Les prises de parole de militantes autochtones ont été ponctuées d’interludes musicaux qui ont non seulement réchauffé les marcheurs, mais aussi emmaillé moments de recueillement envers les disparues ou assassinées à la réjouissance devant un avenir meilleur. Michèle Audette, ancienne présidente de l’Association des femmes autochtones du Canada et de Femmes autochtones du Québec, a fait office de maitre de cérémonie. Au cours de ses allocutions, elle n’a pas manqué de saluer la présence d’organisations et personnalités «alliées» des revendications des femmes autochtones dont les députées de Québec Solidaire Françoise David et Manon Massé.
En effet, cette marche a été l’occasion non seulement de se solidariser avec les femmes autochtones, mais aussi avec l’ensemble du mouvement œuvrant à l’égalité entre hommes et femmes au Québec en général ainsi qu’à la fin de la violence genrée, ce qui inclut la défense des droits des LGBTQ+ en particulier sur réserve.
Parmi les associations présentes, la Ligue de la jeunesse communiste du Québec et le Parti communiste du Québec ont tenu à manifester leur soutien aux luttes des femmes autochtones qui, en plus de connaitre la double exploitation en tant que femmes et travailleuses, sont victimes d’un système raciste dont la violence va au delà de l’oppression nationale et s’enracine dans les politiques génocidaires successives imposées aux Amérindiens, Inuit et Métis du Canada.
«Au cours des dernières années, la cause autochtone - dont celle des femmes disparues et assassines - a gagné en importance. Il y a ne serait-ce que 10 ans, personne n’en faisait état. Il reste clairement beaucoup de chemin à parcourir, mais voir autant de militants braver les températures extrêmes aujourd’hui pour dire «nous sommes avec vous» nous conforte dans l’idée que nous nous dirigeons dans la bonne voie» dit Normand, militant du PCQ et membre du groupe de musique amérindienne Buffalo Head Singers.
Nicolas, membre du Comité national du PCQ et du bureau politique de la LJC-Q affirme que «même si le Parti libéral et le gouvernement Trudeau ont promis l’ouverture d’une enquête au sujet des femmes autochtones disparues et assassinées ainsi que l’application des recommandations du Rapport Vérité et Réconciliation, la mobilisation de la société civile reste importante. En effet, si on entend parler aujourd’hui plus qu’hier et, espérons le, moins que demain des revendications des Premières Nations, c’est justement grâce aux mobilisations successives et au travail d’arrache-pied mené par différentes organisations progressistes dont la LJC-Q fait partie. C’est clair que si un parti comme celui des Libéraux semble avoir intégré à son discours l’urgence de s’occuper des problèmes dont sont victimes les Autochtones, ce n’est pas parce qu’ils s’en sentent fondamentalement concernés […]. Seul le temps nous dira s’ils tiendront leurs promesses, mais ce qui est certain, c’est que sans une mobilisation massive des différentes organisations, ils seront beaucoup moins pressés de les honorer. Et le temps presse.»
Poursuivant sur le thème de la mobilisation de la jeunesse communiste du Québec et du Canada, Adrien, également membre du bureau politique de la LJC-Q et responsable international de la LJC-YCL Canada rappelle que «[les mobilisations de la LJC] à ce sujet ont porté fruit non seulement au pays, mais aussi à l’international. Effectivement, lorsque nous avons formé la délégation multinationale canadienne à l’occasion du dernier Festival mondial de la jeunesse et des étudiants (plus importante manifestation anti-impérialiste à l’échelle internationale), nous nous sommes fait un point d’honneur de promouvoir les luttes menées par les Premières Nations du Canada. Par exemple, nous avons présenté une militante crie pour dresser le procès des politiques racistes et génocidaires appliquées envers les peuples autochtones lors d’un tribunal anti-impérialiste auquel plus d’un millier de jeunes du monde entier ont assisté. En outre, lors de la dernières Assemblée générale de la Fédération mondiale de la jeunesse démocratique [qui réunit la jeunesse anti-impérialiste à travers le monde, NDR], les organisations membres ont exprimé leur solidarité envers les peuples autochtones ainsi qu’envers les femmes en lutte l’ennemi commun des peuples: l’impérialisme. Parmi elles, mentionnons celles qui représentent la jeunesse vénézuélienne solidaire du Bloc patriotique, les militants de l’UJSARIO qui organise la lutte des jeunes saharaouis contre l’occupation marocaine ou encore les différentes organisations de jeunes palestiniens membres de l’OLP.»
À l’échelle canadienne, cette marche destinée à réclamer justice pour les femmes autochtones disparues et assassinées a pris racine à Vancouver en 1991, soit il y a 25 ans. Depuis lors, la mobilisation a fait tache d’huile et, symboliquement, des militants de l’ensemble du Canada ont choisi la date du 14 février pour exprimer leur colère contre l’inaction et l’intransigeance des différents gouvernements.
Non seulement présents à Montréal, les jeunes communistes ont pris part aux différentes marches organisées à travers le pays, d’un Canada à l’autre, que ce soit à Vancouver, Toronto ou Calgary. Partout ils se sont joints aux voix résistantes pour réclamer un changement fondamental dans les rapports entre les Autochtones et les politiques canadiennes à leur égard.
«Justice pour les femmes autochtones assassinées et disparues»
Distribution de tracts malgré le froid...
Les jeunes communistes en action!
Les Buffalo Head Singers
Début du cortège
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