mardi 15 avril 2008

Éditorial francophone paru dans la dernière édition du Rebel Youth

Résistons aux attaques de Harper !

Les jeunes de tout le Canada sentent, avec raison, qu'il est urgent de lutter pour la paix, les emplois et l’éducation. Dans toute nos luttes, nous nous heurtons toujours à un obstacle principal, sous une forme ou une autre : le programme des conservateurs de Harper.

En matière de dépenses militaires du Canada, le budget destiné à la guerre continue d’augmenter. Il dépasse aujourd’hui celui de la guerre impérialiste contre la Corée. De plus, dans le discours du trône, Harper a clairement déclaré son intension de maintenir les troupes en Afghanistan au moins jusqu’en 2011.

Les forces anti-guerre et pour la paix s’opposent à la campagne agressive d'«Appui à nos troupes!», symbolisée par un ruban jaune, lancée par le ministère de la Défense, qui organise sa propagande de concert avec les médias. Nous devons, de façon plus urgente que jamais, lutter pour le retrait immédiat des troupes et contre le recrutement militaire.

Dans le domaine fiscal, Harper a encore réduit les impôts, notre seul moyen de payer les programmes publics. Pour la première fois dans l’histoire récente du Canada, le secteur de un pour cent des familles aux revenus les plus élevés paie moins d’impôts que le secteur des 10% de famille aux revenus plus faibles. Or ce ne sont pas les taxes des grandes entreprises que le gouvernement doit réduire, ce sont les frais de scolarité.

D'autres accords se préparent, entre autres l'«Accord sur le commerce, l'investissement et la mobilité de la main-d'oeuvre» (Trade, Investment, and Labour Mobility Agreement - TILMA) entre la Colombie-britannique et l'Alberta, qui permet aux entreprises de poursuivre en justice des municipalités et même des commissions scolaires pour contourner les lois sur l'environnement et sur le travail ainsi que d'autres règlements.

Harper a encore baissé l'âge auquel les jeunes contrevenantes/ants peuvent être jugés en tant qu'adultes. Il a modifié les lois concernant les drogues. Il ne s'attaque pas à la pratique du profilage racial, qui continue de criminaliser les jeunes de couleur et les jeunes autochtones. Par contre son gouvernement ne revoit pas les politiques sociales pour la jeunesse, et, entre autres, il n'introduit pas l'augmentation du salaire minimum, des politiques de création d'emplois et de financement pour l'égalité, les sports et les programmes culturels. En fait, en 2007, l'ensemble de la subvention annuelle accordée par le gouvernement fédéral aux guides et aux jeannettes canadiennes se limitait à ce que coûte formation d'été de cinq cadets. Imaginez quelles seraient les subventions aux organisations progressistes de la jeunesse si de telles subventions existaient!

Une chose est claire : nous devons, de toute urgence, construire d'autres orientations politiques. Nous devons, dans tout notre travail de conscientisation politique, donner une place centrale à l’objectif de vaincre Harper. Nous devons vaincre Harper aux élections, mais ce n'est pas par le travail des partis au Parlement que nous y parviendrons. Il est temps que nous approfondissions et étendions la riposte, que nous critiquions les conservateurs de façon plus incisive, que nous exercions des pressions plus puissantes sur les partis d'opposition pour qu'ils luttent contre les conservateurs de Harper et mettent fin à ce gouvernement.

Tout cela veut dire que nous devons mener la lutte acharnée dans nos écoles, lieux de travail, campus, centres communautaires, sur la place publique et dans les rues, en manifestant, en parlant, en écrivant, en soulignant constamment les politiques désastreuses de Harper. Comme celles-ci touchent directement les jeunes, les jeunes se sentent clairement concernés par ces politiques, entre autres le vol continuel de l'argent des étudiantes/iants, la mort de jeunes soldates/ats en appui à la sale guerre de l'Afghanistan, la pauvreté croissante des jeunes, les salaires minimum de misère qu'elles/ils gagnent, l'écrasant fardeau des dettes étudiantes écrasantes. Chacune de ces questions a atteint le niveau de crise.

Nous ne demandons pas à la population de "voter pour n'importe qui, mais pas pour les conservateurs". Nous devons expliquer la violence des attaques des capitalistes et la lutte que nous devons mener pour imposer des politiques différentes, qui soient favorables au peuple. Les attaques et la riposte sont inséparables, ils sont unis par un lien dialectique. Les politiques du peuple, pour lesquelles nous luttons, doivent inclure la souveraineté démocratique et populaire du Canada. Nous devons mettre fin à l'ALÉNA (Accord de libre échange nord-américain) et aux ententes du PSP (Partenariat nord-américain pour la sécurité et la prospérité), adopter une politique étrangère indépendante axée sur la paix et le désarmement, des politiques de financement de l'éducation, d'augmentation du salaire minimum au dessus du seuil de la pauvreté, de renversement des attaques contre les droits des travailleuses/eurs et du peuple.

Nous sommes capables, en développant un puissant mouvement unissant syndicalistes, travailleuses/eurs, femmes, jeunes et tous les secteurs du peuple de reverser le gouvernement Harper et ses politiques, donner au pays une nouvelle orientation mettant les gens d'abord et pas les profits, brisant le monopole des grandes entreprises, ouvrant une porte pour la lutte pour le socialisme contre le système capitaliste.

Telle est le point central de notre lutte. Ce n'est pas seulement le politicien Harper que nous voulons défaire : c'est tout le programme politique, économique et militaire que Harper défend que nous devons combattre. Les enjeux sont extrêmement élevés, et nous, jeunes militantes/ants, avons un choix à faire : nous pouvons continuer à suivre la voie désastreuse de ce gouvernement, ou nous joindre à l'opposition. Nous pouvons être le marteau ou l'enclume.

Collectif du RY

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