Au Wisconsin, l’affrontement entre les syndiqués du secteur public et le gouverneur républicain Scott Walker a pris un tournant inattendu mercredi soir.
Le Sénat est finalement parvenu à faire adopter son controversé projet de loi par un stratagème permettant de contourner l’absence des sénateurs démocrates, privant du coup les syndiqués de leur droit de négocier collectivement leurs conditions de travail.
Depuis plus de trois semaines, les 14 sénateurs démocrates se sont réfugiés en Illinois, frustrant le Sénat du quorum nécessaire pour passer au vote toute dépense budgétaire. Les républicains ont surpris tout le monde mercredi en retirant simplement les articles législatifs impliquant des dépenses.
C’est donc sous les huées des manifestants, dont la présence s’intensifiait d’heure en heure, que les sénateurs ont adopté la version révisée du projet de loi, selon La Presse Canadienne.
Le leader de la minorité démocrate, Mark Miller, a déclaré en entrevue à l’Associated Press que « 18 sénateurs de l'État ont effacé 50 ans de droits civiques au Wisconsin, et affiché un manque de respect envers le peuple et ses droits qui ne sera jamais oublié. »
Un projet qui, rappelons-le, fait l’objet d’imposantes manifestations à Madison depuis des semaines et dont les secousses se font sentir un peu partout ailleurs aux États-Unis. Les yeux rivés sur l’évolution de la situation, d’autres États s’apprêteraient à adopter des projets de lois similaires, dont le Michigan, l’Ohio et l’Indiana.
Le gouverneur Scott Walker défend son projet de loi en disant qu’il contribuera à combler un déficit budgétaire de plusieurs milliards de dollars, notamment par le gel partiel des salaires des fonctionnaires, des coupures dans les régimes de retraite, les pensions et les avantages sociaux.
Ce projet de loi survient pourtant après que le gouverneur ait accordé des réductions fiscales à hauteur de 140 millions $ aux entreprises.
Rappelons que le gouverneur Walker a été élu en janvier dernier grâce au soutien financier des frères Koch, des milliardaires ultraconservateurs faisant fortune dans l’industrie pétrochimique qui sont également de grands financiers du Tea Party.
Or, sous le couvert d’impératifs économiques, la stratégie républicaine vise surtout à restreindre l’influence et le pouvoir des syndicats du secteur public, à empêcher les organisations syndicales de percevoir directement et automatiquement les cotisations syndicales et à démanteler les plus importants bailleurs de fonds du Parti démocrate.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire