mercredi 1 octobre 2014

BLOQUONS L'ACCORD ÉCONOMIQUE ET COMMERCIAL GLOBAL!

Comité central du Parti communiste du Canada
13 au 14 septembre 2014



Tous les gouvernements, ainsi que toutes les défenderesses et tous les défenseurs des «accords de libre-échange», ont fait miroiter l'illusion de création d'emplois et de prospérité. Ceux-ci ne se sont jamais matérialisés. En effet, c’est le contraire qui s’est produit. Des centaines de milliers d'emplois ont disparu à cause de l'ALENA, et les experts prédisent qu’au moins 50 000 autres emplois seront perdus à cause de l'AECG, le dernier et le plus dangereux de ces accords.

Dans le secret, le gouvernement conservateur d’Harper, l'Union européenne, et les grandes sociétés transnationales ont récemment conclu la ronde finale des négociations du plus important accord de libre-échange de l'histoire du Canada depuis l'ALENA. Bien qu'il y ait eu des contretemps au Parlement allemand concernant le mécanisme de règlement des litiges, le gouvernement Harper continue de faire pression pour obtenir une signature, du moins sur les principes, en Septembre 2014. L'AECG pourrait prendre effet après avoir été ratifié par les États membres de l'Union européenne, ainsi que par les gouvernements fédéral et provinciaux du Canada. Cela établi un calendrier très serré pour bâtir une riposte; tout comme l'AMI (Accord multilatéral d'investissement) qui avait été défait, le blocage de l'AECG demeure encore possible grâce à une stratégie de mobilisation de masse et en faisant de cette trahison une question clé de l'élection fédérale, l'an prochain.

L'histoire de l'Accord Économique et Commercial Global avec l’Europe est une histoire de mensonges, de secret, et de flagornerie des compagnies pour concevoir l'attaque la plus dangereuse contre la souveraineté du Canada et contre la démocratie à ce jour. L'AECG mettra la gouvernance canadienne, tant au niveau fédéral que provincial et municipal, effectivement sous la domination des compagnies canadiennes et européennes. L’AECG va bien au-delà de l'ALÉNA, mais en raison des clauses préférentielles de la na¬tion la plus fa¬vo¬risée de l'ALENA, celui-ci sera mis à niveau selon les standards de l'AECG afin que tout le monde puisse se joindre au festin des compagnies. Ce que les Conservateurs et ensuite les Libéraux n’ont pu vendre avec l'ALENA, sera automatiquement vendu avec l'AECG et les mises à niveau de l'ALENA. Ainsi, les intouchables (selon la croyance populaire) tel que l'eau, les soins de santé et l'approvisionnement sont sur le billot avec l'AECG.

Des fonctionnaires mécontents, tant au Canada qu’en Europe, ont divulgué des informations au public sur les deux continents, qui ont traversé le draconien filet de sécurité, le secret, la désinformation et les scandaleux mensonges perpétrés par les négociatrices et les négociateurs. C'est ainsi que nous savons qu'il y a eu une réunion «seulement sur invitation » convoquée en 2009, où les entreprises canadiennes et européennes ont établi leur « liste de souhaits » en vue d’un accord commercial néolibéral. Si ce n'était des « sonneurs d’alarme », même les parlementaires n'auraient pas eu connaissance de cela. Les nouvelles sont vraiment devenues publiques en 2012, quand on a appris que les négociations duraient depuis des années et étaient apparemment en voie de conclusion. Cela a indigné d'importants secteurs du mouvement ouvrier, des chercheurs progressistes et des ONG, au point où le gouvernement fédéral a été contraint de tenir des audiences factices et recevoir des représentations en Novembre 2013. Les auteurs des mémoires ont été contraints de d’appuyer leurs exposés sur des ouï-dire, sur des documents gouvernementaux sommaires préparés pour cette fin, et sur des fuites de documents. Dans le cadre de cette farce, ils ont été entendus par un gouvernement qui savait tout mais officiellement n’admettait rien. Néanmoins, les représentations ont pu démontrer quelques-uns des dangers intrinsèques.

Très tôt dans les négociations, l'UE a fait du plein accès aux marchés publics une question fondamentale et incontournable de l’accord. Ils ont obtenu ce qu'ils voulaient. Les marchés publics ont peu à voir avec le commerce, mais tout à voir avec l'accès des entreprises à tous les niveaux des dépenses publiques jusque dans les conseils municipaux, les conseils scolaires, etc. Bien que le gouvernement affirme que les soins de santé ne soient pas en danger, ils le sont certainement. L'existence actuelle des PPP, les intégrations complexes de services publics / privés et les établissements de soins de longue durée, donnent amplement de munitions aux mécanismes de traitement des plaintes des compagnies. Sous l'AECG, aucun gouvernement ou organisme public ne sera en mesure de développer des politiques d'approvisionnement qui favoriseraient des fournisseurs locaux ou régionaux dans le but de promouvoir l'emploi ou le développement local. Toute municipalité et tout organisme public devra soumettre ses politiques et ses plans d'approvisionnement au gouvernement fédéral, et ceux-ci seront accessibles à toutes les compagnies. Toute compagnie pourra remettre en question les pratiques en tant qu’avantage injuste, et aura la capacité de porter des accusations qui ne seront pas entendus devant des tribunaux canadiens, mais devant un tribunal international non encore déterminé et composé de personnes qui ne le sont pas davantage.

L'eau du Canada sera à l'agenda des compagnies si elle a déjà été commercialisée. Cela signifie, par exemple, que n’importe eau en bouteille qui provient d’une ressource publique et qui est vendue commercialement, fournira les conditions pour qu’elle soit privatisée et commercialisée. L’AECG va privatiser l'eau potable (y compris les services publics municipaux comme les égouts et l'assainissement des eaux) en couvrant en détail ces éléments pour la première fois dans des négociations commerciales canadiennes.

L’AECG aura pour effet de supprimer la capacité démocratique des municipalités, des conseils scolaires, des hôpitaux, des universités, des organismes provinciaux et sociétés d'État, ainsi que des peuples du Québec et autochtones, d’utiliser leurs pouvoirs d'achat pour stimuler l'emploi local et la prospérité. L’AECG va nous engager dans une privatisation partielle et/ou complète des services publics de l'eau, rendant pratiquement impossible la reprise en main par le secteur public de ces services. Il va forcer la privatisation d'autres services publics tels que les magasins d'alcool et Postes Canada.

L’AECG va permettre aux compagnies de s’introduire dans la mine d'or de l'éducation post-secondaire, et de menacer l'intégrité des programmes de recherche, en leur permettant de poursuivre les étudiantes et les étudiants qui dénonceraient des pratiques contraires à l'éthique de recherche.

L’AECG va s’attaquer aux droits des peuples autochtones conférés par les traités, à leur souveraineté et à leur droit à l'autodétermination, à cause de la portée très vaste de l'accord qui donne aux industries étrangères l'accès aux territoires et à l’eau des Premières nations, des Inuits et des Métis.
Dans tous ces accords, des clauses préférentielles dites de «nation favorisée» fournissent une méthode diabolique de mise à niveau de l'état et des conditions de l’entente pour chacune des parties, à celui de la dernière négociée. Aussi mauvais l'AECG puisse-t-il être, les négociations actuellement en cours entre les États-Unis et l'UE sur le «Partenariat transatlantique de commerce et d'investissement» va assurer des mises à niveau pour le Canada sans qu’il soit partie prenante des négociations.

Ce n'est pas un secret que le Canada exporte principalement des matières premières vers l'Europe qui en retour vend principalement au Canada des produits finis, à valeur ajoutée. Cela a créé un extraordinaire déficit commercial de 28 milliards $ avec l'UE. Ce déficit ne peut que s'aggraver si nous rendons plus facile (et moins cher) pour les entreprises européennes d'expédier les produits finis au Canada, et plus facile (et moins cher) pour les entreprises canadiennes d’expédier des ressources en Europe.

Une partie du résumé du mémoire qu’Unifor a soumis aux audiences de Novembre 2013 contient ce qui suit: «Nous sommes en train d’octroyer des droits à des investisseurs et à des compagnies privées qui sont du jamais vu. Nous sommes en train d’octroyer aux investisseurs et aux compagnies privées le droit de contester les décisions politiques démocratiques prises par nos gouvernements nationaux et sous-nationaux, si ces décisions portent atteinte à leur droit de faire des profits. Qu’en est-il du droit des travailleuses et des travailleurs d’avoir des emplois décents? Qu’en est-il du droit des citoyennes et des citoyens à prendre des décisions démocratiques? »



Pourquoi un gouvernement canadien quel qu’il soit pourrait-il négocier l'abandon de la souveraineté, céder les pouvoirs législatifs et judiciaires à une clique de représentants d'entreprises internationales, mettre les gouvernements municipaux et provinciaux sous la juridiction de compagnies étrangères, et priver les Canadiennes et les Canadiens du pouvoir de prendre des décisions dans leurs propre pays? Parce que l'AECG aura pour effet de mettre en œuvre le programme néolibéral de privatisation sans qu’il y ait nécessité de décision parlementaire. Le gouvernement Harper va pouvoir ainsi accomplir le programme des compagnies par le truchement d'un accord commercial qui aura été négocié en secret et qui sera un fait accompli avant même que qui que ce soit, y compris les membres du parlement, ait pu en voir un manuscrit complet. Les partis d'opposition, et en particulier le NPD, se sont déshonorés dans leur soutien à ce qui est essentiellement un acte de trahison. Il y a eu une certaine opposition de la part du mouvement ouvrier, mais les dénonciations et l’opposition la plus importante est venue de forces comme le Centre canadien de politiques alternatives, le Conseil des Canadiens, les mouvements sociaux au Québec, les municipalités, les organisations de soins de santé, les organisations environnementales et les Premières nations.

Le Parti communiste a été profondément engagé dans les luttes contre tous les accords commerciaux passés, de l'ALE à l'ALENA et d'autres, et nous continuons de faire partie de ce combat crucial. Nous appelons à la formation urgente d'un bloc de résistance du mouvement ouvrier du Canada anglophone et du Québec, des Premières nations, des groupes environnementaux et des groupes de femmes, des mouvements sociaux, des partis politiques et des organismes municipaux, pour informer le public des dangers, et pour formuler une riposte d'urgence afin d’arrêter cette dangereuse trahison.

*  Image en haut à gauche : Manifestation à Montréal contre AECG. 
* Image plus bas à droite : Manifestation en Allemagne contre CETA (l'AECG en anglais) et TTIP ( ou TAFTA en anglais: Partenariat transatlantique de commerce et d'investissement - soit un accord de libre-échange USA-Europe)
* Images en bas à gauche :  Images du mouvement contre les récents accords de libre-échange en France

jeudi 11 septembre 2014

Ciné PCQ le 25 septembre 2014 à 18h30

Ciné-club PCQ est gratuit. En septembre, pour commémorer le coup d'État du 11 septembre 1973 au Chili, il sera présenté le documentaire "La Spirale". À noter que le film débutera à 18h30.



lundi 8 septembre 2014

À bas le projet de loi 3 sur les régimes de retraite.



Par Robert Luxley
Journal Clarté


Le gouvernement Couillard s’est empressé de répondre aux demandes des maires de Montréal et de Québec pour s’attaquer aux régimes de retraite des employées-és municipaux en déposant le projet de loi 3.

Le projet de loi couvre l’ensemble des municipalités de la province indépendamment que leurs régimes de retraite soient ou non en difficulté, soit 170 régimes, comptant 50 000 retraités et 122 000 participants.

Il a pour effet de forcer une renégociation de ce qui avait déjà été convenu entre les municipalités et leurs employées-és, mais en déterminant d’avance les concessions qu’on veut arracher à ces derniers. Les syndicats déclarent que la négociation ainsi imposée sera complètement bidon et que le projet de loi constitue une atteinte à la liberté d'association et de négociation.

Notamment, pour combler les déficits passés des caisses de retraite,  le projet de loi s’attaque aux rentes des retraitées-és en suspendant leur indexation. D’autre part, le projet de loi  impose aux villes et aux employées-és municipaux de rembourser, à parts égales, le déficit des caisses de retraite accumulé par les villes.
 
Or, comme le rappelle les organisations syndicales et de retraitées-és, ce sont, d’une part sur leurs propres salaires que sont prélevées les cotisations finançant les rentes. Les employés ont financé, souvent exclusivement, les caisses de retraite en y versant près de 10% de leurs salaires. D’autre part, les rentes sont déjà bien souvent insuffisantes, laissant les bénéficiaires dans  la pauvreté. Par exemple, la rente moyenne des retraitées-és des cols bleus de Montréal ne s’élève qu’à $24 000 par année, en incluant les prestations de la Régie des rentes et la pension de sécurité de la vieillesse.

Les déficits actuariels des régimes sont causés essentiellement par le fait que les employeurs se réservaient le droit de ne pas verser dans les caisses de retraite leur quote-part tel qu’il était convenu dans les conventions collectives. Le projet de loi va donner l’autorité aux municipalités de faire payer leurs dettes contractuelles par leurs employées-és et par les retraitées-és. Il s’agit ni plus ni moins d’un vol qualifié et d’une baisse rétroactive des salaires.

Effrontés pas à peu près

Pendant que le gouvernement s’apprête à dévaliser les travailleuses et les travailleurs, les discussions sont en cours entre les députés à l’Assemblée nationale en vue de faire des modifications à leur propre régime de retraite. Celui-ci est le plus généreux au Canada. Mais les députés ne sont pas trop pressés d’abaisser leurs conditions dorées.

Rappelons qu’un député peut retirer sa pleine pension à 60 ans, et qu’elle peut aller jusqu’à 100% de son salaire (environ $90 000 par année). Le premier ministre serait disposé à augmenter le salaire des députés de $46 000 par année pour compenser les concessions que ces petits chéris consentiraient à leur régime de retraite.

La résistance s’amplifie

Les protestations s’amplifient. Le 18 août dernier, des manifestantes et manifestants ont envahi l’Hôtel-de-Ville de Montréal et ont un peu chahuté les élus municipaux. Le premier Ministre Couillard s’est déclaré outré par de telles actions, affirmant que la bonne chose à faire serait de faire des représentations à la commission parlementaire sur le projet de loi. Or, il venait de déclarer quelques jours plus tôt à l’occasion d’un congrès des jeunes Libéraux, que de toute façon, il ne reculerait pas d’un pouce sur son projet de loi.

Le Projet de loi 3 s’inscrit dans l’attaque générale prévu dans l’agenda néolibéral contre le droit à la retraite de toutes les travailleuses et tous les travailleurs au Québec et au Canada. La voie à suivre, c’est l’unité dans la lutte. Le Syndicat des cols bleus de Montréal s’est déclaré prêts à tout pour s'opposer au projet de loi 3 et même s'il le faut, aller en grève générale illimitée. C’est la bonne chose à faire.

dimanche 7 septembre 2014

«Il faut gagner le monde, prolétaires, debout!»



Journal Clarté, aout 2014
Bureau de Montréal


Portugal: 40 000 manifestants dans les rues de Lisbonne

Le 11 juillet dernier, plus de 40 000 travailleurs tant du secteur public que privé a battu le pavé place São Bento à Lisbonne. Ce rassemblement a été convoqué par la CGTP, principal syndicat portugais affilié à la Fédération syndicale mondiale, pour s’opposer à la nouvelle Loi générale du travail dans la fonction publique et aux plans d’austérité imposés par le gouvernement. Cet appel a été relayé notamment par le Parti communiste portugais qui y a participé en masse et a réclamé, avec les salariés, la démission de l’actuel gouvernement illégitime, la hausse des salaires et des prestations de retraite ainsi que l’adoption d’une politique patriote et de gauche.

40 ans après la Révolution d’Avril, le Portugal connait la pire situation économique et sociale depuis l’instauration de la démocratie. Ceci n’empêche toutefois pas le patronat et le gouvernement qualifié d’illégitime par le PCP de s’engager dans un 7e amendement au code du travail qui a pour objectif de passer
les conventions collectives à la casse, de paver la voie au chantage patronal en imposant une coupe dans les salaires et les prestations de retraites s’élevant à plus de 4 milliards d’euros pour l’année 2014 - 2015.  Les autres lignes de cette nouvelle loi sont l’augmentation de la journée de travail, l’augmentation de la précarité des travailleurs, la baisse de droits sociaux.

Ce rassemblement a été l’occasion de s’opposer aux nouvelles mesures dictées par la Troïka (UE-BCE-FMI), en violation totale de la Constitution, qui imposent une réforme de l’État se traduisant par le démantèlement des pouvoirs locaux et des fonctions sociales de l’État.

Désireux de défendre leurs droits et ainsi réaffirmer les valeurs de la Révolution d’Avril, les travailleurs portugais sont à l’avant-garde des luttes sociales contre les plans d’austérité. En plus de cette importante manifestation, d’autres actions ont eu lieu notamment le 21 juin dernier à Lisbonne et, début juillet, à Porto. La CGTP et le PCP assurent  que d’autres mobilisations sont en préparation et qu’il n’est pas question de laisser le gouvernement diriger dans l’illégalité impunément. 


Afrique du Sud: les mineurs de platine obtiennent gain de cause

On se rappelle le massacre de la mine Marikala en 2012 par les forces de l’ordre qui a fait environ 47 victimes. Pour autant, les employés des trois magnats de l’industrie de l’extraction de platine que sont Amplats, Lonmin et Imapala Platinum, qui, à elles seules, contrôle près de 60% de la production mondiale, n’ont pas renoncé à lutter pour leurs droits.

Au contraire, plus de 70 000 salariés se sont engagés, le 23 janvier dernier, dans une grève historique qui allait durer environ 5 mois. Malgré les SMS de menaces envoyés à répétition par les patrons, le blocage des négociations et toutes les tentatives de sabotage du mouvement, les mineurs ont obtenu gain de cause. Non seulement les entreprises ont-elles dû leur accorder l’augmentation salariale demandée de 150% (de 5000 rands au «minimum vital» de 12500 rands), mais aussi le paiement rétroactif des salaires et l’amélioration des conditions de vie dans les villages miniers. Cette augmentation salariale sera, selon les cas, immédiate ou s’étalera d’ici 2017. La grève a été tellement intense que les minières ont dû consentir, à la reprise du travail, à mettre en place des dispositifs afin de pallier la fatigue chronique des gueules noires.

Si cette grève a eu un tel impact, c’est qu’elle a touché un secteur vital de l’économie sud-africaine qui enregistrait un recul de 0,6%. Les compagnies, quant à elles, ont calculé qu’elles auraient perdu 21 milliards de dollars!
Quoi qu’il en soit, les mineurs sud-africains ont bien montre que la lutte paye! 


 Grande-Bretagne: 1,5 million de salariés en grève

La coupe dans les services publics est une constante pour tous les pays capitalistes avancés et la crise de 2008 sert de prétexte au patronat pour imposer l’austérité à tous les salariés, accélérer les privatisations et la casse du service public. Aux premiers rangs de la riposte: les travailleurs.

Alors qu’au Québec, les fonctionnaires semblent s’unir pour former un front commun contre le projet de loi 3 au printemps 2015, le 10 juillet dernier, ce sont 1,5 million de salariés du secteur public qui ont pris part à une journée de grève historique pour dénoncer les politiques austéritaires du gouvernement Cameron et leurs conditions de travail. En effet, si la Grande-Bretagne est souvent présentée comme un exemple en termes de reprise économique (on parle d’environ 2,7% de croissance), il reste que celle-ci s’est bâtie sur le dos des travailleurs qui ont perdu 15% de pouvoir d’achat et ce, alors que leur temps de travail augmente et que l’âge de la retraite a été fixé à 68 ans. En outre, on estime qu’environ 500 000 fonctionnaires gagnent moins que le minimum vital.

Devant l’impact de cette grève qui a pratiquement paralysé le pays (on parle entre autres de plus de la fermeture de 6000 écoles en Angleterre, des musées nationaux, de fortes perturbations dans les aéroports, etc.), le gouvernement Cameron, vraisemblablement en vue de la prochaine campagne électorale de 2015, a menacé d’implanter des lois contraignantes dans le vote de mandats de grève.

Les salariés n’en démordent pas pour autant: assez, c’est assez. Ils ont même fixé à septembre leur prochaine action... 


Espagne: la solidarité prime contre les syndicalistes injustement emprisonnés

Depuis son arrivée au pouvoir, le gouvernement Rajoy (PP, droite) ne cesse de multiplier les projets de loi antisociaux et les attaques contre les travailleurs. Si les femmes ont été durement touchées par la nouvelle loi restreignant l’accès à l’avortement, les travailleurs l’ont été tout autant puisqu’en 2013, on estime à 120 000 le nombre de licenciements alors que le patronat s’est partagé 8 milliards d’euros de bénéfices.

Dans ce pays durement touché par la crise, ces dernières années ont été marquées par plusieurs mobilisations de masse (certes spontanées) en opposition aux plans d’austérité (on peut penser, entre autres, au mouvement des Indignados qui a inspiré le mouvement Occupy ici en Amérique ou encore aux Marches de la dignité). Pour empêcher les travailleurs de se mettre en grève générale, le gouvernement n’a pas hésité à employer la manière forte et faire peur aux grévistes potentiels. Ainsi, pas moins de 265 syndicalistes sont aux prises de poursuites judiciaires ou de sanctions administratives pour avoir soit appelé à la grève, soit organisé des piquets de grève lors de journées d’action en 2010 et en 2012 principalement. Les charges les plus lourdes vont jusqu’à huit ans d’emprisonnement pour certains salariés d’Airbus et à 7 ans pour tous les travailleurs du secteur hôtelier de Madrid. Parmi les mis en cause dans cette affaire, la secrétaire générale du syndicat Comisiones Obreras des Baléares. Au total, les accusés risquent jusqu’à 120 ans de prison cumulative simplement pour avoir fait grève!

Les deux principaux syndicats, CCOO et UGT, ont dénoncé cette opération de restriction du droit de grève et ont appelé, le 9 juillet dernier, à un rassemblement de solidarité avec les syndiqués mis en cause et ont appelé à la révision du Code pénal pour empêcher que les droits fondamentaux ne soient bafoués de plus belle.

jeudi 4 septembre 2014

Gaza :

Arrêtons le massacre du peuple palestinien par Israël!
Soutenons la campagne BDS


Par Pierre Fontaine
Journal Clarté, Août 2014

L’agression meurtrière perpétré par Israël de Gaza et du peuple palestinien a fait jusqu’à présent plus de 2000 morts, une majorité de civils, et parmi eux des centaines d’enfants. Elle a blessé plusieurs milliers de personnes et forcé le déplacement de centaines de milliers de personnes. Plus qu’auparavant, elle a causé des dégâts matériels immenses aux infrastructures et à l’économie.

Si cela c’est fait sous le regard complice des classes dominantes dans les pays occidentaux, elle a provoqué partout dans le monde une mobilisation populaire massive pour la dénoncer et exiger qu’on y mette fin.

Le mouvement communiste international qui a condamné cette agression meurtrière et a exprimé sa solidarité avec le peuple palestinien, appelant la classe ouvrière internationale à se mobiliser.

Au Canada, le Parti communiste s’est joint au mouvement a réaffirmé son soutien au droit du peuple palestinien à résister à l'occupation de ses territoires et à sa lutte légitime pour un État palestinien indépendant viable. Il a rappelé que le droit de résister à l'oppression et à l’occupation est un droit naturel consacré par la déclaration des droits de l’Homme, reconnu par l’ONU et les lois internationales.

Le Parti communiste a dénoncé le gouvernement conservateur qui s’est avéré être le plus fervent complice des crimes d’Israël. À cet effet, le Parti communiste a réclamé la démission du ministre John Baird comme ministre des Affaires étrangères, puisqu'il poursuit une politique étrangère fondée sur des positions illégales et criminelles.

Le Parti communiste soutient la lutte du peuple palestinien pour un État indépendant viable dans les frontières de 1967 avec Jérusalem-Est comme capitale. Il exige le droit au retour pour toutes les réfugiées et tous les réfugiés palestiniens, et la libération de toutes les prisonnières et prisonniers politiques palestiniens détenus dans les prisons israéliennes. Le Parti a appelé au démantèlement du mur de séparation et condamné toutes les tentatives de division du peuple et des territoires palestiniens.

Le Parti communiste a appelé à renforcer la campagne mondiale du Boycott, Divestment and Sanctions (BDS) ici au Canada pour faire pression directement sur Israël. C’est le moyen le plus efficace à notre disposition soutenir le peuple palestinien

L’origine du conflit israélo-palestinien

Vers la fin du 19ième siècle, des personnes de religion juive d’Europe ont fondé un mouvement appelé sionisme qui promouvait la création d’un État juif en Palestine, qu’elle considérait comme une «terre promise» qui leur permettrait d’échapper à la discrimination et à l’antisémitisme virulent dont elles étaient victimes. Ce mouvement encourageait les Juifs-ves à immigrer en Palestine et à s’emparer de ses terres.

Le sionisme est en fait une idéologie raciste (Le 10 novembre 1975, l'Assemblée générale des Nations Unis adoptait, par 72 voix contre 35 et 32 abstentions, une résolution déclarant que « le sionisme est une forme de racisme et de discrimination raciale ».) qui, comme les autres racismes fascisant de l'entre-deux guerres considère que son peuple, le peuple juif, a des droits particuliers. Ainsi, à l’exemple des nazis qui considéraient que le peuple élu était les aryens ou comme d'autres mouvements semblables un peu partout en Europe qui proclamaient la suprématie de leur peuple, les sionistes croient que le peuple juif est ce peuple élu et ils s’appuient sur la mythologie biblique pour revendiquer la totalité de la Palestine comme sa propriété de plein droit.

Cependant la Palestine était déjà habitée. Ses habitants, les Palestiniens-nes, qui étaient de vrais descendants des Juifs-ves du temps de Jésus-Christ, étaient ensuite devenus chrétiens à l’époque de la domination romaine et vers le 7ième siècle après Jésus-Christ, surtout musulmans à la suite de la domination arabe et ottomane (Turquie).

À la suite de la première guerre mondiale, l’empire ottoman qui s’était aligné sur l’Allemagne vaincue fut démantelé. La Palestine fut alors soumise par la Société des Nations (sorte d’ancêtre de l’ONU) à la tutelle de l’Angleterre. Les principales puissances capitalistes, dans le but d’en faire un instrument de leur politique coloniale au Moyen-Orient, en ont profité alors pour appuyer le mouvement sioniste et l’idée de créer un État juif en Palestine.

C’est ainsi qu’en novembre 1947, à la faveur de la sympathie que l’Holocauste (c.à.d. l’extermination des Juifs-ves par les nazis durant la Deuxième Guerre Mondiale) avait suscitée à l’endroit des Juifs-ves dans l’opinion publique mondiale, l’ONU décide de partager la Palestine en deux États, l’un arabe et l’autre juif. 56% du territoire fut alors attribué au 600,000 Juifs-ves principalement émigrés d’Europe et, sauf pour Jérusalem qui demeurait sous contrôle international, le reste du territoire laissé aux 1,2 million d’habitants Palestiniens.

Cependant, les sionistes déclarent unilatéralement l’indépendance de l’État d’Israël en mai 1948. Cela provoque la guerre entre Israël et les États arabes. Israël gagne cette guerre et en profite pour s’emparer de 78% de la Palestine. Israël va alors expulser par la force (nettoyage ethnique) plus de 750 000 Palestiniens-nes de leurs terres et de leurs maisons. La bande de Gaza qui correspond à environ 2% du territoire au sud-ouest de la Palestine sur le bord de la Méditerranée tombe sous contrôle égyptien alors que la Cisjordanie, environ 20% du territoire à l’Est, tombe sous le contrôle de la Jordanie. La Palestine pourtant reconnue par la Société des Nations depuis 1922 cesse alors d’exister juridiquement. Par la suite, en 1967, Israël déclenchera une autre guerre qu’il prétendra «préventive» pour s’emparer de Gaza, de la Cisjordanie et de Jérusalem et ainsi prendre le contrôle de 100% du territoire de la Palestine.

Israël va poursuivre dans ces territoires l’appropriation des terres et des ressources, notamment exercer un contrôle de l’eau, et y installer illégalement des colonies de peuplement juif, contrôler les déplacements de la population palestinienne par un système de check points, et détruire des milliers de maisons et d’oliveraies.

En juin 2002, Israël entreprend la construction d’un mur de 723 km dont 86% du tracé pénètre en territoires palestiniens en s’appropriant encore 16% de la Cisjordanie et en y emprisonnant la population dans des enclaves. En 2007, Israël a imposé à Gaza un impitoyable blocus et depuis 2008, il a lancé des attaques militaires tuant et blessant chaque fois des milliers de Gazoui-e-s et détruisant la plupart des infrastructures.

Les citoyens-nes palestiniens qui vivent en Israël comme tel sont traités comme des citoyens de deuxième classe : ils subissent une discrimination dans les législations concernant la nationalité et le mariage, l’accès à l’emploi et à la syndicalisation, la santé, l’éducation et même pour le droit d’obtenir un permis de conduire. Ils n’ont pas le droit en vertu de la loi, par exemple, de vivre ou de posséder des propriétés sur les 93% du territoire réservés exclusivement aux Juifs israéliens.

Depuis 1995, les maisons d’une centaine de milliers de Palestiniens-nes sont officiellement «non-reconnues» et se voient privées des services d’électricité, d’eau et d’égouts. De nombreuses routes sont interdites aux Palestiniens-nes et ils doivent porter une carte d’identité. En 2006, près de 10 000 Palestiniens-nes dont 400 enfants étaient détenus dans les prisons israéliennes où la torture est pratiquée. Un millier de ces détenus l’étaient sans procès ni accusation.

Les services secrets d’Israël, le Mossad, sont bien connues pour leurs actions terroristes et leurs exécutions extra-judiciaires en Palestine et partout dans le monde. Son armée, lourdement soutenue et financée par les Etats-Unis, est la 4ième plus grosse dans le monde aujourd’hui et elle dispose de l’arme atomique.

Les dirigeants israéliens sont des fascistes !

Dans une lettre adressée au New-York Times le 2 décembre 1948, le grand savant Albert Einstein avec d’autres personnalités juives de l’époque dénoncèrent les dirigeants d’Israël, dont Menahem Begin qui deviendra plus tard premier ministre de 1977 à 1983, les accusant d’être des fascistes et enjoignant les USA de ne pas les soutenir. Einstein était pourtant sympathique à Israël et était renommé pour sa lutte contre l’antisémitisme. En 1952, on lui propose même la présidence d’Israël, qu’il refuse. (D’’ailleurs, il faut mentionner que la majorité des Juifs-ves ne vivent pas en Israël et que plusieurs s’opposent au sionisme, même parmi ceux et celles qui vivent en Israël).

Selon Einstein et les co-signataires de la lettre, le parti politique de Begin, le Tnuat Haherut qui fut un précurseur du Likoud, est «un parti politique étroitement apparenté dans son organisation, ses méthodes, sa philosophie politique et son appel social aux partis Nazi et fascistes». Ce parti avait été «formé par les membres et partisans de l’ancien Irgun Zvai Leumi, une organisation terroriste d’extrême-droite et nationaliste en Palestine» qui s’était rendue coupable de tueries et de massacres de centaines de Palestiniens-nes.

La politique d’Israël est essentiellement demeurée la même depuis: exercer une violente dictature terroriste et une politique de discrimination systématique, semblable à l’apartheid d’Afrique du Sud, contre la population palestinienne, pour la chasser de son pays et y installer à la place son État juif.

Les puissances impérialistes et en particulier les États-Unis soutiennent Israël parce qu’en retour il leur sert d’État-policier pour contrôler le Moyen-Orient et le pétrole. La situation en Palestine est donc d’une importance décisive pour la lutte des peuples contre la domination impérialiste dans le monde d’aujourd’hui.
 
Honte au Canada!

Le gouvernement du Canada est l’un des principaux soutiens d’Israël. En notre nom, il avalise ses crimes de guerre et ses crimes contre l’humanité parmi les pires qui peuvent se commettre de nos jours.

Pourquoi le gouvernement canadien soutient-il aussi inconditionnellement et aussi férocement Israël? Certes, Stephen Harper se reconnait-il probablement une certaine parenté idéologique avec le fascisme israélien, mais il y aussi la promotion d’intérêts économiques que défendent les Conservateurs.

Il est connu que l’industrie de guerre canadienne profite directement du conflit en Palestine. Une cinquantaine d’entreprises canadiennes, comme Pratt & Whitney, Bell Helocopter Textron, CAE, Alphacasting Inc., jouent un rôle important dans la fabrication d’armement, d’engins militaires et de technologies, utilisés par Israël contre le peuple palestinien. De plus, les exportations canadiennes vers Israël se chiffrent à près de 400 millions de dollars par année actuellement.

Mais il y plus. Israël, avec sa politique agressive et colonialiste, est au cœur des tensions et de l’instabilité politique au Moyen-Orient. Cette instabilité contribue à faire augmenter le coût du baril de pétrole sur les marchés. Or justement, l’exploitation des sables bitumineux de l’Alberta qui coûte beaucoup plus cher à produire que le pétrole régulier, exige pour être rentable que le coût du baril de pétrole soit maintenu le plus élevé possible.

Bref, la politique conservatrice criminelle contre le peuple palestinien a une certaine cohérence avec sa politique interne. Ses politiques s’opposent donc non seulement aux intérêts du peuple palestinien, mais aussi à ceux du peuple canadien, qui en souffre aussi, notamment du point de vue environnemental.

Nous débarrasser des Conservateurs le plus vite possible aiderait la lutte du peuple palestinien. Mais nous ne pouvons nous fier sur les partis d’opposition siégeant actuellement aux Communes. Aucun d’eux n’a adopté une bonne position sur la situation actuelle en Palestine. Au mieux ont-ils essayé d’occuper une position neutre, blâmant davantage la victime que l’agresseur pour le massacre actuel.

Nous devons donc compter sur la mobilisation populaire, celles des syndicats, du mouvement pour la paix pour forcer le gouvernement canadien à condamner Israël pour ses crimes et adopter une position favorisant la paix en Palestine.

La campagne de Boycott, Désinvestissement et Sanctions (BDS)
Depuis 2005, une campagne internationale de Boycott, Désinvestissement et Sanctions contre les politiques d’apartheid israéliennes qui violent systématiquement le droit international et les droits des Palestiniens-nes a été lancée. La campagne vise à faire pression sur Israël par des moyens pacifiques pour qu’il respecte les droits. La campagne veut obtenir :

· Qu’Israël se retire des territoires qu’il occupe illégalement depuis 1967;
· Le démantèlement des colonies de peuplement juif en territoire palestinien
· Le droit de retour ou de compensation pour les réfugié-e-s palestiniens;
· Le démantèlement du mur dans les territoires palestiniens;
· La fin du blocus de Gaza;
· L’égalité des droits pour les citoyens palestiniens d’Israël et la fin de la discrimination raciale.

La campagne BDS soutenue au départ par des individus, des organisations progressistes et syndicales partout dans le monde et au Canada s’est considérablement renforcée depuis les derniers évènements. Les produits israéliens ont de plus en plus de difficulté a trouvé de la place dans les étalages des magasins dans plusieurs pays d’Europe et elle est maintenant aussi soutenue par plusieurs États, notamment en Amérique du Sud.