mardi 15 avril 2008

Article francophone paru dans la dernière édition du Rebel Youth

La loi 43
ou le gouvernement Charest qui a de la misère avec la démocratie

La loi 43 est une loi adoptée sous le bâillon en 2005 par le même gouvernement qui dégèle aujourd’hui les frais de scolarité. Cette loi a d’abord imposé leur convention collective, c'est-à-dire leur contrat de travail, à tou-te-s les employé-e-s du secteur de la fonction publique. Elle interdit ensuite à tous ces gens de soutenir tout mouvement qui viendrait ralentir ou perturber la tenue des services publics, soit, dans le cas présent, les cours offert par les enseignant-e-s.

«Nul ne peut, par omission ou autrement, faire obstacle ou nuire de quelque manière à la reprise ou au maintien des services habituels d’un organisme du secteur public ou à l’exécution par les salariés de leur prestation de travail relative à ces services, ni contribuer directement ou indirectement à ralentir, altérer ou retarder l’exécution de cette prestation.» (Article28)

En fait, elle interdit toute contestation de la part des ces employé-e-s et brime jusqu’à leur liberté d’expression en imposant des amendes extrêmement salées à tou-te-s les récalcitrant-e-s. Cette loi est à un tel point anti-démocratique que l’ONU elle-même la dénonce dans un rapport du bureau international du travail (BIT).

Toute personne allant à l'encontre de cette loi pourrait être sanctionnée d’une amende variant de 500$ à 1000$ par individu, et de 7000$ à 35 000$ pour les représentant-e-s syndicaux-ales, et l’éventail dans lequel se situent les fautifs-ves est très large.

«Commet une infraction quiconque aide ou, par un encouragement, un conseil, un consentement, une autorisation ou un ordre, amène une autre personne à commettre une infraction visée par laprésente section.»

Cependant, la ministre de l'éducation Michèle Courchesne a récemment affirmé que cette loi ne s'appliquait pas aux syndicats étudiants. Jusqu'à cette annonce, les syndicats étudiants restaient dans le flou puisqu' une grève étudiante perturbe la tenue des cours au même titre qu'une grève des enseignant-e-s. Mais si le droit à la grève des étudiant-e-s reste théoriquement intact, dans la réalité les enseigant-e-s et les administrations n'ont plus le droit formel de les soutenir dans leurs actions. Ainsi, pour la grève de trois jours, l'administration du cégep du Vieux-Montréal refusait de signer un accord avec l'AGECVM, C'est-à-dire le syndicat étudiant du collège, se cachant derrière la loi 43. La même situation s'est répétée dans une majorité d'institution en grève durant la semaine du 12 novembre. Mais vue l'ampleur du mouvement de grève cette semaine là, la ministre de l'éducation a annoncé que les administrations ne seraient pas sanctionnées pour la fermeture des établissements d'éducation. Ainsi, les administrations des Cégeps et des universités avaient l'occasion et la possibilité de négocier avec les syndicats étudiants pour la tenue d'une grève pacifique et éducative.

Cette loi odieuse est une véritable atteinte à la démocratie que nous nous devons de renverser à tout prix. C’était la seconde revendication de la grève de trois jours, en plus de condamner les hausse de frais de scolarité et d'exiger un réinvestissement en éducation.

Pour consulter la décision duBIT: http://www.sfpq.qc.ca/Grands_enjeux/Negociation/pdf/divers/archives/Decision_BIT.pd

Collectif du RY

Éditorial francophone paru dans la dernière édition du Rebel Youth

Résistons aux attaques de Harper !

Les jeunes de tout le Canada sentent, avec raison, qu'il est urgent de lutter pour la paix, les emplois et l’éducation. Dans toute nos luttes, nous nous heurtons toujours à un obstacle principal, sous une forme ou une autre : le programme des conservateurs de Harper.

En matière de dépenses militaires du Canada, le budget destiné à la guerre continue d’augmenter. Il dépasse aujourd’hui celui de la guerre impérialiste contre la Corée. De plus, dans le discours du trône, Harper a clairement déclaré son intension de maintenir les troupes en Afghanistan au moins jusqu’en 2011.

Les forces anti-guerre et pour la paix s’opposent à la campagne agressive d'«Appui à nos troupes!», symbolisée par un ruban jaune, lancée par le ministère de la Défense, qui organise sa propagande de concert avec les médias. Nous devons, de façon plus urgente que jamais, lutter pour le retrait immédiat des troupes et contre le recrutement militaire.

Dans le domaine fiscal, Harper a encore réduit les impôts, notre seul moyen de payer les programmes publics. Pour la première fois dans l’histoire récente du Canada, le secteur de un pour cent des familles aux revenus les plus élevés paie moins d’impôts que le secteur des 10% de famille aux revenus plus faibles. Or ce ne sont pas les taxes des grandes entreprises que le gouvernement doit réduire, ce sont les frais de scolarité.

D'autres accords se préparent, entre autres l'«Accord sur le commerce, l'investissement et la mobilité de la main-d'oeuvre» (Trade, Investment, and Labour Mobility Agreement - TILMA) entre la Colombie-britannique et l'Alberta, qui permet aux entreprises de poursuivre en justice des municipalités et même des commissions scolaires pour contourner les lois sur l'environnement et sur le travail ainsi que d'autres règlements.

Harper a encore baissé l'âge auquel les jeunes contrevenantes/ants peuvent être jugés en tant qu'adultes. Il a modifié les lois concernant les drogues. Il ne s'attaque pas à la pratique du profilage racial, qui continue de criminaliser les jeunes de couleur et les jeunes autochtones. Par contre son gouvernement ne revoit pas les politiques sociales pour la jeunesse, et, entre autres, il n'introduit pas l'augmentation du salaire minimum, des politiques de création d'emplois et de financement pour l'égalité, les sports et les programmes culturels. En fait, en 2007, l'ensemble de la subvention annuelle accordée par le gouvernement fédéral aux guides et aux jeannettes canadiennes se limitait à ce que coûte formation d'été de cinq cadets. Imaginez quelles seraient les subventions aux organisations progressistes de la jeunesse si de telles subventions existaient!

Une chose est claire : nous devons, de toute urgence, construire d'autres orientations politiques. Nous devons, dans tout notre travail de conscientisation politique, donner une place centrale à l’objectif de vaincre Harper. Nous devons vaincre Harper aux élections, mais ce n'est pas par le travail des partis au Parlement que nous y parviendrons. Il est temps que nous approfondissions et étendions la riposte, que nous critiquions les conservateurs de façon plus incisive, que nous exercions des pressions plus puissantes sur les partis d'opposition pour qu'ils luttent contre les conservateurs de Harper et mettent fin à ce gouvernement.

Tout cela veut dire que nous devons mener la lutte acharnée dans nos écoles, lieux de travail, campus, centres communautaires, sur la place publique et dans les rues, en manifestant, en parlant, en écrivant, en soulignant constamment les politiques désastreuses de Harper. Comme celles-ci touchent directement les jeunes, les jeunes se sentent clairement concernés par ces politiques, entre autres le vol continuel de l'argent des étudiantes/iants, la mort de jeunes soldates/ats en appui à la sale guerre de l'Afghanistan, la pauvreté croissante des jeunes, les salaires minimum de misère qu'elles/ils gagnent, l'écrasant fardeau des dettes étudiantes écrasantes. Chacune de ces questions a atteint le niveau de crise.

Nous ne demandons pas à la population de "voter pour n'importe qui, mais pas pour les conservateurs". Nous devons expliquer la violence des attaques des capitalistes et la lutte que nous devons mener pour imposer des politiques différentes, qui soient favorables au peuple. Les attaques et la riposte sont inséparables, ils sont unis par un lien dialectique. Les politiques du peuple, pour lesquelles nous luttons, doivent inclure la souveraineté démocratique et populaire du Canada. Nous devons mettre fin à l'ALÉNA (Accord de libre échange nord-américain) et aux ententes du PSP (Partenariat nord-américain pour la sécurité et la prospérité), adopter une politique étrangère indépendante axée sur la paix et le désarmement, des politiques de financement de l'éducation, d'augmentation du salaire minimum au dessus du seuil de la pauvreté, de renversement des attaques contre les droits des travailleuses/eurs et du peuple.

Nous sommes capables, en développant un puissant mouvement unissant syndicalistes, travailleuses/eurs, femmes, jeunes et tous les secteurs du peuple de reverser le gouvernement Harper et ses politiques, donner au pays une nouvelle orientation mettant les gens d'abord et pas les profits, brisant le monopole des grandes entreprises, ouvrant une porte pour la lutte pour le socialisme contre le système capitaliste.

Telle est le point central de notre lutte. Ce n'est pas seulement le politicien Harper que nous voulons défaire : c'est tout le programme politique, économique et militaire que Harper défend que nous devons combattre. Les enjeux sont extrêmement élevés, et nous, jeunes militantes/ants, avons un choix à faire : nous pouvons continuer à suivre la voie désastreuse de ce gouvernement, ou nous joindre à l'opposition. Nous pouvons être le marteau ou l'enclume.

Collectif du RY

jeudi 10 avril 2008

Article francophone parue dans le Rebel Youth (2007)

Afghanistan : Le Canada est en guerre
Alors que la résistance s’accentue, les États-Unis quittent et le Canada s’implique.

Par Marianne Breton-Fontaine


Le 17 mai dernier, le gouvernement de Stephen Harper, non seulement reconduisait la mission canadienne en Afghanistan pour deux années supplémentaire, soit, jusqu’an février 2009, mais acceptait que le Canada y prenne le commandement des opérations. Cela permet aux États-Unis de se dégager d’Afghanistan et de concentrer leurs forces en Irak, où la résistance à l’occupation devient de plus en plus forte.


Aux dires de notre gouvernement

Selon les autorités canadiennes, la mission en Afghanistan n’est pas une mission d’agression mais plutôt une mission d’aide pour le peuple afghan. Les soldats canadiens ont soi-disant pour mandat de sécuriser la région, de soutenir le gouvernement afghan dans ses efforts pour rebâtir le pays, de «promouvoir les politiques et les priorités du gouvernement afghan auprès des autorités locales et à faciliter les réformes dans le domaine de la sécurité.»

Cette mission est dans lignée de la lutte contre le terrorisme menée bien sûr, par le gouvernement étatsunien depuis les tristement célèbres attentats du 11 septembre 2001. Et la participation canadienne n’est pas mineure : «Dans le cadre de la Force opérationnelle Afghanistan (FOA), environ 2 300 membres des Forces canadiennes sont déployés en Afghanistan au sein de la rotation un (ROTO 1) de l’engagement canadien renouvelé envers la campagne internationale contre le terrorisme, Opération ARCHER». Pour fin de comparaison, notons qu’il y a en ce moment seulement 59 militaires canadiens engagés dans diverses missions de l’ONU.

Le gouvernement canadien se donne beaucoup de mal pour présenter cette opération militaire comme légitime et pacifique. Il s’appuie notamment sur cette image, que le Canada tend malheureusement à perdre avec sa politique étrangère proche des États-Unis, de pays pacifiste ne faisant que des missions de paix avec les casques Bleus de l’ONU. Les ONGs travaillent d’ailleurs en étroite collaboration avec les forces armées pour maintenir cette impression : «L’engagement militaire du Canada en Afghanistan s'appuie sur la réussite de nos opérations de soutien de la paix et vise à renforcer la sécurité dans ce pays.»(1)

Mais la réalité est bien différente. Il s’agit bel et bien de l’invasion d’un pays étranger, d’une déclaration de guerre. Loin d’être une force de paix, le Canada est devenu belliqueux, comme le prouve d’ailleurs son récent refus de réclamer un cesser-le-feu dans le cas de l’agression israélienne contre le Liban. Le Canada est en guerre et c’est lui l’agresseur! Et comme dans toute guerre, il y a une résistance, des blessés et des morts. Les troupes canadiennes font véritablement partie d’une force d’occupation militaire sous l’égide de l’OTAN.


Triste réalité afghane

Loin d’être la soi-disant mission d’aide, les troupes de la coalition n’arrivent pas ramener cette sécurité tant évoquée dans leurs discours de propagande. Ce sont encore les armes qui mènent et on semble être plus proche d’une «fusilocartie»* que d’une démocratie. Les seigneurs de la guerre gouvernent presque le pays entier. Ils imposent leurs lois, leurs taxes et leurs vue grâce à leurs nombreuses milices, beaucoup plus puissantes que les faibles autorités locales. Même les soldats étrangers n’en arrivent pas à bout. Mais de toute manière, ce ne sont pas ces potentats locaux que chassent le Canada ou les États-Unis, mais les Talibans et tous ceux qui résistent à l’invasion. On tente donc plutôt de calmer leur ardeur guerrière. Ces seigneurs faisant aussi la guerre entre eux, le peuple lui, ne ressent pas beaucoup la tranquillité et la paix que promettaient d’apporter les étrangers. Le gouvernement d’Hamid Karzaï essaie tant bien que mal d’affaiblir ces souverains régionaux avec des nominations par-ci par-là, mais l’autorité lui échappe toujours.

De plus, l’économie se nourrit actuellement de la culture illégale du pavot dont on tire l’opium et l’héroïne. Avec le régime Taliban, cette culture avait presque été éradiquée. Elle était passée de 3 276 tonnes à 185 tonnes, soit une diminution de 94%. Mais depuis leur chute, cette culture est en expansion phénoménale. De ces 185 tonnes elle a atteint, seulement en 2002, c’est-à-dire un an après le début de la guerre, 3 400 tonnes (2) par an ! L’Afghanistan est donc redevenu avec l’invasion des alliés le leader mondial dans la culture de cette drogue. Et pourtant, le gouvernement de Tony Blair disait en 2001 pour justifier sa collaboration avec les États-Unis que «Les armes que les Talibans achètent aujourd'hui sont payées avec les vies de jeunes Britanniques qui achètent leur drogue dans les rues britanniques. C'est une autre partie de leur régime que nous devons tenter de détruire.»(3) Belle réussite !

Que dire aussi des droits des femmes ? Ils n’ont guerre progressé sauf peut-être un peu sur papier. À cause du pouvoir des seigneurs de la guerre qui contrôlent une bonne partie du pays, les directives du nouveau gouvernement afghan ne se concrétisent pas. Selon un rapport de l’ONU, trois ans après la fin des Talibans, on constatait que les femmes, qui forment 48,2% de la population, avaient une espérance de vie de 44 ans, soit un an de mois que leurs homologues masculins et que les taux de mortalité infantile et maternelle restaient très élevés.(4) On les traite aussi toujours comme des citoyens de seconde zone et il y a encore un million de femmes qui n’ont pas accès à l’éducation. Les mauvais traitements sont toujours monnaie-courante tout comme le viol, la servitude, les mariages forcés, l’analphabétisme, la malnutrition, la pauvreté et l’exclusion. En bout de ligne, si cette invasion devait servir la cause des femmes, elle a encore échoué à ce niveau.


«Le Canada d’abord»

Si on ce fie à ce qui a été dit durant le débat exploratoire d’avant le vote du 17 mai, ce ne serait non pas la sécurité des afghans qui préoccupent notre gouvernement, mais bien celle du Canada. «Notre conception de cette opération en Afghanistan peut se résumer en trois mots : "Le Canada d'abord". La première stratégie de défense du Canada vise à protéger notre pays des menaces intérieurs et étrangères. Cela signifie qu'il faut aller en Afghanistan pour contrer les terroristes qui sont formés là-bas, car ces terroristes n'hésiteront pas à franchir les frontières et même les océans.»(5) C’est du moins ce qu’affirme Gordon O’Connor, ministre de la défense canadienne.

Or, les agissements du Canada font tout sauf canaliser les risques potentiels. Alors qu’on affirmait avoir une approche différente de celle des États-Unis, une approche plus humaine et pacifique, on a plutôt tendance à croire le contraire en voyant dans les média des militaires faire des menaces a un vieil homme ou encore en payer d’autres pour obtenir des informations.(6) Les forces armées canadiennes semblent plutôt se couper de la population qui les voit de plus en plus non comme des libérateurs, mais comme des envahisseurs à renvoyer chez eux.

De plus, l’arrivé de nombreux occidentaux et le retour de la diaspora afghane perturbent grandement les choses. L’inflation est grande et le pauvre peuple afghan voit ses moyens pour vivre diminuer de jour en jour. Alors que les «envahis» vivent dans la misère, les riches étrangers viennent s’installer chez eux, dictant la conduite du pays. Dans les conversations, on entend souvent des propos qui expriment le malaise à l’effet que… « sous les talibans, au moins, tous étaient pauvres et que le pouvoir n’était pas dominé par des gens parachutés d’un autre monde.» (7) Cette frustration est cultivée par les groupes fondamentalistes contre ces «infidèles» et sert à rallier une couche de la population qui, auparavant, n’aurait pas adhéré aussi facilement aux extrémistes. Cette dynamique cultive la haine et la violence à l’encontre des troupes occidentales.

Au moment où les violences montent en Afghanistan, une violence semblable à celle qui gronde en Irak, le Canada réitère son engagement dans ce pays et les États-Unis en profitent pour quitter. Les récents attentats-suicides non rien pour rassurer. Le Canada ne risque-t-il pas de s’enliser dans un conflit à long terme?

C’est peut-être cette question qui a perturbé les Pays-Bas, un autre grand joueur de la coalition. Ce pays hésite à envoyer les troupes supplémentaires requises à cause de l’insécurité grandissante et de ces attentats qui semblent être copiés sur le modèle irakien. (8) Rien pour rassurer sur l’avenir de cette occupation.

Évidemment, cet engagement est une façon pour le gouvernement Harper de racheter le Canada auprès de l’administration Bush après son refus officiel de l’appuyer en Irak. Rien pour nous rassurer pour notre avenir non plus.

En plus du coût énorme en vies humaines, de telles opérations ont aussi un coût financier. De 2002 à aujourd’hui, le Canada a dépensé pas moins de 4,1 milliards de dollars et compte augmenter sa participation dans ce pays. Et le résultat ? Où en sont les avancements pour la liberté et la démocratie dans ce pays alors que la résistance s’organise, que les seigneurs de la guerre font la loi et que les «dommages collatéraux», des vies humaines, sont énormes ?

Il faut impérativement nous opposer à la guerre en Afghanistan et faire reculer le gouvernement Harper sur ses positions. Si dans le cas de la guerre en Irak, la population mobilisée en masse à réussi à imposer sa position aux autorités, il est aussi possible de le faire pour l’Afghanistan. De toute manière c’est la poursuite de la même lutte, puisque si on laisse le Canada prendre les choses en main dans ce pays pour laisser les mains libres à Bush en Irak, l’opposition populaire n’aura réussit finalement qu’à leur faire faire un petit détour sans les empêcher d’arriver à leurs fins.
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1) Site des forces armées canadiennes, http://www.forces.gc.ca/site/newsroom/view_news_f.asp?id=1703

2) Afghanistan Opium Puppy Survey 2002, Octobre 2002, www.unodc.org

3) Citation de Tony Blair, www.biogs.com/controversy/blairspeech.html

4) EDITO : Afghanistan 2005 : Journée Internationale de la Femme, http://www.afghana.org/html/article.php?sid=1215

5) Le Devoir, Mission afghane: un vote déchirant, Harper a coincé l'opposition en réclamant le feu vert jusqu'en 2009, Hélène Buzzetti, 17 mai 2006, http://www.ledevoir.com/2006/05/17/109394.html?333

6) Téléjournal le Point de Radio-Canada, Reportage du 22 Juin 2006, 6 minutes 41 secondes, http://www.radio-canada.ca/actualite/v2/tj22h/?r=3

7) Le Monde Diplomatique, L’Afghanistan abandonné aux seigneurs de la guerre, Farhad Khosrokhavar, Octobre 2004, http://www.monde-diplomatique.fr/2004/10/KHOSROKHAVAR/11583

8) La Grande époque, Le Canada poursuit son engagement en Afghanistan malgré les attaques récentes, Noé Chartier, 24 Janvier 2006 http://french.epochtimes.com/news/6-1-24/3400.html

* Mot employé dans l’article du Monde Diplomatique (7)

jeudi 3 avril 2008

RÉFLEXIONS DU COMPAÑERO FIDEL : LA VICTOIRE CHINOISE

Cette article du camarade Fidel Castro sera publié dans le notre prochain numéro de Jeunesse Militante (en français) et de Rebel Youth (en anglais).

(Première partie)

Sans des rudiments de connaissances historiques, on ne comprendrait pas le thème que j’aborde.

En Europe, on avait entendu parler de la Chine. A l’automne 1298, Marco Polo raconta des choses merveilleuses d’un pays singulier appelé Catay. Christophe Colomb, un navigateur intelligent et audacieux, était au courant des connaissances que possédaient les Grecs au sujet de la rotondité de la Terre, et ses propres observations le faisaient coïncider avec ces théories-là. Il eut l’idée d’atteindre l’Extrême-Orient en naviguant vers l’Ouest depuis l’Europe. Il fut excessivement optimiste dans ses calculs des distances, plusieurs fois supérieures. Sans le savoir, ce continent-ci se mit en travers de sa route entre l’océan Atlantique et l’océan Pacifique. Magellan, lui, fit le voyage qu’il avait conçu, mais il mourut avant de pouvoir regagner l’Europe. Grâce à la valeur des épices qu’il avait recueillies, il put payer l’expédition de plusieurs navires, dont un seul rentra. C’était le préambule de futurs profits colossaux.

Dès lors, le monde commença à changer à toute allure. On vit reparaître de vieilles formes d’exploitation, depuis l’esclavage jusqu’à la servitude féodale ; des vieilles ou de nouvelles convictions religieuses s’étendirent à travers la planète.

C’est de ce brassage de cultures et de faits, accompagné des avancées de la technique et des découvertes de la science, que naquit le monde actuel, que l’on ne saurait comprendre sans un minimum d’antécédents réels.

Le commerce international, avec ses avantages et ses inconvénients, était imposé par les puissances coloniales comme l’Espagne, l’Angleterre et d’autres nations européennes qui, mais en particulier la seconde, eurent tôt fait de dominer le Sud-Ouest, le Sud et le Sud-Est de l’Asie, ainsi que l’Indonésie, l’Australie et la Nouvelle-Zélande, étendant partout leur domination par la force. Il ne restait plus aux colonisateurs qu’à soumettre le gigantesque pays chinois, à la culture plusieurs fois millénaire et aux ressources naturelles et humaines fabuleuses.

Le commerce direct entre l’Europe et la Chine démarra au XVIe siècle, après que les Portugais eurent établi les enclaves commerciales de Goa, en Inde, et de Macao, au sud de la Chine.

La domination des Philippine par l’Espagne facilita et accéléra les échanges avec le grand pays asiatique. La dynastie Qing, qui gouvernait la Chine, tenta de limiter dans toute la mesure du possible ce genre d’opérations commerciales avec l’extérieur qui ne lui étaient pas favorables. Elle ne le permit qu’à travers le port de Canton, aujourd’hui Guangzhou. La Grande-Bretagne et l’Espagne accusaient de gros déficits dans ce commerce, compte tenu de la faible demande de l’énorme pays asiatique, car tant les marchandises anglaises fabriquées dans la métropole que les produits espagnols provenant du Nouveau Monde ne lui était pas essentiels.

Les deux pays avaient toutefois commencé à lui vendre de l’opium. Le commerce à grande échelle de ce produit avait été dominé au départ par les Hollandais à partir de Jakarta, en Indonésie. Les Anglais, qui avaient constaté les profits qu’il rapportait – environ 400 p. 100 – firent passer leurs ventes d’opium de quinze tonnes en 1730 à soixante-quinze en 1773, le produit étant embarqué dans des caisses de soixante-dix kilos chacun, ce qui leur permettait d’acheter en retour de la porcelaine, de la soie, des condiments et du thé. Ce n’était pas l’or, mais l’opium qui servait de monnaie à l’Europe pour acheter des marchandises chinoises.

Au printemps 1838, constatant les terribles ravages que provoquait le commerce de l’opium, l’empereur Daoguang ordonna à Lin Zexu, un fonctionnaire impérial, de combattre ce fléau. Ce dernier fit donc détruire vingt mille caisses d’opium et adressa une lettre à la reine Victoria pour lui demander de respecter les normes internationales et d’interdire le commerce de drogues toxiques.

La réponse britannique fut les Guerres de l’opium, connues aussi comme les Guerres anglo-chinoises. La première dura trois ans, de 1839 à 1842 ; la seconde, à laquelle se joignit la France, quatre ans, de 1856 à 1860.

Le Royaume-Uni obligea la Chine à signer des traités inégaux par lesquels elle s’engageait à ouvrir plusieurs ports au commerce extérieur et à lui livrer Hong Kong. D’autres pays, suivant l’exemple anglais, imposèrent de termes d’échange inégaux.

Cette humiliation contribua à la rébellion des Taiping (1850-1864), à la révolte des Boxers (1899-1901) et finalement à la chute, en 1911, de la dynastie Qing qui, pour diverses raisons – entre autres sa faiblesse face aux puissances étrangères – était devenue extrêmement impopulaire en Chine.

Que se passait-il du côté du Japon ?

Ce pays, à la vieille culture et à la population très laborieuse – comme d’autres de la région – résistait à la « civilisation occidentale » et s’était maintenu hermétiquement fermé au commerce extérieur pendant plus de deux cents ans, entre autres motifs pour le chaos de son administration intérieure.

En 1854, au terme d’un voyage d’exploration antérieur mené par quatre canonnières, le commodore Matthew Perry, à la tête d’une force navale des Etats-Unis, menaça de bombarder la population japonaise, sans protection face à la moderne technologie de ces bâtiments, et obligea le shogun à signer, au nom de l’empereur, le traité de Kanagawa, le 31 mars 1854. C’est ainsi que débuta la greffe au Japon du commerce capitaliste et de la technologie de l’Occident. Les Européens ignoraient alors la capacité des Japonais à se débrouiller dans ce domaine.

Après les Yankees, arrivèrent, depuis l’Extrême-Orient, les représentants de l’empire russe qui redoutait que les Etats-Unis, auxquels il vendit ensuite l’Alaska (18 octobre 1867), ne prennent les devants dans les échanges commerciaux avec le Japon. La Grande-Bretagne et les autres nations colonisatrices européennes arrivèrent rapidement dans le même but.

Durant l’intervention des Etats-Unis au Mexique en 1862, ce même Perry occupa plusieurs parties de ce pays qui perdit finalement, au terme de la guerre, plus de la moitié de son territoire, justement les régions où s’accumulaient les plus grosses réserves de pétrole et de gaz, même si l’objectif principal des conquérants n’était pas alors les hydrocarbures, mais l’or et des territoires où s’étendre.

La première guerre sino-japonaise éclata officiellement le 1er août 1894. Le Japon souhaitait s’emparer de la Corée, un Etat tributaire de la Chine à laquelle il était subordonné. Doté d’armements et de techniques plus développés, il vainquit les forces chinoises au cours de plusieurs batailles proches de Séoul et de Pyongyang, puis de nouvelles victoires militaires lui ouvrirent la route vers le territoire chinois.

En novembre 1894, le Japon s’empara de Port-Arthur, aujourd’hui Lüshun. Son artillerie lourde détruisit la flotte du pays agressé qui fut surprise dans la base navale de Weihaiwei, à l’embouchure du Yalu, par une attaque terrestre depuis la péninsule du Liaodong.

La dynastie chinoise dut demander la paix et signer en avril 1895 le traité de Shimonoseki, qui mit fin à la guerre et par lequel la Chine fut contrainte de céder au Japon « à perpétuité » Formose, la péninsule du Liaodong et l’archipel des îles Pescadores, de lui payer une indemnisation de guerre de deux cent millions de taëls d’argent et d’ouvrir quatre ports à l’étranger. La Russie, la France et l’Allemagne, défendant leurs intérêts, obligèrent le Japon à restituer la péninsule du Liaodong, payant en échange trente autres millions de taëls d’argent .

Avant de passer à la seconde guerre sino-japonaise, je ne peux oublier un autre épisode militaire à double importance historique entre 1904 et 1905.

Une fois inséré dans la civilisation armée et les guerres pour le partage du monde imposées par l’Occident, le Japon, qui avait déjà livré sa première guerre contre la Chine, développa assez son pouvoir naval pour assener un coup dur à l’empire russe qui faillit provoquer prématurément la révolution prévue par Lénine quand il avait fondé, dix ans avant, le parti qui déclencherait plus tard la Révolution d’Octobre.

Le 10 août 1904, sans préavis, le Japon attaqua et détruisit la flotte russe du Pacifique à Shandong. Le tsar Nicolas II de Russie, furieux, ordonna à sa flotte de la Baltique de se mobiliser et d’appareiller vers l’Extrême-Orient. Des convois de bâtiments charbonniers furent engagés pour amener à temps les cargaisons dont avait besoin cette flotte tandis qu’elle naviguait vers sa lointaine destination. Une des opérations de transbordement de charbon dut se faire en haute mer à la suite de pressions diplomatiques.

Entrant dans la mer du sud de la Chine, les Russes se dirigèrent vers le port de Vladivostok, le seul disponible pour leurs opérations maritimes. Pour l’atteindre, trois routes se présentaient à la flotte : celle de Tsushima, qui était la meilleure variante, car les deux autres l’obligeaient de naviguer à l’est du Japon, ce qui aggravait les risques compte tenu de l’usure énorme des bâtiments et des équipages. C’est exactement ce que pensa l’amiral japonais qui, se préparant pour cette variante, situa ses navires, pour la plupart des croiseurs, de sorte qu’en faisant un virage en U, ils puissent défiler à environ six kilomètres des bâtiments russes, pour la plupart des cuirassés, dès lors à la portée de leurs canons servis par un personnel rigoureusement entraîné, d’autant que la flotte russe, à la suite de la longue route entreprise, ne naviguait qu’à huit nœuds contre seize la flotte japonaise.

On connaît cette bataille navale, qui se déroula les 27 et 28 mai 1905, comme la bataille de Tsushima.

Onze cuirassés et huit croiseurs y participèrent pour l’empire russe ; le chef de la flotte était l’amiral Zinovy Rodjestvensky ; bilan : 4 380 morts ; 5 917 blessés ; 21 bâtiments coulés, 7 capturés et 6 endommagés. L’amiral russe fut blessé au crâne par un fragment de projectile.

Quatre cuirassés et vingt-sept croiseurs y participèrent pour l’empire japonais ; le chef de la flotte était l’amiral Heichachiro Togo ; bilan : 117 morts ; 583 blessés ; 3 torpilleurs coulés.

La flotte de la Baltique fut détruite. Napoléon l’aurait qualifié d’Austerlitz maritime. On peut aisément supposer quelle profonde blessure ce fait dramatique a pu causer à la fierté et au patriotisme russes.

Après cette bataille, le Japon devint une puissance navale redoutée, à la hauteur de la Grande-Bretagne et de l’Allemagne, et rivalisant avec les Etats-Unis.

Le Japon revendiqua les années suivantes le concept de cuirassé comme arme principale. Il s’attacha à consolider la flotte impériale ; il commanda à des chantiers navals britanniques un croiseur spécial afin de le reproduire ensuite dans le pays, puis il fabriqua des cuirassés qui dépassèrent leurs homologues en blindage et en pouvoir de feu.

Dans les années 30, aucune autre nation n’était plus en mesure de faire concurrence au génie naval japonais dans la conception de bâtiments de guerre.

Ce qui explique la témérité avec laquelle le Japon attaqua un jour son maître et rival, les USA, dont le commodore Perry lui avait montré le chemin de la guerre.
Je continuerai demain.


Fidel Castro Ruz
30 mars 2008
19 h 35

LA VICTOIRE CHINOISE

(Deuxième partie)

En 1914, quand éclata la Première guerre mondiale, la Chine s’unit aux Alliés. En guise de compensation, ceux-ci offrirent de lui rendre à la fin du conflit les concessions allemandes dans la province de Shandong. Mais, une fois signé le Traité de Versailles que le président des Etats-Unis, Woodrow Wilson, imposa aussi bien aux ennemis qu’aux amis, les colonies allemandes furent cédées au Japon, un allié bien plus puissant que la Chine.

Devant une telle félonie, des milliers d’étudiants protestèrent sur la place Tienanmen le 4 mai 1919. C’est là que débuta le premier mouvement nationaliste à triompher en Chine, qui prit le nom du 4-Mai et réunit petite bourgeoise et bourgeoisie nationaliste, ouvriers et paysans.

Le courant nationaliste, qui avait surgi fin XIXe-début XXe siècles, se consolida avec la fondation du Kuomintang, autrement dit le Parti national du peuple dirigé par le docteur Sun Yat-sen, un intellectuel et révolutionnaire progressiste très influencé par la Révolution d’Octobre avec laquelle il resserra ses relations.

Le Parti communiste chinois vit le jour à un congrès qui se tint du 23 juillet au 5 août 1921 et auquel Lénine envoya des représentants de l’Internationale.

Le mouvement communiste s’attacha à réunifier la Chine. Parmi ses fondateurs, on trouvait le jeune Mao Zedong. C’est en 1923-1924 que se constitua le Front unique anti-impérialiste entre le PCC et le Kuomintang.

Sun Yat-sen étant décédé en mars 1925, son successeur Tchiang Kai-chek s’attacha à contrôler rigidement le Sud de la Chine, en particulier la région de Shanghai.

Tchiang Kai-chek, qui ne sympathisait pas avec la doctrine communiste, lança en 1927 une répression à grande échelle contre les communistes au sein de l’Armée nationale révolutionnaire, des syndicats et d’autres secteurs sociaux du pays, en particulier à Shanghai. Il réprima aussi fortement l’aile gauche du Kuomintang.

Après avoir occupé la Mandchourie pendant cinq ans, le Japon créa en 1932 l’Etat du Manzhouguo, ce qui constitua une grave menace pour la Chine. Cependant, Tchiang Kai-chek organisa cinq campagnes d’encerclement et d’extermination contre les communistes, qui se fortifièrent dans leurs bases du Sud du pays.

Réunissant ceux qui avaient réussi à échapper à la trahison de Tchiang Kai-chek en 1927, Mao Zedong se replia dans les montagnes des provinces du Jiangsu et du Fujian et y établit sur un vaste territoire le centre de sa résistance armée, à partir d’un puissant noyau de communistes conséquents et bien organisés : ce fut la République soviétique chinoise.

Faisant face aux forces nationalistes très supérieures de Tchiang Kai-chek, environ cent mille combattants chinois conduits par Mao entreprirent en 1934 ce qui fut connu comme la Longue Marche vers le Nord-Ouest en longeant le Centre, soit un trajet de six mille kilomètres qui dura une année et durant lequel ils durent constamment se battre. Cet exploit inouï fit de Mao le leader incontesté du Parti et de la Révolution en Chine. Son application des idées de Marx et de Lénine aux circonstances politiques, économiques, naturelles, géographiques, sociales et culturelles de la Chine le consacra comme un stratège politique et militaire de génie et fit énormément pour la libération d’un pays dont nul ne peut sous-estimer aujourd’hui le poids dans le monde.

La seconde Guerre sino-japonaise éclata le 7 juillet 1937, après que les Japonais eurent provoqué à dessein l’incident de départ : un soldat japonais ayant disparu quand son unité défilait sur le pont Marco Polo, qui traverse un fleuve situé à seize kilomètres à l’ouest de Pékin, ils en accusèrent l’armée chinoise qui se trouvait sur l’autre rive. L’affrontement qui s’ensuivit dura plusieurs heures. Presque aussitôt, le soldat reparut. Malgré la fausseté de l’accusation, le commandant japonais avait déjà donné l’ordre d’attaque. Faisant preuve de son arrogance coutumière, Tokyo exigea des conditions inacceptables pour la Chine puis dépêcha trois divisions équipées de leurs meilleures armes. En quelques semaines, l’armée japonaise contrôla le pas Est-Ouest depuis le golfe de Chihli – aujourd’hui Bo Hai – jusqu’à Pékin.

De Pékin, elle marcha sur Nankin (Nanjing), siège du gouvernement de Tchiang Kai-chek, déclenchant une des campagnes terroristes les plus horribles des guerres modernes : Nanjing et d’autres villes furent rasées ; des dizaines de milliers de femmes furent violées ; des centaines de milliers de personnes furent brutalement assassinées.

Le Parti communiste chinois avait donné la priorité à la lutte pour l’unité nationale face au plan du Japon de s’emparer de cet énorme pays et de ses ressources naturelles et de soumettre plus de cinq cent millions de Chinois à une servitude impitoyable. Le Japon était en quête d’espace vital. Sa conduite fut un mélange de capitalisme et de racisme, la version japonaise du fascisme.

Le Front uni antijaponais était déjà constitué en 1937. Les nationalistes eux aussi étaient conscients du danger. Le Japon occupa la plupart des villes côtières. A la fin de la Deuxième Guerre mondiale, les pertes chinoises se chiffreraient par millions.

Durant cette guerre épique, les communistes intensifièrent leur lutte contre les envahisseurs, leur causant des pertes sensibles.

Les Etats-Unis aidèrent les communistes et les nationalistes. Sur le point d’entrer à leur tour en guerre, ils demandèrent au gouvernement chinois l’autorisation de dépêcher une escadrille de volontaires. C’est ainsi que les Tigres volants virent le jour. Roosevelt envoya à leur tête le capitaine à la retraite Claire Lee Chennault, qui exprima son admiration devant la discipline, les tactiques et l’efficacité des combattants communistes.

Les Etats-Unis entrèrent finalement en guerre en décembre 1941, après l’attaque de Pearl Harbor. Toutefois, le Japon ne put déplacer à aucun moment de Chine ses troupes d’élite qui se montaient à un million de soldats en 1945.

Tchiang Kai-chek, que l’administration Truman – laquelle, en un acte de terreur, utilisa des armes atomiques sur la population civile du Japon – avait converti en l’homme fort des Etats-Unis, reprit sa guerre civile anticommuniste, mais ses troupes démoralisées ne purent résister à la vague irrépressible de l’Armée populaire chinoise.

Quand cette guerre-ci prit fin, en octobre 1949, les troupes de Tchiang Kai-chek, soutenues par les Etats-Unis et voyageant à bord de leur Septième Flotte, s’enfuirent à Taiwan où elles établirent un gouvernement anticommuniste pleinement soutenu par Washington.
La Chine serait-elle donc un « sombre recoin du monde » ?

Bien avant que Troie n’ait vu le jour et que L’Illiade et L’Odyssée, des créations assurément merveilleuses de l’intelligence humaine, ne circulent dans les villes-Etats grecques, une civilisation touchant des millions de personnes se développait déjà sur les vastes rives du Fleuve jaune.

La culture chinoise plonge ses racines dans la dynastie Zhou, qui remonte à deux mille ans avant notre ère. Son écriture particulière se base sur plusieurs milliers de signes graphiques représentant généralement des mots ou des morphèmes, un terme de la linguistique moderne peu connu du public non familiarisé avec ce thème. Nous sommes loin de comprendre la magie mystérieuse de cette langue dont l’apprentissage développe l’intelligence naturelle des enfants chinois.

De nombreux produits ayant vu le jour en Chine, comme la poudre, la boussole et d’autres, étaient absolument inconnus dans le Vieux Monde. Si les vents soufflaient en sens inverse de la route suivie par Colomb, les Chinois auraient peut-être pu découvrir l’Europe.

Taiwan est gouverné depuis 2000 par un parti dont la politique néolibérale et pro-impérialiste était encore pire que la politique traditionnelle du Kuomintang, farouchement opposé au principe d’une seule Chine proclamé historiquement par le Parti communiste. Cette question épineuse risquait de faire éclater une guerre aux conséquences imprévisibles, tel un moderne épée de Damoclès suspendue sur la tête de plus de 1,3 milliard de Chinois.

L’élection à Taiwan, le 23 mars dernier, du candidat de l’ancien parti qui fut la base politique de Tchiang Kai-chek, a constitué sans aucun doute, dans les faits, une victoire politique et morale de la Chine, car elle y écarte du pouvoir un parti qui, ayant gouverné presque huit années, était sur le point de faire de nouveaux pas funestes.

Selon les informations d’agences, sa défaite a été écrasante : seulement 4,4 millions de voix sur les 17 millions de personnes ayant le droit de vote.

Le nouveau président prendra possession le 20 mai. « Nous signeront un traité de paix avec la Chine », a-t-il déclaré.

Les dépêches annoncent que « Ma Ying-jeou est partisan de la création d’un marché commun avec la Chine, le principal partenaire commercial de l’île ».

La République populaire de Chine fait preuve de dignité et de prudence sur cette question épineuse. Le porte-parole du Bureau de Taiwan au Conseil d’Etat de Pékin a déclaré que la victoire de Ma Ying-jeou prouvait que « l’indépendance n’était pas populaire parmi les Taiwanais ».

Ce message laconique est éloquent.

Des ouvrages rédigés par des prestigieux chercheurs étasuniens ont révélé ce qui s’est passé sur le territoire chinois du Tibet.

Kenneth Conboy décrit dans La guerre secrète de la CIA au Tibet (Etienne Dubuis éditeur, 1999) tout le sordide de la conspiration, William Leary qualifiant cet ouvrage d’« étude excellente et impressionnante sur l’une des plus importantes opérations secrètes de la CIA durant la Guerre froide ».

En deux siècles, aucun pays au monde n’a reconnu le Tibet comme une nation indépendante, tous le considérant comme partie intégrante de la Chine. En 1950, après la victoire de la Révolution communiste, l’Inde le qualifiait de la sorte. L’Angleterre, aussi. Les Etats-Unis, jusqu’à la Deuxième Guerre mondiale, pensaient pareil et exerçaient même des pressions sur l’Angleterre dans ce sens ; après la guerre, ils y virent toutefois un bastion religieux contre le communisme.

Quand la République populaire de Chine instaura la réforme agraire dans le territoire tibétain, les élites sociales refusèrent que l’on touche à leurs biens et intérêts, ce qui conduisit à un soulèvement armé en 1959. Selon les recherches susmentionnées, cette révolte au Tibet fut préparée pendant des années par les services secrets étasuniens, à la différence des opérations préparées contre le Guatemala, Cuba et d’autres pays où ils agirent en toute hâte.

Un autre ouvrage – en fait, une apologie de la CIA – Les guerriers de Bouddha, de Mikel Dunham (Actes Sud, 2007), raconte comme celle-ci fit venir des centaines de Tibétains aux USA pour leur apprendre le maniement des armes, conduisit la rébellion, l’équipa, lui parachuta des armements, tandis que les insurgés se déplaçaient en cheval, à la manière des guérilleros arabes. Le prologue de l’ouvrage fut rédigé par le dalaï-lama en personne, qui affirme : « Bien que profondément convaincu que la lutte des Tibétains ne pourra vaincre que selon une approche à long terme utilisant des moyens pacifiques, j’ai toujours admiré ces combattants de la liberté pour leur courage et leur détermination inébranlables. »

Le dalaï-lama, décoré de la Médaille d’or du Congrès des USA, a loué Bush pour ses efforts en faveur de la liberté, de la démocratie et des droits de l’homme.

Il a par ailleurs qualifié la guerre en Afghanistan de « libération », celle de Corée de « quasi-libération » et celle du Vietnam d' « échec ».

J’ai résumé des données tirées d’Internet, en particulier du site Rebelión. Faute d’espace et de temps, je n’ai pas mentionné les pages de chaque ouvrage où apparaissent textuellement les citations que je leur ai empruntées.

Il existe un mal appelé sinophobie, assez généralisé dans les milieux occidentaux accoutumés du fait de leur éducation et de leur culture différentes à mépriser tout ce qui vient de Chine.

J’étais encore un enfant qu’on parlait déjà du « péril jaune ». La Révolution chinoise semblait alors impossible. En fait, les causes profondes de cette sinophobie sont le racisme.

Pourquoi l’impérialisme s’entête-t-il donc tant à clouer la Chine, directement ou indirectement, au pilori international ?

Jadis, je veux dire voilà cinquante ans, ce fut pour lui refuser ses droits, héroïquement gagnées, de membre permanent du Conseil de sécurité ; ensuite, ce fut pour les erreurs qui conduisirent aux protestations de Tienanmen où l’on déifiait la Statue de la liberté, symbole d’un Empire qui est aujourd’hui le déni même de toutes les libertés.

La législation de la République populaire de Chine s’est attachée à proclamer et à défendre le respect des droits et de la culture de cinquante-cinq minorités ethniques.

La République populaire de Chine est par ailleurs extrêmement sensible à tout ce qui touche à l’intégrité de son territoire.

La campagne orchestrée contre la Chine est comme un appel à la curée pour discréditer d’avance le succès du pays et de son peuple comme organisateurs des prochains Jeux olympiques.

Le gouvernement cubain a émis une déclaration de soutien catégorique à la Chine face à la campagne orchestrée contre elle au sujet du Tibet. Position correcte. La Chine respecte le droit des citoyens à croire ou à ne pas croire. Elle compte des musulmans, des chrétiens, catholiques ou non, et des fidèles d’autres religions, et des dizaines de minorités ethniques dont les droits sont protégés par la Constitution.

La religion n’est pas un obstacle à l’entrée dans notre Parti communiste.

Je respecte le droit du dalaï-lama à croire, mais je ne suis pas obligé de croire en lui.
J’ai bien des raisons de croire à la victoire chinoise.


Fidel Castro Ruz
Le 31 mars 2008
17 h 15

mercredi 2 avril 2008

Article francophone parue dans le Rebel Youth (2007)


Libération de Luis Posada Carriles :
Le double discourt de la Maison Blanche

Le 19 avril dernier, le monde entier avait la preuve de l’hypocrisie du gouvernement américain à propos de sa prétendue guerre au terrorisme. C’est qu’à cette date était libéré un des terroriste les plus connus, Luis Posada Carriles, qui à une longue série d’attentat à son actif, dont celui d’avoir fait sauté un avion de ligne cubain tuant ainsi 73 personnes à la Barbade.

Depuis le 11 septembre 2001, les États-Unis mène une guerre farouche au terrorisme, la «War on terror». Ce concept géopolitique débouchant sur la guerre préventive a permis de justifier l’occupation de l’Afghanistan et de l’Irak. C’est aussi cette guerre au terrorisme qui a donné naissance au «Patriot Act» et qui à permis la création de nombreuse lois anti-démocratiques même à l’intérieur comme à l’extérieur des frontières américaines. Ainsi au Canada, le gouvernement c’est donner le droit d’arrêter des individus sur de simples soupçons, sans qu’aucunes accusations ne soient portées et sans donner la possibilité à l’individu de prévenir sa famille.

Le gouvernement américain se permet donc de sacrifier des droits démocratiques fondamentaux et bafoue les règles internationales au nom de la sécurité. Mais si cette sécurité et cette guerre au terrorisme lui sont si cher, comment ce fait-il que ce même gouvernement protège un terroriste comme Luis Posada Carriles ?

Rappelons d’abord les faits. Luis Posada Carriles est un cubain exilé à Miami qui tout au long de sa vie, a mené des attentats terroristes contre Cuba et soutenu des dictatures comme celle de Pinochet au Chili. Mais le plus important, c’est qu’il a mené toutes ces opérations sous le commandement de la CIA pendant plus de 25 ans. En 2005, il entre illégalement aux États-Unis et demande l’asile politique comme ancien agent de la CIA. Le Venezuela demande au même moment son extradition pour qu’il soit jugé pour son crime à la Barbade au nom de leur traité bilatéral d’extradition avec les USA. Les États-Unis refusent pourtant, prétextant que Posada pourrait être torturé. Alors que la pression populaire et celle des organisations pour les droits de l’homme, tel Amnesty International, augmente, Posada se vante de n’avoir rien à craindre des autorités américaines puisqu’il a travaillé longtemps pour elles. Face aux pressions et à cause son arrogance, Posada est arrêté le 17 mai 2005 à Miami. L’ennui, c’est que l’accusation contre lui ne fait aucunement référence au terrorisme. Il est accusé de délits migratoires mineurs et de faux témoignage lors de sa demande de naturalisation américaine ce qui entraine un maximum de six mois de prison. Deux ans plus tard, il est libéré sous une caution de 350 000$ jusqu’à son procès le 11 mai 2007.

La juge de la Cour fédérale d’El Paso au Texas, Kathleen Cardone, celle qui a accordé la libération sous caution à Posada, note le ridicule de la situation: « Le fond de ce cas-ci n’est pas le terrorisme, mais une fraude migratoire. Le terrorisme et la décision de savoir si un individu doit être classé ou non comme terroriste est de l’entier ressort du pouvoir exécutif ». Elle ajoute que de toute manière, ayant été deux ans enfermé, il a déjà purgé sa peine pour les délits dont on l’accuse.

On voit bien que le gouvernement américain tente de faire taire Luis Posada Carriles et que sa liberté en est le prix. L’homme de 79 ans en connaît beaucoup sur les interventions des États-Unis en Amérique latine et dans les Caraïbes. Un procès à son sujet pourrait mettre au jour des informations cruciales qui placeraient le gouvernement américain sur le band des accusés. C’est pourquoi ce dernier tient tant à ce que son protégé ne soit pas déporté au Venezuela prétextant la torture. Rien n’est plus ridicule puisque ce même gouvernement pratique la «déportation extraordinaire» pour envoyer des gens être «interrogés» dans des pays qui pratiquent la torture. Sans compter que dans la prison américaine de Guantanamo, on y pratique couramment la torture.

Lorsqu’on consulte la feuille de route de ce terroriste, on voit bien a quel point son silence est précieux. (Voir encadré) D’ailleurs, les plus hautes autorités du pays ont donné ordre à la cour que tout témoignage ou tout élément lié au travail de Posada dans la CIA devait être immédiatement écarté. Cela est bien illustré dans la déclaration qu’à fait la Havane le 9 mai dernier :

«La manipulation ayant abouti à ce dénouement, la protection octroyée au terroriste dès son entrée aux États-Unis, les chefs d’accusation concernant des délits mineurs, le renvoi du terroriste d’une agence fédérale à l’autre, d’un tribunal à l’autre, et finalement la décision de la juge Cardone du 8 mai dernier, prouvent que le plan de Washington était justement de l’empêcher de parler des actions criminelles qu’il a perpétrées contre les peuples cubain et vénézuélien, et contre d’autres peuples de notre Amérique quand il agissait aux ordres de la CIA et, en particulier, aux ordres du père du président actuel qui a dirigé cette agence d’espionnage et de subversion en 1975-1976, années où les actions terroristes contre Cuba ont été les plus violentes et les plus impitoyables, ou alors dans les années 80 quand il était vice-président et que le gouvernement menait sa sale guerre contre le peuple nicaraguayen.»

Les États-Unis prétendent défendre la démocratie à travers le monde. Combien de fois le mot liberté est-il audible dans les discours de George W. Bush ? De très nombreuse fois ! Mais tout cela est vide de sens lorsqu’on observe les faits. C’est leurs propres lois que les autorités étatsuniennes bafouent en libérant Luis Posada Carriles. La section 412 du fameux «Patriot Act» dit clairement qu’il est interdit de relâcher un individu si : « sa libération menace la sécurité nationale des États-Unis ou la sécurité de la communauté ou de n’importe quelle personne ». C’est plus que des soupçons d’être une menace qui pèse sur Posada, il EST une terrible menace et il ne s’en cache pas. Dans une interview donnée au New York Time le 12 Juin 1998, il avoue tous ses crimes et son appartenance à la CIA, sa collaboration avec la DINA, la redouté police secrète de Pinochet qui avait pour mandat d’assassiner et de torturer tout opposant au régime. Il avoue aussi être impliqué dans la vague d’attentat à la bombe contre des lieux touristiques à Cuba dans les années 90 qui a coûté la vie au jeune montréalais d’origine italienne, Fabio Di Celmo. Lorsque le journaliste l’interroge sur sa culpabilité, Posada affirme qu’il n’a aucun remord, qu’il «dort comme un bébé». Cet homme est non seulement un terroriste avoué, mais il est prêt et déterminé à recommencer, d’autant plus qu’il ne regrette rien. Encore une fois, la déclaration de la Havane du 8 mai 2007 exprime bien le fait que les USA bafoue leur propres règles : «L’administration étasunienne a bafoué d’une manière retorse non seulement la Résolution 1373 (2001) du Conseil de sécurité des Nations Unies, qu’elle a elle-même présentée devant cet organe, mais aussi les traités sur le terrorisme auxquels elle est partie, notamment la Convention internationale pour la répression des attentats terroristes à l'explosif, entrée en vigueur le 23 mai 2001, et la Convention pour la répression d’actes illicites dirigés contre la sécurité de l’aviation civile, entrée en vigueur le 26 janvier 1973»

Si l’affaire Luis Posada Carriles démontre à nouveau la perfidie de l’administration Bush, le problème des cellules terroristes à Cuba reste entier. Car en effet, dans toutes ces actions, Posada à toujours été soutenu par les groupes cubains d’extrême droite de Miami. Posada n’est pas le seul à perpétrer des actes terroristes contre Cuba. Il existerait au sein de cette population d’exilés de la révolution cubaine environ 40 groupes de terroristes. Leurs actes auraient causé plus de 3 000 morts. Même si justice est rendu ce 11 mai prochain par on ne sait quel miracle, la menace principale resterait entière. Cuba doit non seulement supporter l’embargo et toute la pression des USA, mais il doit aussi supporter les attaques constantes des terroristes de Miami soutenus à grand renfort par le gouvernement de George W. Bush.

Le Canada n’est pas innocent dans cette histoire. Luis Posada Carriles aurait pu être déporté ici à défaut d’aller au Venezuela ou à Cuba. Ce, pour la simple raison qu’il a assassiné un citoyen canadien le 4 septembre 1997, soit le jeune touriste Fabio Di Celmo. D’ailleurs, la famille de cette victime lutte pour qu’il soit jugé et fait pression sur le gouvernement canadien. Le Canada utilise le même genre de tactique que celle démontrée dans l’affaire Posada pour étendre son hégémonie sur les autres peuples. Cela, en encourageant des groupes subversifs peu importe les atrocités commises. Il est clair aussi, que le Canada n’a pas intérêt à ce mettre à dos son précieux allié et n’a que faire de la justice.

La libération de Luis Posada Carriles est une preuve de plus que les soucis démocratiques et la volonté d’instaurer la paix et la sécurité ne sont qu’un écran de fumée. Dans ce cas, qu’est-ce qui motive les mesures drastiques prises par les autorités contre le terrorisme ? On peut au moins constater que le gouvernement américain met en place les bases d’un État policier. En privant les gens de leur droit fondamentaux au nom d’une guerre au terrorisme et en même temps, en soutenant des criminels comme Posada qui fond le sale travail à l’étranger. Ce qui permet aux États-Unis de maintenir leur emprise sur les peuples pauvres du Sud.




Voici un petit historique rappelant les principaux évènements qui ont marqué la vie du terroriste Luis Posada Carriles.


15 Février 1928 : Luis Clemente Faustino Posada Carriles nait à Cienfuegos, à Cuba.

1959 : Il s’évade de Cuba après la révolution cubaine. Il était, auparavant, agent de police sous la dictature de Fulgencio Bastista.

Février 1961 : Il est recruté par la CIA et intègre la brigade 2506. Il reçoit alors une formation de tactique terroriste et de démolition à l’École des Amériques de Fort Benning en Géorgie et devient un expert en explosif.

Avril 1961 : Durant son travail à la CIA, Posada va entre autre, participer activement à la tentative d’invasion de Cuba par les États-Unis de la «Baie des Cochons». Comme on le sait, cette tentative a échoué.

Avril 1965 : Il devient un agent officiel de la CIA.

Juin 1965 : Il tente de faire sauter un bateau soviétique au Mexique.

1970 à 1974 : Luis Posada Carriles travaille comme responsable de la division de contre-espionnage des services de renseignements vénézuéliens, la DISIP. Il participe alors à la torture et à l’exécution de nombreux opposants politiques, syndicalistes et militants pour la justice sociale.

1971 : Il participe à un attentat contre Fidel Castro au Chili alors que le président cubain vient rendre visite à son homologue chilien, le président Salvador Allende.

21 janvier 1974 : Posada est impliqué dans la pose de bombes dans les ambassades de Cuba en Argentine, au Pérou et au Mexique.

Novembre 1974 : Il fait plusieurs attentats à la bombe en Équateur.

22 Avril 1976 : Il commet un attentat à la bombe tuant deux personnes contre l'ambassade de Cuba au Portugal.

21 Septembre 1976 : Il travaille alors avec la DINA, la redoutée police secrète du dictateur Pinochet au Chili. Posada assassine donc le ministre chilien des affaires étrangères en exil de l’ancien gouvernement Allende, Orlando Letellier, et sa secrétaire américaine, Ronni Moffitt, à Washington, grâce à une voiture piégée. Rappelons que le gouvernement d’Allende a été renversé par le coup d’état de 1973 qui a permis à Pinochet de prendre le pouvoir.

6 Octobre 1976 : Posada fait exploser l’avion de ligne cubain 455, le Cubana de Aviación, au dessus de la Barbade. Il le fait notamment avec un autre fameux terroriste, Orlando Bosch. L’attentat fait 73 victimes, soit l’ensemble des passagers.

Juin 1976 : Il n’est plus officiellement un agent de la CIA et est arrêté au Venezuela pour le meurtre des 73 passagers.

18 Août 1985 : Il s’évade de la prison vénézuélienne avec l’aide des groupes cubains d’extrême droite en Floride. Il va ensuite rejoindre le lieutenant-colonel Oliver North au Salvador et s’installe à la base aérienne d’Ilopango. De là, il participera à la guerre contre le gouvernement sandiniste du Nicaragua principalement en fournissant des armes aux contras.

21 Juillet 1986 : Deux de ses complices sont condamnés à 20 ans de prison pour les attentas à la Barbade.

1988 : Il participe à un autre attentat contre Fidel Castro durant son voyage au Venezuela.

1990 : Il est envoyé à Cuba sous les directives de la CIA.

12 Avril 1997 : C’est le premier d’une série d’attentats visant des lieux touristiques cubains. La première bombe explose dans une discothèque Aché de l’hôtel Meliá Cohíba.

4 Septembre 1997 : Dans ses attentats à la bombe, il tue un jeune montréalais d’origine italienne, Fabio Di Celmo.

12 Juin 1998 : Il accorde une entrevue au New York Time et avoue ces différents crimes dont celui de la Barbade et ceux à la havane. Il dira notamment à propos du jeune touriste italien qu’il « se trouvait au mauvais endroit au mauvais moment. » Il précise aussi que malgré tout, il «dort comme un bébé».

1998 : Cinq agents cubains infiltré dans le réseau terroriste de Posada découvrent la nouvelle cible de celui-ci. Il projette de faire exploser des avions de ligne en direction de Cuba pour mettre fin au tourisme dans ce pays. La même année, une délégation du FBI se rend à Cuba et dit vouloir collaborer avec les autorités cubaines pour arrêter le terroriste et ses complices, ainsi que d’autres groupes terroristes infiltrés par ces agents.

12 Septembre 1998 : Au lieu d’arrêter Luis Posada Carriles, les autorités américaines arrêtent les cinq agents cubains qui infiltraient le réseau de Miami et les accusent d’espionnage. Ces cinq agents sont les fameux cinq cubains pour lesquels de nombreuses organisations comme Amnesty International luttent pour leur libération.

17 Novembre 2000 : Il est arrêté au Panama en compagnie de Jimenez Escobedo, Remon et Novo Sampoll, alors qu'il s’apprêtait à faire exploser l'amphithéâtre d’une université où quelques milliers de personnes venaient assister au discours de Fidel Castro pour le Sommet des Amériques. Il est condamné à 8 ans de prison.

25 Août 2004 : Il est gracié par la présidente panaméenne Mireya Moscoso et est donc libéré de prison à la suite de pressions exercées par l’extrême droite cubaine de Miami et du gouvernement américain.

Mars 2005 : Il entre illégalement au États-Unis à bord du bateau Santrina.

2005 : Posada fait une demande d'asile politique en tant qu'ancien agent de la CIA.

4 Mai 2005 : Le Venezuela demande formellement l’extradition du terroriste.

13 Mai 2005 : Une conférence de presse à Washington organisée par des personnalités publiques et les familles des victimes exige son arrestation et son extradition.

17 Mai 2005 : Il est arrêté à Miami à la suite des pressions populaires et d’une conférence où il affirmait ne rien craindre des autorités américaines qu’il avait longtemps servies. La même journée a lieu une grande manifestation à la Havane de plus d’un millions de personnes pour que Posada soit jugé comme terroriste.

19 Mai 2005 : Il est inculpé d’entrée Illégale aux USA et de faux témoignage lors de son entrée au pays.

5 Avril 2007 : La juge de la Cour fédérale d’El Paso au Texas, Kathleen Cardone, refuse que Luis Posada Carriles soit libéré sous caution.

6 Avril 2007 : Le lendemain de son refus, la même juge renverse son jugement et accepte de libérer l’accusé pour une caution de 350 000$ US. Des pressions de la part du gouvernement américain seraient en cause dans ce revirement.

19 Avril 2007 : Posada est libéré jusqu’à son procès.

1er Mai 2007 : La manifestation à Cuba pour le premier mai, journée internationale des travailleurs et des travailleuses, à été l’occasion de nouvelles revendications de la population pour que Luis Posada Carriles soit jugé pour tous les crimes qu’il a commis.

8 mai 2007 : La Juge Cardone rend un jugement qui limite les accusations contre Luis Posada Carriles à un délit migratoire mineur et à faux témoignage, c'est-à-dire à l’accusation originale. Ce, car elle dit ne pas avoir le pouvoir de le juger comme terroriste et suite à un ordre du gouvernement affirmant que tout témoignage ou toutes preuves en rapport avec les activités de l’accusé dans la CIA devait être exclus du procès.

11 Mai 2007 : Ouverture de son procès pour entrée illégale aux USA sans aucune mention de terrorisme. Une manifestation est aussi prévue à Toronto devant l’ambassade américaine pour dénoncer la situation. Le même genre d’action est prévu un peu partout dans le monde, comme à Cuba, aux États-Unis ou a Bruxelles.

mardi 1 avril 2008

Archive décembre 1989

En fouillant dans les archives de la YCL-LJC, voici ce que nos camarades on découvert : de vieux numéros de Jeunesse militante. En cliquant sur les pages, qui sont en ordre, vous pourrez lire ces artciles datant de 1989.

Bonne Lecture!