Les horribles attentats du
13 novembre ont suscité une immense émotion collective et un élan de
fraternité dans le pays. Le pouvoir en France s’empresse de les
récupérer pour tenter de justifier sa politique guerrière, répressive et
antisociale. Les grandes puissances de l’UE, les Etats-Unis, Israël
félicitent Hollande et Valls. La quasi-totalité des dirigeants
politiques français se rallient à cette nouvelle « union sacrée ». Ils
viennent d’approuver notamment l’établissement et la prolongation de l’ «
état d’urgence ». Avec quelques voix, notamment syndicalistes, nous
nous élevons devant cette politique dangereuse et nous appelons les
travailleurs et la population à ne pas se laisser embrigader aux dépens
de leurs propres intérêts.
Les violences aveugles et les
provocations des terroristes nous révulsent. Autant que tout le monde,
nous voulons que les auteurs de ces crimes – s’il y a des survivants –
et leurs commanditaires soient arrêtés et jugés. Les moyens sécuritaires
considérables dont dispose l’Etat (sans « état d’urgence ») doivent
être dirigés vers cet objectif.
Mais, le terrorisme et la guerre impérialiste sont les deux faces de la même pièce. Certaines
réalités sont indiscutables. C’est la politique des Etats-Unis, suivie
par la France, qui a dévasté et démantelé l’Irak, la Libye, la Syrie,
sans parler de l’Afghanistan et de plusieurs pays l’Afrique. Elle a fait
le lit des groupes et armées terroristes. Ce sont les alliés, les si «
bons amis » de la France (du PSG!) – Arabie Saoudite et Qatar, l’allié
dans l’OTAN – la Turquie – qui ont financé et armé Daesh. Les puissances
impérialistes ont cherché à créer le chaos dans cette région sensible
et pétrolifère. En 15 ans, elles y sont parvenues, causant des centaines
de milliers de morts, une désolation et un exode sans précédent.
Prétendre combattre le terrorisme en continuant cette politique, en ajoutant des bombes est inacceptable !
Valls se dresse aujourd’hui au garde-à-vous parce qu’il a fait larguer
quelques bombes sur des bases de Daesh. Mais, malgré les proclamations
suivant les attentats de « Charly », Etats-Unis et France se sont bien
gardées de bombarder les forces de Daesh devant Palmyre pour « ne pas aider Assad ». Quelle hypocrisie ! Quel cynisme !
En 2004, 192 Espagnols succombaient aux
attentats terroristes dans les trains à Madrid. Les mêmes, USA et UE,
promettaient alors qu’ils allaient en finir avec Al Qaïda. Maintenant,
Laurent Fabius, ministre des Affaires étrangères, félicite Al Nosra, la
branche syrienne d’Al Qaïda, pour son « bon boulot sur le terrain » !
Al Qaïda, Daesh, quoi d’autre demain ?
Aujourd’hui, les puissances impérialistes occidentales sont peut-être
prêtes à laisser tomber Daesh de peur que la puissance russe leur dame
le pion. Mais cela n’apportera aucune solution à l’escalade recherchée
de la terreur et de la guerre. Cynisme intégral !
Après les attentats de Paris,
nous appelons à une rupture totale de la France avec cette politique de
guerre impérialiste. Nous appelons à rompre le soutien politique et les
livraisons d’armes aux relais du terrorisme que sont l’Arabie Saoudite
et le Qatar, à s’attaquer aux sources de financement de Daesh, à revoir
les relations avec le pouvoir turc.
Hollande et Valls, après Sarkozy et Fillon nous expliquent qu’il n’y a pas d’argent pour la santé ou l’éducation. Mais
ils trouvent des milliards d’euros pour de nouvelles dépenses
militaires. Stop ! Arrêtons de payer pour les marchands de canons ! Les
avions Rafale et les bateaux Mistral livrés à l’Egypte sont financés en
fin de compte par le contribuable français. En échange des livraisons de
Rafales au Qatar, Hollande donne un terminal aéroportuaire à Qatar
Airways à Nice (contre Air France !). Assez : plus un sou pour la guerre impérialiste !
Les puissances impérialistes se
disputent âprement les richesses. La destruction de la Libye a permis
aux groupes pétroliers de s’emparer à vil prix des ressources du pays. Mais
les guerres impérialistes actuelles, notamment au Moyen-Orient, ont
aussi pour but de contribuer à créer un climat de peur, d’intimider et
de diviser les travailleurs dans chaque pays.
Hollande et Valls sautent sur
l’occasion des attentats pour surenchérir avec la droite dans le
discours sécuritaire tout en faisant le jeu du FN. Pour de minables intérêts électoralistes à court terme mais pas seulement !
Fermer les frontières ? Hollande
alimente délibérément le fantasme de l’ennemi de l’extérieur, du «
danger des migrants ». C’est indigne ! Les réfugiés fuient les mêmes
attentats – quotidiens chez eux – que ceux du 13 novembre. Ils fuient le
terrorisme et la guerre ne demandent qu’à pouvoir retourner dans leur
pays! Horriblement cynique encore: Les puissances européennes se
disputent les plus formés des réfugiés comme main d’œuvre à bon marché !
Déchoir certains de leur nationalité
française ? Comme si la France ne pouvait pas enfanter aussi des
criminels et des monstres ? Hollande distille la méfiance vis-à-vis de
telle ou telle composante de la population.
Plus que jamais, communistes,
nous refusons que les travailleurs et habitants de France soient ramenés
à une « identité » ethnique, religieuse ou « sociétale » et opposés les
uns aux autres en ce nom et en dévoyant le concept de « laïcité ». Le crime, la mort, la guerre et le terrorisme ne font pas de différences !
Communistes, nous refusons que les uns
et les autres, nos collègues ou nos voisins, soient amenés à se
prononcer suivant telle ou telle « identité » présumée. Nous sommes
d’abord tous des travailleurs, des retraités, des jeunes, des habitants,
des locataires, des parents d’élèves, unis par nos intérêts communs, en
tant que tels. Ces intérêts sont des intérêts de classe, ceux du monde
du travail qui constitue l’immense majorité du pays. C’est leur défense
qui a construit et construit la cohésion nationale.
Ce n’est pas un hasard si le
pouvoir et l’ensemble des grands partis politiques utilisent les
attentats pour tenter de museler le mouvement social, la lutte des
classes. La prétendue riposte au terrorisme fait diversion et
tente d’étouffer les mouvements sociaux sous une chape de peur et de
fausse unité. Les attentats servent aussi de prétexte à la banalisation
d’un appareil répressif, prêt à être dirigé contre les luttes populaires
de France.
Nous affirmons notre rejet total
de l’établissement de l’« état d’urgence et de sa prolongation votée
par la quasi-totalité des députés et sénateurs. Il ne sert à
rien contre les terroristes. Il ne fait que renforcer le climat de peur
et l’arsenal répressif attentatoire aux libertés démocratiques.
Ces
dernières semaines ont vu l’émergence de luttes sociales importantes,
dans de nombreuses entreprises. Malgré le dévouement héroïque des
personnels hospitaliers après les attentats, la direction de
l’Assistance publique – Hôpitaux de Paris continue de vouloir supprimer
leurs jours de repos pour faire le lit du privé. Les mesures
antisociales, autoritaires, du gouvernement s’aggravent. La colère de
salariés d’Air France devant le chantage exercé contre leur emploi, leur
vie de famille, est criminalisée par Valls.
Tout est lié. Communistes, dans cette situation, nous réaffirmons donc plus que jamais :
- Le refus conjoint du terrorisme et de la guerre impérialiste, des politiques qui les entretiennent
- L’exigence immédiate de la fin des livraisons d’armes à l’Arabie Saoudite et au Qatar
- La nécessité de la sortie de la France de l’OTAN et de la rupture avec la politique extérieure commune de l’Union européenne
- Le retour en France de tous les soldats français déployés à l’extérieur
- Le rejet, plus que jamais, des tentatives de divisions « identitaires », la solidarité de classes entre les travailleurs
- Notre priorité au relais et à l’animation des luttes sociales en France
- Notre volonté de défendre la paix, les droits sociaux et démocratiques.
NI TERORISME, NI GUERRE IMPERIALISTE : UNE FRANCE DE PAIX ET DE JUSTICE SOCIALE !
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