Si l’on quitte le Québec en ayant déjà une idée du conflit, on
revient de Palestine enragé par la violence de l’occupation et les
violations systématiques des droits de la personne.
À l’invitation de la Fédération générale des syndicats palestiniens
(Palestinian General Federation of Trade Unions, PGFTU), la CSN a
participé, avec des organisations syndicales alliées (CUT du Brésil,
ELA, CIG), à une mission visant à dresser un constat de la situation en
Palestine. Pour la PGFTU, il est important que le monde demeure informé
de leur situation et puisse en témoigner.
Au cours de son
histoire, les frontières de la Palestine n’ont cessé de rétrécir. En
outre, la construction du Mur et la colonisation, avec les routes
privées pour les colons et les zones tampons de « sécurité », ont
considérablement morcelé le territoire. La colonisation, soit
l’établissement illégal de citoyens israéliens dans les territoires
palestiniens, est le principal obstacle à une solution pacifique au
conflit. Aujourd’hui, les 200 colonies en Cisjordanie comptent plus de
600 000 habitants. Non seulement sont-elles de plus en plus nombreuses
et peuplées, mais elles sont aussi de plus en plus solides sur le plan
économique grâce, entre autres, à l’accaparement gratuit des terres et à
l’exploitation des travailleuses et des travailleurs palestiniens dans
leurs zones industrielles.
Le mur érigé par Israël, que l’on appelle souvent le Mur de l’apartheid en Palestine et barrière de sécurité
en Israël, est maintenant long de plus de 700 km. Et il n’est pas
encore terminé ! Il serpente à une distance plus ou moins grande de la
frontière, mais toujours en territoire occupé, ce qui est contraire au
droit international selon la Cour internationale de justice. De
surcroît, le tracé du mur n’est pas aléatoire ; il a été fixé pour faire
en sorte que 80 % des ressources en eau de Cisjordanie se retrouvent
du côté israélien.
Bas salaires
Chaque jour, des
milliers de travailleurs et de paysans palestiniens traversent les
points de passage vers Israël et il n’est pas rare que certains s’y
rendent à 2 h du matin pour s’assurer d’être au travail à 7 h. Ils
doivent obtenir le permis de passage obligatoire, qui est accordé de
façon aléatoire et, lorsqu’ils franchissent ces points de passage, ils
subissent des fouilles, des interrogatoires et très fréquemment des
humiliations.
Les travailleurs palestiniens habitant les
territoires occupés peuvent être répartis dans quatre catégories : ceux
qui travaillent en Palestine, ceux qui travaillent légalement en
Israël, ceux qui travaillent illégalement en Israël et ceux qui
travaillent dans les colonies ou la zone C. Peu importe la catégorie,
leurs conditions sont généralement mauvaises et leur salaire est en
deçà du salaire minimum (surtout dans le cas des femmes).
Les
femmes palestiniennes subissent l’occupation plus durement que les
hommes en raison des multiples oppressions dont elles sont victimes, de
la culture machiste et de la faible protection sociale. Seulement 17 %
d’entre elles travaillent. Elles forment pourtant maintenant de 55 à
60 % des diplômés palestiniens. La bonne santé économique des colonies
repose entre autres sur l’exploitation des Palestiniennes, en tant que
travailleuses agricoles ou travailleuses domestiques, qui ne reçoivent
généralement que le tiers du salaire minimum.
Le 29 avril
dernier, les négociations entamées en juillet 2013 pour trouver un
accord de paix entre Israël et la Palestine ont échoué. Le gouvernement
Nétanyahou ayant approuvé au cours des neuf mois qu’ont duré les
pourparlers la construction de près de 14 000 logements dans les
colonies de Cisjordanie et de Jérusalem-Est, plusieurs doutaient de son
intention de s’engager dans une réelle négociation.
Actuellement,
il est difficile de prédire la suite des événements, mais il est
certain qu’il faudra poursuivre nos efforts pour expliquer le conflit
et continuer de militer en solidarité avec le peuple palestinien.
Pour
plus d’information sur la Palestine et un rapport détaillé de la
mission, visitez le site de la CSN :
csn.qc.ca/web/international/accueil.
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