vendredi 25 mai 2012

Projet de loi 78 : Un véritable manifeste contre les libertés fondamentales de tous les citoyens Québécois


COMMUNIQUÉ  POUR DIFFUSION IMMÉDIATE

Projet de loi 78 : Un véritable manifeste contre les libertés fondamentales de tous les citoyens Québécois
Québec, 18 mai 2012 –  La Clinique juridique Juripop dénonce à la fois l’esprit et les effets du projet de loi 78 qui créer une forme de criminalisation du droit de manifester en plus de bafouer les libertés fondamentales protégées par les Chartes canadienne et québécoise des droits et libertés, notamment en reniant trois garanties de notre société libre et démocratique; les libertés d'expression, de réunion pacifique et d'association. Les avocats de la Clinique travaillent actuellement à bâtir la contestation judiciaire de la future loi.

En effet, le projet de loi 78 prive les Québécois de leur droit de manifester pacifiquement leurs opinions à l’endroit qu’ils désirent et interdit tout type d'exercice spontané de la liberté d'expression ou de réunion pacifique. Donnant également le pouvoir à une institution d'enseignement de détruire une association étudiante en lui enlevant unilatéralement le droit de percevoir des cotisations étudiantes, ce document ramène le Québec des décennies en arrière et va à l’encontre de tous les droits qui devraient normalement découler de la vie associative.

 « Il s’agit d’un projet de loi dont les mesures sont discrétionnaires et ne pourront être appliquées autrement qu’arbitrairement. Qui décidera si un groupe de dix personnes ou plus contrevient à la loi ? Dans quelles circonstances ? Pour quelle cause ? De quel âge ? Ce projet de loi ne vise pas qu’à assurer le libre accès aux établissements d’enseignement. Il interdit les manifestations à moins de cinquante mètres de tous les lieux de savoir québécois, renie l’autonomie des universités, renverse le fardeau de preuve, et menace les étudiants et tous les québécois d’amendes pouvant s’élever jusqu’à 250 000 $. Le tout en reniant la fonction première ainsi que le rôle des associations étudiantes et en transformant ni plus ni moins chaque citoyen, étudiant ou parent en policier», a déclaré Marc-Antoine Cloutier, président fondateur et directeur général de la Clinique juridique Juripop, un organisme militant pour un meilleur accès à la justice et la progression du droit.

La position du Barreau du Québec

La Clinique juridique Juripop salue et rappelle la plus récente position du Barreau du Québec qui, sans détour, invite le gouvernement à retourner à la table des négociations plutôt que de forcer l’adoption d’une loi spéciale, et ce en tout respect des cours de justice québécoises. Elle est également heureuse de lire les propos du Barreau qui souhaite travailler sur un nouveau cadre législatif inspiré des règles prévalant en matière de droit du travail. « Plutôt que d’agir comme si les associations étudiantes n’avaient jamais existé, suspendre la session de milliers d’étudiants et fragiliser encore davantage le climat social, le ministre de la justice devrait prendre ses responsabilités et agir comme protecteur des libertés civiles inscrites dans la Charte des droits de la personne dont il a la responsabilité, » a conclu M. Cloutier.

Contestation judiciaire

Plus de cinq professeurs de droit et une dizaine d’avocats, mandatés par les fédérations étudiantes collégiale et universitaire, ont travaillé sans relâche cette nuit et continueront aujourd’hui, aux côtés de l’équipe de la Clinique juridique Juripop et de Me Félix-Antoine Dumais-Michaud, afin d’être en mesure de s’adresser rapidement aux tribunaux suivant l’adoption de la loi spéciale. Chaque citoyen est également invité à prendre part à cette vaste contestation par l’entremise du site Internet www.loi78.com

jeudi 24 mai 2012

Échec de l’entente négocié.

C’est le temps de faire du syndicalisme autrement ! 
Par René Charest, Presse-toi à gauche

Non seulement le gouvernement libéral n’a pas compris l’ampleur du rapport de force dans la lutte étudiante, mais les directions syndicales ne l’ont pas saisie non plus. Alors que nous étions plusieurs à nous demander pourquoi le mouvement syndical était si discret depuis le début de la grève étudiante, voilà qu’il arrive en grande trombe le 5 mai dernier pour jouer un rôle un peu confus : support du mouvement étudiant ?
Médiateur entre les différents acteurs du réseau de l’éducation supérieure ? Empêcheur de tourner en rond ? Disons que les résultats n’ont pas été probants. Louis Roy disait, le 5 mai, à la télévision que l’entente négociée serait une grande nouvelle pour la population québécoise. Cette entente, en tout cas, n’a pas été une grande nouvelle pour le mouvement étudiant. Par la suite, le président de la CSQ, Réjean Parent reprochait au Premier Ministre et à la Ministre Beauchamp d’avoir tiré dans la chaloupe et d’avoir tout fait pour faire avorter l’entente. Nous pourrions présumer que cette entente n’avait pas besoin de l’aide du gouvernement libéral pour la faire avorter. Elle ne tenait tout simplement pas la route. Cette entente n’avait pas le ressort pour conclure une lutte historique de laquelle émerge le plus grand rapport de force syndical depuis 1972.

Lorsque nous avons vu les dirigeants étudiants présenter l’entente en question lors de la soirée du 5 mai, on pouvait observer un certain malaise. Personne ne recommandait l’entente. Les leaders étaient en quelque sorte les passeurs entre le gouvernement libéral et la population étudiante. Ensuite, on sentait une certaine retenue dans l’explication de l’entente. Les leaders étudiants n’étaient pas aussi véhéments que les leaders syndicaux dans l’évaluation de cette entente. Une certaine confusion s’installait : on ne parlait plus de question de frais de scolarité mais plutôt de frais afférent. On parlait de la mise en place d’un comité provisoire qui pourrait se transformer en comité permanent. On parlait de possibilités de faire des économies importantes. On sentait bien que les mots ne venaient pas de la bouche des leaders étudiants. On connait bien leurs discours et leurs styles maintenant qu’on les voit quotidiennement dans les médias.

Nous avons été plusieurs à comprendre l’influence syndicale québécoise dans cette entente. Nous avons été plusieurs à observer une certaine parenté entre cette entente étudiante et l’entente négociée de 2010 dans le secteur public. Rappelons nous que l’entente avait été jugée valable par les directions syndicales en tenant compte du fait que qu’une augmentation salariale substantielle était possible à la fin de l’entente. Le mouvement syndical devait démontrer qu’il y avait une croissance économique suffisante au Québec pour procéder à cette augmentation salariale. L’entente négociée sur la hausse des frais de scolarité disait, elle, qu’il fallait démontrer qu’il y aurait des économies possibles pour effectuer une diminution des frais afférents. Dans les deux cas, ces ententes reconnaissent que le cadre financier n’est pas suffisant pour répondre à l’exigence des parties en cause. Comme le disait Éric Martin, la devise du gouvernement libéral aura été de dire aux étudiants et étudiantes : Payez ou aidez-nous à rationaliser l’université : des deux côtés, c’est du win-win pour L’État entrepreneurial. On pourrait dire la même chose sur le mouvement syndical dans le secteur public : « si vous voulez gagner davantage aidez-vous à réorganiser les finances publiques. »

Si on tient compte de plusieurs erratiques dans l’entente négociée et si on tient compte du contexte dans lequel ni les porte-paroles étudiants et ni vraiment les dirigeants syndicaux ont défendu cette entente, il aurait fallu un miracle pour faire valider cette entente. L’espace public a été occupé par le directeur de la CREPUQ qui a estimé qu’il n’y a aucune économie à faire. Madame Beauchamp, quant à elle, ne pouvait rien promettre sur les chances de réduire les frais afférents. Il n’est donc pas surprenant que cette entente ait été dirigée vers les bacs de recyclage d’une manière aussi brusque.

Nous devons encore une fois reposer la question. Quel est le rôle du mouvement syndical dans cette lutte sociale menée par le mouvement étudiant ? Nous ne saurons pas vraiment ce qui s’est passé dans les coulisses même si certains journalistes ont commencé à publier certains faits intéressants. Mais une chose est claire cependant : il n’y a pas eu de dialogue véritable entre le mouvement étudiant et le mouvement syndical depuis le début de cette grève sinon il n’y aurait pas eu cet épisode tragi comique. Pourtant, un dialogue stratégique aurait pu débuter il y a deux ans quand la Coalition contre la tarification et la privatisation des services publics avait commencé la bataille contre le budget Bachand. Ce dialogue stratégique aurait pu se poursuivre avant que les centrales ne décident de créer l’Alliance sociale après la fin des négociations dans le secteur public au lieu d’intégrer la coalition des Mains Rouges comme on l’appelle souvent.

Et ce dialogue stratégique aurait pu aussi avoir lieu après le congrès de la CSN au printemps dernier. Rappelons alors qu’une membre du syndicat du CHUM est venue défendre une proposition pour une grève sociale contre les mesures néo libérales du gouvernement Charest. Elle n’a même pas terminé son intervention que la salle s’est levée. Ovation debout rien de moins ! Deux ou trois délégués de l’appareil CSN (conseil central et FNEEQ) sont venus défendre la position. Ensuite, Pierre Patry, membre de l’exécutif, est venu défendre cette position, en donnant les indications suivantes : on supporte les étudiants et ensuite on débat sur le mandat de la grève sociale. Le lendemain, le nouveau président, Louis Roy, lance le mot-d’ordre de discuter dans les lieux de travail de la nécessité d’une grève sociale. Depuis, nous n’avons entendu aucun écho au mot-d’ordre de grève sociale.

Il n’est pas trop tard pour bien faire ! Le mouvement étudiant n’a pas besoin de médiateurs ou facilitateurs. Il a besoin de l’appui solidaire de l’ensemble du mouvement syndical. Il serait peut-être temps de penser à faire du syndicalisme autrement. C’est-à-dire de mener une lutte syndicale qui serait branchée sur les luttes sociales et la vitalité de la mobilisation et non sur les appareils sclérosés de l’État entrepreneurial.

mercredi 16 mai 2012

Appel urgent du Conseil canadien pour la Paix

Congrès canadien Pour la paix

Campagne de financement du printemps

Construisons le Congrès, construisons le mouvement!



Le 15 mai 2012

Chère amie / Cher ami,

Au moment où j'écris cette lettre, le gouvernement de Stephen Harper veille à ce que le Canada participe directement à la prolifération des armes nucléaires. Depuis 1997, le Canada finance le développement du chasseur-bombardier F-35, lié à la mise au point, par les États-Unis et l'OTAN, de la bombe nucléaire B61. Cette bombe sera conçue pour être transporté et lancée par les chasseurs-bombardiers F-35, qui, en majorité, sont en train d’être achetés par les pays de l'OTAN qui soutiennent la politique de première frappe nucléaire de l'OTAN.

La proposition visant à ce que le Canada achète des chasseurs-bombardiers au coût de 30 milliards de dollars a suscité beaucoup d'opposition quant à la nature antidémocratique d’une telle dépense, mais peu de citoyennes/yens sont conscientes/ients du fait que l’achat des F-35 permet de promouvoir le développement d’armes nucléaires ou de la façon dont le gouvernement canadien utilise les fonds publics pour soutenir ce programme.

Le Congrès canadien pour la Paix dénonce cette évolution dangereuse et mobilise les citoyennes/ens du Canada pour exiger l’arrêt du financement des F-35, le désarmement nucléaire et le retrait du Canada de l’OTAN.

J’ai effectué récemment une tournée dans l'Ouest du Canada, où j'ai parlé à des centaines de personnes sur le rôle de l'OTAN dans le monde, sur le statut de membre de l’OTAN du Canada et sur les conséquences de ce fait sur ses politiques intérieures et extérieures, sur sa souveraineté et sur la démocratie au Canada. Dans le cadre de cette tournée, le Congrès canadien pour la Paix a commencé à organiser un «Réseau sur l’OTAN» à l’échelle du Canada afin de coordonner les activités contre l’OTAN, la plus grande organisation militaire au monde.

Au cours des dernières semaines, Stephen Harper a annoncé son intention de maintenir les troupes canadiennes en Afghanistan après 2014, année prévue pour le retrait. Cette proposition est la dernière d'une longue série de prolongations de la guerre du Canada contre l'Afghanistan.  Elle est un autre exemple du rôle international d’État agresseur que joue le Canada en tant que membre de l'OTAN.

Le Congrès canadien pour la Paix s’est toujours opposé à la guerre en Afghanistan, en tant que composante d'un vaste projet impérialiste. Ce projet, qui comprend la guerre en Irak et le rôle d'Israël comme un représentant des États-Unis, implique l'invasion et l'occupation d'une vaste zone au Moyen-Orient et en Asie centrale. Il vise à contrôler les immenses gisements de pétrole et de gaz, à établir une présence militaire permanente de l'OTAN dans la région, à encercler la Chine et la Russie. Ce n'est pas un hasard si le gouvernement Harper, tout en appuyant énergiquement la guerre, a réorienté la politique étrangère du Canada vers un appui aveugle et inconditionnel au sionisme d’extrême-droite d’Israël.

Le Congrès canadien pour la Paix œuvre fermement pour le maintien et le renforcement de l'opposition massive à la participation du Canada dans la guerre contre l'Afghanistan. Nous exigeons le retrait immédiat de toutes les troupes et de tout le personnel militaire du Canada. Seule la mobilisation des masses permettra le retrait.

La phase actuelle du projet de l'impérialisme au Moyen-Orient comprend la récente agression contre la Libye et l'incitation à la guerre contre la Syrie et l'Iran. Le gouvernement du Canada exerce une forte pression en vue de l'intervention et utilise la doctrine du «devoir de protéger» et le prétexte de la prolifération des armes nucléaires pour semer la confusion et neutraliser l'opposition. Il est extrêmement important que le mouvement pour la paix fasse connaître clairement les véritables raisons de la guerre, unisse et mobilise l'opposition à la politique d’agression du gouvernement.
 
Le Congrès canadien pour la Paix s'est toujours opposé à l'intervention impérialiste, sous quelque prétexte que ce soit, et nous avons exprimé notre solidarité avec les peuples de la Libye, de la Syrie et de l'Iran.  Ces peuples sont les seuls à avoir le droit et la tâche de déterminer le cours de leur développement politique et économique, et cela sans aucune ingérence étrangère. Nous dénonçons la doctrine du “devoir de protéger”, nous mobilisons les mouvements pour la paix et progressistes au Canada pour développer les mouvements contre l’agression et la guerre.

Les stratégies politiques du gouvernement Harper sont liées à son engagement à réaliser l'intégration profonde de la politique étrangère et intérieure du Canada avec celle des États-Unis et de l'OTAN. Ceci se reflète dans la Stratégie de défense «Le Canada d'abord» (SDCD), qui compte consacrer 500 milliards de dollars aux dépenses militaires au cours des deux prochaines décennies et vise une plus grande interopérabilité des forces armées étatsuniennes et canadiennes. Il se reflète dans le Plan d'assistance civile, accord bilatéral de défense développé en secret par les commandements militaires des États-Unis et du Canada, et permet aux États-Unis de déployer ses troupes au Canada en cas de "troubles". Cela se reflète aussi dans les préparatifs de militarisation de l'Arctique par le Canada.  Ces activités intensifieront les tensions internationales dans cette région, détruiront l'environnement précieux et fragile de l'Arctique, violeront les droits des peuples autochtones qui y vivent et détérioreront leurs conditions de vie.

Ces politiques correspondent aux priorités des grandes entreprises du Canada. Elles constituent une attaque directe à la démocratie et à la qualité de vie des travailleuses/eurs au Canada, une menace pour les droits de la personne, l’environnement et la paix mondiale. Elles doivent être combattues et remplacées par une politique étrangère canadienne indépendante, fondée sur la paix, la solidarité et la coopération internationale.

Un tel changement ne sera possible que si de fortes pressions sont exercées par un mouvement pour la paix puissant, uni, mobilisé et capable de faire face aux plus graves menaces.

Depuis plus de six décennies, le Congrès canadien pour la Paix œuvre pour construire un tel mouvement dans tout le Canada et, par l'intermédiaire du Conseil mondial de la paix, dans le monde entier. Notre approche est basée sur la conviction que les luttes pour la paix, la souveraineté et l'autodétermination, les droits et la libération des travailleuses/eurs et la solidarité et la coopération internationales sont indissociablement liés à la lutte générale contre l'impérialisme.

Depuis 1949, notre travail consiste à développer des positions et des tactiques claires, basées sur une analyse anti-impérialiste et sur notre mouvement internationaliste, et à encourager l'unité la plus large possible des forces progressistes et de paix du pays. Comme l'affirme la Constitution de notre organisation : «Les besoins fondamentaux pour assurer la vie et le bonheur humain ne pourront être assurés que par une société qui aura éliminé toutes les causes de la guerre».

Notre tâche est considérable et urgente. Nous avons réalisé beaucoup de progrès au cours des dernières années et nous sommes maintenant en mesure de faire avancer la lutte pour la paix au Canada. Ne serait-ce qu’au cours de la dernière année, nous avons :

• tenu un congrès couronné de succès ;

• réalisé une tournée d'organisation à travers le pays pour bâtir le mouvement pour le retrait du Canada de l'OTAN ;

• entrepris le développement d’un réseau pancanadien sur l'OTAN pour unir les forces progressistes et de paix ;

• développé l'opposition aux préparatifs de guerre contre la Syrie et l'Iran ;

• travaillé avec des partenaires internationaux pour lancer une campagne afin de faire de l’Arctique une zone de paix ;

• mené une campagne contre le projet de dépenser 30 milliards de dollars pour l'achat de chasseurs-bombardiers F-35 et contre les nouvelles augmentations massives des dépenses militaires du Canada.

Nous avons fait beaucoup, mais il reste encore beaucoup à faire. Pour relever ce défi, le Congrès canadien pour la Paix a besoin de votre aide financière.

Autrement dit les exigences de notre campagne ont épuisé nos fonds, et nous avons un urgent besoin de dons. Avec votre aide, nous pourrions continuer notre tournée pancanadienne d'organisation contre l'OTAN ; produire et diffuser de la documentation sur les chasseurs-bombardiers F-35 et sur leur lien avec les armes nucléaires ; préparer des campagnes de sensibilisation pour mobiliser l'opposition aux préparatifs de la guerre contre la Syrie et l'Iran ; poursuivre notre initiative d'organiser une campagne internationale pour que l’Arctique devienne une zone la paix. Nous pouvons réaliser tous ces projets et bien plus, mais nous avons besoin, pour cela, de vos dons.

Le gouvernement Harper agit rapidement pour que notre pays s’engage dans de nouvelles dépenses militaires, de nouvelles agressions, de nouvelles guerres. Est-ce que le mouvement canadien pour la paix atteindra le niveau d'unité et d'organisation nécessaire pour faire face aux défis à venir? La réponse, bien sûr, est que nous devons y parvenir par le biais de votre aide.  Le Congrès canadien pour la Paix continuera son travail pour atteindre cet objectif.

Je vous remercie pour votre appui!

Pour la paix et la solidarité,

Dave McKee

Président, Congrès canadien pour la Paix

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Oui, je veux contribuer à bâtir le Congrès canadien pour la Paix!

Je vous envoie ci-joint un don de : $200 $100 $50 $______

Nom : _________________________________________________

Adresse : ________________________________________________

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Courriel : ______________________ Tél. : _____________________

Veuillez poster ce formulaire rempli accompagné de votre don à :

Canadian Peace Congress

125 Brandon Avenue

Toronto, ON, Canada M6H 2E2

Nous vous enverrons un reçu pour votre don dans les plus brefs délais.

Nous vous remercions pour votre appui!

Clarté Mai 2012, journal du PCQ, maintenant en ligne

Clarté Mai 2012

mardi 15 mai 2012

Beaucoup d'action en ce 15 mai!

Action des étudiant-e-s :

La CLASSE organise: Action - Tout est à nous, rien n'est à eux!

Mardi le 15 mai de 11:00 à 14:00
Place Jean Paul Riopelle (coin Viger O. et Bleury) (plan)
Face aux mesures régressives mises de l'avant par nos gouvernements! La CLASSE appelle à une journée de grève sociale le 15 mai afin de coaliser les laisser pour compte de ce système. En ce sens, la CLASSE organise à 11 h une action de perturbation débutant à la place Jean Paul Riopelle. Celle-ci vise à rappeler aux riches de ce monde que s'ils et elles sont riche, c'est parce qu'ils et elles nous maintiennent pauvre.

Dénonçons l'appauvrissement de la population et réclamons une société plus juste et égalitaire.

Ensemble, bloquons le recul social!
https://www.facebook.com/events/326878987381274/

Action des groupes communautaires pour la grève sociale :

Mardi 15 mai : Réflexion sur la grève sociale et action

58sh6-Masques.gif Depuis bientôt deux ans, l’idée d’une grève sociale est discutée dans les différents réseaux : communautaire, syndical et populaire. La lutte étudiante ramène encore une fois ce point à l’ordre du jour. Un mouvement se crée autour d’une grève sociale le 15 mai. L’R des centres de femmes a déjà annoncé qu’elles seraient en grève, la Table régionale des organismes communautaires de l’Estrie (TROC-Estrie) a déjà pris position lors d’une assemblée spéciale avec ses membres sur une journée de grève.
La Coalition montréalaise pour la survie des services publics propose donc une rencontre sur la grève sociale le 15 mai prochain. Cette rencontre sera suivie d’une action.
Que vous soyez en grève déjà pour cette date ou que vous ne le soyez pas, nous vous invitons en grand nombre à participer à cette journée.
Départ collectif de Pointe-Saint-Charles à 9h30 au métro Charlevoix.

10h à 12 h : Espace de discussion sur la grève sociale.

au Comité Social Centre-Sud (1710, rue Beaudry)
La pertinence de journée de grève sociale dans la conjoncture , mais aussi les questions que ce moyen d’action soulève dans nos milieux. Pour la mise au jeu des discussions des porte-paroles des mouvements communautaire, étudiant et syndical.

12h à 13h : Période de diner

au Comité Social Centre-Sud (1710, rue Beaudry)
Avec la collaboration du Comité-Sociale Centre-Sud, nous avons la possibilité de partager un repas sur place. L’inscription est obligatoire auprès d'Action-Gardien ou de la TROVEP. Date limite d’inscription : Vendredi 11 mai. (nom ou nombre de personnes mobilisées par l’organisme). Contribution volontaire suggérée : 5$ par personne pour les frais de repas. Invitation aux travailleurs et participants des groupes !

13:45 - 15:00 : BAL MASQUÉ ''Ensemble, démasquons leurs mascarades.''

La Coalition montréalaise pour la survie des services publics vous invite à un bal masqué, au parc Émilie Gamelin.
Les politiques de tarification, de privatisation, de corruption, c’est assez! La grève étudiante nous rappelle ceci... : si la grève est étudiante, la lutte est populaire. Les frais de scolarité, la taxe-santé, l’augmentation des frais d’hydro, etc. sont autant de mesures qui ont un point commun : un gouvernement au service des banques et des grandes entreprises.
Apportez vos masques, vos loups et vos plumes et venez danser avec nous. Nous aurons aussi de quoi en fabriquer sur place.
Note : le projet de règlement qui obligera, entre autre, les manifestants à avoir le visage découvert durant les manifestations, sera soumis au prochain conseil municipal, le 14 mai. L’idée d’un Bal Masqué vise aussi à dénoncer ce règlement.

lundi 14 mai 2012

DÉCLARATION DE SOUTIEN DE LA CONFECH (CHILI) AUX ÉTUDIANT-E-S DUQUÉBEC


Déclaration de soutien aux étudiant-e-s canadien-ne-s


            Les étudiant-e-s du monde se lèvent constamment contre les politiques de marchandisation de l’éducation, de la santé, du logement et des autres droits sociaux qui sont progressivement arrachés des mains du peuple par les politiques néolibérales et le sauvetage de la crise actuelle du monde financier.

            Au Chili, nous n’avons pas arrêté de dénoncer et de  mettre au jour la crise économique et du sens actuelle qui traverse le système éducatif néolibéral implanté  dans les années 80. Cette crise  est le résultat de l’abandon de l’État qui devrait être le garant de ce droit. Nous constatons que ces politiques commencent à s’étendre à travers le monde par la privatisation des écoles et universités, par la standardisation des évaluations et l’exclusion sociale que cela implique ainsi que par l’érosion constante de la mission de l’université qui devrait résoudre les problèmes réels du peuple qui souffre et paie aujourd’hui tous les coûts du système économique dominant.

            Les étudiant-e-s du Chili ont mené de grandes luttes pour défendre leurs principes en reçevant et en donnant toujours de la solidarité et du soutien d’étudiant-e-s de partout dans le monde. Aujourd’hui, nous voulons offrir notre soutien aux étudiant-e-s canadien-ne-s qui luttent contre la politique de hausse des frais de scolarité de 325$ par année pendant cinq ans du gouvernement libéral de Charest, qui réprime violemment les manifestations menées par les étudiant-e-s qui se soulèvent contre ces mesures.

            Nous dénonçons également devant les organisations de droits humains et la communauté internationale l’abus et la criminalisation des protestations sociales que le gouvernement de Charest mène contre les étudiant-e-s dans la province du Québec. En date du 5 mai, il y a eu 445 personnes atteintes de poursuites pénales, 1043 amendes d’infraction et 4 personnes qui ne savent pas si elles doivent faire face à des accusations criminelles, pour un total de 1492 processus. En plus de cela, deux étudiants  ont perdu l’usage d’un oeil à cause des bombes assourdissantes et des balles en caoutchouc lancées par la police. D’autres ont subi des traumatismes crâniens..


            Aujourd’hui,nous saluons la position des étudiant-e-s canadien-ne-s qui ne se sont pas laissé-e-s intimider et qui rejettent la hausse de frais de scolarité en faisant une grève générale illimitée qui a dure depuis plus de trois mois et qui est ponctuée de manifestations historiques réunissant plus de 200.000 personnes dans la rue. Nous souhaitons que vous continuiez dans cette lutte que portent des millions de personnes dans le monde qui défendent l’éducation publique et gratuite comme un droit social universel au service des besoins des peuples et pas seulement de quelques personnes.




CONFEDERACIÓN DE ESTUDIANTES DE CHILE
CONFECH

vendredi 11 mai 2012

Grève étudiante et liberté d’expression

La Ligue des droits et libertés interpelle le Ministre Dutil 

Montréal, le 4 mai 2012. La Ligue des droits et libertés dénonce les conditions d’arrestation, de détention et de remise en liberté de manifestants au cours des dernières semaines, notamment à Gatineau, à Québec et à Montréal et interpelle le ministre de la Sécurité publique sur les violations des droits et libertés des manifestants.

« Nous avons pris connaissance d’actes de répression et d’atteintes aux droits et libertés. Parmi ceux-ci, mentionnons les arrestations massives, notamment à Québec où plus d’une centaine de manifestants pacifiques, principalement des femmes, ont été détenus », déclare Dominique Peschard, président de la Ligue des droits et libertés.

Rappelons au ministre de la Sécurité publique, Monsieur Dutil, qu’en 2005, le Comité contre la torture et le Comité des Droits de l’Homme de l’ONU avaient interpellé le Canada à propos des arrestations massives et des techniques de contrôle de foule. L’ONU avait rappelé que seules les personnes ayant commis des infractions pénales au cours des manifestations pouvaient être arrêtées et le Comité avait demandé au Canada d’enquêter sur les pratiques des forces de l’ordre lors de manifestations. Or, il semble que ces pratiques n’aient pas été modifiées. « Nous assistons à l’emploi, par les forces policières, de techniques de contrôle de foule condamnées par les Nations Unies : encerclement et arrestation massives, utilisation d’armes chimiques tels le poivre de Cayenne et les gaz irritants », poursuit Monsieur Peschard.

La liberté d’expression est un élément indispensable d’une société démocratique. D’après Denis Barrette, avocat militant de la Ligue des droits et libertés, « l’utilisation du Code de la sécurité routière pour mettre fin à diverses manifestations, comme nous l’avons vu en Outaouais et à Québec notamment, brime le droit de manifester qui est pourtant garanti dans la Charte des droits et libertés ».

Depuis le début du conflit, plus de 1 000 personnes ont été arrêtées; de ce nombre, plus d’une centaine n’ont eu aucune accusation. Ce sont en fait des arrestations « préventives » qui briment le droit de manifester. De plus, des témoignages quant aux conditions de détention, particulièrement pour les femmes, sont accablants : détentions pendant près de 10 à 12 heures dans des cellules de poste de police surpeuplées, sans eau ni toilette, détention de 2 à 6 heures, souvent menottés, dans un autobus, et prise de photo pour une simple contravention.

En outre, la Ligue des droits et libertés dénonce les conditions de libération abusives que doivent signer des personnes pour être libérées, entre autres, des périmètres d’interdiction qui ont pour conséquence de les empêcher d’avoir accès à leur résidence ou à leur lieu de travail. En plus de porter atteinte au droit au travail et au logement, les conditions imposées par les agents de la paix portent aussi atteinte à la liberté d’association, d’expression, ainsi qu’au droit de circuler librement.

Dans ce contexte, la Ligue demande au ministre de la Sécurité publique, Monsieur Dutil, de s’assurer que l’on mette fin à ces violations des droits et libertés garantis par les Chartes. Ces abus doivent cesser.

le "printemps érable", un réenchantement de la politique par la jeunesse

http://www.aisnenouvelle.fr/article/francemonde/canada-le-printemps-erable-un-reenchantement-de-la-politique-par-la-jeunesse
 
Publié le vendredi 11 mai 2012 à 09H44 -

Canada: le
Une étudiante face à la police devant le lieu où le parti libéral du Québec tient son congrès annuel, le 5 mai 2012 à Victoriaville

Le mouvement de contestation étudiant sans précédent au Québec déborde le seul cadre scolaire et permet à une génération d'apparaître à l'avant-scène de la vie politique pour tenter de sauvegarder les acquis sociaux-démocrates minés par le tout-économique.

Qui a dit que les jeunes étaient des créatures nombrilistes, égocentriques, peu intéressés par la politique? Certainement pas les quelque 170.000 étudiants en grève depuis 13 semaines contre la hausse des droits de scolarité décrétée par le gouvernement du Premier ministre québécois Jean Charest.

Le conflit étudiant s'est métamorphosé en crise sociale, surnommée "printemps érable", un clin d'oeil reliant le printemps arabe au symbole national canadien.

"En ce moment au Québec, et dans le monde, il y a une crise économique, une crise écologique, une crise politique - la désaffection et le cynisme n'ont jamais été aussi grands en Occident - une crise de sens, et nous comme génération on se retrouve avec toutes ces crises-là à gérer", explique à l'AFP Gabriel Nadeau-Dubois, 21 ans, porte-parole de la CLASSE, le plus important mouvement étudiant sur le terrain.

"Vous nous donnez un monde qui n'est pas si beau que ça, laissez-nous au moins l'améliorer en allant aux études", ajoute l'étudiant en histoire au regard perçant, presque devenu l'ennemi public numéro un du gouvernement au fil du conflit.

Les mouvements étudiants et le gouvernement ont signé samedi dernier un accord de principe prévoyant une hausse de 82% sur sept ans des droits de scolarité pour les porter à près de 4.000 dollars par année, plus près de la moyenne canadienne (5.200 dollars).

En contrepartie, les frais annexes imposés par les universités devaient être réduits en fonction d'économies qui pourraient être identifiées par un comité qui examinera la gestion des établissements. Mais le gouvernement a laissé planer un doute sur la faisabilité de ces réductions. Et les étudiants en grève ont rejeté le plan de sortie de crise.

Résultat, une relance de la mobilisation. Les étudiants organisent rapidement, spontanément, des manifestations, grâce aux médias sociaux. Mais il y a plus, leur mouvement a fait sien les principes de démocratie participative avec des assemblées locales où les étudiants peuvent participer aux décisions. "Le niveau d'engagement, de motivation, est donc beaucoup plus élevé", constate Marcos Ancelovici, spécialiste des mouvements sociaux à l'Université McGill.

Au Québec, les grands moments de mobilisation sociale ont été associés par le passé à la cause de l'indépendance de la province francophone de huit millions d'habitants. Or, le conflit étudiant, dit-il, "consolide" un mouvement de mobilisation "qui n'est plus subordonné à la question nationale".

La mobilisation étudiante s'inscrit davantage dans la lignée de la fronde en 2001 contre le Sommet des Amériques à Québec, de la grève étudiante de 2005 pour le maintien des bourses d'étude et du mouvement "Occupons" à l'automne, insiste-t-il.

"Il y a une sorte de ras-le-bol par rapport à une vision, un discours, celui du néo-libéralisme où on veut transformer la vie sociale en marché", renchérit Jacques Hamel, sociologue à l'Université de Montréal.
"Bourdieu serait ravi", lance ce proche du célèbre intellectuel français mort il y a dix ans. "Il manifesterait son appui aux étudiants et dirait: votre lutte est une lutte de civilisation pour essayer de sauvegarder les services publics qui sont les acquis de la société industrielle et qu'on cherche aujourd'hui à ruiner", dit-il à l'AFP.

Si les taux d'insatisfaction demeurent très élevés contre le gouvernement libéral de Jean Charest, une majorité de Québécois restent favorables à la hausse des droits de scolarité, selon les sondages.

Peu importe l'issue du conflit, c'est une "socialisation politique accélérée pour beaucoup de jeunes qui auront acquis des compétences, un savoir-faire militant, une certaine prise de conscience de l'action collective", souligne M. Ancelovici. "C'est bon pour la démocratie, c'est bon pour le Québec".

La privatisation mondiale de l’éducation : Jean Charest au service d’une élite mondialiste

Par Eric Granger | La hausse des droits de scolarité au Québec s’insère dans un processus de privatisation mondiale de l’éducation, un processus dicté par une élite mondialiste dont Jean Charest fait partie.


Line Beauchamp (Ministre de l’éducation) et Jean Charest (PM) Photo : Agence QMI

L’entêtement du gouvernement Charest à vouloir augmenté les droits de scolarité, à bonifier les prêts étudiants et à instaurer un régime de remboursement proportionnel au revenu (RPR), cet entêtement est facile à comprendre lorsqu’on regarde de plus près d’où proviennent ces idées de réformes de l’éducation. Il ne s’agit pas d’idées qui sont sorties du cerveau du Premier ministre ou de la ministre de l’éducation, ces idées viennent de l’extérieur, ces réformes ont été conçues loin du Québec, dans des institutions internationales à vocation de mondialisation. Le gouvernement du Québec suit un plan, un modèle concocté dans les grandes universités mondialistes comme la London School of Economics et promu par des institutions internationales toutes puissantes telles le Fond monétaire international, la Banque mondiale et l’OCDE. Ce modèle a été fabriqué sur mesure pour satisfaire les besoins de l’entreprise privée (lire multinationales) et on peut aisément le décrire comme une privatisation mondiale de l’éducation supérieure. Le Premier ministre Jean Charest est quant à lui un complice enthousiaste de cette privatisation à l’échelle mondiale.

De l’Angleterre au reste du monde
Le programme mondial de privatisation du financement de l’éducation a débuté en Angleterre en 1998. Le gouvernement britannique avait à cette époque implanté le remboursement proportionnel au revenu. Ce concept qui a d’abord été mis de l’avant par l’économiste Milton Friedman a été repris par un autre : Nicholas Barr. Nicholas Barr est un professeur d’économie à la London School of Economics, il est un boursier Fulbright, il a travaillé pour la Banque mondiale, le FMI et il défend depuis les années 80 l’idée d’une privatisation du financement de l’éducation supérieure. Il fait également la promotion du remboursement proportionnel au revenu (RPR) pour s’acquitter d’une dette étudiante. Il a publié plusieurs ouvrages et articles à ce sujet. Dans un article publié en 2005 dans la revue Finance et développement (une publication mensuelle du FMI), Barr écrit : « Les réformes entreprises en Grande-Bretagne peuvent servir d’exemple à d’autres pays ». Il propose d’abord de décentraliser le financement (dehors le gouvernement, bienvenue secteur privé). Il propose, en deuxième lieu, de transférer aux étudiants le coût des études. Ces derniers  devront s’endetter auprès de banques privées pour les payer. Et troisièmement, il suggère l’implantation d’un RPR pour rembourser la dette.

Selon Barr, le RPR permet de maintenir l’accessibilité aux études supérieures pour les moins fortunés. Il s’agit d’une logique douteuse. Selon lui, les diplômés qui auront un faible revenu annuel ne seront pas pénalisés puisqu’ils rembourseront leurs prêts en fonction d’un pourcentage de leurs revenus. Cependant, ils rembourseront pour une durée beaucoup plus longue leurs prêts étudiants. Dans cette même logique, Barr affirme que l’on peut ainsi augmenter les droits de scolarité et même les intérêts sur les prêts, la durée du remboursement sera tout simplement prolongée. Barr oublie de mentionner dans toutes ses publications que plus on prend du temps à rembourser un prêts, plus on paie d’intérêts aux banques. Donc, un diplômé pourrait se retrouver à payer deux fois le montant utilisé pour faire ses études. Et Barr oublie aussi de mentionner que l’endettement étudiant sous cette forme se traduit en un véritable esclavage bancaire. En fait, c’est probablement ce qu’il souhaite en secret.

Nicholas Barr, dans son article cité plus haut, ose se justifier en écrivant que « l’éducation tertiaire est souvent présentée comme un droit qui, en tant que tel, devrait être financé par l’État. L’alimentation est, elle aussi, considérée comme un droit fondamental, mais personne ne voit d’inconvénients à ce que les aliments aient un prix. » Sauf que dans la société, les riches mangent du caviar et que les pauvres se contentent de patates bouillies. C’est et ce sera la même chose dans le cas de l’éducation.

Les mesures prônées par Nicholas Barr et les institutions mondialistes qui payent son salaire ont été implanté en Australie, en Nouvelle-Zélande et aux Etats-Unis pour ne nommer que ceux-là et elles font maintenant leur entrée au Québec

Le cas du Québec
Au Québec, une réforme du régime de prêts et bourses a été entreprise en 2003-2004 afin de le privatiser. Cette année-là, 103 millions de dollars de bourses ont été convertis en prêts. De plus, ces prêts devaient à l’avenir être contractés auprès des institutions financières privées du Québec, des prêts qui sont garantis aux banques par le gouvernement en cas de non-paiement. Une contestation étudiante a pris forme en 2005 pour dénoncer cette hausse des prêts. La FEUQ et la FECQ ont alors négocié une entente avec le gouvernement et le montant des prêts a été ramené, en 2006-2007, au niveau précédent la réforme. Toutefois, les étudiants se sont endettés pour environ 140 millions de dollars de plus durant cette période. Cependant, la privatisation de l’endettement est restée intacte. Les étudiants doivent toujours emprunter aux banques privées pour financer leurs études. Le gouvernement garantit encore les prêts aux institutions financières. Ce sont des prêts sans risques pour les banques, gracieuseté du gouvernement Charest. Evidemment, les banques sont contentes.

Aujourd’hui, nous sommes témoins de la deuxième phase de cette privatisation. Le gouvernement Charest, dans la dernière proposition faites aux étudiants en grève, veut maintenant augmenter de nouveau les prêts étudiants et instaurer le RPR.  Selon le communiqué émis par le gouvernement, « tous les étudiants dont le revenu des parents n’excède pas 100 000 $ bénéficieront d’un prêt permettant généralement de couvrir les droits de scolarité et le coût du matériel scolaire. En 2016-2017, ce montant sera de 4 678 $ pour 30 crédits ». Aussi, « les étudiants de la classe moyenne se verront accorder un prêt additionnel de 2 850 $ ». Donc, « ces deux mesures permettront d’accorder annuellement des prêts additionnels à plus de 50 000 étudiants. »

En sommes, plus d’étudiants s’endetteront et leurs dettes finales seront plus élevées.

 

Pour bien comprendre ce qu’il en est, il faut se référer aux excellentes recherches de l’Institut de recherche et d’informations socio-économiques (IRIS), en particulier les travaux d’Eric Martin et de Simon Tremblay-Pépin. Eric Martin explique bien sur son blogue de l’IRIS comment le RPR est une mesure dangereuse. Il cite l’économiste Claude Montmarquette, une référence privilégiée du gouvernement Charest :

« Un autre avantage est que le système RPR permet d’accroître les montants de prêts ou l’endettement des étudiants. En d’autres termes, si une contribution financière supérieure est demandée aux étudiants, le RPR est le système qui facilite cette décision. Soulignons que le RPR n’entraîne pas une hausse des frais de scolarité, mais le RPR est la meilleure façon d’y faire face sans compromettre l’accessibilité aux études. »

Monsieur Martin cite également avec justesse le Comité consultatif sur l’accessibilité financière aux études :

« L’expérience étrangère montre que la mise en place d’un système RPR est souvent couplée à une hausse des frais de scolarité. Claude Montmarquette (rencontre du 17 octobre 2001 avec le CCAFE) pense, d’une part, que la hausse des frais de scolarité québécois est incontournable et que, dans ce cas, le système RPR est la meilleure forme qui soit pour en faciliter le remboursement. Il est simple de retourner l’argument : si le RPR assure une grande flexibilité de remboursement des emprunts et comme les syndicats étudiants sont favorables à l’implantation de ce système, il n’existe plus aucune barrière à l’augmentation des frais de scolarité une fois que le RPR est mis en place. »

En somme, Eric Martin décrit bien ce que représente véritablement le RPR et il voit juste lorsqu’il écrit que « le RPR est loin d’être une mesure d’aide aux étudiants. Il s’agit d’un morceau essentiel d’un nouveau dispositif de financement qui repose sur l’augmentation de l’endettement étudiant ». On peut citer l’Angleterre en exemple qui, après avoir instaurer le RPR, a procéder à plusieurs augmentations des frais de scolarités au détriment des étudiants britanniques qui ont vu leur endettement exploser.

L’IRIS a également publié le 8 mai 2011, une excellente recherche sur l’augmentation des droits de scolarité. Dans cette étude, intitulée « Faut-il vraiment augmenter les frais de scolarité? Huit arguments trompeurs sur la hausse », les chercheurs Eric Martin et Simon Tremblay-Pépin détruisent un à un les arguments du gouvernement Charest. En voici quelques-uns :

1-      Le gouvernement affirme que les universités sont sous-financées alors qu’elles souffrent plutôt d’un malfinancement, c’est-à-dire d’une mauvaise répartition des ressources.

2-       Le gouvernement affirme que ce (prétendu) sous-financement menace la qualité de l’éducation et la valeur des diplômes alors que c’est la nouvelle vocation commerciale (privatisation) des universités qui réduisent l’éducation à une marchandise plus coûteuse et moins riche en contenu. 

3-      Selon le gouvernement, la hausse des droits de scolarité va renflouer les coffres universitaires, mais en fait, il s’agit plutôt d’une transition d’un mode de financement publique à celui d’un financement privé.

4-      Le gouvernement soutien qu’en payant plus de droits de scolarité, les étudiants feront leur juste part. En réalité, les étudiants feront plus que leur juste part, car ces derniers devront travailler deux fois plus longtemps pour payer leurs études que dans les années 1970.

5-      Le gouvernement ose dire que la hausse n’aura pas d’effet sur la fréquentation universitaire et, pourtant, si le Québec était conforme à la moyenne canadienne, 30 000 étudiants (qui sont aux études présentement) n’auraient pas les moyens d’aller à l’université.

6-      En définitive, l’étude de l’IRIS montre que la gratuité scolaire est relativement peu couteuse et que son financement public est socialement équitable, alors que le gouvernement ose dire qu’il s’agit d’un projet irréaliste et potentiellement injuste pour la société.

A la lumière de ces informations, nul ne peut douter que le gouvernement Charest suit un modèle concocté par des économistes mondialistes qui doivent leur allégeance à des institutions internationales puissantes et non pas au peuple étudiant québécois. Les étudiants devront peut-être bientôt s’endetter pour la vie sans avoir l’assurance d’obtenir un emploi stable et bien rémunéré en cette période d’incertitude économique qui risque fort de se prolonger.

Le secteur privé se réjouit
Lorsque le gouvernement Charest a annoncé au début du mois d’avril qu’il bonifiait le programme de prêts et bourses et qu’il mettait en place le remboursement proportionnel au revenu, la chambre de commerce de Montréal s’est tout de suite réjouit ! En effet, cette dernière a émis un communiqué de presse dans lequel son président, Michel Leblanc, a félicité « la ministre de l’Éducation et le ministre des Finances d’avoir pris cette décision éclairée qui vient consolider l’accessibilité aux études supérieures ». C’est sûr que monsieur Leblanc était content car, comme il le dit dans le communiqué, « La Chambre proposait la mise en place d’un tel mécanisme en 2010 dans le Pacte pour un financement concurrentiel de nos universités ». C’est ce document, le Pacte pour un financement concurrentiel de nos universités, qui est derrière la décision du gouvernement de réformer le financement de l’éducation au Québec. Ce document a été signé par les individus suivants :


M. Michel Audet, ex-ministre des Finances du Québec
Me Lucien Bouchard, ex-premier ministre du Québec
M. Joseph Facal, ex-président du Conseil du trésor
Mme Monique Jérôme-Forget, ex-ministre des Finances du Québec et ex-présidente du Conseil du trésor.
Mme Françoise Bertrand, présidente-directrice générale de la Fédération des chambres de commerce du Québec
M. Yves-Thomas Dorval, président du Conseil du patronat du Québec
M. Michel Leblanc, président et chef de la direction de la Chambre de commerce du Montréal métropolitain.
Mme Julie Bouchard, ex-présidente de la Fédération étudiante collégiale du Québec (FECQ) et de la Fédération des associations étudiantes du campus de l’Université de Montréal (FAÉCUM
 M. Youri Chassin, ex-président de la Fédération étudiante de l’Université de Sherbrooke (FEUS), ex-vice-président aux Affaires universitaires de la Fédération étudiante universitaire du Québec (FEUQ) et ex-membre du Conseil permanent de la jeunesse
M. Hugo Jolette, ex-président de l’Association générale étudiante de l’Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue (AGEUQAT) et ex-trésorier de la Fédération étudiante universitaire du Québec (FEUQ)
M. Patrick Lebel, ex-président de la Fédération des associations étudiantes du campus de l’Université de Montréal (FAÉCUM) et du Conseil permanent de la jeunesse.

Étrangement, ce sont ces mêmes signataires qui publiaient le 2 mai dernier une lettre dans les quotidiens québécois dans lequel ils ont osé écrire : « Il est plus que temps de se ressaisir : il faut rétablir l’ordre, les étudiants doivent retourner en classe et tous les efforts doivent être déployés pour sauver une session déjà terriblement compromise. Voici une situation où, au-delà de toute allégeance politique, la population doit donner son appui à l’État, ultime responsable de la paix publique, de la sécurité des personnes et de l’intégrité de nos institutions. »

Oui, le secteur privé se réjouit…, mais pas trop en ce moment.

Des arguments mondialistes
Selon l’aveu même du gouvernement Charest, la hausse des droits de scolarité est mise en place dans le but de permettre aux universités québécoises d’atteindre un niveau de « classe mondiale ». Qu’est-ce que cela veut dire ? Martin Lavallée, candidat à la maîtrise en histoire à l’UQAM, l’explique bien dans un article publié le 1er mai dernier dans le Huffington Post. Il explique que, selon la Banque mondiale, une université de calibre mondial en est une qui produit du « capital humain » destiné à un marché du savoir international au service de l’entreprise privée (les multinationales). Monsieur Lavallée pose la bonne question : « La question est de savoir si les étudiants québécois sont prêts à payer davantage uniquement pour que leurs universités soient reconnues internationalement par une minorité d’individus se basant sur les critères d’un marché mondial néolibéral et pour répondre aux besoins des entreprises privées. Dans le débat actuel sur la hausse des droits de scolarité, cet enjeu fondamental mérite d’être davantage discuté. »

Comme je l’ai mentionné au début de cet article, la privatisation du financement de l’éducation (et du système en général) n’est pas une idée québécoise mais mondialiste. Monsieur Lavallée est visiblement d’accord avec ce constat facile à faire et il conclue son article ainsi : « Le problème qui se pose lorsqu’on veut connaître le bien-fondé de la hausse des droits de scolarité, c’est de savoir si la population québécoise est en accord avec l’orientation donnée à sa société et à son système d’éducation par notre gouvernement, orientation qui n’émane visiblement pas d’elle, mais plutôt d’une élite mondialisée qui poursuit ses propres objectifs. »

Conclusion
La privatisation mondiale de l’éducation est un fait. C’est un processus qui arrivera bientôt à son aboutissement si rien n’est fait pour l’arrêter. Cette privatisation est commandée par une élite mondialiste qui opère sur toutes les facettes de la vie humaine. Une énorme majorité des gouvernements du monde entier sont infiltrés, voire dominés par des agents de cette élite mondialiste ; de plus, les institutions mondialistes comme le FMI, la Banque mondiale, l’OCDE et de nombreux think tanks travaillent au-dessus des gouvernements et dictent la marche à suivre.

Il est temps pour le peuple québécois de prendre en main l’avenir de l’éducation au Québec et de l’arracher des griffes du secteur privé qui ne travaille que pour ses propres intérêts et que pour ceux d’une élite impitoyable assise confortablement tout en haut de la pyramide planétaire. Ceci nécessitera probablement la création d’un nouveau pays libre du mondialisme, le pays du Québec.