas dupes. Ni ces
mots creux, ni la parité introduite par Trudeau dans son cabinet n’indiquent un
changement de cap radical au Canada. Ces changements minimes ne servent en fait
qu’à mousser l’image des Libéraux qui tentent de se dissocier des conservateurs
sans pour autant s’attaquer au plan du patronat.
Trudeau n’est ni féministe, ni un allié. Par
exemple, son gouvernement, à l’image de celui des conservateurs, continue
d’ignorer la demande de longue date pour que soit créé un système de garde
universel, accessible, modique, public et de qualité. Il a appuyé un contrat d’armements de 15 milliards de dollars
contracté avec l’Arabie Saoudite, une monarchie réactionnaire qui figure parmi
les premiers pourfendeurs de l’oppression de la femme et qui livre une guerre
meurtrière au Yémen. Trudeau appuie également la construction d’oléoducs au
bénéfice des monopoles gaziers et pétroliers coupables du colonialisme qui
perpétue les violences contre les femmes autochtones et s’attaquent à leurs
territoires. Le changement féministe, celui qui fera avancer les conditions de
la vaste majorité des femmes, des travailleuses, ne viendra pas de la classe
capitaliste au pouvoir, mais sera le résultat de nos luttes, tel que nous
l’enseigne l’histoire.
Finalement, les lutte pour abolir le patriarcat
est liée à celle visant à mettre en déroute l’exploitation capitaliste et la
remplacer par le socialisme, un système où les travailleurs-euses sont aux
commandes et sont en mesure de structurer une société autour des besoins du
peuple et non de la création de profits pour la classe capitaliste.
Communistes, nous appuyons les luttes contre le patriarcat sous le système
capitaliste à la fois pour s’échapper de l’oppression de la femme, mais aussi
parce que ces luttes sont essentielles à l’atteinte du socialisme.
Cette année, plusieurs femmes célèbreront la
Journée internationale des femmes avec un sentiment de force renouvelé. Près de
5 millions d’entre elles et leurs alliés ont battu le pavé partout à travers le
monde le 21 janvier dernier afin de clamer leur opposition aux plans
xénophobes, racistes, misogynes, homophobes, islamophobes et bellicistes de
Donald Trump et son gouvernement constitué de banquiers de Wall Street, de
milliardaires et de magnats du pétrole.
Les femmes autochtones figurent à l’avant-garde de
la résistance contre le patronat, mais aussi contre l’occupation territoriale,
le vol de ressources et la violence coloniale genrée qui se poursuit avec le
gouvernement libéral. Les femmes noires et les personnes trans dirigent des
luttes contre la violence policière raciste.
Des actions comme la Slutwalk et Take
Back the Night, ou encore la campagne Ni viande ni objet ainsi que
plusieurs manifestations contre la culture du viol sur des campus
universitaires ont permis de susciter une prise de conscience et certains
changements politiques. La Journée internationale des femmes continue de
représenter pour notre mouvement un moment important afin d’organiser nos
luttes.
Il est nécessaire de bâtir et unir les mouvements
pour l’égalité dans nos lieux de travail, écoles et dans les rues. Des groupes
de femmes peuvent s’unir à d’autres au sein de coalitions. Des femmes issues de
groupes comme Idle No More, Black Lives Matter, des femmes
organisées dans des organisations syndicales, des groupes LGBTQ, de personnes
handicapées, du mouvement étudiant, pro-choix et d’autres groupes. Confrontés
aux attaques et à la réaction, nous devons rester uni-e-s. Pour un monde
égalitaire, nous refusons d’attendre et nous nous organisons.
Au cours de l’histoire du mouvement ouvrier au
Canada et à travers le monde, des femmes communistes dont Clara Zetkin,
Elizabeth Gurley Flynn, Claudia Jones, Annie Buller, Becky Buhay, Vilma Espin
et Angela Davis se sont mobilisées pour l’émancipation des femmes. La YCL-LJC
lutte pour un Canada socialiste où le patriarcat sera aboli, où l’égalité
totale sera rendue possible et pour des changements immédiats en faveur du
droit des femmes.
À l’occasion du 8 mars 2017, nous revendiquons:
-
le rétablissement du financement
pour les programmes favorisant et revendiquant l’égalité pour les femmes;
-
L’égalité et sécurité pour les
femmes immigrantes;
-
L’abolition de la différence
salariale (à travers une législation pour l’égalité salariale et l’égalité
d’emploi);
-
L’accès garanti à l’avortement et
aux droits reproductifs financés publiquement dans tous les territoires et
provinces;
-
L’élaboration d’un service de
garde universel, de qualité, accessible avec des standards pan-canadiens et
offert par des salariés syndiqués. Au Québec, le rétablissement de
l’universalité du service de garde;
-
La protection du droit aux
bénéfices de maternité étendus à 52 semaines;
-
L’abolition de toute forme de
violence contre les femmes et le financement adéquat des cellules de crise et
des maisons de transition;
-
Des changements législatifs pour
assurer des congés rémunérés aux femmes victimes de violence conjugale;
-
L’appui aux survivantes de
violence genrée à travers le financement des services de conseil, de
déménagement, des frais légaux et plus;
-
L’abrogation de la loi C-36:
stigmatiser et criminaliser le travail sexuel n’est pas la solution à
l’exploitation;
-
L’application de cours d’éducation
sexuelle progressistes et amicaux envers les LGBTQI2S incluant l’éducation sur
le consentement
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