lundi 11 avril 2011

Le 2 mai, REJETONS LES CONSERVATEURS D'HARPER ET ARRÊTONS LA DROITE!

Mettons le peuple avant les profits! Imposons les entreprises, mettons fin à la guerre immédiatement! Votons communiste!

Cette élection fédérale sera déterminante pour notre pays, les enjeux n'ont jamais été aussi importants. Si les Conservateurs de Stephen Harper réussissent à obtenir une majorité dans la prochaine législature, cela aura des conséquences catastrophiques pour les travailleuses-eurs, pour les peuples autochtones, pour les femmes, les jeunes et les étudiant-e-s, les retraité-e-s, les nouveaux immigrant-e-s et les communautés racialisées. Les Canadiennes et les Canadiens doivent défaire ce gouvernement conservateur et mettre fin aux ruineuses politiques pro-entreprises qu’il nous a infligées. Ce sera première étape cruciale pour donner à notre pays une nouvelle direction pour la paix, la démocratie, la souveraineté et le progrès social.

Défaire les Conservateurs d’Harper est d’une importance primordiale. Durant leurs deux mandats minoritaires, ils ont essayé de dissimuler leurs objectifs et d’«adoucir» leur image, dissimulant de grandes parties de leur programme réactionnaire à la population. Mais nous connaissons déjà suffisamment de ce programme de droite pour ne laisser aucun doute quant à leurs intentions s'ils obtenaient une majorité. Au cours des cinq dernières années, ils ont:

• attaqué les emplois, les salaires, les pensions et le niveau de vie des travailleuses-eurs;

• empêtré le Canada encore plus profondément dans une guerre immorale, vouée à l'échec, en Afghanistan, et nous ont maintenant dangeureusement impliqués dans un autre conflit en Libye;
• réduit les impôts des sociétés et des riches pour leurs copains de l’industrie pétrolière et de Bay street;

• augmenté considérablement les dépenses militaires et les dépenses pour la construction de prisons, tout en réduisant sauvagement les fonds pour les programmes sociaux, le logement, et les peuples autochtones; et

• fait du Canada un paria de l'environnement, en entravant de façon significative la conclusion de traités internationaux sur les changements climatiques et charcutant les programmes et les normes environnementales au pays.

Ils se sont distingués en tant que gouvernement le plus arrogant, le plus autoritaire et le plus secret de l'histoire canadienne.Au moment où notre économie est encore engluée dans une crise profonde, le véritable programme des Conservateurs est de continuer de faire baisser les salaires, d’imposer de plus longues heures et des conditions de travail plus difficiles, d’écraser les syndicats, de privatiser les biens publics, et de couper dans l’assurance-maladie universelle.

Le chômage, les inégalités croissantes, la discrimination et la destruction de l'environnement ne sont pas choses nouvelles - elles sont des caractéristiques inhérentes de la crise générale du système capitaliste. Mais en ce moment crucial, le parti conservateur - le parti préféré du Capital monopoliste - constitue la menace la plus dangereuse pour la paix, la démocratie et les droits des travailleuses-eurs. Ils doivent partir ... maintenant!

Les libéraux de Michael Ignatieff se présentent comme l'alternative. Mais en dépit de leurs critiques des Conservateurs, ce sont eux les Libéraux qui ont commencé à réduire les impôts des sociétés et ont augmenté les dépenses militaires. En réalité, les Libéraux eux aussi défendent des politiques pro-entreprises, en particulier sur plan de l'économie et du militarisme. Ils sont eux aussi des promoteurs de “la Loi et l’Ordre”. Bien que les Conservateurs soient la pire menace pour le Canada, remplacer un parti du Grand Capital par un autre n'est pas une vraie solution.

À la place, de nombreuses travailleuses et nombreux travailleurs vont envisager de voter pour le NPD, le Bloc québécois, ou les Verts. Mais bien que ces partis puissent occasionnellement proposer des politiques progressistes, ils refusent de remettre en question la domination du Grand Capital (les banques et les grandes multinationales), ou d’adopter une approche cohérente et une position de principe contre les guerres en Afghanistan et en Libye.

Se débarasser des Conservateurs et travailler à construire une large et puissante coalition populaire de la classe ouvrière et de ses alliés à l'extérieur du Parlement permettrait de faire des gains réels. C'est la façon de commencer à faire progresser le Canada dans une nouvelle direction et d’arracher le pouvoir des mains des sociétés transnationales.

La lutte pour un programme populaire, rassemblant le mouvement ouvrier, les mouvements pour la justice sociale, et toutes les autres forces démocratiques, renforcera la riposte du mouvement ouvrier et des masses populaires et aidera à préparer le terrain pour l’élection d’une majorité au Parlement qui va se lever pour la paix, l'emploi, la démocratie, la souveraineté et l’environnement. L'élection de députés vraiment engagés en faveur de réformes démocratiques et progressistes - en particulier les communistes, les combattants les plus cohérents dans la défense des intérêts de la classe ouvrière - sera un élément crucial de cette stratégie pour gagner un changement social fondamental.

Un autre monde est possible! Un autre Canada est possible! Nous pouvons aller de l’avant vers ces objectifs en réunissant les mouvements ouvriers et populaires autour d'un véritable programme alternatif qui place les intérêts des peuples du Canada en premier, plutôt que ceux des monopoles et des grandes banques.

Votons communiste pour un vrai changement!

Dans cette élection, voter communiste est le message le plus fort que vous pouvez envoyer contre la mondialisation capitaliste et la guerre impérialiste. Votre vote pour une candidate ou un candidat communiste contribuera à faire entendre la voix des travailleuses-eurs au Parlement et ouvrira la porte à une majorité populaire qui peut être la base d'un mouvement pour construire le socialisme.

Notre objectif est un Canada socialiste dans lequel les ressources économiques et les richesses sont de propriété sociale et contrôlées démocratiquement par les travailleuses et les travailleurs, pas par des capitalistes privés.

Quand vous irez aux urnes, sortez-nous du manège des politiques de droite. Votez pour un changement fondamental. VOTEZ COMMUNISTE!

mardi 5 avril 2011

Hausse des droits de scolarité - Le symptôme d'une dérive plus profonde


Collectif d'auteurs
29 mars 2011 Éducation
LE DEVOIR

Le gouvernement du Québec prévoit hausser les droits de scolarité: il en coûtera 3793 $ par année pour étudier, une augmentation de près de 75 % (soit 1625 $) sur cinq ans. Cette hausse participe d'une logique plus générale de privatisation du financement et des finalités des institutions d'enseignement. La logique du champ économique colonise ainsi les milieux d'enseignements: plutôt que de former des têtes, on demande maintenant aux universités d'alimenter le développement et la croissance économique.

Privatiser le financement

Les hausses ne visent pas tant à renflouer les coffres des universités qu'à changer la façon dont on les finance. L'objectif est de faire reposer de plus en plus le financement universitaire sur les individus et sur le secteur privé. Selon le dernier budget, après ces hausses, la part du financement payée par les étudiants augmentera de 12,7 % à 16,9 %. Celle du gouvernement du Québec baissera de 54 % à 51,4 % et celle du fédéral diminuera de 14 % à 12 %. Québec veut aussi augmenter de 50 % les dons faits par des entreprises privées.

Le gouvernement cite favorablement l'exemple du financement privé en Ontario: «Une entreprise peut associer sa marque de commerce avec l'Université York pour la production de matériel promotionnel ou de campagnes marketing.» Autant dire que l'Université collabore avec l'industrie jusqu'à se fondre avec elle, jusqu'à devenir elle-même une marque commerciale.

Des laboratoires de recherche commercialisable?

Toujours dans son budget, «le gouvernement s'attend à ce que les universités obtiennent davantage de contrats privés de recherche et qu'elles commercialisent dans de meilleures conditions les résultats de leurs recherches». On voit se dessiner une université à deux vitesses. Au premier cycle, des formations techniques dispensées par des chargés de cours précaires, le tout financé par des frais de scolarité élevés.

Les étudiants paieront cher pour une formation superficielle, une «pensée» PowerPoint utilitaire qui ne cherche pas à les faire réfléchir, mais à les mouler aux besoins de l'économie. Au deuxième cycle, des professeurs accaparés par la course aux subventions et des doctorants employés dans des projets de recherche financés par et pour des entreprises à «haute valeur ajoutée», développant des «innovations» brevetables en biotechnologie ou en télécommunication. Les universités se transforment ainsi progressivement en laboratoires de recherche commercialisable, en sous-traitant de l'entreprise privée.

Cela détourne quantité de ressources qui ne sont plus destinées à l'enseignement. L'université n'est pas «sous-financée», elle est mal financée. Le montant des subventions et des contrats de recherche alloués aux universités a plus que doublé en dix ans, le plus souvent dans des secteurs à vocation technique ou appliquée. Quant aux autres secteurs, les Arts ou les humanités, ils doivent s'adapter aux critères de performance ou disparaître. Il en va de même pour l'université elle-même: l'élite ne s'y intéresse que dans la mesure où elle peut augmenter la productivité et la compétitivité de l'économie québécoise.

La philosophe Hannah Arendt nous enjoignait de «penser ce que nous faisons». C'était bien la moindre des choses. Pourtant, quand sonnent les tambours de la «guerre économique» mondiale, nous exigeons des institutions d'enseignement qu'elles s'enrôlent docilement, oubliant — parce que nous le savons! — que le parcours de notre économie productiviste est jonché d'inégalités, de catastrophes humaines, culturelles et écologiques.

Détournement de mission

On demande aux universitaires de trouver des façons de marchandiser ce qui ne l'est pas encore. L'opposition à une telle instrumentalisation économique de l'université ne concerne pas uniquement les intellectuels et universitaires: il s'agit d'un enjeu beaucoup plus large, qui touche à la façon dont nous pouvons collectivement penser la société et son avenir. À moins de refuser cette conscription de la pensée, le Québec et sa culture auront tôt fait de disparaître dans quelque colonne comptable.

Qu'enseignerons-nous alors, sinon l'histoire de la dissolution du monde dans les rapports marchands? Nous nous opposons à ces hausses et au détournement de la mission fondamentale des universités. Le patrimoine humain de connaissances scientifiques, de culture et de métiers dont l'université assure la garde doit être transmis aux individus pour servir de base à leur jugement et donner un sens à leur liberté, plutôt que d'être cédé aux entreprises pour maximiser des profits qui minent déjà le bien commun, politique et naturel.

***

Ont signé ce texte: Yves-Marie Abraham Montréal, Normand Baillargeon, Benoît Coutu, Marc-André Cyr, Olivier Clain, Daniel Dagenais, Amélie Descheneau-Guay, Rémi De Villeneuve, Jean-François Filion, Gilles Gagné, Gilles Labelle, François L'Italien, Louis Marion, Jacques Mascotto, Éric Martin, Minh Quang Nguyen, Maxime Ouellet, Jacques Pelletier, Jean Pichette, Rolande Pinard, Éric Pineault, Camille Robert.

vendredi 1 avril 2011

Communiqués du Comité des familles de détenus disparus en Honduras - COFADEH.

Cofadeh dénonce l’harcèlement et les menaces de mort dont est victime l'activiste Blanca Espinosa. Radio Nizkor, 23mar11.

Le Comité des familles de détenus disparus en Honduras (COFADEH) exprime son dégoût face aux actes de harcèlement et aux menaces de mort dont est victime la défenseuse des droits de l'homme Blanca Azucena Espinoza, présidente de l'entreprise agricole Buenos Amigos, dans la localité de Sabá, département de Colón, dans le nord du pays.

Le 27 septembre 2010, Blanca Azucena Espinoza et ses associés ont entrepris d'occuper des terrains en friche dans la Communauté d'Elixir, afin d'en faire profiter plusieurs familles dépourvues de terre. Le même jour, elle a été frappée par un homme armé d'une machette au service du propriétaire terrien Cesar Velásquez, qui déclare posséder ces terres.

Depuis lors, elle doit faire face à une série d'actes mettant en danger sa vie et celle de ses neufs enfants. Le 31 décembre 2010, des hommes camouflés se déplaçant dans un pick-up vert non immatriculé ont tiré sur un groupe de la communauté qui était réuni autour de Blanca Espinoza... Depuis le 30 janvier 2011, une de ses filles reçoit des messages sur son téléphone portable lui disant que Blanca est en danger de mort...

Blanca et trois membres du comité directeur font face à une procédure judiciaire pour usurpation de terres. Les autorités judiciaires ont également émis un mandat d'arrêt contre une de ses filles de onze ans pour le même délit. La présence permanente d'hommes armés et les messages envoyés à l'une de ses filles ont provoqué des traumatismes psychologiques chez ses enfants.


Les autorités honduriennes criminalisent les défenseurs des peuples autochtones. Radio Nizkor, 23mar11.

Le Comité des familles de détenus disparus en Honduras (COFADEH) exprime son dégoût et sa préoccupation en ce qui concerne les attaques répétées dont font l'objet les dirigeants sociaux et les défenseurs des droits de l'homme au Honduras, qui plus est lorsque ces attaques sont encouragées par les autorités de l'État dans le but de provoquer une haine publique envers ces personnes.

Le 10 mars 2011, Elmer Noel Molina, maire de San Francisco de Lempira, localité située dans la partie ouest du Honduras, a lancé une campagne médiatique contre les membres du Conseil civique des organisations populaires et autochtones du Honduras (COPINH), qu'il accuse d'avoir provoqué l'incendie de l'école primaire José Nahúm Gámez se trouvant dans la communauté de Santa Rosita, qui a eu lieu le 6 mars 2011.

Dans le programme Levantando Nuestras Voces ("Élever nos voix") dirigé par Filomeno Díaz sur la radio La Voz Lenca, appartenant au COPINH, le maire a déclaré que Salvador Zúniga et Bertha Cáceres, tous deux membres de du Conseil de coordination du COPINH, sont responsables d'avoir laissé des membres de la résistance brûler l'école, et il les a également accusé d'organiser des réunions clandestines dans la localité où il est maire. Il leur a ordonné de ne plus revenir dans cette localité et a ajouté que la radio communautaire La Voz Lenca était génératrice de conflits |1|.

Le maire a demandé à des médias nationaux de poursuivre la diffamation, tels que les programmes TV 5 et Frente a Frente ("Face à face") de la chaîne Canal 5. Le présentateur de ce dernier programme a qualifíé les membres du COPINH de vandales et a exhorté le procureur général à entamer une procédure pénale à leur encontre. Ce journaliste a encouragé la haine publique contre les dirigeants sociaux et les a accusé d'inciter aux conflits, provoquant l'insécurité des intéressés. La chaîne Canal 10 et le journal El Heraldo ont rejoint les rangs des diffamateurs et ont accusé les miembres du COPINH d'avoir brûlé deux écoles, et le Secrétaire d'État à l'éducation, Alejandro Ventura, a déclaré être en possession de rapports selon lesquels deux écoles auraient été incendiées par des membres du COPINH, également actifs dans la résistance.

La campagne de dénigrement contre le Conseil de coordination du COPINH trouve son origine dans une plainte déposée par cette organisation contre M. Elmer Noel Molina et le directeur de l'éducation du district M. J. Wilmer Molina auprès du Tribunal des ethnies et du patrimoine culturel à cause de la politisation de l'éducation et le renvoi arbitraire de huit professeurs engagés par l'Association de l'éducation communautaire dans le cadre des écoles PROHECO (Projet d'éducation communautaire). Le tribunal en question a lancé une procédure d'enquête. Les juges d'instruction assignés au processus d'enquête préliminaire ont été victimes de menaces et de détention illégales de la part d'un groupe d'hommes de main travaillant pour le compte du maire.


  • Nous demandons à la communauté nationale et internationale qu'elles rappelent à l'État hondurien son obligation de garantir le droit pour les défenseurs des droits de l'homme de réaliser leurs activités sans restictions injustes et sans vivre dans la crainte de représailles, en vertu de la Déclaration des Nations Unies sur le droit et la responsabilité des individus, groupes et organes de la société de promouvoir et protéger les droits de l'homme et les libertés fondamentales universellement reconnus, et en vertu des résolutions de l'Organisation des États Américains.
  • La campagne de dénigrement dont est victime le COPINH viole les articles 14 et 16 de la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones.
  • Nous prions les autorités de prendre des mesures immédiates afin de mettre un terme à la campagne de dénigrement dont fait l'objet le Conseil de coordination du COPINH et de mettre en place de manière efficace les mesures de précaution octroyées par la Commission interaméricaine des droits de l'homme aux membres du COPINH.
Adressez vos demandes à : Jorge Alberto Rivera Avilés
Président de la Cour Suprême
Tél. : 504 269 300 269 3069
Courrier électronique : cedij@poderjudicial.gob.hn
Luis Alberto Rubí
Procureur général de la Nation

Fax : 504 221 5667

Tél. : 504 221 5670 221 3099

Courrier électronique: lrubi@mp.hn suazog@mp.hn
Envoyez également une copie au représentant diplomatique hondurien de votre pays.
Notes


1. "À cause de Salvador Zúniga et de Bertha Cáceres, des vandales de la résistance ont mis le feu à l'école. Ils ne sont plus les bievenus, ni le COPINH, dans la localité, ils font des réunions clandestines. Je suis le maire et je ne veux plus les voir. La radio est un média qui crée des conflits."

mardi 22 mars 2011

Le Collectif Échec à la guerre dénonce l’agression militaire étrangère contre la Libye

Montréal, le 21 mars 2011. Vendredi le gouvernement Harper a annoncé que six avions de chasse étaient en route pour la Libye, et samedi, nous avons appris que les premiers raids aériens et bombardements occidentaux avec des missiles de croisière avaient eu lieu. Le Collectif Échec à la guerre dénonce la participation du Canada à cette intervention militaire étrangère qui, bien loin de réduire le nombre de victimes civiles, ne fera qu'engendrer encore plus de morts.

La caution apportée par la résolution 1973 du Conseil de sécurité des Nations Unies ou celle de la Ligue arabe ne peuvent servir à justifier l’intervention militaire actuelle contre la Libye. L’appui de la Ligue arabe à l’instauration d’une zone d’interdiction aérienne était ambigu dès le départ et l’organisation rejette maintenant les frappes militaires effectuées. Quant à la décision du Conseil de sécurité, elle s'inscrit dans la lignée du détournement des Nations Unis que nous observons depuis plusieurs années, alors que cette instance s’éloigne de plus en plus ouvertement de son rôle officiel de gardienne de la paix et de la sécurité pour plutôt légitimer les agressions des puissances occidentales – États-Unis en tête – au Moyen-Orient et en Asie centrale.

Après nous avoir servi les arguments humanitaires et démocratiques pour l'intervention en Irak et en Afghanistan, nos dirigeants politiques nous servent encore une fois l’argument que nous devons « venir en aide au peuple libyen ». Une « aide » qui, en l’Irak, a entrainé des centaines de milliers de victimes innocentes et qui, en Afghanistan, ne cesse de faire de nombreuses victimes « collatérales » -- rappelons simplement les 60 civils, dont 30 enfants, qui ont été tués durant les quatre jours d’attaques contre Ghazi Abad du 16 au 19 février derniers. Même si nos médias s’empressent de nous confirmer que les cibles ont été « soigneusement choisies pour éviter les pertes civiles »... il est impossible que des pertes civiles importantes soient évitées.

Sachant que nos gouvernements continuent de soutenir des régimes qui exercent actuellement une répression sanglante contre les mouvements de révolte civils au Bahreïn et au Yémen et sachant que nos gouvernements ont accordé leur appui pendant des décennies aux régimes dictatoriaux de Ben Ali et de Moubarak et, encore aujourd’hui, à la famille royale saoudienne, nous ne pouvons qu'être sceptique face à l'argument humanitaire. Nous ne pouvons que trouver odieuse la sensibilité sélective des dirigeants politiques occidentaux et la collusion des grands médias en ce qui concerne les victimes civiles et la protection qu’il faudrait leur offrir.

Pour le Collectif Échec à la guerre, il est impératif de trouver un règlement politique dans le respect de la souveraineté du peuple libyen. La logique guerrière occidentale vient plutôt jeter de l’huile sur le feu, consolider le pouvoir des armes et de la répression et empêcher la croissance de mouvements larges d’opposition exprimant les aspirations légitimes du peuple libyen à la démocratie.

lundi 21 mars 2011

Le comité de l'Union africaine contre "toute intervention militaire"

Le comité de l'Union africaine (UA) sur la Libye rejette "toute intervention militaire étrangère qu'elle qu'en soit la forme", a déclaré samedi le président mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz à l'ouverture d'une réunion à Nouakchott des membres de ce comité.

La situation en Libye "exige une action urgente pour une solution africaine à la crise gravissime que traverse ce pays frère", a déclaré M. Ould Abdel Aziz. "Cette solution doit être conforme à notre attachement au respect de l'unité et de l'intégrité territoriale de la Libye, ainsi qu'au rejet de toute intervention militaire étrangère qu'elle qu'en soit la forme", a-t-il ajouté.

Il a cependant reconnu qu'à la suite d'un vote jeudi au Conseil de sécurité de l'ONU autorisant l'usage de la force en Libye et le sommet international de Paris où a été annoncé samedi le début de l'opération militaire, le comité devait, "de manière responsable et efficace, tenir compte dans (sa) démarche de cette évolution nouvelle".

"Nous devons mieux coordonner nos efforts avec tous nos partenaires et toutes les parties concernées pour aboutir à un règlement rapide de cette crise", a ajouté le chef de l'Etat mauritanien, un ancien général.

Des avions de chasse français ont procédé à quatre frappes aériennes au total samedi en Libye, détruisant plusieurs blindés des forces loyales au colonel Mouammar Kadhafi.

Trois des cinq chefs d'Etat qui composent le comité de l'UA participent à la réunion de Nouakchott: outre M. Ould Abdel Aziz, il s'agit d'Amadou Toumani Touré (Mali) et Denis Sassou Nguesso (Congo). Jacob Zuma (Afrique du Sud) et Yoweri Museveni (Ouganda) y sont représentés par des ministres.

Le président de la Commission de l'Union africaine, Jean Ping, participe également à la rencontre, ainsi que le commissaire à la paix et à la sécurité de l'UA, Ramtane Lamamra.

Après leur réunion dans la capitale mauritanienne, les membres du comité doivent se rendre dimanche à Tripoli, selon le programme officiel de la rencontre.