Le Collectif Éducation sans frontières fait connaitre
ses revendications en matière du droit à l’éducation gratuite pour toutes et
tous
Montréal,
17 septembre 2012 — Le Collectif Éducation sans frontières (CESF) exige que le
nouveau gouvernement en place légifère en matière d’accès à l’éducation
gratuite pour toutes et tous, peu importe leur statut migratoire ou le statut
migratoire de leur(s) parent(s). Il demande à tous les partis politiques - PQ,
PLQ, CAQ et QS - de s’entendre sur le fait que tous les enfants méritent et
doivent aller à l’école sans distinction.
Le CESF
travaille avec des migrant-e-s confrontés au problème du non-accès à
l’éducation. Le nombre de personnes touchées par cette réalité reste difficile
à fixer. Le CESF estime à, au moins, plusieurs centaines le nombre d’enfants
nés ailleurs et sans statut légal (résident permanent, citoyen canadien ou tout
autre statut) ou bien enfants de demandeurs d’asile refusés ou en instance
d’expulsion n’ayant pas accès aux écoles comme les autres au Québec. Il a envoyé
des lettres restées à chaque commissaire des cinq commissions scolaires de
Montréal et à tous les partis politiques.
« Nous
craignons que ces enfants soient les grands oubliés de la rentrée et de cette
campagne électorale. Or il est encore temps de sauver leur année scolaire »,
soutient Linda Guerry, chercheure à l’UQAM et mère d’un petit garçon, engagée
au CESF. « Dans une société qui se veut égalitaire et solidaire, toute
personne, peu importe son statut migratoire, devrait avoir le droit à une éducation
gratuite et ceci à tous les niveaux, de la garderie à l’université, comme c’est
le cas dans de nombreux pays, par exemple en Europe où la quasi-gratuité de
l’éducation est la norme », ajoute-t-elle.
« L’accès à
l’éducation sans discrimination est consacré dans de nombreux instruments
internationaux de protection des droits humains dont le Canada est signataire,
rappelle Judith Rouan, organisatrice communautaire et mère de trois enfants
scolarisés à la commission scolaire de Montréal, elle aussi engagée au CESF. De
nombreux pays dans le monde ont des lois et des mécanismes qui protègent le
droit à l’éducation des personnes sans statut d’immigration. Dans certains pays
d’Europe, aucun document n’est requis pour l’inscription à l’école. Aux
États-Unis, les écoles ne peuvent pas refuser l’admission d’un enfant en raison
de son statut migratoire. »
Le climat
de suspicion et de répression à l’égard des immigrant-e-s sans statut ainsi que
les difficultés administratives sont autant d’obstacles pour l’inscription des
enfants à l’école. L’absence de dispositions claires au sujet de l’accès à
l’éducation de ces enfants entraîne des situations discriminatoires
scandaleuses tributaires du pouvoir discrétionnaire des institutions
d’enseignement. De jeunes adultes sont également concernés et l’accès aux
formations professionnelles, collégiales ou universitaires pour les personnes
sans-statut est aussi semé d’embûches.
« Comment
ne pas être indigné par la situation québécoise où une résidence légale est
exigée pour l’accès à l’école gratuite et où des écoles acceptent des enfants
sans statut à la condition qu’ils payent des frais de scolarité de 5000 à 6000
$ ? », demande Judith Rouan.
Le CESF est
un collectif issu de la campagne « Cité sans frontières », initiée par
Solidarité sans frontières et visant à faire de la région montréalaise un
espace où les immigrant-e-s sans statut puissent avoir accès aux services
essentiels — tels que les hôpitaux, les cliniques, les écoles et les banques
alimentaires. Plusieurs organismes et associations reconnaissent les
revendications de CESF et soutiennent sa déclaration collective, dont la Ligue
des droits et libertés ainsi que l’Association pour une solidarité syndicale
étudiante.
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