JM reproduit ici le discours de Marianne Breton Fontaine pour la Ligue de la Jeunesse communiste du Québec à la marche du 8 mars organisée par femmes de diverses origines. (Photo dans l'article de André Querry.)
Bonjour à tous et toutes,
Comme
une camarade me le disait, il n'y a pas une seule lutte, pas une seules
avancée sociale qui n'ait été gagné sans le sacrifice et le travail des
femmes. Pourtant, on essaie constamment de nous effacer de l'histoire,
d'effacer et d'ignorer nos revendications, de nous dire d'être
patientes...
Non! Nous avons toutes droit à la justice maintenant!
À
écouter nos élites, nous serions maintenant au Canada dans un paradis
féministe. À croire que nous n'avons aucune raison de nous réunir en ce 8
mars.
Pourtant, pendant que notre Trudeau national fait la
parité dans son cabinet ministériel, les femmes autochtones continuent
de subir la violence colonialiste, les pipeline Kinder Morgan et Keyston
XL ont été approuvé à l'encontre de la volonté des nations autochtones,
l'islamophobie gronde et nos sœurs musulmanes sont constamment
agressées, la violence sexuelle reste impunie et l'austérité néolibérale
frappe les femmes de manière disproportionnée pendant que les
investissement fédéraux en infrastructure favorisent les emplois
masculins. Nous les femmes de la classe ouvrière, nous sommes forcées de
payer pour la crise économiques capitalistes.
Ces mêmes élites
qui se gargarisent avec l'atteinte d'un cabinet paritaire
instrumentalisent nos luttes féministes pour servir leurs intérêts
impérialistes et militaristes comme si le patriarcat n'existait
qu'ailleurs.
Honte!
À la Ligue de la Jeunesse
communiste, nous mettons de l'avant une analyse féministe-marxiste et
intersectionnelle. Cette analyse sera d'ailleurs au centre de notre
congrès en Mai prochain.
Nous les femmes, nous travaillons pour
de faibles salaires dans l'économie capitaliste, nos corps sont utilisés
comme objet pour vendre et alimenter les marchés, et lorsque nous
retournons dans nos maisons, non seulement sommes nous sujettes à la
violence de nos partenaires, mais nous travaillons encore, gratuitement,
afin d'assurer à l'humanité une nouvelle génération qui la perpétuera.
Le capitalisme et le patriarcat sont deux systèmes d'oppression
indissociables.
En tant que femme, notre travail est
constamment dévalué. Je suis étudiante. Bientôt, comme tant d'autres je
devrai me trouver un stage pour pouvoir terminer mon éducation. En
d'autres mots, je devrai travailler exactement comme je le ferai plus
tard, mais sans être justement rémunéré. En effet, en ce moment,
certains stages ne sont pas rémunérés alors que d'autres le sont. Cette
ligne de démarcation entre travail étudiant payé et non payé suit celle
du travail féminin. Ce sont par exemple les étudiantes en éducation, en
infirmerie et psychologie qui ne trouvent pas de rémunération à leur
travail, alors que les étudiants en médecine et en ingénierie, des
secteurs hautement masculins, vivent une réalité plus favorable. En ce
moment, les étudiants et les étudiantes s'organisent pour revendiquer la
rémunération des stages. Je crois que les gens du CUTE et d'À la rue
Montréal sont d'ailleurs mobilisé ici en ce 8 mars.
Nous
subissons à la fois la violence du capitalisme et du patriarcat, mais
plusieurs de nos sœurs doivent aussi affronter d'autres oppressions tel
que le racisme, l'homophobie, la transphobie, et le capacitisme. Nos
mouvements ne peuvent pas parler de libération si nous refusons
d'inclure toutes les femmes dans nos luttes et nos revendications.
Nous avons toutes droit à la justice et à l'émancipation!
Merci
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