jeudi 30 septembre 2010

Trente bombes pour quoi ?
Ruth Herced Rico

Le 23 septembre, l’armée colombienne a mené une vaste opération débouchant sur la mort d’un des chefs des FARC. Cet événement surmédiatisé a été présenté comme une victoire déterminante dans le conflit qui oppose depuis soixante ans l'Etat colombien aux guérillas. La paix va-t-elle pour autant revenir comme l’a promis le nouveau président Juan Manuel Santos ? La mort d’un chef des FARC suffira-t-elle à mettre un terme à un conflit qui dépasse largement le cadre de la guérilla pour toucher l’ensemble de la société colombienne ?

La Colombie a changé de président en 2010. L'ancien, Alvaro Uribe Velez, a été remplacé par son bras droit, l'ex-ministre de la défense Juan Manuel Santos. Pendant les huit années des deux mandats d’Uribe, le conflit militaire entre l’Etat et les guérillas, vieux de 60 ans, n'a pas cessé : des milliers de morts, des centaines de disparus, des charniers découverts, entre 4 et 8 millions de personnes déplacées ou chassées de leurs terres.

Durant les premières semaines qui ont suivi son investiture, le nouveau président a voulu faire croire à un changement. Alors qu’Uribe feignait de vouloir attaquer le Venezuela, Santos a réalisé son premier voyage officiel pour se réconcilier avec l'ancien ennemi et, par la même occasion, réconcilier les industriels colombiens qui avaient des créances avec le Venezuela. Ensuite, les bases militaires US de Colombie, sujet de discorde dans toute l’Amérique Latine, ont été déclarées anticonstitutionnelles. Toujours dans la volonté de marquer sa différence avec son prédécesseur, Santos a également promis une réforme agraire pour restituer leurs terres aux petits paysans et une loi de réparations aux victimes de violence.

La fin du conflit ?

Enfin, ce 23 septembre, Juan Manuel Santos a fait assassiner un chef des FARC (Forces Armées Révolutionnaires de Colombie), Jorge Briceno alias Mono Jojoy. Selon le président Santos, cette opération devrait marquer la fin d’un long conflit et le début d’une nouvelle ère, prospère, pacifique et démocratique. Mais ce coup se révèle être purement médiatique comme en témoigne la bannière très hollywoodienne du site internet El Tiempo.



Ce quotidien appartient d’ailleurs à… la famille de J. M. Santos ! L’actuel président en a été le rédacteur en chef, après ses études à Harvard, jusqu'à ce qu'il entre en politique. L’assassinat du chef des Farc a fait la une de tous les journaux. On pouvait y voir le président serrer la main des « héros » responsables de l’opération militaire ainsi que l'image du chef rebelle défiguré. Tous les détails de l'opération étaient présentés dans le quotidien des Santos : 78 avions et hélicoptères, 800 hommes, 30 bombes larguées... pour tuer six hommes et une femme, récupérer quelques ordinateurs, des clés USB, une arme rouillée et quelques clous dans un seau présenté comme une bombe. Tout ce matériel se révèle être en bon état après l’opération, alors que les corps des victimes, méconnaissables, n’ont pu être identifiés que d'après les empreintes digitales.


Cette vaste opération médiatique semble avoir porté ses fruits : la côte de popularité du président serait remontée à 88% ! En pleine campagne promo pour son dernier livre, Ingrid Betancourt, qui a laissé son combat contre la corruption dans la jungle, a parlé d'une « lueur d'espoir ». Mais surtout, Santos a reçu les félicitations de la Maison Blanche.

Y a-t-il cependant lieu de se réjouir ? Tuer un homme, soit-il le chef des guérilleros, suffira-t-il à arrêter le conflit ? C'est une croyance très répandue dans la mythologie des Etats-Unis : dans les westerns par exemple, il suffisait de tuer le chef indien pour que la bataille s’arrête. Mais la mort de Pablo Escobar a-t-elle mis un terme au trafic de drogue. Et si l'on tuait Oussama Ben Laden ou G. W. Bush, cela sonnerait-il la fin de la guerre en Afghanistan ?

La supposée lutte contre le terrorisme est un prétexte

Le conflit ne s'arrêtera pas parce qu'il manque une tête, ni même si tous les guérilleros étaient exterminés. Car contrairement à ce que veut faire croire les gouvernements colombiens successifs, la lutte ne se joue pas uniquement sur le terrain militaire. L'Etat ne s'attaque pas qu'aux guérilléros, mais à tout ce qui le dérange.

Durant ces vingt dernières années, des centaines de syndicalistes ont été assassinés pour avoir défendu les droits des travailleurs. Des milliers de personnes sont passés par les prisons de haute sécurité pour de prétendus liens avec la guérilla : des étudiants, des professeurs, des artistes, des responsables d'entreprises coopératives… Ceux qu’Uribe appelait la « branche intellectuelle du terrorisme. » Il y a encore 7500 prisonniers politiques en Colombie, dont les deux tiers n'ont jamais porté une arme. Les défenseurs des droits de l'homme ou les personnalités dont on ne peut pas se débarrasser physiquement sont menacés et des luttes juridiques sont engagées pour les détourner de leur travail. Des centaines de personnes ont été mises illégalement sur écoute. Ce scandale, dît des « chuzadas », a uniquement fait sauter le chef des services de sécurité.

Quand une défenseure de la paix est accusée de terrorisme

Trois jours après le bombardement coûteux et sauvage sur le campement FARC, la sénatrice Piedad Cordoba, pourtant du même parti que celui du président, a été destituée de son poste, devrait devenir inéligible pour 18 ans, peut-être même rejoindre la foule des prisonniers politiques. Cette femme s'est illustrée pour son combat pour la paix, sa lutte contre les politiques de spoliation, la défense des victimes du conflit, son rejet de la militarisation et son refus de l’implantation des bases US. Piedad Cordoba se retrouve désormais classée elle aussi comme « terroriste » pour avoir entretenu un dialogue avec le groupe rebelle.

Derrière ces éclats médiatiques, le conflit apparaît pour ce qu’il est : une lutte politique pour en finir avec tout ce qui va à l'encontre de la logique néolibérale qui règne en Colombie. Une centaine de familles se partage le pays et ses richesses pour les revendre aux puissances étrangères. Autant, cette oligarchie veut se monter forte face au « terrorisme » puisqu'elle refuse toutes négociations, autant elle se révèle faible et complice avec les multinationales à qui elle cède à bas prix terrains agricoles, mines d'or, puits de pétrole, eau... avec très peu de contrepartie et surtout rien pour les populations dont la moitié vit sous le seuil de pauvreté et que certaines régions sont sans eau courante, ni électricité, ni médecins.

La résistance colombienne comme exemple

Même en admettant que le conflit armé s'arrête après cet assassinat, cela n'achèvera pas cette lutte à l'œuvre dans la société colombienne. Les paysans souhaitent récupérer leurs terres, les journalistes leur liberté de parole, les prisonniers politiques leur famille, les déplacés leur maison, les Colombiens leur souveraineté nationale, leur droit à la santé et à l'éducation... Ce combat s'organise et se met en réseau. Des dizaines d'organisations locales, nationales et internationales se sont créées et luttent chaque jour, avec les risques que cela encourent, pour que ce conflit soit révélé comme étant ce qu'il est : une lutte des classes. Certaines associations se chargent de recueillir des témoignages, d'autres de former juridiquement et politiquement des communautés pour qu'elles puissent se défendre. Il y en a qui luttent au Congrès pour obtenir réparations, d'autres vont enseigner comment s'organiser pour combler l'absence de l'Etat. Le peuple colombien n'est pas passif face à cette logique de violence. Il devrait même être un exemple pour tous les peuples qui vivent sous de fausses démocraties.

Ce ne sont pas les trente bombes envoyées du ciel qui feront cesser la violence, mais ce véritable travail de terrain pour la paix et la dignité des Colombiens.

Source : www.michelcollon.info

Au Canada une conférence de syndicats demande la levée du blocus étasunien contre Cuba

Ottawa, 27 septembre, (RHC/PL)- Des participants à la Conférence de solidarité entre des syndicats du Canada et de Cuba ont envoyé une lettre au Président étasunien Barack Obama demandant la fin du blocus financier, économique et commercial contre Cuba.

L’initiative, qui inclut aussi l’envoi d’une lettre à la Secrétaire d’État Hillary Clinton et au Premier ministre canadien Stephen Harper, exige la cessation immédiate de la guerre économique que les administrations qui se succèdent à la Maison-Blanche mènent contre notre pays depuis près de 50 ans déjà.

Cette initiative a été adoptée au cours de la célébration, dans la ville de Toronto du 24 au 26 septembre, de la « Canada-Cuba Labour Solidarity Conference », une rencontre qui a réuni des syndicats canadiens identifiés avec la cause du peuple cubain.

L’écrivain canadien Arnold August a rappelé, dans son intervention à la rencontre, que le blocus fait partie de la vieille politique étasunienne ayant pour but d’annexer Cuba.

La dernière journée de la conférence a été dédiée à Gerardo Hernandez, Ramón Labañino, Antonio Guerrero, Fernando González et René González, les 5 Cubains prisonniers politiques aux Etats-Unis.

Nos 5 compatriotes purgent de très lourdes peines dont deux perpétuités. Ils ont été accusés de conspiration afin d’espionner. Ils n’avaient pourtant fait que surveiller les organisations terroristes de Miami pour prévenir Cuba des attentats la prenant pour cible.

L’oratrice principale a été Elizabeth Palmeiro, la femme de Ramón Labañino qui a expliqué la situation actuelle de l’affaire des 5. Elle était porteuse d’un message de remerciements de son mari et de ses quatre camarades.

samedi 11 septembre 2010

Communiqué - Le recrutement militaire dans les écoles primaires dénoncé

MONTRÉAL, le 29 août / La Coalition contre le recrutement militaire dans les établissements d’enseignement dénonce les nouvelles pratiques de recrutement de l’armée auprès des jeunes en bas âge. Les syndicats enseignants, associations étudiantes et organismes citoyens membres de la Coalition condamnent spécialement les initiatives de recrutement dans les écoles primaires lancées à l’occasion du centenaire de la marine canadienne.

La marine fait maintenant appel aux enseignants pour faire la promotion de l’engagement militaire dès la maternelle. C’est ce que confirme la nouvelle démarche pédagogique de l’armée destinée aux écoles primaires et secondaires. Les enseignants sont notamment invités à faire venir des recruteurs dans les salles de classe, à présenter des vidéos de recrutement, à valoriser l’engagement dans les cadets de l’armée et même à organiser des visites des bases militaires. « Il est pour le moins alarmant de remarquer que l’armée recrute, dans nos écoles publiques, des jeunes d’âge mineur », s’inquiète Daniel B. Lafrenière, secrétaire-trésorier de la Centrale des syndicats du Québec (CSQ). « Au lieu de constituer des lieux d’embrigadement pour l’armée, les établissements scolaires devraient être des lieux d’éducation à la paix. » « L’armée vise clairement à mobiliser les enseignantes et enseignants pour diriger, dès la maternelle, les enfants vers la marine et ses ailes jeunesse que sont les corps de cadets. Jamais nous ne collaborerons à cette initiative d’endoctrinement des jeunes pour la guerre ! », dénonce quant à elle Monique Pauzé, présidente du Syndicat de l’enseignement de Champlain affilié à la CSQ.

Au cours de l’année scolaire à venir, la CSQ poursuivra sa campagne d’opposition sous le thème « Faites l'école, pas la guerre ! » avec ses syndicats affiliés. Le lancement de cette campagne l’an dernier a fait fortement réagir les structures militaires jusqu’au sommet de la chaîne de commandement (voire ce communiqué et cette lettre .), ce qui témoigne de son succès à contrer le recrutement dans les écoles et à sensibiliser les jeunes aux questions de paix.

Dès l’âge de neuf ans, les enfants sont sollicités pour joindre un mouvement militaire pour enfants : les Cadets de la Ligue navale. Les jeunes qui s’y joignent portent l’uniforme militaire, côtoient des instructeurs formés par l’armée et participent à des activités sur les infrastructures militaires. On peut d’ailleurs constater que de nombreux cadets font la visite du navire de guerre NCSM Fredericton présent dans le Vieux-Port de Montréal aujourd’hui. Ils sont ainsi exposés aux outils de guerre, conditionnés à l’obéissance et même initiés au maniement des armes. « Les armées de par le monde sont associées à l'augmentation de la violence envers les femmes dans la sphère privée et au viol comme arme de guerre. Nous ne voulons pas exposer nos enfants à ce qui nous apparaît comme une culture machiste au moment même où ils et elles sont en pleine construction de leur identité » ajoute Alexa Conradi, présidente de la Fédération des femmes du Québec. Mentionnons que la Marche mondiale des femmes revendique l’interdiction du recrutement dans tous les établissements d’enseignement. « L’armée prétend offrir aux jeunes l’éducation à la citoyenneté via les corps de cadets et ses visites dans les écoles. Dans les faits, elle profite du désir des jeunes d’œuvrer pour la paix alors qu’elle les prépare à s’enrôler pour des opérations offensives », affirme Élaine Bertrand, vice-présidente de l’Alliance des professeures et professeurs de Montréal. « L’armée canadienne exploite tous les moyens possibles pour attirer la jeunesse dans sa plus grande campagne de recrutement depuis la Seconde Guerre mondiale. Nous allons contrer ses initiatives de propagande jusque dans nos écoles primaires », ont conclu les représentants de la Coalition.

Lancée en 2009, la Coalition contre le recrutement militaire dans les établissements d’enseignement regroupe le Centre des ressources sur la non-violence, la Centrale des syndicats du Québec (CSQ), la Fédération nationale des enseignantes et enseignants du Québec (FNEEQ-CSN), l'Association pour une solidarité syndicale étudiante (ASSÉ), la Fédération étudiante collégiale du Québec (FECQ), et maintenant s’ajoutent la Fédération des femmes du Québec et l’Alliance des professeures et professeurs de Montréal.

PHOTOS ET COMPLÉMENTS D'INFORMATION DISPONIBLES ICI.

Renseignements : 514-806-6980

jeudi 2 septembre 2010

Un homme amputé se fait agresser et arracher sa prothèse par la police de Toronto pendant le G20!

Par Daniel Lalonde

Le site « Niagara At Large » rapporte l’histoire ahurissante et aberrante d’un homme de 57 ans, employé de Revenu Canada et fermier à temps partiel, qui s’est fait maltraiter par des autorités pour aucune raison.

Le 26 juin dernier, John Pruyn, qui s’est fait amputer la jambe il y a 17 ans, était assis dans le gazon au Queen’s Park avec sa fille et deux autres jeunes. Il croyait qu’il serait à l’abri du bordel qu’était le G20. Il s’est trompé.

Malgré le fait qu’ils se trouvaient dans une partie de la ville qui avait été aménagée pour les manifestations pacifiques, des policiers en armure sont arrivés et se sont dirigés directement vers M. Pruyn, sa fille et les deux jeunes pour leur donner l’ordre de quitter les lieux. Lorsque M. Pruyn a tenté de se lever, il est tombé. La police a trouvé qu’il était trop lent.

Sa fille leur a demandé de patienter un peu compte tenu de son handicap. Mais ils ont décidé de le frapper et lui donner des coups de poing en l’accusant de résister à son arrestation. L’un d’eux a même mis violemment son genou sur la tête de M. Pruyn. Il dit qu’il avait encore mal une semaine après.

Ils lui ont par la suite retiré sa canne et ont arraché sa prothèse en lui disant de se lever et de sauter. Lorsqu’il a dit qu’il en était incapable, ses mains étant toujours attachées dans son dos, ils l’ont trainé sur le sol, arrachant de la peau sur ses coudes. Ils l’ont enfermé dans une des cages utilisées pour arrêter les manifestants et il y est resté pendant 27 heures.

mercredi 1 septembre 2010

Des emplois ou des tanks?

Josiane Marquis - Étudiante en techniques de travail social au cégep de Trois-Rivières et stagiaire au comité de Solidarité/Trois-Rivières publié dans le Devoir du 1er mai 2010

Le secteur de l'emploi est présentement en pleine déconfiture. Chaque année, des dizaines d'usines ferment leurs portes et des milliers de travailleurs se retrouvent sans emploi. Le taux de chômage du pays oscille autour de 8,2 %. Les protections sociales sont insuffisantes pour subvenir aux besoins des gens; le régime d'assurance-emploi n'est actuellement accessible que pour 40 % des personnes au chômage; les prestations d'aide sociale sont, selon l'indice du seuil de pauvreté établi par Statistique Canada, insuffisantes pour combler les besoins essentiels d'une personne, et le salaire minimum n'est pas assez élevé pour permettre à une personne seule travaillant 40 heures par semaine de s'élever au niveau de ce même seuil.

Pendant ce temps, nos gouvernements exigent des travailleurs qu'ils se serrent toujours plus la ceinture en haussant les tarifs et en réduisant les dépenses de l'État pour les programmes et services sociaux. Dans le budget fédéral déposé en mars dernier, tous les postes budgétaires ont été réduits sous prétexte d'une reprise économique fragile...

Militaire

Tous sauf un, le plus illogique, le plus aberrant, et pourtant le plus probable vu les idéologies du gouvernement Harper: le budget militaire. En effet, ayant déjà fait passer le budget militaire de 13 milliards de dollars en 2006 à près de 20 milliards en 2009 (soit une augmentation de 38 % en trois ans), les conservateurs comptent investir (gaspiller) 490 milliards supplémentaires dans ce secteur au cours des 20 prochaines années, afin de porter le budget militaire à 30 milliards par année.

Il en coûte environ le même montant d'envoyer 1250 soldats en Afghanistan pour une année que d'engager 20 000 infirmières pour la même période au Québec. Aussi, un seul emploi du secteur militaire coûte en moyenne un demi-million de dollars, soit l'équivalent de plus de cinq emplois dans tous les autres secteurs civils.

Nos gouvernements nous répètent que nous n'avons pas d'argent. Or le portefeuille du secteur militaire semble être sans limites. Nous en avons, de l'argent; il s'agit ici d'une question de priorités, de choix que nous désirons faire en tant qu'individu, en tant que société.

Régressions majeures

Vers la fin des années 1990, l'armée canadienne ne se consacrait qu'aux missions de paix de l'ONU avec les Casques bleus. À cette époque, le budget militaire tournait autour de 10 milliards de dollars par année. Or, grâce à M. Harper et à son équipe, non seulement le Canada perd-il sa réputation enviable de pays pacifique au sein de la communauté internationale pour la troquer contre celle d'État agresseur calqué sur les États-Unis, mais les citoyens de notre pays subissent des régressions majeures en matière d'avancées sociales, d'égalité, de lutte contre la pauvreté, etc.

Travailleurs et travailleuses, cessons de nous serrer la ceinture! Relevons-nous plutôt les manches et, ensemble, stoppons les dépenses militaires!