Certains secteurs de l’extrême droite chilienne, appuyés par d’anciens membres de groupes criminels pinochetistes (DINA* et CNI**), ont organisé une cérémonie publique en hommage de l’assassin Miguel Krasnoff Marchenko. Cet acte a compté avec la participation active de Cristian Labbée, actuel maire de la commune de Providencia, ancien officier des services répressifs de la dictature militaire.
Que dans un pays qui se targe d’être redevenu une « démocratie », des criminels convaincus d’assassinats, jugés et condamnés à de lourdes peines par la justice chilienne, soient l’objet d’hommages publics soutenus par des autorités politiques en dit long sur le manque de reconnaissance des crimes de la dictature. Cela montre l’absence totale d’esprit de « réconciliation » dont se sont réclamés les gouvernements, les églises et les forces armées depuis plus de vingt ans.
Dans des pays ayant subi, et par la suite jugés les crimes nazis, il serait légalement impossible de rendre hommage à des criminels de guerre tels que Herman Goering, Adolf Hitler ou Martin Borman… Ces provocations constitueraient des « actes révisionnistes » et de l’« apologie des crimes de guerre », manifestations punies par la loi. En revanche, au Chili cela est parfaitement possible. Possible que parce que la justice n’a jamais vraiment fait son travail et parce que la classe politique a « tourné la page » de ces crimes, dans une attitude résignée et impuissante.
Nous manifestons notre plus profond dégout et notre écœurement absolu face à cet acte ignoble qui porte une grave menace à la reconstruction d’un Chili plus juste, plus équitable, délivré à jamais des dangers de tyrannies et de dictatures.
Nous voulons saluer très chaleureusement les jeunes étudiants de l’Université Catholique du Chili qui, en même temps que le pays était témoin de la provocation pinochetiste autour de Krasnoff, ont honoré la mémoire de la presque trentaine d’étudiants, professeurs et membres du personnel victimes de la dictature militaire chilienne.
Pour une véritable justice, pour un réel travail de mémoire, pour l’interdiction de toute apologie des crimes pinochetistes !
Association d’Ex-Prisonniers Politiques Chiliens - France Paris, 21 novembre 2011
DINA* et CNI**, services de répression et de crime politique existant à l’époque de la dictature du général Pinochet.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire