Déclaration conjointe du Parti communiste du
Québec (section du PCC) et de la Ligue de la jeunesse communiste du Québec
Le Parti communiste du Québec et la Ligue de la jeunesse communiste du Québec offrent leurs vœux de solidarité les plus chaleureux aux travailleuses et aux travailleurs du Québec à l’occasion de leur fête nationale.
Le Parti communiste du Québec et la Ligue de la jeunesse communiste du Québec offrent leurs vœux de solidarité les plus chaleureux aux travailleuses et aux travailleurs du Québec à l’occasion de leur fête nationale.
Le peuple du Québec constitue une nation dont les droits
sont niés au sein du Canada depuis la conquête de la Nouvelle-France par l’Angleterre
en 1763, d’abord par les colonialistes britanniques et ensuite par la classe
capitaliste canadienne. Comme la nation acadienne, les minorités canadiennes
françaises des autres provinces, la nation métis, les Premières Nations et
Inuit, la nation québécoise subit l’oppression nationale dans ce pays.
L’oppression nationale est intimement liée au développement
du capitalisme au Canada.
La classe capitaliste canadienne est la seule bénéficiaire
de cette oppression. En attisant artificiellement les antagonismes entre les
nations du Canada, elle réussit à diviser et affaiblir la classe ouvrière
multinationale canadienne et s’assure ainsi de se maintenir aux commandes du
pays bien qu’elle ne constitue qu’une petite minorité de la population.
Cette oppression se manifeste de plusieurs façons: racisme,
discrimination, négation des droits linguistiques, culturels ou territoriaux, inégalité
économique entraînant des taux de chômage plus élevés, des salaires et des
niveaux de vie inférieurs. Parmi les nations opprimées, se sont les Premières
Nations, Inuit et métis qui en subissent les manifestations les plus aigues,
tandis que toutes se voient refusé le droit de s’autodéterminer politiquement
et de choisir librement la forme de souveraineté qu’elles souhaiteraient, soit
l’autonomie, l’indépendance, ou une véritable confédération de nations égales
en droit.
Cette négation du droit à l’autodétermination est l’essence
de l’oppression nationale que subit le Québec. Cela soulève l’indignation du
peuple québécois et a engendré depuis les années 60 le mouvement souverainiste
dirigé par la classe capitaliste québécoise.
La nation québécoise dispose déjà d’une certaine autonomie
politique à travers les pouvoirs provinciaux qui lui sont dévolus dans le cadre
fédéral actuel. Historiquement, la bourgeoisie québécoise, c’est-à-dire la
classe capitaliste et dominante du Québec, s’est appuyée sur ces pouvoirs pour
se développer. Aujourd’hui, elle contrôle la majeure partie des capitaux de la
province et certains de ses représentants disposent d’importants
investissements et exploitent de la main-d’œuvre ailleurs au Canada et à
l’étranger. Le Québec a une économie développée et fait partie du cercle
restreint des puissances impérialistes dans le monde. Malgré cela, la bourgeoisie
québécoise est partagée quant à l’avenir de sa relation avec le reste du
Canada, une partie d’elle étant disposée à se satisfaire de l’autonomie
provinciale actuelle, l’autre souhaitant jouir de la plénitude des pouvoirs
d’un état indépendant.
Le Parti Libéral du Québec et la Coalition Avenir Québec sont
l’expression politique de la partie fédéraliste-autonomiste de cette
bourgeoisie et le Parti Québécois est celle de la partie
souverainiste-indépendantiste. Le Parti Québécois essaie d’attiser les ressentiments
nationalistes pour gagner le soutien de la classe ouvrière et des couches
populaires du Québec à son projet de constitution d’un nouvel état capitaliste où
seraient essentiellement maintenues l’oppression et l’exploitation de la classe
ouvrière par la bourgeoisie. Mais jusqu’à présent, il n’est pas parvenu à
gagner ce soutien de la majorité de la population.
Aussi, depuis maintenant quatre décennies, le PQ et les
Libéraux se partagent le pouvoir provincial en alternance, en faisant au peuple
durant les campagnes électorales des promesses qu’ils s’empressent de trahir
sitôt élus.
Pendant longtemps, le projet péquiste trouvait écho parmi
les forces progressistes réformistes au sein de la classe ouvrière et des
couches populaires du Québec. Celles-ci étaient disposées à soutenir le PQ en
taisant les revendications et les aspirations de la classe ouvrière pour ne pas
compromettre l’objectif de la souveraineté, qu’elles conçoivent comme une étape
préalable à toute émancipation sociale. Mais à force de trahison de la part du
PQ, de plus en plus de gens parmi ces forces réformistes s’en détachent et
veulent se doter désormais d’un véhicule politique qui leur soit propre, qui
allie la souveraineté politique du Québec avec le progrès social. Malheureusement,
ils conçoivent et limitent ce progrès à des réformes dans le cadre du système capitaliste.
Pourtant, la nécessité d’en finir avec le système
capitaliste qui est responsable des malheurs et des difficultés que vit le
peuple travailleur du Québec s’impose de plus en plus comme une évidence. Sans
compter les menaces que ce système fait peser sur l’environnement et la paix à
travers le monde, les conditions de vie des travailleuses et des travailleurs
ne cessent de reculer tandis que les profits des entreprises bondissent. Tous
les paliers de gouvernement, tant fédéral, provincial que municipaux, restent
déterminés à faire payer davantage la classe ouvrière et à lui enlever ses
acquis : réduction de services publics, chômage croissant, gel ou
réduction salariale, précarité en emploi, offensive contre les régimes de
retraite, etc., tout y passe, .
Les communistes refusent de s’allier à la bourgeoisie québécoise pour faire un État capitaliste séparé, parce que cela implique nécessairement de reléguer au second plan et de laisser sur la glace la lutte qui correspond véritablement aux intérêts de la classe ouvrière, la lutte pour le socialisme c’est-à-dire une société dirigée directement par la classe ouvrière pour le bénéfice de la grande majorité du peuple travailleur.
Or, cette lutte pour le socialisme exige que la classe ouvrière, composée de diverses nationalités au Canada, soit unie face à son ennemie, la classe des capitalistes, tant canadiens que québécois et qu’étrangers, pour lui arracher le pouvoir d’État à la grandeur du pays. Lutter pour faire l’indépendance du Québec aujourd’hui, implique non seulement de différer et d’affaiblir la lutte pour le socialisme, mais sa réalisation contribuerait même à renforcer la domination de l’impérialisme américain sur le Québec et sur le reste du Canada.
C’est pour promouvoir cette unité nécessaire que les communistes militent activement au sein de la classe ouvrière multinationale du Canada en proposant un programme de réformes démocratiques et constitutionnelles qui garantiraient la pleine égalité de toutes les nations du Canada, notamment, une nouvelle constitution basée sur un partenariat égal et volontaire du Québec et du Canada anglophone, et garantissant les droits nationaux des Premières Nations et Inuit, des nations métis et acadienne, et de toutes les minorités nationales.
VIVE LA CLASSE OUVRIÈRE DU QUÉBEC !
VIVE LA LUTTE POUR LE SOCIALISME !
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