Les dirigeants, les membres et le personnel du SCFP pleurent la mort de Madeleine Parent, icône du mouvement syndical et pionnière du féminisme.
Mme Parent est décédée dimanche soir, à l’âge de 93 ans. Elle a consacré sa vie à la lutte pour la justice. Déjà, toute jeune, elle militait à l’Assemblée étudiante canadienne, où elle a fait campagne en faveur de l’octroi de bourses aux étudiants à faible revenu.
Elle a dirigé la campagne de syndicalisation aux usines de la Dominion Textile à Montréal et à Valleyfield en 1942 – une lutte au cours de laquelle elle s’est attaquée à de puissantes forces au gouvernement, dans l’église et dans le mouvement syndical international. Les arrestations et les séjours en prison n’ont jamais affaibli sa détermination à aider les travailleuses et les travailleurs à obtenir justice.
En 1946, les plus de 6 000 travailleuses et travailleurs du textile – en majorité des femmes – ont gagné le droit de se syndiquer. Leur lutte n’était pas terminée pour autant, car le gouvernement Duplessis a passé outre aux travailleuses pour signer une entente avec le syndicat international. Madeleine Parent a aidé à fonder la Confédération des syndicats nationaux, dont le but était de mettre en place de solides syndicats locaux.
Pour Madeleine Parent, les droits des femmes étaient indissociables des droits des travailleurs. Elle a lutté pour le droit de vote des femmes, l’équité salariale, le droit à l’avortement et l’égalité pour les femmes autochtones et racisées. Elle a été membre fondatrice du Comité canadien d'action sur le statut de la femme, où elle a représenté le Québec pendant huit ans. Elle a joué un rôle actif dans la Marche des femmes contre la pauvreté organisée par la Fédération des femmes du Québec en 1995.
« Le mouvement syndical et le mouvement des femmes ont perdu une inspiration, un modèle et une leader, a déclaré Paul Moist, président national du SCFP. Nous prenons une pause pour souligner son décès et nous nous inspirerons de sa vie pour faire face aux attaques antisyndicales qui font rage partout au pays. »
« L’histoire du Québec est tissée avec celle de Madeleine Parent, a pour sa part affirmé Charles Fleury, secrétaire-trésorier national du SCFP. Elle a aidé à écrire – et à changer – des pages d’histoire et a laissé un héritage progressiste aux Québécois et à tous les Canadiens. »
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