lundi 15 février 2016

Les jeunes communistes marchent en solidarité avec les femmes autochtones

Aujourd’hui à 15h s’est tenue la 17e marche en solidarité avec les femmes autochtones à Montréal. Organisé à proximité du métro Saint-Laurent, cet évènement a réuni plus d’un millier de citoyens, hommes ou femmes, autochtones ou non, militants associatifs, syndicaux, politiques, féministes ou simplement solidaires de la cause qui ont bravé le froid polaire pour manifester leur soutien envers la cause des milliers de femmes autochtones assassinées et disparues depuis plus de 30 ans.

Les prises de parole de militantes autochtones ont été ponctuées d’interludes musicaux qui ont non seulement réchauffé les marcheurs, mais aussi emmaillé moments de recueillement envers les disparues ou assassinées à la réjouissance devant un avenir meilleur. Michèle Audette, ancienne présidente de l’Association des femmes autochtones du Canada et de Femmes autochtones du Québec, a fait office de maitre de cérémonie. Au cours de ses allocutions, elle n’a pas manqué de saluer la présence d’organisations et personnalités «alliées» des revendications des femmes autochtones dont les députées de Québec Solidaire Françoise David et Manon Massé.

En effet, cette marche a été l’occasion non seulement de se solidariser avec les femmes autochtones, mais aussi avec l’ensemble du mouvement œuvrant à l’égalité entre hommes et femmes au Québec en général ainsi qu’à la fin de la violence genrée, ce qui inclut la défense des droits des LGBTQ+ en particulier sur réserve.

Parmi les associations présentes, la Ligue de la jeunesse communiste du Québec et le Parti communiste du Québec ont tenu à manifester leur soutien aux luttes des femmes autochtones qui, en plus de connaitre la double exploitation en tant que femmes et travailleuses, sont victimes d’un système raciste dont la violence va au delà de l’oppression nationale et s’enracine dans les politiques génocidaires successives imposées aux Amérindiens, Inuit et Métis du Canada.

«Au cours des dernières années, la cause autochtone - dont celle des femmes disparues et assassines - a gagné en importance. Il y a ne serait-ce que 10 ans, personne n’en faisait état. Il reste clairement beaucoup de chemin à parcourir, mais voir autant de militants braver les températures extrêmes aujourd’hui pour dire  «nous sommes avec vous» nous conforte dans l’idée que nous nous dirigeons dans la bonne voie» dit Normand, militant du PCQ et membre du groupe de musique amérindienne Buffalo Head Singers.

Nicolas, membre du Comité national du PCQ et du bureau politique de la LJC-Q affirme que «même si le Parti libéral et le gouvernement Trudeau ont promis l’ouverture d’une enquête au sujet des femmes autochtones disparues et assassinées ainsi que l’application des recommandations du Rapport Vérité et Réconciliation, la mobilisation de la société civile reste importante. En effet, si on entend parler aujourd’hui plus qu’hier et, espérons le, moins que demain des revendications des Premières Nations, c’est justement grâce aux mobilisations successives et au travail d’arrache-pied mené par différentes organisations progressistes dont la LJC-Q fait partie. C’est clair que si un parti comme celui des Libéraux semble avoir intégré à son discours l’urgence de s’occuper des problèmes dont sont victimes les Autochtones, ce n’est pas parce qu’ils s’en sentent fondamentalement concernés […]. Seul le temps nous dira s’ils tiendront leurs promesses, mais ce qui est certain, c’est que sans une mobilisation massive des différentes organisations, ils seront beaucoup moins pressés de les honorer. Et le temps presse.»

Poursuivant sur le thème de la mobilisation de la jeunesse communiste du Québec et du Canada, Adrien, également membre du bureau politique de la LJC-Q et responsable international de la LJC-YCL Canada rappelle que «[les mobilisations de la LJC] à ce sujet ont porté fruit non seulement au pays, mais aussi à l’international. Effectivement, lorsque nous avons formé la délégation multinationale canadienne à l’occasion du dernier Festival mondial de la jeunesse et des étudiants (plus importante manifestation anti-impérialiste à l’échelle internationale), nous nous sommes fait un point d’honneur de promouvoir les luttes menées par les Premières Nations du Canada. Par exemple, nous avons présenté une militante crie pour dresser le procès des politiques racistes et génocidaires appliquées envers les peuples autochtones lors d’un tribunal anti-impérialiste auquel plus d’un millier de jeunes du monde entier ont assisté. En outre, lors de la dernières Assemblée générale de la Fédération mondiale de la jeunesse démocratique [qui réunit la jeunesse anti-impérialiste à travers le monde, NDR], les organisations membres ont exprimé leur solidarité envers les peuples autochtones ainsi qu’envers les femmes en lutte l’ennemi commun des peuples: l’impérialisme. Parmi elles, mentionnons celles qui représentent la jeunesse vénézuélienne solidaire du Bloc patriotique, les militants de l’UJSARIO qui organise la lutte des jeunes saharaouis contre l’occupation marocaine ou encore les différentes organisations de jeunes palestiniens membres de l’OLP.»

À l’échelle canadienne, cette marche destinée à réclamer justice pour les femmes autochtones disparues et assassinées a pris racine à Vancouver en 1991, soit il y a 25 ans. Depuis lors, la mobilisation a fait tache d’huile et, symboliquement, des militants de l’ensemble du Canada ont choisi la date du 14 février pour exprimer leur colère contre l’inaction et l’intransigeance des différents gouvernements.

Non seulement présents à Montréal, les jeunes communistes ont pris part aux différentes marches organisées à travers le pays, d’un Canada à l’autre, que ce soit à Vancouver, Toronto ou Calgary. Partout ils se sont joints aux voix résistantes pour réclamer un changement fondamental dans les rapports entre les Autochtones et les politiques canadiennes à leur égard.



«Justice pour les femmes autochtones assassinées et disparues» 




Distribution de tracts malgré le froid... 




Les jeunes communistes en action!  




Les Buffalo Head Singers
  



Début du cortège

vendredi 12 février 2016

Justice envers les femmes autochtones disparues et assassinées

Pour la plupart, le 14 février représente la Saint-Valentin, fête de l’amour et des amoureux. Dans les communautés autochtones toutefois, l’heure n’est pas tant à la réjouissance qu’à la commémoration.

Depuis 15 ans déjà, cette date marque le début des premières marches organisées en solidarité avec les familles des femmes autochtones disparues et assassinées et pour réclamer justice notamment en initiant une enquête indépendante à ce sujet. Selon la GRC, leur nombre s’élèverait à 1181; selon les associations de femmes amérindiennes, elles seraient plus de trois mille au bas mot.

Victimes d’une violence systémique qui prend racine dans le patriarcat et l’oppression nationale, elle-même résultant d’une politique génocidaire, les femmes autochtones forment une population plus à risque d’être agressée de toute forme que ce soit.

En effet, 80% d’entre elles ont été victime d’agression sexuelle. Bien qu’elles ne représentent que 4% de la population féminine du Canada, elles comptaient pour plus de 20% des victimes d’homicides à l’encontre des femmes en 2014 et de plus de 11% des femmes disparues au pays.

Depuis les années 1980, alors que le nombre d’homicides total est à la baisse au Canada, celui des femmes autochtones demeure plutôt stable, faisant passer leur taux de 9 à 21%, soit une augmentation de plus de 65% (voir le graphique ci-dessous).




Pour nous, jeunes communistes, ces chiffres ne sont pas qu’une statistique: ils cachent une réalité bien plus vile et inavouable dans un pays aussi riche que le nôtre qui se veut être un des champions du respect des droits de l’homme et de la démocratie.


«[Le Canada] a été bâti sur deux vols successifs: celui des Peuples autochtones et celui des travailleurs.» - S. B-Ryerson

Le gouvernement Trudeau, qui tranche avec l’intransigeance honteuse du gouvernement Harper, a promis l’ouverture d’une enquête pour les femmes autochtones disparues et assassinées ainsi que le respect des conclusions du rapport de la commission Vérité et réconciliation. C’est tant mieux. Mais quelles en sont les motivations réelles? Est-ce par volonté sincère d’octroyer aux Premières Nations tous les éléments nécessaires pour garantir leur développement dans leur droit le plus strict à l’auto-détermination? Nous sommes en droit d’en douter, même si d’une certaine façon, nous devons nous féliciter que grâce aux mobilisations et actions successives (l’une d’elles étant le mouvement populaire Idle No More), la plupart des politiciens ont été sommés d’accorder une certaine attention à la cause des peuples autochtones.

Comment croire en effet que le parti politique à l’initiative de la Loi sur les Indiens, qui ne fait qu’entériner le statut des peuples autochtones comme «inférieur», un peu à l’image du système légal d’apartheid qu’elle a inspiré en Afrique du Sud; espère réellement mettre fin à cette oppression? Pourquoi ce parti, qui a pris plus de dix ans avant de considérer sérieusement les recommendations du rapport Erasmus-Dussault, est aujourd’hui si prompt à prendre en compte celles du rapport de Vérité et Réconciliation si ce n’est grâce à la mobilisation des Premières nations et / ou par pur jeu politicien abject? Comment croire enfin en la sincérité des Libéraux qui affirment vouloir établir un «nouveau partenariat» avec les peuples autochtones alors qu’ils se refusent de changer ne serait-ce qu’une virgule de la Constitution canadienne qui ne fait qu’entériner légalement l’inégalité et l’oppression nationales dont sont victimes de première ligne les Premières nations?

Pour se rappeler qu’il n’est pas question d’une simple question criminelle et judiciaire, mais plutôt de la conséquence d’un système qui génère l’aliénation des nations autochtones, nous pouvons souligner le récent exemple des victimes d’abus sexuel par les policiers de Val d’Or. Sur les 40 «agents de la paix» que compte la MRC, huit ont été formellement mis en cause dans des cas d’agression à l’égard de femmes autochtones de la région, soit près de 40% des effectifs de police. Devant un tel taux, difficile de croire qu’il s’agit de simples actes criminels; d’autant plus lorsque l’on sait que cette situation s’étend à l’ensemble du pays.

Ainsi, nous, jeunes communistes du Québec et du Canada, estimons qu’il est plus que nécessaire de bâtir un nouveau partenariat libre et consenti entre les différentes nations constituantes du Canada (soit les nations amérindiennes, inuit, métis, québécoise, acadienne et canadienne anglaise) garantissant à chacune d’entre elle le droit le plus total à l’autodétermination, y compris celui de la séparation.

Il ne fait aucun doute que sans ce consensus égalitaire entre toutes les nations du Canada, la classe dominante sera toujours plus à même de nous diviser entre jeunes et moins jeunes, Québécois et Canadiens, Autochtones et non-Autochtones, immigrés et non-immigrés. Ceci a pour conséquence fâcheuse de miner toute tentative d’unité de la jeunesse et des masses populaires contre l’ennemi commun des peuples: le capitalisme monopoliste menant à l’impérialisme. Que la résistance soit menée par les étudiants du Québec contre les hausses de droits de scolarité, de la nation Tsilhqot’in en lutte contre les oléoducs traversant leur territoire légitime ou par les Cris et Inuit du Nunavik qui tentent d’exercer leur droit au gouvernement responsable sur leurs territoires ancestraux; toutes ces luttes représentent une forme de mobilisation contre ce système qui ne perpétue que crises et exploitation.

À ce sujet, l’Assemblée générale de la Fédération mondiale de la jeunesse démocratique (l’une des plus importantes organisations de jeunesse anti-impérialiste) a justement identifié que «l’un des principaux aspects de l’impérialisme est la division des peuples afin de servir ses intérêts. Le capitalisme perpétue la double exploitation et le patriarcat dont l’une des expressions les plus manifestes est l’inégalité de genre. […] Les peuples autochtones comptent, à travers le monde, parmi les plus opprimés puisqu’ils sont confrontés à l’exploitation nationale et, dans plusieurs cas, subissent des politiques génocidaires mises en place par les forces impérialistes.»

En ce sens, les femmes autochtones, à travers leur mobilisation, combattent ces deux aspects de la barbarie capitaliste. Nous nous solidarisons entièrement avec leur mouvement et, pour la 15e année consécutive, demandons que justice soit fait pour les femmes autochtones assassinées et disparues. Comme premier pas, il est plus qu’urgent d’initier une enquête indépendante à ce sujet, mais ceci ne saurait être que le début de nouvelles demandes et mobilisations encore plus massives car la route est encore longue et tortueuse avant d’atteindre l’égalité et la pleine justice pour les femmes et les peuples autochtones en général.

Dimanche 14 février à 15 h au métro Saint-Laurent, bravons le froid et battons le pavé en solidarité avec les femmes autochtones! Soyons une voix de résistance forte, unie et militante!


ᐱᓇᓱᑦᑏᑦ  ᓄᓇᓕᒫᓐᓂᑦ  ᒪᑭᓚᐅᕆᑦᓯ!
Llamkapakuq tukuy llaqtamanta huñunakuychik!
Otatoskewak ota kitaskinahk mamawentotan!

lundi 8 février 2016

Saint-Valentin : Marche annuelle en mémoire des femmes disparues ou assassinées

À la St-Valentin, la marche commémorative annuelle rendra hommage à la mémoire des femmes victime de la violence genrée. La marche fondée à Vancouver en 1991 a débutée en réponse au meurtre d’une femme autochtone Salish du littoral qui avait reçu peu d’attention de la part de la police et des médias. Bien que la marche commémore les femmes de toutes les origines, l’emphase est mise sur les femmes autochtones qui sont disproportionnément la cible de cette violence systémique.

L'enquête récemment lancée sur les femmes autochtones disparues ou assassinées est un pas dans la bonne direction, mais nous avons besoin de plus que des mots - nous avons besoin besoin d'un véritable changement!


Montréal :15h00 au métro Saint-Laurent

Vancouver : 11h00 au Carnegie Community Centre Theatre, 401 rue Main https://www.facebook.com/events/567879256695101/ 

Calgary :
18h30 à l'Église Unie de Scarboro, 134 Avenue Scarboro SW

Oshawa :
18h00 au Centre Early Years, 1 rue McGrigor

Toronto :
12h30 au Centre de commandement de la police de Toronto, 40 rue College
http://vowpeace.org/event/11th-annual-strawberry-ceremony/




samedi 6 février 2016

Rassemblement pour la sauvegarde des CPE

Dimanche le 7 février, à 10h00, grand rassemblement pour la sauvegarde des services de garderie (CPE) contre les compressions budgétaires du gouvernement et l’augmentation de la tarification.  

Rendez-vous dès 10 h, à la Place Émilie-Gamelin, délimitée par le boulevard Maisonneuve Est et les rues Saint-Hubert, Berri et Sainte-Catherine Est: Administrateurs de CPE, parents, grands-parents, citoyens engagés, groupes communautaires, syndicats des régions suivantes sont conviés à prendre part à cet événement festif pour dénoncer les coupes qui affligent le réseau des CPE : Montréal, Laval, Montérégie, Laurentides, Lanaudière, Québec, Chaudière-Appalaches, Mauricie - Centre-du-Québec.

Événement facebook ici

vendredi 5 février 2016

Vigile devant l’épicerie Métro de la rue Ontario dans le quartier Hochelaga-Maisonneuve

Samedi le 6 février, entre 13h et 15h, ligne de piquetage devant Métro (3800 Rue Ontario E). 

Dans le cadre de la campagne BDS, nous appelons au boycott du Humus Sabra qui appui le régime d'apartheid israélien. Métro en vend! Le groupe Palestiniens et Juifs Unis (PAJU) a demandé de retirer ces produits de leurs étagères. Ils ne sont pas encore convaincus! Aidons les à l'être! Venez faire un tour!

PAJU explique :

«Suite à notre action devant le magasin Adonis, rue Ste-Catherine Ouest, il est venu à notre attention, ainsi qu’à celle de certains membres de notre organisation PAJU qui magasinent chez Metro, que le supermarché vend Sabra Hummus, un produit de la société israélienne Strauss Group qui a adopté une brigade élite israélienne. La Brigade Golani a joué un role clé dans l’assaut de l’armée israélienne sur la Bande de Gaza en 2008-2009 lors de l’opération Plomb durci. L’armée israélienne y a commis plusieurs crimes contre les droits humains et crimes de guerre.

Le supermarché Metro se situe au 3800, rue Ontario Est. Une lettre fut livrée au gérant du magasin Metro le 15 décembre laquelle expliquait en detail la raison pour le boycott des produits Sabra, et demandant au Metro de collaborer en enlevant le Sabra Hummus de son magasin comme ce fut le cas pour les magasins Adonis. On n’a reçu aucune réponse, alors nous lancerons le boycott des produits Sabra devant le Metro rue Ontario sous peu en annonçant la date sur nos listes et sur les medias sociaux.»

(voir le site de PAJU ici)