*Le parti communiste du Canada et le parti communiste du Québec ont participé aux contre-manifestations organisées à travers le pays en réponse aux rassemblements du Canadian Coalition of Concerned
Citizens le 4 mars dernier. JM reproduit le texte qui avait été publié à cette occasion par le comité central du Parti communiste. Celui-ci se réunissait cette fin de semaine pour discuter de la situation politique canadienne et internationale.
Comité central du Parti communiste du Canada
Le Parti communiste du Canada condamne la
montée des actions dirigées par les groupes racistes et néofascistes à travers
le pays, telles que les rassemblements anti-musulmans du 4 mars, organisés par
la Coalition canadienne des citoyens inquiets (Canadian Coalition of Concerned
Citizens - CCCC) dans plus de 60 villes canadiennes. Alors que ce groupe se dit
en faveur de la justice, en réalité, il joue sur la peur des travailleurs et
des travailleuses qui font face aux impacts de la crise économique capitaliste,
au chômage, à l’austérité et aux coupures dans les services sociaux, afin de
promouvoir leur véritable agenda suprématiste blanc.
La vague actuelle de violence xénophobe a été
attisée par les récents événements aux États-Unis, mais il ne faut pas oublier que
l’État capitaliste canadien a été fondé sur le génocide des peuples
autochtones, l’exploitation des travailleuses et des travailleurs migrant-e-s
et dans le but raciste de créer « un pays pour l’homme blanc ».
Vus dans ce contexte historique, les
rassemblements de la CCCC du 4 mars posent une menace sérieuse aux communautés
racisées, telle que le meurtre de six hommes musulmans par un suprématiste
blanc à Québec, et par le nombre croissant d’incendies criminelles, de menaces
à la bombes, d’attaques physiques contre des femmes portant le hijab, de
graffitis xénophobes, d’actes de vandalisme, etc. La violence d’extrême droite cible aussi
d’autres groupes d’immigrants et d’immigrantes, les peuples autochtones ainsi
que les défenseur-e-s de la terre, la communauté LGBTQ+ (surtout les personnes
trans en ce moment), le mouvement syndical, les militantes pour les droits
reproductifs et pour l’égalité des femmes, la communauté juive et la gauche politique
– notamment le Parti communiste et la Ligue de la jeunesse communiste –, soit les
voix politiques antifascistes et antiracistes les plus constantes au Canada
depuis 1920.
En tant que communistes, nous solidarisons
avec toutes les victimes d’attaques xénophobes en ce moment critique. Nous
exprimons notre soutien le plus total aux contre-manifestations opposées aux
actions islamophobes du 4 mars et condamnons toutes les tentatives d’éléments
d’extrême droite d’instrumentaliser ces provocations visant à diviser et
affaiblir les forces antiracistes. Nous continuerons notre travail conjointement
avec d’autres forces alliées, afin de faire de ce mouvement de résistance une
force puissante, en incluant les syndicats et toutes les organisations
populaires et démocratiques. Nous préconisons également de plus grands efforts
afin d’exposer et de contrer les idéologies racistes et néofascistes,
notamment, en adressant des lettres aux journaux, en participant à des débats
sur les médias sociaux ou encore par des rassemblements publics.
Le Parti communiste exige que le Parlement
prenne immédiatement des mesures contre la menace grandissante que représente
la violence raciste organisée, y compris des mesures visant à renforcer les
lois existantes s’attaquant à la haine et l’adoption rapide de la motion M-103
(une motion personnelle pressant le gouvernement de reconnaitre la nécessité de
mettre fin à l’actuel climat de peur et de haine et condamnant l’islamophobie
ainsi que toutes les formes de racisme systémique ou de discrimination
religieuse). Le refus de la plupart des candidats et candidates à la chefferie
du Parti conservateur d’appuyer la résolution M-103, indique que ce parti tend
à devenir la courroie de transmission visant à imposer, au Canada, un ensemble
de politiques racistes semblables à celles de Trump.
Cependant, une telle conclusion n’est pas
inévitable. Elle peut et doit être prévenue par la construction d’une large
unité antiraciste dans les rues, dans nos lieux de travail et sur les campus, et
dans toutes les communautés durant les prochaines semaines et les prochains
mois qui seront critiques.
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