mercredi 2 novembre 2016

Adresse pour la Journée d’action pan-canadienne pour la gratuité scolaire


Chers amis, chers camarades, 

Nous ne sommes pas seuls aujourd’hui. Dans 36 villes et au sein de 58 universités partout au Canada, des étudiants se sont mobilisés pour la gratuité scolaire. Ils se sont mobilisés contre la précarité étudiante. Ils se sont levés contre les mesures d’austérité dont nous sommes particulièrement victimes, nous la jeunesse et les étudiants. 

La Ligue de la jeunesse communiste du Québec est fière d’avoir contribué à cet évènement. Mais plus encore: nous sommes fiers d’avoir, à travers notre participation au sein du comité «À la rue Montréal», par notre solidarité envers le Rassemblement pour la reconnaissance du travail étudiant, contribué à ce que cette journée d’action arbore une caractéristique pan-canadienne. 

Communistes, nous croyons en la solidarité des jeunes et des étudiants au-delà des frontières. Nous reconnaissons que les mouvements sociaux et étudiants au Québec et ailleurs au Canada évoluent dans des conditions différentes. Nous le respectons, mais nous croyons qu’une collaboration plus étroite entre eux est nécessaire afin d’atteindre notre objectif qu’est la gratuité scolaire. 

Au bout du compte, nous sommes plus proches de nos collègues du Manitoba et de la Colombie-Britannique que des PDG Montréalais ou des recteurs d’université qui endossent ce système basé sur l’endettement étudiant, de ces recteurs qui n’ont aucune vergogne à perpétuer la précarité étudiante comme nous pouvons le constater avec la situation des employés de soutien de l’Université McGill à qui nous témoignons toute notre solidarité. 

De Montréal à Toronto, même en Colombie-Britannique, nous avons toutes les raisons d’être dans la rue ce soir. 

Au Québec, vous n’êtes pas sans savoir que le gouvernement libéral a, semble-t-il, mis fin à l’austérité. Du moins, c’est ce qu’il veut nous faire croire. Quelle honte! L’austérité, chers amis, ça ne se limite pas à certaines politiques bien définies par les gouvernement. L’austérité, c’est quand des jeunes sont obligés de s’endetter pour étudier, ou carrément de faire le choix de ne pas étudier. L’austérité, c’est quand des jeunes doivent passer des mois, voire des années, en stage rémunérés peu ou prou. L’austérité, c’est la généralisation du travail précaire. L'austérité, c'est tous ces étudiants et étudiantes qui fréquente de plus en plus les banques alimentaires. L’austérité, c’est quand les listes d’attente aux portes des cabinets médicaux ou aux portes des hôpitaux ne cessent de s’allonger. L'austérité, ce sont des drames humains, c'est une politique qui, combiné à d'autres systèmes d'oppression, s'abat sur les femmes, les LGBTQIA, les personnes racisées et les personnes vivant avec un handicap. 

Mais l’austérité, c’est aussi quand on offre aux gens de guerre tous les moyens pour mettre en branle des politiques bellicistes et mieux bénéficier du partage d’influence dans le monde. L’austérité, c’est aussi quand les banques, sur notre dos, génèrent des profits mirobolants. 

Couillard nous prend-il pas pour des imbéciles quand son gouvernement tente de nous amadouer avec les 2,2 milliards de dollars réinvestis dans les services publics alors que ceux-ci ont déjà été mis à mal après des coupes de 4 milliards de dollars depuis 2014? 

Nous payons toujours pour nos études universitaires et ce, bien que la gratuité aurait dû être ratifiée depuis les années 1960! 

Communistes, nous sommes fiers d’une histoire de luttes qui soufflera bientôt ses 100 bougies. Nous avons toujours été du côté des peuples opprimés et aujourd’hui, réitérons notre solidarité aux peuples autochtones qui, malgré les traités, n’ont pas accès à l’éducation post-secondaire gratuite de façon universelle. 

C’est une autre raison de battre la pavé partout au Canada aujourd’hui. 

Jeunes communistes, nous œuvrons pour la paix et la transformation sociale. Nous croyons que les forces existent pour faire taire les roulements de tambour qui nous appellent à la guerre. Nous croyons que les étudiants québécois et canadiens en font partie et doivent exprimer leur solidarité avec leurs frères qui luttent contre les guerres d’agression, pour la transformation sociale, pour leur droit d’étudier en paix. 

Au moment où on se parle, les bombes pleuvent sur les étudiants syriens et des balles - peut-être même canadiennes - les empêchent d’étudier en paix. 

Au moment où on se parle, des étudiants palestiniens se demandent si demain, ils ne seront pas bombardés par l’aviation israélienne - qui commende des hélicoptères à Bell Helicopter de Mirabel et avec qui le maire de Montréal, M. Coderre, va s’entretenir dans quelques jours. 

Au moment où on se parle, les étudiants vénézuéliens se mobilisent pour garantir la pérennité de leur droit constitutionnel à l’éducation gratuite, droit dont nous devrions bénéficier nous aussi. 

Au moment où l’on se parle, les étudiants cubains accueillent fraternellement leurs frères syriens, saharaouis et même américains pour leur permettre de bénéficier d’une éducation publique, gratuite, de qualité accessible à tous et à toutes. 

Ici, on nous dit que les caisses sont vides. Pourtant, le budget de la guerre s’élève à 20 milliards de dollars par année. Avec la moitié de cet argent, nous pourrions atteindre la gratuité scolaire partout au Canada. 

Au fond, nous devons choisir entre la guerre et l’austérité ou la paix et la prospérité. Nous, notre choix est fait! 

GUERRE ET AUSTÉRITÉ - PAIX ET PROSPÉRITÉ, NOTRE CHOIX EST FAIT! 

Bureau politique de la Ligue de la jeunesse communiste du Québec


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