jeudi 24 novembre 2011

Action étudiante en Belgique

Action de 450 étudiants de l’ULB : Avec leur crise, notre avenir s’envole

450 étudiant se sont rassemblés à l’ULB ce mercredi à 13 heures pour une flash mob contre l’austérité. Ils ont lâché des ballons et réalisé une fresque humaine en forme de 99 %, symbole pour la partie de la population qui n’a pas causé la crise.

Lizz Printz

L’action consistait en un lâcher de ballon – passé en direct au Journal télévisé de 13 heures sur le RTBF – ainsi qu’en une fresque humaine géante représentant un 99 %, en référence au mouvement Occupy Wall Street aux Etats-Unis et qui revendique que ce ne sont pas les 99 % de la population qui ont causé, la crise, et que ça n’est donc pas à la population de la payer.

Ils dénoncent que c’est la population, et notamment les jeunes qui sont visés par les mesures d’austérité annoncées dans toute l’Europe et également en Belgique. Ils affirment que parmi les 11,3 milliards que le futur gouvernement belge tente péniblement de récolter, « ce sont des coupes dans les budgets sociaux et des services publics qui sont à l’ordre du jour. L’enseignement, les transports publics ou les soins de santé, par exemple, sont des biens publics dans lesquels il faut investir pour notre avenir à tous. »

Les organisateurs concluent que « L’austérité n’est pas inévitable : c’est un choix politique. Nous refusons l’idée qu’il n’y a pas d’alternative. »

C’est à l’initiative de quatre cercles politiques que l’action a eu lieu : le Bureau des étudiants administrateurs (délégation étudiante), Comac (mouvement de jeunes du PTB), le cercle des étudiants arabo-européen (CEAE) et le cercle international des étudiants étrangers (CIEE)

mercredi 23 novembre 2011

Témoignage d'un étudiant brutalisé à l'Université Davis en Californie

Voici un message en provenance de l'Université californienne Davis, d'un étudiant qui a survécu à la brutalité policière survenue pour réprimer une manifestation étudiantes non-violente pour le droit à l'éducation accessible dans le contexte des occupation aux USA

Ce qui ce passe à l'Université de la Californie et ici au Québec n'est pas si différent - dans la RCH, il y aura une augmentation de 81% sur 4 ans des frais de scolarité, et ici au Québec c'est de 75% sur cinq ans - et dans une grande mesure, la violence policière est aussi comparable.

«Je suis en solidarité avec l'ensemble des mouvements d'occupation sur les campus universitaires à travers le monde. Je pense que ce que vous faites à l'Université McGill est inspirante, et Davis est avec vous dans cette lutte pour l'éducation publique accessible pour ceux et celles qui rêvent d'avoir une éducation postsecondaire dans l'avenir. Nous devons préserver nos droits à la liberté d'expression et à l'éducation publique. Nous sommes ensemble dans cette lutte, et nous allons continuer nos actions non-violentes pour protéger ces institutions. Flics hors de nos campus »-. D. Friedman

Pour lire tout le témoignage de l'étudiant, rendez-vous sur le site de Free Education Montreal .
L'article est cependant en Anglais.

Violence policière face aux indigné-e-s pacifiques.

Ces vidéos qui montre bien la violence policière envers le mouvement Occupy. De part ses revendications, le mouvement occupy dérange le pouvoir. L'organisation du peuple dérange toujours le pouvoir. Nous en avons la preuve avec leur réaction.

La première vidéo est passé dans les média de masse et les média sociaux. Les indigné-e-s refuse simplement de bouger et la police les «pepper sprayed».



La Deuxième vidéo est celle d'une femme enceinte filmée à la suite de la violence policière. Elle perdra son bébé quelques jours plus tard.



La troisième vidéo est celle de Miles Howe, d'Halifax, qui décrit son arrestation.



Cette autre vidéo est d'Occupy wall Street et montre l'agressivité de la police lors d'une manifestation des indigné-e-s.

La CLAC condamne le cirque judiciaire et la criminalisation de la dissidence

G20 Toronto : Le dernier organisateur de la CLAC encore accusé de complot voit ses accusations retirées !


Montréal, le 23 novembre 2012 -- Hier, dans une salle bondée de la Cour provinciale de l’Ontario, le procureur de la Couronne chargé de la poursuite contre le présumé « principal groupe de conspirateurs du G20 » de Toronto a retiré toutes les accusations de complot encore retenues contre 17 organisateurs et organisatrices du sud de l’Ontario et du Québec.
Parmi ceux-ci, un militant de la Convergence des luttes anticapitalistes de Montréal (CLAC), Patrick Cadorette, a vu toutes les accusations portées contre lui retirées par la Couronne après un peu moins de 18 mois passés sous le coup de sévères conditions de libération, dont 11 mois d’assignation à domicile.

Ce développement survient dans le cadre d'une entente relative à un plaidoyer de culpabilité entre la Couronne et la défense. Parmi les 17 personnes accusées de complot, six plaident coupable d’avoir « conseillé » la commission d’une infraction, alors que les 11 autres voient l’ensemble des accusations portées contre elles retirées.

« Le public a beaucoup entendu parler de la brutalité policière et du grand nombre d'arrestations au Sommet du G20 », avance Patrick Cadorette, « mais la répression va beaucoup plus loin que les images de policiers enragés tapant sur des manifestants. On constate la mise en place d'une stratégie complexe visant à criminaliser la dissidence politique et l'organisation anticapitaliste. Ça commence avec l'infiltration policière et la surveillance des mouvements, puis l'intimidation et le harcèlement des militants et militantes, jusqu'aux centaines de fouilles illégales et les détentions arbitriaires au sommet même. Mais le système judiciaire et pénal joue également un rôle déterminant dans la stratégie de criminalisation. Les conditions de libération draconiennes, comme la non-association rigide avec certains groupes militants, l'assignation à domicile prolongée et l'interdiction complète de participer à des manifestations publiques, tout ça vise directement à affaiblir les mouvements qui luttent pour la justice sociale et environnementale et à effrayer les personnes qui s'identifient à ces mouvements et seraient tentées de s'y joindre. Ajouter à ça le recours à des accusations criminelles graves contre les organisateurs, des montants de caution exorbitants, la diffamation publique, des audiences de remise en liberté marquée par l'hystérie collective, et vous avez tous les éléments d'un plan perfectionné pour diaboliser et criminaliser l'engagement militant. »

Le Sommet du G20, qui s’est tenu à Toronto les 26 et 27 juin 2010, a été le théâtre d’arrestations massives sans précédent au Canada, avec 1105 arrestations, plus de 300 accusations et un nombre incalculable d’incidents de brutalité policière et de violations arbitraires des droits fondamentaux. Des 330 personnes accusées, pas moins de 198 ont vu leurs accusations suspendues, retirées ou rejetées.

Selon la Ligue des droits et libertés, « [l]a preuve que ces arrestations étaient purement préventives, arbitraires et illégales est que, sur les 1105 personnes arrêtées, 800 ont été relâchées sans aucune accusation, que les accusations ont été retirées dans quelque 150 dossiers […] et que des arrêts de procédure ont été ordonnés dans plusieurs cas. […] En réalité, entre 3,6 % et 9 % des personnes arrêtées à Toronto les 26 et 27 juin 2010 ont fait l’objet d’accusations, ce qui indique clairement que les arrestations n’étaient pas justifiées par la commission d’une infraction, mais visaient plutôt l’objectif d’empêcher ces gens de participer aux manifestations futures. »

Le nombre inouï d'accusations de complot déposées contre les militants et militantes est aussi alarmant. Selon Blandine Juchs, du comité de soutien juridique de la CLAC, « Le recours aux accusations de complot est stratégique. La couronne dépose initialement des accusations grossièrement exagérées pour se donner une marge de manoeuvre et soutirer par la suite des plaidoyers de culpabilité pour des infractions considérées moins graves. Mais l'accusation d'avoir "conseillé" une infraction participe elle aussi à la criminalisation ; on criminalise la simple expression d'opinions politiques dans le cadre de mobilisations populaires ! »

Environ 20 000 policiers ont été déployés à Toronto lors du Sommet du G20. Sur un budget total de 930 millions, 790 millions (85 % des dépenses) ont été réservés à la sécurité, la part du lion revenant à la GRC, selon le Rapport du Comité permanent de la sécurité publique sur les sommets du G20 et du G8 . En dépit des condamnations publiques qui se sont multipliées depuis un an et demi (notamment de la part de l'Ombudsman de l'Ontario ), toutes les polices impliquées s'en sont tirées dans l'impunité la plus complète et les responsables politiques du fiasco sécuritaire sont toujours restés dans l'ombre.

« C'est une vraie mascarade », conclut Cadorette, « une grosse farce qui coûte très cher ! Et pourquoi? Qui peut dire aujourd'hui à quoi aura servi le sommet de Toronto ? Pour nous, une chose est claire, les sommets du G20, l'institution elle-même et ses soi-disant leaders sont complètement illégitimes. Au moment où les révoltes se multiplient un peu partout sur la planète contre la tyranie du marché, les diktats d'austérité, les inégalités économiques et la destruction de l'environnement, les riches et leurs larbins dans les gouvernements savent très bien que leur temps est compté. Ils chient dans leurs culottes. Et c'est pour ça qu'ils dépensent des centaines de millions de dollars pour dresser des barrières et placer des milliers de flics armés entre eux et la colère du peuple. En fin de compte, l'histoire va se souvenir de nous comme de celles et ceux qui ont essayé d'arrêter le seul vrai complot criminel qu'il y a eu à Toronto en juin 2010 : celui de la gang d'hostie de crosseurs du G20. »

Consultez la déclaration commune des « 17 » ici : http://conspiretoresist.wordpress.com/

lundi 21 novembre 2011

Appel pour se solidariser de la lutte grecque contre les mesures d'austérité.

Publié dans Solidaire, France, 7 novembre 2011

Solidarité avec le peuple grec en résistance, ou :

PROGRESSISTES, REFUSONS LE NOUVEL EURO-ESCLAVAGE POUR DETTES !


Pour voir le message original et la liste des signataires, cliquez ici.


Il y a 2500 ans, les armées grecques emmenées par les hoplites de la toute jeune démocratie athénienne arrêtaient l’Empire perse en pleine expansion : c’était la bataille de Marathon (-490), bientôt suivie des victoires de Platée et de Salamine. Les citoyens grecs triomphaient alors du despotisme oriental en se rangeant derrière la fière devise : « mieux vaut mourir libres que vivre esclaves ! ».


Dans le même temps, une immense révolution plébéienne secouait l’Attique, donnant naissance à la première grande démocratie de l’histoire, celle d’Athènes, sous la conduite de Solon, de Clisthène, puis de Périclès. La tragédie Les Perses d’Eschyle commémore cette grande avancée civilisatrice, qui venait couronner sur le terrain politique l’ainsi-dit « miracle » grec, lequel avait vu Thalès et d’autres penseurs récuser la mythologie traditionnelle, inventer la démonstration géométrique, jeter les bases philosophiques des sciences de la nature et de la médecine en refusant toute référence au surnaturel. Cette époque grandiose vit aussi la naissance du théâtre grec, alors profondément ancré dans la vie de la Cité.


Le moteur de ces bouleversements sans précédent fut le soulèvement des plébéiens de l’Attique, notamment de la petite paysannerie, contre l’esclavage pour dettes pratiqué par l’aristocratie des Eupatrides : c’est sur la condamnation radicale de cette pratique que s’est édifiée, dans les limites sociales et économiques qui étaient celles de cette époque, la toute nouvelle démocratie athénienne.


Aujourd’hui, alors que le 2500ème anniversaire de Marathon n’a donné lieu à aucune commémoration pan-européenne d’ampleur significative, l’U.E. écrase, humilie et asservit la République grecque, sommée de se vendre et de se rendre à 100% (privatisations tous azimuts, destruction de l’Etat régalien, armée comprise, refus de reconnaître le droit du peuple grec d’être consulté par référendum s’il en décide ainsi…). Les principaux auteurs de cet euro-diktat sont l’Allemagne capitaliste, - que son terrifiant passé balkanique devrait pourtant conduire à plus de retenue - , mais aussi le micro-Empereur vassalisé de l’Elysée. Derrière ces « diktateurs » d’apparat, on n’a aucune peine à discerner les vraies puissances qui les inspirent : les Banques et les sacro-saints « marchés financiers ». Cette étroite minorité d’oligarques entend bien rétablir de fait, avec l’appui du FMI et de l’OTAN, l’esclavage pour dettes à l’encontre de peuples entiers. Aujourd’hui ce sont la Grèce, l’Espagne et l’Italie qui sont mises à la question, mais une fois passées les présidentielles, ce sera le tour du peuple français, dont Nicolas Sarkozy menace déjà de détruire la Sécurité sociale après avoir déstabilisé l’Education nationale, l’hôpital public, la Recherche publique et cet acquis social structurant le lien intergénérationnel que sont les retraites par répartition nées du C.N.R. et des combats de la Résistance.


Car à court terme, notre pays n’est pas moins visé que la République grecque : violant pour la seconde fois le Non du peuple français à la Constitution européenne (un Non déjà bafoué par la forfaiture qu’a constitué l’adoption parlementaire du Traité de Lisbonne, copie conforme du Traité Constitutionnel Européen), voilà que Sarkozy, - approuvé sur ce point par François Hollande - , met en place sans nous consulter un « gouvernement économique franco-allemand » ; voilà qu’il soumet désormais le budget français aux eurocrates de Bruxelles et Francfort, - c’est-à-dire en fait, aux experts de Mme Angela Merkel - ; voilà qu’il invite le ministre allemand des finances à siéger régulièrement, en qualité de mentor, au Conseil des ministres « français ». Où et quand le peuple français a-t-il donc décidé de dissoudre son Etat-nation séculaire pour que lui soient substituées la « Françallemagne » et la « Franceurope » que les financiers exigent à grands cris ? Hitler a-t-il donc gagné la guerre pour que l’impérialisme allemand, dopé par le phagocytage de l’ex-RDA et par l’annexion à l’UE des ex-pays socialistes de l’Est (le prétendu « élargissement européen »), impose désormais ses vues à tout notre sous-continent avec l’aide de ceux qui, à Paris, réendossent indignement la livrée des Emigrés de Coblence, des Versaillais de Thiers et des collaborateurs de Vichy ?


A condition de ne pas se laisser aveugler par l’intense propagande sur la « dette » (est-ce donc aux banques de faire mourir les peuples ou aux peuples de mettre au pas les « marchés » ?), à condition de refuser le décervelage qui fait passer la « construction européenne » ultra-patronale, germano- et américano-centrée pour la « fin de l’histoire », chacun peut constater que l’Empire européen qui fleurit sur les ruines des acquis sociaux et des souverainetés nationales, a bien plus à voir avec le despotisme et la démesure du « Grand Roi » Darius qu’avec la fière devise des vainqueurs de Marathon. En réalité, née de l’effacement des premières expériences socialistes de l’histoire, la « construction européenne » porte en ses flancs un noir potentiel de destruction et de contre-révolution séculaire et millénaire. Ce ne sont plus seulement désormais les avancées sociales liées à la Révolution d’Octobre 1917, ni celles qui résultèrent de la défaite de Hitler à Stalingrad et à Berlin, que menace un système capitaliste en proie à la chasse effrénée au profit. Ce n’est plus seulement l’acquis civilisateur des Révolutions démocratiques bourgeoises des 17ème et 18ème siècles qui se trouve réduit à néant par ceux qui ricanent à la seule idée de consulter les peuples, de tenir compte de leurs éventuels refus, de soumettre aux parlements nationaux élus la politique budgétaire et monétaire des différents pays d’Europe. C’est désormais le code génétique de « l’Europe grecque », celui-là même qui s’est formé aux 6ème et 5ème siècles avant notre ère autour des notions d’humanisme, de raison et de citoyenneté, qui est attaqué de front par l’Empire européen piloté par Francfort, Wall Street, la City et le CAC 40.


Si pour finir la Grèce, son peuple fier, sa classe ouvrière et sa jeunesse combattives étaient mises au pas par l’UE avec l’active collaboration des proconsuls « grecs » de l’Empire, MM. Caramanlis et Papandréou, toutes les offensives antisociales, toutes les contre-réformes fascisantes feraient un bond en avant gigantesque sur tout le sous-continent européen. Déjà, les partis communistes sont interdits ou persécutés dans les ex-pays socialistes de l’est, déjà porter une chemisette ornée du Che est passible de deux ans de prison à Varsovie, déjà l’extrême droite nostalgique du Reich ou de Mussolini tient le haut de l’affiche (Hongrie, Italie, Flandre belge, Pays baltes…), quand elle ne participe pas directement au gouvernement de certains pays de la brunâtre Union européenne. Quelle sinistre revanche posthume pour tous ces empires qu’avaient su mettre à bas les peuples, de l’Empire perse d’avant-hier au barbare Troisième Reich d’hier!


C’est pourquoi les signataires de cet appel se déclarent pleinement solidaires de celles et de ceux qui, en Grèce, refusent de plier devant « l’union sacrée » de Papandréou-Caramanlis, laquelle vise à déposséder le peuple grec de sa souveraineté pour l’asservir aux maîtres du capital grec et étranger. L’Europe des luttes, celle qui ne se fait pas dans l’U.E. mais contre elle, combat déjà pour rendre aux peuples leur droit inaliénable à disposer d’eux-mêmes, leur droit au progrès social et à la dignité nationale, leur droit à une coopération égalitaire dégagée du carcan de la « concurrence libre et non faussée » imposée par l’euro-mondialisation capitaliste (avec sa monnaie unique, son marché unique, son économie unique, sa politique unique, sa pensée unique, sans oublier sa langue unique, l’américain des affaires). Cette Europe des résistances n’a nul besoin de traité pour se lever contre ceux qui la nient jusque dans ses racines : elle doit prendre de l’ampleur en se solidarisant avec tous les peuples en lutte, et d’abord avec le peuple grec. Ce n’est pas l’esclavage des peuples pour dettes qu’il faut rétablir, c’est au contraire l’euro-esclavage de la dette qu’il faut abolir en taxant durement tous les usuriers du capital, qu’ils soient grecs, allemands ou français… Et ce n’est pas le funeste euro qu’il faut sauver à tout prix, c’est l’indépendance des peuples, c’est le service public, c’est le droit pour chaque peuple de produire chez lui sans devoir tout importer et tout délocaliser ; c’est le droit pour chaque peuple de développer sa culture et sa langue, non pour s’isoler, mais pour échanger à égalité avec les autres pays et les autres cultures du monde entier. C’est aussi le droit pour tous les peuples qui le souhaitent de rompre avec l’« économie de marché ouverte sur le monde » prescrite par les Traités de Maastricht et de Lisbonne, qui interdisent despotiquement de construire une société où les travailleurs, créateurs de toute richesse, seront au centre de la vie politique et économique. Et s’il faut pour cela rompre avec cette prison des peuples qu’est l’U.E., s’il faut pour cela en finir avec l’étouffante « monnaie unique », les peuples n’en mourront pas : c’est au contraire s’ils restent dans ces terribles machines à broyer les peuples, qu’ils « y resteront » et qu’ils « y passeront tous », de la Grèce de Thalès à la France du C.N.R., du Portugal de la Révolution des Œillets à la Pologne de Kosciusko et de Dombrowski en passant par l’Allemagne de Beethoven, de Bertolt Brecht et de Thomas Mann !


Non la devise de l’avenir ne peut pas être : « Euro-esclave, paie ta dette qui n’en augmentera pas moins sans cesse », comme c’est déjà le cas depuis des décennies dans l’hémisphère Sud saigné par les banques du Nord, « et pour cela, accepte la servitude volontaire à perpétuité et trime de plus en plus durement, de plus en plus tardivement, de plus en plus indignement, en recevant toujours moins de salaire, de soins médicaux, d’éducation… et de respect » !


Comme le disait l’appel clandestin publié par Jacques Duclos et par Maurice Thorez en juillet 1940 à l’intention de notre peuple humilié, « jamais un grand peuple comme le nôtre ne sera un peuple d’esclaves ! ». Comme le clame encore aujourd’hui le peuple cubain héritier d’Ernesto Guevara face au blocus de l’Empire U.S. : « la patrie ou la mort, nous vaincrons ! ». Et comme le disaient hier nos Sans-Culotte, « liberté, égalité, fraternité ou la mort ! », ce qui revenait à traduire en français la sublime devise des hoplites de Marathon.


A la fois patriotique et internationaliste, la nouvelle bataille contre l’esclavage pour dettes vient de commencer à Athènes. Nous appelons les intellectuel(-le-)s attaché(-e-)s aux Lumières, les militant(-e-)s fidèles aux valeurs progressistes des grandes révolutions du passé, à se solidariser avec le peuple grec en résistance, à réfuter les euro-mensonges des médias, en un mot, à refuser à la fois le « droit » pour les grands Etats prédateurs d’asservir des pays plus faibles et le « devoir » pour les peuples de vivre esclaves au nom du Dieu Euro.


Faisons revivre l’esprit de révolte contre l’indignité de l’esclavage pour dettes, qui permit au peuple athénien d’hier, et qui permettra demain aux peuples grec, français, italien, espagnol, portugais, allemand, etc., de balayer tous les despotismes, fussent-ils cachés derrière les mots usurpés d’« Europe », de « liberté » et de « démocratie » !