Montréal-Nord continue de brûler et le feu dure depuis trop longtemps. Il ne s’est trouvé personne pour éteindre l’incendie
de pauvreté qui fait rage même si le coroner Perreault a placé celui-ci
au cœur de recommandations à l’issue de l’enquête publique sur les
causes du décès de Fredy Villanueva. Montréal-Nord demeure l’une des
zones les plus pauvres au Canada et c'est à petit feu qu'on éteint des
vies, jour après jour, dans notre communauté. Personne pour éteindre le
feu du taux de chômage le feu du décrochage scolaire, le feu des
immeubles délabrés...
La
semaine dernière, c’était le tour de Jean-Pierre Bony de mourir « brûlé
». Nous ne souhaitons pas d’une autre enquête du coroner qui vienne
endormir la population. Nous n’avons plus besoin d’enquête pour conclure
aux liens entre la pauvreté, l’exclusion et la violence. Quant aux «
bâtons cinétiques », qu’on appelle aussi « balles de plastiques », on
sait déjà qu’elles ne doivent pas être tirées à la tête. Est-ce les
policiers eux, le savent ?
Nous connaissons à l'avance les résultats de l’enquête qui viendra à nouveau blanchir le policier qui a tué Jean-Pierre Bony. Huit ans après la mort de Fredy Villanueva, et alors que les enquêtes policières sont discréditées depuis plus longtemps encore, il n’existe toujours pas de bureau d'enquête réellement indépendant comme l'on fait d'autres provinces.
Plus de 267 personnes ont été tuées par le SPVM depuis 1990 et aucune accusation d'homicide n’a été portée malgré des faits souvent accablants. L’absence d'accusation envers nos policiers n'est pas signe d'une démocratie en santé mais bien au contraire celui d'un système sclérosé qui protège les assaillants à tous les niveaux, de la police à la justice, en passant par la politique...
Au même moment où des ministres québécois tombent les uns après l’autre pour des affaires de corruptions et qu’on apprend chaque jour davantage sur les sommes d’argent gigantesques que les riches d’ici envoient dans les paradis fiscaux, nos services de police jugent prioritaire de monter des escadrons de la mort qui vont exécuter des petits vendeurs de marijuana à Montréal-Nord.
Il se trouve encore des intervenant-e-s pour nier le racisme et le profilage au Québec. Nombreux sont les politicien-ne-s et les membres de l’establishment qui rechignent à admettre le racisme des institutions et ce faisant contribuent au statu quo. Une étude du CREMIS a pourtant montré, comme plus autres études, que les jeunes Noirs à Montréal sont deux fois plus arrêtés par la police que les jeunes Blancs et qu’il s’agit d’un taux pire qu’aux États-Unis.
Fini les appels au calme. Nous demandons aujourd’hui une commission sur le racisme systémique au Québec. Sans une compréhension du racisme comme un système social plutôt qu’un comportement individuel, nous ne parviendrons jamais à éteindre le feu qui aujourd’hui gagne du terrain.
Montréal-Nord Républik, 7 avril 2016
Nous connaissons à l'avance les résultats de l’enquête qui viendra à nouveau blanchir le policier qui a tué Jean-Pierre Bony. Huit ans après la mort de Fredy Villanueva, et alors que les enquêtes policières sont discréditées depuis plus longtemps encore, il n’existe toujours pas de bureau d'enquête réellement indépendant comme l'on fait d'autres provinces.
Plus de 267 personnes ont été tuées par le SPVM depuis 1990 et aucune accusation d'homicide n’a été portée malgré des faits souvent accablants. L’absence d'accusation envers nos policiers n'est pas signe d'une démocratie en santé mais bien au contraire celui d'un système sclérosé qui protège les assaillants à tous les niveaux, de la police à la justice, en passant par la politique...
Au même moment où des ministres québécois tombent les uns après l’autre pour des affaires de corruptions et qu’on apprend chaque jour davantage sur les sommes d’argent gigantesques que les riches d’ici envoient dans les paradis fiscaux, nos services de police jugent prioritaire de monter des escadrons de la mort qui vont exécuter des petits vendeurs de marijuana à Montréal-Nord.
Il se trouve encore des intervenant-e-s pour nier le racisme et le profilage au Québec. Nombreux sont les politicien-ne-s et les membres de l’establishment qui rechignent à admettre le racisme des institutions et ce faisant contribuent au statu quo. Une étude du CREMIS a pourtant montré, comme plus autres études, que les jeunes Noirs à Montréal sont deux fois plus arrêtés par la police que les jeunes Blancs et qu’il s’agit d’un taux pire qu’aux États-Unis.
Fini les appels au calme. Nous demandons aujourd’hui une commission sur le racisme systémique au Québec. Sans une compréhension du racisme comme un système social plutôt qu’un comportement individuel, nous ne parviendrons jamais à éteindre le feu qui aujourd’hui gagne du terrain.
Montréal-Nord Républik, 7 avril 2016
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