samedi 22 décembre 2012

Réponse des femmes autochtones au rapport Oppal sur les femmes disparues

L’Association des femmes autochtones du Canada et l’Alliance canadienne féministe pour l’action internationale répliquent au rapport Oppal sur les femmes disparues en réclamant une enquête publique nationale et un cadre d’action pour mettre fin à la violence
 
Publication : le 17 décembre 2012
 
(Ottawa et Vancouver) L’Association des femmes autochtones du Canada (AFAC) et l’Alliance canadienne féministe pour l’action internationale (FAFIA) répondent au rapport final de la Commission d’enquête sur les femmes disparues en renouvelant la demande d’une enquête publique nationale sur les centaines de meurtres et de disparitions de femmes et de filles autochtones.
 
La présidente de l’AFAC, Michèle Audette, a déclaré : « Cette enquête n’a porté que sur l’échec de la police autour de Vancouver; la police aurait dû faire enquête et poursuivre William Pickton beaucoup plus tôt qu’elle ne l’a fait. La Commission Oppal n’a même pas abordé tous les meurtres et toutes les disparitions de femmes et de filles autochtones en Colombie-Britannique –  et d’autres meurtres et disparitions ont eu lieu. L’enquête du commissaire Oppal n’a pas porté spécifiquement sur les femmes et les filles autochtones ni sur les multiples facteurs qui causent l’épidémie de violence extrême envers elles. »
 
« À cause de cette limitation, nous avons besoin d’une enquête publique nationale axée sur les meurtres et les disparitions de femmes et de filles autochtones partout au Canada, une enquête qui révélera les tendances et les causes systémiques de la violence. »
 
« L’Association des femmes autochtones du Canada a été exclue de la Commission d’enquête sur les femmes disparues de la Colombie-Britannique », a affirmé Sharon McIvor, de FAFIA. « L’enquête a eu lieu sans la participation d’organisations de femmes autochtones, sans la participation de quelque organisation autochtone que ce soit et sans les organisations de femmes qui savent ce qu’est la vie des femmes vulnérables », a dit Mme McIvor.
 
« Ce processus est discriminatoire, c’est une trahison des femmes et des filles autochtones. Parce que le gouvernement de la Colombie-Britannique a refusé de financer les services d’avocats pour les parties auxquelles la Commission avait accordé qualité pour comparaître, l’enquête elle-même est devenue une violation des droits des femmes les plus vulnérables. Elles ont été exclues; elles n’ont pas été entendues, on a refusé de les traiter sur un pied d’égalité avec les représentants de la police et du gouvernement », a dit Mme McIvor.
 
« Ces erreurs scandaleuses ne doivent pas se répéter dans une enquête publique nationale », a ajouté Mme Audette, « ce qui veut dire qu’il faut établir une commission nationale après la pleine consultation des femmes autochtones et de leurs représentants en ce qui concerne le mandat et le processus. Il doit y avoir des garanties claires que les femmes autochtones pourront participer pleinement, avec des avocats financés, qu’elles choisiront elles-mêmes. Une enquête publique doit aussi s’attaquer aux problèmes systémiques qui à l’origine de la violence envers les femmes et les filles autochtones – j’entends par là la pauvreté, le racisme, le sexisme et les effets multiples de la discrimination. Tant que nous n’aurons pas exposé les causes profondes de la violence, nous ne pourrons pas la prévenir. Ce n’est pas seulement une question de conduite policière. »
 
« En ce qui concerne les causes de la violence envers les femmes et les filles autochtones, une des raisons de l’échec est l’acceptation tacite que la prostitution est "le choix d’un mode de vie" », dit Mme Audette. « En réalité, c’est la discrimination sociétale et la pauvreté qui mènent des femmes et des filles autochtones à la prostitution, où elles sont régulièrement la cible d’actes d’une extrême violence. La position de l’Association des femmes autochtones du Canada au sujet de la prostitution est claire. Nous voulons que les femmes qui se prostituent soient décriminalisées, mais nous voulons aussi que les lois soient pleinement appliquées contre les souteneurs, les trafiquants et les clients qui exploitent ces femmes et ces filles. Nous voulons beaucoup plus que la pauvreté, la violence, l’exploitation et le meurtre pour les femmes autochtones. »
 
« En plus d’une enquête nationale, le Canada a besoin de faire l’objet d’un examen minutieux de l’extérieur », a dit Mme McIvor. « L’AFAC et FAFIA ont porté la question des meurtres et des disparitions de femmes et de filles autochtones à l’attention du Comité des Nations Unies pour l’élimination de la discrimination à l’égard des femmes et de la Commission interaméricaine des droits de l’homme, entre autres organismes internationaux. Nous avons demandé des examens extérieurs parce que tant que le Canada n’aura pas mis en place des mesures efficaces pour mettre fin au meurtre et à la disparition de femmes et de filles autochtones, nous avons besoin du soutien et du regard de la communauté internationale des droits de la personne. »
 
Pour en savoir davantage sur la position de l’Association des femmes autochtones du Canada sur la prostitution, consulter le site Web de l’AFAC à l’adresse suivante : http://www.nwac.ca/fr/programs/position-bedford 
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mercredi 5 décembre 2012

Coupures de 140 millions dans le réseau universitaire – l’ASSÉ dénonce la décision du ministère de l’Enseignement supérieur

Montréal, le 5 décembre 2012 – L’Association pour une Solidarité Syndicale Étudiante (ASSÉ) estime inacceptable la décision du gouvernement Marois d’ordonner des coupures de plus de 140 millions de dollars dans le réseau universitaire d’ici le 1er avril 2013.

« Pour ce gouvernement, la logique du mal financement est une excuse pour cesser d’investir en éducation supérieure », s’exclame Jérémie Bédard-Wien, porte-parole de l’ASSÉ. La mesure est habituelle pour le Parti Québécois, qui en 1996, sous la gouverne de la ministre Marois, annonçait des coupures de près de 400 millions de dollars en éducation. « Au nom du déficit zéro, ces coupures attaquent directement la communauté universitaire. En effet, les administrations vont-elles remettre en question les salaires des cadres et les dépenses immobilières, ou sabrer dans les budgets dédiés à l’enseignement, la recherche et les services aux étudiantes et étudiants? La réponse est claire et ouvre la voie à une future hausse des frais de scolarité », poursuit M. Bédard-Wien.

L’ASSÉ a déjà exprimé de nombreuses réserves face au Sommet sur l’enseignement supérieur. « On nous dit que tout est sur la table. Pourtant, les nouvelles d’aujourd’hui ne font que confirmer nos craintes : quand le gouvernement veut prendre une décision, il l’annonce derrière des portes closes, sans consultation aucune. C’est le gouvernement qui rompt en premier le dialogue, pas les associations étudiantes », déplore M. Bédard-Wien. « Ce sommet ressemble à un spectacle où les intentions du gouvernement sont déjà inscrites à l’avance : indexer les frais de scolarité et instaurer des mécanismes d’assurance-qualité standardisés au marché économique. »

Enfin, l’ASSÉ rappelle qu’elle se fera entendre dans la rue au mois de février en marge des conclusions du sommet sur l’éducation et qu’elle appelle à une mobilisation massive pour l’occasion.

jeudi 8 novembre 2012

Le Jour du Souvenir, portons le coquelicot blanc !

Montréal, lundi 5 novembre 2012 - Le Collectif Échec à la guerre lance aujourd’hui officiellement sa deuxième campagne annuelle du coquelicot blanc à l’occasion du Jour du Souvenir. Il invite tous ceux et celles qui pensent qu’il faut en finir avec les guerres à le porter le 11 novembre prochain.
La campagne du coquelicot rouge commémore les victimes militaires lors des conflits armés. Nous partageons la peine des familles qui ont ainsi perdu des êtres chers. Toutefois, la campagne du coquelicot blanc vise à porter l’attention sur toutes les victimes de la guerre. Depuis la Deuxième Guerre mondiale, la très grande majorité des morts lors des guerres sont des civils, en particulier des femmes et des enfants. Selon Suzanne Loiselle, porte-parole du Collectif Échec à la guerre, « au-delà du nombre de morts, nous ne devons jamais oublier qu’il y a tant d’autres personnes violées, blessées, mutilées et d’innombrables drames humains causés par les guerres ».
De plus, en portant le coquelicot blanc, la population affirme son opposition à la guerre et sa détermination à lutter pour un monde de paix. Nous ne voulons pas « nous souvenir » en endossant les interventions guerrières canadiennes à l’étranger, l’accroissement des dépenses militaires et la montée du militarisme au Canada.
En effet, au cours de la dernière année, le gouvernement Harper a souvent contribué à attiser les tensions internationales par des déclarations incendiaires, notamment sur l’Iran, la Syrie et le rôle même des Nations Unies. Dans une vaste campagne de commémoration de la guerre de 1812, il a accentué la promotion d’un nouveau patriotisme militaire que nous rejetons. Nous dénonçons l’absence de transparence et l’érosion du rôle du Parlement en ce qui concerne, notamment, le coût des interventions et des équipements militaires et même le rôle des troupes canadiennes déployées à l’étranger.
Cette année, de nombreuses personnalités se sont ouvertement engagées à porter le coquelicot blanc. Pour lire leur engagement et connaître la liste des signataires, cliquez ici.

vendredi 19 octobre 2012

La Ville de Québec révèle avec éclat l’absurdité de ses règlements et de leur application

Communiqué pour diffusion immédiate

Québec, le vendredi 19 octobre 2012 – Alors qu’un concours de construction de maison de carton devait avoir lieu durant la Nuit des sans abri à Québec, les organisateurs ont appris quelques minutes avant le début dudit concours qu’ils étaient menacés de recevoir des contraventions s’ils procédaient. C’est le règlement 19.1 alinéa 1 du règlement sur la Paix et le bon ordre qui est en cause. La Ligue des droits et libertés, section de Québec, par ailleurs organisatrice du concours, dénonce non seulement le règlement en question, mais aussi l’application rigide et arbitraire de celui-ci.
Le règlement en question interdit de « construire, ériger, installer, déposer, maintenir, occuper ou faire construire, ériger, installer ou déposer une structure, une tente ou toute autre construction, équipement ou appareil servant ou pouvant servir d’abri ». Nous avons déjà dénoncé ce règlement avec le Regroupement pour l’Aide aux itinérants et itinérantes de Québec (RAIIQ) au mois de juin dernier. Nous croyons en effet qu’il s’agit là d’un autre règlement qui donne des armes aux policiers pour judiciariser les itinérants dans leurs stratégies de survie et dans leur occupation de l’espace public.

Et malheureusement, les événements de la journée démontrent de façon éclatante que les policiers ne l’utiliseront pas avec jugement…

La Ligue compte bien contester ce règlement, mais aussi plusieurs autres issus du règlement sur la paix et le bon ordre :

 5. Il est interdit à une personne, sans motif raisonnable dont la preuve lui incombe, de flâner, de vagabonder ou de dormir dans une rue ou dans un endroit public.

 11. Il est interdit de mendier ou de solliciter dans une rue ou dans un endroit public.

19.1 alinéa 1° construire, ériger, installer, déposer, maintenir, occuper ou faire construire, ériger, installer ou déposer une structure, une tente ou toute autre construction, équipement ou appareil servant ou pouvant servir d’abri;

19.3 Il est interdit de se trouver dans un parc entre 23 heures et 5 heures le lendemain.

19.4 Il est interdit de participer ou d’être présent à un attroupement sur le domaine public entre 23 heures et 5 heures le lendemain.

jeudi 27 septembre 2012

En Grèce, la police vous conseille plutôt d’appeler les néonazis


(De Kalamata, Grèce) Kalamata, au sud-ouest du Péloponnèse, est une petite ville calme, endormie sous les rayons écrasants du soleil de l’été malgré l’ombre imposante de la chaîne montagneuse du Taygète. Un endroit sans histoire, où le temps semble s’écouler à un rythme plus lent, sans aucun lien avec les mégalopoles comme Athènes ou Thessalonique, d’où nous parviennent de temps en temps quelques images inquiétantes de pauvreté ou de montée de la violence.
Et pourtant, Kalamata a elle aussi ses problèmes dus à la crise qui frappe la Grèce : des groupes de mendiants à chaque carrefour, le plus souvent des immigrés illégaux venus d’Asie et d’Afrique et laissés à la dérive après avoir franchi la porte d’entrée de l’Europe. Enfin, disons plutôt que Kalamata avait elle aussi ce genre de problème.

Un étrange « miracle » durant l’hiver

Durant l’hiver, un « miracle » étrange s’est produit : il n’y a plus de mendiants aux carrefours, plus d’immigrés clandestins vendant à la sauvette des CD piratés. D’abord, naïvement, on se dit que l’Etat grec a enfin décidé de gérer le problème de l’immigration clandestine, et de s’occuper de tous ces pauvres gens laissés à la merci des mafias prêtes à leur tendre une main secourable, le tout pour un prix modique. Et puis, au détour d’un article de l’un des journaux régionaux, la vérité se révèle. Noire comme une nuit de la fin des années 30.

Non, ce n’est pas la police qui est intervenue, non, ce n’est pas l’Etat qui a décidé d’enfin assumer ses responsabilités.


Nikolaos Michaloliakos, leader d’Aube dorée, en conférence de presse le 6 mai 2012 à Athènes (Louisa Gouliamaki/AFP)

C’est Aube dorée, « Chrissi Avgi » en grec. Ce groupement est plus une milice paramilitaire qu’un parti politique. Son idéologie est clairement affichée, sans le moindre complexe ou la moindre dissimulation : ouvertement raciste, xénophobe, Aube dorée revendique son attachement à l’idéologie nazie, arborant des photos d’Adolf Hitler – dont elle qualifie le jour de la mort de terriblement triste – et un symbole voisin de la svastika comme emblème.

Des pogroms dans les banlieues d’Athènes

C’est Aube dorée qui a nettoyé les carrefours de Kalamata, qui a organisé les bastonnades, ratonnades et passages à tabac nécessaires pour chasser de la ville des pauvres gens sans ressources et sans défense – pour nettoyer les rues comme on le ferait pour de la vermine.

Ce sont les milices d’Aube dorée qui se sont substituées à la police et à l’Etat grec en toute impunité, et qui revendiquent ouvertement leurs exploits dans les journaux.

Malheureusement, l’histoire ne s’arrête pas là. Durant l’été, les lecteurs attentifs ont pu lire les récits des pogroms organisés par Aube dorée dans les banlieues défavorisées d’Athènes. Lire un article est une chose. Entendre directement le récit de crimes encouragés – suscités – par la police grecque près de vous est tout autre chose.

La police ne viendra pas : pas les moyens

Un soir à Kalamata, une Grecque aperçoit un homme de couleur dans son jardin. Inquiète, elle téléphone à la police. La réponse de la maréchaussée est rapide, et très claire : non, la police n’enverra aucun de ses officiers sur place, cependant, la dame peut appeler Aube dorée, qui viendra faire le nécessaire.

Serviable, le policier à l’autre bout du fil donne à la dame le numéro de téléphone à composer pour obtenir l’assistance des milices du parti néonazi. Choquée, la femme raccroche et se refuse à obtempérer.

Elle attend.

Toujours inquiète, elle finit par retéléphoner à la police. Même réaction : qu’elle appelle donc Aube dorée, et son problème sera réglé. Non, la police n’interviendra pas, elle n’en a pas les moyens. A nouveau, la femme raccroche. Il n’est pas question pour elle de demander aux néonazis de venir.
Pourtant, quelques minutes plus tard, les milices d’Aube dorée déboulent. Il n’y a plus personne dans le jardin de la femme. Mais, à quelques dizaines de mètres de là, se trouve une maison occupée par un Pakistanais. En quelques minutes, les gorilles en uniformes paramilitaires l’encerclent. Puis ils y foutent le feu.

Fin de l’histoire.

Nous ne sommes pas en 1938. Nous ne sommes pas en Allemagne. Nous sommes en 2012, en Grèce, un pays connu pour sa douceur de vivre et l’hospitalité de ses habitants. Un pays ruiné par une gestion corrompue, et surtout par les volontés absurdes de gouvernements étrangers et de banquiers centraux qui n’ont aucune idée, aucune conscience du monstre qu’ils sont en train de réveiller et de nourrir, encore et encore, avec chaque mesure d’austérité inique et inefficace qu’ils imposent par la force à un pays exsangue.

Ce mécanisme est pourtant bien connu

Lors des élections de mai, les néonazis d’Aube dorée récoltèrent 8% des suffrages. En juin, leur score était de 7%, suffisamment pour envoyer 21 députés au parlement grec, institution démocratique qu’ils attaquent tous les jours, expliquant fièrement et sans la moindre ambiguïté, qu’ils mèneront le combat dans la rue avec leurs troupes d’assaut dès qu’ils seront prêts.

Les derniers sondages placent Aube dorée à plus de 10%, devant le Pasok. Chaque coup asséné à la Grèce, chaque mesure imposée de l’extérieur, en notre nom, nous qui sommes européens et avions basé notre Europe sur le serment du « plus jamais ça », chaque exigence d’austérité aveugle qui vise toujours les mêmes couches de la population et arrache aux gens simples le peu qui leur reste, les pousse plus avant dans l’étreinte noire d’Aube dorée.

Le mécanisme est d’une simplicité terrible, et déjà bien connu de toute personne ayant quelques notions d’histoire : détruire un pays de l’extérieur en employant des méthodes de colonisation économique à peine voilée, détruire ses services publics – santé, éducation et autres –, tout en laissant en place les administrations et les gouvernements corrompus qui sont à la base du problème, conduit au délitement complet de l’Etat de droit. Tout s’effrite, et la démocratie se craquèle, puis tombe, morceau par morceau, comme un papier peint pourri.

La police et l’armée, riches en nostalgiques de la sinistre dictature d’extrême droite des colonels et où les néonazis font leurs plus hauts scores électoraux, profitent des circonstances pour simplement laisser aller un peu plus, et pousser une population déboussolée, sans perspective d’avenir, à la recherche désespérée de sécurité, dans les bras d’Aube dorée.

Aujourd’hui, des néonazis constituent le troisième parti grec, devant le parti social-démocrate historique.

Non, nous ne sommes pas en 1938.

Mais nous y allons.

Nous y courons.

Étudiants «poivrés»: l'université de Californie versera près de 1 million $US

Associated Press   26 septembre 2012 20h34  États-Unis
Les images de policiers projetant du gaz irritant sur des manifestants pacifiques sont devenues un symbole de ralliement du mouvement «Occupy Wall Street», qui s'est répandu dans plusieurs villes d'Amérique du Nord et ailleurs dans le monde l'an dernier. Les manifestants de UC Davis protestaient contre la hausse de leurs droits de scolarité et la brutalité policière.
Photo : La Presse canadienne (photo) The Enterprise, Wayne Tilcock/AP
Les images de policiers projetant du gaz irritant sur des manifestants pacifiques sont devenues un symbole de ralliement du mouvement «Occupy Wall Street», qui s'est répandu dans plusieurs villes d'Amérique du Nord et ailleurs dans le monde l'an dernier. Les manifestants de UC Davis protestaient contre la hausse de leurs droits de scolarité et la brutalité policière.

San Francisco – L'université de Californie (UC) a accepté de verser près de 1 million $US pour régler une poursuite en justice intentée par des manifestants qui ont reçu du gaz irritant au visage lors d'un rassemblement du mouvement «Occupy» sur le campus de Davis en 2011, selon un accord préliminaire conclu mercredi.

L'incident du 18 novembre 2011 avait suscité un tollé à travers les États-Unis, des manifestations sur le campus et des appels à la démission de la chancelière Linda Katehi, après la publication de vidéos de l'incident sur Internet, qui sont devenues virales.

Les images de policiers projetant du gaz irritant sur des manifestants pacifiques sont devenues un symbole de ralliement du mouvement «Occupy Wall Street», qui s'est répandu dans plusieurs villes d'Amérique du Nord et ailleurs dans le monde l'an dernier. Les manifestants de UC Davis protestaient contre la hausse de leurs droits de scolarité et la brutalité policière.


En vertu de l'accord, l'université devra verser 30 000 $US à chacune des 21 personnes qui ont porté plainte, en plus de 250 000 $US que leurs avocats devront se partager.

La chancelière de l'université, qui s'est publiquement excusée après l'incident, devra faire parvenir des excuses formelles par écrit à chacun des plaignants, qui sont tous des étudiants ou d'ex-étudiants.

L'université et les plaignants, représentés par l'American Civil Liberties Union, ont déposé l'accord préliminaire devant un tribunal fédéral de Sacramento. L'accord, approuvé par le conseil d'administration de l'université à la mi-septembre, doit encore être validé par un juge fédéral. Les deux parties peuvent également faire appel.

L'accord prévoit que l'université mette de côté 100 000 $US pour dédommager d'autres éventuels plaignants capables de prouver qu'ils ont été arrêtés ou ciblés par du gaz irritant lors de l'incident.

«Nous pensons que l'accord proposé est dans le meilleur intérêt de l'université», a déclaré le porte-parole de l'établissement, Steve Montiel.

La plaignante Fatima Sbeih, qui a récemment obtenu son diplôme en études internationales, a affirmé qu'elle souffrait de crises de panique et de cauchemars après avoir reçu du gaz irritant lors de l'incident.

«Je veux être certaine qu'une telle chose ne se reproduira pas», a-t-elle déclaré dans un communiqué. «L'université a encore du travail à faire pour regagner la confiance des étudiants, et ce règlement est un pas dans la bonne direction.»


Par Terence Chea

jeudi 20 septembre 2012

CONCERT ORGANISÉ POUR COLLECTER DES FONDS POUR GAZA ARK AND PAJU - DAVID ROVICS: AMERICAN PROTEST SINGER

Dimanche, 14 octobre 2012 à 19:30,
Café L'artère, 7000 av. du Parc (métro du Parc), à Montreal,
Organisé par Gaza Ark; PAJU


mercredi 19 septembre 2012

Rentrée FÉMINISTE et ÉLECTRIQUE



Féminismes Électriques
LANCEMENT & TABLE RONDE
Vendredi 21 septembre

Cocktail 18h
Table ronde 19h à 20h30

Féminismes Électriques
BOOK LAUNCH & ROUND TABLE
Friday September 21st


Cocktail 6pm
Roundtable Discussion 7- 8:30 pm





La Centrale est fière d'annoncer la sortie de sa nouvelle publication, Féminismes Électriques. Venez célébrer sa parution en présence de plusieurs des écrivaines et artistes qui l'ont conçue.
Leila Pourtavaf, Helena Reckitt, G.B. Jones, Thérèse St-Gelais, Manon Tourigny, Roxanne Arsenault et Cecilia Berkovic seront présentes pour discuter de leur contributions au livre et célébrer avec La Centrale Galerie Powerhouse.
Féminismes Électriques regroupe des essais et textes d’artistes évoquant les préoccupations de la dernière décennie à la galerie. Les textes sont largement influencés par les discours contemporains sur le féminisme et par le renouvellement du mandat de ce centre d’artistes autogéré ; qui se veut désormais un espace plus inclusif, engagé avec un large éventail de perspectives esthétiques et critiques informés par le genre, les politiques de représentation et le dialogue inter-générationel.
Cet ouvrage interroge les différents processus institutionnels et discursifs à travers desquels l'art est produit et distribué. En effet, les artistes féministes ont redéfini les pratiques artistiques et ont questionné les questions de genre, de pouvoir et de la représentation. Dès les premières pages, une question fondamentale est posée: comment pouvons-nous comprendre et appliquer une politique féministe, dans nos pratiques artistiques et culturelles qui possèdent un regard critique sur les rapports de pouvoir au sein de notre société?
Coordonné par Leila Pourtavaf, le livre met en vedette des essais d’Helena Reckitt, deThérèse St-Gelais, de Trish Salah ainsi que de Bernadette Houde et Aneessa Hasmi, des conversations entre Manon Tourigny,  Stephanie Chabot etDominique Pétrin, entre Reena Katz etJumana Manna et enfin entre Onya Hogan-Finlay et Chris Kraus. 

Abondamment illustré, il inclut une affiche de l’artiste G.B Jones ainsi qu’un calendrier détaillé, d’une décennie de programmation à la galerie préparé par Roxanne Arsenault. Le graphisme est de Cecilia Berkovic.
FÉMINISMES ÉLECTRIQUES a été coédité avec Les Éditions du rémue-ménage. 
Il est distribué par DIMEDIA et Art Metropole.
Coût :
30 $ et 25 $ pour les membres de La Centrale

Les livres seront en vente à La Centrale et sur l'internet ICI.

La Centrale is proud to announce the publication of new, ground-breaking book,Féminismes Électriques. We invite you to come celebrate its launch in the presence of many of the writers and artists who created it.
Leila PourtavafHelena Reckitt, G.B. Jones, Thérèse St-Gelais, Manon TourignyRoxanne ArsenaultCecilia Berkovic and many more will be in attendance to discuss their contributions to the book and to celebrate with La Centrale Galerie Powerhouse.

Féminismes Électriques considers the evolution of feminist artistic practices over the last decade at La Centrale Galerie Powerhouse, a feminist artist-run center in Montréal with a 40 year history of exhibiting some of the most exciting local, national and international feminist and women artists.

The collection features essays and artist texts that engage with current debates about the evolution of feminism, and the re-orientation of La Centrale’s mandate in light of such debates. Taking into account the different institutional and discursive processes through which art is produced and circulated, feminist artists have reconceptualized art practices to examine questions of gender, power and representation. They have also appropriated the means through which art is presented and positioned within a larger system.

Féminismes Électriques focuses on these multi-layered and heterogeneous feminist interventions in contemporary art, and begins with a basic question: how do we understand and activate a feminist politics in our artistic and cultural practices that critically engages with relationships of power in our society?
Edited by Leila Pourtavaf, this bilingual collection features essays by Helena Reckitt, Thérèse St-Gelais, Trish Salah, Bernadette Houde, and Aneessa Hashmi, as well as a series of artist texts: Manon Tourigny in conversation with Stéphanie Chabot and Dominique Pétrin, Reena Katz with Jumana Manna and Onya Hogan-Finlay with Chris Kraus. The publication includes an artist poster by G.B. Jones as well a detailed programming history of a decade of the gallery's programming byRoxanne Arsenault. The extensively illustrated book was designed by Cecilia Berkovic.

FÉMINISMES ÉLECTRIQUES was co-published by Les Éditions du rémue-ménage.  It is distributed by DIMEDIA Art Metropole.
Price :
$30 / $25 for members

Books will be available for purchase at La Centrale and as well as online here.





Appel de dossiers
Date Limite 15 Octobre 2012

Call for Submissions
Deadline October 15th, 2012





Fondée et issue des mouvements féministes en 1973, La Centrale galerie Powerhouse est un des plus anciens centres d’artistes autogérés du Québec. Le centre s’est donné pour mandat de développer les pratiques artistiques féministes et de soutenir la visibilité d’artistes et d’initiatives moins ou peu représenté-es auprès des institutions culturelles établies. Le centre encourage les artistes à toutes les étapes de leur carrière afin de permettre les échanges intergénérationnels.

Le centre a pour objectif d’offrir une plateforme pour les langages en art actuel porté par les discours féministes, les théories du genre, la diversité culturelle et la transdisciplinarité.  Nous accueillons des propositions pour des projets d'expositions et de performances qui répondent à ces thématiques.
La sélection des propositions est effectuée par le comité de programmation, qui est composé de membres du centre et de ses employées. Les réponses seront envoyées par la poste ou par courriel dans un délai de 3 mois après la date de tombée.
Veuillez envoyer votre dossier à
l’attention du :
Comité de programmation
LA CENTRALE GALERIE POWERHOUSE
4296 Boulevard Saint-Laurent
Montréal, Québec
H2W 1Z3, Canada
Pour plus d'informations et un formulaire veuillez cliquer ici.

Growing out of the feminist art movement and founded in 1973, La Centrale Galerie Powerhouse is one of the oldest artist-run centers in Quebec.

The center’s mandate expands on a history of feminist art practices and engages a broader spectrum of underrepresented artists and their initiatives within established art institutions. We promote the work of artists at all stages of their careers to allow for intergenerational dialogue.
The centre's objective is to provide a platform for contemporary art in dialogue with feminist thought, gender theory, as well as intercultural and transdisciplinary practices.  We invite artist project proposals for both exhibitions and performances, that respond in some way to these preoccupations.
Projects are selected by the Programming Committee, which is composed of members of La Centrale and programming staff. Results will be mailed or e-mailed up to 3 months after the submission deadline.
Please send your application to the attention of:
ATT: Programing Committee
LA CENTRALE
4296 Boulevard Saint.Laurent
Montréal, Québec.
H2W 1Z3, Canada
For further information and an application form please click here.

lundi 17 septembre 2012

Arrestation durant la grève étudiante: il réclame 42 000$ au SPVM

Spvm Police Montreal

Le Huffington Post Québec

Le propriétaire du restaurant Zero8, Dominique Dion, qui a été arrêté à l'intérieur de son commerce lors d'une manifestation étudiante nocturne le 19 mai dernier, vient de déposer une plainte en déontologie policière et réclame 42 000$ à la Ville de Montréal.

Situé sur la rue St-Denis à Montréal à l'angle de la rue Ontario, le restaurant Zero8 s'est retrouvé au coeur des nombreuses manifestations nocturnes, parfois violentes, au printemps dernier.

Lors d'une charge des policiers du SPVM contre des manifestants vers minuit le 19 mai, un policier a procédé à l'arrestation de Dominique Dion dans le portique de son restaurant. M. Dion avait ouvert la porte de son établissement pour permettre à des clients installés à la terrasse de sortir par l'arrière du restaurant et éviter la rafle des policiers.

Dans un billet diffusé sur le Web, Dominique Dion décrit la scène ainsi:
La porte s’ouvre, on me prend par la chemise et le policier crie: «Lui, on l’embarque!». «Pardon? Je suis propriétaire!» «Je m’en calice», rétorque cet individu, complètement enragé qui me plaque sur la vitre du commerce avant de me projeter au fond de notre terrasse.
La scène est d'ailleurs visible sur une vidéo de la caméra de sécurité de l'établissement, mise en ligne sur YouTube par M. Dion.

Il ajoute que le policier qui l'a arrêté a refusé de s'identifier.

Nombreux manquements

En entrevue avec Le Huffington Post, Dominique Dion reproche plusieurs écarts de conduite aux policiers qui ont procédé à son arrestation. Il affirme que les policiers ont juré à plusieurs reprises, l'ont arrêté sans lui faire part de ses droits ou du motif de l'arrestation, en plus de conduire l'auto-patrouille de façon dangereuse avec les gyrophares allumés alors que, selon lui, la situation ne l'exigeait pas.

Dominique Dion ajoute que les attaches de plastique («tie-wrap») utilisées pour le contraindre pendant près de deux heures étaient si serrées que ses poignets en sont demeurés enflés pendant quatre jours. À ce jour, il affirme avoir encore mal au pouce régulièrement.

Le restaurateur croit notamment avoir été victime de «profilage». «Je portais le carré rouge en soutien au mouvement étudiant, dit-il. Je ne vois pas d'autre raison.»

Dans une mise en demeure envoyée le 13 septembre 2012 au Bureau des réclamations de la Ville de Montréal, que Le Huffington Québec a obtenu, M. Dion détaille le montant réclamé ainsi:
Détention arbitraire et privation de jouissance: $8,000.00 Perte de jouissance des mains pendant environ 4 jours: $4,000.00
Dommages corporels - pouce droit (perte de sensibilité, craquements, perte de motricité), avec droit de réserve si la situation se détériore: $10,000.00
Atteinte à ma réputation: $10,000.00
Dommages exemplaires pour arrestation injustifiable sur une propriété privée et pour violence physique et verbale utilisée alors que je n’ai présenté aucune résistance: $5,000.00
Dommages exemplaires pour avoir mis inutilement ma vie en danger en utilisant inutilement les gyrophares d’urgence et pratiquant une conduite dangereuse, de plus, sans ceinture de sécurité: $5,000.00
Total de la réclamation: $42,000.00
«Au-delà de ma cause personnelle, dit-il, je veux dénoncer les arrestations arbitraires. La façon dont j'ai été arrêté était inacceptable.» Il dit comprendre la fatigue des policiers, qui ont été très sollicités durant le conflit étudiant. «Mais ils doivent demeurer professionnels.»

Des excuses du SPVM

M. Dion a été relâché après environ six heures de détention. Il n'a pas été accusé et n'a pas reçu d'amende.

Le 20 juin 2012, Dominique Dion a reçu une lettre d'excuses signée par l'inspecteur Alain Simoneau, chef de police du poste de quartier 21. «Nous regrettons votre implication dans cet événement, qui, bien malgré vous, vous a causé du tort. Il est difficile pour nous d'expliquer l'attitude du policier concerné et nous prenons part à votre inquiétude face à ce comportement», écrit M. Simoneau.

Il a été impossible de rejoindre le SPVM avant l'heure de publication.

Le nouveau gouvernement fait sa rentrée, plusieurs centaines d’enfants la manquent


Le Collectif Éducation sans frontières fait connaitre ses revendications en matière du droit à l’éducation gratuite pour toutes et tous
 
Montréal, 17 septembre 2012 — Le Collectif Éducation sans frontières (CESF) exige que le nouveau gouvernement en place légifère en matière d’accès à l’éducation gratuite pour toutes et tous, peu importe leur statut migratoire ou le statut migratoire de leur(s) parent(s). Il demande à tous les partis politiques - PQ, PLQ, CAQ et QS - de s’entendre sur le fait que tous les enfants méritent et doivent aller à l’école sans distinction.

Le CESF travaille avec des migrant-e-s confrontés au problème du non-accès à l’éducation. Le nombre de personnes touchées par cette réalité reste difficile à fixer. Le CESF estime à, au moins, plusieurs centaines le nombre d’enfants nés ailleurs et sans statut légal (résident permanent, citoyen canadien ou tout autre statut) ou bien enfants de demandeurs d’asile refusés ou en instance d’expulsion n’ayant pas accès aux écoles comme les autres au Québec. Il a envoyé des lettres restées à chaque commissaire des cinq commissions scolaires de Montréal et à tous les partis politiques.

« Nous craignons que ces enfants soient les grands oubliés de la rentrée et de cette campagne électorale. Or il est encore temps de sauver leur année scolaire », soutient Linda Guerry, chercheure à l’UQAM et mère d’un petit garçon, engagée au CESF. « Dans une société qui se veut égalitaire et solidaire, toute personne, peu importe son statut migratoire, devrait avoir le droit à une éducation gratuite et ceci à tous les niveaux, de la garderie à l’université, comme c’est le cas dans de nombreux pays, par exemple en Europe où la quasi-gratuité de l’éducation est la norme », ajoute-t-elle.

« L’accès à l’éducation sans discrimination est consacré dans de nombreux instruments internationaux de protection des droits humains dont le Canada est signataire, rappelle Judith Rouan, organisatrice communautaire et mère de trois enfants scolarisés à la commission scolaire de Montréal, elle aussi engagée au CESF. De nombreux pays dans le monde ont des lois et des mécanismes qui protègent le droit à l’éducation des personnes sans statut d’immigration. Dans certains pays d’Europe, aucun document n’est requis pour l’inscription à l’école. Aux États-Unis, les écoles ne peuvent pas refuser l’admission d’un enfant en raison de son statut migratoire. »

Le climat de suspicion et de répression à l’égard des immigrant-e-s sans statut ainsi que les difficultés administratives sont autant d’obstacles pour l’inscription des enfants à l’école. L’absence de dispositions claires au sujet de l’accès à l’éducation de ces enfants entraîne des situations discriminatoires scandaleuses tributaires du pouvoir discrétionnaire des institutions d’enseignement. De jeunes adultes sont également concernés et l’accès aux formations professionnelles, collégiales ou universitaires pour les personnes sans-statut est aussi semé d’embûches.

« Comment ne pas être indigné par la situation québécoise où une résidence légale est exigée pour l’accès à l’école gratuite et où des écoles acceptent des enfants sans statut à la condition qu’ils payent des frais de scolarité de 5000 à 6000 $ ? », demande Judith Rouan.

Le CESF est un collectif issu de la campagne « Cité sans frontières », initiée par Solidarité sans frontières et visant à faire de la région montréalaise un espace où les immigrant-e-s sans statut puissent avoir accès aux services essentiels — tels que les hôpitaux, les cliniques, les écoles et les banques alimentaires. Plusieurs organismes et associations reconnaissent les revendications de CESF et soutiennent sa déclaration collective, dont la Ligue des droits et libertés ainsi que l’Association pour une solidarité syndicale étudiante.

samedi 8 septembre 2012

Des étudiants sans le sou

Réalisée l'année dernière, une étude de la clientèle... (PHOTO MARCO CAMPANOZZI, LA PRESSE)

Ewan Sauves
 La Presse

À 12 h, vendredi dernier, dans le pavillon Judith-Jasmin de l'UQAM, impossible de ne pas remarquer les dizaines de boîtes de carton empilées les unes sur les autres. Peu après la fin des cours, un attroupement se forme dans le hall. Les étudiants n'attendent qu'une chose: leur sac d'épicerie. 

«C'est horrible d'avoir à quêter littéralement de l'argent pour payer ses dépenses. Dire «Je suis dans la merde, j'ai besoin d'aide» à de purs étrangers, c'est là où on est rendus, nous autres.» Valérie Mccutcheon est responsable de tout. Étudiante au baccalauréat en sociologie, la jeune femme de 28 ans a réussi à mettre sur pied, en moins d'une semaine, le Fonds de solidarité inter-UQAM. «C'est une idée qui a été discutée dans une assemblée générale et j'ai décidé de m'impliquer, de donner la première poussée.»

Au coeur des revendications du Fonds: dénoncer le non-versement, pour le mois de septembre, des prêts et bourses aux étudiants et collégiens annoncé en août par le gouvernement. Pendant un mois, ceux-ci se retrouvent le bec dans l'eau, sans aucune source de revenus. Le groupe recueille donc des denrées non périssables et des dons, afin d'aider les étudiants touchés par le non versement de l'aide financière aux études en septembre. Vendredi dernier, ils étaient 50 à profiter de la première distribution de nourriture de l'année.

 Parents étudiants 

«La majorité des bénéficiaires sont des parents étudiants, déplore celle qui ne recevra pas son chèque habituel de 850$ ce mois-ci. Vous devriez lire les courriels que je reçois depuis le mois d'août: des gens qui ne peuvent plus manger, qui doivent faire des choix entre nourriture-garderie et droits de scolarité-loyer.»

«Les coupes de l'AFE [aide financière aux études], c'est très majeur. De septembre à avril, c'est notre seule source de revenus. Avec ma charge de cours et ma fille, je ne peux pas travailler durant l'année.»

Ce n'est pas la première fois que Maryse, mère étudiante à l'UQAM, fait la queue pour obtenir un sac d'aliments. Elle se rend à une banque alimentaire proche de chez elle plusieurs fois par semaine. Maryse a peur pour les mois à venir, où elle devra, «plus que jamais» faire des choix difficiles. «Je gratte les fonds de tiroirs, j'ai travaillé cet été alors j'ai pu mettre un peu de sous de côté, mais jusqu'à quand ça va durer?»

Affluence importante 

La pauvreté et l'insécurité alimentaire chez les étudiants sont deux problèmes qui ne datent pas d'hier, selon l'organisme de collecte et de distribution de denrées Moisson Montréal. Réalisée l'année dernière, une étude de la clientèle ayant recours aux diverses banques alimentaires de l'île de Montréal relève une augmentation de 300% depuis 2008 de la demande provenant des étudiants.

Au Centre d'entraide et de ralliement familial (CERF), situé rue Ontario Est, une fréquentation importante se fait sentir depuis un an. «J'ai beaucoup de parents étudiants du cégep du Vieux Montréal à l'heure actuelle. Je les vois beaucoup ceux-là», partage Guy Cournoyer, le directeur général du CERF. Selon lui, le ministère de l'Éducation aurait dû prendre le temps d'analyser l'ampleur de sa décision.

Pour le moment, le Fonds de solidarité inter-UQAM compte organiser des distributions de produits alimentaires jusqu'au 28 octobre. Valérie Mccutcheon réajustera le tir si le besoin se fait sentir. «Je calcule que ça va leur [les étudiants] prendre trois semaines pour se remettre de leur déficit. On finira en fin octobre pour qu'ils reprennent un peu leur souffle.»

jeudi 23 août 2012

Une grève imminente des professeurs à l'UQAM?


Gilles Lajoie
Article original ici

L’un des berceaux de la contestation étudiante, au printemps dernier, l’Université du Québec à Montréal, risque de nouveau d’être en grève.

Mais cette fois, ce ne sont pas les étudiants qui risquent de manifester, mais plutôt les professeurs. Le Syndicat des professeurs de l’UQAM envisage de tenir une grève si «les conditions normales d’enseignement ne sont pas réunies pour les programmes ou facultés et que la prestation de travail est tout de même exigée par l’Université». C’est ce que révèle un projet de résolution qui sera discutée, demain, au cours d’une assemblée extraordinaire du syndicat.

samedi 18 août 2012

Un message d'Alliance Romaine

Bonjour,


Le présent message est pour vous informer de la construction imminente d'un barrage hydroélectrique sur la rivière romaine.

Il s'agit, en fait, du deuxièmes barrages construits sur cette rivière.
Les répercutions d'une telle infrastructure sont nombreuses pensons notamment aux dommages causés à l'environnement, aux désavantages pour la population de Sept-îles et particulièrement pour les populations autochtones qui seront privés d'une partie de leur territoire du au passage de lignes électriques...

Ce projet de construction vise à alimenter en électricité des futures compagnies qui s'installeront à Sept-Îles. En se moment nous sommes en surproduction d'électricité et celle qui sera produite au barrage de la rivière Romaine va être vendu à rabais, c'est-à-dire à un prix moins élevé qu'il en coûte pour la fabriquer.

Finalement, une partie des travaux effectués ont été attribué à la compagnie Louisbourg SBC née de la fusion de deux compagnies qui ont été reconnues coupable de fraude. Cette compagnie est d'ailleurs gérée par Tony Accurso.

C'est entre autre pour ces raisons que le groupe Alliance Romaine a lancé un appel à l'arrêt des travaux.

Voici les quatre demandes faite par le groupe :

1. Que Hydro-Québec résilie le contrat avec Louisbourg SBC et s'engage à ne pas lui en accorder de nouveaux d'ici à ce que la Commission Charbonneau ait fait ses recommandations quant à la légitimité que des compagnies liées à Tony Accurso obtiennent des contrats de cette nature.

2. Que le gouvernement du Québec s'engage à mettre de l'avant une planification intégrée qui prend en compte l'ensemble des coûts et bénéfices (environnementaux, sociaux et économiques) des différentes filières énergétiques dans le choix des projets à réaliser.

3. Que Hydro-Québec s'engage à suivre la recommandation du BAPE demandant de préserver une rivière équivalente, pour chaque rivière harnachée, en commençant par la rivière Magpie.

4. Qu'un bilan des impacts sociaux actuels du chantier de la Romaine soit réalisé, où les citoyen.ne.s, organismes et municipalités concernées pourront préciser des balises pour que les projets de développement régional bénéficient à long terme aux communautés, sans miner à court terme l'accès aux services de base (logement, commerces locaux, etc.)

Pour lire l'appel à l'arrêt des travaux entièrement et pour signer l'appel rendez-vous sur le site internet de Romaine-appel : http://www.romaine-appel.org/

Faites circuler!

mercredi 1 août 2012

Justice pour Manuel! Non aux déportations!

English version follows
S’il vous plaît, diffusez à vos réseaux
« C’est une expérience tellement traumatisante d’être détenu dans cette prison. Je ne suis pas un criminel, je n’ai fait que demandé de l’aide. Je ne peux pas croire qu’on y enferme des familles avec des jeunes enfants et que certaines personnes sont ici depuis des mois », Manuel


Le gouvernement canadien procédera jeudi le 26 juillet à la déportation de Manuel, demandeur d’asile gay, malgré les risques de persécution, de violence et d’atteinte à sa vie qui l’attendent au Mexique. Allons dénoncer ces politiques d’immigration discriminatoires, criminelles, néolibérales et racistes! Non à la déportation de Manuel et à toutes les autres! Non aux détentions! Honte au gouvernement canadien et sa loi C-31. Justice pour les migrantEs et réfugiéEs!

Mexicains unis pour la régularisation (MUR), Action LGBTQ avec les immigrants et réfugiés (AGIR), Action santé travesti(e)s et transsexuel(le)s du Québec (ASTT(e)Q), Arc-en-ciel d’Afrique, Au-delà de l’arc-en-ciel (ADA), Conseil Québécois des Gais et Lesbiennes (CQGL), Dignidad migrante, Solidarité sans frontières, Le Centre des travailleurs et travailleuses immigrant(e)s et Gais et lesbiennes asiatiques de Montréal (GLAM) dénoncent la décision de l’état canadien de procéder à la déportation de Manuel, ressortissant mexicain gai ayant déposé une demande d’asile au Canada le 14 décembre 2008. Nous demandons au Ministre de l’immigration, Monsieur Jason Kenney, d’intervenir en utilisant son pouvoir discrétionnaire afin que Manuel puisse demeurer au pays et ait accès à la résidence permanente. De plus, nous demandons un sursis de renvoi jusqu’à ce que la Commission interaméricaine des droits humains ait émis un verdict par rapport à  sa demande d’asile

Voici quelques actions concrètes que vous pouvez réaliser dans les prochaines semaines pour l’appuyer dans sa lutte :
1)      Faites circuler ce communiqué de presse dans vos réseaux
3)      Écrivez une lettre de support pour Manuel (si vous êtes intéressez, envoyez un courriel à info@agirmontreal.org
4)      Rendez-vous le jeudi 26 juillet  à l’aéroport de Montréal à 16 heures, dans la section des départs internationaux, près de la compagnie aérienne Westjet. Allons crier notre mécontentement!
Monsieur Sanchez a été forcé de quitter le Mexique en raison de constantes menaces et agressions physiques ainsi que sexuelles perpétrées à son endroit par un agent de police qui n’acceptait pas que la victime mette fin à leur relation. Craignant pour sa vie, il est venu au Canada en décembre 2008 et y a déposé une demande d’asile. Après avoir vécu 4 ans à Montréal, sa demande d’asile et ses recours subséquents afin de demeurer au Canada ont tous été rejetés. Toutefois, de plus en plus d’individus, organisations et communautés solidaires appuient Manuel dans sa lutte afin de pouvoir rester dans le pays où il a trouvé  la sécurité.

Manuel devait être déporté du Canada le 20 juin dernier. Or, quelques heures avant de se présenter à son expulsion, Manuel a reçu des conseils de son avocat, lui suggérant de demeurer au Canada le temps que la Commission interaméricaine des droits humains examine sa demande d’asile. Craignant pour sa vie, Manuel a alors décidé de reporter son départ de quelques jours dans l’espoir que cette instance internationale intervienne dans son dossier ou que le ministre de l’immigration, Jason Kenney, réponde à la demande du chef de l’opposition officielle du Canada, Thomas Mulcair, d’utiliser ses pouvoirs discrétionnaires afin de lui accorder un permis ministériel lui permettant de demeurer au Canada et d’éventuellement accéder à la résidence permanente. Malheureusement, Kenney a rejeté cette requête, prétextant que Manuel pouvait se réfugier à Cancun. D’autre part, la Commission interaméricaine n’a pas encore statué sur son dossier.

Dans ce contexte, Manuel a décidé de se présenter de lui-même aux services d’immigration en compagnie de son avocat, avec, en mains, un billet d’avion qui le transporterait au Mexique le 26 juillet prochain. Vendredi le 20 juillet, alors qu’il rencontrait le personnel d’immigration Canada, il a été mis en détention malgré son intention affichée de quitter le Canada. Lors d’une audience de révision de détention le lundi 23 juillet, il a été libéré sous caution. Cependant, il sera vraisemblablement déporté vers le Mexique demain, soit jeudi le 26 juillet.

Le fait de retourner au Mexique met incontestablement en danger la vie de Manuel. Il y a été persécuté par un policier. Les crimes et violations des droits humains commis par la police mexicaine ainsi que l’impunité dont elle jouit sont bien documentés  dans le Rapport annuel 2011 d’Amnistie internationale. L’agent de police qui persécutait Manuel pourra continuer à abuser impunément de son pouvoir, protégé par un système policier corrompu et criminel. Manuel sera forcé de vivre caché, dans la peur d’être retrouvé, violenté, voire même tué par son ancien « bourreau » qui peut le retrouver n’importe où dans le pays. Par ailleurs, les attaques homophobes et transphobes au Mexique sont toujours monnaie courante. Le Mexique se trouve en outre actuellement à  un point crucial en ce qui a trait aux questions de la sécurité et de l’accès à  la justice pour ses citoyens. Le gouvernement se trouve dans l’incapacité d’offrir à sa population un accès équitable à la justice. Dans ce contexte, la violence et l’impunité qui constituent de graves problèmes au Mexique touchent encore davantage les minorités sexuelles; le nombre élevé de crimes haineux et d’assassinats des personnes LGBT en témoigne.  

Courageusement, Manuel a décidé de témoigner publiquement de son expérience. En posant ce geste, il a espoir que d’autres réfugiés, en particulier les réfugiés LGBT Mexicains, ayant un parcours similaire au sien, n’aient pas à  vivre la même horrible saga que lui. Le cas de Manuel met en lumière les obstacles auxquels se heurtent présentement les demandeurs d’asile LGBT à l’intérieur du système de protection des réfugiés canadiens. Cette situation ne va que qu’empirer avec l’application de la nouvelle loi C-31, qui va à l’encontre de la Charte canadienne des droits et libertés et de la Convention de Genève sur la protection des réfugiésCette loi rendra un processus déjà dramatique encore plus difficile, augmentant le nombre de personnes incarcérées et déportées.

Depuis que Manuel est arrivé au Canada il y a près de 4 ans, il s’est enraciné au sien de diverses communautés. De plus, il est fortement impliqué dans des organismes qui soutiennent les migrants et les  nouveaux arrivants LGBT. Il a grandement enrichi la vie des gens qui le côtoient. S’il est déporté dans les prochains jours, cela constituera une grande perte pour nos communautés.

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Please forward to your networks
Justice for Manuel! Stop Manuel’s deportation!
“It’s an incredibly traumatizing experience to be detained. I am not a criminal, I only asked for help. I cannot believe that they hold families here with young children and some people have been here for months” - Manuel


On Thursday, July 26th, the Canadian government will be proceeding with the deportation of Manuel Sanchez, even though persecution, violence and threats to his life await him in Mexico. We denounce discriminatory, neoliberal and racist immigration policies! Stop Manuel's deportation, stop all deportations! No to detention! Shame on the Canadian government and refugee bill C-31. Justice for migrants and refugees! 

Mexicains unis pour la régularisation (MUR), Action LGBTQ avec immigrants et réfugiés (AGIR), Action santé travesti(e)s et transsexuel(le)s du Québec (ASTT(e)Q), Arc-en-ciel d’Afrique, Au-delà de l’arc-en-ciel (ADA),  Conseil Québécois des Gais et Lesbiennes (CQGL), Immigrant Workers Centre (IWC),  Solidarity Across Borders, Dignidad migrante, Gais et lesbiennes asiatiques de Montréal (GLAM) denounce the decision of the Canadian government to proceed with the deportation of Manuel, a gay Mexican citizen who came to Montreal to seek asylum due to persecution he faced because of his sexual orientation. We continue to urge Minister of Immigration Jason Kenney intervene and use his discretionary powers to grant Manuel permanent residency status. In addition, we request that a stay of deportation occur until the Inter-American Commission Human Rights (IACHR) has been able to make a decision based on their investigation.
Here are the concrete actions that you can take:
5)      Forward this Press Release to your networks
7)      Write a letter of support for Manuel (please e-mail info@agirmontreal.org if you are interested)
8)      Along with members of various migrant justice and LGBTQ rights groups, you are invited to  going to the airport, by International Departures and Westjet, at 4pm on July 26th in order to denounce Manuel's deportation. 
Manuel was forced to flee Mexico because of the constant threats, and physical and sexual violence he suffered at the hands of a police officer, who wouldn’t accept that Manuel had ended their relationship. Fearing for his life, Manuel came to Canada, seeking asylum. After nearly four years of living in Canada, Manuel’s refugee claim and subsequent recourses to remain in Canada have been rejected. However, there are a growing number of individuals, communities and organisations that are standing in solidarity with Manuel and his struggle to remain in Canada.  
On June 20th, the day of his deportation, Manuel’s lawyer believed there was an international intervention by the IACHR and so Manuel decided to remain in Canada. Unfortunately, the IACHR was only in the process of collecting information, and has not yet responded to Manuel’s case. NDP leader Thomas Mulcair had also made a request to Minister Kenney to use his discretionary powers to grant Manuel permanent residency status. Unfortunately, Minister Kenney has thus far refused this request. Given these circumstances, Manuel decided to present himself to the immigration office with a pre-purchased flight ticket back to Mexico for Thursday, July 26th. Manuel was prepared to return to Mexico, even though he knew this meant living in fear of being persecuted. On Friday, July 20th, Manuel presented himself with his lawyer to the immigration office. Upon his arrival, he was unnecessarily sent to detention. At the review of his detention on Monday, July 23rd, Manuel was released. However, he will be forced to leave Montreal tomorrow.
If Manuel is forced to return to Mexico, his life would, without doubt, be at risk. Attacks against LGBT people in Mexico are still commonplace. The Mexican government cannot assure its citizens of protection and justice due to corruption and impunity which disproportionately impacts marginalized communities, including sexual minorities, visible in the number of murders of LGBT people yearly. In Manuel’s case, he experienced physical and sexual violence at the hands of a police officer. The human rights abuses perpetrated by Mexican police forces and the failure to establish credible oversight controls have been well documented by the Amnesty International Annual Report 2011. Due of all of these factors, Manuel will be forced to live in constant hiding, since the police officer persecuting Manuel could easily trace his whereabouts anywhere in Mexico. 
Even though Manuel will have to live in hiding if returned to Mexico, he has decided to speak out. Manuel does not want what happened to him to happen to other refugees, especially LGBT Mexicans. Manuel’s case highlights the obstacles facing LGBT Mexican refugees within Canada’s refugee system, which will only worsen with the implementation of exclusionary refugee bill C-31, which goes against the Canadian Charter of Rights and Freedoms and the Geneva Convention. Bill C-31 will make an already difficult refugee process, even more difficult, increasing the number of migrants and refugees facing detention and deportation.
Since Manuel arrived in Canada nearly 4 years ago, he has established strong roots here, as part of multiple, diverse communities and is heavily involved in various migrant and LGBTQ newcomer organisations. He is a gentle, thoughtful and hard-working individual who has enriched the lives of those around him. If Manuel were forcibly returned to Mexico, it would be a tremendous loss to our communities. I

dimanche 1 juillet 2012

Bolivie : Le meurtre d’une conseillère municipale indigène, crime politique ou sexiste ?

Ecrit par Pablo Andres Rivero · Traduit par Pauline Ratzé
Global Voices 

 [Sauf mention contraire, les liens de ce billet redirigent vers des pages en espagnol]

Suite au meurtre de Juana Quispe, la société civile bolivienne et de nombreuses organisations du pays réitèrent leur appel auprès de l'Assemblée Plurinationale (le Parlement) pour que celle-ci vote la loi contre le harcèlement et les violences sexistes en politique.

Juana Quispe, femme indigène et, depuis 2010, membre du Conseil d'Ancoraimes, une commune rurale proche d'El Alto, faisait elle-même activement la promotion de la loi en question.

Elle appartenait à la Federación Pueblo Indígena, un mouvement politique opposé au MAS [FR], le parti au pouvoir. Cet engagement lui avait valu d'être la cible d'un harcèlement politique avant d'être assassinée en mars 2012. Un mois seulement avant sa mort, Juana Quispe avait réussi à récupérer ses droits politiques, entravés par les membres du MAS peu après son élection.

En novembre 2010 déjà, le site Enlared dénonçait le harcèlement dont Juana Quispe était victime :
La conseillère Juana Quispe Apaza, de la Federación Pueblo Indígena, a indiqué à Enlared-Onda Local, que depuis son élection, le 30 mai dernier, il lui a été interdit de participer aux sessions du Conseil et que, à plusieurs reprises, il lui a été demandé de renoncer à son siège.
[…]
Face à cette situation, elle expliquait vouloir initier une action en justice pour non-respect d’une décision juridique.
« Je vais continuer à lutter, pour les femmes, pas seulement pour moi. Nous sommes très silencieuses. Moi-même, je me suis tue pendant de longs mois. Maintenant, j'ai la force de me faire entendre, disait-elle ».
Dans le même article, nous pouvions aussi lire :
Ce cas n'est pas unique. Noemí Nina Chávez, conseillère du MAS dans la commune de Licoma (La Paz), dénonce avoir été discriminée par les habitants parce qu'elle était sans formation et mère célibataire.
« Une fois, lors du défilé du 16 juin, je n'avais personne pour garder mon bébé et j'ai donc dû l'emmener avec moi. Les gens m'ont critiquée. Ils m'ont demandé comment j'osais porter ainsi mon bébé vu mon mandat, raconte-t-elle. »
Global Voices publiait récemment un billet au sujet d'un rapport de Periodismo Humano dans lequel nous pouvions lire qu'en Bolivie « être une femme indigène est l'une des pires choses qui peut vous arriver ». Comme le souligne le blogueur Eduardo Bowles, en parlant du même rapport, « cette tragédie se reflète parfaitement dans la vie de Juana Quispe ».

Jusqu’à présent, les autorités boliviennes n’ont pas réussi à faire la lumière sur le meurtre de Juana Quispe. Toutefois, beaucoup craignent qu’elle ait été réduite au silence pour des motifs politiques. Dans un communiqué officiel, ONU-Femmes déclare :
Nous sommes profondément inquiets de la possibilité que ce drame soit un cas de violence sexiste en politique, comme le laissent penser les premières investigations menées par les forces spéciales de lutte contre la criminalité.
Click Genero, un blog dédié aux questions de genre, commente ainsi le projet de loi :
Après une étude réalisé en 2011, la Red-Ada (réseau national des travailleurs de l’information et de la communication), conclut qu’à Sucre, La Paz, Beni et El Alto, 27 % des femmes occupant des postes publiques « ont peur et se taisent ».
« Les violences politiques sont des actions qui vont à l’encontre de l’intégrité physique des personnes. La peur des enlèvements ou des coups les font démissionner et ces situations ne sont pas dénoncées. »
Le CIDEM, centre pour l’information et le développement des femmes, rapporte :
Durant l’année 2010 et les mois de janvier et février 2011, 249 femmes ont été assassinées et 154 de ces morts violentes sont des cas de féminicides.
L'État doit prendre des mesures urgentes pour garantir que des enquêtes appropriées soient menées en temps et en heure afin que ces violences ne restent pas impunies.



vendredi 29 juin 2012

Manifestations anti-austérité au Québec : les policiers accusés de viser au visage avec des balles en plastique

Un reportage de France 24

Une vidéo tournée lors d’une manifestation à Victoriaville (170 km à l’est de Québec) montre un policier pointer une foule avec une arme, puis un manifestant par terre, l’arrière de la tête en sang. Selon les organisateurs, ces images sont la preuve que les forces de la sûreté québécoise (SQ) ont visé les manifestants au visage avec des balles en plastique. L’auteur de la vidéo témoigne.
Vendredi 5 mai, une manifestation à l’appel de plusieurs syndicats et d’organisations de la société civile a rassemblé environ 2 000 personnes à Victoriaville, où se tenait le conseil national du Parti libéral au pouvoir. Menés par la Coalition opposée à la tarification et à la privatisation des services publics, les participants entendaient dénoncer la politique d’austérité du gouvernement, fragilisé par un climat social très tendu.
Depuis plus de trois mois, le pays vit au rythme d’une fronde étudiante sans précédent contre une hausse de 75% des droits de scolarité décrétée par le Premier ministre. Le mouvement contestataire s’est peu à peu étendu aux syndicats qui dénoncent la politique d’austérité menée par le gouvernement. Selon les observateurs, il s’agirait de la mobilisation la plus importante de l’histoire du Québec.
Cette vidéo a été filmée par William Ray qui a expliqué à la presse canadienne avoir filmé trois séquence à quelques seconde d'intervalles. Il dit avoir éteint sa caméra quand le policier a tiré pour porter secours à l'étudiant blessé. Les images ne permettent pas de confirmer que l'étudiant parterre a été touché par un tir policier. 
Comme souvent depuis le début de la contestation, la manifestation de Victoriaville a rapidement dégénéré en violentes échauffourées, la police répondant aux jets de pierre des manifestants par des gaz lacrymogènes. Des deux côtés, de nombreux blessés ont été dénombrés. Mais cette fois, les organisateurs ont dénoncé une "escalade de la répression" de la part des forces de police, les accusant d’avoir mis en danger la vie des manifestants en utilisant, entre autres, des balles en plastique. Trois d’entre eux ont été grièvement blessés vendredi, notamment Alexandre Allard, un étudiant de l’université de Laval victime d’un traumatisme crânien et toujours hospitalisé. Les organisateurs de la manifestation s'appuyent sur une vidéo, qui montre le jeune homme blessé, pour demander l’ouverture d’une enquête.
Sur cette version ralentie de la vidéo, un arrêt sur image (seconde 0'5) permet d'identifier un policier en train de viser quelqu'un avec une arme. Selon les manifestants, un collègue à sa gauche lui indique une cible.
Pour la première fois depuis vendredi, la sûreté du Québec a laissé entendre lors d’une conférence de presse jeudi matin que la blessure pourrait avoir été causée par un projectile utilisé par l’un de ses hommes. Jusque là, la SQ s’était toujours défendue d’être à l’origine des blessures des trois jeunes, dont l’un a perdu l’usage d’un oeil. Le ministre de la Sécurité publique a toutefois fait savoir qu’aucune enquête ne serait ouverte tant qu’il n’aurait pas été établi que la blessure a été causée par un policier.
"Le jeune se tenait debout et regardait la scène sans s’agiter, sans crier ni lancer quoi que ce soit sur les policiers" 

William Ray a filmé la vidéo présentée aux autorités mercredi par la Coalition d’opposition civile pour appuyer sa demande d’ouverture d’une enquête publique.

J’avais remarqué ce jeune homme avant qu’il ne soit à terre. Il se tenait debout et regardait la scène sans s’agiter, sans crier et lancer quoi que ce soit sur les forces de police. Il s’est passé 20 minutes avant que la SQ fasse venir une ambulance. Et pendant ce temps, elle a continué à gazer la zone où était allongé le blessé.
La sûreté du Québec venait de repousser 200 manifestants de l’autre côté d’une rue en les aspergeant de gaz lacrymogènes. Je m’étais posté devant la ligne des forces antiémeutes et j’ai entendu la décharge d’une arme. J’ai tourné la tête et j’ai vu ce jeune homme s’effondrer au sol. Des personnes l’ont transporté plusieurs mètres en arrière. Il avait des spasmes et une grosse blessure derrière l’oreille gauche. Ses yeux étaient ouverts, mais il était inconscient.
Ce billet a été rédigé avec la collaboration de Peggy Bruguière, journaliste à FRANCE 24.

Refus d'accès pour port de carré rouge : deux plaintes à la Commission des droits

 Lili Boisvert  |  Radio-Canada 
 
Carré rouge

La Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse du Québec a reçu deux plaintes pour discrimination liée au carré rouge, symbole du mouvement d'opposition à la hausse des droits de scolarité, depuis le début du conflit étudiant.

Dans un cas, une personne s'est vu refuser l'accès à un bar de la région de Québec. Dans un second cas, une personne s'est vu refuser l'accès aux services d'une entreprise de pièces mécaniques du Saguenay.

Les deux incidents pourraient faire l'objet d'une enquête, a indiqué une représentante de la Commission à Radio-Canada.ca.

Le symbole de la mobilisation étudiante est-il devenu une source de discrimination au Québec?

Par « mesure préventive », Frédéric, un étudiant qui arbore toujours le carré rouge en public en temps normal, a jugé bon de retirer le symbole de son chandail lorsqu'il visitait des appartements ce printemps, a-t-il confié à Radio-Canada.ca. Il craignait de tomber sur un propriétaire conservateur « ou, sans être conservateur, qui ferait une association entre le carré rouge, la violence, et des gens pas très responsables, des militants ou des gens trop sur le party, qui ne respectent pas l'autorité, qui ne vont pas respecter leurs obligations », explique-t-il. 

La semaine dernière, dans le cadre de la fin de semaine du Grand Prix du Canada, le Service de police de la Ville de Montréal a dû se défendre d'accusations de profilage politique.

La Coalition large de l'Association pour une solidarité syndicale étudiante (CLASSE) dit avoir reçu une centaine de témoignages de personnes affirmant avoir été victimes de fouilles policières arbitraires pendant cet événement. Selon l'association étudiante, ce sont essentiellement les personnes de moins de 20 ans et les personnes qui portaient un carré rouge qui ont été interpellées par les policiers.

La CLASSE avait déclaré qu'elle demanderait à la Commission des droits de la personne du Québec de se pencher sur la question du profilage politique depuis le début du conflit étudiant au Québec, mais mercredi, la Commission affirmait n'avoir toujours pas reçu de demande d'enquête formelle à ce sujet.

Politiques commerciales interdisant le carré rouge aux employés

Outre ces allégations de discrimination, depuis quelques jours, des entreprises québécoises sont au coeur d'une controverse pour avoir décidé d'interdire le port du carré rouge à leurs employés, une pratique considérée par certains comme une forme de censure.

C'est le cas de la chaîne de librairies Renaud-Bray, qui a publié lundi un communiqué pour défendre sa décision, plaidant, devant la critique, une politique de neutralité adoptée en 2005. Renaud-Bray « s'attend à ce que ses employés demeurent neutres lorsqu'ils sont en fonction, en évitant d'arborer un quelconque signe distinctif en support à une cause ou une autre », expose l'entreprise. Selon elle, cette politique « se conforme à la vaste majorité des pratiques adoptées dans le commerce de détail ».

Même son de cloche à la Société des alcools du Québec, qui a demandé à ses directeurs de succursale de s'assurer que les employés n'affichent sur eux aucun symbole d'une cause, « pour ne pas prendre part au débat ».

La Grande Bibliothèque prohibe elle aussi le symbole de la mobilisation étudiante au nom de la neutralité, depuis la fin du mois de mai. Les employés, qui manifestent déjà tous les mardis pour dénoncer le fait qu'ils sont sans contrat de travail, dénoncent également depuis cette semaine l'interdiction du port du carré rouge. Le Syndicat de la fonction publique du Québec, représentant les employés de Bibliothèque et Archives nationales du Québec, dénonce une politique de censure de la part de la direction.

Du côté des entreprises culturelles, le Théâtre d'Aujourd'hui est quant à lui revenu sur sa décision d'interdire le symbole aux employés de l'accueil. La direction du théâtre dit avoir compris que sa décision a été perçue comme une limitation de la liberté d'expression, écrit-elle sur son site web. Le théâtre n'invoque pas de politique de neutralité, précisant qu'il est « résolument pour une société qui priorise l'accessibilité à l'éducation ».

jeudi 28 juin 2012

Loi 78: la requête en sursis a été rejetée

La Cour supérieure vient de rejeter deux requêtes en sursis qui visaient  à... (Photo: Bernard Brault, La Presse)

Photo: Bernard Brault, La Presse



Émilie Bilodeau
La Presse


(Montréal) La Cour supérieure vient de rejeter deux requêtes en sursis qui visaient à suspendre la loi 78 et le règlement municipal P6. Les organisateurs de manifestation d'au moins 50 personnes devront donc continuer à fournir leur itinéraire au moins huit heures à l'avance.

Les fédérations étudiantes collégiale et universitaire (FECQ et FEUQ), la CLASSE et la Table de concertation étudiante du Québec (TaCEQ) ont tenté de faire valoir que la loi 78 brimait le droit de manifester. Le juge François Rolland n'a toutefois pas retenu leurs arguments.

«Les dispositions (de la loi 78) encadrent les manifestations, mais ne les prohibent pas, et ce, même si certaines limitations sont imposées», a-t-il écrit dans son jugement.

«D'ailleurs, la preuve démontre que les difficultés et dérapages surviennent lorsqu'il n'y a pas eu de remise préalable d'itinéraire, même si la majorité des participants semble se comporter correctement», indique-t-il plus loin.

Le juge Rolland n'a pas indiqué si l'obligation de fournir un itinéraire portait atteinte à la liberté d'expression. Il a dit que cette analyse de fond devait être faite dans le cadre d'un procès. La requête en nullité pour faire invalider la loi 78, déposée par les organisations étudiantes, sera entendue à l'automne.

Toujours espoir

Les porte-parole des différents groupes d'étudiants étaient unanimement déçus hier.

Gabriel Nadeau-Dubois, le porte-parole de la Classe, a pour sa part répété que la loi 78 risquait de tuer les associations étudiantes.

«La loi prévoit que s'il y a des piquets de grève, les cotisations peuvent être suspendues pour plusieurs trimestres. Ce qu'on a dit devant le juge, c'est que c'est une attaque directe à la liberté d'association. Mais le juge Rolland est resté silencieux sur cet argument et s'est contenté de répondre que ce n'était pas encore arrivé qu'il n'y avait donc pas d'attaque à la liberté d'expression», a dit M. Nadeau-Dubois qui ne perd pas espoir de gagner la cause lors de la requête en nullité.

Martine Desjardins, la présidente de la FEUQ, a indiqué que son organisation évaluait la possibilité de porter la décision en appel. Elle craint que les autorités se mettent à appliquer la loi au retour des élèves et étudiants sur les bancs d'école en septembre. «L'application de la loi 78 peut avoir des conséquences importantes pour nos associations à la rentrée. Une association qui déciderait par exemple de poursuivre la grève pourrait être mise en péril si les amendes associées à la loi venaient à s'appliquer», a-t-elle dit.


Félix-Antoine Michaud, l'avocat de Juripop qui représente les étudiants, assure que la bataille n'est pas terminée. «Une chose qui est sûre, c'est que ce jugement-là ne vient pas confirmer la légalité de la loi. En aucun cas, le juge vient dire que la loi est constitutionnelle. Ce n'était pas l'essence de la question qu'on lui posait», a-t-il déclaré.