Une lettre publié dans le Nouvelliste le 20 novembre 2015 à propos du dernier projet de lois sur l'aide sociale.
Développer des services
d'employabilité pour tous les jeunes qui en ont besoin demande un
investissement important d'argent en ressources humaines et matérielles.
Alors lorsque le ministre du Travail, de l'Emploi et de la Solidarité
sociale nous parle de faire des économies par la mise en place de ce
programme, il y a lieu de s'interroger sur ses intentions réelles.
Ce que dit le ministre: 5 millions $ sont prévus pour ce programme.
Ce que le ministre ne dit pas: 16 millions $ ont été coupés ces
dernières années dans l'aide à l'emploi et dans les services
d'Emploi-Québec.
Ce que le ministre dit: il y aura un accompagnement personnalisé pour aider les jeunes à intégrer le marché du travail. Ce que le ministre ne dit pas: le Québec a un taux de chômage moyen de 8 %. Le taux de chômage des jeunes de 15 à 29 ans est de 15,9 %. Quand ils réussissent à trouver un emploi, il est généralement à temps partiel, à contrat temporaire, sur appel, surnuméraire, etc. Ils sont les premiers touchés lorsqu'il y a des mises à pied. Et cela, même s'ils sont scolarisés et ne présentent pas de problèmes particuliers.
Ce que le ministre dit: 38 % de ces jeunes viennent de milieux défavorisés. Ce que le ministre ne dit pas: une telle situation requiert des mesures de pré-employabilité et exclut, en partant, l'intégration rapide sur le marché de l'emploi parce que ces jeunes vont avoir besoin d'une aide particulière à cause de problématiques vécues, dont le faible niveau de scolarisation et les problèmes d'alphabétisation, le déficit de motivation, la faible estime de soi, les dépendances (alcool, drogue, médicaments) etc. (Source: mémoire du Regroupement québécois des organismes pour le développement de l'employabilité. Septembre 2015). De plus, cette aide particulière nécessite un accompagnement adéquat. Or, depuis quatre ans, selon le Syndicat de la fonction publique du Québec, 359 postes d'agents d'aide socioéconomiques ont été abolis.
Les difficultés rencontrées par les jeunes sur le marché de l'emploi ainsi que le taux de chômage ne se résoudront pas d'eux-mêmes parce que le ministre veut réaliser des économies. On n'a jamais entendu dire que des mesures coercitives, comme celle proposée par le gouvernement dans le Programme objectif emploi, ont réussi à faire baisser le taux de chômage. Cependant, cela risque de se traduire par des coupes au chèque d'aide sociale qui couvre à peine la moitié des besoins essentiels pour vivre décemment.
Alors que les députés s'apprêtent à se voter une augmentation de 28 à 31% de salaire et partent avec de grosses indemnités lorsqu'ils manquent de motivation pour continuer leur travail, couper le chèque d'aide sociale de 50 % sous prétexte d'aider les jeunes prestataires de l'aide sociale à se motiver, est carrément indécent. On demeure sans voix quand on réalise que ce projet de loi est proposé par le ministre responsable de la lutte à l'exclusion sociale et à la pauvreté.
Oui, nous sommes d'accord pour que des mesures soient mises en place pour aider nos jeunes à sortir de la pauvreté, mais les conditions de cette aide et de cet accompagnement doivent être décentes.
Pierre Blanchet
au nom de la Coalition pour les droits des personnes assistées sociales des régions Mauricie et Centre-du-Québec
Groupes membres:
- Comité de défense des droits sociaux de La Tuque
- Droits Devant - Érable
- Groupement pour la défense des droits sociaux de Trois-Rivières
- Mouvement d'Action Solidaire des Sans-Emploi des Chenaux
- Regroupement pour la défense des droits sociaux de Nicolet
- Regroupement pour la défense des droits sociaux de Shawinigan
*La photographie plus haut a été prise lors d'une manifestation contre les coupure à l'aide sociale imposées par le précédent gouvernement péquiste.
Ce que le ministre dit: il y aura un accompagnement personnalisé pour aider les jeunes à intégrer le marché du travail. Ce que le ministre ne dit pas: le Québec a un taux de chômage moyen de 8 %. Le taux de chômage des jeunes de 15 à 29 ans est de 15,9 %. Quand ils réussissent à trouver un emploi, il est généralement à temps partiel, à contrat temporaire, sur appel, surnuméraire, etc. Ils sont les premiers touchés lorsqu'il y a des mises à pied. Et cela, même s'ils sont scolarisés et ne présentent pas de problèmes particuliers.
Ce que le ministre dit: 38 % de ces jeunes viennent de milieux défavorisés. Ce que le ministre ne dit pas: une telle situation requiert des mesures de pré-employabilité et exclut, en partant, l'intégration rapide sur le marché de l'emploi parce que ces jeunes vont avoir besoin d'une aide particulière à cause de problématiques vécues, dont le faible niveau de scolarisation et les problèmes d'alphabétisation, le déficit de motivation, la faible estime de soi, les dépendances (alcool, drogue, médicaments) etc. (Source: mémoire du Regroupement québécois des organismes pour le développement de l'employabilité. Septembre 2015). De plus, cette aide particulière nécessite un accompagnement adéquat. Or, depuis quatre ans, selon le Syndicat de la fonction publique du Québec, 359 postes d'agents d'aide socioéconomiques ont été abolis.
Les difficultés rencontrées par les jeunes sur le marché de l'emploi ainsi que le taux de chômage ne se résoudront pas d'eux-mêmes parce que le ministre veut réaliser des économies. On n'a jamais entendu dire que des mesures coercitives, comme celle proposée par le gouvernement dans le Programme objectif emploi, ont réussi à faire baisser le taux de chômage. Cependant, cela risque de se traduire par des coupes au chèque d'aide sociale qui couvre à peine la moitié des besoins essentiels pour vivre décemment.
Alors que les députés s'apprêtent à se voter une augmentation de 28 à 31% de salaire et partent avec de grosses indemnités lorsqu'ils manquent de motivation pour continuer leur travail, couper le chèque d'aide sociale de 50 % sous prétexte d'aider les jeunes prestataires de l'aide sociale à se motiver, est carrément indécent. On demeure sans voix quand on réalise que ce projet de loi est proposé par le ministre responsable de la lutte à l'exclusion sociale et à la pauvreté.
Oui, nous sommes d'accord pour que des mesures soient mises en place pour aider nos jeunes à sortir de la pauvreté, mais les conditions de cette aide et de cet accompagnement doivent être décentes.
Pierre Blanchet
au nom de la Coalition pour les droits des personnes assistées sociales des régions Mauricie et Centre-du-Québec
Groupes membres:
- Comité de défense des droits sociaux de La Tuque
- Droits Devant - Érable
- Groupement pour la défense des droits sociaux de Trois-Rivières
- Mouvement d'Action Solidaire des Sans-Emploi des Chenaux
- Regroupement pour la défense des droits sociaux de Nicolet
- Regroupement pour la défense des droits sociaux de Shawinigan
*La photographie plus haut a été prise lors d'une manifestation contre les coupure à l'aide sociale imposées par le précédent gouvernement péquiste.
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