Par Kaoura Farlay
On ne rigole pas avec le Zohan (You Don't Mess with the Zohan) Un film de Dennis Dugan avec Adam Sandler, Jon Turturro, Emmanuelle Chriqui et Rob Schneider
L’histoire est simple. Un agent super doué du Mossad, Zohan Dvir (Adam Sandler), en a assez de sa vie de héros anti-terroriste. Il feint donc sa propre mort lors d'un affrontement avec son pire ennemi, le Fantôme (John Turturro). Il peut ainsi s’envoler pour New York afin de réaliser son rêve, devenir coiffeur. Mais le coiffeur n’est pas si doué. Et pourtant, il a un succès fou auprès de ses dames d’âge mûr. C’est qu’il leur procure un petit extra dans l’arrière boutique, un bang bang comme il le dit.
Au début on s’amuse dans cet Israël et cette Palestine complètement caricaturés. Dans une des scènes, par exemple, le héros reçoit une volée de pierres de jeunes enfants pendant qu’il chasse son ennemi le terroriste. C’est l’Intifada en quelque sorte. Mais le bon Zohan ne tue pas ces pauvres gamins et gamines qui l’attaquent. Il transforme plutôt les pierres lancées en un joujou et les mômes en sont tout impressionnés.
C’était encore drôle. Mais rendu aux États-Unis, les stéréotypes sont poussés jusqu'à un ridicule désolant . Et bien sur, les auteurs, dont Adam Sandler qui a coécrits ce scénario, ne veulent pas trop prendre partie dans le conflit. Mais il faut un vrai méchant comme dans tout bon film américain. Et ce sera donc une caricature d’un bourgeois trop riche, d’une pomme pourrie de la société américaine, qui veut construire un gros centre commercial et ainsi raser les petites entreprises du coin. Contre lui, s’uniront palestiniens et israéliens. Non, je ne féminise pas ces deux groupes, car les seuls combattants dans chaque camp sont des hommes. Les femmes sont reléguées au rang des nombreuses baises du Zohan et des autres mâles protagonistes. Ou encore, par l’entremise de la belle Dalia (Emmanuelle Chriqui), elles seront ces femmes qui ne comprennent rien à la politique mais qui ont la bonne réponse malgré tout, paix et amour. Car oui, les femmes sont toujours douces et gentilles.
Le conflit est dangereusement banalisé. On y suppose que cette guerre qui dure depuis plus de 50 ans est causée par une simple et stupide incompréhension («Car nous nous ressemblons tous...» comme dit le Zohan.) et de la haine injustifiée. «Pourquoi avoir la colère ? » dit-il encore. En se faisant tuer par le héros, un terroriste dit au début du film «tu voles mon pays» et le Zohan répond simplement, «Parce que tu crois que mes ancêtres n'ont pas mis le pied ici avant les tiens ?» Cette phrase sera probablement la seule qui ressemblera a une prise de position. Le reste du film dit un banal faite l’amour, pas la guerre. Les palestinien-ne-s et les israélien-ne-s ne font que se détester sans raison. Il faut faire comme aux États-Unis, terre de la liberté.
D’ailleurs, le rêve américain y est outrageusement vendu. Tous ses pauvres réfugié-e-s de guerre ne veulent qu’une chose, avoir leur petit commerce. Et pour les hommes, se taper plein de nymphettes. Sony en profite pour placer ses produits sans subtilité pendant que Mariah Carey apparaît sans raison en vendant son dernier disque. La méchante guerre créée par les méchants terroristes empêche tout le monde de se réaliser dans la généreuse société capitaliste. Ce n’est certainement pas le capitalisme, plus précisément son stade suprême, l’impérialisme, qui cause ce conflit inhumain.
Si on oublie d’emmener son sens critique avec soi, le film est assez drôle. Oui, on rit dans la salle et moi aussi j’ai rit. Mais le film avançant, une certaine platitude s’installe avec la trop redondante histoire d’amour plate et ô combien prévisible entre le Zohan et sa patronne Dalia. Leur amour permettra, comme on s’en doutait, de réaliser la morale de l’amour pas la guerre.
La seule chose vraiment amusante et avec un peu de bon sens est la caricature de l’extrême droite. Une extrême droite qui aime ses armes à feu, mais qui déteste tout, noir-e-s, jaunes, arabes, juifs, homosexuel-le-s et même les petits chiens. Mais ce qui est intéressant, c’est que c’est cette extrême droite qui sera utilisée pour monter les deux camps un contre l’autre, simulant des attaques des palestiniens contre les juifs et vice-versa. Une extrême droite white power utilisée au profit du méchant capitaliste. Mais ça reste très mince dans le film.
Un film à voir avec une intention anthropologique ou avec un «verre de bière dans le nez». À vous de juger.
Au début on s’amuse dans cet Israël et cette Palestine complètement caricaturés. Dans une des scènes, par exemple, le héros reçoit une volée de pierres de jeunes enfants pendant qu’il chasse son ennemi le terroriste. C’est l’Intifada en quelque sorte. Mais le bon Zohan ne tue pas ces pauvres gamins et gamines qui l’attaquent. Il transforme plutôt les pierres lancées en un joujou et les mômes en sont tout impressionnés.
C’était encore drôle. Mais rendu aux États-Unis, les stéréotypes sont poussés jusqu'à un ridicule désolant . Et bien sur, les auteurs, dont Adam Sandler qui a coécrits ce scénario, ne veulent pas trop prendre partie dans le conflit. Mais il faut un vrai méchant comme dans tout bon film américain. Et ce sera donc une caricature d’un bourgeois trop riche, d’une pomme pourrie de la société américaine, qui veut construire un gros centre commercial et ainsi raser les petites entreprises du coin. Contre lui, s’uniront palestiniens et israéliens. Non, je ne féminise pas ces deux groupes, car les seuls combattants dans chaque camp sont des hommes. Les femmes sont reléguées au rang des nombreuses baises du Zohan et des autres mâles protagonistes. Ou encore, par l’entremise de la belle Dalia (Emmanuelle Chriqui), elles seront ces femmes qui ne comprennent rien à la politique mais qui ont la bonne réponse malgré tout, paix et amour. Car oui, les femmes sont toujours douces et gentilles.
Le conflit est dangereusement banalisé. On y suppose que cette guerre qui dure depuis plus de 50 ans est causée par une simple et stupide incompréhension («Car nous nous ressemblons tous...» comme dit le Zohan.) et de la haine injustifiée. «Pourquoi avoir la colère ? » dit-il encore. En se faisant tuer par le héros, un terroriste dit au début du film «tu voles mon pays» et le Zohan répond simplement, «Parce que tu crois que mes ancêtres n'ont pas mis le pied ici avant les tiens ?» Cette phrase sera probablement la seule qui ressemblera a une prise de position. Le reste du film dit un banal faite l’amour, pas la guerre. Les palestinien-ne-s et les israélien-ne-s ne font que se détester sans raison. Il faut faire comme aux États-Unis, terre de la liberté.
D’ailleurs, le rêve américain y est outrageusement vendu. Tous ses pauvres réfugié-e-s de guerre ne veulent qu’une chose, avoir leur petit commerce. Et pour les hommes, se taper plein de nymphettes. Sony en profite pour placer ses produits sans subtilité pendant que Mariah Carey apparaît sans raison en vendant son dernier disque. La méchante guerre créée par les méchants terroristes empêche tout le monde de se réaliser dans la généreuse société capitaliste. Ce n’est certainement pas le capitalisme, plus précisément son stade suprême, l’impérialisme, qui cause ce conflit inhumain.
Si on oublie d’emmener son sens critique avec soi, le film est assez drôle. Oui, on rit dans la salle et moi aussi j’ai rit. Mais le film avançant, une certaine platitude s’installe avec la trop redondante histoire d’amour plate et ô combien prévisible entre le Zohan et sa patronne Dalia. Leur amour permettra, comme on s’en doutait, de réaliser la morale de l’amour pas la guerre.
La seule chose vraiment amusante et avec un peu de bon sens est la caricature de l’extrême droite. Une extrême droite qui aime ses armes à feu, mais qui déteste tout, noir-e-s, jaunes, arabes, juifs, homosexuel-le-s et même les petits chiens. Mais ce qui est intéressant, c’est que c’est cette extrême droite qui sera utilisée pour monter les deux camps un contre l’autre, simulant des attaques des palestiniens contre les juifs et vice-versa. Une extrême droite white power utilisée au profit du méchant capitaliste. Mais ça reste très mince dans le film.
Un film à voir avec une intention anthropologique ou avec un «verre de bière dans le nez». À vous de juger.
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