jeudi 4 septembre 2014

Gaza :

Arrêtons le massacre du peuple palestinien par Israël!
Soutenons la campagne BDS


Par Pierre Fontaine
Journal Clarté, Août 2014

L’agression meurtrière perpétré par Israël de Gaza et du peuple palestinien a fait jusqu’à présent plus de 2000 morts, une majorité de civils, et parmi eux des centaines d’enfants. Elle a blessé plusieurs milliers de personnes et forcé le déplacement de centaines de milliers de personnes. Plus qu’auparavant, elle a causé des dégâts matériels immenses aux infrastructures et à l’économie.

Si cela c’est fait sous le regard complice des classes dominantes dans les pays occidentaux, elle a provoqué partout dans le monde une mobilisation populaire massive pour la dénoncer et exiger qu’on y mette fin.

Le mouvement communiste international qui a condamné cette agression meurtrière et a exprimé sa solidarité avec le peuple palestinien, appelant la classe ouvrière internationale à se mobiliser.

Au Canada, le Parti communiste s’est joint au mouvement a réaffirmé son soutien au droit du peuple palestinien à résister à l'occupation de ses territoires et à sa lutte légitime pour un État palestinien indépendant viable. Il a rappelé que le droit de résister à l'oppression et à l’occupation est un droit naturel consacré par la déclaration des droits de l’Homme, reconnu par l’ONU et les lois internationales.

Le Parti communiste a dénoncé le gouvernement conservateur qui s’est avéré être le plus fervent complice des crimes d’Israël. À cet effet, le Parti communiste a réclamé la démission du ministre John Baird comme ministre des Affaires étrangères, puisqu'il poursuit une politique étrangère fondée sur des positions illégales et criminelles.

Le Parti communiste soutient la lutte du peuple palestinien pour un État indépendant viable dans les frontières de 1967 avec Jérusalem-Est comme capitale. Il exige le droit au retour pour toutes les réfugiées et tous les réfugiés palestiniens, et la libération de toutes les prisonnières et prisonniers politiques palestiniens détenus dans les prisons israéliennes. Le Parti a appelé au démantèlement du mur de séparation et condamné toutes les tentatives de division du peuple et des territoires palestiniens.

Le Parti communiste a appelé à renforcer la campagne mondiale du Boycott, Divestment and Sanctions (BDS) ici au Canada pour faire pression directement sur Israël. C’est le moyen le plus efficace à notre disposition soutenir le peuple palestinien

L’origine du conflit israélo-palestinien

Vers la fin du 19ième siècle, des personnes de religion juive d’Europe ont fondé un mouvement appelé sionisme qui promouvait la création d’un État juif en Palestine, qu’elle considérait comme une «terre promise» qui leur permettrait d’échapper à la discrimination et à l’antisémitisme virulent dont elles étaient victimes. Ce mouvement encourageait les Juifs-ves à immigrer en Palestine et à s’emparer de ses terres.

Le sionisme est en fait une idéologie raciste (Le 10 novembre 1975, l'Assemblée générale des Nations Unis adoptait, par 72 voix contre 35 et 32 abstentions, une résolution déclarant que « le sionisme est une forme de racisme et de discrimination raciale ».) qui, comme les autres racismes fascisant de l'entre-deux guerres considère que son peuple, le peuple juif, a des droits particuliers. Ainsi, à l’exemple des nazis qui considéraient que le peuple élu était les aryens ou comme d'autres mouvements semblables un peu partout en Europe qui proclamaient la suprématie de leur peuple, les sionistes croient que le peuple juif est ce peuple élu et ils s’appuient sur la mythologie biblique pour revendiquer la totalité de la Palestine comme sa propriété de plein droit.

Cependant la Palestine était déjà habitée. Ses habitants, les Palestiniens-nes, qui étaient de vrais descendants des Juifs-ves du temps de Jésus-Christ, étaient ensuite devenus chrétiens à l’époque de la domination romaine et vers le 7ième siècle après Jésus-Christ, surtout musulmans à la suite de la domination arabe et ottomane (Turquie).

À la suite de la première guerre mondiale, l’empire ottoman qui s’était aligné sur l’Allemagne vaincue fut démantelé. La Palestine fut alors soumise par la Société des Nations (sorte d’ancêtre de l’ONU) à la tutelle de l’Angleterre. Les principales puissances capitalistes, dans le but d’en faire un instrument de leur politique coloniale au Moyen-Orient, en ont profité alors pour appuyer le mouvement sioniste et l’idée de créer un État juif en Palestine.

C’est ainsi qu’en novembre 1947, à la faveur de la sympathie que l’Holocauste (c.à.d. l’extermination des Juifs-ves par les nazis durant la Deuxième Guerre Mondiale) avait suscitée à l’endroit des Juifs-ves dans l’opinion publique mondiale, l’ONU décide de partager la Palestine en deux États, l’un arabe et l’autre juif. 56% du territoire fut alors attribué au 600,000 Juifs-ves principalement émigrés d’Europe et, sauf pour Jérusalem qui demeurait sous contrôle international, le reste du territoire laissé aux 1,2 million d’habitants Palestiniens.

Cependant, les sionistes déclarent unilatéralement l’indépendance de l’État d’Israël en mai 1948. Cela provoque la guerre entre Israël et les États arabes. Israël gagne cette guerre et en profite pour s’emparer de 78% de la Palestine. Israël va alors expulser par la force (nettoyage ethnique) plus de 750 000 Palestiniens-nes de leurs terres et de leurs maisons. La bande de Gaza qui correspond à environ 2% du territoire au sud-ouest de la Palestine sur le bord de la Méditerranée tombe sous contrôle égyptien alors que la Cisjordanie, environ 20% du territoire à l’Est, tombe sous le contrôle de la Jordanie. La Palestine pourtant reconnue par la Société des Nations depuis 1922 cesse alors d’exister juridiquement. Par la suite, en 1967, Israël déclenchera une autre guerre qu’il prétendra «préventive» pour s’emparer de Gaza, de la Cisjordanie et de Jérusalem et ainsi prendre le contrôle de 100% du territoire de la Palestine.

Israël va poursuivre dans ces territoires l’appropriation des terres et des ressources, notamment exercer un contrôle de l’eau, et y installer illégalement des colonies de peuplement juif, contrôler les déplacements de la population palestinienne par un système de check points, et détruire des milliers de maisons et d’oliveraies.

En juin 2002, Israël entreprend la construction d’un mur de 723 km dont 86% du tracé pénètre en territoires palestiniens en s’appropriant encore 16% de la Cisjordanie et en y emprisonnant la population dans des enclaves. En 2007, Israël a imposé à Gaza un impitoyable blocus et depuis 2008, il a lancé des attaques militaires tuant et blessant chaque fois des milliers de Gazoui-e-s et détruisant la plupart des infrastructures.

Les citoyens-nes palestiniens qui vivent en Israël comme tel sont traités comme des citoyens de deuxième classe : ils subissent une discrimination dans les législations concernant la nationalité et le mariage, l’accès à l’emploi et à la syndicalisation, la santé, l’éducation et même pour le droit d’obtenir un permis de conduire. Ils n’ont pas le droit en vertu de la loi, par exemple, de vivre ou de posséder des propriétés sur les 93% du territoire réservés exclusivement aux Juifs israéliens.

Depuis 1995, les maisons d’une centaine de milliers de Palestiniens-nes sont officiellement «non-reconnues» et se voient privées des services d’électricité, d’eau et d’égouts. De nombreuses routes sont interdites aux Palestiniens-nes et ils doivent porter une carte d’identité. En 2006, près de 10 000 Palestiniens-nes dont 400 enfants étaient détenus dans les prisons israéliennes où la torture est pratiquée. Un millier de ces détenus l’étaient sans procès ni accusation.

Les services secrets d’Israël, le Mossad, sont bien connues pour leurs actions terroristes et leurs exécutions extra-judiciaires en Palestine et partout dans le monde. Son armée, lourdement soutenue et financée par les Etats-Unis, est la 4ième plus grosse dans le monde aujourd’hui et elle dispose de l’arme atomique.

Les dirigeants israéliens sont des fascistes !

Dans une lettre adressée au New-York Times le 2 décembre 1948, le grand savant Albert Einstein avec d’autres personnalités juives de l’époque dénoncèrent les dirigeants d’Israël, dont Menahem Begin qui deviendra plus tard premier ministre de 1977 à 1983, les accusant d’être des fascistes et enjoignant les USA de ne pas les soutenir. Einstein était pourtant sympathique à Israël et était renommé pour sa lutte contre l’antisémitisme. En 1952, on lui propose même la présidence d’Israël, qu’il refuse. (D’’ailleurs, il faut mentionner que la majorité des Juifs-ves ne vivent pas en Israël et que plusieurs s’opposent au sionisme, même parmi ceux et celles qui vivent en Israël).

Selon Einstein et les co-signataires de la lettre, le parti politique de Begin, le Tnuat Haherut qui fut un précurseur du Likoud, est «un parti politique étroitement apparenté dans son organisation, ses méthodes, sa philosophie politique et son appel social aux partis Nazi et fascistes». Ce parti avait été «formé par les membres et partisans de l’ancien Irgun Zvai Leumi, une organisation terroriste d’extrême-droite et nationaliste en Palestine» qui s’était rendue coupable de tueries et de massacres de centaines de Palestiniens-nes.

La politique d’Israël est essentiellement demeurée la même depuis: exercer une violente dictature terroriste et une politique de discrimination systématique, semblable à l’apartheid d’Afrique du Sud, contre la population palestinienne, pour la chasser de son pays et y installer à la place son État juif.

Les puissances impérialistes et en particulier les États-Unis soutiennent Israël parce qu’en retour il leur sert d’État-policier pour contrôler le Moyen-Orient et le pétrole. La situation en Palestine est donc d’une importance décisive pour la lutte des peuples contre la domination impérialiste dans le monde d’aujourd’hui.
 
Honte au Canada!

Le gouvernement du Canada est l’un des principaux soutiens d’Israël. En notre nom, il avalise ses crimes de guerre et ses crimes contre l’humanité parmi les pires qui peuvent se commettre de nos jours.

Pourquoi le gouvernement canadien soutient-il aussi inconditionnellement et aussi férocement Israël? Certes, Stephen Harper se reconnait-il probablement une certaine parenté idéologique avec le fascisme israélien, mais il y aussi la promotion d’intérêts économiques que défendent les Conservateurs.

Il est connu que l’industrie de guerre canadienne profite directement du conflit en Palestine. Une cinquantaine d’entreprises canadiennes, comme Pratt & Whitney, Bell Helocopter Textron, CAE, Alphacasting Inc., jouent un rôle important dans la fabrication d’armement, d’engins militaires et de technologies, utilisés par Israël contre le peuple palestinien. De plus, les exportations canadiennes vers Israël se chiffrent à près de 400 millions de dollars par année actuellement.

Mais il y plus. Israël, avec sa politique agressive et colonialiste, est au cœur des tensions et de l’instabilité politique au Moyen-Orient. Cette instabilité contribue à faire augmenter le coût du baril de pétrole sur les marchés. Or justement, l’exploitation des sables bitumineux de l’Alberta qui coûte beaucoup plus cher à produire que le pétrole régulier, exige pour être rentable que le coût du baril de pétrole soit maintenu le plus élevé possible.

Bref, la politique conservatrice criminelle contre le peuple palestinien a une certaine cohérence avec sa politique interne. Ses politiques s’opposent donc non seulement aux intérêts du peuple palestinien, mais aussi à ceux du peuple canadien, qui en souffre aussi, notamment du point de vue environnemental.

Nous débarrasser des Conservateurs le plus vite possible aiderait la lutte du peuple palestinien. Mais nous ne pouvons nous fier sur les partis d’opposition siégeant actuellement aux Communes. Aucun d’eux n’a adopté une bonne position sur la situation actuelle en Palestine. Au mieux ont-ils essayé d’occuper une position neutre, blâmant davantage la victime que l’agresseur pour le massacre actuel.

Nous devons donc compter sur la mobilisation populaire, celles des syndicats, du mouvement pour la paix pour forcer le gouvernement canadien à condamner Israël pour ses crimes et adopter une position favorisant la paix en Palestine.

La campagne de Boycott, Désinvestissement et Sanctions (BDS)
Depuis 2005, une campagne internationale de Boycott, Désinvestissement et Sanctions contre les politiques d’apartheid israéliennes qui violent systématiquement le droit international et les droits des Palestiniens-nes a été lancée. La campagne vise à faire pression sur Israël par des moyens pacifiques pour qu’il respecte les droits. La campagne veut obtenir :

· Qu’Israël se retire des territoires qu’il occupe illégalement depuis 1967;
· Le démantèlement des colonies de peuplement juif en territoire palestinien
· Le droit de retour ou de compensation pour les réfugié-e-s palestiniens;
· Le démantèlement du mur dans les territoires palestiniens;
· La fin du blocus de Gaza;
· L’égalité des droits pour les citoyens palestiniens d’Israël et la fin de la discrimination raciale.

La campagne BDS soutenue au départ par des individus, des organisations progressistes et syndicales partout dans le monde et au Canada s’est considérablement renforcée depuis les derniers évènements. Les produits israéliens ont de plus en plus de difficulté a trouvé de la place dans les étalages des magasins dans plusieurs pays d’Europe et elle est maintenant aussi soutenue par plusieurs États, notamment en Amérique du Sud.

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