À nous de nous mobiliser et de nous unir dans la riposte contre les politiques anti-sociales!
Déclaration de la LJC-Québec
L’élection de Donald Trump comme
président des États-Unis est un grave danger pour les jeunes travailleurs et
les travailleuses de ce pays et du monde entier. Cette élection a entraîné un mouvement
vers l’extrême droite à la Maison-Blanche, ainsi que dans les deux chambres de
gouvernement, et sera probablement reflétée dans le pouvoir judiciaire. La montée de l’extrême droite fait partie
de la crise systémique du capitalisme, alors que la politique bourgeoise se
tourne vers des méthodes de plus en plus violentes pour sauver le capitalisme
en faisant payer la crise à la classe ouvrière. L’élection de Trump a déjà
conduit à l’amplification du nombre d’actes de violence xénophobe et raciste et
à un durcissement de la culture de la misogynie et du viol. Ces idées ne
connaissent pas les frontières et se propagent ici au Canada, comme dans
d'autres pays. Elles trouvent leur écho dans des groupes fascistes tels que
Pédiga ou Golden Down qui se sont installés au Canada. Elles ont aussi une
résonnance dans le discours de "Rambo" Gauthier, alors que celui-ci
s'affiche ouvertement comme un admirateur de Trump, contre les personnes
immigrantes et relaie les femmes à leur cuisine et à "parler de
linge", tandis que les "boys" font de la vraie politique.
Des millions de femmes et leurs
alliées, de personnes de la communauté LGBTQIA, de travailleurs et des
travailleurs, de personnes racisées et de jeunes se sont organisés aujourd'hui
dans des manifestations dans plusieurs villes dans le monde pour réitérer que les
droits des femmes seront ardemment défendues, et que la lutter pour une
véritable égalité continuera. Ce mouvement massif est une message fort d'unité
et de résistance auquel la Ligue de la jeunesse communiste joint sa voix et sa
solidarité.
Trump et son administration planifient imposer aux femmes des recules
importants. Pourtant, nous étions déjà loin d'avoir atteint l'égalité au Canada
comme aux États-Unis. Faut-il rappeler encore une fois que l'écart salariale
entre homme et femme est toujours de plus de 20% ? De grands secteurs de
l'économie et de l'emploi restent fermés aux femmes, tandis que d'autres
secteurs ont une très forte concentration de travailleuses et offrent souvent des
emplois plus précaires et peu rémunérés. Lorsque les Libéraux du Québec et d'autres
gouvernements de droite coupent dans les services publics, ce sont les femmes
qui perdent majoritairement leur emplois ou qui voient leur conditions de
travail se dégrader. D'un autre côté, les politiques "de relance" du
gouvernement Trudeau sont non seulement un écran de fumée, mais le peu d'effet
qu'elles auront favorisera des secteurs d'emplois masculins puisque les
investissements se dirigent dans les infrastructures. La violence sexuelle
persiste alors que les scandales sur les campus universitaires nous montre à
quel point la culture du viol est ancré dans nos société. Au croisement entre
racisme, colonialisme et sexisme, les femmes autochtones continuent de subir la
violence systémique dans une indifférence encore presque totale et surtout,
sans offre de réparation et sans que le Canada ne reconnaisse sa responsabilité
et le droit à l'autodétermination des peuples autochtones.
Face à cela,
nous ne disons pas que non, nous agissons et mettons de l'avant notre propre
vision de ce que devrait être la société. Il faut étendre les services sociaux,
mettre en place un système universelle et gratuit pour la garde des enfants, défendre
la gratuité scolaire, financer des services de planning familiale et les rendre
accessible à toutes les femmes, nationaliser les secteurs-clés de l'économie tel
que l'énergie, mettre fin aux inégalités de salaire entre hommes et femmes,
ouvrir nos portes aux personnes réfugiées, et augmenter à au moins 15$ de l'heure
le salaire minimum.
Trump pour la paix, Trump ami des peuples, Trump, l’ardent
défenseur du droit des peuples à l’autodétermination! C’est ce qu’il veut que
nous croyons. Lors de son discours inaugural, il a clairement indiqué qu’il
n’était plus question que les États-Unis jouent le rôle de gendarme du monde.
Ceci n’est en rien attribuable à des visées plus pacifistes que celles d’Obama
ou d’Hilary Clinton. Il est vrai qu’avec l’administration Obama, la menace
d’une guerre contre la Russie planait. Néanmoins, malgré les belles paroles de
Trump, celle-ci est toujours réelle.
En effet, le 45e Président des États-Unis reprend la vieille
rhétorique de la «guerre contre le terrorisme». Si réellement Trump était pour
la paix dans le monde, il n’aurait pas annoncé vouloir doubler le budget
militaire. S’il s’est attaqué à l’OTAN, c’est pour dénoncer les pays membres
qui ne feraient pas leur juste part. Il a peut-être fait croire, lors d’un
débat l’opposant à Clinton, qu’il ne se serait pas engagé en Syrie et en Irak,
mais en fait, avant même que les États-Unis ne se soient engagés dans cette
guerre impérialiste, Trump lui-même avait dénoncé l’inaction
états-unienne.
Trump s’est peut-être permis de parler d’un rapprochement
avec la Russie. Ceci témoigne certes d’une nouvelle approche dans la politique
internationale des États-Unis, mais cette nouvelle approche ne saurait en rien
garantir une paix durable, bien au contraire! Se rapprocher de la Russie d’un
côté pour isoler la Chine (principal bailleur de fonds de la dette états-unienne)
de l’autre (rappelons-nous sa position sur Taïwan) revient à remplacer la
guerre conventionnelle par une guerre économique. L’une ne peut être séparée de
l’autre: ce que veut Trump, en définitive, c’est du temps pour mieux placer ses
pions et être plus à même de faire des États-Unis non pas les gendarmes du
monde, mais les ordinateurs d’un monde entier soumis à leur botte.
Durant toute la campagne présidentielle, la question de
l’impérialisme états-unien, principal obstacle à une paix durable, n’a jamais
été remis en cause ni par Clinton ni par Trump. Ce dernier s’est peut-être fait
le chantre du protectionisme et de la souveraineté nationale, mais, lorsque le
Commandante Fidel Castro est mort, il ne s’est empêché de laisser sous-entendre
que la ligne dure sur la question cubaine serait de mise et qu’il ferait fi des
discussions entreprises pour normaliser les relations entre Cuba socialiste et
les États-Unis. Idem pour la question de Palestine: Obama s’est permis en fin
de mandat, avec couardise, de dénoncer les colonies israéliennes, ce qui a
suscité l’ire immédiate de Trump qui s’est présenté comme le seul allié
d’Israël.
Nouvelle administration, certes, nouveau parti au pouvoir
donc nouvelles méthodes, mais en définitive, Trump tente de s’ériger en maitre
du monde et notre mobilisation pour garantir une paix durable et pour combattre
l’impérialisme des États-Unis, de l’OTAN et de leurs alliés est, plus que
jamais, nécessaire.
Trump se veut l’ami du peuple. Pourtant, à l’image de ses
semblables d’extrême droite que sont Marine Le Pen, Orban Viktor ou encore
Beppe Grillo et leurs partisans, il entretient une haine contre les
travailleurs et les masses populaires organisés. Trump s’adresse aux «gens qui
travaillent» (working people) comme Sarkozy s’est adressé à la «France
qui travaille», mais partout où le peuple s’organise, il est le premier à
prendre le contrepied et à se positionner clairement du côté du patronat.
Augmenter les impôts pour les entreprises? Jamais! Augmenter les salaires à 15$
l’heure? Non plus: les États-Unis sont trop dans la merde disait-il lors d’un
débat à l’investiture républicaine! Il y a fort à parier qu’en 1936-37, lors de
la »grève sur le tas« des travailleurs automobile de Flint, Michigan, Trump et
ses partisans se seraient rangés du côté des briseurs de grève et non du côté
de ceux qui luttent.
Que l’extrême droite fascisante reprenne à son compte et
dévoie certaines propositions de longue date formulées par les travailleurs ne
date pas d’hier. Souveraineté nationale ne rime pas avec souveraineté
populaire. L’élection de Trump a fait montre que la crise capitaliste n’est en
rien terminée: ses victimes les plus désespérées cherchent à tout prix une
solution et sans réelle politique progressiste mise sur la table lors des
dernières élections états-uniennes, c’est Trump qui a remporté la grosse part
du gâteau. Notre mobilisation est donc des plus importantes. La défense et
l’expansion du service public au Québec et au Canada, la gratuité scolaire, la
création d’emplois stables et syndiqués, rémunérés à 15$ l’heure minimum; voilà
des mesure qui parviendraient à renverser la vapeur et saper la base sociale
qui a permis l’élection de Trump aux États-Unis. Le budget d’austérité des
libéraux de Couillard semble un épisode du passé, pourtant, leur réforme du
système de santé est toujours à l’ordre du jour. L’accession à la présidence de
Donald Trump est l'oeuvre des politiques anti-sociales imposées par les
différentes administrations états-uniennes. À nous de nous mobiliser, de nous
unir dans la riposte contre les politiques anti-sociales afin de ne pas en
arriver là.
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