Le Comité des familles de détenus disparus en Honduras (COFADEH) exprime son dégoût face aux actes de harcèlement et aux menaces de mort dont est victime la défenseuse des droits de l'homme Blanca Azucena Espinoza, présidente de l'entreprise agricole Buenos Amigos, dans la localité de Sabá, département de Colón, dans le nord du pays.
Le 27 septembre 2010, Blanca Azucena Espinoza et ses associés ont entrepris d'occuper des terrains en friche dans la Communauté d'Elixir, afin d'en faire profiter plusieurs familles dépourvues de terre. Le même jour, elle a été frappée par un homme armé d'une machette au service du propriétaire terrien Cesar Velásquez, qui déclare posséder ces terres.
Depuis lors, elle doit faire face à une série d'actes mettant en danger sa vie et celle de ses neufs enfants. Le 31 décembre 2010, des hommes camouflés se déplaçant dans un pick-up vert non immatriculé ont tiré sur un groupe de la communauté qui était réuni autour de Blanca Espinoza... Depuis le 30 janvier 2011, une de ses filles reçoit des messages sur son téléphone portable lui disant que Blanca est en danger de mort...
Blanca et trois membres du comité directeur font face à une procédure judiciaire pour usurpation de terres. Les autorités judiciaires ont également émis un mandat d'arrêt contre une de ses filles de onze ans pour le même délit. La présence permanente d'hommes armés et les messages envoyés à l'une de ses filles ont provoqué des traumatismes psychologiques chez ses enfants.
Les autorités honduriennes criminalisent les défenseurs des peuples autochtones. Radio Nizkor, 23mar11.
Le Comité des familles de détenus disparus en Honduras (COFADEH) exprime son dégoût et sa préoccupation en ce qui concerne les attaques répétées dont font l'objet les dirigeants sociaux et les défenseurs des droits de l'homme au Honduras, qui plus est lorsque ces attaques sont encouragées par les autorités de l'État dans le but de provoquer une haine publique envers ces personnes.
Le 10 mars 2011, Elmer Noel Molina, maire de San Francisco de Lempira, localité située dans la partie ouest du Honduras, a lancé une campagne médiatique contre les membres du Conseil civique des organisations populaires et autochtones du Honduras (COPINH), qu'il accuse d'avoir provoqué l'incendie de l'école primaire José Nahúm Gámez se trouvant dans la communauté de Santa Rosita, qui a eu lieu le 6 mars 2011.
Dans le programme Levantando Nuestras Voces ("Élever nos voix") dirigé par Filomeno Díaz sur la radio La Voz Lenca, appartenant au COPINH, le maire a déclaré que Salvador Zúniga et Bertha Cáceres, tous deux membres de du Conseil de coordination du COPINH, sont responsables d'avoir laissé des membres de la résistance brûler l'école, et il les a également accusé d'organiser des réunions clandestines dans la localité où il est maire. Il leur a ordonné de ne plus revenir dans cette localité et a ajouté que la radio communautaire La Voz Lenca était génératrice de conflits |1|.
Le maire a demandé à des médias nationaux de poursuivre la diffamation, tels que les programmes TV 5 et Frente a Frente ("Face à face") de la chaîne Canal 5. Le présentateur de ce dernier programme a qualifíé les membres du COPINH de vandales et a exhorté le procureur général à entamer une procédure pénale à leur encontre. Ce journaliste a encouragé la haine publique contre les dirigeants sociaux et les a accusé d'inciter aux conflits, provoquant l'insécurité des intéressés. La chaîne Canal 10 et le journal El Heraldo ont rejoint les rangs des diffamateurs et ont accusé les miembres du COPINH d'avoir brûlé deux écoles, et le Secrétaire d'État à l'éducation, Alejandro Ventura, a déclaré être en possession de rapports selon lesquels deux écoles auraient été incendiées par des membres du COPINH, également actifs dans la résistance.
La campagne de dénigrement contre le Conseil de coordination du COPINH trouve son origine dans une plainte déposée par cette organisation contre M. Elmer Noel Molina et le directeur de l'éducation du district M. J. Wilmer Molina auprès du Tribunal des ethnies et du patrimoine culturel à cause de la politisation de l'éducation et le renvoi arbitraire de huit professeurs engagés par l'Association de l'éducation communautaire dans le cadre des écoles PROHECO (Projet d'éducation communautaire). Le tribunal en question a lancé une procédure d'enquête. Les juges d'instruction assignés au processus d'enquête préliminaire ont été victimes de menaces et de détention illégales de la part d'un groupe d'hommes de main travaillant pour le compte du maire.
- Nous demandons à la communauté nationale et internationale qu'elles rappelent à l'État hondurien son obligation de garantir le droit pour les défenseurs des droits de l'homme de réaliser leurs activités sans restictions injustes et sans vivre dans la crainte de représailles, en vertu de la Déclaration des Nations Unies sur le droit et la responsabilité des individus, groupes et organes de la société de promouvoir et protéger les droits de l'homme et les libertés fondamentales universellement reconnus, et en vertu des résolutions de l'Organisation des États Américains.
- La campagne de dénigrement dont est victime le COPINH viole les articles 14 et 16 de la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones.
- Nous prions les autorités de prendre des mesures immédiates afin de mettre un terme à la campagne de dénigrement dont fait l'objet le Conseil de coordination du COPINH et de mettre en place de manière efficace les mesures de précaution octroyées par la Commission interaméricaine des droits de l'homme aux membres du COPINH.
Adressez vos demandes à : Jorge Alberto Rivera Avilés
Président de la Cour Suprême
Tél. : 504 269 300 269 3069
Courrier électronique : cedij@poderjudicial.gob.hnLuis Alberto Rubí
Procureur général de la Nation
Fax : 504 221 5667
Tél. : 504 221 5670 221 3099
Courrier électronique: lrubi@mp.hn suazog@mp.hn
Envoyez également une copie au représentant diplomatique hondurien de votre pays.
Notes
1. "À cause de Salvador Zúniga et de Bertha Cáceres, des vandales de la résistance ont mis le feu à l'école. Ils ne sont plus les bievenus, ni le COPINH, dans la localité, ils font des réunions clandestines. Je suis le maire et je ne veux plus les voir. La radio est un média qui crée des conflits."
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