samedi 21 janvier 2017

Marche des femmes sur Washnigton



À nous de nous mobiliser et de nous unir dans la riposte contre les politiques anti-sociales!

Déclaration de la LJC-Québec

L’élection de Donald Trump comme président des États-Unis est un grave danger pour les jeunes travailleurs et les travailleuses de ce pays et du monde entier. Cette élection a entraîné un mouvement vers l’extrême droite à la Maison-Blanche, ainsi que dans les deux chambres de gouvernement, et sera probablement reflétée dans le pouvoir judiciaire. La montée de l’extrême droite fait partie de la crise systémique du capitalisme, alors que la politique bourgeoise se tourne vers des méthodes de plus en plus violentes pour sauver le capitalisme en faisant payer la crise à la classe ouvrière. L’élection de Trump a déjà conduit à l’amplification du nombre d’actes de violence xénophobe et raciste et à un durcissement de la culture de la misogynie et du viol. Ces idées ne connaissent pas les frontières et se propagent ici au Canada, comme dans d'autres pays. Elles trouvent leur écho dans des groupes fascistes tels que Pédiga ou Golden Down qui se sont installés au Canada. Elles ont aussi une résonnance dans le discours de "Rambo" Gauthier, alors que celui-ci s'affiche ouvertement comme un admirateur de Trump, contre les personnes immigrantes et relaie les femmes à leur cuisine et à "parler de linge", tandis que les "boys" font de la vraie politique. 

Des millions de femmes et leurs alliées, de personnes de la communauté LGBTQIA, de travailleurs et des travailleurs, de personnes racisées et de jeunes se sont organisés aujourd'hui dans des manifestations dans plusieurs villes dans le monde pour réitérer que les droits des femmes seront ardemment défendues, et que la lutter pour une véritable égalité continuera. Ce mouvement massif est une message fort d'unité et de résistance auquel la Ligue de la jeunesse communiste joint sa voix et sa solidarité.

Trump et son administration planifient imposer aux femmes des recules importants. Pourtant, nous étions déjà loin d'avoir atteint l'égalité au Canada comme aux États-Unis. Faut-il rappeler encore une fois que l'écart salariale entre homme et femme est toujours de plus de 20% ? De grands secteurs de l'économie et de l'emploi restent fermés aux femmes, tandis que d'autres secteurs ont une très forte concentration de travailleuses et offrent souvent des emplois plus précaires et peu rémunérés. Lorsque les Libéraux du Québec et d'autres gouvernements de droite coupent dans les services publics, ce sont les femmes qui perdent majoritairement leur emplois ou qui voient leur conditions de travail se dégrader. D'un autre côté, les politiques "de relance" du gouvernement Trudeau sont non seulement un écran de fumée, mais le peu d'effet qu'elles auront favorisera des secteurs d'emplois masculins puisque les investissements se dirigent dans les infrastructures. La violence sexuelle persiste alors que les scandales sur les campus universitaires nous montre à quel point la culture du viol est ancré dans nos société. Au croisement entre racisme, colonialisme et sexisme, les femmes autochtones continuent de subir la violence systémique dans une indifférence encore presque totale et surtout, sans offre de réparation et sans que le Canada ne reconnaisse sa responsabilité et le droit à l'autodétermination des peuples autochtones. 

Face à cela, nous ne disons pas que non, nous agissons et mettons de l'avant notre propre vision de ce que devrait être la société. Il faut étendre les services sociaux, mettre en place un système universelle et gratuit pour la garde des enfants, défendre la gratuité scolaire, financer des services de planning familiale et les rendre accessible à toutes les femmes, nationaliser les secteurs-clés de l'économie tel que l'énergie, mettre fin aux inégalités de salaire entre hommes et femmes, ouvrir nos portes aux personnes réfugiées, et augmenter à au moins 15$ de l'heure le salaire minimum. 

Trump pour la paix, Trump ami des peuples, Trump, l’ardent défenseur du droit des peuples à l’autodétermination! C’est ce qu’il veut que nous croyons. Lors de son discours inaugural, il a clairement indiqué qu’il n’était plus question que les États-Unis jouent le rôle de gendarme du monde. Ceci n’est en rien attribuable à des visées plus pacifistes que celles d’Obama ou d’Hilary Clinton. Il est vrai qu’avec l’administration Obama, la menace d’une guerre contre la Russie planait. Néanmoins, malgré les belles paroles de Trump, celle-ci est toujours réelle. 

En effet, le 45e Président des États-Unis reprend la vieille rhétorique de la «guerre contre le terrorisme». Si réellement Trump était pour la paix dans le monde, il n’aurait pas annoncé vouloir doubler le budget militaire. S’il s’est attaqué à l’OTAN, c’est pour dénoncer les pays membres qui ne feraient pas leur juste part. Il a peut-être fait croire, lors d’un débat l’opposant à Clinton, qu’il ne se serait pas engagé en Syrie et en Irak, mais en fait, avant même que les États-Unis ne se soient engagés dans cette guerre impérialiste, Trump lui-même avait dénoncé l’inaction états-unienne.

Trump s’est peut-être permis de parler d’un rapprochement avec la Russie. Ceci témoigne certes d’une nouvelle approche dans la politique internationale des États-Unis, mais cette nouvelle approche ne saurait en rien garantir une paix durable, bien au contraire! Se rapprocher de la Russie d’un côté pour isoler la Chine (principal bailleur de fonds de la dette états-unienne) de l’autre (rappelons-nous sa position sur Taïwan) revient à remplacer la guerre conventionnelle par une guerre économique. L’une ne peut être séparée de l’autre: ce que veut Trump, en définitive, c’est du temps pour mieux placer ses pions et être plus à même de faire des États-Unis non pas les gendarmes du monde, mais les ordinateurs d’un monde entier soumis à leur botte. 

Durant toute la campagne présidentielle, la question de l’impérialisme états-unien, principal obstacle à une paix durable, n’a jamais été remis en cause ni par Clinton ni par Trump. Ce dernier s’est peut-être fait le chantre du protectionisme et de la souveraineté nationale, mais, lorsque le Commandante Fidel Castro est mort, il ne s’est empêché de laisser sous-entendre que la ligne dure sur la question cubaine serait de mise et qu’il ferait fi des discussions entreprises pour normaliser les relations entre Cuba socialiste et les États-Unis. Idem pour la question de Palestine: Obama s’est permis en fin de mandat, avec couardise, de dénoncer les colonies israéliennes, ce qui a suscité l’ire immédiate de Trump qui s’est présenté comme le seul allié d’Israël. 

Nouvelle administration, certes, nouveau parti au pouvoir donc nouvelles méthodes, mais en définitive, Trump tente de s’ériger en maitre du monde et notre mobilisation pour garantir une paix durable et pour combattre l’impérialisme des États-Unis, de l’OTAN et de leurs alliés est, plus que jamais,  nécessaire. 

Trump se veut l’ami du peuple. Pourtant, à l’image de ses semblables d’extrême droite que sont Marine Le Pen, Orban Viktor ou encore Beppe Grillo et leurs partisans, il entretient une haine contre les travailleurs et les masses populaires organisés. Trump s’adresse aux «gens qui travaillent» (working people) comme Sarkozy s’est adressé à la «France qui travaille», mais partout où le peuple s’organise, il est le premier à prendre le contrepied et à se positionner clairement du côté du patronat. Augmenter les impôts pour les entreprises? Jamais! Augmenter les salaires à 15$ l’heure? Non plus: les États-Unis sont trop dans la merde disait-il lors d’un débat à l’investiture républicaine! Il y a fort à parier qu’en 1936-37, lors de la »grève sur le tas« des travailleurs automobile de Flint, Michigan, Trump et ses partisans se seraient rangés du côté des briseurs de grève et non du côté de ceux qui luttent. 

Que l’extrême droite fascisante reprenne à son compte et dévoie certaines propositions de longue date formulées par les travailleurs ne date pas d’hier. Souveraineté nationale ne rime pas avec souveraineté populaire. L’élection de Trump a fait montre que la crise capitaliste n’est en rien terminée: ses victimes les plus désespérées cherchent à tout prix une solution et sans réelle politique progressiste mise sur la table lors des dernières élections états-uniennes, c’est Trump qui a remporté la grosse part du gâteau. Notre mobilisation est donc des plus importantes. La défense et l’expansion du service public au Québec et au Canada, la gratuité scolaire, la création d’emplois stables et syndiqués, rémunérés à 15$ l’heure minimum; voilà des mesure qui parviendraient à renverser la vapeur et saper la base sociale qui a permis l’élection de Trump aux États-Unis. Le budget d’austérité des libéraux de Couillard semble un épisode du passé, pourtant, leur réforme du système de santé est toujours à l’ordre du jour. L’accession à la présidence de Donald Trump est l'oeuvre des politiques anti-sociales imposées par les différentes administrations états-uniennes. À nous de nous mobiliser, de nous unir dans la riposte contre les politiques anti-sociales afin de ne pas en arriver là. 

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