dimanche 25 janvier 2009

Interview avec Manon Massé (partie 1)

Par Marianne Breton Fontaine

Lundi le 1 décembre 2008, se tenait la journée mondiale de lutte contre le VIH-Sida. À cette occasion, la Maison plein coeur, un organisme communautaire qui vise à prévenir la maladie, et à lutter contre l’exclusion, organisait un débat entre les différents candidats et la candidate aux élections provinciales de la circonscription de Sainte-Marie-Saint-Jacques. Après le débat, Manon Massé, candidate de Québec Solidaire, a accepté de donner une entrevue à Jeunesse Militante.

Québec Solidaire est un parti politique québécois attaché à la sociale-démocratie créé le 4 février 2006 à Montréal. C’est en fait un parti qui a pour objectif de réunir les revendications de la large gauche. Il est né de la fusion de l'Union des forces progressistes et d'Option citoyenne. Mais l’union des forces progressistes était déjà un parti qui avait réussi a regroupé le Parti communiste du Québec (PCC), le Rassemblement pour l'alternative progressiste et le Parti de la démocratie socialiste. Éventuellement, d’autres groupes se sont joint à cette formation politique qui est aujourd‘hui très active partout au Québec.

Aux dernières élections provinciales, soit une semaine après cette entrevue, Québec Solidaire à fait élire un de ses porte-parole, Amir Khadir, à l’assemblée nationale.

Manon Massé est une militante féministe de longue date. Elle est aussi connue pour son dévouement à défendre les droits des personnes discriminées. Elle fut la toute première candidate de Québec Solidaire, deux semaines seulement après la formation du parti lors d‘une élection partielle. Lors de cette entrevue, Manon Massé affrontait sa troisième élection.

Jeunesse Militante : Aujourd’hui est la journée mondiale de prévention du VIH-Sida. Alors à cette occasion, nous aimerions savoir qu’est ce que Québec Solidaire compte faire pour prévenir le VIH et pour aider les personnes déjà atteintes à subvenir à leur besoin?

Manon Massé : Dans un premier temps il faut se rappeler que les gens atteint du VIH-Sida sont toutes sortes de personnes très différentes. Il y a des hommes, des femmes, des enfants des hétérosexuel-les, des homosexuel-les. Nous ne sommes plus à l’heure où le VIH appartenait à une communauté quelconque. C’est un problème de santé général de la population. À travers le monde, on parle de 33 millions de personnes atteintes sues. Au Québec, 50% des gens malades l’ignore. Sous l’aura de cette maladie il y a encore énormément de stigmatisation et de discrimination.

D’une part à Québec Solidaire, et c’est vrai pour l’ensemble de notre perspective de santé, nous pensons qu’il est important d’investir dans la prévention. Concrètement, nous nous sommes engagé à ce que 5% du budget du ministère de la santé aille en prévention alors qu’en ce moment c’est plutôt autour de 1%.

Mais la prévention c’est aussi au niveau de l’éducation. Parce que pour démystifier et pour permettre aux jeunes d’avoir une vision sur comment protéger leur sexualité il faut qu’à quelque part le système d’éducation dans lequel ils évoluent considère que ce sont des citoyen-e-s responsables. Par conséquent que notre système d’éducation permette au jeunes de se développer, au delà du lire et d’écrire, toute la richesse de ce que veut dire être un citoyen responsable y compris dans sa sexualité. (...)

Mais il faut aussi agir pour subvenir aux besoins des personnes qui vivent déjà avec la maladie. Ce sont des gens qui grâce aux recherches médicales se retrouve aujourd’hui vieillissant. Dans le débat plus tôt nous avons bien vue que les individus qui auront bientôt besoin du soutient de l’État parce qu’ils et elles sont trop vieux ou trop vieilles, appréhendent énormément le moment où ils et elles auront à avoir à habiter en résidence. Ces personnes se disent que la société en générale les discrimine déjà et que ce sera encore pire dans le réseau de la santé. Il faut donner de l’information. Il faut démystifier cette maladie partout pour qu’elles aient droit en bout de ligne à une vie digne.

Les individus atteints VIH ne sont pas immédiatement en phase terminal. Ils ont une vie active et ont besoin que la société s‘adapte à eux un minimum. Ils peuvent longtemps continuer à travailler et être actif si seulement ont leur offre le soutient nécessaire dans les moments où la maladie attaques. Nous prônons à Québec Solidaire un renforcement du maintient à domicile à travers le réseau de CLSC. C’est possible si ont y met les fonds. Que l’on arrête de garder l’argent entre les mains d’une minorité de possédants et qu’on permette de réinvestir les profits collectifs que nous faisons dans l’ensemble des soins de santé et y compris dans l‘accompagnement des gens qui ont le VIH.

Les personnes malade du VIH-Sida sont aussi des gens qui vivent pauvrement. Ce sont souvent des gens qui n’ont pas accès au logement parce que la majorité de leur revenu est destiné aux médicaments. D’ailleurs, plusieurs se mettent à l’aide sociale pour payer ces fameux médicaments. Les questions de logements sociaux et de transport en commun les touchent donc énormément. Tous ces éléments me fond croire que la politique sociale de QS permettrait de façon beaucoup plus clair aux gens atteints du VIH-Sida de vivre dans la dignité mais aussi de pouvoir continuer à contribuer à la société québecoise.

Il faut aussi que notre système de santé redevienne public, on ne dit pas demeurer public car maintenant il est déjà privatisé à 30%, parce qu’avec un système public nous sommes plus assuré que les gens vivant une discrimination trouverons leur place. C’est pourquoi, de façon radical à QS nous voulons remmetre la main sur notre avoir collectif qu’est le système de santé.

JM : Comment voyez-vous le rôle des organisme communautaire ?

MM : Il y à travers le Québec une multitude d’organisme communautaire, notamment concentré dans mon comté. Ces groupes accompagnent les personnes atteintes du VIH-Sida autant au moment où elles l’apprennent qu’à la phase terminal. Nous pensons à QS que les groupes communautaire joue un rôle important pour permettre à ces gens de se retrouver, de pouvoir solidarisé entre eux parce qu’ils et elles subissent beaucoup d’isolement, et de pouvoir apprivoiser le deuil qu’ils et elles ont à faire, car c’est tout de même une maladie mortelle.

Donc la contribution de QS aux groupes communautaires, qu’ils interviennent pour le VIH-Sida ou pour d’autres problématiques, est très importante. C’est une façon pour nous de reconnaître que la communauté se prend en main. QS prévoit ainsi investir 225 millions de dollars pour financer ces organismes.

JM : Quelle est la situation actuel en terme de prévention du Sida ?

MM ; Au début des année 80, lorsqu’on a découvert le virus qui, au Québec, s’attaquait alors particulièrement à la communauté gai, nous nous sommes mobilisé et les gouvernements on répondu. Il y a eu énormément de sensibilisation à une sexualité protégée. Ceci à eu des effets sur l’ensemble de la population québécoise, parce que lorsqu’on a une sexualité responsable, on ne se protége pas seulement du VIH-Sida, mais aussi de toutes sorte d’autres maladies comme l’hépatite C. Cette campagne que nous avons eu dans les années 80, a amener une génération année 80, 90, beaucoup plus consciente du problème. Mais le drame d’aujourd’hui c’est que compte tenu que nous avons trouvé une médication qui permet de vivre mieux et plus longtemps, car dans les années 80 on en mourait dans les 5 première années, les gens ont l’impression que dans le fond on peut s’en sortir. Ainsi, on commence de plus en plus, à ne pas se protéger.

Le plus haut taux d’infection se situe actuellement chez les 15-24. C’est exactement la génération où nous avons arrêter de façon systématique et socialement d’envoyer le message.

Malheureusement, le VIH-Sida est une maladie qui mondialement vie une croissance exponentielle et les requins des entreprises pharmaceutiques fond de façon inacceptable des profits sur le dos de ce monde-là. C’est donc essentielle, et QS a une proposition fort intéressante sur le sujet, de reprendre du pouvoir sur ces compagnies pharmaceutiques afin qu’elles cessent de faire du profit avec la maladie. Par PharmaQuébec, qui est un pôle d’achat, mais aussi de recherche et de production, on permettrait au gouvernement québécois d’économiser 1 milliard de dollars par année. C’est de l’argent que nous pourons ensuite réinvestir dans la prévention.

JM : Dites-mois, plus en détail, PharmaQuébec c’est prendre plus de pouvoir sur les compagnies privés, mais qu’est-ce que ça veut dire et comment on crée PharmaQuébec ?

MM : Il faut regarder à travers le monde. Par la reprise du pouvoir du peuple ont signifie que l’économie doit être au service des gens. Quand on parle de PharmaQuébec on peut prendre l’exemple de la Nouvelle-Zélande. L’État à décidé à un certain moment que c’en était assez que les compagnies pharmaceutiques agissent en roi et maître et il les a forcées à négocier le prix des médicaments.

Nous au Québec dans notre système de santé, depuis que nous nous sommes doté collectivement de l’assurance médicament, les coûts n’ont cessé d’augmenter. Et la raison est que les gouvernements, libéraux ou péquistes, n’ont jamais osé les négocier en bloc. Ils ont au lieu laisser chaque hôpitaux acheter individuellement leurs médicaments nous privant d’une pouvoir de négociation important. Comment ce fait-il qu’un gouvernement qui ne cesse de prêcher pour le libre marché n’applique pas ses règles au moment d‘aller chercher 1 milliard de dollars pour son peuple? L’entreprise pharmaceutique est florissante et fait des milliards en profit chaque année.

Vous pourez bientôt lire la deuxième partie de l’interview sur le blog de Jeunesse Militante : www.yclljc-magazine.blogspot.com. La seconde partie porte entre autre sur le financement des programmes sociaux et l’éducation public.


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