jeudi 10 janvier 2013

SOLIDARITÉ AVEC LE MOUVEMENT « IDLE NO MORE » !



Comité central du Parti communiste du Canada, 15-16 Décembre 2012, Toronto
 
Le 10 Décembre, Journée internationale des droits humains de l'Organisation des Nations Unies, les peuples autochtones sont descendus par milliers dans les rues des villes et des villages du Canada. Le Comité central du Parti communiste du Canada exprime sa plus profonde solidarité avec le mouvement « Idle no more » qui a initié cette lutte historique contre le projet de loi C-45 et l'ensemble du programme raciste du gouvernement conservateur d’Harper.

Les actions de décembre, qui reflètent une forte augmentation des protestations chez les peuples autochtones, ont fait voler en éclat l’arrogant mensonge colonial prétendant que le Canada serait un pays d'égalité, d'équité et de justice sociale. Au Canada, aujourd'hui, les peuples autochtones souffrent de taux élevés de pauvreté, de chômage et d'incarcération, et une durée de vie nettement plus courte. À Attawapiskat et dans d'autres réserves, et même dans les centres urbains, beaucoup vivent dans des conditions de logement épouvantables. Plus de 100 communautés parmi les Premières Nations n'ont pas d'eau potable. Au Manitoba, plus de 2000 membres de la communauté de Lac St. Martin demeurent sans abri 18 mois après que leur réserve ait été délibérément inondée pour épargner Winnipeg et d'autres communautés des grandes inondations de 2011. Malgré des siècles de traités promettant un traitement équitable rompus, et des décennies de protestation et de rapports, cette situation ne s'est pas améliorée. Parmi les plus récents exemples se retrouve le projet de loi C-45 qui supprime la protection fédérale de l'environnement pour des milliers de lacs, de ruisseaux et de rivières qui sont cruciaux pour le bien-être des peuples autochtones dans toutes les régions du Canada, et le gouvernement conservateur bafoue les droits sur le territoire et sur l’eau des Premières Nations qui s'opposent à l'expansion des exportations de sables bitumineux.

Refusant d'accepter ces politiques génocidaires, quatre femmes autochtones de la Saskatchewan ont pris l'initiative l'automne dernier de lancer la campagne Idle No More, en utilisant les médias sociaux et des séminaires pour passer le mot. Leur courageux exemple a inspiré à un certain nombre de chefs de porter leur cause directement au premier ministre Stephen Harper, pour être empêchés finalement d'entrer dans le Parlement. Maintenant, ce mouvement a pris racine dans les communautés de toutes les régions du pays.

Le Parti communiste du Canada appelle les mouvements ouvrier et démocratiques à renforcer leur solidarité avec le mouvement Idle no more et la lutte générale pour les droits des peuples autochtones, y compris la grève de la faim de la chef Theresa Spence d'Attawapiskat et le jeûne entrepris par d'autres femmes.

Le manifeste de Idle No More place véritablement cette lutte dans le contexte de la question nationale au sein de l'État canadien. Comme cette déclaration le dit: «Les traités sont des accords de nation à nation entre le Canada et les Premières nations, qui sont des nations souveraines. Les traités sont des accords qui ne peuvent pas être modifiés ou brisés unilatéralement par une des deux nations qui s’y sont engagées. L'esprit et l'intention de ces traités étaient à l’effet que les peuples des Premières Nations accepteraient de partager la terre, mais conserveraient leurs droits inhérents aux terres et aux ressources. Au lieu de cela, les Premières nations ont connu une histoire de colonisation qui a donné lieu à des revendications territoriales laissées en suspens, au manque de ressources et à un financement inéquitable pour des services tels que l'éducation et le logement. Le Canada est devenu l'un des pays les plus riches au monde en exploitant la terre et ses ressources. Les entreprises canadiennes de l'exploitation minière, forestière, du pétrole et de la pêche sont les plus puissantes dans le monde en raison de la terre et des ressources. Certaines des communautés des Premières Nations parmi les plus pauvres (comme Attawapiskat) ont des mines ou d'autres développements sur leurs terres, mais n’obtiennent aucune part des bénéfices. L’exploitation des ressources a laissé de nombreuses terres et eaux empoisonnées - les animaux et les plantes meurent dans de nombreuses régions du Canada. Nous ne pouvons pas vivre sans la terre et l'eau Nous avons des lois plus anciennes que de ce gouvernement colonial sur la façon de vivre avec la terre. Actuellement, ce gouvernement essaie de faire passer plusieurs lois pour que les terres des réserves puissent également être achetées et vendues par les grandes entreprises pour tirer profit des ressources. Ils promettent de partager cette fois... Pourquoi ces promesses seraient-elles différentes des promesses passées? Nous nous retrouverons avec rien sinon l'eau, la terre et l'air empoisonné. C'est une tentative visant à retirer la souveraineté et le droit inhérent à la terre et aux ressources des peuples des Premières Nations. Nombreux sont les exemples d'autres pays en mouvement vers le développement durable, et nous devons exiger du développement durable aussi. Nous croyons en des communautés en bonne santé, justes, équitables et durables et nous avons une vision et un plan sur la façon de les construire. S'il vous plaît joignez-vous à nous pour créer cette vision. »

Ce manifeste profond confronte le programme destructeur des Conservateurs d’Harper, et présente une alternative qui place les intérêts du peuple et de l'environnement avant les profits des entreprises. Le Parti communiste du Canada se réjouit de ce manifeste pour l'avenir des peuples de ce pays. Nous nous engageons à renforcer et à trouver de nouvelles façons de construire l'alliance des mouvements ouvrier et démocratiques avec les peuples autochtones, dont l'objectif est d’obtenir une pleine justice et le respect des droits nationaux des peuples autochtones au Canada, et la création d'une société plus juste et sans racisme pour toutes et tous.

samedi 22 décembre 2012

Réponse des femmes autochtones au rapport Oppal sur les femmes disparues

L’Association des femmes autochtones du Canada et l’Alliance canadienne féministe pour l’action internationale répliquent au rapport Oppal sur les femmes disparues en réclamant une enquête publique nationale et un cadre d’action pour mettre fin à la violence
 
Publication : le 17 décembre 2012
 
(Ottawa et Vancouver) L’Association des femmes autochtones du Canada (AFAC) et l’Alliance canadienne féministe pour l’action internationale (FAFIA) répondent au rapport final de la Commission d’enquête sur les femmes disparues en renouvelant la demande d’une enquête publique nationale sur les centaines de meurtres et de disparitions de femmes et de filles autochtones.
 
La présidente de l’AFAC, Michèle Audette, a déclaré : « Cette enquête n’a porté que sur l’échec de la police autour de Vancouver; la police aurait dû faire enquête et poursuivre William Pickton beaucoup plus tôt qu’elle ne l’a fait. La Commission Oppal n’a même pas abordé tous les meurtres et toutes les disparitions de femmes et de filles autochtones en Colombie-Britannique –  et d’autres meurtres et disparitions ont eu lieu. L’enquête du commissaire Oppal n’a pas porté spécifiquement sur les femmes et les filles autochtones ni sur les multiples facteurs qui causent l’épidémie de violence extrême envers elles. »
 
« À cause de cette limitation, nous avons besoin d’une enquête publique nationale axée sur les meurtres et les disparitions de femmes et de filles autochtones partout au Canada, une enquête qui révélera les tendances et les causes systémiques de la violence. »
 
« L’Association des femmes autochtones du Canada a été exclue de la Commission d’enquête sur les femmes disparues de la Colombie-Britannique », a affirmé Sharon McIvor, de FAFIA. « L’enquête a eu lieu sans la participation d’organisations de femmes autochtones, sans la participation de quelque organisation autochtone que ce soit et sans les organisations de femmes qui savent ce qu’est la vie des femmes vulnérables », a dit Mme McIvor.
 
« Ce processus est discriminatoire, c’est une trahison des femmes et des filles autochtones. Parce que le gouvernement de la Colombie-Britannique a refusé de financer les services d’avocats pour les parties auxquelles la Commission avait accordé qualité pour comparaître, l’enquête elle-même est devenue une violation des droits des femmes les plus vulnérables. Elles ont été exclues; elles n’ont pas été entendues, on a refusé de les traiter sur un pied d’égalité avec les représentants de la police et du gouvernement », a dit Mme McIvor.
 
« Ces erreurs scandaleuses ne doivent pas se répéter dans une enquête publique nationale », a ajouté Mme Audette, « ce qui veut dire qu’il faut établir une commission nationale après la pleine consultation des femmes autochtones et de leurs représentants en ce qui concerne le mandat et le processus. Il doit y avoir des garanties claires que les femmes autochtones pourront participer pleinement, avec des avocats financés, qu’elles choisiront elles-mêmes. Une enquête publique doit aussi s’attaquer aux problèmes systémiques qui à l’origine de la violence envers les femmes et les filles autochtones – j’entends par là la pauvreté, le racisme, le sexisme et les effets multiples de la discrimination. Tant que nous n’aurons pas exposé les causes profondes de la violence, nous ne pourrons pas la prévenir. Ce n’est pas seulement une question de conduite policière. »
 
« En ce qui concerne les causes de la violence envers les femmes et les filles autochtones, une des raisons de l’échec est l’acceptation tacite que la prostitution est "le choix d’un mode de vie" », dit Mme Audette. « En réalité, c’est la discrimination sociétale et la pauvreté qui mènent des femmes et des filles autochtones à la prostitution, où elles sont régulièrement la cible d’actes d’une extrême violence. La position de l’Association des femmes autochtones du Canada au sujet de la prostitution est claire. Nous voulons que les femmes qui se prostituent soient décriminalisées, mais nous voulons aussi que les lois soient pleinement appliquées contre les souteneurs, les trafiquants et les clients qui exploitent ces femmes et ces filles. Nous voulons beaucoup plus que la pauvreté, la violence, l’exploitation et le meurtre pour les femmes autochtones. »
 
« En plus d’une enquête nationale, le Canada a besoin de faire l’objet d’un examen minutieux de l’extérieur », a dit Mme McIvor. « L’AFAC et FAFIA ont porté la question des meurtres et des disparitions de femmes et de filles autochtones à l’attention du Comité des Nations Unies pour l’élimination de la discrimination à l’égard des femmes et de la Commission interaméricaine des droits de l’homme, entre autres organismes internationaux. Nous avons demandé des examens extérieurs parce que tant que le Canada n’aura pas mis en place des mesures efficaces pour mettre fin au meurtre et à la disparition de femmes et de filles autochtones, nous avons besoin du soutien et du regard de la communauté internationale des droits de la personne. »
 
Pour en savoir davantage sur la position de l’Association des femmes autochtones du Canada sur la prostitution, consulter le site Web de l’AFAC à l’adresse suivante : http://www.nwac.ca/fr/programs/position-bedford 
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mercredi 5 décembre 2012

Coupures de 140 millions dans le réseau universitaire – l’ASSÉ dénonce la décision du ministère de l’Enseignement supérieur

Montréal, le 5 décembre 2012 – L’Association pour une Solidarité Syndicale Étudiante (ASSÉ) estime inacceptable la décision du gouvernement Marois d’ordonner des coupures de plus de 140 millions de dollars dans le réseau universitaire d’ici le 1er avril 2013.

« Pour ce gouvernement, la logique du mal financement est une excuse pour cesser d’investir en éducation supérieure », s’exclame Jérémie Bédard-Wien, porte-parole de l’ASSÉ. La mesure est habituelle pour le Parti Québécois, qui en 1996, sous la gouverne de la ministre Marois, annonçait des coupures de près de 400 millions de dollars en éducation. « Au nom du déficit zéro, ces coupures attaquent directement la communauté universitaire. En effet, les administrations vont-elles remettre en question les salaires des cadres et les dépenses immobilières, ou sabrer dans les budgets dédiés à l’enseignement, la recherche et les services aux étudiantes et étudiants? La réponse est claire et ouvre la voie à une future hausse des frais de scolarité », poursuit M. Bédard-Wien.

L’ASSÉ a déjà exprimé de nombreuses réserves face au Sommet sur l’enseignement supérieur. « On nous dit que tout est sur la table. Pourtant, les nouvelles d’aujourd’hui ne font que confirmer nos craintes : quand le gouvernement veut prendre une décision, il l’annonce derrière des portes closes, sans consultation aucune. C’est le gouvernement qui rompt en premier le dialogue, pas les associations étudiantes », déplore M. Bédard-Wien. « Ce sommet ressemble à un spectacle où les intentions du gouvernement sont déjà inscrites à l’avance : indexer les frais de scolarité et instaurer des mécanismes d’assurance-qualité standardisés au marché économique. »

Enfin, l’ASSÉ rappelle qu’elle se fera entendre dans la rue au mois de février en marge des conclusions du sommet sur l’éducation et qu’elle appelle à une mobilisation massive pour l’occasion.

jeudi 8 novembre 2012

Le Jour du Souvenir, portons le coquelicot blanc !

Montréal, lundi 5 novembre 2012 - Le Collectif Échec à la guerre lance aujourd’hui officiellement sa deuxième campagne annuelle du coquelicot blanc à l’occasion du Jour du Souvenir. Il invite tous ceux et celles qui pensent qu’il faut en finir avec les guerres à le porter le 11 novembre prochain.
La campagne du coquelicot rouge commémore les victimes militaires lors des conflits armés. Nous partageons la peine des familles qui ont ainsi perdu des êtres chers. Toutefois, la campagne du coquelicot blanc vise à porter l’attention sur toutes les victimes de la guerre. Depuis la Deuxième Guerre mondiale, la très grande majorité des morts lors des guerres sont des civils, en particulier des femmes et des enfants. Selon Suzanne Loiselle, porte-parole du Collectif Échec à la guerre, « au-delà du nombre de morts, nous ne devons jamais oublier qu’il y a tant d’autres personnes violées, blessées, mutilées et d’innombrables drames humains causés par les guerres ».
De plus, en portant le coquelicot blanc, la population affirme son opposition à la guerre et sa détermination à lutter pour un monde de paix. Nous ne voulons pas « nous souvenir » en endossant les interventions guerrières canadiennes à l’étranger, l’accroissement des dépenses militaires et la montée du militarisme au Canada.
En effet, au cours de la dernière année, le gouvernement Harper a souvent contribué à attiser les tensions internationales par des déclarations incendiaires, notamment sur l’Iran, la Syrie et le rôle même des Nations Unies. Dans une vaste campagne de commémoration de la guerre de 1812, il a accentué la promotion d’un nouveau patriotisme militaire que nous rejetons. Nous dénonçons l’absence de transparence et l’érosion du rôle du Parlement en ce qui concerne, notamment, le coût des interventions et des équipements militaires et même le rôle des troupes canadiennes déployées à l’étranger.
Cette année, de nombreuses personnalités se sont ouvertement engagées à porter le coquelicot blanc. Pour lire leur engagement et connaître la liste des signataires, cliquez ici.

vendredi 19 octobre 2012

La Ville de Québec révèle avec éclat l’absurdité de ses règlements et de leur application

Communiqué pour diffusion immédiate

Québec, le vendredi 19 octobre 2012 – Alors qu’un concours de construction de maison de carton devait avoir lieu durant la Nuit des sans abri à Québec, les organisateurs ont appris quelques minutes avant le début dudit concours qu’ils étaient menacés de recevoir des contraventions s’ils procédaient. C’est le règlement 19.1 alinéa 1 du règlement sur la Paix et le bon ordre qui est en cause. La Ligue des droits et libertés, section de Québec, par ailleurs organisatrice du concours, dénonce non seulement le règlement en question, mais aussi l’application rigide et arbitraire de celui-ci.
Le règlement en question interdit de « construire, ériger, installer, déposer, maintenir, occuper ou faire construire, ériger, installer ou déposer une structure, une tente ou toute autre construction, équipement ou appareil servant ou pouvant servir d’abri ». Nous avons déjà dénoncé ce règlement avec le Regroupement pour l’Aide aux itinérants et itinérantes de Québec (RAIIQ) au mois de juin dernier. Nous croyons en effet qu’il s’agit là d’un autre règlement qui donne des armes aux policiers pour judiciariser les itinérants dans leurs stratégies de survie et dans leur occupation de l’espace public.

Et malheureusement, les événements de la journée démontrent de façon éclatante que les policiers ne l’utiliseront pas avec jugement…

La Ligue compte bien contester ce règlement, mais aussi plusieurs autres issus du règlement sur la paix et le bon ordre :

 5. Il est interdit à une personne, sans motif raisonnable dont la preuve lui incombe, de flâner, de vagabonder ou de dormir dans une rue ou dans un endroit public.

 11. Il est interdit de mendier ou de solliciter dans une rue ou dans un endroit public.

19.1 alinéa 1° construire, ériger, installer, déposer, maintenir, occuper ou faire construire, ériger, installer ou déposer une structure, une tente ou toute autre construction, équipement ou appareil servant ou pouvant servir d’abri;

19.3 Il est interdit de se trouver dans un parc entre 23 heures et 5 heures le lendemain.

19.4 Il est interdit de participer ou d’être présent à un attroupement sur le domaine public entre 23 heures et 5 heures le lendemain.